Il faut croire que même les shinobis ont besoin de se reposer. Du moins c'était la conclusion à laquelle j'étais arrivée lorsqu'on m'a demandé de rentrer à la capitale quelques temps. Aokiji a donné son accord - comment refuser un décret impérial? - et j'ai ainsi pu quitter mon senseï et son irritante femme. Le contact avec Setsuna est, disons... compliqué! Elle n'a pas apprécié que son amant s'entiche d'une rousse et je peux la comprendre. Mais qu'elle se rassure: je ne veux pas d'un Samui! Ni de qui que ce soit en fait... Je me contente de remplir ma part du contrat pour que le blond garde précieusement mon secret. Si j'avais eu le choix...

Toujours est-il qu'en arrivant à la capitale ce n'est pas des vacances qui m'attendaient mais bien une nouvelle affectation temporaire. Le Shûkai ayant envoyé une délégation à Suna je suis l'une des shinobis appelées à combler le trou que ça a créé dans les effectifs. Autrement dit je suis bonne pour travailler au Shoraizen plutôt qu'à Tori. Et je me retrouve à nouveau entourée d'une foule immense à laquelle je rêve de pouvoir faire la peau. Autant dire que je n'ai pas apprécié la nouvelle...

Dès lors la première chose qui me soit venue à l'esprit? Hormis aller déposer mes affaires dans mon ancien appartement que j'ai eu la sagesse de continuer à louer? Et bien sortir pour aller boire un verre. Dans un endroit malfamé, l'un des quartiers les plus chauds de la capitale. Là où la mort d'un quelconque truand de petite envergure ne choque pas et relève de l'habitude. L'alcool n'est pas l'un de mes vices. Mais je dois reconnaître qu'il est efficace pour vous faire oublier l'espace d'un instant la chienne de vie qui est la vôtre...

Pour l'instant il me suffit d'arborer le bandeau du Shûkai pour qu'on me fiche la paix. Et attirer l'attention. Je sais que certains vont tenter de s'en prendre à moi lorsqu'ils estimeront que j'ai assez bu et donc une victime facile. Sauf que l'alcool se diluant dans mon corps aqueux, ils peuvent attendre encore un moment. Le désavantage lorsqu'on est une gogyou suiton, c'est qu'il faut débourser pas mal de ryos pour ressentir les premiers effets de ces breuvages qui allègent l'esprit. Quoi qu'il en soit je compte bien tuer une ou deux personnes ce soir. Ce sera une sorte de... compensation pour le trajet qu'on m'a ordonné de faire jusqu'ici et le rôle de bouche-trou qu'on m'a réservé!

- "Cette chaise n'est pas libre..." pour souligner ce fait je pose mon pied sur cette dernière. "Trouves-toi une autre place! Voir un autre bar!"

Je n'ai même pas pris le temps de relever la tête vers cet inconnu. Je termine mon verre d'alcool fort, le lève pour signifier au barman que j'en souhaite un autre puis daigne finalement tourner mon regard vers le nouvel arrivant...