Après les événements qui avaient bouleversé le Shukai, Kakeshou m'emmenait une nouvelle fois vers la prison pour rencontrer Freya... Cela devenait une habitude qui m'ennuyait un peu à vrai dire, surtout que j'avais autre chose à faire. Je le suivais via les sous-sols sans rien dire, ce qui m'amusait, c'était qu'il ne savait rien à mon sujet et ne m'avait pas questionné moi-même sur ce qui c'était passé sur l'île... A moins qu'il ne préférait rien savoir, c'était une option aussi. J'écoutais alors le vieux fou me parler d'éxécution... Il allait être surpris quand il saurait qu'il n'y a plus aucune menace concernant les serviteurs, j'allais donc y faire allusion rapidement pour éveiller sa cursiosité.

« Ils ne sont plus une menace, pour la plus part, c'est stupide de tuer des agneaux inoffensif envers le Shukai. »

On descendait alors les escaliers, il n'y avait plus grand chemin qui nous séparait de sa cellule. Il savait que je la voulais, mais je n'avais pas dis les raisons et le vieux étant méfiant, c'était pas gagné du tout. Il disait vouloir quelque réponse, sinon il n'y aurait aucune clémence... Cela dépendait si il posait les bonnes questions avec un doigté irréprochable, sans quoi il n'aurait qu'insultes et déjections... Il ouvrait la porte qui menait aux cellule et nous arrivions rapidement à celle de Freya. Il s'arrêtait en me demandant si c'était bien elle...

« Oui c'est bien sa cellule... »

Dans un geste rapide et précis, je brisais la serrure de la cellule, en me moquant de la réaction du vieux, je m'y avançais alors en passant devant Kakeshuou, limite en le bousculant et je regardais dans le fond de la cellule.

« Freya, tu pourrais sortir de là, tu as encore le droit à de la visite... Mais cette fois-ci avec une personne qui a le pouvoir de te faire sortir ou de te couper la tête... »

Je me tournais vers Kakeshuou, avec sa tignasse qui lui donnait une tête énorme, cela me rappelait un conte pour enfant de la reine rouge qui faisait régner la terreur en ces terres, elle avait une tête énorme, un peu comme lui...Ce conte n'était peut-être pas si irréel après tout !

« Je te la laisse Kakeshuou, je pense que tu vas vouloir la cuisiner, mais pour les questions il faudra passer par moi si tu espères une réponse. »

Une dernière fois.

Tout avait une fin et ce dernier face à face signait la fin dans tous les cas des entrevues avec probablement chaque membre important du Shukai. Leurs noms étaient dans sa mémoire désormais, toujours utile de se souvenir de ses tourmenteurs. Dans la pénombre comme l'ombre qu'était maintenant la créature autrefois beauté divine du village de la brume elle attendait. Sa fin ou sa libération, elle savait que trop bien ce qu'on lui réservait. Une ultime confrontation mais avec qui? Son insolence avait suffit à repousser le gorille et le nouveau maitre des furyous mais elle ne doutait en aucun cas de la capacité à cette alliance de lui vomir des dirigeants comme une pondeuse mal huilée. Mais plus que ces entretiens c'était sa patience qui atteignait un stade limite. Sa patience et sa bonté d'esprit, elle avait fait comme ils avaient demandés mais désormais c'était finit. Les efforts n'allaient que dans un sens et c'était bien noté pour Freya. Plus que tout elle voulait se débarrasser de la marque, quitte à disparaitre avec, quitte à crever ici dans les geoles de ses tourmenteurs. Plus aucune importance désormais, le cliquetis de ses doigts et membranes, l'humidité et les gouttes de sa transpiration tombant sur la carapace de sa chitine pour finalement disparaitre. Sa main droite passa sur son visage comme un voile de pudeur qui se dévoilait.

Elle se leva et faisait fis des bruits de pas alla se coller contre les murs du fond de sa cage, sa chevelure et les tentacules la composant émettant un léger et doux bruit comme celui de sa lame sur le cadavre de ses adversaires. Une vie de carnage, une vie de servitude et maintenant une dernière vie en cellule à atteindre un jugement même sommaire. L'ultime ironie à la face de la Kaguya était donc de servir indépendament de sa volonté le brun ténébreux répondant au doux nom de Arekushi. Foutoir et bordel décrivaient à merveille la situation dans laquelle s'était embarquée la femme et maintenant monstre. A croire que l'île avait depuis le début prévu cette fin, foutaise si elle avait été plus forte alors les deux opposants et le mec au chien seraient morts. Et elle? Hé bien elle devrait être actuellement entrain de siroter un bon jus de fruit sur un amas de décombres d'un village perdu. Non mais sérieux c'était ridicule, presque aussi inconscient que son besoin de sauver Miae. Mais la promesse était faite tout comme l'envie de revoir son amante et meilleur amie. Mais c'était le prix à payer pour avoir tant chatier les vivants et les faibles de ce monde, sa puissance n'était pas encore à son apogée mais déjà Freya allait pouvoir se vanter dans la mort d'avoir vu et accomplis au final plus de choses que le commun des mortels.

Mais l'arrivée des deux representants et visiblement d'un retraité non loin de la sénilité sortit la créature de ses songes, à son nom elle posa son regard de braise et son visage morbide sur les deux arrivants. Sortant de l'obscurité pour se loger à la lumière, mettre son corps tout entier à la vue du vieux tandis que Arekushi se tenait devant lui. Finalement cette homme avait une sacrée paire aux niveaux des organes génitaux et tant bien dans son discours que dans sa gestuel tout démontrait clairement une vivacité hors norme. Peut être avait il donc un cerveau pour tout ce ramassis de sombres idiots après tout. Dans un ultime effort de concentration l'ancienne sabreur regarda le brun avec un sourire en coin avant de revenir avec le nouveau venue. Sa nonchalance était visiblement clairement à l'antipode du sérieux que transpirait ce type, un rire nerveux emportant la damnée tandis que ses bras se croisaient avant qu'elle ne prenne la parole de nouveau pour questionner.

-Tu es fan de moi Arekushi ou c'est juste tous les hommes de ton village qui me veulent absolument me voir? D'habitude ma beauté a tendance à mettre des barrières.

Et une ultime provocation en direction du sénior.

-Par contre je ne fais pas dans le troisième âge. Par contre si c'est encore des questions je n'en voit pas le but. J'ai déjà tout dit.

Un sérieux glacial tandis que son être entier hurlait à la haine et au déferlement de sa violence. Pourquoi n'était-elle pas déjà entrain de les démembrer?

Je voyais Freya... toujours ce regard de prédateur, c'était une personne très intéressante même si elle avait un comportement odieux, il était simplement peut-être dû car personne ne l'avait considéré comme une être humaine. Il était temps que cela change, après tout, grâce à elle, j'avais obtenu ce que je désirais, il me fallait lui rendre la pareil en la considérant comme une personne et non une bête de foire. Je la voyais alors croiser ces bras avant de rire comme une damnée... Elle semblait aimer la comédie ou se donner un rôle qu'elle ne devrait pas tenir, c'était se donner une mauvaise image et je ne faisais pas attention à son ironie... Je n'avais pas envie d'agir sur elle comme je l'avais déjà fait avec Yanosa.

« Je ne te trouve pas hideuse, je ne te prend pas non plus pour une bête de foire. Tu es humaine, différente, mais pas plus mauvaise qu'un autre... C'est ça que je vois...Arrête donc un peu de vouloir provoquer à tout va, nous ne sommes pas tous pareil... même si tu penses le contraire... »

Elle lançait alors une provocation vers le vieux Samui, j'avais envie d'en rire... mais je me retenais.

« Tu n'auras pas à parler Freya... »

En venait la suite avec Kakeshuou qui me jetais presque les clés au visage, il ne semblait pas du tout heureux de ma petite manœuvre. Il me demandait alors de lui enlever les menottes. Je m'approchais alors de Freya et je glissais la clé dans la serrure de ses menottes avant de les faire tomber au sol... Je n'avais pas à me méfier d'elle, je voulais lui montrer que l'on pouvait dans un sens, créer une situation de confiance...

« Voilà une bonne chose de faite ! »

Kakeshuou se mettait alors tout un tas de question, quasi identique à ce qu'avait demandé Yanosa... C'était vraiment redondant et connaissant l'apôtre, cela allait encore finir en tas d'insultes et autres incommodités. Je regardais alors Kakeshou avec un regard malicieux...

« Je vais répondre pour elle. Freya a déjà beaucoup voyagé, elle n'a pas vraiment d'attache et pas vraiment d'allié, c'est un peu un electron libre de toute emprise, une âme en peine cherchant sa voie je dirai... »

Je la regardais alors avant de continuer.

« L'attaque des serviteurs est en partie de ma faute, a cause de mon accumulation de chakra, Monwa a pu s'en servir pour que les serviteurs attaquent le Shukai... Mais il avait oublié un élèment... Moi et le chakra que j'avais obtenu par Shoka, en réalité, la maître de l'île, une des furyou primaire... C'est ce qui m'a permis de le tuer et de gagner un petit présent non négligeable... J'ai obtenu son pouvoir et je peux contrôler les serviteurs, à ma guise comme le faisait Monwa... »

Je me tourne alors vers Freya...

« Elle peut te le confirmer tout comme Yanosa qui a vu la scène...Ne prend pas cela comme une traîtrise, mais c'était simplement nécessaire pour nous débarrasser de ce fléau, il n'y a pas de victoire sans dégâts... Tu es bien placé pour le savoir vieux Samui. »

On tournait en rond.

Encore un complexé de l'autorité souhaitant tout dirigé et avoir des réponses à chacune des questions que son esprit de mania de la sécurité imaginait. Fort heureusement la plupart d'entre elles furent esquivés par le discours de Arekushi qui s'illustrait ici en prenant la défense de la Kaguya. Un sourire en coin et surtout un respect montant pour sa part, la créature admettait qu'il avait vraiment des hommes avec du crans ou simplement aussi fous qu'elle. Quoi qu'il en était visiblement le vieux avait encore des questions provoquant un haussement d'épaules de la créature et un long soufflement tandis qu'elle se massait les poignets et que ses mains ou plutôt ses griffes grinçaient contre les murs de la cellule. Elle avait aucune réponse à donner tout simplement parce que depuis deux entretiens elle répétait la même chose. Son amour propre avait quand même besoin d’exister à un moment, et surtout sa tête souffrait du manque d'air et d'apport de sang. Ce sang qui comme les Ketsuekis était nécessaire à sa survie, son corps se mourrait, son esprit tenait encore la route avec une motivation encore incompréhensible mais soit. Elle était désormais à moitié libre de ses mouvements, plus de chaines mais encore dans une cellule à faire les cents pas pour donner des informations futiles et inutiles.

~ Dans la circonstance actuelle, ce qui m’intéresse avant tout, ce sont les raisons et les motivations. Freya : comment et pourquoi es-tu devenue Serviteur des Furyous ? Et lorsque tu étais sous leurs ordres, les Furyous t’ont-ils donné des consignes et des ordres particuliers avant cette attaque sur l’Alliance ? Enfin : je veux savoir quelles sont tes ambitions, et ce que tu recherches dans ce monde sans avoir de maître ou de cause à laquelle te rattacher.

-Je n'ai pas d'ambitions senior, je n'ai pas d'informations à te donner. La liberté est un talent que vous ne possédez plus shinobis de l'alliance, je regrette encore légèrement l'époque de la brume sanglante mais après un détour dans vos geôles je me souviens combien il était plaisant d'être libre. De se sentir du moins moins confinés. Car oui j'ai été shinobi de Kiri au risque de te surprendre, cela n'a plus aucune importance ici. Mais je vouais une haine aux furyous pour la destruction du village c'est pas étonnant. Le reste au risque de me répéter c'est Arekushi qui l'a déjà dit, et je n'ai pas envie de faire un copier coller de mes discussions avec tes sous fifres. Quant à savoir si je suis devenue serviteur de mon plein gré je l'avais dit à ton gorille roux, je suis allez sur l'île pour la richesse et je suis sortie comme tu me vois à présent. Perdant une apparence de nymphe pour être une déesse sur le champs de bataille, je n'ai pas demandé cette marque tout comme je n'ai rien demandé à me retrouver ici. Mon corps n'était plus sous mon contrôle Monwa celui qu'a tué ton serviteur dans ta hiérarchie est probablement à l'origine de ceci j'en ai rien à foutre pour être honnête. Que ce soit Arekushi ou lui ce n'est pas bien différent, il a ses motivations et travaille pour l'alliance je serais toujours un serviteur mais j'aspire à être néanmoins légèrement libre de mes mouvements.

Et dans un nouveau mouvement elle se retira au fond de la cellule, laissant son coéquipier de fortune répondre aux interrogations de son supérieur, le vieux avait l'intention de savoir tout et c'était pas étonnant. Mais bien chiant et Freya faisait comprendre qu'elle avait tout dit et que plus rien ne sortirait de sa bouche. C'était donc à eux de finir cette discussion, sinon il lui restait l'option du suicide avec de la chance elle se raterait pas. Drôle de vie, vraiment finir ses jours à répondre et à recevoir des personnalités visiblement contrastés d'un village était amusant un moment mais bien vite lassant pour être honnête. La Kaguya ferma les yeux, une dernière fois en espérant que à son réveil tout serait finit.

D'un côté la mort et de l'autre la vie.

Le choix était vite fait, quitte à suivre le brun un moment de plus, quitte à sacrifier ses principes le temps de cette discussion, quitte à accepter toutes les conditions possibles rien ne valait plus que le mot qu'il avait prononcé: Liberté, vivre de nouveau comme auparavant, survivre en allant de villages en villages civils. Surtout retrouver sa bien aimée, elle avait du chemin à faire mais cela n'était pas important. Elle avait tout le temps possible si elle sortait de cet enfer ou le temps n'avait plus aucune valeur. Tant pis pour servir le futur tueur de furyous, tant pis pour ses propres intêrets. Elle ne reviendrait plus sous cette forme devant l'alliance c'était une certitude, plus qu'à changer de corps. A recommence de vivre sous une nouvelle identité. Elle en avait rien à foutre de la prétention ouverte et du besoin de domination de l'ancien. Plus rien à foutre de tout en fait, se redressant de toute sa hauteur elle toisait avec le feu caractéristique des survivants cet homme dont la clémence surprenait.

La créature présenta ses mains devant le vieux. Elle la créature, la jadis belle rousse, l'effrayante et monstrueuse femme errante allait désormais accepter un pacte avec une entité dont l'existence était contre tout ce qu'elle acceptait. Cette alliance était une parodie de village, ses membres des ouvriers tachant d'être plus con que le voisin dans un état ou la méthode Tayloriste semblait bien marcher. Mais les entretiens individuels prouvaient également l'envie de certains d'émerger du tas qu'importe, elle ne traitait plus avec la masse ignorante de la plèbe. Elle ne parlait pas à n'importe qui. Elle affrontait dans une joute verbale un des régents de cette alliance, aussi pitoyable soit elle, et elle lui devait le respect. Plus même, elle lui devait sa survie, d'aucun n'auraient hésités à tuer cette aberration, et lui quand bien même il avait des arrières pensées évidente, il lui offrait sans doute un bien sans nom. La vie, Freya n'était pas de ceux qui l'offraient au contraire et nul doute que la trempe de Kakeshou l'était tout aussi. Lui au regard de glace, lui descendant dans les entrailles profonds de la prison était venu affronter l'arrogante et redoutable Kaguya. Elle avait attaquée le shukai et au fond elle ne regrettait pas son acte, elle s'était sur-estimée ou avait sous-estimée ses adversaires. Quoi qu'il en soit ce n'était plus important. La tension était sur le point de redescendre et l'impatience légendaire de la femme refaisait surface. Elle s'empressa d'accepter.

-Oui...Oui et oui je n'ai rien d'autre à redire, je ne comptais pas revenir ici de toute façon. Vous êtes l'opposez de ce que je recherche. Je n'ai que faire de vos futurs intentions mais j'ai une bonne mémoire ancien. Freya se souvient de tout, et quels que soit nos différents et ma haine envers vous je vous dois ma survie. Je ne l'oublierais pas, cette dette sera épongée Kakeshou, un moment ou l'autre nous nous recroiserons, ce jour là qui sait qui l'emportera sur l'autre et qui devra alors payer sa dette. Je vous doit la vie en ce moment, ce n'est pas agréable mais je n'ai pas le choix. Alors merci. Merci et adieu.