Aujourd'hui tu t'es sentie pousser des ailes. Littéralement pourrait-on dire car tu traverses les rues de Suna alors que le soleil ne s'est pas encore couché. C'est une chose plutôt rare de ta part, mais sans doute cela est-il dû à l'excitation que tu portes en ce moment même entre tes mains.

Par chance, le soleil étant encore assez présent, tu peux sortir du village sans que l'on ai le besoin de te contrôler, toi et ton précieux chargement et c'est tant mieux. Tu regardes droit devant toi et tu passes la lourde muraille, suivit du long corridor creusé à même la roche qui sépare le village du désert.

Le désert ! Parlons en justement puisque c'est là que tu te rends ! Tu traverses longuement les dunes dont le sable glisse entre tes pieds que tu as mis nus. Tu aimes la sensation du sable chaud dans l'air du soir. Tu marches encore et encore un seul et unique but, retrouver ce petit endroit ou tu te sentiras enfin libérer de toute pression.

C'est un endroit tout simple, un creux au cœur des dunes. Un endroit ou tu ne peut être vue et ou tu ne peux voir également, un endroit ou tu te sens comme libre. Arrivée là bas, tu déballes rapidement ton matériel. Entre marteaux, tournevis, écrou et vis se trouve une paire d'ailes mécanique de ton invention, un objet qui tu l'espère te permettra de rejoindre les cieux. Reste encore à espérer qu'il marche.

Tu pose le tout au sol et en quelques coups de tournevis voilà ton affaire monté. Tu trouves tout cela particulièrement excitant et tu t'empresse de revêtir les sangles de sécurité et de mettre les gaz sur ton appareillage.

Ça marche, tu décolles de quelques centimètres du sol. Tu en ris de plaisir et tu pousses le moteur un peu plus fort pour t'élever plus en haut. Ce bonheur fugace dure pourtant moins de trente secondes car soudain une grosse détonation se fait entendre et t'expulse sur trente mètres environ. Sous le choc, tu perds rapidement connaissance pendant quelques minutes et lorsque tu te réveilles, tu te rends compte que tu es en partie couverte de sang. Ton sang macule tes mains, tes bras, ton visage, mais il y a plus grave car ton corps déjà à moitié enseveli dans le sable. Des sables mouvants … Tu paniques et tu commences à appeler à l'aide :

"Au secours !!!! Aidez moi !"

Pauvre folle, as-tu seulement oublié que tu te trouves au milieu du désert ?

L’écho d’une explosion retentit à mes oreilles tandis que je me baladais dans le centre-ville, à la recherche d’une solution hydro alcoolique dans le but de désinfecter mes plaies que je m’étais infliger au torse. La douleur était supportable, mais les grosses éraflures commençaient à s’infecter. Malheureusement, cette explosion vint contrarier mes plans. Près de l’hôpital, à deux pas de me faire soigner, je tournais les talons et parti en direction de la prétendue explosion…

Après quelques minutes de course, je reprenais peu à peu mon souffle. J’étais au bord d’un creux au niveau des dunes de sable. Des débris étaient au sol tandis qu’en m’approchant davantage, je pouvais apercevoir une femme ensanglantée se faire aspirer par des sables mouvants… Cruel destin. Les sables mouvants étaient en fait inoffensifs. La friction du corps contre la densité du sable faisait un effet de suçon, et aspiré la victime en son centre. Néanmoins, le corps flotte, il ne coule pas… Il est donc impossible de mourir – techniquement – dans ce genre de piège.

Je m’approchais d’elle. Je n’étais pas loin, une petite distance de bras me séparait des sables mouvants. A genou, je tendis ma main qu’elle saisit avec ardeur. Je la tirais vers moi dans le but de la sauver. Je tirais de toutes mes forces… Le sable était dense, et donnait l’impression de tirer une énorme roche… Alors qu’en réalité il s’agissait d’une simple fillette. Mais après un petit effort, tout était terminé… Je me mis accroupie à côté d’elle, observant sa peau si douce maculé de sang.

« Tu es pleine de sang. » Dis-je d’une voix calme, dissimulant parfaitement une excitation extrême. Ma main s’approcha de sa joue, et essuya une partie de l’hémoglobine. « J’ai peut-être ce qu’il faut dans ma poche pour que tu puisses t’enlever toute cette hémoglobine. »

Mon autre main allait fouiller dans ma poche, et en sorti un mouchoir bien blanc. Je lui déposais sur elle, ainsi qu’une bouteille d’eau – nécessaire à toute escapade dans le désert, qu’il fasse jour ou non. Je me relevai, et pris un parchemin que j’avais dans ma sacoche. Le plus petit possible. Je le déroulai lentement tandis que j’étalai le sang que j’avais ramassé sur sa joue.

« Ne t’en fais pas pour ça. Je prierais Jashin pour qu’il te fasse grâce et te remette sur pied rapidement. »

Serait-il enclin à lui faire cette faveur ? Je l’espérais pour elle. Jashin était un homme bon. Il faisait ce qui est juste. Et je m’en remettais constamment à ses décisions. S’il disait « rouge » alors que c’était blanc, je serais d’accord avec lui… Dans tous les cas. Jamais je n’irais à l’encontre de sa volonté : telles sont mes convictions !

« Comment se fait-il que tu te sois retrouvée dans ces sables mouvants, seule alors que la nuit tombe ? » Demandai-je. Quoi qu’il en soit… « Ton système a l’air mal en point. Une technologie Saibogu ? »

J’espérais que non. Après tout, les Saibogu étaient des experts en technologie… Si des experts rataient ce genre de machine, qu’en est-il pour la sécurité du village… Je me posais réellement la question… En attendant, je devais me concentrer sur elle, et sur ce que Jashin voudra que j’en fasse… J’étais optimiste pour elle sur ce coup !

Tu paniques et alors que tu essayes de te dégager, tu ne fais au contraire que t'enfoncer encore plus dans le sable. Te voilà dans un sacré cercle vicieux, car plus tu as peur, plus tu t'enfonces dans le sable. Mais visiblement, ce n'est pas ce soir que tu vas rendre ton dernier soupir, car tes cris ont visiblement attiré quelqu'un. L'air de rien, tu tends la main en sa direction, les larmes ruisselantes et se mélangeant sur le sang de tes joues alors qu'il se saisit et te tire de ton traquenard après effort.

Tu te retrouves enfin sur du sable plus stable et tu respires fortement en essayant de reprendre ton souffle. Une fois sortie du sable vaseux, tu te rends compte que tu portes de multiples dégâts de l'explosion de ton engin. Tes jambes, tes bras, tes pieds. Tout ton corps est couvert de multiples stigmates, mais tu te contentes de baisser les yeux en regardant timidement l'individu. Entre deux respirations saccadées, tu arrives pourtant à lâcher un petit :

"Merci !"

Tu as quand même bien eut peur et tu baisses une nouvelle fois le regard jusqu'à sentir sa main sur ta peau crasseuse. Ton regard croise le sien et tu n'oses pas bouger alors qu'il te tend finalement un mouchoir d'un blanc immaculé. Tu hésites et tu le prends d'une main tremblante de même que la gourde d'eau avant de mouiller un peu le tissu et de le passer sur ton visage, effaçant doucement quelques-uns des stigmates que tu portes. Tu trembles un peu lorsque tu redresses les yeux vers ton invention, puis immédiatement ton regard va se fondre dans le sable en affichant tristesse et déception.

"Je ... Ça n'aurait pas dû avoir cet effet-là ... Je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé, mais je vais devoir tout recommencer à zéro."

Tu t'es assis sur les fesses et tu englobes tes jambes dans tes bras tout en regardant le carnage autour de toi. Visiblement, ce n'est pas pour aujourd'hui encore que tu arriveras à toucher les nuages. Une larme solitaire court sur ton visage alors que tu regardes un à un les morceaux de ferrailles éparpillées un peu partout. Puis finalement, ton visage se reporte sur l'homme qui vient de te sauver. Il est intimidant et tu ne sais pas vraiment quoi lui dire si ce n'est encore le remercié :

"Heu... Heureusement que vous passiez dans le coin !"

Tu es vraiment gênée.

Je venais de sauver une fillette de l’étreinte cruelle d’un sable mouvant. Elle tomba ici par hasard suite à l’explosion d’un engin à moteur, moteur qui continuait encore de libérer une fumée noire, visiblement toxique. Ce qu’elle ne savait pas, c’est qu’elle avait payé le prix de sa survie… Ce sang que j’avais gardé dans un parchemin soigneusement rangé dans une technique de sceau… Ce n’était pas pour rien. J’avais une part d’elle sur moi. Désormais, elle avait une dette envers moi. Une dette qu’elle allait devoir accomplir lorsque je le désirerais. Actuellement, je n’avais aucune doléance particulière. Je gardais donc tout cela pour moi, et je saurais la trouvée lorsque le moment sera venu…

« Remercie Jashin de m’avoir guidé jusqu’ici. Sans lui, tu serais actuellement enseveli six pied sous terre, tes tripes et tes viscères baignant dans une marre de sable. »

L’effet de suffocation l’aurait forcé à respirer… Mais sous le sable mouvant, elle aurait simplement avalé du sable, provoquant alors l’asphyxie, puis la mort… De même… La pression exercée sous terre l’aurait condamné… Elle n’y aurait réchappé. Jashin a réellement était clément avec elle. Pourquoi ? Peut-être car elle pourrait me servir plus tard, lorsque j’aurais besoin d’un service… Je ne savais pas encore quoi comme service… Cela pouvait aller d’une simple avance d’argent, jusqu’au sacrifice humain à offrir au grand Jashin, Dieu de la Destruction et du Chaos ! Je n’avais aucun espoir en elle, ni même de la pitié ou de la reconnaissance. Je faisais simplement ce que Jashin m’ordonnait de faire. Il savait me guider, me montrer la voie… Je ne pouvais qu’obéir et faire ce qu’il me disait de faire !

« J’ai bien remarqué que ton expérience ne s’est pas passé comme tu l’aurais espérée. Peut-être aurais-tu due prier un peu plus pour que Jashin te permette de réussir ce que tu souhaitais entreprendre. »

En ce qui me concerne, un gros projet me trottiner dans la tête depuis que j’avais rejoint les rangs militaires. Un projet onéreux et surtout réclamant une patience à n’en point finir ! Je devais m’armer de courage, et faire les choses dans l’ordre. Jashin le savait, et se montrait patient quant à l’exécution de ce projet. La première étape était déjà en route, et j’étais sur la bonne voie.

Je me mis accroupie et me laissai tomber en arrière. Allongé sur le sable, les jambes repliées tandis que mon pied gauche se reposait sur mon genou droit, je contemplais les étoiles. Je sentais que Jashin m’observait. Que voulait-il ? Je ne l’entendais plus… Peut-être étais-je en train de passer une épreuve ? Devais-je agir selon ma volonté ? Impensable ! Ah… C’est bon… Je l’entends à nouveau. Sa voix me rassure. Sa voix m’apaise… Heureusement qu’il est là. Mon attention se portait ensuite sur la kunoichi. Elle m’avait remercié à deux reprises. Je n’aimais pas réellement les remerciements. Je n’avais pas fait ça volontairement mais parce que Jashin me l’avait ordonné ! Et bien que ce sauvetage prenne la forme d’une reconnaissance de dette, je devais être clair avec elle.

« Saches que si je t’ai sauvée, c’est uniquement parce que j’ai reçu l’ordre de Jashin. » Insistai-je. « Néanmoins, tu n’as pas répondu à ma question… Cet engin est-il issue d’une technologie d’une tierce personne du clan Saibogu, ou l’œuvre de toi-même ? » J’haussais un sourcil. J’entendis ma divinité me guider vers une question bien plus globale, et plus efficace. « En d’autres mots, qui es-tu réellement ? » Finis-je par dire…

L'homme évoque sans aucunes autres mesures ce qui se serait passé si jamais tu étais restée dans le sable. Les mots sont forts et sales. Ils te font frémir alors que tu baisses d'autant plus les yeux en rougissant et essayant de ne pas imaginer le spectacle que ça aurait été pour toi de voir tes organes se répandre dans le sable dont tu venais de sortir. Tu regardes le soleil au loin qui est en train de terminer sa course dans le ciel. D'ici quelques minutes il sera couché et laissera place à l'astre lunaire qui sera votre seule source de lumière.

Tu passes encore un peu le mouchoir trempé sur tes bras, continuant d'effacer le sang qui te couvre, puis, interloquer par les paroles de l'homme face à toi, tu le regardes avec une surprise certaine dans le regard lorsqu'il te parle de religion, de prières à un certain Jashin. Tu n'as pas été bercée dans les registres ecclésiastiques et tu ne connais pas ce dieu. Tu as même une vision assez particulière de la vie religieuse et des croyances qu'il y a autour, mais tu ne veux surtout pas blesser ton sauveur du jour alors, tu te contentes d'approuver silencieusement :

"Ou ... Oui, j'aurais dû ..."

Tu es gênée de la tournure que prend la discussion et tu gardes le visage baissé vers ton bras et le mouchoir souillé. Tu vis peut être dans un monde idyllique, mais dans ton monde, on ne sauve pas une personne juste parce qu'on a obéit à une entité supérieure, mais parce que c'est la nature humaine. Les paroles de l'homme qui te fait fasse se font plus cruelle à ton encontre par ses simples mots. Ainsi donc, il ne t'a sauvé que parce qu'il en a reçut l'ordre . C'est blessant mais tu affrontes cela sans sourcilier jusqu'à ce qu'il te parle de ton engin maintenant en éclat.

"Non ... C'est ma propre création ..."

Puis, il te demande qui tu es et tu oses lever timidement les yeux vers lui pour lui répondre :

"Je m'appelle Yae ... Et je ne suis rien ..."

Je m’appelle Yae, et je ne suis rien… Mes yeux étaient au bord de sortir de leurs orbites à la prononciation de ces derniers mots… Elle n’était rien… Rien ne la rattachait à la vie, et l’échec était une chose qu’elle n’appréciait visiblement que trop peu. Elle était là, l’objet parfait de mes desseins les plus sombres ! Je me mis accroupie à sa hauteur, et lui mis une main sur l’épaule. J’arborais un visage amical. Je ne souriais pas, mais aucune menace n’émanait extérieurement de moi… Oui, je précise extérieurement, car intérieurement c’était tout à fait autre chose. Compatissant, je commençais à prendre la parole espérant qu’elle gobe tous ces mensonges…

« Tu penses ne rien être… » Je soulevais son visage à l’aide de mon index légèrement replié. « Je peux t’aider à te sentir vivante. A te sentir plus en forme que jamais. A réussir ce que tu entreprends… » Je retirais mon doigt et me relevai tandis que je me mis à quelques mètres d’elle, lui tournant le dos. « Mais pour ça, tu vas devoir me faire confiance. »

Devoir. Et non « pouvoir ». Par ces simples mots, je lui intimais l’ordre de me suivre qu’importe la confiance qu’elle pouvait m’accorder. Toutes les conditions étaient réunies pour qu’elle accepte de me suivre. Je lui avais sauvé la vie… Je restais auprès d’elle tandis qu’elle se sentait être une bonne à rien… Je l’écoutais… Je lui apporte une solution sur un plateau d’argent : elle n’avait plus qu’à accepter, et elle serait mienne pour l’éternité ! Ou en tout cas, jusqu’à ce que la mort la sépare de moi. Et tout cela tenait entre mes mains… Je devais juste en faire bonne usage.

« Te sens-tu prête à vivre une nouvelle ère de ta vie ? Une ère de réussite ? Une ère dans laquelle tu sauras t’épanouir pleinement : toi et ton potentiel grandissant ? »

Les mains croisées dans le dos, je lui accordais malgré tout une attention particulière. J’étais persuadé que je touchais au but. Je n’avais peut-être pas un fort potentiel au combat, néanmoins je savais comment manipuler les gens… Il n’y avait plus qu’à espérer qu’elle m’écoute, et qu’elle veuille suivre cette voie qui était la sienne ! Je me retournais tentant de camoufler cette surexcitation soudaine. Bouuh, je bouillais d’impatience !

« Nous sommes dans le même camp, toi et moi. Et je suis persuadé que tu es suffisamment mature pour faire le bon choix : tu es une personne exceptionnelle qui ne demande qu’à être remarquée. » Mon regard se fixa sur le sien. « Et je t’ai remarqué, Yae. Tu es une personne rare… »

Tout cela n’était que mensonge… Mais j’avais ici la possibilité de me servir de cette jeune femme dans le but d’espionner un clan… Ce n’était pas rien… Je pourrais aussi avoir la possibilité de collectionner le sang des Saibogu et pourrait à terme les éradiquer… Ou faire en sorte qu’ils soient à mes ordres… Jashin ne m’avait pas emmené ici pour rien et je venais de m’en rendre compte ! Ma main vint alors se tendre vers Yae. Je comptais l’aider à se relever tout en lui ouvrant une partie de moi… Une partie où elle pourrait trouver tout l’amour dont elle a besoin pour s’épanouir…

« Es-tu de la partie, Yae ? »

L'homme se baissa pour être à ta hauteur et alors que cette proximité te forcer à lever les yeux pour le regarder, tu sentis sa main se poser sur ton épaule. Cela provoqua un léger soubresaut de tout ton corps. Tu n'étais pas à l'aise avec ce genre de contact physique et ça finissait par te mettre mal à l'aise. Pourtant, le Ketsueki en face de toi te présentait un visage en tout point amical. Un visage qui aurait dû t'inspirer confiance. Tu restais de marbre, le regardant un peu surprise et attendant la suite alors que sa main glissait doucement pour remonter ton visage. Ton regard se fit alors fuyant pendant que tu l'écoutais.

"Ce ... Ce n'est peut-être pas ce que je veux ?"

Te fondre dans la masse et ne pas te faire remarquer étaient des qualités que tu appréciais beaucoup chez toi. En soit, ne rien être n'était pas vraiment un inconvénient tel que semblait le penser l'homme devant toi. Tu ne disais rien et tu continuais de l'observer en silence. Pourtant, plus le temps passe, plus tu te sens effrayée par les paroles de plus en plus euphoriques de l'homme.

Tu recules de quelques pas dans le sable en continuant à l'observer en silence décrire une potentielle vie future. Une vie future que tu n'imagines pas un seul instant. Tu continues à l'observer en silence, mais dans ton regard et tes pupilles brillantes, n'importe qui peut lire de l'inquiétude. Il se retourne alors vers toi et tu te sens de plus en plus intimidée devant son regard inquisiteur. Tu n'oses même pas le regarder vraiment et cela devient gênant, alors, tu finis par poser un genou à terre tout en te redressant. Une main sur la tempe, tu te sens nauséeuse et tu préfères couper court aux espoirs de celui qui te fait fasse :

"Je ... Je préfère aller à l'hôpital si vous voulez bien ... Je ne me sens pas très bien ..."

Ma cible précise que la gloire et la reconnaissance n’était peut-être pas ce qu’elle voulait… Je souriais déjà en coin tant la bienveillance était présente en elle. Le genre de personne qui souhaite se faire petit, et éviter que l’on parle d’elle. De toute évidence, elle refusa l’offre que je lui avais faite. Cela était bien dommage. Elle n’avait aucunement le choix. Devais-je le lui dire dès maintenant ? Non. Je préférais laisser un peu de mystère. Peut-être que sous le choc, elle n’avait pas fait attention que je lui avais pris le sang qu’il y avait sur elle. Elle était donc à ma merci et je ne comptais pas la laisser s’enfuir de sitôt. Qu’importe où elle ira… Qu’importe où elle sera… Qu’importe sa volonté de résister… Elle était désormais condamner à m’obéir !

Un genou à terre, une main se dirigeant vers sa tempe. Le signe d’un malaise. Pas un malaise cardiaque. Un malaise certainement dû au choc qu’elle a subi lors de sa chute. A quoi pourrait-elle bien me servir si elle était blessée ? A contre cœur certes, je décidai de l’aider – même si ma présence ici semblait l’inquiéter. Je me mis à ses côtés, nous regardions dans la même direction, puis je fléchis pour la soutenir en mettant son bras autour de mon cou. Mon regard se posa sur elle en coin, je l’observai tandis qu’une énorme quantité d’idée parcourait mes pensées.

« Je t’emmène à l’hôpital. Il te faut des soins. » Lui dis-je calmement, dissimulant toute trace de manipulation quelconque.

En effet, si elle mourrait maintenant sans même avoir pu contribuer à mes desseins les plus sombres, elle serait morte en vain… Je devais éviter qu’elle périsse dans ce genre d’endroit, et dans ces conditions ! Je la soutenais donc tandis que nous marchions en direction du village qui n’était pas réellement loin. Le choc avait dû être plus rude que ce que j’avais pensé. J’espérais qu’elle s’en tirerait… Oui, c’était uniquement dans mon intérêt, pas dans le sien. Au final, je l’avais aidé à ce sortir d’un sable mouvant, désormais je l’emmène à l’hôpital… Les dettes s’accumulaient… Et plus il y a de dette, plus le service sera grand et contraignant pour elle… C’est ainsi que je marche. Je rends un service en échange d’un autre… Je suis une personne gentille : on peut me demander tous les services possibles et imaginables… Mais il y a une contrepartie… C’est ce qu’on appelle dans mon jargon, le juste retour des choses !

Sur la route, je jetais un œil derrière moi toutes les cinq minutes. La longue trainée de sable que nous étions en train de faire me donnait une idée de la vitesse à laquelle nous allions, et la distance parcourue. Nous allions plus vite que la moyenne. Après tout, elle avait des soins à avoir. Et je ne pouvais trainer ! Plus personne ne parlait… En avions-nous fini ? Non, j’ai un doute ! Je devais continuer de la manipuler encore un peu.

« Tu es chanceuse. » Dis-je tout en jetant un œil sur elle. « Je te sors du sable mouvant, je t’emmène à l’hôpital… » Enumérais-je. « Je pense sincèrement que nous allons nous revoir tôt ou tard… Je l’espère sincèrement ! »

Bien évidemment faux ! Ce n’était pas une supposition ! C’était une affirmation ! Je possédais un morceau d’elle sur moi. J’allais forcément la revoir. C’était une certitude ! Après tout, elle avait un service à me rendre… Haha. Vivement que ce jour arrive… Cela sera tellement agréable ! Jashin doit être fier de moi… Fier de ce que j’accomplis et encore plus fier du projet futur que je mets en place, doucement mais surement !

Je serais le nouveau de ce monde !