Nouille sont les pâtes, Nouilles sont les hommes (Sorolla)

Un caleçon en amenant un autre, suivez le chemin qui mène jusqu'à la garçonnière de l'homme. Ce même homme qui ose vivre dans son linge sale, mangeant n'importe comment tout en laissant les emballages alimentaires parsemés le sol. Un homme n'ayant aucun sens morale quant à la propreté et l'hygiène de vie que mérite quelqu'un comme lui. Non ... La semaine dernière, une femme de ménage lui avait été recommandé. Pieuter dans son berceau ayant comme compagnie un saladier de chips, il regardait cette femme nettoyer devant et sans le moindre regret, balançait le sachet vide au sol, fixant droit dans les yeux la ménagère. Oh que nan, vous ne rêvez pas, cet homme est infâme, la pire espèce qu'on puisse trouver sur cette bonne terre. Et est-ce que c'était moi ? Bien évidemment. Le dimanche, c'est j'me tire la branche.

C'est alors d'un bref mouvement de conscience, que mon fessier royale trouve la force de se lever pour atteindre la cuisine. Il reste un dernier paquet, faut pas gaspiller. Et c'est le caleçon à moitié rentrer dans la fausse aux lions et la main servant de grattoir à mes parties que cette flemme magistrale me replonge dans les bras de l'inconscience. L'inconscience de ne pas sortir me dégourdir les jambes, voir du monde, s'entrainer, partir en mission... Trop peu pour moi, c'est dimanche. Et le dimanche, c'est j'me tire la branche.

Le regard plongé dans l'ivresse de la flemmardise, je scrute la piaule qui me sert de chambre et me prends soudainement d'un vieil élan de courage pour affronter cette fin de journée. Descendant alors les marches du petit bâtiment dans lequel mon joli minois crèche, je pousse la porte direction le lieu que tous les flemmards apprécie un dimanche après-midi; le restaurant de nouilles. Pas cher et délicieux, c'est ce qui peut remouiller n'importe qui et lui donner la force de combattre la journée.

Arrivé sur les lieux du futur crime, je commande une demie-douzaine de bol tout en posant ce qui me sert d'arrière train sur un tabouret rond en cuir rouge. Les yeux dans les yeux, j'en quille les plats et entre deux bouchées, lâche quelques rots de bonne facture. Un homme reste un homme et les gens de la rue traversante jette un regard dégouté à l'enseigne dans laquelle je me trouve. Rien à faire, c'est dimanche. Et dimanche, c'est j'me tire la branche.

Mais à côté de moi, une femme reste discrète depuis que je suis arrivé. J'ai pu la distingué facilement par une chevelure assez longue aux couleurs d'un ciel nuageux de toute beauté. C'est alors que je me remet à manger normalement, une serviette venant m'essuyer le coin des lèvres avant de lui balancer un ...

«Désolé ...»

Durant cet interminable dimanche après-midi, Soro s'ennuyait à mourir, et moi autant qu'elle. Elle aurait très bien pu profiter de cette journée pour s’entraîner à maîtriser son pouvoir, et au lieu de ça, elle a plutôt passée sa journée au lit. C'est fou comme ont pouvait perdre autant de temps à ne rien faire ! Quel plaisir peut-elle bien ressentir à faire la larve sous sa couette ? Le pire dans tout ça, c'est qu'elle s'est couchée extrêmement tôt hier, à croire qu'elle restera à jamais exténuée.

Kumo lui était encore totalement inconnu et en plus de cela, elle ne connaissait absolument personne, mais ce n'est certainement pas de cette manière que les choses changeront. Je lui fis la remarque, mais elle m'ignora complètement. Son comportement m'agaçait au plus haut point, pourtant, elle savait pertinemment que j'avais raison. J'avais toujours raison. Je voulais qu'elle sorte, qu'elle fasse le moindre effort d'intégration ou au moins qu'elle aille s’entraîner. Pourquoi les gens se comblent-ils à rester pourrir dans leur mal-être ? Elle savait très bien que la solitude ne lui réussissait absolument pas, et en plus de ça j'avais la fâcheuse impression qu'elle ne me supportait plus. Pour la faire réagir, je l'ai harcelée de remarque désobligeante et déplaisante. J'ai toute suite pensée que ça avait marché parce qu'elle s'est levé d'un bond de son lit. Mais à ma grande surprise, elle a finalement frappé violemment le mur et s'est enfuie en direction du centre-ville. Bon, j'y est peut-être était un peu fort...

Elle s'est installé au bar d'un restaurant et commandait un petit bol de nouilles. Soro n'avait pas un gros appétit, elle se contentait de pas grand-choses mais elle ne mangeait pas n'importe quoi. Qu'est-ce qu'elle pouvait être difficile, enfin, les nouilles ça satisfaisait tout le monde. Ce moment aurait pu être agréable si cet homme n'était pas assis juste à côté d'elle. En effet, un homme au crâne chauve était vêtu d'une combinaison et d'une cape, ce qui était déjà assez surprenant en sois, se prenait-il pour un héros ? Mais le pire dans tout ça, c'est qu'il faisait absolument tout pour se faire remarquer ! Il mangeait assez de bol de nouilles pour nourrir toute une armée, bon j’exagérais peut-être un peu, mais quand même, ou plaçait-il tout ça ? Il était tellement bruyant, et se permettait en plus de roter à tout bout de champ, Soro restait discrète, mais je sentais bien qu'il la dérangeait.

Bizarrement, l'étrange homme changea de comportement et s'essuya la bouche avant de dire :
«Désolé...»
La panique devait facilement se lire dans les yeux de Sorolla, aucun autre homme ne lui avait jamais plus parler depuis ses 14 ans et elle ne savait bien évidemment pas comment réagir. J'ai d'abord pensé qu'elle allait s'enfuir en courant, mais au lieu de ça, elle est resté sur son tabouret et a répondu :
«Je..euh...ne vous gênez pas pour moi, j'allais bientôt m'en aller.»
Elle était remplie de curiosité à l'égard de cette personne, mais aussi de crainte, comme à son habitude. Pourtant, la fuite n'allait peut-être pas faire partie des options en cette fin d'après-midi.

Bien évidemment, le comportement d'un porc dérange forcément et fait fuir ce qui se trouve autour. Ce qui est le cas de cette fille, assurant que de toute façon, suite aux excuses que je lui ai lancé, elle n'allait plus tarder. C'est alors qu'une sensation étrange parcours mon organisme, criant de colère toute l'imbécilité dont je venais de faire preuve. Et d'un relent digestif, je tend ma main vers elle et lui propose de payer son prochaine repas.

Ne pas forcer les gens à faire ce qu'ils ne veulent pas est une chose, leur offrir ce service pour excuser un comportement inapproprié en est une autre. Même si juridiquement parlant, manger de la sorte n'est pas punit par la loi, merci mon dieu. Mais pour une question de respect, ce que cette fille semble me faire comprendre, je me dois de lui offrir ce service.

«Une autre tournée Hakuzen-sama !»

Mais ce que le propriétaire du stand de nouille ne semble pas être en accord.

«Quoi ?? Mais tu vas me vider tout le frigo si tu continue comme ça ! Moi j'ai d'autres clients à nourrir, tu n'es pas le centre du monde Pika !»
«Mais ça va pas d'me parler comme ça ?! On a une invité alors tu restes calmes !»
«Espèce de ... Tu ne fais même pas partie de l'entreprise, comment t'accordes tu le droit de me donner des ordres ?? »

Comme chien et chat, le ton monte contre ce vieux grincheux. Ce qui ne semble pas déplaire à cette fille qui semble esquisser un léger sourire. Alors voyant que tout ça n'aboutit sur rien de concret, je me tourne vers elle et lui propose de l'emmener se promener histoire prendre l'air.

«Et surtout de ne plus voir ta tronche de vieux restaurateur !»

Et une nouvelle insulte plus tard, elle accepta de me suivre afin de respirer à plein poumon n'importe quel air n'ayant pas l'odeur des nouilles. Par un couché de soleil surplombant les pics rocheux entourant le village, les rues de ce dernier se vident peu à peu et nous laisse seul face à l'autre. Alors voyant sa grande timidité, j'engage la conversation afin de tuer un blanc qui s'est installé depuis que l'on a quitter le stand d'Hakuzen.

«J'ai pu voir que tu portais un bandeau ninja. Pourtant je ne t'ai jamais vu, tu es souvent en mission ?»

Sorolla et moi observions la scène qui se déroulait juste à côté. Le mystérieux inconnu qui voulait lui offrir un bol de nouilles, se l'est vu refuser par le propriétaire. Le spectacle était assez drôle, Soro esquissait des sourires en toute discrétion, elle n'aurait peut-être pas du rire de ça, après tout ce fameux ''Pika'' dévalisait complètement ce petit restaurant de nouille, et le restaurateur n'avait vraiment pas l'air content. D'ailleurs je ne comprenais pas pourquoi, il devrait plutôt être content de vendre non ? Les gens ne sont parfois pas très logique...

J'étais très surprise quand Soro accepta sa proposition, elle allait donc sortir prendre l'air avec ce jeune homme. Elle adorait se promener, mais certainement pas avec un inconnu alors que la nuit commençait à tomber sur le village. Je l'ai mis plusieurs fois en garde, mais elle m'ignora complètement, elle avait l'air de savoir ce qu'elle faisait, je décidai de la laisser tranquille et d'observer silencieusement la scène.

Le silence régnait entre les deux kumojins, le coucher de soleil était magnifique et elle restait bouche bée en admiration sur ce dernier. Marcher dans les rues complètement vides du village lui faisait du bien, elle n'avait jamais apprécié être en contact de trop de monde, ce silence était tellement agréable qu'elle ne se rendit même pas compte du malaise qui s'installait, quand il prit la parole :
«J'ai pu voir que tu portais un bandeau ninja. Pourtant je ne t'ai jamais vu, tu es souvent en mission ?»

Prise dans ses pensées, Soro sursauta presque à cette question sortie de nulle part. Elle le regarda les joues rougie par l'embarras et répondit :
«Je suis désolée, je ne me suis même pas présentée... Je m'appelle Kinzoku Sorolla, tu ne m'a jamais vu auparavant parce que je suis nouvelle ici, je n'ai encore jamais fait de mission car j'essaye de maîtriser correctement mon pouvoir avant de m'investir, et ce n'est pas encore gagné... Dis, pourquoi es-tu habillé comme ça ?»

Oh mon dieu, avait-elle vraiment posé cette question ? Ma pauvre Soro manquait vraiment de tact... Certes n’importe qui se posait certainement la question, mais ce n'était pas très polie de lui demander de cette manière. Sorolla reprit la parole :
«Au fait, je n'aurais pas pu manger un autre bol de nouilles, j'ai peur de ne pas avoir ton appétit.»
Elle lui fit un sourire discret avant de fixer à nouveau le ciel pour continuait à marcher.

«Je suis désolée, je ne me suis même pas présentée... Je m'appelle Kinzoku Sorolla, tu ne m'a jamais vu auparavant parce que je suis nouvelle ici, je n'ai encore jamais fait de mission car j'essaye de maîtriser correctement mon pouvoir avant de m'investir, et ce n'est pas encore gagné... Dis, pourquoi es-tu habillé comme ça ?»

Elle se présente à moi, les joues rosées par la situation. Lui ai-je taper dans l'oeil ? Ça ne m'étonnerait même pas, un bel homme comme moi, abritant une telle confiance en lui et un charisme à en dégouter tout le monde. Fier comme un coq, c'est ce que l'expression dit. Et oui, je suis fier. Mais alors que l'enthousiasme monte en moi par son visage angélique rosé pour des broutilles, l'estime redescend brutalement.

Pour..pourquoi je suis habillé de la sorte ? Cette question vient tout droit me fendre le coeur, moi qui pensait avoir trouvé une fille avec qui sympathisé. Malheureusement, je me suis fais de fausses idées sur la personne. Idées fondées peut être un peu trop rapidement. Oui ce doit certainement être ça. Mais elle se rattrapa en m'assurant qu'un autre bol de nouille n'aurait pas pu être possible tout en reprenant la marche, voyant que son ancienne question me mettait mal à l'aise.

«C'est vrai qu'elles sont lourdes ces nouilles. Moi au bout d'une dizaine de bol, je suis repus. Mais tout le monde me dit que je suis pas humain quand il s'agit de nourriture.»

Et après quelques éclats de rire, je prend la peine de répondre à sa question. En fait, elle n'est pas si bizarre que ça.

«Et tu veux savoir pourquoi je suis habillé ainsi ?» lui répondis-je alors qu'elle me fixe le regard anxieux, ne souhaitant pas savoir voyant que cela m'avait refroidit peu avant. «Tout simplement car je ne suis pas comme tout le monde. Je fais ce qui me plait, quand je veux et où je veux. Cette façon de m'habillé est un peu comme ma façon d'être, improbable avec le reste du monde. Mais je m'habille ainsi car je pense être le héros sur le toit du monde. Car un jour je sauverais ce monde des personnes nuisantes à la paix. Et ce jour-là, il faudra bien quelque chose pour caractériser le héros que je suis. D'où cet accoutrement. »

Et après un court silence, je fixe celle se faisant appelé Sorolla lui demandant ce qui la maintenait en vie. Maintenant que je lui avais confié mon rêve le plus cher, aura t-elle le courage de se confié à moi ?

Soro écoutait attentivement les paroles de Pika, et elle trouvait cela passionnant. Je crois qu'elle a pris conscience avec la réaction du jeune homme que sa question était assez déplacé et pouvait être mal interprété. Elle n'avait pas posé cette question parce que sa tenue l'avait choquée ou dérangée mais au contraire parce qu'elle la trouvait originale et intéressante, et qu'elle mourrait de curiosité à l'idée d'apprendre à connaître cet étrange individu. Elle était persuadée que si les gens agissaient différemment, ce n'était jamais sans raison valable et que ces personnes étaient les plus intéressantes à découvrir. Une telle ambition lui faisait réellement plaisir, bien vite, elle ne put s'empêcher de penser que si une personne comme lui l'avait sauvé il y a 4 ans, sa vie serait aujourd'hui bien plus heureuse.

Dans ce monde qui allait plus que mal, on avait besoin de vrais héros, qui ont pour convictions d'aider les autres au lieu de pensait qu'à leur petite personne. Malgré son pouvoir, Soro avait constamment peur de sortir seule, elle ne trouvait pas normal de vivre en permanence dans la peur de l'agression, puis si c'est le cas pour un shinobi, comment les civiles doivent-ils se sentir ? Elle aussi, elle rêvait de justice, mais pas n'importe quelle justice, elle voulait que cette dernière soit réellement efficace, et pour cela il fallait s'en charger soi-même. Si elle se trouvait un jour confrontée à une situation injuste, elle voudrait faire souffrir le responsable jusqu'à ce qu'il crève à petit feu devant ses yeux. Cela peut sembler horrible, mais c'est comme ça que Sorolla imagine une punition réussi : ''An eye for an eye, a tooth for a tooth''.

Malgré toutes les choses positives qu'elle avait en tête à cet instant, ne sachant pas très bien exprimer le fond de sa pensée, elle répondait à Pika le plus simplement du monde :
«Merci de penser cela, ce monde aurait bien besoin d'un bon nettoyage...»
Encore une fois, c'était assez étrange, bien que je comprenne pourquoi Soro le remerciait. C'était plutôt évident quand on la connaissait, elle voudrait que ce monde soit plus sécurisé, mais peu de gens s'intéressaient à faire régner la paix pourtant si nécessaire aux biens être de beaucoup de personnes. Il lui demanda ensuite ce qui la maintenait envie. Finalement, sa question était tout aussi étrange à lui aussi, mais elle se devait de lui apporter une réponse, c'était la moindre des choses, ce qu'elle s'empressa de faire timidement encore une fois :
«J'ai était pendant 4 ans la prisonnière d'un homme abusif, aujourd'hui la seule idée d'être enfin libre me suffit à vouloir rester en vie. J'ai raté tant de choses que je veux sans plus attendre rattraper, c'est peut-être stupide mais j'ai envie de me promener en nature, de courir le matin, de dormir à la belle étoile le soir, on ne se rend pas compte à qu'elle point ces choses peuvent être agréable avant de ne plus pouvoir les faire. J'ai envie de devenir un ninja puissant pour ne plus jamais devoir souffrir ou être rabaissée face à quelqu'un, c'est la pire sensation du monde, être piégée sans aucune solution pour pouvoir s'en sortir... J'ai envie de me battre, me battre pour défendre ceux qui en ont besoin chaque jour, il y a-t-il pire sensation que ce sentir seul face à sa montagne de problèmes ? Je ne crois pas... Partir à la moindre occasion, à la moindre petite faiblesse, c'est ce que j'avais prévu de faire à vrai dire. Mais aujourd’hui, je me dis que c'est bien trop facile, et que survivre pour aider les autres ça c'est un objectif valable à relever !»

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