Ordre de mission:

Pour une des rares fois que je me permettais de faire la grasse matinée, il fallait qu’on vienne me réveiller en plein sommeil. N’importe quel autre jour j’aurais déjà été debout et en pleine forme, consacrant mes première minutes de conscience à un petit entraînement qui depuis est devenu une routine; ils m’auraient trouvés frais et dispo pour peu importe ce qu’ils me lanceraient. Alors peut-on me dire pourquoi cela devait tomber aujourd’hui, de toutes les journées? J’étais en train de profiter d’un repos bien mérité dans mon lit aux côtés d’Aka – qui fournissait une chaleur qui n’était pas de refus tandis que la température se refroidissait – étant donné que ces dernières journées avaient été particulièrement éprouvantes puisque je voulais m’entraîner le plus possible avant que l’hiver n’arrive. Et qui dit hiver dit le froid, la neige et tout, ce qui veut dire forcément moins d’entraînement. On ne peut pas simplement arrêter l’entraînement le temps que la saison passe.

Enfin bref, retournons à mon sommeil, ce doux sommeil. Je me reposais tranquillement lorsque soudainement un cognement qui eut l’effet d’un coup de tonnerre dans le silence du repos. Je sursautai immédiatement, réveillé aussi brutalement que je l’avais été, et mis quelques secondes avant de réaliser ce qui se passait. En fait, il avait fallu que le visiteur cogne à la porte de nouveau pour comprendre que c’était ce coup à la porte qui m’avait sorti de ma torpeur. Me levant de mon lit pour aller ouvrir la porte, je fus content de ne plus sentir ce petit étirement que je sentais depuis la récente cicatrisation de ma Marque. Cela n'enlevait toutefois pas au fait qu'on venait me déranger pendant mon repos. Ce n'est donc pas de très bonne humeur que j'allai ouvrir à un shinobi, qui réalisa sûrement sa bévue d'être venu me voir à cette heure par l’air qu’il prit en me voyant quand je lui ouvris la porte.

- Qu’est-ce qu’il y a? marmonnai-je, encore un peu endormi.

S’excusant de venir me déranger, il vint toutefois délivrer le message qu’on lui avait remis en me mettant rapidement au courant de la situation. Ainsi, l’un des nôtres aurait quitté le village de façon suspecte? Je ne savais pas ce qu’il mijotait, mais mes instincts me disaient que cela ne disait rien de bon. Si jamais cela avait été quelque chose d’anodin, il aurait pris la peine de prévenir les gardes. Mais là… Comprenant immédiatement pourquoi on était venu me chercher, je soupirai tout en acceptant la requête. Enfin, je n’avais pas vraiment le choix, mais j’aimais faire comme si j’en avais un. J’allais m’habiller rapidement alors que je réveillais Aka, qui lui s’était rendormi. Quelques minutes – et un léger repas – plus tard, nous étions tous les deux prêts à suivre le garde vers le Remparts. Si je voulais commencer mon pistage quelque part, ça serait aux Remparts.

Nous fûmes à destination en quelques secondes et la première chose que je fis fut d’aller m’entretenir avec le responsable. Parmi les gardes qui longeaient les remparts, il y en avait toujours un qui était responsable et qui mobilisait les différents gardes. Si jamais j’avais des chances d’avoir des informations, c’était de sa part. Nous discutâmes pendant plusieurs minutes, surtout de l’incident en particulier. Le fait qu’il quitte aussi rapidement le village et si tôt le matin avait quelque chose d’anormal, mais le fait qu’’il avait complètement ignoré les questions des gardes, ignorant même leur simple présence, pour disparaître dans la forêt l’était encore plus. J’essayai aussi d’en apprendre un peu plus sur le shinobi en question. Répondant au nom de Juso Kaochi, il était un chûnin de la Feuille depuis un certain moment déjà et s’en tirait pas plus mal que ça. Pourquoi avait-il quitté si précipitamment alors? C’était ce qu’on me demandait de découvrir, en ramenant si possible le jeune homme avec moi.

Une fois mon entretien avec le responsable des gardes terminé, il était temps pour Aka et moi de se mettre au boulot. Cela faisait un certain moment que Juso-san avait passé les portes, je ne pouvais pas me permettre plus de retard. Si je mettais trop longtemps à me mettre sur sa piste, nous risquions de le perdre. Descendant des Remparts, nous nous mîmes sur la tâche de trouver sa piste. Heureusement pour nous, il était encore tôt et le village ne s’était pas complètement réveillé; son odeur était discernable très facilement parmi celles qui nous entouraient présentement. Je jetai un regard à mon ninken et compris qu’il venait lui aussi de capter une odeur humaine qui se dirigeait vers l’extérieur du village. C’était lui, pas de doute possible.

- Nous venons de retrouver son odeur! Ça ne sera pas long que nous serons sur lui. Allez, on y va, Aka!

D’un jappement qui démontrait son enthousiasme face à cette traque, nous nous élançâmes tous deux vers la forêt, traversant la porte et la laissant rapidement derrière nous. Son odeur m’imprégnait les narines, il n’était pas question qu’il nous échappe.

Filant à toute allure, nous laissâmes rapidement le village derrière avant de nous enfoncer dans la forêt entourant le village et lui donnant son nom de village caché de la Feuille. L’odeur du ninja déserteur m’emplissait les narines et ce même s’il avait beaucoup d’avance sur nous. Sauf qu’une fois que nous avions trouvé notre piste, il était impossible pour Aka et moi de la laisser filer. Ce n’était qu’une question de temps, mais nous rattraperions sans l’ombre d’un doute notre cible. Cela ne faisait pas si longtemps que ça qu’on était venu me réveiller pour m’annoncer la nouvelle, mais je me sentais tout de même très réveillé, plus réveillé que je ne l’avais été depuis très longtemps. Maintenant que j’y pensais, cela faisait beaucoup trop longtemps que j’avais été à la traque avec Aka. C’était une activité que nous aimions faire avant, mais qu’avec le temps nous avons arrêté de faire. Au lieu de chasser des animaux, puisque nous ne voulons pas tuer inutilement les animaux de la forêt, nous nous contentions de les traquer, les cherchant dans la forêt jusqu’à ce qu’on les trouve. Dans un sens, c’était un peu ce que nous étions en train de faire, à la différence près que la cible n’était celle auquel nous étions habitué.

Peut-être cela joua-t-il contre nous, puisque le soleil commençait à se coucher et nous n’étions toujours pas près de le rattraper. Son odeur se faisait de plus en plus forte, signe que nous gagnions bien du terrain, mais sûrement était-il plus rapide que les animaux que nous traquions avant. Grâce à la vision améliorée des animaux, Aka me guida dans la forêt et nous continuâmes même après que le soleil fut couché. Après tout, je ne voulais pas que le shinobi prenne de l’avance sur nous alors que nous nous reposions. Lorsque je fus certain que même lui se serait arrêté pour reprendre des forces, nous nous arrêtâmes et prîmes un peu de repos. Reposant mon dos contre le tronc, j’utilisai une branche large et robuste sur laquelle je pus m’asseoir, Aka une branche au-dessus de moi.

Le lendemain, j’eu la chance de ne pas me réveiller trop tard. Avec le temps, j’avais réussi à contrôler mes cycles de sommeil, de sorte que lorsque j’étais en mission comme présentement je ne dormais pas trop longtemps. Cela évitait qu’on se réveille à midi en pleine traque, nous laissant alors aucune chance de rattraper notre cible. J’observai aussitôt le soleil et fus satisfait de voir qu’il était encore relativement bas, signe que la journée n’était pas trop entamée. Malgré l’heure matinale et l’inconfort de ma couche de fortune, j’étais en pleine forme et totalement prêt à continuer cette traque. Le sommeil ayant dissipé l’odeur du Konohajin, nous nous mîmes aussitôt sur la tâche de la retrouver. Ceci fait, je bondis dans la direction que l’odeur nous disait d’aller, me rapprochant de plus en plus de ma cible. Nous avançâmes, Aka et moi, à un rythme régulier pendant plusieurs heures, sentant encore une fois l’odeur s’intensifier dans mes narines. Il était vraiment très proche, je le sentais, littéralement.

Depuis le début de notre traque, soit hier, je n’avais jamais vraiment porté à la direction que ma cible prenait. Je m’étais dit que je le rattraperais avant qu’il n’ait le temps de quitter le pays du Feu, ce dernier étant si grand. Erreur de débutant. Si j’avais porté plus attention à mes alentours, j’aurais remarqué bien avant que nous étions entré dans San’rin Saigen et que nous atteignions les frontières du pays, et j’aurais accéléré le pas pour le choper avant. Mais je n’avais rien fait de tout cela, de sorte que je me retrouvai à la lisière de la forêt et avait devant moi des champs à perte de vue. Si cette vision m’avait pris de court, je me remis rapidement de mes émotions et tirai profit de ce revirement de situation. En effet, si nous n’étions plus en pleine forêt mais bien dans des champs, il devenait beaucoup plus facile de le repérer. Comme de fait, Aka lâcha un cri qui voulait dire qu’il avait trouvé notre cible. Mes yeux filèrent vers l’endroit qu’Aka indiquait et je vis moi aussi une forme au loin.

- Bien joué, Aka! Ne tardons pas.

Sans attendre un instant de plus, je sautai en bas de notre branche et entrai sans plus attendre dans les champs de ce que je devinais être Kawa no Kuni. Nous eûmes plusieurs regards intrigués de la part des cultivateurs et autres travailleurs de la terre, sûrement parce que je devais être le deuxième en peu de temps. Maintenant que je l’avais vu, que je savais que j’étais si près de mon objectif, j’y mettais la gomme et y allait à fond. Je voulais le rattraper au plus vite parce que je savais que me rendre jusqu’à lui n’était que la première partie. Après cela, je devrai lui demander pourquoi il a non seulement quitté le village, mais également le pays, sans aviser personne et finalement, dépendant de sa réponse, je vais peut-être avoir à le ramener de gré ou de force au village. J’étais donc loin d’être tiré d’affaire, surtout que je ne savais pas à quel point le shinobi fautif serait coopératif.

Il était environ midi quand j’arrivai finalement à destination. Enfin, destination était bien vite dit. Certes, j’étais parvenu à rejoindre ma cible, ce qui en soit était une bonne nouvelle, mais entre-temps elle avait rejoint d’autre shinobis, de la Feuille ou non je l’ignorais. Le seul fait qu’il se soit maintenant joint à un groupe me faisait pencher pour une désertion, mais il n’y avait qu’un seul moyen d’en être sûr : aller le lui demander. Je n’allais cependant pas simplement me pointer là et commencer à l’interroger devant ses copains. Non, il me fallait un plan d’action, un moyen de cerne seul. Par contre, le seul moyen auquel je pensais en ce moment était de tous leur foutre une raclée avant de pouvoir avoir un tête à tête avec ma cible. C’était, je vous l’avoue, pas le meilleur des plans, c’était pourquoi je devais continuer à me creuser les méninges et trouver quelque chose au plus vite avant qu’ils ne décident tous de bouger de nouveau.

Alors que je restais caché afin de ne pas me faire découvrir, je cherchais avec toutes mes cellules grises à un moyen non seulement de m’approcher de ma cible, mais également de découvrir ses intentions. Plus le temps passait, moins j’avais des doutes sur ses motivations, mais je ne voulais absolument pas prendre des risques et passer à l’action sans tout mis au clair. Si cela se trouvait, il pouvait très bien s’agir d’un agent-double ou un quelque chose de similaire; et mon intervention mettrait à l’eau toute son opération. Bon d’accord, je l’admets ce n’est pas le scénario le plus probable, mais il faut tout de même penser à tous les scénarios possibles avant de se lancer, sinon on peut avoir de mauvaises surprises. C’est donc dans cette logique que je continuai d’observer le groupe en question, tâchant de savoir ce qu’ils mijotaient d’où j’étais. Sauf que ma spécialité à moi c’était l’odorat, pas l’ouïe; peu importe comment je me concentrais je n’arrivais à peine à comprendre ce qu’ils disaient.

C’est alors que j’eu une idée de génie. Me retournant aussitôt vers mon ninken, un simple regard suffit pour lui faire comprendre ce que j’avais en tête. S’il n’était chaud à l’idée, il devait sans doute comprendre qu’il valait mieux que ça soit lui que moi. De un, il est sans nul doute beaucoup plus discret que moi, de deux il a une meilleure ouïe que la mienne et de trois ils vont beaucoup moins suspectés un animal qu’un autre humain. J’espérai qu’ils ne reconnaissent pas Akamori comme un ninken tandis que je le regardais s’avancer tranquillement vers les shinobis. Les quelques minutes où il partit en reconnaissance me parurent interminables, encore plus parce que je pouvais voir sa progression pendant tout le long. Je retins malgré moi mon souffle lorsqu’il arriva à quelques mètres à peine du groupe et qu’un des shinobis tourna le regard vers lui, comme s’il l’avait entendu, même si je savais très bien que le fait de retenir mon souffle ne changerait absolument rien d’où j’étais. S’il remarqua Akamori il n’en laissa rien paraître, ou peut-être que cela ne lui importait pas. Sûrement se demandait-il qu’est-ce qu’un animal pourrait bien lui faire. Il pourrait être surpris…

Akamori revint où nous nous étions caché, pas trop près pour qu’ils nous entendent ni trop loin pour les perdre de vue, à mon grand soulagement. L’opération s’était très bien déroulé, ils n’ont même pas réagis lorsqu’ils ont vu Aka rôder près d’eux. Encore mieux, il revenait avec d’excellente nouvelle, enfin pas si excellente finalement. Peut-être l’était-elle parce que nous avions finalement une réponse à notre question, mais elle l’était moins puisque cela confirmait mes soupçons : le Konohajin qui avait quitté les Remparts avait bel et bien l’intention de déserter. Au moment même où je venais avec cette réalisation, ils bougèrent tous à l’unisson en montrant chacun la marque qu’ils s’étaient gravés. Mon sang figea lorsque je vis cela. Était-ce que ce à quoi j’étais destiné? Quitter ma patrie au profit de ces créatures? Secouant la tête, je me refusai d’en arriver là. Même si je partageai cette marque avec eux, jamais ne me rabaisserai à leur niveau. Je sus alors ce que j’avais à faire, d’une clarté qui ne laissait plus aucun doute. Sauf qu’avant d’en arriver là, il y avait autre chose à faire. Il ne fallait pas brûler d’étape.

- Voici ce qu’on va faire, commençai-je en chuchotant. Si je ne les entendait pas ils ne pourraient probablement pas m’entendre, mais je préférais être sur mes garde. On va continuer à les observer jusqu’à ce qu’ils décident de s’en aller. C’est lorsqu’ils seront en déplacement que nous frapperons, commençant par l’arrière-garde.

Il n’eut rien besoin de dire pour que je voie qu’il était avec moi sur toute la ligne. Tant mieux, je n’en attendais pas moins. Notre seule chance de se rendre à notre ami était de nous débarrasser de tous ses copains avant. Cependant, nous n’avons aucune chance si nous essayons une confrontation directe. Non seulement sont-ils plus nombreux, mais la clairière dans laquelle ils se sont réunis jouerait contre nous. Nous devions attendre qu’ils soient en mouvement, quelque part d’autre que la clairière, afin de mettre le grappin dessus. Notre plan mis en place, il ne nous restait qu’à attendre qu’ils se décident à faire un bout. Pendant ce temps, j’observai en détail chacun des shinobis, cherchant à découvrir d’où ils venaient et quelles étaient leur spécialité, du moins ce que je pouvais voir d’eux de la distance où j’étais. J’avais déjà été briefé sur le Juso, je n’avais donc pas à m’attarder sur lui. Reposant mon choix sur celui qui, à mon avis, semblait le plus dangereux, je l’étudiai minutieusement. Juste à sa carrure je devinai qu’il pratiquait beaucoup de taïjutsu, mais c’était tout ce que je pouvais voir.

Je n’eus pas le temps de les observer plus longtemps puisqu’ils se mirent en route peu de temps après que j’ai élaboré mon plan. C’était le moment que j’attendais, mon plan se mettait en place. J’attendis quelques secondes après qu’ils aient disparu avant de les suivre, m’assurant que je restais suffisamment loin pour ne pas me faire repérer. Cela prit quelques minutes avant qu’un début de formation se fasse, mais je vis finalement qui des deux shinobis avaient été choisi pour faire l’arrière-garde. Le fait qu’ils se placent en formation fit sonner une petite alarme intérieure, me disant qu’ils étaient sans doute déjà au courant qu’ils étaient suivis, mais peut-être était-ce qu’une précaution. Je devais toutefois rester vigilant. Continuant de suivre leur rythme, j’attendais l’opportunité parfaite avant de me lancer; je ne voulais pas me faire prendre dès le premier coup. J’étais réaliste, je me doutais bien que cela ne marcherait pas avec tout le groupe, mais je voulais en écarter le plus du jeu avant qu’on se rende compte de ce que je faisais.

La première opportunité se présenta finalement devant moi et je sautai sur l’occasion. Faisant appel à mon lien bestial que je partageai avec Akamori, je bondis vers l’avant et rattrapai en un rien de temps le shinobi de l’arrière-garde. Avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, je plaquai ma main sur sa bouche et le tins fermement contre moi le temps que ses compagnons prennent de l’avance. Je ne pus cependant pas garder ma prise plus longtemps : il se dégagea avec force et tenta même de me frapper en mettant de la distance entre nous. J’évitai habilement son coup prévisible et me mis en position d’attaque. Avec un adversaire devant lui, il n’avait aucune chance de s’enfuir et rejoindre son groupe. Il vint probablement à la même conclusion que moi puisque ce fut à son tour de se jeter sur moi, dans l’espoir de me mettre hors d’état de nuire pour aller rejoindre les autres. Il n’eut pas le temps de se rendre jusqu’à moi que mon ninken se mettait entre lui et moi et se prit l’impact de son élan. Sans se démonter, Aka s’agrippa à l’homme et lui lacéra les bras alors qu’il tentait désespérément de bloquer ses attaques. La lutte se poursuivit quelques minutes, mais la Bête l’emporta sur l’Homme et ce dernier se laissa tomber sur la branche, ensanglanté et vaincu. Malgré son état, j’en avais pas encore terminé avec lui.

- Où allez-vous comme ça et qui allez-vous rejoindre? soufflai-je dans la figure du shinobi alors qu’un kunai se posait sur sa gorge.

Une mauvaise réponse et s’en était fini de lui. Devant son silence, j’exerçai une pression sur le kunai, la pointe pénétrant dans la chair du coup et faisant apparaître une unique gouttelette de sang.

- Si tu penses que c’est ce qui va me faire parler, tu te mets le doigt dans l’œil!

J’ouvris les yeux d’étonnement, surpris qu’il ait autant d’audace dans la situation dans laquelle il était. Il ne semblait pas comprendre qu’il était à ma merci, que je pouvais autant en finir maintenant avec lui que je pouvais faire éterniser cela. Toutefois, ce n’était pas une très bonne nouvelle pour moi, il faudrait travailler encore un peu si je voulais avoir quoique ce soit. C’est pourquoi je retirai le kunai de sa gorge et le plantai sans hésitation en plein cuisse. Peut-être voulait-il faire preuve de courage et me faire croire que cela ne lui faisait rien, mais au final je m’en fichais parce qu’en même temps cela l’empêchait d’appeler des renforts. J’étais sûr que s’il avait crié, les autres se seraient tout de suite retournés. Qui sait, peut-être sont-ils déjà au courant et viennent le chercher. Reposant mon regard sur le shinobi, je répétai ma question avec un peu plus d’insistance. Il fallut que le convainque une autre fois encore avant qu’il ne se décide à ouvrir la bouche, cette fois-ci pour nous répondre. J’écoutai avec attention son explication, puis le fit sombrer dans l’inconscience une fois que j’eu terminé avec lui. C’était drôle que quelque qui, quelques secondes plus tôt, aurait été capable de lui trancher la gorge ne se débarrasse pas de ses captifs en les tuant, mais j’évitais de tuer pour rien. Il avait répondu à mes questions et m’avait dit ce que je voulais savoir, je n’avais aucune raison de le tuer. S’il n’avait rien voulu me révéler, par contre…

On ne me donna pas le temps de réfléchir plus longtemps sur ce qu’il m’avait révélé que je sentis aussitôt une odeur se rapprocher dangereusement de nous. Non, pas une; plusieurs odeurs fonçaient droit sur nous. Merde! Ils avaient vu à travers mes intentions, j’avais mis trop de temps à m’occuper d’un seul shinobi. Sauf que je ne pouvais pas simplement déguerpir, ils retrouveraient le shinobi que j’avais questionné. C’est pourquoi, me plaçant sur une branche loin de celle où j’avais eu mon affrontement, j’attendis qu’ils me voient l’espace d’une seconde avant de m’enfuir dans la direction opposé. S’ils étaient trop occupés à me pourchasser, ils ne penseront jamais à leur coéquipier manquant. Alors que nous filions entre les arbres, Aka et moi, je commençai à penser à un autre plan pour nous défaire des quatre shinobis restants puisque de toute évidence ils ne tomberont pas deux fois dans le même panneau. Quoique…