Des vapeurs d’alcools, du bruit, des hommes ivres. Telle était l’ambiance du bar dans lequel je me trouvais actuellement. Quelle était la raison de ma venue ici ? Simplement la récolte de sang. Lorsque j’aurais terminé de récolter assez de sang, je pourrais enfin mettre tout le monde à genou, et enfin jouir de ce que je mérite, de ce que Jashin mérite ! J’arriverais à être celui qui se situe au sommet. Kazekage ? Non. Encore au-dessus. Bien au-dessus ! Son grade, je ne le voulais pas. J’envisageais le stade de divinité, aux côtés de Jashin ! Et j’y parviendrais, petit à petit. Les plans du Dieu du Chaos étaient simples à l’heure actuelle. Je devais progresser, et devenir plus fort. L’obscurité intérieure devait surgir lorsque je serais parvenu à un certain niveau hiérarchique !

Le souci dans ce genre de lieu est évident. Les « visites de courtoisie » sont impossibles. Généralement, lorsqu’on arrive dans un endroit tel que celui-ci, les ivrognes ont tellement de grammes d’alcool dans le sang que leurs sens sont inhibés. Ils ne sont donc pas lucides, et font des choses qu’ils regrettent souvent amèrement ! Et c’est ce qui allait arriver – de toute évidence – à un groupe d’individu. Ils sortirent des armes blanches : batte de baseball, matraque, machette… Il semblait vouloir clairement en finir avec un autre homme plus « grande gueule ». Le genre de mec qui l’ouvre un peu trop, et doit ensuite se dépatouiller pour parvenir à se sortir les doigts du cul.

Le groupe d’ivrognes sautèrent tous en direction de la Grande Gueule, les armes en sa direction dans le but de le tuer, littéralement. Je mordis mon pouce laissant une goutte de ce délicieux liquide pénétrer mon organisme. La goutte restante sur mon doigt, je la lançais en direction de la Grande Gueule tout en effectuant un sceau incantatoire. Un mur rouge écarlate, brillant sous la lumière du bar, scintillant même sous la lumière parvint à parer l’ensemble des coups des agresseurs qui s’arrêtèrent net tout en regardant autour d’eux pour savoir qui était l’auteur de cette supercherie. Le mur « de sang » se craquela avant de tomber en miette au sol – sa mission étant désormais terminée.

« Je pense que vous ferez des sacrifices humains digne de ce nom. » Dis-je d’une voix tout à fait calme, presque robotisée.

Mais avant tout… La prière ! Je me mis accroupie dans le but de dessiner l’insigne de Jashin, Dieu du Chaos, suite à quoi je m’allongeais au centre tout en fermant les yeux, les doigts entrelacés au niveau de mon abdomen. En quelques secondes, les préparatifs et les prières étaient terminés. Je n’aimais pas perdre mon temps. Jashin le savait et il était clément avec moi tant les projets qu’il avait à mon égard était ambitieux ! Durant ce court laps de temps, les esprits s’échauffèrent. Je jetais un œil vers l’Inconnu ayant été l’auteur de cette situation malencontreuse.

« J’espère que Jashin sera tolérant avec toi. Nous le saurons lorsque tout cela sera terminé. »

Lorsque tout cela sera terminée, c’est-à-dire lorsque les agresseurs auront été sacrifiés au nom de Jashin ! Et ils devront l’être ici-même ! Rien ni personne ne pourra changer cela. Je saisie dans la sacoche se trouvant à ma cuisse un kunai légèrement plus long que la moyenne, customisé par quelques pics acérés. Le but n’étant pas de blessé grièvement, mais de blesser tout court ! Une simple goutte, et ils seront tous à moi !

« Nous pouvons y aller… » Dis-je tout en me mettant en position…

Ce RP contient des scènes pouvant heurter la sensibilité des plus jeunes. Si vous êtes sensible à ce genre de RP, passez votre chemin.

En quelques secondes, deux hommes furent mit à terre par l’inconnu. Il était plutôt doué – il fallait l’admettre. Néanmoins, je n’entendais aucunement Jashin… Il était indifférent à mon partenaire du jour. J’aurais donc que de l’indifférence à son égard. Surtout qu’il avait l’air de ne pas apprécier les préparatifs à faire avant chaque bataille. N’était-il donc pas croyant ? Il ne souhaitait pas se joindre à ma religion et connaître la vérité que ce monde cache ? Voulait-il mourir dans l’ignorance la plus totale ? C’était son choix, mais qu’il ne s’étonne pas s’il n’arrive pas à s’attirer les faveurs de Jashin. Je décidai de ne pas lui répondre, observant avec attention les deux individus à terre, baignant dans leur propre sang. Leurs jours ne semblaient pas être en danger. Un bon séjour à l’hôpital, tout au plus…

Sans plus attendre, les deux derniers individus, qui semblaient être intimidé par la Grande Gueule, décidèrent de changer de cible. Je fus donc celui qu’ils choisirent. Les deux en même temps vinrent me sauter dessus. Mon arme de torture à la main, je plantais le plus proche en plein abdomen – m’ayant servit de mon arme tel un projectile – tandis que le second reçu un coup dans le genou brisant celui-ci. Malgré la prouesse technique, j’eus reçu tout de même un coup de poing dans la mâchoire. Aucune douleur apparente, mais un filet de sang coula le long de mon menton. L’homme au genou brisé fléchit de douleur mais restait debout : il était plus solide que le premier qui se tenait l’abdomen, dans l’incapacité de bouger. Je marchais donc dans la direction du costaud et me mis derrière lui… A sa hauteur, mes deux mains vinrent saisir ses joues.

« Il ne faut pas s’attaquer à une divinité. » Dis-je tandis que mes doigts se dirigèrent vers ses yeux sous la terreur communicative de l’individu. « Jashin, je le fais en votre nom ! » Chuchotais-je sans cacher mon appartenance à sa secte.

Mes doigts rentrèrent donc lentement, paisiblement dans ses yeux. Le sang coulait de ses orbites jusqu’à son menton. Les cris de douleurs résonnaient dans l’ensemble du bar sous la vue terrorisée des civils, impuissant face à ce déferlement d’hémoglobine. Lorsque je décidai d’augmenter un peu la cadence, mes doigts pénétrèrent enfin entièrement dans ses globes laissant un long jet de sang tâcher la veste d’un homme qui était en train de savourer un thé – désormais infusé à ce liquide rouge si délicieux. Tout en retirant lentement mes doigts, je rapprochais mon visage près de son oreille tandis que ma langue vint lécher un peu de ce breuvage imbuvable pour les mortels. Il tomba à genou, laissant son buste chuter au sol. Il était mort – ou en phase de l’être.

Le second s’était retiré son corps étranger, et rampait au sol en direction d’une issue de secours. La longue trainée de sang en disait long sur sa trajectoire. Néanmoins, les commandements de Jashin étaient clairs : dans ce genre de cas, la pitié n’avait pas sa place. Je ne pouvais me permettre de le laisser en vie. Une fois proche de lui, je le tins par les cheveux et relever son visage autant que possible pour qu’il me regarde.

« Je ne peux aller à l’encontre des ordres de Jashin. Ta vie doit s’arrêter ici. »

Mon arme – que j’avais préalablement ramassée lorsque je me dirigeais vers lui – se positionna au niveau de sa gorge. D’un geste souple, mais précis, je venais de l’égorger laissant un jet de sang conséquent et abondant couler à terre. Le sacrifice était désormais terminé. L’ensemble des clients me regardaient d’un air terrorisé. Je les observais à mon tour, gardant un air froid et impassible – malgré tout, satisfait de ce sacrifice.

« Veuillez nous excuser pour ce désagrément. Vous pouvez continuer à boire tel des êtres primates. » Dis-je à l’Assemblée.

Quant à moi, ignorant la Grande Gueule – le laissant libre de me rejoindre ou non – j’allais sur la banquette dans le coin de la salle, à l’abri des lumières et de l’activité qui allait – peut-être – reprendre son cours. Les cadavres ? Ce n’était plus mon problème. J’avais fait ma part du boulot…

Je m’étais donc isolé du reste de la foule terrorisée tandis que je m’asseyais à une table, dans le coin de ce bar sanglant. Certains regards ne me lâchèrent pas, ça m’agaçait… Je ne voulais ni boire, ni manger. Il était temps de passer à la méditation et de penser au voyage des deux défunts… Un voyage au centre de l’enfer et ce, pour l’éternité. Vivre dans une atmosphère si chaude qu’il en est irrespirable… Vivre dans un monde peuplé de danger… Il pourra constater que la vie dans ce monde était plus belle que celui qui l’attend. J’étais aux anges, mine de rien. Lentement, mais surement, de moins en moins de personnes me fixaient. Avaient-ils compris que je n’étais pas une menace pour les gens de leur catégorie sociale ? Il n’y en a qu’un qui ne lâcha pas le morceau… Il vint d’ailleurs à ma rencontre, me demandant qui j’étais pour décider du sort d’autrui, et – qu’en tant que Shinobi du Sable – les autorités ne sauraient tolérer cette attitude… Il rajouta qu’il était inutile de tuer les vermines, mais qu’il était plus jouissif de les jeter en prison… Il heurtait mon attention, et je posais – pour la première fois – mes yeux sur lui. Je n’avais absolument aucune émotion sur mon visage si pâle. Je le fixais d’un regard vide avant de lui répondre, avec nonchalance.

« Je ne suis pas celui qui décide. Je suis celui qui exécute des ordres que vous ne pouvez comprendre, que vous ne pouvez entendre. »

Je parlais bien évidemment de Jashin. Il était celui qui m’ordonnait de tuer telle ou telle personne. Je ne faisais qu’exécuter ses saintes paroles. Mes yeux se détournèrent de l’individu en question tandis que je continuais à lui parler, toujours calme.

« Si cette entité que vous ne pouvez voir m’avait ordonné de t’ôté la vie, plutôt qu’à ces « vermines », tu aurais été celui dont l’âme aurait quitté le corps. »

Je ne le provoquais pas. Cela était juste une évidence. Je ne doutais pas de ses compétences, mais j’étais sûr des miennes. Est-ce que je pouvais le battre ? Peut-être. Dans un duel, chacun à 50% de chance. Pour le savoir, nous devrions nous battre. Mais Jashin avait d’autre projet pour moi à l’heure actuelle que de continuer de se dépenser dans un bar miteux. Je devais me reposer pour les futures tâches qui allaient devoir être accompli dans les jours à venir. En revanche, j’avais le temps de parler un peu. Pas trop. Je n’aimais pas réellement parler – même si mes discours sont parfois chiants… Ils sont nécessaires. Je ne parle pas pour ne rien dire. Je parle pour obtenir des informations, je parle pour convertir les gens, je parle pour tenter d’obtenir ce que je veux… En aucun cas je débuterais une conversation sans queue ni tête…

« Je t’ai répondu. C’est à ton tour. Qui es-tu pour venir me faire la morale sûr comment se comporter avec des criminels ? »

Après tout, nous ne nous connaissions pas… Nous nous étions jamais vu, de près ou de loin… Alors pourquoi venait-il m’importuner de la sorte, pour sortir des jérémiades qui – de toute façon – ne me feront jamais changer d’avis ? Et si j’essayais de récupérer un peu de son sang ? Oups, je divague là…