Le conseil était fini et je sortais presque de la salle avec un soulagement non dissimulé. Après les avoir tous les trois salués d'un hochement de tête positif et remercier pour leur patience et leur écoute à mon encontre, j'étais sortie de la pièce en tenant contre moi les documents que j'avais exposés au cours de la réunion, mais désormais, je n'avais qu'une hâte et celle-ci se résumer en un mot : Fuir !

Fuir loin de lui et de tout ce qu'il me rappelait. Fuir, car je n'avais juste pas envie de l'affronter. Pourtant ... Je savais qu'il n'en resterait pas là. Je baissais la tête et je marchais rapidement vers la sortie du palais bien que calmement. Il ne me fallut pas longtemps avant d'entendre des bruits de pas dans mon dos. Des bruits de pas rapide qui ne me tromperai pas, mais je ne pouvais malheureusement rien faire qui ne soit pas mal perçus pour éviter cette confrontation.

Je replaçais une mèche de cheveux devant mes oreilles pour cacher mon visage, mais aussi ma vision périphérique alors que je baissais ostensiblement la tête pour observer mes pieds et éviter de croiser son regard.

Je savais qu'il n'en resterait pas là. Je ralentissais la marche puisque visiblement tout ce que j'avais fait jusqu'à là ne servait a rien. Soufflant de dépit, je ne me risquais pourtant pas à tourner la tête vers lui. Non, je devais regagner mes appartements au plus vite et surtout, ne plus en sortir avant mon départ de Suna qui désormais ne devrait plus trop tarder à moins que le conseil ne mette du temps à se décider et ne désire en finalité nous donner la réponse qu'ultérieurement. Toujours étant, que je continuais à marcher sans me détourner de mon objectif.

Le ton était froid, voir même glacial. Pire que tout, c'était de la méchanceté que je sentais dans ces quelques paroles qu'il avait prononcées. Mes mains se crispèrent sur mes dossiers, puis se relâchèrent d'un coup, les laissant tomber au sol et se répartir en corolle autour de moi.

La colère qui m'assaillit était sans nom. Je ne pensais que ressentir de la tristesse vis-à-vis de notre relation passée. J'avais passé huit mois à le chercher sans relâche alors que j'étais à peine remis de mon état de santé. Huit mois perdus pour du vent ! Deux mois à attendre qu'il prenne sa décision vis-à-vis de ce que lui avait jugé comme une nécessité pour nous deux. Du recul et là ... Il osait.

Je m'avançais vers lui sans pouvoir me retenir et ma maigreur, ma fragilité, toutes ses choses-là auxquelles on pensait en me voyant s'était envolé en même temps que ce que je pouvais ressentir quelques instants auparavant. J'étais en colère.

Je posais ma main sur son épaule pour le retenir, j'attendais qu'il se retourne et le coup parti. Un coup-de-poing. Je heurtais sa joue avec toute la puissance dont j'étais capable en criant à son encontre de rage. Un grand cri de douleur et de colère avant de finalement m'éloigner :


"Dire que j'étais encore folle amoureuse de toi !"


Je revenais direct à la charge, certes, je n'avais pas de chakra, mais je pouvais malgré tout le rouer de coups. Je frappais sans regarder vraiment ou je tapais, heurtant son torse à plusieurs reprises, mes yeux noyés de larmes. Il venait de me faire plus mal que jamais et pour la première fois, je craquais vraiment.


"Comment j'ai pu tomber dans tes bras et comment tu peux oser me parler de la sorte ! Tu n'es qu'un pauvre type Kibo ! Un connard ! Je te faisais confiance !"


Je pleurais, pourtant, je venais de cesser de le frapper. La main devant le visage pour retenir les larmes qui perlaient de mon nez, je reculais jusqu'à heurté un mur et je tombais accroupi contre ce dernier. Pleurant toutes les larmes de mon corps, je cachais mon visage entre mes mains :


"Comment est-ce que tu oses me faire aussi mal et être aussi méchant alors que mon état est entièrement ta faute !"


Je le regardais, mais j'y voyais flou, je pleurais tellement :


"Est-ce qu'au moins tu as vu toutes les lettres que je t'ai écrit ? Est-ce qu'au moins tu as vu tout ce que j'ai fait pour te retrouver ? J'ai essayé de sauver notre relation et toi, tu la déchires comme si c'était une vulgaire feuille de papier !"


J'étais épuisée de tout cela. Je lui demandais alors :


"Est-ce que tu m'as aimé où ce n'était que mensonge ?"