HRP :Suite directe de ce RP

À trainer dans les rues chaque jour, l'enfant laisse son regard sauter de passant en passant. Une foule en perpétuel mouvement, offrant son histoire à qui sait déchiffrer ses pas, offrant ses ragots à qui sait tendre l'oreille. Une foule de marchands, de paysans, de soldats et de voyageurs. Une foule d'âmes vagabondes, perdues au lendemain d'une Alliance, roulant au creux d'un nouvel Empire baptisé dans le sang. Autant de gens à analyser et à identifier.

Se fiant aux détails qu'un homme plus âgé lui a donnés, l'enfant cherche ceux portant le signe distinctif : un brassard rouge au bras droit, tel que le message codé le leur indiquait. Offrant ainsi aux plus curieux l'opportunité de constituer la résistance face à l'Empereur. Le risque d'une infiltration est connu, mais là se trouve toute l'utilité de l'enfant. Un intermédiaire parmi tant d'autres, permettant l'anonymat des dirigeants et donnant tout de même un ticket vers le cercle des hors-la-loi.

Car ainsi fonctionne la rébellion : une succession de cercles concentriques pour donner l'illusion d'un enchevêtrement désordonné, mais dont les rênes restent fermement maintenue par une minorité d'anonymes. Ces mêmes invisibles qui se fondent dans la foule scrutée par l'enfant. L'épieur épié distingue enfin deux recrues potentielles.

Possédant le même brassard rouge, les deux cibles ne se sont pour autant pas encore vue. Qu'elle sera leur réaction lorsque chacun constatera la marque carmin de l'autre ? L'enfant quant à lui, alterne son regard entre les inconnus, prenant la peine d'insister suffisamment pour que sa surveillance soit remarquée. Il ne fera pas le premier pas, tels sont ses ordres. Simple spectateur, il visionne en attendant qu'on l'interpelle. Alors seulement il les guidera à l'étape suivante.

Spoiler:

Van avait passé la nuit qui précéda sa petite modification du code, à attendre la venue de quelqu'un. Dans sa chambre, il resta éveillé pas moins de toute la soirée et toute la matinée sans que personne ne vienne le déranger. Lassé d'attendre il finit par décider d'y revenir dés le lendemain. Peut être que durant la nuit personne n'avait lu ou comprit le code.

Dés les premières lueurs du jour, le Trentenaire prit la direction de la pancarte après avoir prit soin d'ajuster un bandeau de couleur rouge sur son avant bras, droit. Fin prêt, le Hoheinheim avait tout du parfait rebelle. Les apparences qu'il souhaitait montrer, ne visait qu'à tromper afin de mieux comprendre les raisons de ce soulèvement. Agissant de son propre chef, aucun ordre ne lui avait été donné. Seule sa curiosité ici l'incitait à creuser davantage sur le sujet...

Arrivé dans les rues de la Capitale, le Hoheinheim resta quelques instants adossé contre le mur qui se trouvait en face de la pancarte. Patient, il resta ainsi immobile en veillant bien à rendre visible le bandeau rouge. Peut être que quelqu'un finirait par l'aborder. Dans tous les cas les heures défilaient sans que rien ne se passe. Les passants ne faisaient que traverser la place sans réellement s'attarder sur le message. Les esprits simplistes n'y verraient que du feu, et ne douteraient probablement pas d'une telle manigance.

" Le temps se fait long.. " Souffla-t-il d'un soupir. Fatigué d'attendre, il se demanda finalement si lui avait tout compte fait saisi l'intitulé du message caché.

Les marchands appâtaient les passants, les soldats veillaient à afficher une certaine sécurité tandis que les paysans courraient à droite à gauche pour vendre leurs cultures. Pourtant un enfant semblait bien moins actif que le reste de la foule. Alors que tous se contentaient de traverser la place, seul le garnement restait à regarder dans la direction du Lumineux. Au départ Van n'y prêta pas plus d'attention, pensant tout d'abord que le petit attendait ses parents. Mais au fil des heures et du temps qui passait, la théorie du Trentenaire se vit remise en question.

" Que regarde-t-il... " S'interrogea alors aussitôt le Lumineux qui tenta de suivre du regard la direction dans laquelle revenait régulièrement le garçon.

Afin de s'assurer de quelque chose, Van traversa la place dans le but de se rendre à l'autre extrémité de laquelle il se trouvait. En gardant un oeil sur l'enfant, le Lumineux ne tarda pas à comprendre l'intérêt que lui portait le garçon. Se faisant suivre des yeux, celui-ci finit par se fondre dans la masse tout en s'employant à repérer un autre bandeau rouge.

Spoiler:

Suite à une soirée de réflexion, un plan solide s’est enfin établi.

Tout a simplement commencé par une simple affiche, dénichée par hasard dans une ruelle commerçante lors d’une nuit sans lune, dissimulée par les nombreux nimbus nocturnes parsemant le voile obscur de l’au-delà. Un message de propagande, visiblement rédigé par un fiévreux partisan du nouveau régime politique du Shûkai, cachant pourtant entre ses lignes un sous-entendu invitant les opposants de l’Empire à rejoindre d’autres qui appuient leur idée. Une rébellion se prépare dans l’ombre dans le but de renverser celui qui dirige désormais les terres de l’ancienne Alliance d’une poignée de fer.

Comment peut-on arriver à cette conclusion ? Une fois le message déchiffré, l’on obtient la demande suivante : que les hommes se rallient et qu’ils montrent leur appartenance à une seule et même cause en portant un bandage au bras-droit. Est-ce tout ? Un simple brassard au bras ? Non. Selon la lettre, il est demandé à ce que le turban soit bleu. Toutefois, il en faut plus pour berner l’Homonculus. Si l’on prend la phrase cachée uniquement, l’appel à la révolution n’encontre aucun problème de logique. Pourtant, en considérant l’annonce, toute tombe à l’eau. Pourquoi un message minutieusement écrit contient-il une telle erreur de cohérence ? « Le sang bleu des innocents ». Lorsque l’on parle de sang bleu, l’on associe généralement cette expression au mythe antique des nobles : que ceux-ci, appartenant à une caste différente de la populace, ont le sang différent pour prouver leur supériorité au reste du peuple. Les innocents – à savoir la population en générale du Shozaichi – sont-ils tous considérés comme étant affiliée à la noblesse ? Immense doute sur ce point. Comme tout village, la capitale impériale est composée de civils, de marchands, de voyageurs et de soldats. Selon la vision du commun des mortels, ces catégories ne sont point associées à l’aristocratie.

Selon cette analyse fondée sur des bases solides, il est légitime d’imaginer que le message a été trafiqué. À moins que ce soit la volonté propre du créateur de cette affiche, ce dont doute énormément le nouveau Shûkajin. Pour être exact, les probabilités que ce scénario se produise est inférieur à deux pourcents à tel point que c’est ridicule. Mais puisque la probabilité est existante, aussi basse puisse-t-elle être, il est important de la prendre en compte dans la manœuvre. C’est pour cette raison que, malgré qu’il porte un brassard rouge sur le membre spécifié, le Yuuki conserve un bandeau céruléen dans sa poche. Peut-être que la tête centrale changera à un moment déterminé ses plans et optera pour approcher tous ceux portant un bandage bleu en voyant que son plan initial n’a eu le résultat souhaité. Néanmoins, si le message a été altéré comme le prétend assidûment la chimère, alors un quelconque individu cherche à rendre la vie dure aux traîtres. Les chances qu’il se fonde dans la masse et se fasse passer pour l’un des leurs sont vraisemblables. Cela ne met-il pas en péril la position de l’Épéiste Noir ? Ne sera-t-il pas dénoncé ? Probable. Quoi qu’il en soit, il n’a absolument rien à craindre.

Les raisons qui poussent Setsuna à contacter les rebelles sont nombreuses. Et contradictoires, selon l’angle adopté. Pour l’instant, il agit de son propre chef. C’est sa propre approche. Il aurait pu opter pour une couverture afin de conserver l’anonymat, agissant ainsi dans l’ombre la plus obscure tout en gardant une certaine sécurité pour sa personne. Les agissements de l’ancien leader du Septuor démontrent pourtant qu’il est prêt à se montrer la face à ceux préparant ce soulèvement, pouvant ainsi être au cœur des opérations et installant ainsi une certain confiance entre lui et le groupuscule. Vêtu civilement, soit d’un jean d’ébène, de chaussures et d’un manteau sans capuche de même couleur, couvrant un chandail ponceau – et n’oublions pas le fameux brassard carmin autour de sa dextre – il arpentait aléatoirement les ruelles de la cité. Sans se presser et mains dans les poches.

Impossible que quelqu’un vienne à lui. Personne ne peut lire si facilement les pensées des autres, donc personne ne peut savoir qui a découvert l’appel dissimulé. L’on ne peut s’attendre à ce qu’on vienne chercher les recrues en frappant à la porte du logement. Il est nécessaire de se montrer publiquement en portant le signe distinctif en question. Lors de la matinée, le ténébreux errait sans but distinctif dans les rues du bercail de l’Empire. C’est une nouvelle fois par hasard – ou par une idée inconsciente, qui sait ? – que le jouvenceau atteignit le lieu où repose l’affiche, toujours clouée sur la même pancarte. Les passants ne s’attardèrent pas à une telle annonce, trop occupés à leur tâche quotidienne, ou croyant qu’il s’agit d’une simple publicité. Le Martyr se désintéressa rapidement du message, mais remarqua aussitôt un enfant, pas plus haut que trois pommes, l’épier du regard. Ce type de réaction de la part des gamins – parfois même les adultes – est tout à fait normal aux yeux du spadassin aux Doubles Lames. L’hétérochromie plus une étrange cicatrice écarlate sur le visage anime la curiosité – ou le dégoût – de l’humain. Ce dernier adore observer l’atypique.

Néanmoins, même pour un jeune garçon, son comportement est bizarre.Il semble insister à être vu et tourne la tête dans deux directions différentes : la position du cicatrisé puis une autre. Ce sont toujours les mêmes angles. Le soldat glissa ses prunelles vaironnes à travers la foule, cherchant un indice sur quoi qui peut perturber à ce point le rejeton. Demande-t-il l’aide d’un proche face à cette monstruosité de la main de l’Homme qui l’approche ? Puis, un espace s’ouvrit entre les villageois. Il perçu un bras couvert d’un bandeau teinté de la couleur du sang.

Un stratagème bien élaboré.

Important:

Van se rapprocha finalement du garçon. L'autre bandeau rouge en fit de même et tout deux arrivèrent à hauteur du messager. Les mains dans les poches Van toisa quelques instants son homologue qui tout comme lui, portait un brassard rouge sur le bras. Étrangement ses yeux arboraient deux coloris différents. Une cicatrice remplissait le visage du Shukaijin et son identité était par ailleurs totalement méconnue du Lumineux.

Intrigué, il se fit bien vite ramené à la réalité par le message qu'était venu leur délivrer le garçon. Un rocher en forme de marteau à environ une dizaine de lieues au Nord du Shozaichi, serait leur prochaine destination. Afin d'en apprendre davantage, ils auraient à s'y rendre à minuit précisément. Beaucoup de précautions pour rencontrer l'auteur du texte de l'affiche selon le Trentenaire, qui jusqu'à maintenant n'avait rien vu de bien concluant.

Le gamin fila à travers la foule après avoir laisser les deux Shukaijins face à eux mêmes. Bien obligé de coopérer si ils souhaitaient en apprendre plus, Van décida de suivre les directives données. Toute la journée restait à attendre jusqu'à l'heure fixée du rendez vous. Afin de ne pas s'éterniser davantage et attirer l'attention, le Hoheinheim s'apprêtait à quitter le centre ville lorsqu'il s'adressa au jeune homme qui portait le brassard. " Je vous dis à ce soir dans ce cas. "

~ ~

L'heure de rendez-vous approchait, il devait être aux alentours de 23h. Van quitta son appartement et prit la direction des portes de la Capitale. Une fois dehors il prit soin de se diriger vers le Nord en suivant les directives données par le garçon qu'il avait rencontré le matin même. Lorsqu'il vit de loin le rocher en forme de marteau, le Gouverneur prit la peine de reprendre un instant son souffle afin de mieux observer ce qui allait entourer la rencontre. Un site isolé, loin de tout et de tout passage. En pleine nuit personne ne viendrait les déranger durant leur entrevue.
Le Hoheinheim finit par atteindre les pieds du rocher. Premier arrivé, il s'adossa contre la paroi d'un mur en attendant de voir arrivé les partisans de la rébellion contre l'Empire. Curieux, il se demandait quel visage il allait découvrir à la tête de tout ce stratagème. Lorsque enfin retentit les douze coups de minuit, la silhouette singulière du Shinobi qu'il avait vu plus tôt apparue.

Une fois les deux hommes côtes à côtes, Van s'employa à briser le silence pesant par de brèves présentations. " Van. Enchanté. " Les yeux fixés sur le sommet du rocher, il espérait peut être apercevoir quelqu'un de sa position qui rendrait ce rendez vous plus animé et instructif.

S’approchant du gamin à la courte crinière rousse, un trio se forma au beau milieu de la ruelle commerciale, abondante de citoyens du Shozaichi vagabondant dans le village pour effectuer leurs objectifs quotidiens. Par son message subtil, il avait appelé deux aînés. Le premier étant effectivement la chimère, tandis que le second est un visage familier au bataillon, mais le fait n’est pas réciproque, et ce, avec certitude. Une grande silhouette svelte, arborant un sarrau, lui donnant un air de scientifique, suffisant pour révulser les atroces souvenirs d’enfance du Yuuki. Une chevelure grisée malgré ses jeunes traits, son visage hissant une paire de lunettes où derrière se cache vainement des prunelles de sang. La raison pourquoi l’identité de cet homme est connu par le Kirijin est que le concerné n’est pas un soldat lambda à la botte de l’Empire. Il s’agit d’un Gouverneur, nommé par le vieux Samui lors de sa cérémonie d’intronisation – la figure d’autorité sur les terres de la Cascade, plus précisément. Certes, il ne l’a pas vu de face, lui-même étant à l’extérieur de la salle lors de la commémoration. Néanmoins, avoir accès à toutes les fiches personnelles de chaque Shinobi est un bénéfice qui vient avec le fait d’être membre du service des renseignements.

Que le Ministre de Taki no Kuni se présente en personne pour tenter de s’approcher du réseau de rébellion n’est synonyme de rien de bon au premier abord pour les révolutionnaires. C’est un personnage proche du Kamui par son titre et ce dernier lui accorde un certain niveau de confiance. Hypothétiquement parlant, dans l’optique qu’il cherche en toute franchise faire basculer le régime impérial malgré lui avoir juré allégeance, cache-t-il ses véritables intentions ? Les rebelles ont ici la possibilité de se faire un allié de taille. Ou un ennemi redoutable qui a réussi à voir à travers leurs artifices au niveau du recrutement, démontrant ainsi qu’il serait aisé pour lui de le refaire une seconde fois si nécessaire. Un humain de sa position n’est pas à prendre à la légère et tout doute à son égard est légitime. Après tout, prudence est mère de sûreté.

Or, alors que les deux intéressés rejoignirent l’enfant, il s’avérait que ce n’était qu’un piètre messager, porteur d’une nouvelle localisation. Au nord de la cité impériale, un rocher empruntant la forme d’un marteau, lorsque l’astre lunaire aura fait son apparition et que minuit sonnera. Setsuna plissa délicatement les sourcils. Il est évident que les têtes pensantes de ce système n’ose point opérer au cœur de la civilisation afin d’attirer le minimum d’attention. Son regard vairon voguant sur le rouquin prenant congé, prenant soin d’enregistrer son apparence, tonalité de la voix ainsi que gestuelles dans son cortex, Hoheinheim Van quitta les lieux tout en annonçant qu’ils allaient se revoir dans la soirée. Immédiatement, s’il le souhaitait, le Responsable de Taki peut très bien aller le dénoncer à l’Empereur. Peu importe, cela ne servirait strictement à rien et serait une perte de temps de sa part au final. Prenant congé à son tour, l’Épéiste Noir prit la direction de son nouveau logement.

Les heures passent. Paisiblement. L’étoile chute, le crépuscule atteint, puis les cieux s’assombrissent. Des heures à observer le plafond, couché sur son lit, les mains supportant mollement sa tête. Il n’avait rien à faire autre que d’attendre. Chercher des informations supplémentaires serait en vain. Sa seule course d’action est d’attendre l’heure inédite. Occasionnellement, il observait la lumière du jour à travers l’entrebâillement de ses rideaux, se repérant ainsi temporellement. Le temps est si long, si neurasthénique. Distraitement, il préparait mentalement des plans de secours en cas de pépin. Du moins, le pire qui peut arriver est que les rebelles ou bien les forces du Shûkai lui tendent un piège. Enfin, ce serait loin d’être un problème si tout ceci serait une mascarade de Kakeshuou.

Vingt-trois heures sonna. Nonchalamment, le jeune homme se redressa et quitta son appartement. Il abandonna le village et coursa dans la direction désignée plus tôt. Il a approximativement quarante kilomètres à parcourir. À cette cadence, il atteindra la destination à temps. Du moins, s’il ne s’égare pas et échoue à trouver l’endroit fatidique. Une heure de course passa et sans trop chercher, le scarifié découvrit le lieu en question. Et semble-t-il être le dernier venu, sa connaissance de ce matin étant arrivé depuis peu, si l’on se fie à son souffle ainsi que la pellicule de sueur trônant sur son front. L’avantage d’un Homonculus : une expédition comme celle-ci ne représente qu’une courte promenade.

• Setsuna. Enchanté, Gouverneur.

Répondant à son introduction, tout simplement, d’un ton décontracté. Il aurait pu donner un faux nom, mais cela s’avère inutile à la fin. Cet homme a les outils nécessaires pour outrepasser la supercherie. L’attention du nouveau Shûkaijin se focalisa sur le terrain, son regard de glace et de feu fusillant chaque parcelle de la zone. Avec toute cette organisation, il est clair que ce périmètre a été tâté il y a peu. Il est aisé d’émettre des possibilités sur la suite de cette rencontre. Pièges, hommes camouflés dans la nuit, etcétéra. L’hôte – ou les hôtes – ne tardera pas à se montrer. Le spectacle pourra poursuivre sans autre inconvénient.

C'est sans grand étonnement que le Trentenaire comprit que ce Setsuna le connaissait au moins de renommé. Difficile de cacher son identité lorsque tout le Shukai vous savez Gouverneur de Taki. Un détail sans importance néanmoins qui ne vint en rien perturber le Hoheinheim. Si il l'avait voulu, il aurait très bien pu se servir d'un Henge afin de dissimuler sa véritable identité. Un subterfuge selon lui inutile, puisqu'il s'agissait ici de gagner la confiance des membres rebelles...

Ils ne restèrent pas très longtemps que tout les deux, avant que quelqu'un ne vienne à leur rencontre. La surprise cette fois-ci fut de taille puisqu'il s'agissait là de Arekushi Jisetsu. Quelle étrange hasard que de le voir se tenir debout devant eux, alors que tous les rapports du Shukai, précisaient avec exactitude qu'il était mort. Plusieurs cicatrices recouvraient son corps, témoignant sans doute de son combat pour la survie. Une chance pour lui que d'avoir survécu. A moins qu'il ne s'agissait d'autre chose...

" Arekushi San... Et bien quelle surprise... Moi qui te croyais mort... Me voilà bien bête. "

Le regard rivé sur Arekushi, le Trentenaire restait tout de même perplexe. Quelque chose semblait différent même si, l'évidence ne sautait pas aux yeux. Comme l'annonça le Jisetsu, les rebelles étaient plusieurs et suffisamment malins pour faire passer au nez de tous un appel...
Van et Setsuna étaient parvenu à voir le message et ainsi se rendre jusqu'ici. Faire part des raisons d'une telle démarche paru bien peu nécessaire au Lumineux qui se contenta de fournir une réponse simple.

" Et bien disons que j'étais curieux de connaître celui qui entreprendrait une telle manœuvre. Je suppose que par destituer l'Empereur de ses fonctions votre chef désirera prendre sa place. Il me semble important de savoir miser sur le bon cheval vois-tu. "

Souriant le Hoheinheim était en tout cas bien sincère. Il était trop tôt pour juger de son implication dans l'organisation. Tout comme sa fidélité vraisemblablement difficile à obtenir. Attiré par le gain, Van verrait avant tout ce qu'il aurait à gagner au travers d'une telle alliance avant de se prononcer.

" Je serais honnête donc mon aide ne vous sera pas acquise tant que je n'aurais pas jugé par moi même de vos capacités. J'ai bien plus à perdre que vous à ce que l'on me voit traiter avec des rebelles... Mais j'ai aussi beaucoup à vous portez en cas de collaboration. "

Oui le Lumineux en avait parfaitement conscience et voilà certainement ce qui le rendait confiant. Son statut de Gouverneur lui offrait une place de choix dans les hautes sphères de l'Empire. Une oreille à l'intérieur même des plus grandes discutions qui pouvaient animer les réunions du palais...
Un avantage non négligeable, puisque même sensiblement indispensable au bon déroulement de l'objectif. Faire confiance où non au Lumineux, importait peu si les rebelles espéraient avoir une chance de renverser l'emprise tyrannique du Vieux Samui.

" Enfin je te laisse juger de ma bonne foi. " Fit-il en remontant ses lunettes. " Et me plierai à ta décision. "

Sans étonnement, le dénommé Van réagit peu à l’appellation de son titre. Après sa nomination au poste de Gouverneur, il est devenu une figure politique importante au sein de l’Empire. Lui-même doit se douter qu’il lui est désormais peu probable de passer inaperçu en public, à la lumière du jour. Le contrarie serait étonnant, voire suspicieux. Qui sait, peut-être que cet homme n’est pas réellement celui qu’il prétend être. La probabilité est réelle, statistiquement probable. Une simple métamorphose réussit à duper bien plus de gens qu’on pourrait l’imaginer au premier abord. Et puis, un ministre se présentant chez es rebelles peut en faire baver plus d’un, ce qui peut lui donner un certain avantage lorsqu’il aura acquiert la confiance de la faction rebelle. Dans le contexte actuel, Setsuna n’a pas les moyens pour vérifier cette théorie. Ce serait déplacé de sa part de tenter quelques manipulations inoffensives pour vérifier l’exacte identité de cet individu à ses côtés. Enfin, ce n’est nullement grave. L’homme qui viendra à la rencontre sera certainement un expert dans le domaine de la sensorialité, histoire de survenir inaperçu et de ne pas se faire prendre en filature. Il repérera automatiquement le subterfuge de l’Onshi – à moins que ce dernier soit supérieur dans ladite compétence.

Exactement cent-vingt secondes suite à son arrivée, une silhouette apparue dans la nuit, dissimulée par un quelconque artifice. Il était là depuis quelques moments déjà et cette simple démonstration confirme les soupçons du scarifié. Gardant ses distances, le nouveau venu – ou plutôt, le premier venu – possède très peu de signe distinctif au premier coup d’œil. Un homme par sa stature, voilé d’une tenue de camouflage. Seul son visage est visible. En prêtant attention à la seule fraction visible du corps de l’inconnu, l’on peut distinguer plusieurs cicatrices sur son faciès. Suite à son intégration au Sasayaki, le Yuuki a feuilleté avec soin toutes les fiches du personnel dans les forces impériales, comme il le faisait jadis à l’époque de la Brume Sanglante. Cependant, son visage ne stimulait point la mémoire photographique du protagoniste. Un étranger ? La réaction stupéfiée du Hoheinhem évoqua le fait que l’homme en face est supposé être mort. Cette rétorque entraîna un froncement des sourcils du jeune homme. Il n’avait effectivement jamais consulté les dossiers des défunts. Après tout, les morts ne parlent pas. L’Épéiste n’a en sa possession les éléments nécessaires pour éclairer la situation. La seule explication logique est que ce quidam ait réussit à feinter sa mort. Et pourtant…

Une brève louange pour avoir décrypté le message codé. Le dénommé Arekushi selon le Gouverneur laissa même paraître un demi-sourire. Puis, il ne tourna pas autour du pot : il demanda les raisons qui poussent les Shûkaijins à rejoindre une faction opposée au régime du vieux Samui. Heureusement que le trentenaire prit l’initiative de parole, laissant le temps à la chimère de bien choisir les mots qu’il allait employer pour éviter de ne pas laisser passer un mensonge quelconque, bien que ce soit difficilement imaginable. L’homme à l’allure de fou scientifique ne répondit pas à l’interrogation posée. Il avoua plutôt être curieux de savoir qui dirige l’opération et de juger les aptitudes des rebelles avant de décider s’il désire apporter son aide ou non. Sa réplique est honnête. À voir si l’honnêteté de sa réponse est un point avantageux pour lui, seul le tempérament du personnage en face peut en juger. Vint le tour du Kirijin. Mains dans les poches de son jean depuis le début de la rencontre, il laissa enfin entendre sa voix monocorde.

• L’Empire possède déjà un vaste territoire. S’il réussit à s’approprier l’archipel comme il est prévu sous peu, alors près de la moitié de la superficie du Continent sera sous le contrôle d’un seul homme. C’est un trop grand pouvoir autour d’une seule personne.

Il arrêta sa tirade ainsi, jugeant inutile d’élaborer plus loin. Ce n’est pas un mensonge : l’histoire a pour l’instant prouvé que la stabilité réside dans la division. Si un camp détient trop d’éléments de son côté, il s’attire les foudres des voisins. La raison que présente Setsuna est valable et véritable. Il laisse entendre qu’il souhaite renverser le régime pour que le Kamui évite de s’approprier un trop grand pouvoir politique. Il représente déjà une pièce d’énorme taille sur l’échiquier international. Avant de poursuivre, le Yuuki hésita d’ajouter un mot sur le Henge de l’homme en face, pointer les erreurs dans sa démarche, mais se retint. Pour le moment.

Hrp: