Hokage me très parait bien … Tu peux rajouter –sama si le cœur t’en dit.

Ironique, mais peut-être son interlocutrice ne l’avait-elle pas compris, elle désigna d’un geste de la main le siège en face d’elle de l’autre côté de son bureau, Miko attendit qu’elle asseye avant de continuer à parler. Nozomi. Elle avait été surprise en apprenant sa venue ici alors qu’on lui avait dit qu’elle avait quitté le Shoraizen. Et pourtant, elle était là. Revenue à peine après l’arrivée du reste de son ancienne organisation. Pour une raison qu’elle n’arrivait pas encore à saisir, sa justification aux portes ayant été plus que floue. S’était-elle résignée à venger Seitô après tant de mois ? Peut-être s’était-elle résignée peu après qu’elles se soient quitté mais qu’elle ne savait juste pas où la chercher …

Je suis contente de te revoir aussi en forme … J’ai eu ouïe dire que tu avais visité le village hier. Alors … Qu’en penses-tu ? J’espère qu’on t’a traité correctement.

Beaucoup de questions en tête, mais elle était réellement contente de la revoir. Malgré toute cette histoire du Shoraizen, Nozomi était une personne qu’elle avait appris à apprécier, malgré la carapace qu’elle avait tenté de préserver à l’intérieur de l’organisation. Sans elle, elle serait d’ailleurs certainement morte ce jour-là sur l’Île.

Café ? … Whisky ?

Sortant la carafe ambrée en souvenir de ce fameux soir passé à picoler, elle haussa un sourcil derrière ses lunettes de vue. Petit whisky de neuf heures du matin. Quoi de plus normal. De cette façon elles commenceraient toutes deux la journée du bon pied.

Mais bon … la question fâcheuse … que puis-je faire pour toi ?

Posant ses coudes, elle tint son menton de la main droite, son bras amputé se reposant sur l’autre, le moignon disparaissant dans les plis de son habit. Elle s’avouait curieuse quand à cette dernière question. Les raisons de sa venue ici étant plus que mystérieuses ….

Arquant légèrement un peu plus son sourcil alors que la tatouée lui confiait qu’un homme l’avait invité au restaurant, Miko se dirigea vers la cafetière en faisant à peine rouler son fauteuil latéralement. Sortant deux tasses, elle alluma la machine et laissa le liquide brûlant s’écouler. Du thé … ça ne rentrait clairement pas dans les choix qu’elle lui avait proposé pourtant… D’autant qu’elle n’avait plus le nécessaire à thé d’On’ dans ses placards …

Hmm … ça sera donc café, je n’ai pas de thé, d’où le fait que je ne t’en ai pas proposé.

Écoutant la suite de son histoire, pensive, Miko toujours décalée par rapport au centre de son bureau, récupéra une tasse l’une après l’autre, offrant la première à la nomade avant de glisser à nouveau au centre de son bureau sa propre tasse à la main. Se versant une lampée d’alcool, Miko était attentive. Inexpressive. Alors que la jeune femme en face d’elle lui demandait de l’aider.

Toutes mes condoléances pour tes parents …

La goutte d’eau qui avait fait déborder le vase sans aucun doute.

T’aider … Je vais être franche, je ne vois pas trop ce que je pourrais faire pour toi. J’aurais toujours été Nukenin, j’aurais été dans l’incapacité de t’aider… j’aurais été simple shinobi du village, je t’aurais bien hébergé un temps, le temps que ta vie redevienne un peu stable … Mais … Dans ma position, toute décision fait figure de décision officielle, toute aide doit refléter l’intérêt du village...

Peu sûre de ce qu’elle disait, elle ne savait comment s’avancer sur ce terrain miné. Nozomi était avant tout un nukenin. Une nukenin du Shoraizen.

Il y a bien quelque chose … Mais je ne sais pas vraiment si ça t’intéresserait … Tout ancien membre du Shoraizen s’est vu la possibilité de rejoindre le village… Je sais que tu as toujours été une nomade … à survivre par tes propres moyens, à ne reposer que sur toi. Je comprendrai si cette … offre … ne t’intéresse pas.

Soufflant sur son café, Miko releva ses lunettes de vue à peine teintées de buée.

Cependant Konoha est un village qui depuis des années privilégie l’autonomie et l’individualité de ses membres. Un endroit qui pourrait te convenir … Cependant tu te doutes que cette offre s’accompagne de nombreuses obligations et contraintes. Une offre à vie au risque de te voir considérée comme une déserteuse … Tu subirais un interrogatoire complet, serais surveillée un certain temps, affectée à des tâches minimes qui ne relèveraient pas du secret d’état.

Petite pause.

Tu comprendras que je ne peux pas mettre le village dans une situation délicate en t’accordant une confiance aveugle. Tu parles de Goren comme d’un ami, un dangereux criminel recherché par tous les villages et qui souhaite leur destruction.

Bavarde, elle prenait les choses en main en espérant guider la jeune femme. Miko se retrouvait en elle d’une certaine façon, car même si physiquement elles étaient aux antipodes, l’Aburame comprenait sa peine et sa situation d’esseulée, de laissée pour compte. Une phase de sa vie qui avait duré de nombreuses années après la perte de son époux alors qu’elle devait avoir l’âge de la tatouée. À l’époque, on l’avait laissé à sa peine, pensant que c’était à elle de mûrir et passer à autre chose par ses propres moyens. Chose qu’elle avait au final fait après plusieurs années. Mais s’enterrer dans son malheur n’était souhaitable pour personne, et afin d’aider la jeune femme, elle était dans l’optique de lui faire partager cette vision de paix et d’optimisme que lui avait apporté le village à l’époque alors qu’elle sortait enfin de sa tanière.

Peut-être un job à l’Hôpital vu tes dons … Plus de stabilité, un nouveau départ, une nouvelle famille regroupant l’ancienne … Voilà toute l’aide que je suis capable de t’offrir. Qu’en dis-tu ? … Mais si tu souhaitais repartir sur les routes je comprendrai et t’offrirai le gîte quelques jours le temps que tu ailles mieux.

Un tournant dans la vie de la jeune femme. Un choix probablement capital pour elle. Elle semblait perdue. L’avait-elle guidé ?

À toi de décider si tu veux être shinobi ou non. En tant qu’Eisei-nin, si le poste t’intéresse bel et bien, tes responsabilités pourraient se limiter à l’Hôpital bien que le village a grandement besoin de médecins sur le terrain … Mais bon, chaque chose en son temps.

Nouvelle gorgée. Elle sourit enfin à la décision de la jeune femme. Elle souhaitait devenir Konohajin. Peut-être ne s’en apercevait-elle pas encore mais c’était probablement la meilleure chose à faire. Entourée d’anciennes et de nouvelles personnes qui tiendraient à elle, elle aurait tôt fait de s’épanouir.

J’espère que tu te plairas au village. Seitô t’en a peut-être dépeint un triste tableau, mais je te laisserai découvrir la chose par toi-même.

Oui … Seitô avait probablement dépeint la Feuille comme un ramassis de moutons obéissants qui vivaient dans la crainte, la soumission ou autre. La réalité était totalement différente. Et elle le découvrirait bien assez tôt. Avec le temps, en frayant avec eux, elle viendrait à bout de son mépris apparent des shinobis, et comprendrait les motivations réelles qui animaient les villageois et soldats du village. Motivations qu’elle semblait partager à l’époque au Shoraizen.

Ne t’en fais pas, depuis le retour des membres du Shoraizen, avec l’aide des Aizuyakes restant, nos experts en Fuinjutsu ont développé un moyen rapide et efficace d’enlever ce sceau …

Si seulement elle en avait bénéficié … Mais au moins nulle autre personne n’avait souffert de la bombe à retardement qu’ils arboraient.

Quant à ça … à l’époque je suis passé par des médecins, merci de t’en inquiéter … Un certain Jisetsu Demon me proposait de me la rafistoler mais j’avoue ne pas avoir eu confiance en ses capacités … Si tu veux tout savoir, j’ai pris des dispositions pour me faire fabriquer une prothèse par le clan Saibogu.

Ne restait qu’à prendre les mensurations et envoyer le tout avec sa prochaine lettre.

Mais bon ! Parlons de quelque chose de plus réjouissant. Ta paperasse d’admission ! Je demanderai à ce qu’on te guide tout du long. En priorité, retrait du sceau et interrogatoire afin d’établir que tu n’es pas une menace pour le village et que tu es sincère. Pour le reste, je te propose de repasser ou de me recontacter quand tu voudras commencer à travailler. Afin de t’introduire à ton chef de service. Quant au logement, je peux bien faire traîner les choses quelques temps à l’auberge où tu résides le temps que tu trouves quelque chose. Je demanderai à mon assistante de retourner vers toi avec le reste de la paperasse et le bandeau … Bienvenue à Konoha, Myouga Nozomi, Genin de Konoha !

Souriante, calme, elle leva son mug bien haut comme si elle trinquait et bu son café quelque peu corsé. Un bon début de journée. Un médecin de talent de plus à Konoha, et une amie qui ne tarderait pas à se porter mieux.

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