« Tout shinobi doit tenir ses engagements. »
Art. I-IV

Lorsqu’il lui tomba dessus, Aomine se demanda ce qu’il avait pu faire pour mériter un mollasson pareil. Non mais sérieusement, c’était qui ce gosse ? Un adolescent qui, alors qu’il était arrivé en retard, en faisait tellement trois tonnes en excuse que son supérieur hiérarchique ne savait plus ce qui était le pire. Quel âge avait-il d’ailleurs ? C’était le genre d’informations que tout sensei connaissait par cœur, mais le Bakushô avait déjà oublié la plupart des choses qu’il avait lues sur le dénommé Hakushi Jio.

Mais en le regardant, il avait quoi, quatorze ou quinze ans ? Son physique était surprenant. Avant qu’il ne se mette à lécher le sol, le Bras droit du Raïkage avait cru voir chez le gamin un œil rouge. Rajoutez à cela une coupe loin d’être homologuée et vous obtenez un Genin atypique, aussi bien sur l’apparence que sur le comportement. Enfin… il ne semblait pas avoir de mauvais fond.

« Relève-toi tu m’mets mal à l’aise ! »

Nan mais sérieux quoi, il donnait presque des coups de langue au sol quoi ! L’homme croisa les bras, et regarda le gamin d’un air ironique couplé d’un long soupir.

« J’suis censé t’engueuler pour ton retard, mais là t’en fais trop que je sais pas quoi faire. »

Il pouvait également revenir à l’essentiel. Après tout, c’était justement ce retard qui pouvait rattraper la situation délicate et amener la conversation vers quelque-chose de… naturel. Aomine attendit que le garçon se soit remis à sa hauteur, enfin, plus ou moins.

« Pourquoi t’es en retard p’tit gars ? »

Un déclic et le Bakushô rajouta immédiatement quelque-chose.

« Au fait m’appelle pas maître mais chef ou sensei. J’sais pas maître ça fait… Bon on s’en branle, suis-moi tu m’expliqueras la raison de ton retard en chemin ! »

Vu là où il l’emmenait, Hakushi Jio allait largement avoir le temps de raconter son histoire, ou d’inventer une excuse bidon. Ca après, Aomine n’en avait strictement rien à foutre. Ah, le Bras droit n’avait pas les mêmes normes comportementales que celui qui, en plus d’être son chef, était désormais également le dirigeant de tout le village.

« Un shinobi doit faire sien de tout espace dans lequel sa mission exige qu'il soit. »
Art I-IX

Mais sur qui il était tombé ? Trop d’énergie, beaucoup trop ! Et mal concentrée en plus. Dès lors qu’il voulait s’excuser, il s’était plongé la tête à même le sol, se moquant de bouffer à moitié la terre pour montrer un respect dont Aomine n’avait que faire. Il le regarda ensuite se relever, et commencer à déblatérer une histoire des plus loufoques. Etait-il vraiment en train de penser qu’il y avait une chance que cette aventure soit valable ? Nan mais sérieux, qui était ce gosse ? Le Bakushô ne put s’empêcher de lâcher un long et profond soupir.

« Alors toi, dans le genre taré, t’es l’dernier né. »

Mais difficile de faire marche arrière maintenant ? Il se mit en route, aussitôt suivi de l’Hakushi qui le dérangeait vraiment. Franchement, l’histoire des bandits, c’était quoi ça ? En tout cas, ça ne changeait en rien les plans d’Aomine.

Ils arrivèrent devant une grille, délimitant elle-même un des nombreux terrains d’entraînements du village. Celui-là était vide, et ce n’était pas étonnant car il était situé loin du centre de la cité. Comme les deux shinobis avaient pas mal de temps devant eux, ils avaient pu s’y intéresser, contrairement à ceux qui – lorsqu’ils voulaient de courtes séances – préféraient souvent choisir des terrains plus proches.

Le Bras droit entra, puis retira tout ce qui pouvait l’encombrer : sacoche ninja, armement et projectiles. Puis il regarda le petit gars du haut de ses deux mètres, tout en croisant les bras.

« Des bandits, hein ? Si tu leur as foutu leur raclée, ça tombe bien… Parce que j’ai envie de voir ce dont t’es capable. Balance-moi la sauce jusqu’à ce que tu me touches. »

Et contrairement à ce qu’on aurait pu penser, Bakushô Aomine garda ses bras croisés. Il se tenait à une bonne quinzaine de mètres du Genin et n’avait apparemment pas l’intention de bouger ou d’exécuter la moindre technique.

Considérait-il que face à un tel numéro, il n’aurait même pas besoin de se forcer pour éviter d’être touché par ce dernier ? En tout cas, l’objectif de Jio était clair.

Technique: