Ce jour que nous attendions depuis maintenant une semaine arriva enfin. Le jour de mon jugement, celui de ma condamnation ou de mon acquittement, celui qui signerait à coup sûr un tournant dans ma vie jusqu'aujourd'hui si chaotique. Kioshi m'accompagna jusqu'au palais, m'escorta dans les longs couloirs. Une double grande porte, massive, de couleur brune; marquait le début, ou la fin d'une histoire. Les imposantes portes s'ouvrirent, là plusieurs personnes attendaient dans une vaste pièce éclairée par la lumière naturelle filtrant au travers de baies vitrées toutes aussi impressionnantes. Je connais ce lieu, le tribunal. La plupart des criminels passaient par ici avant d'être conduits à l'Ergastule. Le Yamada n'avait pas le droit d'y entrer, d'interférer; au moins il n'aurait pas l'occasion de faire la moindre bêtise. Avant de nous séparer, et de comparaître au banc des accusés, je déposai un doux baiser sur sa joue. La minute suivante je me retrouvai debout derrière une barre métallique noir. On lia mes entraves la dite barre, un dispositif anti chakra, encore. Ils me craignaient à ce point ? Non, c'était l'usage, je n'y coupai pas, voilà tout. Puis, j'entendis les portes se refermer dans un grincement. Face à moi il y avait les membres du conseil, je les connaissais, ils me connaissaient. Mais dans la salle étaient aussi présents d'autres protagonistes. J'en reconnus certains, d'autres non. L'un d'entre eux était couvert de bandages, je me doutais de la raison. Les regards qu' l'on me portait oscillaient entre la déception et l'incompréhension, cependant je vis personne avec la lueur de la vengeance dans les yeux, aucun n'éprouvait une haine profonde, ni même de la colère... étonnant. Le plus âgé des conseillés, assis au centre des autres, toussota; et prit la parole tout en lisant un document, certainement le récapitulatif de mon "activité".

"Habashi Zanshi, surnommée l'Ecarlate; vous avez rejoint Suna il y a six ans. Vous êtes rapidement devenue Jônin de Suna, et vous avez servi la nation du vent avec exemplarité, Diplomate du sommet Suna - Konoha; Commandante des forces armées sous feu Kadoria Kenji, vous avez battu le Hokage Shiajin Suguato et Hyo Nakashima au combat, vous êtes parvenue à instaurer une trêve sur le champ de bataille à l'aide de Sentsu Tsuna et Myakudou Onpu. Vous avez combattu pour la liberté des Shinobi, au pays des Cendres. Nous savions connaissance de votre relation avec Raïu no Kenji, et avons conscience de choc que fut sa disparition, non seulement pour vous, mais aussi pour les habitants de Suna, et ce pays. Cependant, nous voudrions connaître les raisons de vos agissements à l'encontre de Suna et de ses habitants. Ne parlez pas des faits, nous les connaissons tous."

Je répondis aussitôt, sans attendre. Je savais qu'ils savaient, ici, ils voulaient seulement m'entendre. Parmi les ninjas présents dans cette pièce, deux étaient des senseurs de bon niveau, un dénommé Rinto Yogan, et l'autre une jeune femme que je ne connaissais pas mais que je savais faire partie des services de renseignement. Ces deux là pouvaient détecter le mensonge sans problème, les fluctuations de mon rythme cardiaque, de mon chakra. Ils pouvaient bien me sonder, je ne dirais que la vérité. Je fixai chacun des conseillés, ils attendaient, visiblement intéressés par ce que j'allais leur dévoiler. Ma voix s'éleva alors.

"Je ne sais pas si vous avez toutes les informations, donc je vais reprendre à zéro. Je suis la descendante d'une riche famille du pays des plaines. Les Habashi, moi même aussi, accordons une immense valeur à la vie et à tout ce qui touche de prés ou de loin à l'amour. L'amour est notre force vitale, ce qui nous permet de prendre les bonnes décisions, qui nous apporte l'équilibre. Quand on nous ôte cet amour, que l'on perd des vies inutilement, des vies précieuses... Cet équilibre est rompu. Et lorsqu'un Habashi a perdu son équilibre, il est extrêmement influençable..."
"C'est émouvant tout ça. Dit une femme assise à l'extrême gauche. Mais cela n'explique en rien cette attaque contre Suna, d'autant plus que la désertion, qui plus est d'un ninja de votre rang; est impardonnable."
"Anaya, veuillez laisser Zanshi s'exprimer, nous statuerons par la suite."
"Merci. Bien, comme je le disais; nous pouvons être extrêmement influençables à un moment donné de nôtre vie, néanmoins même dans cet état nous gardons nôtre jugement, nous faisons la différence entre bien et mal, entre amis et ennemis... Cependant, on a profité de cet état, de ma détresse; pour me contrôler."
"C'est... étrange, non ? On peut vous contrôler, si facilement ?"
"Non, je déprimais. Et j'ai été soumise à un genjutsu qui ne fonctionne que sur... nous ?"
"On a profité de votre état ? Un genjutsu ? expliquez-nous. Demanda l'un des conseillés, un homme âgé, le visage marqué de cicatrices..."
"Un homme de mon clan, Akuraï. Un genjutsu profitant des faiblesses émotionnelles permettant d'insuffler des... idées.. comme m'en prendre à Suna.."
"Oui, enfin; c'est que vous dîtes, Zanshi. Nous n'avons jamais vu cet homme, nous ne le connaissons pas. Il est vraiment simple d'arguer d'éléments fantaisistes pour se dédouaner d'actes inadmissibles. N'essayez pas de fuir vos exactions, vous devez assumer."
"Anaya... Vous savez très bien qu'elle est revenue à Suna d'elle même. Sans causer le moindre problème qui plus est. Pourquoi inventerait-elle une telle histoire ? Non au contraire, je crois que certaine personnes peuvent être plus sensibles que d'autres; la question qui se pose est : cela peut-il se reproduire ?"
"Non."
"Très bien. Nous allons statuer sur votre sanction compte tenu des faits."
"Sachez que.. Je n'ai jamais voulu faire de mal à quiconque, cela n'excuse en rien ce que j'ai pus faire, loin de là... Et, dis-je en regardant Anaya; j'assumerai pleinement mes actes, et accepterai la condamnation, quelle qu'elle soit."
"Bien, bien. Yogan, veuillez l'escorter. Vous pourrez revenir dans une vingtaine de minutes."

Le ninja, jônin peut être; me prit fermement par le bras et me raccompagna dans le couloir. Restant avec moi, et le Yamaha; il ferma la porte derrière lui. Il m'observa, ou nous observa un moment et nous adressa la parole, d'une voix plutôt calme et sereine, il ne me faisait ressentir aucune haine, aucun reproche.

"Habashi Zanshi... Vous savez, j'ai beaucoup de respect pour vous. Malgré ce que vous avez pus faire. Je n'ai que le regret de ne pas vous avoir connu plutôt; peut-être que tout ceci ne serait pas arrivé."
"Vous êtes... Rinto Yogan, c'est bien ça ? J'ai entendu parler de vous lors de la première guerre."
"Et j'ai entendu parler des Habashi, de votre père. Néanmoins, je n'ai pas eus l'honneur de le connaître; j'ai quitté les champs de bataille bien avant la fin des Uchiwa et des Senju. J'avais d'autres priorités, ma femme, et ma fille."
"Je vous comprends... Mais, dites moi; pourquoi dire que tout ceci..."
"Et bien, j'ai la faculté, comme vous le savez; de ressentir les fluctuations de chakra, les interférences, les présences... Un genjutsu vous a mené jusqu'ici, c'est malheureux; j'aurais pus éviter toute cette histoire."
"Ne vous en faites pas, c'est la destinée... Excusez moi."

Je lui fis signe de la tête, m'inclinant légèrement, et me rapprochai du Yamada. Le jeune homme semblait inquiet. Malheureusement du fait de mes mains liées je ne pus le prendre dans mes bras, cependant rien ne m'empêchait de lui parler, ma langue, elle, était bien libre.

"Kioshi... Je n'ai pas eu grand chose à leur apporter. Anaya-sama a même sous-entendu que je mentais pour me couvrir de mes actes. Cependant... je crois que c'est la seule à ne pas me croire, j'ai l'impression. Par contre, baissais-je le ton de ma voix; le Kazekage n'est pas là. Kyoshi Rei est absent de ce tribunal. Je sais que Suna est en guerre contre Konoha et Kumo, pour des raisons... je me tue en fixant le jônin, et repris; il a dû donner des directives quant à mon jugement, cette Anaya doit être son intermédiaire. Kioshi, peux tu te renseigner sur toutes les absences du Kazekage ?"

Inquiet ? Evidemment que je suis inquiet ! Aujourd'hui est le jour j, le jour x car inconnu, le jour tant attendu et tant redouté. Aujourd'hui, tu comparaissais devant le conseil. Aujourd'hui, ton avenir allait se jouer. Et le mien aussi, car tu fais parti de mon passé, et le passé sert à écrire le futur. J'ignorais encore ma réponse quant aux sentiments dont tu m'avais fait part. Comment le pourrais-je ? Je ne pouvais penser calmement alors que je risquais de ne plus te revoir… D'ailleurs, c'était peut-être la peur que tout se finisse ici qui t'a poussé à me dire toutes ces choses ? Peut-être qu'ensuite, tu réaliseras que tout ça n'était qu'illusion ?

J'écoutais attentivement ce que tu me disais, bien que mon esprit fût ailleurs, espérant que tout ça n'était qu'un rêve. Et s'ils te condamnaient ? Je sais que tu m'as demandé de ne pas intervenir… Mais comme tu l'as sans doute remarqué, je n'avais jamais répondu à cette remarque. Comment pourrais-je ne pas intervenir ? Ce serait un regret qui me suivrait à jamais…

Alors comme ça, le Kazekage n'était pas là ? Tant mieux d'un côté, il sera plus aisé de s'enfuir dans le cas où…

"Je peux pas… Mais lui pourra. Moi je préfère rester ici, si jamais… "

Tout en parlant, je fis apparaître un clone à mes côtés.

" Très bien... dit-elle en souriant. Kyoshi Rei a dû faire attention à ses déplacements je suppose, mais la moindre absence devrait être reportée dans les rapports des observateurs... Tous les mouvements sont enregistrés, depuis l'attentat de l'Ergastule, ajouta-t-elle. "

" Sans doute… "

D'un signe de la tête, je fis comprendre au clone d'y aller. Je ne comprenais pas pourquoi Kyoshi Rei l'intéressait autant. Ne devrait-elle pas plutôt s'inquiéter pour son propre sort ? Je n'avais même pas la curiosité de lui demander ses raisons. A dire vrai, son sang-froid m'effrayait plus qu'il ne me calmait. Pour ma part, mon cœur ne cessait de battre la chamade depuis qu'on était entré dans ce lieu.

" Je m'inquiète plutôt de ta possible absence à toi… ou plutôt de ta présence incertaine… "

"Ce n'est plus qu'une question de temps. Dis-je en regardant le jônin qui attendait à côté de la porte."

En effet, en cet instant même, le conseil ainsi que les différents protagonistes devaient être en train de discuter de mon sort. Le tribunal de Suna... sa réunion était un événement assez rare qu'on ne se donnait pas la peine d'organiser pour de vulgaires criminels, on le mettait en place pour juger des faits graves, pour faire la part des choses, et en général pour savoir si l'on peut ou pas envisager une issue différente de l'Ergastule. J'espérais entrer dans cette catégorie comme j'espérais qu'ils m'aient cru, effet mon histoire pouvait sembler étrange et même improbable. Néanmoins quelques personnes dans cette assemblée paraissaient toujours me faire confiance, sans parler de Kioshi, ou Yogan. De toute façon, j'étais prête et j'accepterai la sentence quelle qu'elle soit.

*********************

*Ohatsu-Sama, cette femme vous a-t-elle convaincu ? Cette histoire...*
*Que je sois convaincu ou pas, cela ne fait pas une grande différence, néanmoins son histoire me paraît crédible.*
*A moi aussi, elle me semble crédible, au vue de tout ce qu'a fait Habashi Zanshi pour le village.*
"Bien, la parole revient aux témoins et victimes des actes de celle que l'on nomme : "l'Ecarlate". Proclama la seule conseillère."

L'assemblée l'observait d'un regard commun approbateur et à la fois sérieux, tout était sérieux ici. Le premier fut appelé à parler, un chuunin qui était en poste au moment des faits, l'un de ceux qui était sorti in extremis. Il parla quelques minutes durant, de ce qui s'était passé, de ce qu'il avait ressenti, ce qu'il avait vu. Il confirma l'existence du fameux Akuraï, le tier qui aurait prit contrôle de l'Habashi. Les trois conseillés, juge dans leur fonction; observaient et écoutaient avec une attention particulière. Plusieurs Sunajin se levèrent chacun leur tour, et parlèrent, exposant à chaque fois les mêmes éléments.

"J'étais en poste avec mes cinq collègue ci-présent, nous ne sommes que cinq à être sorti vivant de ce... brasier."
"Qu'avez vous vu. Adressa Ohatsu au ninja."
"Au début, hum... il cherchait ses mots. Zanshi-Sama semblait quitter le village comme elle le faisait habituellement, nous n'avions posé aucunes questions. Mais lorsque des jônin l'ont rejoins, nous n'avions pas compris ce qui se passait, ils se connaissaient, et... Un homme est arrivé.. Ah non, il est arrivé avant, et les jônin sont arrivés après..."
"Les jônin ? releva Ayana"
"Oui, Akuzu Mia, et Yamada Kioshi, ils ont combattu Habashi Zanshi."
"Pourquoi ne sont ils pas là ? rétorqua la bonne femme."
"Akuzu Mia... est en mission. Quant à Kioshi, il est revenu avec Zanshi."
"Et bien, ne peut on pas l'entendre ? ajouta-t-elle."
*Ayana, que cherches-tu ? insuffla Ohatsu*

Aucune réponse.

Elle fit signe au ninja de se rasseoir, et un autre de faire entrer le Yamada.

*Yogan, c'est Itsu; envoies nous Yamada Kioshi.*

*********************

"En tout cas cela fait une semaine, et une chose et sûre..."
"Excusez moi de vous interrompre, Kioshi-san; vous êtes appelé à témoigner. Veuillez entrer. Dit-il en ouvrant la porte."
"... vas-y. Souriais-je."

Hein ? Quoi ? Mais ça fait pas vingt minutes ! Et c'est à elle d'y retourner, pas à moi ! Mon quoi ? Mon témoignage ? Je croyais qu'ils savaient déjà tout. Ah, je suis complètement à la ramasse. T'inquiète pas Zanshi, je ferais tout pour te disculper. Tout… Même si tu ne le souhaites pas forcément.

La demoiselle m'incita à y aller. Mais, et la phrase que tu venais de commencer ? Je dois avouer que j'étais plutôt soulagé que l'on nous coupe là, car de mon côté je n'avais toujours pas de réponse précise. En même temps, avec la guerre, la possibilité que tu sois condamnée, tous ces gens qui me demandent comment je t'ai retrouvée et pourquoi je t'héberge chez moi, … Je n'avais pas vraiment eu l'occasion d'y réfléchir à tête reposée. Et elle n'allait pas se reposer de suite.

Me voici donc à la barre comme Zanshi, à la différence que je n'étais pas poings liés, moi. Et attention si j'apprends que vous songez à lui ôter la vie…

" Racontez-nous le départ de l'Ecarlate, je vous prie. "
" Et bien, elle était à la voie illusionnée, accompagnée d'un homme… "
" Et elle vous a combattu ? "
" Oui, lui et l'homme âgé qui était avec… "
" Qui vous a blessé ? Vous aviez été laissé pour mort selon nos rapports. "
" Habashi Zanshi, mais… "
" C'est tout ce que je voulais savoir. "

Alors c'était donc elle Ayana ? Elle ne me laissait même pas terminer mes phrases, me menant là où elle voulait que j'aille. Moi qui souhaitais défendre Zanshi, mon témoignage allait avoir l'effet inverse. Je dus serrer les dents pour réprimer quelques jurons. J'avais une furieuse envie de la vilipender et de l'admonester.

" Ce serait vous qui avez fait revenir l'Ecarlate au village. Comment cela s'est passé ? "

Encore une question pour me piéger et me stopper sitôt que j'ai dit ce qu'il voulait entendre ? De toute façon, avais-je le choix ? Je devais répondre, c'est tout…

" Au retour d'une mission, je l'ai croisé à l'intérieur d'une taverne. Une bouteille à la main, elle se vidait la tête à grande lampée, comme si elle cherchait à oublier ce qu'elle avait fait… Remarquant que cet interlocuteur-ci ne me coupait pas, j'en profitais pour continuer. Oublier des regrets, sans doute. Ce jour-là, je vis des larmes couler sur ses joues pour la première fois… "
Ces derniers mots ne semblèrent pas les laisser indifférents.
" A-t-elle résisté à l'idée de revenir au village ? "
" Oui… "
Ils furent surpris. Mais…
" Mais à la place, elle m'avait demandé de lui ôter la vie… "
Un homme ne put empêcher la surprise et l'étonnement dessiner ses traits. Voyant que mon algarade n'allait plus en son sens, Ayana prit la parole.
" Est-il vrai que vous êtes montés en grade grâce à l'Ecarlate ? Qu'elle vous a fait intégrer le Kakumeigun ? "
" Oui, répondis-je sans savoir où elle voulait en venir. "
" On peut donc dire que votre notoriété présente est due à cette dame. Vous lui êtes sans doute redevable pour cela… "
Je ne répondis pas. La fourbe, je comprenais à présent son jeu ! Elle essayait de rendre mon témoignage caduque, de modifier ma péroraison ! Comme elle insistait, je fus obligé, plus mal gré que bon gré, d'opiner du chef. Et alors que j'allais prendre la parole pour donner un autre sens à cette déclaration, elle prévit le coup et lança :
" Ce sera tout, vous pouvez partir. "

On me fit signe de quitter la salle, ce que je fis à contre cœur. A cet instant, je me dis que je n'aurais pas dû venir. Venais-je de signer l'arrêt de mort de Zanshi ? Celle-ci me vit réapparaître dans le couloir les poings serrés, les muscles contractés, les larmes presque aux yeux injectaient de sang. Je ne rêvais que d'une chose : mettre mon poing sur le faciès d'Ayana pour lui clouer le bec à mon tour !

Je n'osais à peine soutenir le regard de la demoiselle. Malgré tout, je parvins à prononcer un mot, bien que cela ressemblait plutôt à un murmure.

" Pardon… "

Il revint du tribunal la mine plus sombre qu'un instant plus tôt, en s'excusant. Inutile de demander pourquoi, je ne pouvais pas lui en vouloir. La bonne femme avait dû prendre la tête de son audition afin d'essayer de tourner sa vision des choses à son propre avantage, comme elle avait tenté de faire en sous entendant les choses, et tentant de me faire craquer, ou avouer; ou je ne sus trop quoi d'autre. Enfin, je lui fis un simple sourire en lui disant de ne pas s'inquiéter. J'avais un pressentiment plutôt positif, elle ne pouvait à elle seule orienter la décision, ils étaient trois à délibérer, devaient prendre en compte bien sûr ce qu'avait dit le Yamada, ce que j'avais dit, mais aussi tout ce que les autres avaient dit. D'après mes observations, je pouvais dire que personne ne voulait vraiment me jeter la pierre au regard de ce que j'avais dévoilé, et de ce qui avait put être dit durant mon absence, ou ma désertion du village. Peu de temps après le Kioshi revint Yogan, celui qui annonçait, appelait les personnes; un genre de greffe.

"Ils vont délibérer. L'assemblée à été remerciée. Cela prendra un peu de temps. Vous devez attendre ici... Kioshi, veillez à ce qu'elle reste là." Puis il disparu de nouveau derrière les portes du la salle d'audience.

J'acquiesçai d'un signe de la tête, et reportai mon attention sur le jônin. Le silence s'était installé une nouvelle fois. J'avais l'esprit trop occupé à prévoir la décision pour prononcer le moindre mot, puis finalement cette autre pensée refit surface.

"Ton clone a trouvé les registres de déplacement des derniers mois ?"

Pendant ce temps là au tribunal.

"Alors, qu'en dites vous ?"
"Coupable, à n'en pas douter."
"Coupable, certes... En fait elle ne peut être que coupable, c'est elle même qui a attaqué le village, ce sont ses invocations qui ont causé des dégâts, et ses techniques qui ont blessé nos hommes, cependant.."
"Cependant il n'y a eu aucun mort, ce n'est pas vrai ? Une Kunoichi telle qu'Habashi Zanshi n'aurait pas laissé de survivant, or; jusqu'à preuve du contraire..."
"Peu importe les morts ou les vivants, le fait est là. Elle a levé la main sur le village alors qu'elle avait prêté serment. La trahison n'est punissable que par la mort."
"Tu es un peu... extrême Anaya. La mort... Pour une personne qui s'est livrée, qui était sous influence, et dans un instant de faiblesse.."
"Oooh... Tu ne vas quand même pas croire ces histoires "d'amour et de vie précieuse", elle essaye simplement de nous manipuler par ses charmes. Vous savez tout comme moi quelle genre de femme elle est. D'abord Shinmei Hayato, Setsu Tsuna, Raiu no Kenji, et maintenant ce Yamada..."
"Que veux tu dire par là ?"
"Les trois premiers sont morts ou devenu... inhumain, et le dernier... et bien.. jusqu'à maintenant il ne s'est pas montré très, efficace. Elle les a manipulé pour la plupart, elle change de cible une fois que la précédente n'est plus intéressante."
"Euh... Tu divagues Anaya. Je pense que ses histoires de coeur n'ont pas grand chose à voir avec..."
"Au contraire, elles ont beaucoup à voir dans cette histoire. Tu sais Anaya, toutes les personnes ne sont pas les mêmes; j'ai pu observer dans la population civile plusieurs cas similaire, la déprime affective, la perte de volonté... Je suppose que cela peut aussi frapper les plus puissants ninjas, et d'ailleurs cela doit les troubler encore plus. D'autant plus que Habashi Zanshi n'était pas une Kunoichi en devenir... Enfin, pour moi elle est coupable d'avoir succombé à un genjutsu conçu pour exploiter les faiblesses émotionnelles, rien de plus; sa vie personnelle n'entre pas en ligne de compte. Après pour ce qui est de ses actes, évidemment, on ne peut pas passer l'éponge aussi facilement, mais de là à la punir de mort, je doute que ce soit une bonne idée."
"En effet, de plus nous ne sommes pas dans une période où il est judicieux de ne pas se créer de nouveaux ennemis."
"De nouveaux ennemis ?"
"Oui Anaya, penses tu que tous les habitants de Suna veuillent la voir morte ? Penses tu que tous les ninjas seront satisfaits de sa disparition ? Admettons que nous la fassions exécuter, si des personnes s'attendaient à une autre situation, que se passera-t-il ?"
"Vous voulez donc l'acquitter par crainte ? vous avez donc si peu confiance dans le peuple de Suna ?"
"Par crainte ? Qui a dit ça ? toi seule... Ce que je dis, c'est qu'il faut savoir choisir ses alliés. Et aujourd'hui, on a besoin de bras."
"Nous pourrions la mettre à l'épreuve."
"Sans l'accord du Kazekage ?"
"Le Kazekage... cette guerre... Tu sais ce que j'en pense. Bien, la mettre à l'épreuve en l'envoyant sur le champ de bataille pour permettre de faire cesser le feu. Nous savons très bien quel rôle elle a joué lors de la guerre contre Konoha."
"Oui, tuer l'edo tenseï du Hokage Suguato, et le chef de l'ANBU... quel acte de diplomatie..."
"Tu ne vois que le côté négatif ? Elle a empêché la bataille de l'observatoire ave l'aide de Myakudou On. Et c'est la seule qui était contre la guerre lors de la réunion diplomatique."
"Passons aux votes. Acquittée, avec mise à l'épreuve."
"Acquittée, avec mise à l'épreuve."
"Et bien... elle est coupable des faits, c'est une personne trop dangereuse. Mais bon, elle sera acquittée, la majorité suffit... donc.."

Yogan réapparut alors, et me demanda d'entrer dans la salle. Il fit aussi signe au Yamada. Semblait il qu'il pouvait lui aussi entrer, et écouter le verdict.

"Habashi Zanshi, nous avons décidé, au vue des éléments retenus et des témoignages recueillis, que vous n'êtes pas coupable de ce qui s'est passé il y a six mois. Cependant il a été décidé d'un commun accord que vous devriez obéir à une mise à l'épreuve. Vous partirez dans la journée pour les champs de bataille. Vous aurez pour objectif de raisonner le Kazekage Kyoshi Rei afin qu'un armistice soit signé. Nous avons confiance en vos dons pour la diplomatie, et c'est pourquoi nous ne vous infligerons aucune sanction supplémentaire. Prouvez que vous agissez pour l'intérêt de Suna et de l'équilibre entre les villages."
"Je... D'accord, je ferai de mon mieux."
"Avant de repartir, prenez ceci."

Yogan prit l'objet que lui tendait Atsumi, lequel me le transmit. Il s'agissait... d'une plaque de Suna. Mon regard se porta sur le Yamada..

"Oh, Yamada Kioshi, étant donné que vous l'avez persuadé de revenir, que vous l'avait hébergé; vous êtes chargé de l'accompagner. Vous avez le même objectif, à ceci prés que vous garderez un œil sur elle. Vous pouvez disposer."