Face à Face [PV Hiko]

Le village du sable était un endroit vraiment particulier. Une ambiance chaude et réconfortante avec en contraste, une architecture ternes et sans vie. Ce mélange original faisait le charme du village principal de Kaze no Kuni, surtout en cette période d’Examen international. La quintessence de chaque village était présente dans ces murs de sables. La ville était sans cesse en mouvement. Même la nuit, il y avait toujours beaucoup de monde dans les rues. J’étais un habitué des balades nocturnes au sein de Kumo et je n’allais pas changer mes habitudes. Qui plus est, j’ai des endroits à visiter. Lors de ma dernière visite, je n’avais pas pris le temps d’observer Suna dans sa globalité. Ce qui est compréhensible, vu que ma mission était avant tout de sécuriser l’académie de Suna qui avait été piégé lors de la prise de parole de Monwa. J’avais d’autres préoccupations que de faire mon touriste. Néanmoins, en ce moment, c’était l’occasion. Qui plus est, j’avais bien besoin d’un verre après tout ce qu’il s’était passé.

Je sortis de mes quartiers en indiquant aux hommes qu’Hôritsu a mis à mon service, qu’ils peuvent rester ici, je ne crains rien. Je descendais quelques marches pour arriver directement dans une rue bondée de monde. Rien de bien surprenant. Je me faufilai dans la masse afin de trouver le bar le plus proche. L’escapade dura que quelques minutes puisqu’un enseigne se dessina dans mon champ de vision, entre deux têtes. Sans hésiter, je rentrai dans la taverne en saluant de la main le tenancier et les clients. Je m’adossais au bar demandant un verre de saké. En effet, les jours précédents n’étaient pas faciles. J’ai revêtus le costume d’examinateur le temps d’une épreuve. Je suis tombé sur trois genins qui savaient réellement se battre. Sans ces pilules concoctées pour amplifier notre puissance, je n’aurais pas tenu longtemps. Même si je les ai bien amochés, je ne pouvais que m’incliner devant leur potentiel et leur travail d’équipe. Même si j’en neutralisé un, les autres étaient là pour sans cesse prendre le dessus. C’était un combat intéressant. Je ne m’étais jamais retrouver dans une situation d’un contre trois et ce fut riche en expérience pour moi comme pour eux je l’espère. Le temps de me remémorer cela, j’avais déjà fini mon verre et j’en commandai un autre. Autre dossier épineux, Bakushô Yoh. Mes deux gardes ont ressentie sa présence juste après la première épreuve. J’étais fatigué et blessé et je devais affronter mon Némésis. Le combat fut rude, mais j’étais accompagné de trois Sunajins qui étaient là pour que justice soit faite, tout comme moi.

L’heure tournait et je voulais me lever tôt pour visiter Suna. Je payai les verres que j’avais consommés et je retournai directement dans mes quartiers. La nuit fut courte, mais reposante. Je me levai en milieu de matinée afin d’avoir assez de temps pour me préparer, visiter et manger quelque chose en ville. La douche se fit rapidement et j’étais fin prêt à découvrir comme il se doit Suna. Direction, pour commencer, le Kenkyuujo. Le fameux laboratoire de Suna. Leur technologie est dit incroyable grâce aux Saibogu qui travaillent ardemment dans ces locaux. Mon but n’était pas de rentrer dans l’édifice, mais simplement de regarder l’extérieur de ce bâtiment. On pouvait reconnaître la pâte des Saibogu, mais le batiment n’avait rien de bien exaltant. Ma prochaine direction était le QG du Kakumeigun puis j’enchaînais dans la foulé sur le Palais du Conseil souverain. Leur du déjeuner arriva à grand pas et trouver un restaurant était maintenant capitale. Heureusement pour moi, il y en a des dizaines près du Palais. Sans prise de tête, je pris le premier qui était sur ma route. En entrant, je vis une tête bien connu assis à une table. Sairyo Hiko ! Un des genins que j’avais combattu ! J’avais appris que mes trois genins étaient tous passé à la dernière épreuve ! Sans prendre le temps de commander, je me dirigeai vers lui afin d’engager la conversation.

« Mes hommages. Désolé de te déranger pendant ton repas, mais je voulais te féliciter pour avoir accéder à la dernière épreuve de l’Examen. Je vois que je n’ai pas fait le mauvais choix en acceptant votre réussite lors de la première épreuve… Pardon ! J’en oublie les bonnes manières. Je suis Monjara Shinji et j’étais ton examinateur lors de la première épreuve. »

Je terminai ma tirade et une impression venait envahir mon esprit. Je repensai brièvement à l'Examen et cet voix du jeune homme... J'étais persuadé de l'avoir entendu avant l'Examen, mais mes souvenirs me font défaut, malheureusement.

Une belle journée s’annonçait sur le village caché de Suna aujourd’hui. Pas un nuage à l’horizon dans le ciel du pays du Vent, et Hiko avait finalement reçu l’autorisation de sortir de l’hôpital. Voilà trois jours qu’il s’était fait évacué de la tour Mirage pour rejoindre le village caché du sable… Après des épreuves toutes plus relevées les unes que les autres.

La première épreuve consistait à rejoindre la tour Mirage. Les genins étaient répartis en équipe de trois personnes, se retrouvant alors pour la plupart avec des personnes qu’ils n’avaient jamais côtoyées. Hiko s’était retrouvé avec un konohajin et un sunajin, tous deux très sympathiques et plutôt doués au niveau des combats. Car oui, dans cette première épreuve, ils n’avaient pas eu qu’à affronter les aléas climatiques, mais aussi un mercenaire tout de noir vêtu qui s’était mis en tête de les pourchasser.

Il avait été agressif et les avait poussés dans leurs derniers retranchements. Ils avaient, au final, réussi la première épreuve, mais dans la douleur. Le jeune garçon aux cheveux blancs y avait dépensé tout son chakra et pourtant, il n’en était pas sorti indemne. Mais heureusement pour lui, ses coéquipiers avaient été là pour lui et avaient fait preuve d’une solidarité à toute épreuve. Surprenant vu qu’ils ne se connaissaient pas quelques heures auparavant, mais c’était ça aussi les examens internationaux… Un moyen comme un autre de rencontrer des personnes aux valeurs humaines prononcées.

Une fois dans la tour Mirage, l’équipe « Hiko » comme il l’avait appelée s’était ensuite confrontée à de nombreux genjutsu et énigmes à résoudre… Ils s’en étaient sortis avec un sans faute, et plutôt avec brio. Mais Hiko n’avait pas oublié la réelle raison de sa venue dans cet examen. Car il n’avait pas réellement été destitué de son titre de chûnin, en réalité Samui Kakeshuou lui avait confié une mission des plus officieuses qu’il s’était efforcé de mener à bien… Notamment dans la tour Mirage.

Mais aujourd’hui, il avait quartier libre avant la fin de l’examen… L’épreuve finale qui s’annonçait des plus relevées. Les seize meilleurs participants se retrouvaient dans un tournoi où leurs capacités en combat allaient pouvoir s’exprimer. Hiko avait sourit à cette idée, il n’était pas le combattant le plus redoutable mais il aimerait bien voir ce qu’il avait dans le ventre. Car après tout, il avait pas mal progressé depuis son arrivée au Shozaichi, et aujourd’hui il avait la chance de le prouver aux yeux des différents membres du monde Shinobi.

Mais pour l’heure, il en avait marre de la bouffe qu’on servait à l’hôpital alors il s’était rué dans le premier restaurant qu’il avait pu trouver. Déboulant dans l’établissement telle une tornade blanche, il avait commandé de nombreux mets tous plus alléchants les uns que les autres. Et alors qu’il s’apprêtait à commencer son repas, il vit arriver une tête qu’il reconnut directement… Monjara Shinji. Il se présenta d’une façon bien étrange, et ce n’est que lorsqu’il annonça avoir été l’examinateur du garçon que ce dernier comprit.

« Ah c’était donc toi… Tu n’y es pas allé de main morte, et tu m’as sacrément amoché ahah ! »

L’enfant ne lui en tenait absolument pas rigueur, cela faisait sûrement parti des consignes qu’il avait reçues lorsqu’il avait été choisi pour être un examinateur lors de cette épreuve. Hiko lui sourit alors franchement tandis que dans le même temps, les plats arrivaient en quantité non négligeable. La serveuse semblait rassurer de voir quelqu’un aux côtés du jeune garçon aux cheveux blancs, car elle s’était demandée comment une si petite personne pouvait ingérer autant de nourriture. Mais qu’elle ne se méprenne pas, Hiko en aurait été tout à fait capable. Mais étant d’une nature partageuse, il invita son interlocuteur à occuper une des chaises vides entourant la table afin de partager le repas.

« M’enfin, au moins… On est passés tous les trois pour l’épreuve finale ! J’espère que tu viendras nous voir, après tout, il y a des chances qu’on finisse champion qui sait ah ah ah ! »

Hiko ne le savait pas, mais un événement allait totalement perturber la suite du tournoi et il n’aurait l’occasion de participer à un seul et unique combat… Mais qu’importe, au moins il pourrait exprimer pleinement son potentiel de combattant… Lui, le jeune participant de 13 ans et demi…

Et alors qu’il avalait une boulette de viande relativement épicée, Hiko se souvint qu’il devait parler de quelque chose avec le Monjara, car après tout, ce dernier aurait sûrement pu se montrer bien plus menaçant envers l’enfant s’il avait été au courant de tout ce qui s’était passé.

« D’ailleurs merci de pas m’avoir trop amoché. Je pensais pas que tu étais aussi fort quand je t’avais escorté alors que tu étais prisonnier à Mizu no kuni. T’as vraiment des techniques effrayantes, et pourtant super cools ! »

La bombe était jetée… Comment Shinji allait-il réagir désormais ?

(#) Sujet: Re: Face à Face [PV Hiko] Ven 8 Jan 2016 - 0:02

Qui pouvait s’y attendre ? Retrouver le genin que j’avais évalué il y a seulement quelques jours, comme ça, dans un petit restaurant de Suna. La coïncidence tomait bien, car je voulais rencontrer, disons, en personne, ces genins qui m’avaient impressionnés lors de cet Examen. Tout se déroulait parfaitement. J’espérai seulement qu’il n’allait pas en trop m’en vouloir d’avoir été un peu dur avec lui lors de l’épreuve, mais nous verrons cela.

Sans la moindre once d’hésitation, je m’étais approché de la table du jeune homme pour l’aborder. Mon arrivée était un peu maladroite, mais je ne savais pas vraiment comment approcher correctement un Shukaijin que j’avais combattu. Je m’étais donc orienté, comme à mon habitude, à des salutations distinguées tout en félicitant la tête argenté. Suite à cela, sans détour, je me présentai en indiquant explicitement que j’étais son instructeur lors de la première phase de toutes ces épreuves pour accéder au rang de Chûnin. Bizarrement, lorsque je regardai attentivement son visage, le garçon semblait être familier avec mon apparence et mon nom. Je n’avais pas décidé de relever ce détail pour l’instant. Instantanément, le membre de l’Aliance des Pays Neutres me répondit en indiquant que je n’avais pas fait semblant et que je l’avais bien amoché. Il termina sa tirade avec un petit rire, m’indiquant qu’aucune rancune n’était en vigueur. J’étais rassuré de voir cela, car je n’aime pas vraiment me faire des ennemis pour des choses aussi… Futiles. Une serveuse de l’établissement arriva à mon niveau avec une montagne de plats dans ses bras. J’affichai un léger sourire en coin, car je ne pensais pas qu’un petit homme pouvait ingérer autant de nourriture. Très généreusement, Hiko m’invita à sa table afin de partager son… ses repas. Je le remerciai en m’inclinant légèrement et je prenais place.

Le Shukaîjin reprit la parole en expliquant que tous les genins sous ma tutelle étaient passé à l’épreuve finale. Il espérait que j’assisterais à cette dernière, car il était persuadé qu’ils allaient finir champions. Comme avant, il termina sa tirade en rigolant, provoquant chez moi, un léger sourire.

« C’est vrai que je ne vous ai pas ménagé, mais vous me l’avez bien rendu ! Après notre affrontement, je me suis fait soigné et j’ai directement été dormir. Vous affronter tous les trois en même temps était difficile physiquement. J’ai même dû puiser dans mes réserves de chakra ! »

Je marquai une brève pause avant e reprendre.

« Je ne suis pas étonné de vous voir tous les trois dans la dernière épreuve vu votre niveau. Vous m’avez réellement surpris ! Je suis persuadé qu’après cet examen, vous aurez tous les trois votre promotions. Bien entendu, je serais dans les tribunes pour vous encourager et vous avez intérêt à finir champion ! D’ailleurs, comment s’est déroulée la deuxième épreuve ? Je n’ai que très peu d’information sur celle-ci. »

Je terminai ma phrase en souriant, car après tout, ces trois genins étaient presque comme des élèves pour moi. J’espérai sincèrement qu’ils passeraient la dernière épreuve pour accéder au grade Chûnin, car ils le méritent. Hiko prit une nouvelle fois la parole en me remerciant de ne pas trop l’avoir amoché. Il exprima le fond de sa pensée en m'indiquant qu’il ne me pensait aussi fort que ça quand il m’avait escorté alors que j’étais un prisonnier du Shukaï. Lorsque que le Sairyo termina sa tirade, mon visage resta impassible, mais mon esprit s’était activé. Il était donc l’un des hommes qui m’escortait de Mizu au Shozaichi. J’avalai lentement ma salive, sentant que nous arrivions à un point sensible. Je me replaçais sur mon siège avant de répondre.

« Je suppose que tu étais un des shinobis assigné à la surveillance de mon transfert jusqu’au Sozaichi ? Je suis désolé que tout ne se soit pas passé comme prévu. Pour tout te dire, je fus moi-même surpris de voir quelqu’un venir à ma rescousse pour me libérer, surtout quand mon libérateur fut ensuite nommé Rokudaime Raïkage. Je m’étais préparé à être envoyer au Sozaichi pour ensuite discuter, de nouveau, avec l’Empereur afin de trouver un terrain d’entente, mais bon, tout ne se passe jamais comme prévus. Néanmoins, je suis content de voir que des hommes comme toi et moi savent faire la part des choses. Malgré les différents de nos nations respectives, je n’ai absolument rien contre toi, bien au contraire. J’espère que les querelles de nos villages n’impacteront pas sur nos ressenties suite à cette conversation. »

Je repris mas respiration en prenant une boulette de viande et repris.

« Crois-moi, tu n’es pas le premier à me dire que mes techniques sont effrayantes. Même mes élèves à Kumo sont gênés quand je m’entraîne avec eux, c’est pour te dire ! C’est le poids des capacités d’un Monjara. Sache que ta maîtrise du Suiton est très impressionnante ! Tu es déjà bien plus fort que beaucoup de genin ! »

J’affichai un sourire discret et indiqua à la serveuse que je voulais un peu de saké, car après tout, notre discussion ne faisait que commencer.

(#) Sujet: Re: Face à Face [PV Hiko] Ven 8 Jan 2016 - 7:17

Alors que le jeune garçon s’empiffrait comme un ogre, il fixait son interlocuteur qui avait maintenant pris place sur la chaise en face de lui. Il était calme, et ne semblait pas du tout être stressé par le fait qu’Hiko ait fait partie de ceux qui étaient autrefois, ceux qui le retenaient prisonnier. Il le prenait bien, et il avait raison car après tout le jeune garçon aux cheveux de neige n’avait fait qu’exécuter les ordres de ses supérieurs… N’étant pas un grand fan de l’Empire, il se forçait toutefois à mener à bien certaines missions afin de se faire bien voir et de se rapprocher des sphères les plus hautes du Shûkai…

Hiko sourit alors grandement à Shinji qui semblait se détendre car il s’autorisa même un petit sourire suite aux propos du jeune garçon. Il avait tout fait pour tester les jeunes genins, et ne leur avait certes pas rendu la tâche facile. Mais après tout, n’en sont-ils pas sortis grandis malgré toutes les difficultés ? La réponses est évidemment positive. Shinji se disait persuadé que les trois genins allaient réussir à se hisser jusqu’au bout de cet examen, selon lui ils en avaient le niveau. Hiko sourit à cela, mais nous reviendrons sur ce point plus tard.

« Hum… Bah en fait la tour Mirage portait vraiment bien son nom. On nous a dit de monter deux étages. »

L’enfant marqua une brève pause avant de reprendre.

« Oui je sais ça a l’air simple comme ça mais en fait il fallait faire marcher ses méninges. Le premier étage était une illusion et il y avait un gros trou dedans. Alors qu’au rez de chaussée le plafond était niquel donc c’était bizarre. J’ai donc décidé d’aller voir dans ce trou et pouf, nous voilà sortis de la première illusion ahah ! »

L’enfant rigolait car ils avaient réussi à passer cette épreuve grâce au facteur chance. Et s’ils avaient eu cette idée au second étage, ils auraient été éliminés.

« Puis au deuxième étage, c’était exactement pareil sauf qu’il y avait deux sabliers qui imposaient une limite de temps. Et là, Tetsui a remarqué qu’on avait déjà monté deux étages et donc qu’on devait sûrement être au sommet. Chose vraie, car il nous a suffit de ne pas bouger pour passer à la dernière épreuve… Et nous voilà en phase finale ! »

Shinji rappela alors le souvenir de l’escorte et Hiko se remémora qu’il avait accepté d’être le chef de cette mission pour se faire bien voir de l’Empereur en personne. Mais l’heure n’était plus aux manigances ni à jouer au bon petit soldat, car il avait manifestement échoué dans sa mission car Hôritsu, un ancien membre du Shûkai avait fait saboté cette escorte et avait forcé l’enfant à choisir entre la vie de sa coéquipière ou relâcher Shinji. Hiko n’avait pas eu le choix, et avait dû céder à celui qu’il avait autrefois approché pour rejoindre la Rébellion.

Ce dernier personnage semblait plein de ressources, car il était désormais à la tête du village caché des nuages. Cette nouvelle eut l’effet d’une bombe auprès du jeune garçon à la crinière argentée qui vit ses yeux grands ouverts. Bouche bée, il faillit recracher la boulette de riz qu’il venait tout juste d’enfoncer dans sa bouche. Assommé par cette nouvelle, il prit quelques instants avant de pouvoir être en mesure de répondre à la phrase de Shinji.

« Non mais t’es sérieux ?! Hôritsu c’est votre grand Manitou maintenant ?!!! Ah bah zut alors, ça c’est une nouvelle ! »

Hiko n’en revenait pas, cette nouvelle était vraiment un choc pour lui mais bon, c’était comme ça apparemment. Comme quoi, on ne sait jamais de quoi demain sera fait. Un allié d’hier peut très vite devenir un ennemi… Et l’inverse est tout aussi vrai.

Hiko sourit à Shinji lorsque ce dernier dit qu’il était heureux que les relations entre les villages des deux garçons n’entacheraient en rien leurs relations. Après tout c’était normal non ?! Enfin aux yeux du garçon de treize ans. Puis Shinji reparla de ses techniques et apparemment même ses élèves étaient un peu gênés lorsqu’ils s’entraînaient. Hiko sourit et son sourire s’agrandit encore plus lorsque Shinji affirma qu’il avait une bonne maîtrise du suiton. Ce sur quoi, l’enfant lui répondit tout en mâchant un gros bout de porc… Ce qui n’était, je vous l’accorde, pas très classe.

« Mmmmm… Bah en fait j’étais chûnin avant même le tournoi, mais le Viok’ m’a rétrogradé car je n’ai pas été en mesure de t’escorter correctement jusqu’au Shûkai ah ah ah ! Le fait que tu m’aies fait passer à l’épreuve suivante n’est donc qu’un juste retour des choses ! »

L’enfant rigola bruyamment suite à sa dernière phrase. Après tout, aux yeux de la plupart des shinobis, Hiko avait été rétrogradé pour cette raison. Mais au final, le Kamui lui avait donné pour mission secrète d’infiltrer l’examen Chûnin. Là était la véritable raison de sa rétrogradation… Mais c’était une autre histoire, et Hiko se devait de répondre au Monjara qui venait de se commander du saké.

« Merci c’est gentil ! Mais Tetsui appaisait la chaleur autour de nous donc l’humidité était un peu abordable ! Puis j’ai pas pu faire grand-chose contre toi… Mais je pouvais pas non plus disparaître et laisser mes coéquipiers tout seuls du coup j’ai improvisé ah ah ! Mais je me demandais… C’est quoi un Monjara ? »

Les yeux grands ouverts et la bouche entrouverte, l’enfant avait posé cette question qui avait retenu son attention. Bah oui, après tout, il n’en savait rien et ne savait pas qu’il s’agissait d’un clan avec des capacités particulières !

La rencontre était certes, inattendue, mais elle n’en demeurait pas moins très agréable. Derrière ses airs enfantins, le jeune Hiko restait un shinobi de l’Empire. Il semblait intelligent, compréhensif et rafraîchissant. Même s’il était un Shûkaijin, j’avais la sensation de parler avec un jeune homme plein de vie et d’espoir. C’était rare de ressentir ceci avec les autres shinobis de ce monde. Cela me rappelle étrangement une conversation que j’avais eue avec un genin de Kumo, juste après le premier conseil sous l’ère du Godaime. Cela remonte à très loin maintenant, mais je ressentais cette même sensation.

Le Sairyo ne cachait pas sa gourmandises en mangeant goulument ce qui se trouver en face de lui. Quant à moi, je ne prenais que très peu de choses, car après tout, ce n’était pas ma nourriture, même si la tête argenté me l’avait proposée. Je me concentrai d’avantage sur ses paroles puisqu’il m’expliqua le déroulement de la deuxième épreuve de l’Examen des Chûnins. Il m’expliqua que la tour Mirage, endroit que les genins devaient atteindre lors de la première épreuve, portait bien son nom. Il ajouta que leur objectif était de monter deux étages. Une brève expression de surprise s’afficha sur mon visage. Néanmoins, elle fut vite balayée lorsque qu’Hiko développa son explication.

En effet, cette tour était plongée dans un Genjutsu très puissant. Il détailla son histoire en indiquant que salle du premier étage possédait un énorme trou alors qu’au rez-de-chaussée, le plafond semblait intact. Tout semblait trop bizarre pour le manipulateur du Suiton et il tenta alors de sauter dans le trou. Sa fine équipe sortit donc de la première illusion. Le Shûkaijin marqua une pause en rigolant et je ne pouvais m’empêcher de réfléchir à ses derniers mots. S’il précise que c’était la première illusion, il y en avait forcément une deuxième.

Mon hypothèse se confirma puisque le Sairyo engagea de nouveau la conversation en expliquant que c’était pareil lorsqu’ils pénétrèrent le deuxième étage. Un trou béant se trouvait au milieu de la pièce. Cependant, comme il le remarqua, Tetsui s’était dit qu’il venait tout juste de monter deux étages et qu’il devait sûrement être au sommet. Réflexion réfléchit et victorieuse puisque l’attente était le seul moyen de passer cette épreuve. Je ne pouvais m’empêcher de prendre la parole.

« C’est une bien belle victoire psychologique que vous avez remporté ! Grâce à toi, vous avez passé la première partie et grâce à Tesui, vous avez passé la dernière partie de la deuxième épreuve. Pourtant, vous étiez, je pense, les plus endommagés après notre confrontation. Une vraie preuve d’une volonté de fer que je salut. Une fois de plus, vous me confirmez dans mon choix de vous avoir permis d’accéder à cette tour. J’en viens presque à me demander si vous aviez réellement besoin de Kihran dans votre équipe ! »

Je terminai ma tirade avec un petit rire. Après tout, il semblerait que malgré ses prouesses de la première épreuve, l’Hayashi s’est un peu effacé dans cette seconde épreuve. Enfin, ce n’est pas bien grave, car j’étais content que mes « élèves » accèdent à cette dernière épreuve. Tous les trois méritent largement leur rang de Chûnin !

Après quelques minutes de conversation, je ne pouvais que remarquer le visage surpris du jeune garçon à la crinière argenté lorsque je lui annoncé qu’Hôritsu était devenu Raïkage. Il ne s’attendait vraiment pas à recevoir ce genre de nouvelle et je me devais d’intervenir.

« Le monde évolue à une vitesse ahurissante ! Je serais perdu avec tous ces changements si je n’étais pas le Bras Gauche du Raïkage. »

On pouvait facilement comprendre la réaction d’Hiko. Après tout, je suis persuadé que de nombreux shinobis ont eu cette même expression. Même des Kumojins, c’est pour dire ! Enfin, ces histoires font maintenant parties du passé. Je préfère me concentrer sur le futur, un temps sur lequel je peux impacter. Après quelques mots, le jeune homme m’expliqua qu’en réalité, il était Chûnin avant le tournoi. Cependant, l’Empereur, en personne, l’aurait rétrogradé en conséquence de mon évasion lors de mon transfert. Comme il le soulignait avec humour, ce n’était qu’un juste retour des choses. Une fois de plus, je restai sans expression, perdu brièvement dans mes pensées. Je n’avais pas réfléchis au fait que ma libération pouvait impacter mes homologues shinobis. A cause de moi, ce jeune garçon plein de vie s’était fait rétrograder… Je n’avais pas vu les choses sous cette angle et cela remettait beaucoup de choses en question…Mais passons. J’affichai un sourire avant de répondre.

« Je n’ai eu le privilège de rencontrer votre Empereur qu’une seule fois et pourtant, je ne suis pas étonné. Je suis ravie d’avoir pu corriger cette erreur moi-même. Un joyeux juste retour comme tu dis ! »

La jeune demoiselle apporta une bouteille blanche contenant le saké que j’avais commandé. Je me servis alors cet alcool que j’apprécie, tout en écoutant les paroles d’Hiko. Ce dernier me remercia pour mes compliments tout en expliquant ce qu’il avait ressenti pendant notre combat. Il termina sa tirade en me demandant la signification de mon clan. Sans attendre, je lui répondis.

« Vous avez agis comme une personne pendant notre combat. Même si vous vous ne connaissiez pas, vous avez tout de suite compris que l’entente, le respect de chacun et le travail d’équipe était votre seule porte de sortis. Vous avez joué le jeu et vos efforts ont payés. Cette entente naturelle pour travailler en équipe est primordiale pour vos futurs combats. Vous n’avez pas à rougir de vos performances, après tout, les organisateurs du tournoi nous avaient concocté un fortifiant spécial. En réalité, à trois contre moi, vous auriez atteint la tour Mirage en très peu de temps ! » Disais-je en me resservant

« Le clan Monjara est le clan le plus jeune de Kumo. Notre pouvoir vient de sombres expériences réalisées sur mes aînés dans des laboratoires de Taki no Kuni. Au tout début, les scientifiques inséraient les filaments directement dans le corps des cobayes. Par la suite, certains se rebellèrent et s’échappèrent. Un homme, Monjara Homare s’associa avec un médecin afin de synthétiser ces filaments en une graine. Cette dernière doit être placée en bas de la colonne vertébrale d’un jeune enfant afin qu’elle germe et que les filaments grandissent au rythme de l’enfant. Avec cette graine, mon clan n’a plus à souffrir avec toutes ces opérations afin d’obtenir ce pouvoir qui nous caractérise. »

Je fis une pause et repris

« Arrête-moi si je me trompe Hiko, mais tu ne sembles pas porter l’Empereur dans ton cœur… Ai-je raisons ? »

La discussion s’était tranquillement installée entre les deux shinobis venant d’horizons différents. D’un premier coup d’œil, tout pouvait les différencier. Tout d’abord au niveau physique. Hiko était un jeune garçon, ayant à peine touché des doigts la puberté et ayant les cheveux d’une couleur blanche rappelant la pureté de la neige. Shinji, au contraire, avait un physique élancé et culminait à une hauteur qu’Hiko avait bien peur de ne jamais atteindre. Ses cheveux noirs contrastaient aussi avec les cheveux blancs du plus jeune. En bref, deux personnes que l’on aurait pu opposer en tout point.

Cependant, ils s’entendaient plutôt bien et discutaient normalement. Ce n’était pas la première qu’ils se rencontraient, et ils avaient chacun revêtu l’habit de l’inconnu lors de leurs deux dernières, et seules, rencontres. La première fois, Hiko était chargé de l’escorte de Shinji jusqu’à la Capitale de l’Empire. La seconde… Shinji avait tout simplement testé le jeune shinobi dans des conditions extrêmes. Aujourd’hui, ils en parlaient librement, n’ayant aucune rancœur l’un envers l’autre.

« Mais si, il a été très utile avec ses techniques de branche là… Il nous a bien sorti du pétrin en nous portant aussi car pour tout te dire, j’étais même pas capable de marcher jusqu’à la tour. Après j’avoue que ces techniques sont un peu moches et effrayantes… »

Hiko n’était pas sérieux bien entendu. Les seules techniques qui lui avaient réellement donné froid dans le dos lors de cet examen étaient celles que Shinji avait utilisées contre eux. Des fils effrayants et très puissants… Rien qu’en y repensant, son sourire s’effaça de son visage. Désireux d’ôter cette mauvaise image de son esprit, il s’empressa alors de se resservir de ce délicieux plat qu’il avait maintenant presque fini.

Apparemment, SHinji était devenu le bras gauche du Raïkage depuis qu’Hôritsu était arrivé au pouvoir. C’était donc un véritable pilier pour celui qui gouvernait désormais le village caché de Kumo… Impressionnant ! Hiko n’avait rencontré Hôritsu que quelques fois, et il lui avait semblé être un homme doté d’une extrême sévérité. Mais apparemment Shinji avait réussi à tirer son épingle du jeu et il pouvait maintenant tirer les ficelles d’une partie du village… Un comble pour un Monjara.

Shinji parla ensuite de la réaction de l’Empereur qui ne semblait pas l’étonner plus que ça malgré le fait qu’il ne l’ait rencontré qu’une seule fois. Cela arracha un sourire triste au jeune garçon. Si tous avaient la même réaction devant le Tyran qu’était Samui Kakeshuou, pourquoi personne n’osait rien faire ?! Cependant, la sujet revint rapidement sur la prestation des jeunes garçons lors de la première épreuve et Shinji ne tarit pas d’éloges envers les trois shinobis. Apparemment, il avait été par une potion magique qui lui avait permis de décupler son chakra. Ceci expliquait donc cela. Hiko avait été surpris car la quantité de chakra déployée par Shinji pendant la première épreuve n’était pas la même que celle qu’il possédait aujourd’hui. Cependant, ne trouvant jusqu’alors aucune explication logique, il avait mis ça sur le dos du stress et du manque de fatigue.

« Je m’disais bien aussi… Elle est drôlement intéressante cette potion, tu sais pas où je pourrai m’en procurer par le plus grand des hasards ? Ça serait vraiment pratique ça ! »

S’il avait assez de chakra, peut-être pourrait-il évincer le Kamui ? A moins que son manque d’expérience ne joue encore en sa défaveur ? Dans tous les cas, il ne le saurait pas car la potion magique serait sûrement inaccessible pour lui et il n’en verrait sûrement jamais la couleur, bien malheureusement. Reprenant une grande bouchée de ce gratin qu’il affectionnait tant, il écouta alors Shinji parler de ce qu’était un Monjara. La purée de pomme de terre dans la bouche, Hiko avait de plus en plus de mal à mâcher tellement le récit de son interlocuteur était horrible. Se forçant à écouter jusqu’au bout, il avala péniblement sa bouchée avant de se rincer la bouche avec un grand verre de soda.

« Ah mais c’est dégueu ! Ça va, ça te fait pas trop mal quand même ?! Ils sont fous ces docteurs !! »

Hiko et son innocence… Il lui était impossible d’imaginer que de tels individus puissent mener des expériences sur des êtres vivants afin de les rendre plus fort. Cela devait être extrêmement douloureux pour eux et sûrement insupportable. Il en avait presque les larmes aux yeux tant il trouvait cela immonde et injuste pour ces cobayes. Malheureusement, le monde n’est pas toujours rose et il lui faudrait l’accepter… S’il voulait devenir plus fort.

Et alors que son appétit revenait et qu’il était en train de se servir une part de tarte au fromage, le Monjara lui posa une question des plus choquantes. Enfin, elle ne l’était pas en soi, mais lorsqu’elle résonna aux oreilles de l’enfant il crut d’abord avoir mal entendu les paroles de son interlocuteur. Se stoppant net, il regarda son interlocuteur avec des yeux ronds. Comment avait-il deviné ? Il était devin ou quoi ? Choqué par cette découverte, Hiko se servit lentement de la tarte avant de reposer la cuillère dans le plat et de se gratter la tempe avec l’air de quelqu’un qui réfléchissait alors qu’il ne le faisait pas du tout.

« Bah… Tu porterais dans ton cœur un homme ayant évincé par la menace et la force ses égaux ? Tu porterais dans ton cœur un homme ayant profité du chaos dans le Shozaichi pour s’autoproclamer chef des babouins ? Enfin profiter… S’il n’en est pas à l’origine hein… »

Il avait murmuré ces dernières paroles plus pour lui que pour Shinji, mais la proximité entre les deux garçons et le calme régnant dans le restaurant permettait au Monjara d’entendre ces quelques murmures s’il avait été attentif.

« … Un homme qui, pour sa première mesure, fait assassiner les Daimyos de tous les pays du Shûkai ? Un homme qui entreprend la conquête d’un nouveau pays alors que son système est au bord de l’implosion ? »

Marquant une pause, Hiko regardant Shinji avec volonté avant de reprendre pour lui dire ces ultimes mots.

« Alors dis-moi, tu porterais vraiment un homme comme lui dans ton cœur… ? »

Alors Shinji, que penserais-tu à sa place ?

(#) Sujet: Re: Face à Face [PV Hiko] Lun 21 Mar 2016 - 16:35

J’étais surpris par la tournure des différents événements. De base, j’étais simplement venu prendre un léger repas et repartir dans mes quartiers. Puis ensuite, lorsque j’ai vu le Sairyo, je me suis dit que lui parler quelques minutes pouvait être une bonne chose. Finalement, nous voilà, face à face, à parler de tout et de rien, mais au fur et à mesure, nos discussions s’orientaient sur des sujets on ne peut plus sérieux.

Nous étions passés rapidement sur la victoire lors des deux premières épreuves de l’équipe que j’avais combattue et le bilan était clairement positif. La troupe de genin possédait une synergie insoupçonnée pour des gens ne se connaissant pas. C’est sûrement ce qui peut expliquer ma défaite face à ce groupe plus que soudé.

Hiko revint brièvement sur le sujet, en parlant plus particulière de l’Hayashi. Lors de son récit de la deuxième épreuve, j’avais insinué que Kihran ne s’était pas rendu très utile. Mes paroles étaient bien sûr humoristique, rien à prendre au sérieux. C’est sur cette voie-là que le jeune homme reprit alors la parole expliquant que ses capacités avaient étés utiles et surtout, qui les avait transporté jusqu’à la tour. Néanmoins, d’après un Hiko farceur, ces techniques étaient un peu moches et effrayantes. Ne pouvant pas me contrôler, je rebondis sur ces quelques mots.

« Ah… Pour le coup, je suis très mal placé pour parler de ça… » Disais-je avec un sourire aux lèvres.

J’observai quelques secondes la scène qui se dévoilait devant mes yeux. Un jeune homme plein d’énergie dévorant un repas pour dix personnes discutant avec moi de choses sérieuses et intéressantes… C’était presque surnaturel. La plupart des personnes de son âge n’ont pas la maturité de ce Shûkaijin. Nos conversation avaient un sens, ce qui était, il faut l’avoue, rare de nos jours. Malgré nos origines, nos histoires, nous parlions d’égale à égale. Sans tabou, sans camouflage, tout au naturel. Il faut avouer que pour un diplomate comme moi, une discussion comme celle-ci faisait du bien.

Le senseur revint sur une indication que je lui avais faite. En effet, lors de la première épreuve de l’Examen des Chûnin, les organisateurs, à savoir Aburame Mizuki et Kibô nous avaient donné un fortifiant afin d’être en condition pour affronter trois personnes en même temps. J’avais donc révélé ce secret que les participants n’étaient pas censé savoir au moment de l’épreuve. Lorsque que je lui expliquai, une sorte d’épiphanie se révéla dans ses yeux. Cela devait l’énerver de ne pas savoir ce détail. Néanmoins, il prit la parole en me demandant si je ne savais pas où nous pourrions nous procurer cette fameuse potion. Ce à quoi je pris la parole.

« Crois-moi, si je le savais, nous serions tous les deux en train d’en siroter en ce moment-même ! »

La discussion évolua très vie, puisque nous parlions de mon clan et de mes capacités si… Particulières. Le jeune homme était surpris, voir choqué. Il ne s’attendait pas à ce genre d’explication, mais c’est pourtant la réalité.

« Maintenant, non. Les fils font partie de mon corps. C’est comme si tu me demandais si cela fait mal de bouger un doigt. Par contre, quand j’étais plus jeune, mon corps avait dû mal à s’habituer aux fils. Enfin, je me plain, alors que je ne fais pas partie des membres de mon clan qui ont été maltraité par ces docteurs… »

Cependant, c’est à cet instant que la conversation prit un tournant bien plus… Dramatique. Hiko avait appelé son Empereur par le terme « Viok ». De là, j’ai su qu’il n’affectionnait pas forcément Kamui. Ma question était simplement là pour vérifier ce que je pensais, mais le Sairyo la prit avec beaucoup de sérieux. Je l’avais même freiné dans sa mission de ravitaillement. Il enchaîna en en me posant une série de questions. Porterais-je dans mon cœur un homme ayant annihilé ses homologues ? Un homme qui a créé ou utilisé le chaos et l’anarchie pour devenir le chef d’une nation ? Un homme qui a fait assassiner les Daimyos des pays sous son joue tout en continuant son expansion alors que sa nation est au plus mal ? Porterais-je quelqu’un comme ça dans mon cœur ?

C’était une série de questions sérieuse et intelligente que venait de poser la crinière blanche. Je me devais d’y répondre rapidement.

« Tout homme censé ne porterait pas l’homme que tu décris son cœur. C’est en effet bien plus inquiétant que je ne le pensais, pour être franc avec toi. Néanmoins, qui oserait faire face à l’Empire actuellement ? Nous avons essayé et nous nous sommes heurtés à un mur. Je ne pense pas que Konoha et Suna tenteront quelque chose sans une raison valable ou une maladresse du Shûkai. La seule solution que je vois revient à battre l’Empereur à son propre jeu. Créer le chaos au sein du Shûkai. Le seul vrai changement possible est celui venant de l’intérieur même de l’Empire. Enfin, je te dis ça, mais en tant que Kumojin, je ne connais rien du Shûkai. Il doit sûrement y avoir d’autres personnes partageant tes idées non ? »

La discussion suivait son cours, et les deux shinobis continuaient tranquillement de déjeuner tout en abordant des sujets relativement variés. Hiko trouvait en son compagnon de repas une personne des plus aimables et gentille, tout le contraire de ce qu’il aurait pu s’imaginer lorsqu’il s’était battu contre lui afin d’atteindre la tour Mirage. Shinji, malgré ses techniques les plus repoussantes, était une personne douce et gentille qui semblait très réfléchie.

Apparemment il ne connaissait pas la recette de la potion magique… Et c’était bien dommage car Hiko s’en serait bien servi pour venir botter les fesses du Viok’ afin de lui remettre les idées en place. Tant pis ! Puis, le Monjara aborda un sujet qui devait être sans doute un mauvais souvenir pour lui, l’implantation des fils dans son corps. Hiko fit la grimace lorsque son homologue Kumojin lui raconta la façon dont les fils avaient été implémentés dans son corps, mais apparemment, il s’estimait relativement chanceux comparé à certains membres de son clan qui avaient été maltraités par des docteurs. Par ce que ça, c’était pas de la maltraitance peut être ?!

« Beurk… »

Une petite impression de dégoût put se lire sur le visage du jeune garçon qui ne cachait pas sa peur de subir ce même traitement un jour. Shinji avait l’air d’aller bien, mais c’était certain qu’il avait dû souffrir pendant de nombreuses années avant que cette douleur ne soit reclassée au rang de simple chatouille. Cependant, l’enfant n’eut pas le malheur de perdre l’appétit en parlant de ce sujet, car un nouveau sujet venait de littéralement lui couper l’appétit. Ils parlaient maintenant du Vieillard le plus tyrannique et sans doute le plus influent du Yuukan… Samui Kakeshuou.

Hiko savait qu’en affichant son mépris pour cette personne il ne risquait sûrement pas de se faire des amis partout, mais il n’y pouvait rien. Rien que le fait d’évoquer le vieux Samui lui nouait les entrailles. La marche était haute, et il aurait sûrement besoin de temps avant de pouvoir arriver à ses fins, mais il en était convaincu… Un jour, il réussirait à faire tomber Samui Kakeshuou de son pied d’escale.

Shinji eut ensuite des paroles censées, et il évoqua rapidement la situation dans laquelle se retrouvait embourbée le Shûkai à aujourd’hui. Une situation politiquement difficile car l’Empereur tenait à ne pas consolider à outrance les relations avec les autres villages, s’estimant sûrement supérieur à eux, et surtout une situation où une partie du peuple était en souffrance car tous n’étaient pas traités de la même façon au sein même de l’Empire. Hiko sourit lorsque Shinji évoqua le fait que la solution viendrait sûrement de l’intérieur. Il ne pouvait avoir plus raison aux yeux du jeune garçon !

« Je… Pense que tu as tout à fait raison ! Pour tout te dire, il existe de nombreux individus qui ne partagent pas la mentalité du Viok’ et qui ont été révoltés face à la prise de pouvoir soudaine et brutale de cet individu. Une Rébellion s’est même formée dans le but de contre carrer les plans du Samui. Cependant, son but n’est pas de créer une anarchie sans queue ni tête. Elle avance prudemment et prend surtout soin de la population qui reste, évidemment, la priorité. C’est pour cette raison que la solution ne doit pas venir de l’extérieur, car sinon un Tyran sera remplacé par un autre… Le peuple doit avoir le droit de choisir ses représentants, il doit croire aux valeurs que représentent ses dirigeants ! Voilà comment je perçois le Shûkai, voilà comment sera le Shûkai un jour… ! »

On pouvait sentir toute la conviction du jeune garçon qui en avait presque les larmes aux yeux. L’Empire n’avait apporté que mort et destruction, et il était temps que ça change. La Rébellion allait s’en charger prochainement, et les pièces de l’échiquier allaient commencer à avancer. Reste à savoir qui serait mis en échec le premier. L’Empire… Ou la Rébellion ?

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