Une rencontre fortuite [PV Oterashi Yanosa]

Dernière édition par Jomei le Jeu 14 Jan 2016 - 16:26, édité 2 fois

Voila une bonne semaine depuis que Jomei avait réalisé la mission qui l'avait amené à retourner à Kusa no Kuni, son pays natal. Cette dernière aventure avait fait remonter des souvenirs qu'il aurait préféré garder enfouis au plus profond de sa mémoire. Mais maintenant les images de son enfance étaient de plus en plus récurrentes dans son esprit, il n'arrivait plus à les oublier malgré les litres d'alcool qu'il pouvait ingurgiter. Les nuits devenaient de plus en plus insupportables, les visions de son village en feu, de son père adoptif mourant et couvert de sang, les multiples corps qu'il avait du enjamber en traversant le camp de sa tribut. Lors de son arrivée au Shukai, sa nouvelle vie lui permettait de refouler ses souvenirs, si bien qu'il avait pu en faire abstraction jusqu'à maintenant. Aujourd’hui même le saké ne lui permettait plus de retrouver le sommeil. La situation devenait critique, mentalement le soldat de l'Empire était détruit, la soif de vengeance qu'il ressentait lors du massacre de son clan venait de refaire surface, encore plus puissante que jamais et se transforma en haine, elle devenait une réelle obsession. Un matin, le pugiliste claqua la porte de son appartement au Shozaichi, et il se mit en route vers le pays de l'Herbe, avec comme ambition de découvrir qui avait massacré son clan, et pouvoir assouvir sa soif de vengeance.

Avec la haine comme moteur de sa détermination, Jomei traversa les forêts du Sud du Shukai en un rien de temps, ses idées n'étaient plus très claires depuis son retour au Shozaichi, le manque de sommeil le rendait fortement agressif, mais il ne rencontra personne sur la route sur qui il aurait pu passer ses nerfs, heureusement... Une demi journée après avoir quitté son logement, le pugiliste arrivait aux frontières du pays de l'Herbe. Jomei accueilli la vision de la luxuriante végétation de Kusa par un léger sourire qui brisa la sombre expression qu'il arborait sur son visage. Il ne se sentait jamais autant chez lui que quand il arpentait les jungles de son enfance. Mais aussitôt arrivé, ses douloureux souvenirs refaisaient surface ce qui ne l'aida pas à contrôler sa rage. Sans perdre de temps, Jomei s'engouffra dans la flore sauvage du pays de l'Herbe, sans même savoir où il allait commencer son enquête, une errance sans but commença.

L'ancien moine s'enfonçait de plus en plus dans les terres de Kusa no Kuni, en longeant le Shoutai en direction du Sud. C'est un bruit lointain qui alerta le pugiliste et qui le tira de ses songes. Il pouvait entendre le brouhaha caractéristique d'une zone de vie active, comme un village ou quelque chose de la sorte. L'homme changea de direction et se fia à son ouïe pour le guider à travers les arbres, peu à peu, Jomei découvrit de grandes architectures en pierre, animées par des centaines de personnes qui commerçaient et discutaient entre eux. D'énormes piliers de roche, renforcés à leurs bases par du métal, semblaient désigner l'entrée du forum et sa structure générale. Jomei avait toujours évité de côtoyer les populations de Kusa durant son enfance, et malgré ses nombreuses escapades dans la jungle, il n'avait jamais vu cet endroit. D'un pas un peu hésitant, il s'approcha du forum et s'y laissa transporté par sa curiosité. Mais il ne pouvait s'empêcher de remarquer le regard des gens à son arrivée, et les messes basses qui se faisaient dans son sillage, pourquoi provoquait-il une telle réaction.

» Hé toi !, lança un inconnu à l'égard du soldat de l'Empire.

Jomei se retourna alors, observant la personne qui venait de l'interpeller, il pouvait facilement le deviner, sa chevelure et ses vêtements, c'était sans doute un Tohatsu.

» Tu devrais pas être ici, ce truc sur ton torse..., dit le Tohatsu en désignant le chapelet de pierre du pugiliste d'un geste de la main.

Ce "truc" dont parlait le manipulateur de cheveux était un bijou aux yeux de Jomei, une relique, le symbole de son appartenance à son ancienne tribut, les Kihoe. Voir un tel trésor qualifié d'un simple truc, était pour lui une insulte qui ne laissa pas l'ancien moine indifférent, qui serra alors les poings.

» Pourquoi je n'aurais pas le droit d'être la ? Qu'est-ce que tu veux dire, répliqua Jomei d'une voix grave en avançant vers son interlocuteur, le regard noir, poussant les gens sur son passage avec des coups d'épaules. Les personnes qui assistaient à la scène pouvait sentir l'aura de violence qui émanait du pugiliste, la simple remarque sur le cadeau de ses défunts frères le mit dans un état de rage inquiétant, d'autant plus que le Tohatsu semblait être courant de son appartenance au clan disparu.

» Hé mon gars calme toi.. C'est juste que ta présence serait remarquée..., balbutia le Tohatsu en levant ses mains devant lui pour créer de la distance entre lui et le barbu qui s'avançait dangereusement.

» Explique toi !, vociféra Jomei alors qu'il saisissait l'homme en face de lui de son imposante main couverte d'une épaisse protection rouge ornée de pierres et qu'il armait son poing derrière sa tête, prêt à l'abattre sur le Tohatsu. Créant la stupeur dans la foule qui les entourait.

Contrairement aux attentes de l'Heishi, les yeux du Tohatsu se fermèrent, préférait-il être frappé plutôt que de répondre à une simple question. Autre chose alerta Jomei qui regarda autour de lui, tout le monde était maintenant silencieux, des murmures s'élevaient dans tout les sens, mais il pouvait entendre un mot apparaître plus que les autres "Onshi". Et le pugiliste savait très bien de quoi il s'agissait, l'attroupement qu'il avait provoqué avait peut-être alerté le Seigneur de guerre de Kusa. Mais après tout, qui mieux que lui pourrait répondre à ses questions. D'un balayage du pied, Jomei fit tomber à genoux l'homme qu'il tenait fermement par le col, attendant la venu du Seigneur du pays.

HRP:

(#) Sujet: Re: Une rencontre fortuite [PV Oterashi Yanosa] Sam 2 Jan 2016 - 1:31

Plus qu'un regroupement hétéroclite de clans éparses rassemblés au forceps, la population de Kusa s'était muée en un véritable peuple à part entière. Un peuple instruit, entraîné et qui était capable de porter un regard lucide sur le reste du monde et ses tourments. Aussi, lorsque l'occasion leur avait été donnée d'envoyer de jeunes adolescents faire de la figuration dans un examen organisé par le Pays du Vent afin de pouvoir obtenir une promotion synonyme de néant, les kusajins avaient laissé passer leur tour non sans une pointe de sarcasme. Si c'était de l'entraînement qu'il fallait aux jeunes pousses du pays, il pouvait leur être dispensé dans l'un des cinq forums qui le jalonnaient à présent, formant un réseau où aucun d'eux n'était très loin de l'autre, et de l'avis de Yanosa, toute l'expérience qu'ils pourraient glaner ici serait bien plus précieuse que l'exposition ostentatoire de leurs talents à des centaines de kilomètres de là.

En l'absence d'une partie des forces de l'Empire à la capitale, Kusa devait de surcroît assumer son rôle de barrière frontalière plus que de coutume, le voyage à l'extérieur du Kamui pouvant en inciter plus d'un à passer à l'action. Mais dans le fond, Yanosa et les siens ne portaient aucune réelle importance à ce qui pouvait arriver ou non au Shozaichi. La citadelle avait beau revêtir des atours charmeurs et disposer d'une architecture singulièrement belle sous bien des aspects, son devenir les laissait de marbre. Tout au plus la valeur des vies qu'elle abritait pouvait-elle venir sur le tapis, mais il pouvait encore sur ce point y avoir matière à débat. Aussi Kusa continua simplement à vivre sa vie de façon normale sans s'émouvoir davantage des événements en cours, continuant à se fortifier de l'intérieur et à former les corps et les esprits des personnes de bon sens. Raison pour laquelle, même dans ce contexte, les entrées et sorties du territoire ne manquaient pas d'attirer toute l'attention nécessaire et suffisante afin de garantir qu'aucun fauteur de trouble ne vienne semer de désordre.

C'est ainsi que fut d'abord repéré le dénommé Jomei, un soldat de l'Empire, par le réseau dense et fourni de balises fuuinjutsu mis en place par le guerrier rouge et son apprentie. Et si sa présence dans le pays n'avait en soit rien de fondamentalement anormal, son aura teintée d'une sourde colère convainquit Yanosa de garder sa trace à l’œil. De façon plutôt arrangeante, toutefois, c'était au Forum sud que Jomei se rendit, précisément là où le jashiniste demeurait à ce moment là. Tel le papillon attiré par la flamme, le guerrier aux cheveux noirs comme le jais s'était alors approché du large Forum en pierre, qui laissait passer au travers lumière naturelle et végétaux, avant d'être pris à parti par l'un des nombreux Tôhatsu s'étant installé là, avec d'autres clans plus ou moins fractionnés. De loin, en forçant son ouïe au delà des standards habituels, Yanosa écouta le début de conversation, soupirant légèrement à l'entente du ton déplaisant avec lequel le Tôhatsu s'était adressé à Jomei. Cette situation allait requérir sa présence : aussi sauta-t-il de son promontoire sur l'un des grands balcons de pierre pour atterrir en douceur au milieu de l'attroupement, s'imposant naturellement. Les kusajins avaient beau ne pas réellement être ses sujets, comme pouvait le laisser paraître son titre pompeux, ceux-ci savaient malgré tout que lorsque le guerrier rouge voulait régler une affaire par lui-même, il était aussi inutile d'essayer de l'en empêcher que de souffler sur une tornade.

« Tu l'as cherché, Murasaki. On n'accueille pas un soldat de l'Empire de la sorte. Un soldat dont le faciès ne m'est d'ailleurs pas tout à fait inconnu, mais... j'espère qu'il me pardonnera de ne pas me souvenir de son nom, n'est-ce pas ? Je suis Yanosa, « Seigneur » de Kusa.

Tu es ici au pied du premier Forum jamais construit dans le pays, qui en compte désormais cinq. Tu as le droit de te battre ici, si tel est ton souhait... mais il faut une bonne raison pour cela. Et je doute que pointer du doigt un chapelet de pierre comme celui que tu portes constitue un affront suffisant pour tuer un autre homme, n'ai-je pas raison ? Ce collier... continua-t-il en sondant les émotions et intentions du barbu grâce à ses fluctuations de chakra, il t'est précieux, ça se voit. J'ai senti arriver ta rage et ta colère à des kilomètres, peut-être... pourras-tu m'expliquer de quoi il retourne, hm ? »

Dernière édition par Jomei le Jeu 14 Jan 2016 - 16:25, édité 3 fois

Au milieu de la foule qui s'écartait sur son passage, le guerrier rouge apparut devant le pugiliste, qui tenait toujours le Tôhatsu à genoux sur le sol, l'Empereur de Kusa s'approcha des deux hommes, entamant le dialogue, aussi qualifia-t-il l'ancien moine de un soldat de l'Empire, bien qu'il ne se reconnaissait pas lui même en tant que tel, c'était un enfant du Pays de l'Herbe et son seul souverain était la nature sauvage qui régit ses lois dans les jungles du Pays, mais il connaissait les capacités du guerrier rouge sa réputation n'étant plus à faire dans Kusa, n'importe quelle personne saine d'esprit sait qu'il ne vaut mieux pas le défier, alors le barbu relâcha son étreinte, laissant le dénommé Murasaki se relever et s'éloigner de son "agresseur" si on peut le qualifier de la sorte.

» Je suis Jomei, dernier représentant des Kihoe -lâcha l'homme d'un ton sec- Une vieille tribut de moine qui, il y a quelques années, fut massacrée sans aucunes raisons, mais peut-être avez-vous cure de cet événement qui à eu lieu sur ces terres...

Au fond, Jomei bouillonnait de rage, il était face à un homme qui pourrait lui apporter des réponses, et à en juger par les paroles du Tôhatsu, le sort qu'avait connu les Kihoe n'était pas un secret, tout l'attroupement autour des deux hommes se dispersa, comme si ils savaient qu'ils n'avaient pas à assister à la suite de la discussion.

» Ce chapelet de pierre est le symbole de mon appartenance à mon clan, l'insulter revient à insulter la mémoire de mes frères et sœurs disparus, un affront que je ne peux laisser impuni, il en va de même pour ses protections sur mes bras, je suis venu pour obtenir des réponses, jusqu'à présent j'ai réussi à ignorer l'appel de la vengeance, mais aujourd'hui, je vais découvrir qui se cache derrière le massacre des miens et lui faire payer le prix fort, à lui et tout ses proches...

Son regard noir et remplit de haine se posa alors sur Yanosa, ce dernier avait donc sentit l'aura imprégnée de vengeance de l'ancien moine approcher, sa présence était salvatrice pour tout les habitants du Forum qui auraient subi la colère du pugiliste jusqu’à ce qu'il obtienne des réponses à ses questions.

Sans tarder ni se faire prier, le soldat de l'Empire au tempérament volcanique déclina son identité et ses origines, non sans avoir d'abord relâché son emprise sur Murasaki, qui gisait le séant au sol. Jomei, oui, ce nom sembla s'imbriquer dans la mémoire du guerrier rouge tout à fait naturellement, comme s'il l'avait connu sans jamais y avoir apporté la moindre importance. Le barbu fit état de son clan de rattachement, les Kihoe, décimés il y avait de cela deux ans par une vague massive de crimes et de violences qui avait ravagé le pays et ses alentours. Yanosa le savait, et avait rapidement fait le rapprochement entre le nom du clan de Jomei et les nombreuses morts qui avaient été à déplorer à l'époque. Toutefois, le pugiliste se trompait lourdement sur au moins un point de sa petite histoire...

« Les sauvages qui ont pillé et ravagé Kusa, en emportant entre autres avec eux les vies des tiens, sont tous morts et ont été privés de sépulture. Ce ne sont, en fait, nul autre que moi et Kakeshuou Samui qui avons réglé ce problème à la racine. Vois-tu, contrairement à ce que tu sembles penser, ces affaires ne nous laisse pas indifférents loin de là... »

C'était bien lui, Yanosa, qui s'était en effet occupé de cette besogne en compagnie du désormais Kamui, même si tout deux avaient revêtu à l'époque des personnalités bien différentes de celles qui étaient les leur aujourd'hui. L'un avait effectivement retrouvé sa véritable nature après une errance amnésique, tandis que l'autre avait accueilli en son sein un démon du froid qui le condamnait à devenir une bête immonde. L'important dans le cas présent demeurait toutefois que cette éradication de vermine avait bien eu lieu, et qu'elle ne pouvait qu'apaiser Jomei. Du moins, en théorie... Car Yanosa le savait bien, il y avait des histoires dont on voulait raconter nous-même la fin, et étant donné le tempérament du soldat de l'Empire, venu à Kusa avec un but précis imprimé dans ses veines et dans ses muscles, apprendre cette nouvelle pouvait autant lui apporter du réconfort qu'amplifier sa rage.

« Dans tous les cas, Jomei, personne ici n'insultera la mémoire des Kihoe je peux te l'assurer. Murasaki... il n'a peut-être pas l'approche la plus subtile qui soit, mais il a simplement du être surpris de voir ce fameux collier autours du cou de quelqu'un. Un collier affilié à un clan disparu, au jour d'aujourd'hui. Enfin, pas si disparu que cela après tout... »

Le jashiniste marqua une pause, jetant à nouveau un coup d’œil approfondi au corps du soldat. Il en étudia les creux, les petites cicatrices, et en sonda les muscles et les flux d'énergie... Une poignée de seconde passa avant qu'il ne puisse confirmer sa théorie et ne reprenne la parole.

« Mais... quelque chose me dit... que tu n'auras pas perdu ton temps en venant ici, au final... Je sais reconnaître un corps soumis aux tensions du Hachimon, pour en voir tous les jours ici autours de moi... Et nous étions justement sur le point de lancer une petite joute amicale dans le hall du Forum... Tu voudrais participer ? »

Dernière édition par Jomei le Jeu 14 Jan 2016 - 16:24, édité 1 fois

Les battements du cœur de l'ancien moine s'accéléraient de plus en plus à l'écoute des paroles du Seigneur de Kusa, son organe vital frappait si fort sur sa poitrine que les ondulations sous sa peau devaient être visibles pour un œil exercé à l'observation du corps humain, même le chapelet de pierre qui parcourait le torse de l'homme à la barbe noire semblait trembler à cause des chocs répétés dans la cage thoracique de Jomei. Les réponses qu'il attendait, étaient-elles si simples que ça, son clan massacré par des sauvages qui seraient tombés sur son village, une blague du destin alors ? Peut-être qu'il voulait faire payer Masaharu, chef des Kihoe, d'avoir recueilli un enfant dont la destinée était de mourir et de l'avoir entraîné à l'art d'Hachimon.

Les responsables étaient donc morts, de la main même de celui qui lui annonçait cette nouvelle, mais son esprit continuait de bouillir, la rage qu'il accumulait depuis plusieurs semaines grondait encore dans sa tête, lui hurlant de massacrer le plus de personnes possibles, que les gens souffrent autant que lui et qu'ils comprennent le sentiment de se retrouver seul, contraint de rejoindre les forces d'un Empire dont il ne reconnait pas l’autorité, après tout il était natif de Kusa, seule cette terre comptait à ses yeux c'est elle qui s'était occupée de lui durant toute son éducation, comment l'oublier...

Mais le guerrier rouge prononça d'autres mots, qui résonnèrent dans son esprit, les Kihoe n'étaient pas tous mort, il restait le pugiliste, massacrer des innocents reviendrait à tacher le souvenir de son clan pacifiste, cela serait indigne des enseignements de son père adoptif. Yanosa avait raison, Jomei devait maintenant représenter son clan au près des habitants de Kusa, tuer pour assouvir sa vengeance ne serait pas un bon début. Et voila que le guerrier rouge proposa au pugiliste de combattre dans le hall du Forum, un joute amicale, contre lui ? Cette idée traversa l'esprit de l'Heishi, sans lui déplaire, mais pour l'instant, il se mit juste à marcher vers le Forum, donnant ainsi sa réponse, Oui il allait jouter.

Sans se préoccuper des coutumes ou traditions de ce genre d’événements, Jomei s'avança dans le hall de pierre, où s'était déjà crée un attroupement qui attendait les combattants, le pugiliste se fraya un chemin parmi le peuple de Kusa, jouant de ses larges épaules pour repousser les personnes devant lui et se présenter sur le cercle de sable représentant probablement l'arène. Autour de lui les gens murmuraient, ils ne s'attendaient surement pas à sa présence, le barbu chercha Yanosa des yeux mais il avait disparu dans la foule, mais l'homme qui se présenta à sa place ne fut pas une déception.

Murasaki, ce pauvre fou, s'avança lui aussi sur le sable, voulait-il combattre, prouver sa piètre valeur aux yeux de tous après l'humiliation dont il était la victime quelques instants plus tôt. L'homme s'approcha, se mit en garde, ses cheveux roux tirés vers l'arrière, portant un kimono d'une qualité et provenance douteuse, peut-être l'avait-il volé à un vieillard, mais le Tôhatsu semblait prêt à en découdre. Soit, cela donnerait aussi l'occasion à Jomei de lui faire payer son affront, l'ancien moine porta ses avants bras à sa bouche, tirant avec les dents sur les lanières de cuir qui maintenaient ses protections rouges à leur place, ces dernières chutèrent lourdement dans le sable, à en juger par l'affaissement sous leur poids, elles devaient être extrêmement lourdes alors que le barbu lui les portaient sur les bras à longueur de journée lui paraissant aussi légères que des plumes. Il s'apprêtait à donner une correction au rouquin, inutile de le blesser plus que de raison avec ces remparts métalliques, comme le voudrait le guerrier rouge.

L'assemblée était silencieuse, observant les duellistes qui étaient maintenant séparés de quelques mètres, les gardes levées à leurs façons respectives, les deux poings devant son visage le Tôhatsu s'approchait, tandis que Jomei les bras en horizontal devant le torse arborait plutôt un style de combat des moines Maskine, le premier coup fut porté par le rouquin, puis esquivé facilement par le pugiliste, habitué des combats au corps à corps. Pendant quelques minutes, Jomei s'attela à esquiver chaque assauts du Tôhatsu, une manière de se moquer probablement, mais un crochet du gauche fulgurant créa la surprise, sans attendre, Jomei changea l'orientation de son pied d'appuis, prenant la posture défensive d'un guerrier Akimichi, de la main droite il attrapa le poing de Murasaki, le bloquant totalement, de la main gauche il balaya l'air du bas vers le haut jusqu'à atteindre son adversaire, lui donnant une bonne grosse gifle du revers de la main, le claquement des chairs résonna dans le hall et le choc étourdit le rouquin qui recula de quelques pas. Quelques rires s'élevèrent chez les spectateurs, ce qui provoqua un léger sourire satisfait sur le visage du pugiliste. Prenait-il plaisir à tourmenter son opposant, tout à fait. Il lui faisait payer son comportement à son égard, mais la plaisanterie avait assez duré, d'un bond le barbus se rapprocha du Tôhatsu, le genoux de Jomei s'enfonça dans son ventre, percutant les côtes sur son passage et bloquant la respiration de sa cible, l'homme aux cheveux roux tomba au sol, les bras croisés sur le ventre, suffocant. D'un geste du pied, Jomei le tourna sur le dos pour qu'il puisse ouvrir son torse et retrouver son souffle plus facilement puis se replaça au centre de l'arène,

Voyons, où est le Guerrier Rouge ?!

Voila une provocation qui créa la stupeur chez les Kusahins qui assistaient à la joute, un homme venait de défier le Seigneur de Kusa, avec un léger rictus et une lueur de défi dans les yeux, Jomei tourna sur lui même attendant son prochain adversaire, qui qu'il soit, cette fois ci le pugiliste n'allait pas lui faire de cadeaux, d'après les dires de Yanosa lui même, les utilisateurs des Portes Célestes étaient courants, peut-être que Jomei allait trouver un adversaire digne qui mériterait de le voir ouvrir les Portes Célestes... Et pourquoi pas Yanosa lui même.

HRP:

(#) Sujet: Re: Une rencontre fortuite [PV Oterashi Yanosa] Mar 5 Jan 2016 - 3:14

« Haha, ne le prends pas mal Jomei, mais je préfère te laisser la chance de t'améliorer avant de t'offrir ce que tu souhaites. »

La voix était sortie des confins du grand hall de pierre, volontairement percé largement à certains endroits pour laisser passer végétation et lumière naturelle, et résonna dans l'assemblée, réunie ici pour mener une forme d'entraînement commun où chacun pouvait s'exprimer ou observer les mouvements des autres. Il n'y avait pas vraiment de maître ni d'élève, seulement une forme commune d'émulation qui poussait chacun à pousser plus loin, plus fort, afin d'apporter ses talents au collectif. Et Jomei, pour sûr, avait montré qu'il disposait de certains talents. Dès lors qu'il avait été invité à le faire, il avait suivi les colonnes de combattants et d'observateurs, s'imposant naturellement dans l'arène et se retrouvant tout aussi naturellement opposé à Murasaki. Ces deux là n'avaient pas démarré leur relation du meilleur pied, et tout deux comptaient donc bien remettre les pendules à l'heure. Ce que fit Jomei, avec une violence innée que Yanosa était ravie de voir entre ces murs. Son genou enfoncé dans le thorax de Murasaki, le guerrier rouge avait pu sentir toute la force de la haine du Kihoe, tout sa hargne et toute sa volonté de domination. Le soldat avait beau être plus âgé de le jashiniste, il n'en demeurait pas moins, de visu, bien plus prompt à se laisser dicter son comportement par ses émotions, ce qui était un trait à double tranchant.

Mais avant de s'appesantir sur cette question-là, Yanosa se dit qu'il lui faudrait également régler son assurance relativement trop élevée. Derrière lui, alors qu'il savourait sans doute ce qu'il pensait être une victoire en scrutant du regard où pouvait se trouver le guerrier rouge toujours hors de vue, Jomei ne prêta en effet même pas attention à Murasaki... qui se relevait, le souffle encore un peu court et couvert de la poussière de roche venant du sol, mais bel et bien encore dans la partie.

« Et puis, c'est un peu gourmand de vouloir passer au plat de résistance sans même avoir fini l'entrée... tu ne penses pas ? »

Une autre phrase lancée dans le grand hall, sans que le Kihoe ne soit en capacité de déterminer d'où elle venait. Murasaki, le regard dur et empli d'un respect teinté de fureur, s'essuya les commissures des lèvres pour en enlever le sang, entamant une pose incantatoire qui le fit canaliser son énergie vers son abdomen. Et avec un cri rauque et puissant, qui ne surprit personne dans l'assemblée, il enfonça Seimon pour se baigner dans son énergie. Un exploit dans d'autres contrées, un acte presque banal au sein du nouvel ordre naturel qui s'était instauré à Kusa depuis plusieurs mois. Et tout aussi naturellement qu'il avait ouvert la deuxième Porte Céleste, Murasaki feinta rapidement de droite et de gauche dans une danse vindicative afin de charger Jomei et de reprendre la joute...

Spoiler:

Dernière édition par Jomei le Jeu 14 Jan 2016 - 16:26, édité 2 fois

La voix du guerrier rouge se faisait entendre dans le hall du forum, mais le pugiliste ne pouvait pas en localiser la source, de toute façon, il allait devoir se préoccuper d'autre chose. Pendant qu'il écoutait les paroles de Yanosa, un frisson lui parcourut son dos nu, exposé à l'air, une sensation qu'il reconnaissait lui caressait l'épiderme. De derrière lui émanait une puissance non négligeable dont la nature lui était familière, il fit alors volte face, le laissant découvrir le rouquin qu'il venait d'envoyer au sol, en position de méditation, libérant la puissance de la porte de la Guérison, tout en poussant un puissant cri, il se mit à charger l'ancien moine.

Jomei connaissait les avantages de l'utilisation des Portes Célestes et aussi ses inconvénients. Lui qui espérait ne pas avoir à s'en servir jusqu'à ce qu'il affronte le guerrier rouge, ces plans étaient maintenant bouleversés par son opposant. Murasaki approchait dangereusement, trop rapidement pour que l'Heishi puisse prendre le temps d'ouvrir la seconde porte à son tour, il allait devoir encaisser cet assaut qui s'annonçait violent. Le Tohatsu leva le pied, cherchant à atteindre le visage du barbu, in extremis, Jomei monta sa garde, bloquant le pied qui s'écrasa contre son avant bras. La puissance du coup envoya l'ancien moine s'écraser au sol, roulant dans le sable jusqu'à arriver aux pieds des spectateurs de l'autre coté de l'arène.

» Enfoiré..., murmura Jomei en se relevant, se massant l'avant bras, endoloris par le coup qu'il venait de bloquer, peut-être aurait-il du garder ses protections.

Visiblement, le Tohatsu n'avait pas finit, il recommençait à charger le soldat de l'Empire, qui cette fois ci leva les mains devant son torse, formant un signe incantatoire connu uniquement des Kihoe, autour de lui le sable se mit à frémir, jusqu'à s'élever sous la force de l'aura qui apparaissait autour du pugiliste. Jomei sentait son chakra s'accumulait dans son cerveau, avec une impulsion, l'énergie spirituelle brisa le sceau de la première porte, s’enchaîna en même temps l'ouverture de la Porte de la Guérison, une aura bleue enveloppa le barbu, tout les muscles de son corps se contractant, devant plus forts et plus rapides, Jomei se mit alors en mouvement, le voila élevé au même niveau de puissance que son adversaire, durant sa course il arma son poing droit, esquiva le coup du Tohatsu et lui asséna un uppercut fulgurant, ce qui envoya le rouquin dans les airs.

Jusqu'à présent, Jomei essayait de se montrer raisonnable, mais son adversaire n'aurait pas du se relever la première fois, il allait payer cette insolence. Alors que Murasaki était encore à quelques mètres du sol. Jomei recomposa son mudra, cette fois ci la couleur de sa peau devint rouge foncée, des veines apparaissaient sous sa peau, sur le visage et tout le buste. Ses yeux passèrent du bleu au blanc pâle, la Porte de la Vie, Seimon était ouverte.

A une vitesse de 15m/sec, Jomei se retrouva au dessus du Totatsu presque instantanément, Jomei se plaça face à lui, avec pour objectif de le mettre définitivement KO. Une pluie de coup tomba sur le corps du Kusajin. Chaque frappe était précise et puissante, accompagnée d'une aura Futon causant des coupures à l'impact, le Tohatsu était littéralement martelé par les poings de l'Heishi, l'assaut du pugiliste envoya son adversaire s'écraser au sol. Le Kihoe quand à lui, se laissa fondre sur l'homme à la chevelure rouge, le genou en avant, il retomba lourdement sur Murasaki qui cracha du sang au moment de l'impact.

Jomei se redressa, au coté du Tohatsu qui contrairement aux idées du pugiliste, n'était pas un simple sauvage. Mais les conséquences de l'ouverture de la Troisième Porte commençaient à se faire sentir, Le barbu sentait son cœur s'emballer, peut-être devait-il finir le rouquin encore au sol. Les yeux toujours couverts par un voile blanc, il s'apprêtait à écraser le torse de Murasaki avec son pied, quand il sentit une présence derrière lui. Un nouvel opposant peut être, si c'était le cas, le combat allait-être rapide, car Jomei ne pouvait pas rester dans cet état encore longtemps.

HRP:

(#) Sujet: Re: Une rencontre fortuite [PV Oterashi Yanosa] Mer 6 Jan 2016 - 3:06

La joute s'emballa à vitesse grand V, comme il était de coutume que cela arrive lorsqu'il était question de guerriers doués de leurs poings et disposant de telles ressources. Pris par son orgueil, Jomei ne put qu'amortir modérément l'assaut du kusajin, encaissant la frappe comme un vrai combattant mais l'encaissant malgré tout. Murasaki... il avait toujours été un disciple à la fois très introverti et en dessous de la moyenne, mais toujours en gardant ses émotions sous contrôle au combat. Il avait été parmi les premiers à comprendre et embrasser la voie qu'avait apporté avec lui Yanosa, tant sur le plan physique que spirituel, mais bien d'autres l'avaient depuis supplanté aussi bien en technique qu'en force brute. Mais, toujours, Murasaki avait gardé un tempérament tempéré, plus vecteur d'émotions qu'acteur, et cela lui donnait une force de résilience que le guerrier rouge avait encore un peu de mal à analyser. Ce kusajin en particulier, ainsi qu'une poignée d'autres, animaient ainsi parfois ses réflexions sur ce qu'il avait apporté dans ce pays et la façon dont ses principes, devenus les leurs, pourraient potentiellement muter et tendre vers quelque chose... de différent, en bien ou en mal.

Aussi, pendant que Yanosa observait les postures et énergies de chacun, il ne se faisait aucune illusion sur le futur vainqueur de cette rixe organisée. Jomei, enfin, fut contraint à sortir les crocs, et prit rapidement l'ascendant technique sur Murasaki d'un coup de poing net et précis. Dans l'assemblée, tout le monde savait à présent comment cela allait finir pour le jeune kusajin, et pour autant personne ne s'émeut plus que cela, observant juste les gestes et la rythmique de l'affrontement, qui se termina par un nouveau genou enfoncé dans le poitrail pour Murasaki. Du moins, c'est ainsi qu'il était sensé se terminer... Mais Jomei, dans sa fureur, semblait ne pas avoir tout à fait fini la joute dans son esprit. Cette colère... en tout point l'anti-thèse de Murasaki. Sa jambe se leva au dessus de ce dernier, prête à frapper, l'intention de tuer clairement affichée dans l'énergie déployée. Un malentendu devait apparemment être dissipé, et il était grand temps pour le guerrier rouge de se montrer.

Son camouflage s'éteignit alors en douceur tandis qu'il se positionnait rapidement sur le flanc de Jomei, dans son angle mort. Le plat du pied du jashiniste vint alors frapper sèchement et précisément la rotule par le côté, imprimant une force qui ne visait pas à détruire, mais plutôt à expulser. Son autre jambe encore en l'air, le soldat enragé fut alors rappelé au sol par la toute puissante gravité, et Yanosa se hâta d'accompagner son geste par des paroles.

« La vie d'Hommes de cette qualité est bien trop précieuse pour être gaspillée de la sorte. Que tu sois encore marqué par ta colère je peux le concevoir... mais ne laisse pas ton jugement s'altérer au point de disparaître. »

Murasaki, endolori par l'usage des Portes et blessé dans sa chair par la dernière attaque de Jomei, ne pouvait décemment se relever seul et ce sont deux de ses compatriotes qui vinrent l'aider à se relever. Pourtant, sur son faciès ne se lisait aucun désarroi, aucune peine ni aucun regret. Murasaki lui-même, semblait-il, avait anticipé sa défaite, et venait de l'engranger comme autant d'expérience. Plus que nul autre ici présent, il comprenait l'intérêt de la douleur, de la souffrance, et louait le sens qui lui était donné entre ses murs. Son thorax enfoncé, il était bon pour plusieurs jours de convalescence aux mains des chamanes, mais dans son regard se lisait l'acceptation. La main du guerrier rouge se posa furtivement sur son épaule avant qu'il ne soit emmené, avant que Yanosa se reporte son attention sur Jomei, l'invitant à le suivre vers la ziggourat donnant sur l'extérieur.

« Tu as ta force et ton talent pour toi c'est une certitude, malgré ce que j'ai pu dire tout à l'heure. Jusqu'à combien de verrous es-tu parvenu à aller ?

Je ne peux en tout cas m'empêcher de me demander si tu ne cherchais pas, au fond, autre chose que la seule certitude que justice avait été faite à ton clan, en venant ici. Le sujet est sensible pour toi, je le conçois, et tes émotions sont authentiques, mais... y a-t-il autre chose ? Tu ne te plaisais pas à la capitale, peut-être, ou les affectations que l'on t'y présentait te donnaient-elles l'impression de pédaler dans le vide ? Je ne prétends pas te connaître, Jomei, mais j'ai assez fréquenté le Monde pour savoir qu'une rage comme la tienne laisse un grand vide, quand son moteur est éteint... Alors ? »

Dernière édition par Jomei le Jeu 14 Jan 2016 - 16:23, édité 1 fois

Le pugiliste sentait un homme derrière lui alors que ses muscles commençaient à frémir, devenant douloureux, son coeur continuait de battre de plus en plus vite, c'était les conséquences de l'ouverture de Seimon, le souffle court, un coup de pied préçis et puissant fit plier le genou du pugiliste, prêt à écraser son pied sur le torse du Tohatsu encore à terre. Jomei se retrouva alors un genou dans le sable, ses yeux récupérant leur couleur bleue ciel, sa peau aussi retrouvant son teint naturel.

Le barbu tourna la tête pour voir le guerrier rouge, qui venait apparaître derrière lui, l'empêchant de tuer Murasaki qui d'après lui ne méritait pas la mort à l'issu de son combat, visiblement la vie des kusajins étaient importantes pour le Seigneur du pays, un fait qui n'échappa pas à l'ancien moine. Jomei se releva, sentant tout les muscles de son corps tiraillés par l'effort surhumain qu'ils venaient de produire quelques minutes plus tôt, mais il était habitué à ce genre de sensations. Avec une légère grimace il se redressa, pour suivre Yanosa qui l'invitait à marcher hors du hall.

Pendant qu'il marchait dans le sillage de l'Onshi, les spectateurs s'inclinaient à son passage, pour saluer leur seigneur et remercier l'Heishi pour le spectacle qu'il venait d'offrir, un homme s'approcha alors pour rendre au barbu ses protections rouge qu'il avait laissé derrière lui. Les kusajins ne lui semblaient pas hostiles, ils avaient même apprécié le combat. Malgré les battements de son cœur qui résonnaient dans son crâne, Jomei écoutait les paroles du Guerrier Rouge, ce dernier l'avait cerné plutôt facilement à en juger par ses mots.

» J'ai appris à ouvrir la troisième porte sous l'enseignement de mon père adoptif, lorsque les miens ont étés massacrés, j'ai arrêté de m'exercer au Hachimon, même si je pense être capable d'ouvrir les suivantes, je n'ai jamais eu besoin d'essayer.

Le souffle saccadé, le pugiliste prit quelques secondes pour réfléchir aux réponses qu'il allait donner aux dernières questions du guerrier rouge,

» Lors de la disparition des miens, j'ai rejoins l'Empire car c'est le dernier conseil que m'a donné mon père, à l'époque j'étais fidèle à ses préceptes, je lui ai donc obéi. Mais au fil du temps, je me suis éloigné de la voie qu'il m'avait tracé, vivant dans le péché et les ténèbres. Je ne suis pas un soldat de l'Empire, je ne me considère pas vraiment comme tel, je suis avant tout un guerrier de Kusa, et seul ce pays est important pour moi, même si plus rien ne m'y rattache à part des souvenirs. Mais j'ai prêté allégeance au Shukai... Une erreur... J'ai l'impression d'être un chien obéissant aux ordres d'un maître qui ne me connait même pas et ne reconnait pas ma valeur. Mais c'est surement ça la vie d'un soldat non ?

Est-ce que l'ancien moine se sentait redevable envers l'Empire, certainement pas, après toutes les missions qu'il avait accompli pour eux, sa devrait être l'inverse.

» Je ne saurais pas dire si la vengeance est la seule raison de mon retour, peut-être qu'inconsciemment je cherche une nouvelle voie à suivre..

(#) Sujet: Re: Une rencontre fortuite [PV Oterashi Yanosa] Jeu 7 Jan 2016 - 3:06

« Hm, je vois, d'où cet appel au défi que j'ai entendu dans ta voix lorsque tu me cherchais du regard... »

Sans vraiment le regarder, Yanosa écouta attentivement les réponses du Kihoe en passant ses mains dans le dos, attentif à la moindre variation de ton et perméable à toute émotion qui pourrait transparaître dans la façon de parler de Jomei. Sa fureur semblait aller en s'amenuisant, et l'écoute et le défouloir que lui avait servi le guerrier rouge sur un plateau n'y était certainement pas pour rien. Comme il l'avait anticipé, après avoir pu déverser sa sourde frustration, le pugiliste allait naturellement suivre un chemin qui le mènerait, en l'état, à un grand vide. Une vacuité de sens que le jashiniste se hâta de faire sien, comme pour prévoir ce qu'il pourrait instiller à sa place sans le laisser paraître. Et Jomei n'allait pas tarder à lui apporter ce dont il avait besoin pour faciliter les choses. En effet, ce dernier était tout sauf un fervent supporter de l'Empire et celui-ci ne lui inspirait vraisemblablement aucune envolée patriotique ni aucun souffle communautaire auquel il aurait pu se rattacher. D'abord guidé vers l'Alliance par son défunt père, il ne se reconnaissait pas dans ce nouvel Empire dans lequel il se considérait être ni plus ni moins qu'un chien obéissant aux ordres. Ses sentiments envers Kusa, en revanche, étaient tout autre : un sentiment de rattachement, d'ancrage... Voilà ce que pouvait ressentir Yanosa lorsque le pugiliste parlait de sa mère patrie.

Mais aussi simple et efficace que la manœuvre pouvait lui sembler, était-il vraiment judicieux pour le guerrier rouge de jouer cette carte afin de pouvoir convaincre définitivement Jomei du bien fondé de ce qui était à l’œuvre ici ? Car le Kusa d'aujourd'hui, à dire vrai, n'était pas exactement identique à celui d'hier, loin de là...

« Un carcan... tant pour ton corps que ton esprit, apparemment. C'est donc tout ce qu'est l'Empire pour toi... ? Bien, au moins tu n'as pas ta langue dans ta poche. Nombreux sont ceux, comme toi, à ne pas se sentir à leur place en son sein. C'est compréhensible... mais pour autant il faut savoir observer au delà de la cime des arbres pour voir l'intérêt de notre formation. L'uniformité, à un certain degré, est une bénédiction, un objectif que de nombreux leaders souvent charismatiques ont voulu porter à son terme pour apporter de l'ordre et une paix consensuelle au tout à chacun. Kakeshuou Samui est l'un de ces leaders et... si sa position est discutable et discutée, il n'en reste pas moins assez intelligent pour déléguer la gouvernance de ses territoires à des hommes capables et surtout... ancrés dans la réalité. »

Yanosa marqua une pause, se retournant cette fois directement vers Jomei afin que les deux hommes puissent être face à face et se voir les yeux dans les yeux.

« Pour autant... il faut savoir observer encore plus loin que cela, si l'on veut vraiment réussir. Le peuple de Kusa l'a bien compris, depuis mon arrivée, du moins dans sa grande majorité. Chacun d'entre eux, dit-il en désignant du menton les kusajins affairés à l'extérieur, est unique et indispensable. Pourtant... tous, ici et ailleurs dans le pays, tous partagent désormais une même faculté, celle-là même qui t'as été transmise par ton père.... et qui permet à l'Homme d'atteindre son véritable potentiel. Tous ont appris à comprendre mes principes, quand je suis arrivé... et tous ont vu en quoi ces principes les aideraient non seulement eux, mais aussi tous leurs voisins proches comme lointains, des plaines ensablées de Kaze aux steppes enneigées de Yuki. Kusa a changé, Jomei, et s'est transformée en berceau d'une nouvelle souche d'humanité plus capable et sage qu'aucun autre peuple avant lui.

Veux-tu apporter ta pierre à cet édifice ? Il n'y a aucune allégeance à prêter... seulement des principes à respecter, et à faire vivre où que tu te rendes. Qu'en dis-tu ? »

Dernière édition par Jomei le Jeu 14 Jan 2016 - 16:22, édité 1 fois

Le barbu continuait d'avancer aux cotés du guerrier rouge, bien qu'il ignorait la destination de cette marche. Le visage fermé, il écoutait les réponses de Yanosa d'une oreille attentive tout en observant les kusajins qui s'activaient à commercer et partager à l'intérieur du forum que les deux hommes traversait, l'Onshi semblait avoir beaucoup œuvré pour le pays du Pays de l'Herbe, et Jomei ne pouvait que lui en être reconnaissant, le guerrier rouge s'immobilisa pour fixer l'ancien moine directement dans les yeux. Une attitude qu’encourageait le soldat de l'Empire, trop de gens qu'il avait rencontré étaient incapables de tenir une réelle discussion d'homme à homme.

» Est-ce du travail que vous me proposez ?, demanda-t-il d'une voix rauque, plongeant ses yeux bleus dans ceux de son interlocuteur.

» Je ne doute pas de l'utilité ni de l'importance de la coalition qu'a instauré Kakeshuou et je peux voir les répercussions positives qu'elle a eut sur notre pays et j'en suis heureux. J'ai simplement du mal à me reconnaître dans sa légitimité. Tout comme je vous suis reconnaissant de la bonne évolution de Kusa sous votre autorité.

Jomei ne pouvait pas s'empêchait de penser aux motivations de l'Onshi, en quoi aurait-il besoin d'un homme brisé comme lui. Il lui paraissait étonnant de savoir que les peuples de ce pays s'était soumis à son autorité, eux qui ne respectaient rien à l'époque où l'ancien moine vivait encore dans ces jungles.

» Malheureusement je ne suis pas au courant des événements qui vous on conduit à la place que vous occupez actuellement. J'ai, comment dire, toujours vécu replié sur moi même après avoir quitté le pays. Mais vous dites que vous avez enseigné aux membres de ce pays l'art d'utiliser les Portes Célestes, jusqu'où êtes vous capable d'en déverrouiller le pouvoir ?

Le pugiliste était curieux de connaître les capacités de son interlocuteur, dans ses souvenirs, son défunt père était capable d'ouvrir la Porte Ultime qui lui coûterait la vie, mais Jomei n'avait pu suivre son enseignement jusqu'à un tel niveau. La chance d'y arriver venait d’apparaître en même temps que Yanosa. Après tout sa réputation de combattant n'était plus à faire, son corps marqué par des années de combat et d'entrainement probablement, ce jeune homme devait être beaucoup plus fort que l'Heishi, ce qu'il acceptait sans problèmes, mais malgré son âge, Jomei se sentait capable de reprendre l'entrainement sérieusement et de le rattraper en quelques années si il le fallait.

» Mais avant que vous répondiez, oui, je veux participer à l'amélioration de mon pays.

Jomei acceptait de suivre le Seigneur de son pays natal. Restait à savoir jusqu'où cet engagement allait le mener.

(#) Sujet: Re: Une rencontre fortuite [PV Oterashi Yanosa] Ven 8 Jan 2016 - 3:38

« Du travail ? Haha, nous ne sommes pas à l'usine Jomei. Si c'est de l'argent que tu cherches, tu le trouveras au bout de chacune des missions que tu rempliras pour la capitale et, certainement, pour les autres Seigneurs. Mais pas ici. »

Yanosa se détourna un moment interpellé par une brève impulsion de chakra qui venait d'atteindre son parchemin de communication. Il le sortit alors de son ceinturon, lisant dans la foulée ce qui y était écrit tout en prêtant une oreille attentive à ce que disait le Kihoe, sur le côté. Son attention faillit toutefois être prise en défaut lorsqu'il prit connaissance de l'information principale transmise par Yuki Samui, intendante du Shozaichi en l'absence du Kamui. La capitale venait d'être ravagée, une fois encore, par l’œuvre d'un assaillant isolé qui s'était donné la mort et avait emporté avec lui des centaines de civils. Un terroriste, ni plus ni moins, apparemment originaire de Kumo. Ou, c'était peut-être ce que le fourbe avait voulu laisser croire avant de partir vers l'au-delà, qui pouvait savoir, à l'heure qu'il était... Le guerrier rouge, que l'on aurait pu croire imperméable et insensible au sort de ces centaines de civils, fulminait en réalité intérieurement, ne pouvant que constater sur le papier le gâchis engendré, une fois encore et à n'en pas douter, par des rivalités et des enjeux politico-économiques qui étaient aussi stupides qu'inutiles. Oh, bien sûr, sans doute dans le lot y avait-il de nombreux citoyens complètement et définitivement incapables de trouver la voie, même si on leur la présentait sur un plateau, et ces pertes-là étaient totalement négligeables, de même que celles représentées par les soldats aveuglés par un devoir qu'ils pensaient dû au Kamui, leur Empereur. Mais, parmi ces 322 morts, les chances que des individus de valeur aient péri étaient extrêmement grandes. Et c'était une chose qui pouvait mettre le jashiniste en rogne.

« Excuse-moi Jomei, je t'ai écouté sois-en sûr, mais je viens de recevoir une missive pour le moins.. frappante. Le Shozaichi vient d'être attaqué. Il y a des centaines de victimes et le meurtrier s'est donné la mort après son œuvre.

Quel que soit le sentiment de légitimité que toi ou d'autres éprouvent ou non envers l'Empire, cet événement ne fait que prouver à qui veut l'entendre que oui, notre formation est destinée à apporter quelque chose de bon. Quelque chose que certaines personnes, voire certaines nations entières, ne souhaitent pas laisser s'épanouir par simple peur de l'inconnu, ou simplement car elles sont trop attachées à leur main mise sur la guerre, le commerce, et d'autres futilités matérialistes. Quiconque est derrière cette attaque craint l'Empire et ce qu'il représente, sans pour autant avoir le cran de l'afficher au grand jour. Les pleutres et les terroristes, voilà deux espèces qu'il serait bien de mettre au bord de l'extinction... »

Yanosa se redonna une prestance en se redressant et en inspirant profondément, affichant un air serré mais contrôlé en revenant se placer près de Jomei.

« J'apprécie que tu reviennes pour contribuer à l'équilibre de ta mère patrie. Ton appui comme celui de bien d'autres sera important. Nous essayons... sans trop le laisser paraître, de développer une totale indépendance en termes de ressources et de main d’œuvre. Pour ce second point, le problème est réglé depuis longtemps avec la vulgarisation de l'utilisation des Portes Célestes, que j'ai introduit depuis mon arrivée, mais il reste quelques secteurs moins autonomes...

Pour la petite histoire, si à peu près chaque habitant du pays peut désormais utiliser le pouvoir du Hachimon, c'est grâce à ceci, dit-il en relevant sa main droite, dont l'extrémité des doigts étaient chargés de chakra. Un sceau, de ma conception, qui force le déverrouillage des Portes à différents niveaux. L’acclimatation à été plus rude pour certains que pour d'autres... mais le résultat est là. La société la plus robuste que le monde ait jamais connu, guidée par des préceptes et des valeurs qui, j'aime à le penser, sont les plus justes et naturels qui soient. Je n'ai personnellement plus de réelle limite sur le sujet du Hachimon, mais j'espère n'avoir à exprimer cette absence de limite que le plus tard possible... »

Une façon détournée de dire qu'il ne voulait pas brûler pour des peccadilles sa carte ultime, son joker, en ouvrant pour la première et dernière fois la Porte de la Mort. Mais, et cela Yanosa se garda bien de le dire ce jour-là à Jomei, il y avait fort à parier qu'il ne soit pas soumis au trépas imposé à ceux qui d'ordinaire font le sacrifice ultime en ouvrant la huitième porte. Il ne pouvait en être sûr, car il n'avait jamais tenté l'expérience, une part infinitésimale de lui ayant peur de découvrir qu'il s'était trompé, mais Jashin avait déjà tant fait pour lui en le gardant en vie contre vents et marées qu'il eut été presque indécent de le laisser mourir en exprimant le plein potentiel de l'Homme... C'était du moins ce qu'il se disait, en son for intérieur.

« Notre mouvement est en tout cas amené à s'étendre par delà ces maigres frontières dénuées de sens, Jomei. Et il se pourrait que je puisse mettre ta présence à profit, si tu es prêt à faire ce qu'il faut. »

Dernière édition par Jomei le Jeu 14 Jan 2016 - 16:22, édité 2 fois

Jomei accueillit la nouvelle de l'attaque du Shozaichi avec un froncement des sourcils. Les mots du guerrier rouge restaient gravés dans sa mémoire, un meurtrier, la capitale de l'Empire attaquée par un seul homme ? Voila un fait intriguant, qui aurait pu susciter le départ de Yanosa, mais il resta en compagnie de l'ancien moine, continuant à répondre à ses questions.

En écoutant les explications de l'Onshi, Jomei pu comprendre comment Kusa s'était plié sous ses ordres, il leur avait offert le pouvoir du Hachimon. Formant donc le peuple possédant les plus puissantes capacités physiques. Mais le Kihoe n'était pas très content d'apprendre cette pratique. Pour lui, la maîtrise des Portes devait être une récompense à un entrainement sans relâche et une détermination sans failles.

Et comme s'y attendait l'Heishi, Yanosa était capable d'ouvrir toutes les portes, une preuve de sa force, il devait être le combattant le plus puissant qu'il ai rencontré dans sa vie, excepté son père adoptif peut-être, mais contrairement à ce dernier, Yanosa était en vie.

Le Seigneur du pays de l'Herbe essayait donc de rendre ses terres indépendantes, un projet ambitieux que Jomei ne pouvait qu'encourager, mais quelques questions subsistaient dans son esprit, bien qu'il avait l'intention de se ranger du coté du guerrier rouge.

» Est-ce que le Kamui est courant de ce mouvement, accepte-t-il qu'un de ses seigneurs confère un tel pouvoir à son peuple, qui pourrait devenir alors un menace pour l'Empire ?
Et concernant l'utilisation de ce sceau, n'est-ce pas risquer de donner un tel pouvoir à des personnes dont la fidélité n'est pas à toutes épreuves ? J'ai longtemps fréquenté ce pays, j'ai du combattre les Tohatsu et autres clans sauvages qui peuplent les jungles du pays, je n'ai toujours vu que des sauvages. Peut-être que vos actes ont fait évoluer certains d'entre eux, mais croyez moi, certains seront toujours prêt à vous poignarder dans le dos.

Jomei marqua une pause, il savait que des telles paroles pouvaient paraître insultantes pour la personne qui dirige les personnes que dénigre le soldat de l'Empire, mais il préférait être franc.

» Mais sachez que je ne suis pas comme ces personnes, je veux soutenir mon pays, et si cela veut dire vous soutenir vous, alors je serais le premier à me sacrifier pour votre cause., annonça Jomei, inclinant légèrement la tête et posant un poing sur son torse.

Peut-être que l'ancien moine, jusqu’à présent en perdition, venait de trouver une nouvelle voie à suivre.

Sans le laisser paraître, Yanosa réfléchissait et réfléchissait encore aux tenants et aboutissants qui avaient du mener au désastre dépeint par Yuki et Michiki dans leur correspondance, à laquelle il restait libre de participer sans pour autant le faire. Une attaque aussi démesurée, un bilan aussi lourd, tout cela des mains d'un homme -ou d'une femme- qui n'avait pas estimé sa propre vie assez importante pour prendre le risque d'être pris vivant, et avait donc opté pour la solution la plus radicale, et aussi la plus lâche et ridicule... Ce genre de profil, extrémiste entre tous et bien plus que Yanosa ne le serait jamais, quoi que pouvaient penser ses détracteurs historiques comme Zennosuke ou Yuki elle-même, était plutôt rare par les temps qui couraient. Les rancunes et les querelles étaient évidemment toujours aussi vives et autant d'actualité, mais un tel ressentiment, chez un être doté d'un tel pouvoir... ça ne courrait pas les rues. Aussi, puisqu'il ne pouvait se permettre en personne d'aller de tremper dans les affaires de la capitale, qui devait certainement être en ébullition à l'heure qu'il était, le guerrier rouge eut une idée.

« Le Kamui... tient pour acquis que tout ce qui ne tue pas l'Empire le rend plus fort, et il a en grande partie raison. Il n'est pas exempt de... défauts, dit-il en repensant avec douceur au démon qui habitait le cœur du Samui, mais il possède une vision d'ensemble qui est à ma connaissance inégalée sur le plan mondial à ce jour. Cela lui donne un avantage... mais en fait également une cible de choix. Entend-moi bien, Jomei, nous ne nous destinons pas à renverser le Kamui ou à nous rebeller activement contre l'Empire, non, rien de tout ça. En revanche, aucun d'entre nous ici ne laissera « l'appartenance » de Kusa à l'Empire empêcher le pays de s'agrandir, tant dans le fond que dans la forme. Les frontières ne voudront bientôt plus rien dire.

Quant aux habitants de Kusa, tu as tes doutes et je les comprends. Ils sont à vrai dire basé sur une part de réalité : tous n'ont pas embrassé la voie que je suis venu offrir, et il est régulièrement question à travers le pays de troubles mineurs causés par ces... dissidents, faute d'autre nom pour ces personnes. Pour la plupart, ils aiment à clamer un peu partout que leurs confrères et consœurs se fourvoient et font confiance à un « dément mégalomaniaque qui vous enverra à la ruine », je cite. Certains vont cependant plus loin et... tentent de couper ce qu'ils pensent être le mal à la racine, et ce bien entendu après avoir accepté à bras ouverts mon... cadeau. Mais ces personnes-là ne font jamais très long feu, je te l'assure. Leur manque de lucidité et de tempérance, qui les mènent à penser que je suis une sorte de Diable, sont les mêmes faiblesses qui les empêchent de contrôler le pouvoir que je leur ai donné. Et quand bien même certains arrivent à se débrouiller pour tenir le choc... et bien, disons que leurs confrères et consœurs se chargent à ma place de les couper dans leur élan, sans que j'ai quoi que ce soit à y dire.

Tu es nouveau ici Jomei, aussi je ne m'attends pas forcément à ce que tu comprennes, mais sache bien une chose : il n'y a pas de maître incontesté ici. Pas de chef suprême ni d'autorité supérieure. J'ai beau en porter le titre, je ne suis pas leur Seigneur : au mieux un guide, un vecteur. Le fait que je sois le point de départ de leur nouveau mode de vie et de pensée ne fait pas de moi une idole à vénérer, et je n'ai pas pour habitude de donner des ordres à proprement parler.

Aussi, tu restes libre de refuser la tâche que je vais te demander d'accomplir maintenant, si tu le souhaites, et ce en dépit de la dévotion que tu sembles vouloir mettre en avant : j'aimerais que tu retournes à la capitale, au Shozaichi. D'une part, car ta force pourra y être utile,... mais aussi, et surtout, car je voudrais que tu enquête sur l'identité du kamikaze qui est venu semer la mort dans nos rangs. J'ai le pressentiment... que ce massacre pourrait cacher quelque chose de plus large, de plus meurtrier. Apprend tout ce que tu peux, tous les détails, et reviens me trouver ici pour me rapporter ce que tu auras rassemblé. J'aurai entre temps... eu d'autres affaires à traiter. »

Le pugiliste resta stoïque, écoutant les paroles du Seigneur de Kusa. Il fut content de voir que ce dernier n'ignora pas ses remarques, mais il semblait avoir déjà les choses en mains, il devait compter de nombreux kusajins dans ses rangs, qui étaient fidèles à sa cause, et il se chargeait des rebelles, usant de méthodes que Jomei connaissait bien.

L'Heishi acquiesça d'un hochement de tête après les derniers mots de Yanosa,

» Très bien, je suis content de voir que le pays est sous la direction d'une personne aussi lucide et humble que vous. Je vais donc me prêter au jeu, si cela peut vous aider à faire grandir notre belle nation. Je vais donc rentrer au Shozaichi, et je reviendrais avec toutes les informations que je pourrais récupérer. Et concernant vos affaires en cours de traitement, je suis disposé à vous aider si vous le demandez, et cela dès que je vous aurais mon rapport.

Jomei inclina légèrement la tête, avant de reculer de quelques pas pour finalement se retourner et se diriger vers l'entrée du Forum, et gagner le chemin du retour vers la capitale de l'Empire. Il se sentait mieux qu'à son arrivée, ce combat qu'il avait livré l'avait détendu, et les paroles du guerrier rouge étaient salvatrices pour lui.

Le Kihoe prit la route pour le Shozaichi, bien décidé à remplir la tâche que lui avait assigné Yanosa, bien qu'il ne savait pas encore comment il devait s'y prendre, il n'était pas du genre minutieux, et une étude de ce genre lui demanderait de faire un effort sur ses façons de faire, mais il se sentait prêt à relever le défi.

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