L'examen international se déroulant à Suna approchait à grands pas. Toutes les grandes nations étaient conviées à cet événement qui s'annonçait gigantesque. Cela faisait maintenant longtemps qu'une rencontre comme celle-ci ne s'était pas déroulée. Bien trop longtemps même. En ces temps de tension, il ne pouvait pas tomber mieux ! Tous les villages devaient apaiser leur tension pour leur homologue afin de ne pas entacher leur image et de ne pas créer plus d'agitation qu'il n'y en a déjà. Le but était avant tout de tester les jeunes shinobis de chaque nation afin de repérer les plus prometteurs et de les promouvoir. Une expérience agréable, certes, mais gourmande en organisation. Le village du sable devait s'organiser pour prendre les dispositifs nécessaires pour accueillir une grande partie du monde connu. De l'autre côté, chaque village devait s'organiser pour trier qui emmener dans le pays du vent et qui garder au sein de leur capital. Un travail complexe et longue haleine attendait chaque homme et femme.

Pour Kumo, la situation était assez particulière. Nous venions tout juste de changer de Raïkage et de subir une défaite à Mizu no Kuni. Notre effectif avait grandement diminué et le moral n'y était pas. Nous étions dans une heure calme, mais triste du village de la foudre. Certains accusaient le Rokudaime d'usurpateur, d'autres faisaient l'éloge d'un libérateur. Nous avions un Kumo divisé dans l'opinion, mais unie dans leur volonté de toujours défendre leur village. C'était une situation assez inédite. Néanmoins, nous ne pouvions pas attendre que cette situation ce calme d'elle-même. Tout le monde devait agir afin de redresser le pays au plus vite.

Suite à une histoire de longue date réglée par le Rokudaime, Suna invite officiellement Kumo pour l'Examen et une organisation de dernières minutes s'exécuta. De longues réunions avec le conseil de Kumo s'en suivirent afin de trier les différentes personnes qui intégreront la délégation de Kumo pour le pays du vent. J'étais convié à me rendre aux côtés du Raïkage et d'autres haut-gradés. Le bras-droit devait donc rester au sein du village pour assurer sa sécurité. Ainsi, avec des gradés de Kumo en consultant notre Kage, nous organisions les préparatifs pour que ce voyage se déroule sans accroc. En tant que ministre de la Diplomatie, cet événement était très important pour moi. Je mettais tout mon cœur à l'ouvrage afin de penser à toutes les possibilités, obtenir le meilleur trajet, tenté d'équilibrer les effectifs. Bref, vous l'aurez compris, je n'avais pas une minute pour moi avant cet Examen. Pourtant, me voilà actuellement devant le salon « Santhé de Fer ». Je pénétrai lentement les lieux tout en me demandant réellement pourquoi j'étais ici. J'avais reçu une invitation d'un représentant de la Compagnie Johoukokan. Il désirait s'entretenir avec moi pour des raisons inconnues. J'avais, brièvement, entendu parler de cette compagnie qui avait investi dans quelques villes de Kaminari no Kuni. En tant que ministre de l'Économe, une invitation comme celle-ci attire bien entendu ma curiosité. J'avais donc fait une halte dans mon travail pour venir dans ce salon, à la découverte de l'inconnu. Une fois dans l'établissement, un homme m'aborda me saluant respectueusement. Je fis de même tout en engageant la conversation.

« Je me nomme Monjara Shinji, chef du clan Monjara, Bras Gauche du Raïkage, Conseiller et Ministre du département Diplomatie et Économie. J’ai reçu une invitation de votre employeur. Puis-je le rencontrer ? » Disais-je en montrant la missive.

Alors que je venais de décliner mon identité à un employé de cet établissement, j’observai l’endroit où je me trouvais pour tuer le temps de l’attente. Le salon possédait une ambiance très relaxante et très originale. Je n’avais jamais rien vu de tel et avant la lettre, je ne savais même pas qu’un tel endroit exister au sein de Kumo. La clientèle semblait détendue et souriante. L’endroit était charmant alliant une décoration très épurée et une odeur de thé très alléchante. Qu’importe le résultat de cette entrevue, j’allais sûrement revenir ici pour prendre un thé et oublier les problèmes qu’implique une vie de shinobi.

Je regardai la porte par laquelle l’employé était passé pour apercevoir un homme la traverser. Ce dernier portait un kimono noir orné d’un dragon rouge. Un style très particulier complètement dépaysant, mais en harmonie avec le salon. L’homme devait sûrement être le tenancier et aussi l’instigateur de cette rencontre. Il déclina son identité sans attendre en remarquant qu’il était surpris d’apprendre que le terme « Bras Gauche » existait, tout comme le terme ministre dans un monde de shinobi.

« Enchanté de faire votre connaissance Sung Tao-sama. » Disais-je en m’inclinant légèrement en signe de respect « C’est vrai que ces termes peuvent être déroutants pour un civil. Considérez-moi comme l’homme à tout faire du Raïkage ainsi que le gérant de la politique externe du village et de son économie. »

Sans attendre, je suivais ce fameux Kao, comme il me l’avait demandé. Le gérant m’avait indiqué une salle au fond de son établissement. Silencieusement, nous nous dirigions vers une pièce où nous pourrions discuter en toute tranquillité. J’avais l’occasion d’observer d’autres décorations qui ne m’étaient pas accessible. Ce salon était vraiment unique en son genre et je comprenais pourquoi la clientèle était si nombreuse. Après une minute de marche, je m’installais à une table basse d’un bois très jolie, entouré de coussins. Ce nouveau protagoniste s’était assis en face et avait commandé du thé pour aromatiser cette rencontre. Le tenancier ne perdit pas de temps avant de débuter l’entrevue. Il débuta par le fait que son employeur était ravi qu’une rencontre de ce type soit possible. Apparemment, mes actes avaient parlé pour moi, invitant ainsi cet homme à me contacter. Kao expliqua que les intérêts de son employeur sur les terres de Kaminari no Kuni étaient multiples. Néanmoins, l’entretient d’aujourd’hui concerné la possibilité pour le Johoukokan de faire figure de proue auprès de Kumo en générale sur certains domaines. Je restai suspendu au bout de ces lèvres alors qu’il servait le thé. Un simple signe de tête pour remercier l’homme et débuter ma tirade.

« Je suis moi aussi ravi de pouvoir vous rencontrer. Malgré votre récente présence sur les terres de Kaminari, vous faites déjà parlé de vous. J’estime que notre rencontre était inévitable en tant que gestionnaire de l’économie de Kumo. Je serais ravi de discuter avec vous de tous les détails d’une potentielle entente politique et économique entre le village de la foudre et le Johoukokan, mais vous vous doutez que j’aimerais en apprendre plus sur vous et votre employeur. Si mes actes sont parvenus à vos oreilles, je n’ai malheureusement pas eu cette chance vous concernant. Avant votre arrivé au sein de Kaminari no Kuni, je n’avais jamais entendu parler du Johoukokan. J’aimerais, dans l’espoir d’une relation de confiance, que vous éclairiez de vos lumières, si vous le désirez, Sung Tao-sama.»

Je marquai une brève pause, prenant alors une gorgée de thé alors que l’homme en noir me demanda de détailler les relations internationales concernant ma Nation. Je reposai délicatement ma tasse avant de lui répondre.

« Les relations restent délicates, comme vous pouvez en douter. Nous ressortons tout juste d’une guerre que nous avons malheureusement perdu. Beaucoup de nos hommes sont tombés au front, réduisant notre effectif et ainsi, notre force. Néanmoins, la présence d’un nouveau Raïkage a inspiré une envie de changement interne comme externe. Un remaniement de la politique du village s’est effectué, d’où l’apparition des ministres. Le Rokudaime Raïkage a retiré nos troupes de Mizu no Kuni pour éviter d’alimenter le conflit avec l’Empire et ainsi prouver au Kamui que malgré sa position de déserteur du Shukaî, le Raïkage désire la paix. Ce dernier a renoué avec le village de Suna d’où notre présence lors du futur Examen des Chûnins assurant ainsi une relation stable avec le village du Sable, mais aussi avec le village de la feuille. »

Je repris ma tasse de thé et espérait que ma réponse franche envers le tenancier allait l’incité à être aussi franc avec moi.

Notre entrevue improvisée devenait, peu à peu, très intéressante. L’homme ne face de moi semblait me ressemblait en beaucoup de points. Il représentait une énigme bien complexe à résoudre et semblait cacher bien des choses. Tout comme moi. Il était très respectueux et bien élevé, ce qui est très rare de nos jours. Je dois admettre que je ne pensais pas qu’une simple rencontre innocente dans un salon de thé pouvait devenir intrigante à ce point. Néanmoins, j’émettais quelques réserves. En tant que shinobi de Kumo, si j’ai bien appris quelque chose, c’est de me méfier de tout le monde. La rapide expansion de la compagnie Johoukokan était impressionnante, mais aussi inquiétante. Impossible de savoir sur quel profit se base réellement cette entreprise. Sa montée en puissance pourrait venir d’un travail acharné et d’une stratégie bien ficelée ou bien d’un trafic que l’on pourrait qualifié d’illégal.

A l’heure actuelle, je ne pouvais ni prouvé l’un, ni prouvé l’autre. Ce Tao est un vrai cultivateur de l’ambiguïté. C’était frustrant, certes, mais cela prouvait l’intelligence de l’homme qui se dressait devant moi. Je prenais une gorgée de ce bon thé tout en écoutant mon interlocuteur discuter de mon village. Il expliquait avoir entendu parler des nouvelles réformes du Rokudaime. Il détailla ses pensées en parlant, plus précisément de Zennosuke, le Godaime Raïkage reconnaissant sa politique courageuse et interventionniste contre les dangers qui se dressaient face à Kumo. Il évoqua brièvement aussi les échecs de cette politique audacieuse ainsi que la chute du Seki. Lors de sa tirade, mon visage était resté de marbre. J’avais appris avec le fil du temps à ne plus réellement réagir lorsqu’on parlait de Zennosuke. Un homme avec un potentiel presque infini, qu’il gâcha tout seul.

Je continuai de voire mon thé en imaginant différents scénarios pour mon cher Kumo. Que ce serait-il passé si j’avais confronté plus ardemment Zennosuke ? Ou si je n’avais pas décidé d’aider Hôritsu ? Ou encore, si après la chute de Zenno, j’avais tenté de moi, un Kumojin, prendre le pouvoir pour diriger mon village… Toutes ces hypothèses tournoyaient dans ma tête comme un typhon en mer. Le pouvoir ne m’attirait pourtant pas, mais la volonté de changer les choses m’animait pour avoir ce genre de réflexions.

Finalement, mon interlocuteur décida de me décrire plus en détail sa compagnie. Cette dernière est, comme je le sais, une société commerciale internationale implanté dans plusieurs pays. Cette entreprise se trouve dans de nombreuses stratégies financières afin de participer aux activités les plus rentables. Cette position leur confère ainsi, une puissance économique, des liens privilégiés avec certains Daimyos ou autres prestataires privés, mais aussi, un réseau d’information non négligeable. Toutes ces informations étaient très intéressantes sur de nombreux aspects. Qu’importe l’angle sous lequel je regarde cela, je ne vois que du positif pour toutes les facettes du personnage compliqué que je suis.

Restant muet après ces quelques mots, je pris de nouveau ma tasse afin d’écouter de nouveau, le gérant de cet établissement. Ce dernier m’en disait plus sur sa propre personne en m’indiquant qu’il était un nouvel arrivant dans la compagnie. Pourtant, il ajouta, que sa maîtresse lui a confié la tête d’une importante branche du Johoukokan. Il ajouta qu’il était un samouraï vagabond avant tout cela et que le commerce l’avait soustrait de ce monde. Il termina en expliquant que sa Reine souhaitait renforcer ses liens avec le village des nuages en cette période de crise. Je pris quelques secondes afin de réfléchir et de répondre au tenancier.

« Votre compagnie est, en effet, à la hauteur de sa réputation. Même si cela fait peu de temps que vous opérez au sein de Kaminari no Kuni, je vois que vous avez fait vos devoirs. Vous connaissez parfaitement la situation de Kumo ainsi que les causes qui nous ont amenées dans cette ère trouble, comme vous dites. Malgré une politique ambitieuse, le Godaime Raïkage n’a pas su redressé le village et j’espère qu’Hôritsu y arrivera. Il est aussi, de mon devoir, de guider le Village des Nuages vers des temps plus prospères. Néanmoins, je préfère que nous parlions peu du passé. Celui-ci est maintenant écrit et scellé et nous ne pouvons plus le modifier. Je préfère me tourner vers le futur où mes actions peuvent avoir un impact. Vous vous dressez devant moi en tant que dirigeant d’une des branches du Johoukoka et non pas en tant que samouraï. Qui plus est, si vous m’avez invité dans ces lieux, c’est pour parler de l’avenir, n’est-ce pas, Sung Tao-sama ? »

Je fis une brève pause avant de reprendre.

« Au vue de ce que vous me dites, votre entreprise est plus florissante et très respectable. Votre Maîtresse recherche un accord entre les deux entités que nous représentons et c’est ce que je désire aussi. Notre dernière altercation au sein de l’archipel de Mizu no Kuni nous a coûté très chers d’un point de vue humain et pécunier. Nous avons perdu beaucoup dans cet affrontement et je cherche une façon de combler cela. Au sein de Kaminari no Kuni, tout près de Kumo, on peut y trouver le Mont Kazan ainsi que beaucoup de montagnes abritant de nombreuses ressources importantes comme des minerais et pierres précieuses. Non loin d’elles, il y a le Lac Keiryuu où une certaine variété de plantes ne pousse que près de cette eau. Nous n’avons jamais eu l’occasion d’exploiter ces ressources, mais si cela vous intéresse, nous pouvons sûrement trouver un arrangement équitable et gagnant pour nos deux parties. Qu’en dites-vous ? »

Les mots étaient dits. Dans un silence monacal, je regardai, droit dans les yeux, l’homme qui se dressait devant moi. J’avais l’impression que peu à peu, notre table et nos tasses de thé se transformaient en un échiquier. Les noirs du côté de Sung Tao, les blancs de mon côté, car après tout, les blancs ne perdent jamais. Chacun notre tour, nous déplaçons nos pièces pour tester, dans un premier temps, notre adversaire. Cependant, cette phase de test est maintenant terminée puisque nous entamons les vraies négociations. Maintenant, nous bougeons nos pions pour acculer notre adversaire sur une proposition que l’un, comme l’autre, ne peut refuser. C’est ici, la quintessence même de l’éloquence. L’art de la diplomatie et de l’économie. Une branche que j’ai choisie pour cette même raison. N’est-ce pas excitant de combattre avec pour seul arme, des mots ? Aucune armure, aucun bouclier. Un mot mal placé, et la bataille peut prendre fin prématurément. Contrairement à la guerre, la diplomatie est un art remplie de subtilité et de beauté. C’était la première fois que je devais conclure un accord économique et malgré ma confiance habituelle, j’étais face à un homme aussi intelligent et malin que moi, voir même plus ! Je ne suis, malheureusement, pas Ogma, dieu qui terrasse ses ennemis par l’éloquence, mais ce n’est pas pour autant que je ne sais pas manier les mots.

Prenant alors ma dernière gorgée de thé, j’écoutai attentivement ce que l’ancien samouraï avait à répondre à mes propos précédents. Ce dernier ne pouvait pas nier que la proposition était intéressante. Néanmoins, le marchand voulait soulever deux points important. Tout d’abord, il voulait connaître ce que la plante pourrait lui apporté. Pour finir, le membre du Johoukokan était curieux de savoir les intérêts de Kumo dans cette histoire. Ne perdant pas une seconde, je lui répondis.

« Cette plante est très rare, car au sein de Kaminari, elle ne pousse qu’auprès du lac Keiryuu. A petite dose, cette plante permet de guérir quelques maux courants, mais sa principale caractéristique n’est pas là. En effet, pour des doses disons, classiques, cette plante peut devenir mortelle. Un poison très puissant provoquant de nombreuses hémorragies internes une fois dans le corps. Au vue de vos relations, je suis sûr que vous pourriez revendre ces plantes à un très bon prix ! Néanmoins, je comprends votre prudence sur nos intérêts. En réalité, nous cherchons seulement un moyen de nous relever suite à cette défaite au sein de l’archipel Mizu no Kuni. Kumo désire simplement gagner un allié et un investissement durable et rentable, que ce soit à court ou long termes. »

Même si j’avais tenté de la masquer, mes propos indiquaient clairement que Kumo avait besoin d’argent et que cette Entreprise dont Kao Sung Tao est le représentant pouvait être une très bonne solution. Rapidement, le propriétaire de ces lieux prit la parole. Il indiqua qu’il serait prêt à partager ses découvertes et ses compétences avec notre Nation. De plus, si jamais la Compagnie trouvait des nouvelles techniques pour les activités en question, ils seraient prêts à effectuer un échange de connaissances. Pour conclure, l’homme demandait si le village des nuages avait des réclamations supplémentaires, ce à quoi je répondis.

« Il en va de même pour Kumo. Nous serions prêt à partager nos découvertes et nos compétences avec votre Compagnie, s’il l’affaire est conclu, bien entendue. Je vous suis reconnaissant de proposer un futur échange si de nouvelles techniques viennent à être découvertes. Pour ce qui est des exigences, je pense que je n’ai pas grand-chose à ajouter. Même si vous avez, je suppose, des hommes pour assurer votre sécurité, Kumo enverra quelques shinobis pour assurer la sûreté de notre projet. Qui plus est, le fait de vous associer avec une grande puissance devrait faire pâlir vos concourants ! Vu votre proximité avec Kumo, si un problème survient, n’hésitez pas à directement venir me voir en personne pour que je le règle au plus vite. »

Je pris alors une grande respiration en me levant et en tendant la main vers mon interlocuteur.

« Avons-nous un accord chers Sung Tao-sama ? »

Ma demande d’accord était peut-être un peu rapide, mais je n’avais pas le temps de tergiverser. Kumo n’était pas en forme sur tous les fronts et il était de mon devoir de faire tout mon possible pour relever le village. Bien entendu, étant le ministre de la diplomatie et de l’économie, j’utilisais ma position pour intervenir dans le domaine auquel on m’a lié.

C’était d’un pas engagé que je m’étais précipitamment levé de mon fauteuil. La but n’était pas de prendre mon interlocuteur de haut, mais bien que nous nous élevions ensemble vers une alliance fructueuse. Une main tendue en guise de signature d’un accord fleurissant pour les deux entités que nous représentons. La possibilité d’obtenir un ticket pour la rédemption de Kumo. C’était plus qu’important dans ces moments où les autres nations étaient plus ou moins, en mauvais termes avec nous. Nous ne pouvions profiter d’une alliance économique pour renflouer les caisses du village de la foudre. Ce partenariat tomba réellement parfaitement.

Finalement, Kao Sung Tao termina son thé avant de lui aussi, se lever et accepter la main que je lui tendais. Il en profita pour dire quelques mots qui intérieurement, me firent sourire. Il expliqua qu’il était dommage qu’un homme comme moi ne soit que « Bras-Gauche ». Il estimait que je méritais au moins l’autre membre d’après son constat. Il avait foi en moi, en ma dévotion pour Kaminari et en mes intentions. Il termina sa tirade en indiquant que le contrat soit agréé par le Raïkage ou le Daimyo en personne.

« C’est trop d’éloge que vous me faites Sung Tao-sama. Il est peut-être vrai que je mérite un grade plus élevé, mais ce n’est qu’un détail. Mon but est d’aider ma nation et mon village. Que je sois aspirant, genin, Raïkage, Daimyo ou Bras-Gauche, mon objectif restera le même. Je dois bien vous avouer que je ne m’attendais pas à rencontrer un homme tel que vous. Je suis honoré de faire alliance vous Kao-sama. Mon départ à Suna approche à grand pas et je ne pourrai conclure l’accord avant ce dernier. Lors de mon retour à Kaminari, je m’adresserai directement soit au Daimyo, soit au Raïkage pour sceller cet accord. »

Le tenancier remit ses mains dans ses longues manches. Notre conversation semblait terminée pour aujourd’hui, cependant, l’ancien bretteur prit de nouveau la parole. Une requête des plus particulières, puisqu’il me renseigna sur l’un de ses contacts qui est un collectionner. Ce dernier est un fanatique d’armes, étendards, ADN, bref, tout ce qui a appartenu à un clan, qu’importe son origines. Cependant, pour le coup, il a formulé au Johoukokan une demande atypique. Le collectionneur possède les bandeaux de toutes les Nation, sauf celui des Nuages. De ce fait, il espérait que je lui donne mon bandeau en échange de futurs services. Lentement, je déboutonnais ma veste pour sortir d’une poche intérieure, mon bandeau et engager la conversation.

« Comme vous pouvez le voir, j’ai toujours mon bandeau sur moi, mais il n’est jamais visible. Je préfère avoir le contrôle sur la révélation de mes origines, plutôt que de l’afficher fièrement et ainsi, laisser mon ennemi connaître mon appartenance à Kumo. Notre bandeau est très important au sein de Kumo. Cependant, je ne peux refuser aussi froidement la première requête que vous formez juste après la conclusion de notre alliance. Je vous donne mon bandeau et je vous fais confiance pour honorer vos paroles dans un avenir plus ou moins proche. »

Je posais mon bandeau sur la table, près de ma tasse de thé vide. Je comptais sur Kao pour taire le nom du propriétaire lorsqu’il donnera le bandeau au collectionneur. Pour ma part, je n’aurais qu’à dire que j’ai perdu mon bandeau lors d’une mission et j’en aurai un autre, rien de plus simple.

« Si nous avons terminé, je me dois de partir, car beaucoup de travail m’attendent encore. Je vous remercie pour votre accueil et pour ce merveilleux thé. Je vous informerai via une lettre lorsque notre contrat sera approuvé. Je vous souhaite une agréable journée Sung Tao-sama et je vous dis, à très bientôt. »

Je me courbai en guise d’au revoir et partit de l’établissement. Il me fallait retourner à mon bureau pour marquer noir sur blanc tout ce que nous avons discuté pour, plus tard, faire la proposition aux têtes pensantes de Kaminari no Kuni.

Spoiler: