Gin avait pour mission de briller et d’attirer la sympathie de chacun. Voilà l’ordre de sa famille déchue, plus qu’en colère de la perte injuste de leur doyenne. Cependant, être déchue ne signifiait pas être détruite … Mieux, ce n’était qu’un excellent moyen pour renaître plus fort et plus beau de ses cendres, surtout lorsqu’un Seigneur de Guerre tentait chaleureusement la main pour ramener et redorer l’honneur perdu.

Savait-elle danser ? Oui. Savait-elle chanter ? Oui. Savait-elle paraître stupide et adorable à la fois ? Oui. Par contre, et malheureusement, n’avoir que la quinzaine n’était guère un cadeau. Qui voudrait voter une adolescente à la chevelure argentée au corps aussi mince et plat ? Quoique, des formes commençaient – enfin – à se dessiner mais il faudrait patienter encore deux ou trois ans pour qu’elles atteignent des proportions satisfaisantes et tapant plus que la moyenne de toute femme.

Que penser la petite Gin ? Elle trouvait cette mascarade stupide et effrayante. Allait-elle faire face à ce monstrueux Empereur ? Avait-elle à côtoyer ces hommes et femmes qui avaient tué aisément des Seigneurs Féodaux, sans le moindre remord, sans le moindre scrupule ? Une pensée qui la fit frissonner.

- Et te voilà prête ! annonça sa « tendre » mère. N’hésites surtout pas à rencontrer deux ou trois personnes, à sourire, et à être agréable. N’oublie pas, les garçons aiment les filles calmes et dociles, d’esprit agile, fine et subtil. La Taille gracile. Tu nous combleras d’honneur. Et que doit-on dire ?
- Nous devons servir l’Empereur qui nous protège de nos ennemis…

Elle répéta mot par mot le mensonge qu’on lui avait appris depuis la prise de pouvoir de cet homme qu’elle n’avait encore jamais vu. Parée fièrement, elle quitta un appartement loué temporairement au Shukai et s’engouffra dans les ruelles de la Capitale, un lieu où elle n’avait jamais mis pied. Les ruelles étaient festives, et cela ne s’intensifiaient que davantage en se dirigeant tout droit vers le milieu, vers la place centrale.

- Et maintenant, que dois-je faire ? se demanda-t-elle sincèrement, lançant un regard perdu à droite et à gauche.

Il serait naïve de croire qu’une âme charitable allait l’aider. Plus important, quelqu’un avait-il une âme charitable dans tout cela ?

- Excusez-moi … où … Où s’inscrit-on pour le concours de Miss Shukai ?

Et on lui indiqua un chemin – un faux, la boisson n’aidait pas à voir claire. On lui indiqua encore un mauvais chemin et encore et encore, tournant en rond, s’éloignant et s’approchant. Elle finit par abandonner, se figeant au milieu d’une foule, en ne lançant que davantage des regards perdus. Où avait-elle donc mis pied ?!

Vêtue d’une tenue blanche argentée, elle tournoyait sur elle-même, virevoltant sa jupette. Une fleur exquise ou non, à déterminer …

Un boucan énorme. Que se passait-il ? Pourquoi tant de bruits ? Le pauvre Kaori fut extirpé de son sommeil, l'empêchant ainsi de faire sa légendaire grasse matinée. Il avait laissé sa fenêtre ouverte pour laisser rentrer l'air frais durant la nuit et voilà ce qu'il récoltait maintenant. Des villageois faisant un tapage juste en bas de chez ses parents. Sa première réaction fut de projeter un coussin contre cette pauvre fenêtre. Ce qui fut un échec total puisque la fenêtre était ouverte. Maintenant il n'avait même plus d'oreiller, il devait être aux mains d'un civil. L'enfant n'eut pas d'autres choix que de s'extirper de son lit, rampant sous sa couverture avant de finir sur le sol. Il se déplaça jusqu'à sa fenêtre pour voir ce qu'il se passait. Il put voir un nombre incalculable de villageois pavaner dans les rues, criant et buvant. Mais pourquoi ? Pourquoi donc ? Il claqua la fenêtre et partit à la salle de bain pour se passer de l'eau sur le visage. Maintenant qu'il était bien réveillé, il pouvait prendre son petit-déjeuner. D'habitude il le prenait bien plus tard, mais il n'avait pas réellement eu le choix. Il fallait voir le bon côté de la chose : puisqu'il s'était levé avant que sa mère parte travailler il pouvait avoir des pancakes, au lieu des habituels céréales qu'il prenait en étant seul.

« Kaori, mon chéri, tu vas sortir un peu aujourd'hui ? Tu as dû voir ce qu'il se passe dehors, c'est la fête au Shûkai. Cela fait un an que l'empire a été mis en place par le Kamui. Va t'amuser, ça va te faire du bien. Tu pourrais t'y faire des amis ! Et en plus, j'ai entendu dire qu'il y avait un énorme banquet... »

Ce dernier mot résonna dans l'esprit de l'enfant et même jusqu'à son estomac. Un buffet ? Il ne pouvait pas manquer cette occasion ! Peut-être n'y aura-t-il pas de bonbons, mais de la nourriture gratuite on ne peut refuser. Et sa mère marquait un point, tous les villageois y seront. Il pourrait sûrement y croiser son sensei, Hiko, ou même de nouvelles personnes. C'était le moment opportun pour se faire de nouveaux amis. C'est ce dont manquait Kaori depuis qu'il avait déménagé au Shûkai avec ses parents.
En tout cas, il comprenait mieux pourquoi il y avait tout ce raffut. Un événement comme celui-ci se devait d'être célébré. Même si Kaori n'accordait pas un grand intérêt à cet Empire, de part son jeune âge, maintenant qu'il était Heishi il avait tout de même un devoir envers lui. Il se devait donc au moins assister à cette fête et participer à ce banquet sur la place centrale. Aussitôt il eut fini son petit-déjeuner qu'il monta dans sa chambre se préparer pour sortir. Heureusement que sa mère l'avait prévenu, car sinon il aurait passé la journée à ne rien faire. Mais là, il était tout excité. Bien que cet événement lui ait gâché son sommeil, il avait émerveillé sa journée.

Propre et bien vêtu, il sortit de chez lui tout en prenant le soin d'embrasser sa mère et en lui souhaitant une bonne journée. Il ne perdit pas de temps pour traverser les rues, quitte à utiliser les toits pour se déplacer plus vite. Rapidement, il rejoignit la fameuse place centrale. Et là, ses yeux se mirent à briller. Il y avait une multitude de personnes, mais plus important : le banquet. Il se précipita dessus, filet de bave sortant de sa bouche :

« WAZZAAAA ! BOUFFE A VOLONTEEEEEEEEE ! »

Tandis que d'autres engloutissaient des litres d'alcool, il se jeta sur la nourriture. En même temps il n'avait pas l'âge requis pour boire. Mais peut-être qu'il réussira à piquer un verre à un moment où un autre. Avec toutes les personnes bourrées qu'il y aura, il y en a bien une qui oubliera son verre.

Onze heures, quartier résidentiel des Jisetsu...


Shiro, Shiro!!
Debout, espèce de feignasse, tu vas me rendre un petit service. Descend dès que t'es prêt! Tu le regretteras pas, ça m'étonne même qu'tu sois pas dehors à t'éclater. Hurlait la boulangère à ma fenêtre, celle au petit soin depuis la disparition de mes parents.


À quelle heure pouvait-elle bien me réveiller! Le sommeil c'est sacré, sans ça j'ai la tête dans les baskets, c'est rare qu'elle beugle au seuil de ma porte, elle m'a apporté beaucoup, je vais bien lui rendre ce petit service c'est tellement rare. Un saut hors du lit, c'est tellement dur quand on est réveillé brusquement, quelque-chose de tellement rare, le quartier résidentielle des Jisetsu et pourtant réputé pour être calme, eux qui passent leurs temps à bouquiner dans la bibliothèque, à approfondir les archives. Une fois sur mes pattes, hop-hop un passage dans la salle de bain pour me refaire une beauté, les yeux cils entre-collés entre-eux, les cheveux en bataille, c'était pas idéal pour sortir. Un rapide coup d'eau sur ma bouille juvénile, un coup de gel dans la chevelure, un coup de brosse à dents, plus qu'à renfiler mon habituelle pull à capuche et je serais fin prêt à sortir.

Dévalant les escaliers à toute vitesse, je l'avais déjà fait assez attendre, c'est si rare qu'elle me demande un service. Je profitais de la descente des escaliers pour bien remettre les pans de mon pantalon, de manière à être vraiment, mais vraiment présentable. Une fois en bas je me rue à la boulangerie, installé face à ma fenêtre.



Alors, qu'est-ce que je dois faire? Il est qu'onze heures, rohh... Se lever à onze heures était un sacrifice pour un gamin comme moi, tiré du lit à une heure pareille est quelque-chose d'extrèment rare. Beaucoup l'aurait envoyer dans les roses, oui-oui, dans les roses, la crise d'adolescence, alalala...

C'est aujourd'hui l'anniversaire de l'empire, ils organisent un grand buffet en centre-ville, t'apporterais mes petites créations mon garçon? Je te retrouverais là-bas, quand j'aurais fini les commandes exceptionnelles.

Comme sur des roulettes, vrouuum! Ça sera fait... KAGE BUNSHINNNNNNNNNNN!!!


Comme si j'allais faire le trajet seul, j'ai pas beaucoup d'amis! Excepté mes clones avec qui je partage une relation particulière... bah quoi? On peut même plus être ami avec ses clones, non mais oh. C'est un clone qui apparut avec les compositions des signes incantatoires, difforme, un nez beaucoup trop gros, un bidon surdimensionné, des boutons d'acnés et d'autres détails qui font qu'il n'a que les vêtements, un peu de l'apparence, et la voix de copié sur moi... ça a ses avantages d'être un cancre à l'école, les filles me trouveront beau-goss à côté de cette énergumène.

De toit-en-toit, c'est non sans difficulté qu'on rejoignait le centre-ville, l'idée de nous goinfrer et rencontrer les filles de notre âge m'avait rebooster à bloc, bien loin du réveil brusque.


Tu penses qu'on va faire des bisous à des filles, Shiro numéro deux?
Oua..ouais! Ouais... crois-moi, on est trop beau! Nous, les Shiro.
T'es déjà à bout de souffle, mon pauvre.

Nous y voilà, debout sur l'un des toits qui donnait sur la place central, nombreux citoyens de la capital festoyait déjà dans la joie et la bonne humeur, mais surtout dans l'alcool et la nourriture grasse. Alcool... alcool. Je suis un génie!


Shiro numéro deux, va poser ces confiseries et essaye de me trouver un gobelet vide!


Profitant que mon sbire du jour soit partit effectuer les tâches que je lui confiais, je m'assis en tailleur, et composa des nouveaux mudras, tout sourire, l'idée qui m'avait traversait l'esprit m'enchantait au plus au point! J'allais enfin goûter la boisson des grands, je suis un génie... oh-yeah, un génie. Ce n'est qu'une fois au retour de mon clone, que je fus apparaître une brèche temporelle, l'une des techniques secrète du clan Jisetsu. Je disposa le portail au dessus de mon verre, qui fera office de point d'arrivée, avant d'observer la foule en délire, là où l'alcool coulait à flot. Une fois avoir trouvé la cible idéal, je créa un portail au dessus de son verre, et au moment qu'il voulu ingurgiter une gorgée, la totalité de sa boisson passa à travers du portail pour remplir mon verre.


Moi aussi, moi aussi. Je veux être un grand! Marmonna le clone.


Je ne serais identifier à l'odeur l'alcool, ce n'est que ma première-fois. Hésitant, oui! J'hésitais à l'idée de boire la boisson interdite aux enfants, mais ça me fera un récit à narrer aux filles, pour qu'elles soient toute amoureuse de moi. Quel génie je suis... quand faut y aller, faut y aller! La première gorgée me coupa net... burkkkkkk, c'est amer, c'est pas bon! Mais, encore, je veux être un grand moi aussi. Une... deux.. burk.... trois! Quatre. Le contenu du verre descendait à vue d'oeil, jusqu'à laisser un fond qu'il ne trouva pas la force de finir...


Burk, c'est pas bon.. On va rencontrer des filles, Shiro numéro deux?

Elle s’était faite belle toute la matinée pour cette fameuse fête, et par conséquent, elle prenait garde de ne pas se salir. Malheureusement, si elle faisait attention, ce n’était guère le cas des personnes autour d’elle. Soudainement quelqu’un la surprit par derrière, en se jetant sur son dos … et en l’écrasant de tout son poids. Non, la petite dame ne pouvait pas supporter quiconque car jamais son corps n’avait été sujette au moindre effort. Son rôle avait toujours été de plaire et de susciter de l’affection auprès d’autrui, et non autre chose. Les jambes froissées, les collants troués et en sang et le visage rouge de colère … voilà comment la petite Gin finit par se relever.

- IDIOT ! TU AS TOUT DETRUIT ! finit-elle par hurler, au bord des larmes. Je devais être une Miss Shukai, tout est fichu maintenant !

Et elle renfloua les larmes, et lança un regard désolé à l’égard du jeune homme. Il n’avait pas mauvaise intention, et jamais la petite Argentée n’aurait réagi ainsi. Cependant, les derniers événements avaient bouleversés son monde si bien établis, et tous ses codes. Du jour au lendemain, elle n’était plus la petite fille de la Daimio vivante mais de la Daimio défunte, et elle n’était plus l’insouciante Gin attendant un mari mais le second du Seigneur de Guerre de Yuki no Kuni, Samui Yuki.

- Désolé Hiko … Je … J’ai trop réagi. Ce n’est pas ta faute. C’était à moi d’être plus solide.

Elle se tut un peu, regardant tristement son état. Non, elle ne gagnera nullement le concours de Miss Shukai mais peut-être était-ce mieux ainsi ?

- Comment vas-tu ? demanda-t-elle avec un sourire timide. Tu t’amuses ? Je ne sais pas quoi faire personnellement …

Elle se tut à nouveau, lançant un regard étrange autour d’elle. Un garçon et son jumeau n’était guère loin, et un autre à l’accoutrement étrange attirait tout autant le regard. Son regard si triste s’émerveilla devant ce spectacle mais malgré tout … cette lueur sombre restait au fond de ses pupilles.

- T’amuses-tu ?

On fêtait l’Empire. On fêtait la mort de sa grand-mère. A bien réfléchir, elle haïssait le Shukai. Pourquoi donc être la représentante de la beauté de cette bande de traître ? Un long soupir s’extirpa de ses lèvres, et elle lança encore un regard désolé.

- J’ai … je ne suis pas marrante , je sais.

Que dire d’autre ?

Au loin , elle entendit une annonce.

- LE CONCOURS DE MISS SHUKAI VA COMMENCER ! VENEZ VENEZ !

Elle lança un regard à Hiko. Que faire? Allez tenter la chance ou flâner ailleurs?

Un paradis sur terre. Kaori se serait cru dans un rêve. Il y avait des plats à profusions, l'enfant ne pouvait pas se stopper des le engloutir. Ils étaient si succulents, ils sentaient si bon. Comment pouvait-on se retenir ? Ce n'était tout simplement pas possible pour lui, et il se laissait succomber à la gloutonnerie. La plupart des gens autour de lui le regarder avec des yeux tout ronds. Ils se demandaient tous comment une si petite chose pouvait avaler autant de nourriture. Serait-il un monstre ? Ou son ventre un trou noir ? Pire encore, pour ceux ayant connaissance de son pouvoir ils, pouvaient se demander s'il ne s'était pas greffé un second estomac pour pouvoir consommer plus d'aliments. L'enfant lui-même ne savait pas comment il faisait, mais tant que son ventre n'était pas plein, il ne s'arrêtera pas. Il y avait tellement de mets auxquels il n'avait pas encore goûté. Il devait tous les tester ! Et justement, un garçon et ce qui ressemblait à son jumeau apportèrent de nouveaux mets. Quand Kaori croyait approcher de la fin, un nouvel arrivage pointait le bout de son nez. Mais cela n'allait pas le décourager, au contraire. Il comptait bien tout manger ! Quitte à se battre pour obtenir ce qu'il voulait, puisque d'autres personnes rôdaient autour de ces bons petits plats. Entre deux bouchées, il lâcha quelques grognements pour faire fuir les plus peureux.
Après plusieurs minutes, il commençait à se sentir ballonné. Son ventre avait pris du volume, il ne pouvait plus rien avaler cette fois. Mais il était fier de lui, il avait tout goûter ! Absolument tous les plats de tous les stands, quitte à parfois ne pas les finir. Maintenant, il lui fallait à boire pour faire passer tout cela, et c'est à ce moment là qu'il entendit une voix familière. Il se retourna pour voir son sensei en train d'écraser de son poids une jeune fille. Celle-ci sembla énervée, en même temps Hiko lui avait détruit son accoutrement. La pauvre ! Kaori savait ce qu'il lui restait à faire à présent...D'un pas léger, il se faufila dans leurs dos et sauta sur son maître de la même manière qu'il l'avait fait.

« Yosh Hikoooooo ! C'est pas bien d'embêter les filles va ! » puis, affichant un sourire de séducteur il se tourna vers la demoiselle. « Hey, moi c'est Kaori. On s'est jamais croisé je crois. »

Notons que le poids de Kaori avait augmenté avec tout ce qu'il avait consommé avant. Il se demandait si son sensei allait pouvoir tenir et ne pas s'effondrer comme la fille auparavant. Il ne fallait pas oublier qu'il était Taichou, mais après tout avec l'effet de surprise cela pouvait très bien arriver. Au moins, l'Ishii aura vengé la jeune demoiselle. Il avait d'ailleurs hâte de connaître son nom, elle était plutôt jolie. Ses cheveux gris étaient intriguant, une couleur si particulière. Mais après tout, c'était monnaie courante dans ce monde. Il suffisait de regarder ces deux-là. Hiko avait les cheveux blancs quant à Kaori, ils étaient rouges. Et en y regardant de plus près dans toute cette foule, il y avait des couleurs aussi extravagantes les unes que les autres. Teintures ou naturelles ? Allez savoir. Ce n'était pas réellement important après tout.

Une annonce retentit sur la place. Le concours de Miss Shûkai allait commencer ce qui signifiait que toutes celles souhaitant participer devant s'y diriger. Au vu de la tête de la jeune inconnue, elle souhaitait y prendre part. Mais avec ce qu'il s'était passé juste avant, elle devait être découragée.

« Hum, on y va ? Ils ne vont pas te juger sur tes habits, et puis ça te donne un style ! J'suis sûr que tu peux gagner. » et puis lui vint un éclair de génie, ou pas... « Hiko j'te parie que si j'y participe, on remarquera pas que je suis un garçon ! Aller venez, on s'y présente tous. »

Souvent, on l'avait pris pour une fille à cause de ses traits fins, et ses cheveux mi-longs. En plus aujourd'hui, il n'avait pas utilisé de gel, ils étaient totalement lâchés et ondulés. Avec les vêtements adéquats et en retirant certains attirails, il pouvait aisément entrer dans la compétition. Pour Hiko c'était un peu plus compliqué, mais il devait bien avoir les ressources nécessaires pour relever le défi que Kaori lui avait proposé. Cette fête allait devenir vraiment intéressante.

Citation :

Épreuve numéro 1: Défiler sur le podium avec une tenue de votre choix
Épreuve numéro 2: Les prétendantes au concours doivent ouvrir le bal avec leur partenaire.

Les sensations nouvelles que j'attendais ne sont au rendez-vous, excepté un goût désagréable dans la gorge. Qu'est-ce qu'ils trouvent de bons là-dedans, les grands? On va faire la fête, mon clone aussi moche que Yuki, oui elle est plutôt jolie, mais elle m'a vaincue, presque humilié, donc j'ai le droit de me moquer d'elle dans son dos? Je suis qu'un enfant, pis, elle le saura jamais... du moins, j'espère. Si elle l'apprenait elle me botterait l'cul, elle et ses oursons dégénérés.

C'est au moment de me remettre debout, que je sens enfin l'effet de la boisson des grands, un puissant vertige prend le dessus, et je manque de chuter, heureusement que mon clône garde un oeil sur moi, il m'a sauvé la mise. Bon, c'est pas tout, mais j'entend d'ici que le concours de miss Shukaï va débuter. C'est suuuper trop cool de la mort qui tue, y aura que des filles, et je pourrais consoler les perdantes, génie que je suis.


Hiiiiips... Tu viens, Shiro-obèse-au-long-nez numéro 1?


Un pied devant l'autre, doucement, tout doucement, je rejoignais l'extrémité du toit, où j'étais face à tout ce monde, festoyant dans la joie et la bonne humeur. Je pris mon envol, hurlant comme à mon habitude, pour atterrir sur une table, fessant malencontreusement quelques plâts au passage.


C'est la fêteuuuuuuuuuuh!
Oh, espèce de gamin! Les plâts.
Avorton, tu ne perds rien pour attendre...
Reviens par ici!


Les fêtards m'hurlaient dessus, mais que faire, j'étais déjà loin, tout semblait plus rapide, et bien plus amusant, je ne pouvais m'empêcher de rire. Les effets de la boisson des grands commencent à faire effet. Je me frayais un chemin en m'encastrant contre tout le monde, jusqu'à la scène ou aller se dérouler l concours de miss Shukaï. Des jeunes femmes attendaient déjà le début du show, tous aussi belle les une que les autres. C'est le paradis! Tout les beaux minois de la capitale s'étaient attroupés pour remporter l'écharpe "Miss Shukaï". Face à se trouvait une jeune femme, mais bien plus âge que moi, à la chevelure violette, ça c'était l'effet de la boisson des grands, sûr-et-certain. Elle scrutait les environs, attendant sans-doute quelqu'un, je m'approcha à pas de loup, et lui tira sur les doigts pour lui attirer son attention. Les joues rougies par l'alcool, ainsi qu'une haleine pas encore si désagréable que ça, il est facilement devinable que je ne suis pas en pleine possession de mes moyens.


Hiiiiips... T'es vraiment troooop be... hiiiiips, belle-euh.


Allait-elle me remarquer? Je continuais de m'acharner sur ses doigts, les paupières lourdes, et mon poid de plus-en-plus difficile à porter. Toujours avec le sourire, je commence à comprendre pourquoi je m'appelle Shiro.

Continuant de marteler ses doigts, j'espère de cette manière attirer son attention. Elle est trop belle, j'aimerais vraiment lui proposer un peu de coca et des bonbons qui piquent! Comme ça on ira faire de la balançoire, unique elle et moi, parce-que je suis petit, et que j'adore la balançoire, c'est là-bas que j'emmène toute les filles. C'est décidé! Je l'ajouterais à mon carnet de note, et je l'a convoquerais à mon bureau-balançoire.

Elle m'a pas vue, mais? Je suis pas petit déjà, et j'ai prit treize ans y a pas longtemps. Les grandes personnes elles font jamais attention aux petites, c'est vilain de leur part. Un jour je serais grand, et je sortirais qu'avec les petites personnes, fin... Fin, non. Je l'a fixé, de mon regard de chien battu, ça fait craquer toute les grandes personnes. Mes joues rougies par l'alcool, mon haleine mélangé à ce que j'ai consommé, et mes chaussures couvertes de nourriture que j'ai écrasé pour me frayer un chemin jusqu'ici, j'avais vraiment un look bad-ass.


Je tombe à pic comme... hips, je tombe à pic? Aiiiiiiilllleeee, tu me fais mal. Hiiips, hipppppps! Je suis pas en caoutchouc, déjà!


Qu'est-ce qu'elle a celle-la, elle va quand même pas me faire la moral? Je suis un grand ninja, et les filles ça sert à faire la cuisine pas enguirlander les grands garçon. Elle me fixe, me renifle, continue de me fixer. Je suis un animal de cirque? Avec après ce festival, elle m'attrape par le bras me tirant avec elle... J'ai rien demandé moi, je plais autant aux grandes personnes?


Mais où est-ce... hipps-hips, qu'on va, madame?


Une fois à destination, elle hurle en direction d'un homme sur une caisse, les yeux brouillés, ma vision n'arrivait pas à se figer sur un point, qu'est-ce qu'il se passe? Peut-être qu'elle m'emmène à la balançoire, super. Vite refroidis, malheureusement! J'entendais ce même homme hurlait que les inscriptions pour miss Shukai étaient ouverte, qu'est-ce que je fais là...


On va se mar.. hips, hiiiiips! Non rien.


J'ai préféré garder ma langue attaché, elle va encore me tirer sur les joues! Je suis pas un animal.


Jisetsu Shiro, Super-Shiro. Enchanté madame As... hippps, Asu-Chan! Vous êtes jolie, malgré v... hips, vos cheveux bizarres.


Malgré son inscription validée, elle continue de me balader comme un vulgaire pantin, la destination est loin d'être désagréable, elle m'a conduit dans les loges. Là où toute les participantes cherchent une robe pour les festivités. L'endroit idéal pour un tombeur de mon espèce, quelle fille pensait à dire à un enfant de douze ans de se tourner pendant qu'elle se change? Aucune, je vais me rincé l'oeil avec m'être rincé tout court.


T'es la meilleure Asu-Chan, hiiips-hiiiips! Tu vas gagner.

- ... grrmbl... fait chaud...

- Mais qu'est-ce que c'est que ça...

- Qu'est-ce que tu fais là toi ? Ça va tu te mets bien ?
- Yô'ken ? Toi, qu'est-ce que tu fous là ?
- J'ai vu ton clone te lancer de la nourriture et des bouteilles depuis la foule.
- Ah, ça... Effectivement, je prends un petit déjeuner.
- T'as vu l'heure ?
- Ok, c'est un brunch. Comment t'as fait pour monter ?
- En plus d'être forgeron, je suis le seul serrurier convenable dans toute la région autour de Shozaichi. Si il y a une couille avec une serrure, c'est moi qu'on fait venir, même si ce n'était pas une des miennes. Tu ne peux pas t'imaginer le nombre de double que je suis obligé de garder...
- Intéressant ça. ... T'en veux un morceau ?
- Bien sûr que j'en veux ! Cette fête a sûrement été payée avec l'argent qui a été pris dans les caisses seigneuriales. Et de quels impôts mirobolants provenait-il ?
- Laisse-moi deviner... l'honnête primeur d'à côté ?
- Entre autres ouais... t'sais quoi, je t'autorise à garder l'autre morceau. Bon appétit.
- À la tienne.

- Ton clone vient de se faire voler votre porte-monnaie.
- Putain le con !
- Mais si tu l'annules ça disparaît aussi non ?
- Jamais essayé. T'façon à part une photo de Mme Sairyo en sous-vêtement, y avait rien d'intéressant dedans.
- Mme Sairyo ? La mère de ton pote Hiko ?
- Ouais, enfin j'dis ça mais c'est surtout pour vérifier s'il est pas derrière nous en train de nous écouter... Faut faire gaffe avec ces jeunes là ! Tu crois que t'es tout seul et d'un coup... PAM ! Dix minutes après t'es en réanimation cardiaque à l'hôpital. En plus avec la folie des examens médicaux qu'ils ont en ce moment, moins j'y vais, mieux j'me porte.

- T'es même pas aller au concours d'alcool ?
- J'les mets tous HS alors que j'suis à peine pompette, ils vomiront tout quand ils verront ma démarche en biais. Et puis avec tout ce qu'on a mangé...

- 'tention... ! Oh, très bon choix celle-là. Allez, c'est moi qui te défie.
- T'es en retard à la fête comme t'es en retard sur les voix de l'alcoolémie fils, t'as aucune chance.
- C'est ton foie qu'est en avance sur le chemin de la mort, ivrogne.
- Tu m'en diras tant jeune padawan. D'ailleurs... tu m'as toujours pas présenté ta copine, tu m'as dit qu'elle avait des dons en ferronnerie.
- Je l'ai toujours pas aperçue, préviens moi si tu vois des cheveux roses qui zigzaguent dans la foule. Et toi, venu tout seul aujourd'hui ?
- Eh non, elle participe au concours de miss shûkai, tu vas enfin pouvoir la voir.
- Et te la piqu... Aïe ! On avait dit pas la tête ! ... Oh, d'ailleurs regarde, c'est le poing américain dont je t'avais parlé.
- Effectivement... Ça, on peut dire que c'est du travail de qualité. Hm, c'est quoi cette histoire de bouquet de fleur ?
- Oh rien, c'est par rapport à la fois où la cité s'est faite attaquer par les serviteurs.

- Du moment qu'elle vient pas me faire concurrence... Allez, trêve de bavardage ! Profitons encore un peu de la vue avant d'aller se mêler à tout le monde ! À nos femmes...
- À nos vaches...

C'est bien jolie tout ça, mes yeux circulaient librement, ou presque, la jolie dame avait toujours une emprise sur mon poignée, me traînant dans tout les recoins des vestiaires. Malgré ça, j'étais libre de balader mon regard entre toute les participantes se changeant, se maquillant, et s'entraînant à défiler. Le bonheur! Pendant que la fille aux cheveux bizarres étaient en plein bonheur, cherchant, essayant des robes parmis celle qui étaient proposés, je me laissais guider dans les couloirs des loges, suivant les jolies êtres qui se présentaient sous mes yeux, le pied. Plusieurs passaient à mes côtés, me tirant sur les joues, baragouinant quelques-mots.


Il est mignon, qu'il est mignon.
Tes joues sont rosées, t'es timide?
Je suis pas une bestiole, arrête de me tripoter toi!
Il est grognon et mignon.
Hipps, hiiips. Ah?


Désintéressé par cette fille, je continuais ma petite balade, restant à portée de la fille qui m'avait conduit ici, je ne voulais pas m'attirer les foudres de sa colère lorsqu'elle verrait que son partenaire avait disparu! C'est au moment de me rapprocher d'elle, pour lui montrer que je n'ai pas mit les voiles, qu'un liquide dégoulina sur mon visage, ruinant ma coupe en porc-épic. L'alcool réduisait mon temps de réaction, la boisson des grands c'est vraiment trop nul! Maintenant que je suis repeint par cette horrible texture, l'auteur de cette ânerie me lança quelques-mots.


Je regarde p... hips... pas déjà.


Et au moment de me tourner, pour chercher le coupable de lui rendre la pareille... Bah! Je trouva personne, c'est peut-être un fantôme... Wouah, trop classe. Je vais me faire un copain fantôme, mais avant ça je dois essuyer les remarques des prétendantes au titre, et essuyer cette puanteur.


Waaaah, tu pues p'tit gars.
C'est quoi c'que t'as dans tes cheveux?
BUUUUUUUURK! Enlevez-moi ça, ça colle aux doigts... BUUUUUUUURK-HIIIIPS!


Les cries retentissaient derrière moi, mais qu'importe, je dois retirer cette horrible texture de mes cheveux, avant que la fille m'attrape et me remonte les bretelles. La présence d'un fantôme ne m'a même pas dérangé, sa réaction elle, me dérange! Elle avait l'air d'être caractérielle comme fille, je veux pas de problème avec les grandes personnes... Et en plus, elle a remarquée que j'avais picolé de la boisson des grands! Si elle le dit à ma boulangère, je suis un enfant mort.


Aidez-moi, aidez-moi, aidez-moi! Un fantôme m'a barbouillé avec une mixture horrible...

J'hurlais, les mains collées dans les cheveux en tournant dans tout les sens, à la recherche d'une âme charitable. Difficile à trouver vu tout le grabuge provoqué par le fantôme.

Tenue utilisée:

Bon, je suis un peu en retard, mais ce n’était pas moi l’attraction principale de cette fête alors pourquoi me presser ? Surtout que j’avais mieux à faire que de me retrouver entourer de personne qui criaient et buvaient comme des poivrots. Je détestais le bruit, je détestais les fêtes et c’est pour ça que je préférais rester chez moi, dans mon lit, bien au chaud sous ma couette. Je m’étais entrainé hier jusqu'à tard dans la nuit, j’étais donc très fatigué. Mais surtout … J’avais vraiment très très faim. En effet, j’avais la dalle et mon ventre m’empêchait de fermer l’œil. C’était pour ça que je me levais doucement de mon lit. J’avais la tête des mauvais jours. De toute manière, j’avais tout le temps cette tête quand je n’avais pas mes heures de sommeils complètes.

Enfin bref, je ne sais pas ce que j’avais aujourd’hui, mais je dévorais complétement ce que j’avais dans mon frigo. J’avais pas le frigo remplie à rabord, loin de là d’ailleurs, mais j’avais quelques petits trucs. Du pain, des œufs et hop je bouffais un sandwich a l’omelette. J’étais pas très difficile quand il s’agissait de bouffe. J’étais un estomac sur patte. Et c’est ainsi qu’après avoir tenté de me rendormir après m’être allongé sur le lit tranquillement, que je décidais en voyant que Morphée m’avait complétement laissé tomber et d’aller m’habiller pour aller faire un tour dans cette fête. Comme dit plutôt, je détestais les fêtes car me mélanger à la foule, je détestais ça. Mais bon, de temps en temps voir du monde et décompresser entre deux entrainements ne me ferait pas de mal. Et c’est pourquoi je m’étais habillé normalement.

J’avais enfilé mon tréhi noir et mon sweet-shirt blanc ainsi que mon bonnet blanc sur la tête. Je ne sortais jamais sans un bonnet en ce moment. Mes cheveux, ce n’était pas trop ça et donc, je préférais cacher tout ça avec un bonnet. Et puis les bonnets ça donne un vrai look bad-boy. Vous voyez le genre. Non, l’avis des autres je n’en avais rien à faire. Si je m’habillais de la sorte c’était avant tout pour moi et pour personne d’autre. J’aimais me sentir propre et soigné. Enfin bref, c’est ainsi qu’une trentaine de minutes plus tard, après être sortie et avoir fermé la porte de chez moi, j’arrivais lentement les mains dans les poches dans le centre ville et a l’endroit exacte ou se tenait la fête. Plein de monde était déjà sur les lieux et tout le monde s’était mis dans l’ambiance. Il y avait plusieurs activité et plusieurs stands. Toujours sur mes gardes et constamment sur le qui vive, j’observais doucement les alentours.

Il y avait deux activités en cours. Enfin deux concours plutôt. D’un coté il y avait les hommes et leurs groupies femmes qui tentait de prouver que c’était eux qui avaient la plus grosse en avalant le plus d’alcool possible et de l’autre, beaucoup plus divertissant, un concours de beauté pour décerner le prix de Miss Shukai. Il n’y avait pas photo, j’étais un homme et donc, j’étais partie en direction des femmes et leurs concours de beauté. Il y avait un sacré paquet de belle fille dans le coin, il fallait l’avouer. J’arrivais au bon moment en plus, c’était le moment du défilé. C’est ainsi que je m’étais mis dans un coin et que j’observais discrètement le défilé. On va pas se mentir, je mattais un peu aussi, mais c’était normal pour un homme. Enfin bref, un jolie défilé. Il y avait une fille qui m’avait frappé par sa beauté. Longue robe un peu coupé sur le coté et des trucs bizarre derrière la nuque. C’était vraiment un accoutrement bizarre, mais ça rendait bien les choses donc ça passait.

« La dernière elle est bien bonne dis donc, tu trouves pas mon garçon ?
Calme tes hormones papy, tu risquerais de bander trop fort et de passer l’arme à gauche. Pas envie d’avoir un cadavre sur les bras en ce jour de fête tu comprends. »

Il m’avait parlé et je lui avais répondu, ce vieille homme bizarre qui était assis sur une chaise à coté de moi. La barbe de plusieurs jours, le crane rasé avec une calvitie flagrante et des rides plein le visage. Il portait une chemise noir et un short blanc et a ses pieds des claquettes. Enfin bref, c’était sûrement un vieux pervers soumis, rien de plus.

Je m'ennuie... La fête bat son plein autours de moi, des sourires sont lisibles sur la plupart des visages et la joie envahit les cœurs. Mais de mon côté je n'arrive pas à apprécier ces réjouissances tant elles me semblent déplacées. Je suis dégoûtée de voir les gens ainsi heureux alors que les Gogyou sont exterminés à travers le monde. Mais comme d'habitude je donne le change, guidée par la prudence et la conviction qu'un jour tout se paie.

En enfant mon fonce dedans alors qu'il est poursuivi par d'autres jeunes et je le regarde tomber lourdement sur les fesses. J'aurais pu l'éviter mais à quoi bon? La seule idée qui me vienne à l'esprit lorsque je baisse les yeux sur lui est tout simplement celle de le noyer sur place. Dans cette foule personne n'y verrait rien pour peu que je m'y prenne discrètement. Il suffirait de remplir ses poumons d'eau et de le laisser s'étouffer. Pourquoi l'innocence de la jeunesse devrait-elle être une protection? Pourquoi sa vie serait-elle moins précieuse que ceux qui, comme moi, n'ont pas eu la chance de naître comme les autres?

Mais à nouveau je me rappelle qu'ici je ne suis pas une Gogyou mais bien une Heishi, un soldat du Shûkai. Et en tant que tel je me dois de lui tendre une main bienveillante pour l'aider à se relever. Je force même la mascarade jusqu'à lui adresser un sourire aussi forcé que nécessaire.

- "Fais attention gamin!" ma voix se veut douce et rassurante. "Tu pourrais te faire mal si tu continues à courir partout sans regarder où tu vas!"

Je continue ensuite ma route après un dernier regard à l'intéressé. Je suppose que j'ai de la chance d'être de garde pendant cette fête. Après tout je n'ai pas besoin de jouer la comédie plus que nécessaire et je n'ai pas besoin de me mêler aux autres. Je fais acte de présence, c'est tout. Je m'affiche, rien de plus! Et comme bien souvent j'espère qu'une menace vienne mettre un terme à ces réjouissances déplacées. Et dire que je n'ai pas pu voir de mes propres yeux l'attaque des serviteurs sur le Shûkai il y a quelques mois de cela. Ha, quel merveilleux spectacle j'ai manqué! Rien que d'imaginer des civils morts dans les rues un frisson remonte le long de mon échine. Peut-être que j'aurai le chance de revivre pareil spectacle à l'avenir! Je l'espère de tout ce qui me sert de coeur en tout cas...

Je m'attarde un instant sur l'animation qui vise à élire la plus belle femme du Shûkai. Encore un truc que je ne comprends pas. S'afficher ainsi, à quoi ça sert? Est-ce là une manière d'exister? Quelque part j'envie ces gens qui semblent libérés du poids de l'existence. Qu'est-ce qu'on ressent quand on est totalement accepté? Quand les autres ne représentent pas un danger? Quand il n'y a pas besoin de regarder par dessus son épaule à chaque instant par peur que sa véritable nature soit découverte? Je les envie et je les déteste d'autant plus pour ça...

- "Rien à signaler Sakura?"

Je tourne le regard vers mon supérieur et me contente d'un signe de tête négatif pour toute réponse. Rien à signaler, non! À part le fait que j'ai une envie que cette fête soit gâchée bien sûr... L'autre continue sa route et je bondis sur l'un des toits proches. De là j'ai une vue sur toute la place mais je peux surtout me draper dans un semblant de solitude plus que bienvenue. Me mêler à tous ces gens reste une expérience que j'ai toujours de la peine à vivre malgré les efforts que je déploie pour sembler des leurs. Mais la patience est souvent récompensée et je m'accroche au fait qu'un jour ces mêmes personnes seront mortes quand l'océan fera valoir ses droits sur les terres. Et, ce jour-là, ce sera à mon tour m'amuser...

Foutu fantôme, je vais t'attraper par la peau du cul, s'il en possède une, on ne sait jamais! T'as mit en rogne la madame aux cheveux violets, elle va m'arracher les entrailles, je beugle depuis tout-à-l'heure en participant à ce raffut monstre. Il a provoqué un sacré désastre ce fantôme, à moins que ça soit... un fantôme ouais, c'est un fantôme! La fille qui m'a conduit ici l'a à peine remarquée, bien trop concentrée au choix d'une robe idéale. Et quand celle-ci fut choisie, elle revient à la charge sur moi, presque les manches retroussées, furieuse. Eh-beh, je ne peux qu'encaisser sa folle furie.


C'était un vrai fantôme, et même qu'il p.. hiiips, hiiips! Qu'il parle, il m'a dit: C'est pas bien de regarder les femmes.


Au moins mes appels à l'aide n'auront pas été vains, elle s'est précipitée sauver son petit prince charmant! J'aurais préféré que ses gestes soient plus délicats, mais qu'importe, sa jauge-furax commence à redescendre, ses mouvements deviennent de moins-en-moins brusque! Pour tout mon bonheur, du moins jusqu'à que d'un coup sec ma tête part en arrière venant s'encastrer contre sa robe. Eh merde, eh merde! Là c'est sûr, je vais y laisser des plûmes tel Kosobayui au combat.


Fallait faire attention idi.. désolé madame, ça ne... hiips-hiips! ... se reproduira plus! Et puis... cette tâche donne un certain style à votre robe.


Dans un élan de folie j'allais être insolant et me faire massacrer par cette bonne-femme, qu'est-ce qui m'a prit par la tête d'essayer de dire des choses pareilles! Mes cheveux débarrassés de cette horrible substance, ainsi que de cette femme remontée à bloc, je peux retourner vaguer à mes occupations. Deux choix s'offrent à moi, enquêter sur ce gros vilain de fantôme, ou bien continuer de reluquer les jolies minois qui se présentent à moi! L'innocent Shiro ne fait pas tâche dans le paysage, un gamin de treize ans n'est pas soupçonnable de reluquer les jolies dames. Quelle génie je suis!

Soufflant un grand coup, je reprend part à ma première activité avant d'être coupé net par un raffut, un de ces raffut je vous dit pas les copains! C'est encore monsieur le fantôme, c'est mon heure, je vais le dénicher et lui botter le cul pour avoir embêter la gente féminine. Accourant à toute vitesse jusqu'à l'attroupement, je me fraye un chemin grâce à ma petite taille et ma morphologie passe-partout, jusqu'à passer ma tête hors de la tente et y découvrir les véritables raisons de ce raffut monstre. Trois starlettes se tiennent sur la scène et ont le don de faire beugler d'admiration le public. Dans l'ordre, je vous présente les énergumènes les copains: La première est tellement belle, mais tellement! Je lui donnerais mon cœur des millions de fois, croyez-moi. Le second, lui, est de sexe masculin, c'est un quinquagénaire pédophile sur les bords qui n'a pas l'air d'avoir toute sa tête, mais tellement de style! Il est vêtu d'une carapace de tortue, c'est pas banal. Et le troisième est le pire de tous, grrrrrr! Arrogant pas possible, vêtu d'une tenue qu'on ne voit quand dans les bals à Konoha. Je vais le plûmer, c'est lui le naze.

L'arrivée des trois énergumènes signent le début des festivités, les défilés s'enchaînent sous mes yeux ébahis, jusqu'au passage de la femme qui m'a traînée dans cette endroit. Sortant une nouvelle-fois ma tête de la tente, je me permet d'hurler de toute mes forces pour accompagner ce public autant accroché que moi.


T'ES LA PLUS BELLE, TU VAS GAGNER! ALL... Hiiips, hiiiiips... LA PLUS BELLE, ALLER!!


On s'ennuie dans les loges, ça peut-être l'occasion d'expérimenter mon nouveau jutsu! J'ai de la matière qui me servira d'exemple, c'est à la fin du passage de la femme aux cheveux violets que je m'enfonce dans une cabine d'essayage. Les yeux fermés, je visualise la plus belle femme que j'ai plus observer aujourd'hui. C'est bon! J'ai visualisé la femme qui va me permettre de remporter ce concours. Un seul et unique mudra, et un nuage de fumée apparaît, me voilà transformée en une attirante femme.


OIROKE NO JUTSU!


Je suis fin prêt ou plutôt fin prête? Je ne prend pas le temps de retoucher ces formes voluptueuse, non, je fonce jusqu'à la sortie de la tente où je grille la politesse aux dernières inscrites. Des rires sont audibles à mon passage, mais pourquoi? C'est des jalouses de mon apparence féminine. Je gravis les marches, pas d'inspiration, le stress n'existe pas chez Shiro. Me voilà qui défile comme une vraie princesse, des pas hasardeux qui m'entraînent de temps-à-autres vers le côté, la chute ne passe jamais loin. Vous me croirez si je vous dit que le public est en transe? Non, vous me croirez pas. C'est sous une huée de rire que je défile, même les juristes se permettent d'échanger un sourire, et ce gros con plumée lui, ne se cache pas et rigole de plein gosier.

J'ai terminé, j'ai manqué de chuter quatre-cinq fois, je reviens finalement dans les loges sous une huée monstrueuse. Je me reluque au miroir, comme les bonnes femmes ayant terminées leur prestation, et découvre mon apparence. Ce n'est pas celle escomptée, loin de là, mon amateurisme en terme de métamorphose et la boisson des grands ont dû me jouer des vilains tours.



HRP:

- Oh putain ya Tortue Géniale !
- Mais qu'est-ce tu dis ? Tu vis dans un autre monde ma parole...
- Ben quoi ? Il a une carapace sur le dos, et j'trouve ça génial. Donc Tortue Géniale, CQFD.
- Vu comme ça...

- Il reste du saucisson ?
- Non.

- D'as echayé bes chenpons ?
- Quoi ?
- Glups... T'as essayé mes senbons ?
- Ouais, ils marchent très bien mais faut que j'apprenne à contrôler ma course. La dernière fois je me suis rétamé contre un arbre et il a commencé à prendre feu. J'te dis pas la merde que ça a été... Ah, ben voilà Asuka.

- Mignonne effectivement. En revanche, v'là le thon qui passe après.
- J'ai l'impression de l'avoir déjà vue quelques parts...
- C'est pas ton ex ?
- Ta gueule.

- Et voilà Misaki.

Spoiler:

- LA SAL
- Tu le veux celui-la ? Poing bien serré joliment présenté et prêt à volé.
- La salle de sport ! Elle doit se tuer à la salle de sport !

- N'empêche... c'est pas permis ça.
- Elle est pas frileuse.
- Ouais mais là, elle est carrément trop ch...
- ... Poing présenté.
- Non mais sérieux, elle aura aucun point sur les critères de notation de la robe, elle l'a oubliée !
- Il y a des concours de miss où elles défilent toutes en bikini tu sais.
- T'as pas peur pour elle là ?
- Non. C'est même moi qui ait peur d'elle. Elle me bat à chaque fois qu'on se bagarre. À chaque fois. Elle m'a même déjà cassé une côte, sans faire exprès. C'est pour ceux qui vont la toucher que j'ai peur.
- Au pire elle fait ce qu'elle veut...
- Exactement. On descend ?
- Allez.

- Ben alors, t'en as mis du temps ! ... Qu'est-ce t'as, t'as l'air perplexe. Déjà bourré ?
- Mais non. C'est juste que...
- Que quoi ?
- Cet immeuble, celui sur lequel on était, je suis déjà venu pour refaire toutes les serrures.
- Ouais, et alors ?
- Quand je pars pour un job comme ça, je fais en sorte de retenir exactement les plans de la bâtisse pour pas m'encombrer de dizaine de rouleaux de papier en plus du matériel qu'il me faut pour travailler.
- Et donc ?
- Et donc il y a une porte en trop.
- Comment ça une porte en trop ?
- Une porte qui n'apparaissait pas sur les plans, et qui n'a aucune raison d'être !
- T'en fais tout un plat là, t'as trop bu.
- Je te jure ! Je suis sûr qu'elle n'était pas sur les plans, mais dans l'immeuble elle était bien là. Qui plus est, elle ne sert absolument à rien. Elle est au rez de chaussée, j'ai fait le tour pour vérifier, et de l'autre côté du mur c'est une ruelle avec aucune porte qui ne donne accès. Cette porte ne sert absolument à rien !
- Tu remarques ça que maintenant ?
- J'étais pas passé par ce côté l'autre fois, j'avais pas de raison de le faire.
- Bon, et alors, tu veux qu'on l'enfonce pour vérifier ?
- Ça servirait à quoi ? Tu risques juste de passer au travers du mur et avec tout ce monde ça va faire un scandale.
- Tu sais quoi, on reviendra une nuit après les festivités, inspecter cette porte si tu veux. Même si je doute qu'on trouve autre chose que du bêton.
- Ça nous occupera.
- Pas faux.

Spoiler:

La chaleur était accablante, le soleil à son zenith et pas un seul nuage miséricordieux n’était visible de prêt ou de loin sur l’horizon impitoyable d’une journée d’été. Ken venait de rentrer de mission et son humeur était au plus bas, le regard noir et un rictus mauvais aux lèvres il vaguait à travers les rues du Shozaichi telle une âme damnée ou ombre vengeresse. Le jeune homme repensait à sa dernière opération, remplacer un enseignant malade dans l’académie ninja et s’occuper toute la matinée d’une ribambelle de gamins. Il s’en était fallu d’un cheveu pour que la scène ne tourne à la catastrophe, Ken s’était retrouvé à deux doigts de briser la nuque de ces saloperies et de boire leur sang dans un élan de violence. Il ne supportait pas ces demi-humains, ces animaux sur pattes qui vous sautez dans les bras et vous dessinez des trucs sur le visage, Ken à leur âge se baignait déjà dans le sang des ennemis de son clan. Etre spectateur d’une telle faiblesse et joie de vivre chez ces nourrissons le mettait hors de lui, la seule chose qui parvint à le calmer fut d’imaginer ces gosses faire un stage dans son village natal, selon les vieilles traditions Suzuranes….

Voilà comment le guerrier venait de passer ses six dernières heures, à faire sauter sur ses genoux des morveux aux yeux pétillants de bonheur et à se faire gribouiller le visage par des gamines folles de joies de « maquiller » un adulte. Sans parler du fait que ces dessins sur sa tronche s’étaient avérés être indélébiles… Ken avait enduré ces supplices en véritable guerrier Suzurane, sans broncher, jusqu’à la dernière seconde ou ces petites monstruosités s’étaient jetées dans ses bras pour lui dire au revoir. Une autre mission similaire à celle-ci et Ken irait se donner la mort en se jetant du Mont Shishapangma, lieu de culte de son clan à Yuki no Kuni.

Pour le moment le jeune homme était libéré de ses devoirs pour la journée, il comptait bien se rendre dans le premier bar pour se bourrer la gueule et ainsi oublier cette expérience encore plus traumatisante qu’une séance de torture en territoire ennemi. Alors qu’il marchait il découvrit une affiche contre un mur, portant le sceau impérial et invitant quiconque à venir participer à la plus grande fête du village jamais organisé. Ken faillit continuer sa route la mine sombre, peu désireux de se retrouver au milieu d’une foule de dégénérés, mais son porte-monnaie vide eut vite raison de lui, personne ne refusait de la bouffe gratuite et de l’alcool à volonté, surtout étant fauché…

La place centrale était bondée de monde, une musique entrainante motivait la population à danser sur une scène improvisée, des centaines de personnes mangeaient, buvaient, parlaient et riaient, le tout dans une ambiance chaleureuse et bon enfant. Ken fut rapidement entraînait par cette atmosphère accueillante. Une estrade semblait avoir été installée ou défilaient de nombreuses femmes les unes plus belles que les autres, le jeune Suzurane fut tenter de se diriger vers cette activité mais l’appel de l’alcool et de la faim restaient prédominant. Il remarqua avec dépit que la bouffe et les boissons se trouvaient dans deux stands différents et décida d’agir en conséquence. Il saisit un énorme plateau rempli de victuailles en y rajoutant sur le dessus quelques poulets rôtis, des brochettes de bœuf par-ci, des côtes de porc par la, et une fois sa cargaison prête à déborder il l’emporta avec lui un sourire victorieux aux lèvres. Les citoyens se poussaient à son arrivé, ils le regardaient avec effarement et riaient alors qu’il se déplaçait dans la foule, son plateau au-dessus de la tête soutenue par ses deux bras musculeux et puissant. Ses deux mètres de haut le rendaient déjà imposant, mais porter un énorme plateau dans les airs faisait carrément de l’ombre sur plusieurs mètres autour de lui et son facies défiguré par des dessins ridicules créaient une scène des plus comiques.

Une fois arrivé au stand de boissons il eut la malheureuse surprise de découvrir que plus aucune place n’était disponible, Il jeta son plateau au milieu de la plus grande table, ce qui la fit trembler et renverser l’intégralité les verres qui se trouvaient dessus, certaines personnes complètement déchirées tombèrent même de leur siège, libérant ainsi assez d’espace pour que Ken installe sa grande carcasse, les autres criaient outrage et cherchaient la cause du bordel les yeux imbibés d’alcool. D’un rire tonitruant alors que beaucoup le regardaient encore d’un œil noir, il saisit un tonneau entier de saké qui attendant son bon vouloir, encore scellé. Il fracassa d’un coup de poing précis la protection en bois et le siffla d’une traite les quelques litres, un léger filet dégoulinant venait tacher sa veste noire. Ken laissa échapper un rot magistral et éclata le tonneau entre ses mains.

- Que les choses sérieuses commencent bande de saligauds!!!

Suite à cette entrée impressionnante et ce petit numéro, la bonne humeur revint rapidement. Des vivats lui répondirent tout autour alors que bon nombre serviteurs s’empressaient de remplir leurs verres, qu’ils trinquèrent alors en l’honneur du nouveau venu, de l’empire et de cette journée qui promettait de rentrer dans les annales.

Spoiler:

Spoiler 2:

* Il est passé où Tortue Géni... *

* N'empêche qu'une baston avec le doyen, j'en ai presque le sabre qui récl... Tiens ? *

* Une anémone de mer. Une anémone de mer argentée... qui zigzague dans la foule. *

- Il va falloir que tu prennes le relais garçon, retiens-moi Tortue Ninja un instant...
- Tortue Ninja ? Mais dans quel monde tu v... Ah, ouais.
- ... Le shinobi jaugea le nombre de pinte que son camarade pouvait tenir dans une seule main et combien pouvaient rester accrochées à sa ceinture de bat-man. Il lui offrit une expression à la fois approbatrice et impressionnée. Je vois que tu n'as pas oublié que malgré tout, dans ce genre de contexte, c'est toujours le lièvre qui est désigné vainqueur.

* C'est par là que je l'ai perdu... *

- Eh doucement petit ! Tu vas faire mousser la...

- Tous aux abris !
- Binouze pour tout le monde !!

* Héhé trouvé ! *

* L'emplumé... *

- Je savais bien que ni te voir ni t'entendre à cette fête ne prouvait pas que tu n'en faisais pas parti... On fait des siennes ? J'ai un... jeu, à te proposer. Qu'est-ce que tu dirais de faire tourner en bourrique cet empaffé, juste au-dessus de toi ? On pourrait accrocher un filin métallique à sa chaise et le tirer d'un coup sec depuis une cachette éloignée... Ou peut-être le suivre, tu pourrais lui faire monter la pression depuis ton invisibilité et je lui lancerai des œufs de chez Sobayui & Ko. depuis le toit du palais impérial. Enfin c'est qu'un exemple.