Pour une fois, Akisa décida de ne pas fausser compagnie à Kôtarô qui fut très surpris pas ses nouvelles initiatives. La rose des sables alla même jusqu'à inviter son ami pour aller faire du footing en plein désert en sa compagnie, assez matinalement. Même s'ils entretenaient une relation quelque peu tendue depuis quelques temps maintenant, la jeune femme n'avait pu se résoudre à lui jouer de tour. Au fond, elle comprenait un peu ce qu'il ressentait. Voir une personne à laquelle on tient, se détruire à petit feu, n'était en rien évident à vivre au quotidien. Mais même si elle concevait l'inquiétude de son ami, Akisa ne prit pas la peine de s'excuser avec des mots se sachant très maladroite avec. Elle se rabattit donc sur les actions qui étaient destinées à faire comprendre à Kôtarô, qu'elle s'en voulait d'avoir été si dure avec lui et qu'elle serait toujours sa petite sœur chipie quoi qu'il advienne.

Kôtarô appréciait vraiment les gestes ainsi que les efforts d'Akisa mais au fond il lui en voulait toujours d'avoir succombé à la tentation avec son ami Shinji. Celui-ci, le jeune samurai ne pouvait plus le voir en peinture. Dès qu'il venait leur rendre visite, Kôtarô s'en allait sur-le-champ pour ne pas être désobligeant envers lui, en considération pour Akisa. Ne sachant pour l'instant pas ce qu'il pouvait faire pour pousser Akisa à prendre une autre voie que celle qu'elle avait choisi, Kôtarô décida de profiter de bonne grâce de l'humeur altruiste de son amie sans se demander jusqu'à quand elle allait durer... Après son footing, Akisa revint au village, elle se rendit chez sa mère pour prendre un petit déjeuner et discuter un peu de choses et d'autres avec elle. Par la suite, la rose des sables passa dire « bonjour » à quelques membres de sa famille avant de se rendre chez elle où elle fit un peu de rangement avec l'aide de Kôtarô. Ils discutèrent ensuite de l'avenir sans se chamailler pour une fois.

Après qu'ils aient terminé de faire du rangement, Akisa proposa à Kôtarô d'aller sur le terrain d'entraînement du village. Le jeune homme accepta la proposition sans discuter. Lorsqu'ils atteignirent l'endroit, Akisa fit quelques exercices d'échauffement avant de sortir des kunais de sa sacoche pour effectuer des lancers. Quand elle décida d'arrêter, elle attrapa sa lance et la brandit vers Kôtarô pour lui faire savoir qu'elle souhaitait un affrontement. Étonné, le jeune samurai écarquilla ses yeux puis offrit un sourire à son amie. Il prit ensuite une pose défensive et invita Akisa à venir vers lui. La rose des sables ne se fit pas prier, elle se dirigea vivement vers son ami pour croiser le fer avec. Durant l'affrontement qui était censé être de l'amusement, Akisa fit preuve d'une férocité que Kôtarô ne lui connaissait pas. Le jeune samurai eut au départ un peu de mal à repousser les assauts de plus en plus agressifs de son amie qui en même temps qu'elle se battait, se posait des questions ontologiques.

Pourquoi avait-elle finalement pris la décision de se rendre à Suna ? Pour devenir kunoichi ? Akisa n'était plus certaine de ce qui l'avait décidé à venir s'échouer là. Elle ne remettait pas en cause les rencontres qu'elle avait fait au sein du village, oh que non. Depuis qu'elle était venue s'installer à Suna, elle avait eu la chance de rencontrer quelques personnes formidables ne faisant pas parties de son Clan. Ces personnes faisaient parties de ces choses qui lui faisaient aimer la vie dans ce village sablonneux et qui lui donnaient l'impression qu'elle ne serait pas toujours seule tant qu'elle prendrait la décision de ne pas rejeter leur compagnie. Heureusement qu'elle avait rencontré ces personnes, si non il y'a longtemps qu'elle aurait pris le large vers d'autres horizons pour faire des découvertes folkloriques. Elle serait partie vivre sa propre vie loin de sa famille et surtout loin de ce qui éveillait sa souffrance.


Akisa qui était encore dans ses rêvasseries en sortit au moment où la voix de Kôtarô retentit en elle. Ce dernier, qui avait posé la lame de son sabre au cou de la rose, soupira d'exaspération en se rendant compte que même si son amie se tenait devant lui, son esprit lui était très loin. Se reprenant après avoir dévisagé son ami, Akisa recula rapidement de deux pas puis elle fit habilement tourner sa lance entre ses mains avant d'aller attaquer Kôtarô. Le jeune samurai n'eut aucun mal à repousser les assauts de la rose des sables qui se retrouva au sol et perdit son arme par la même occasion. Après sa cuisante défaite face à son ami, Akisa qui était essoufflée, s'allongea à même le sol pour reprendre son souffle.


Après avoir entendu la phrase de Kôtarô, Akisa regarda fixement le ciel azur. Elle savait que son ami avait raison, si elle arrêtait de penser à des choses inutiles, elle deviendrait certainement plus forte. Elle pourrait par la même occasion être capable de tenir sa promesse, qui se perdait dans ses nombreux égarements. Encore fallait-il qu'elle reconnaisse que la voie qu'elle poursuivait depuis quelques temps maintenant, n'était pas la bonne et qu'au bout de celle-ci, il n'y avait rien en dehors de l'autodestruction. Et cela Akisa était encore loin d'être capable de le reconnaître.


Sur ces mots, Akisa qui était un peu épuisée, ferma ses yeux. Elle se laissa ensuite bercer par la fraîcheur qui la conduit tout doucement vers le Royaume de Morphée. Kôtarô quant à lui, se releva pour se rendre vers le village. Il en fit le tour puis finit par aller voir le tout nouveau Chef du Clan Yamada, Kioshi. Pensant que ce dernier pouvait peut-être ramener Akisa vers le chemin de la raison. Lorsqu'il arriva devant lui, il s'inclina respectueusement.

Alors que Kôtarô était parti au village de Suna quérir l'aide de Kioshi, qui le rassura qu'il irait voir Akisa, cette dernière dormait paisiblement vers la zone d'entraînement. Ses yeux fermés, la rose des sables se laissa conduire vers le Royaume des songes. Là-bas, elle vogua à travers la profondeur de sa conscience, où étaient dissimulées nombreuses images de l'époque où son clan était encore basé en plein milieu du désert. À cette période, Suna n'existait pas. C'était le bon vieux temps pour elle, qui était une fillette fort sympathique. Elle était déjà très réservée à l'époque malgré cela, elle s'amusait et riait de bon cœur avec ses nombreux cousins. Elle passait la plupart de son temps en leur compagnie tout comme Kôtarô, qui les avait rejoint très jeune. Aux côtés de ses cousins, Akisa était la plus radieuse et épanouie de toutes les fillettes du Pays du Vent. Il y'en avait en particulier un avec lequel, elle était plus proche qu'avec les autres, Kioshi.

Aux yeux d'Akisa, Kioshi était le grand-frère qu'elle n'avait jamais eu. Elle l'aimait beaucoup, passait pas mal de temps avec lui et s'amusait à l'enquiquiner parce qu'il était un peu timide. Elle lui disait toujours que s'il continuait à être timide en grandissant il n'aurait jamais de petite amie. Ils étaient un peu comme le jour et la nuit, vu qu'elle n'était pas timide, mais ça ne les empêchait pas de bien s'entendre. Elle n'en loupait jamais une pour l'embêter quand elle s'ennuyait et quand il lui demandait pourquoi elle faisait tout ça, elle lui répondait toujours en affichant un large sourire à son visage « C'est parce que je t'aime, grand nigaud ! ». C'était assurément l'époque la plus belle de toute l'existence d'Akisa, qui se demandait pourquoi avait-elle perdu cette candeur en grandissant ? Pourquoi ne pouvait-elle plus rire comme avant ? Et pourquoi avait-elle basculé dans les abysses de la mélancolie ?

Les réponses aux questions qu'elle se posait n'étaient pas difficiles, elle avait perdu le seul homme qui comptait vraiment à ses yeux. Après tout s'était enchaîné, elle tomba amoureuse, se déclara, s'offrit et en souffrit ensuite. Son premier amour, loin de l'avoir rejeté, ne semblait guère se souvenir d'avoir fait quoi que ce soit avec elle. Alors qu'elle de son côté se souvenait de ses caresses et de ses mots doux. Comment avait-il fait pour oublier quelque chose d'aussi important ? La rose qui s'en était déjà voulue avant d'avoir été si faible devant la tentation, avait fini de sombrer après s'être rendue compte que sa première fois n'était qu'un tissu de mensonges. Elle qui avait cru au départ que son cousin l'aimait, elle avait été bien plus que déçue. Maintenant qu'elle s'en souvenait de tout ça, elle savait que le tout cumulé avait réussi à créer un mélange explosif en elle. Ce dernier avait détruit tout ce en quoi elle croyait, à commencer par l'amour ensuite l'espoir. Elle s'était faite engloutir par sa propre tristesse.

Akisa qui parcourait avec nostalgie les abysses de son inconscience dut se réveiller brusquement. Elle sentit quelque chose de froid l'envahir. Dès que ses yeux s'ouvrirent, elle arbora un visage colérique en se mettant assez vite debout pour se rendre compte qu'elle est complètement trempée. Étant très en colère, elle ne fit pas tout de suite attention au visage de la personne qui se trouvait en face d'elle et qui pour sûr, était la même que celle qui venait de l'arroser. Son premier geste après qu'elle se soit levée fut de gifler la personne et de l'enguirlander ensuite.


Toujours autant enragée, Akisa secoua un peu ses bras puis passa sa main sur son visage pour y enlever l'eau. Après ça, elle posa enfin son regard sur la personne en face d'elle, qui n'était autre que son cousin Kioshi. Dès que son regard croisa celui de son cousin, la rose des sables écarquilla ses yeux. Elle plaça ensuite l'une de ses mains devant sa bouche.


Après qu'elle se soit excusée auprès de son cousin, Akisa qui avait l'intention pourquoi est-ce qu'il avait fait ça, se remémora l'époque où ils vivaient dans le désert. Lorsqu'ils s’entraînaient à maîtriser leur don, il fallait tout d'abord qu'ils soient complètement mouillés. C'était vraiment chouette à cette époque. S'en souvenant, Akisa éclata de rire en détachant ses cheveux.


En s'adressant à son cousin, Akisa attrapa le sac où il y'avait ses affaires. Elle sortit une serviette qui était dedans pour sécher ses cheveux. Elle fit ensuite face à son cousin. Elle arbora un air sérieux.

Akisa avait réagi au quart de tour et avait giflé son cousin par inadvertance. Par la suite elle s'excusa bien entendu de son geste même si en y regardant bien, elle n'avait pas besoin de le faire. Bien entendu, n'importe qui aurait pu être le responsable de cet acte curieux. Puis n'oublions pas que la rose des sables était en plein meeting avec son inconscience. Comment aurait-elle pu se douter que la personne qui venait de lui jeter de l'eau était l'un de ses cousins et pas un étranger lui en voulant ? Oui, il aurait pu s'agir d'une personne à qui elle avait fait quelque chose de déplaisant qui voulant se venger, ait pris la décision de lui jouer ce tour. On ne peut jamais être certain de ce dont les gens sont capable, donc la méfiance n'était pas une mauvaise chose...

Emballé, c'est pesé ! Voilà une affaire qui avait été rendement menée, elle avait été tirée au clair en un temps record. Après "l'incident", Akisa attrapa une serviette que Kôtarô avait mis dans ses affaires pour essuyer ses cheveux. Elle aurait pu user de son don pour les sécher rapidement, comme l'avait si bien insinué son cousin au moment où il lui sortit "Sauf que tu dois être bien plus douée qu'à l'époque également...", elle aurait pu mais elle ne le fit pas. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas vraiment penchée sur le perfectionnement de son don, qui était quasiment en latence, du fait qu'elle se séchait constamment avec une serviette après son bain. Il n'était pas question pour elle que Kioshi s'en rende compte. Elle n'avait pas envie qu'il lui reproche le fait de rejeter ce qu'elle était. Elle pouvait tout supporter sauf ça.

Même si elle donnait l'impression de se moquer de tout, il y'avait une chose qui parvenait à la rendre toute chose, ses mots à lui. Ils avaient encore un certain impact sur elle. Le jour où elle s'était rendue compte de cela, elle avait augmenté la distance entre eux pour ne plus jamais s'immiscer dans sa vie intime. D'ailleurs, si elle n'avait pas été le voir pour le féliciter du fait qu'il soit devenu le Chef de leur clan, c'était en grande partie pour ça et aussi parce qu'elle voulait éviter d'avoir à se rappeler ce passé enfoui en elle et dont il n'avait aucun souvenir. Alors qu'elle regardait son cousin qui venait de lui poser une question impertinente avant de soulever un sujet très ennuyeux, Akisa fit glisser la serviette le long de sa chevelure.


Manifestement agacée, Akisa attrapa son sac pour remettre la serviette dedans. Mais de quoi il se mêlait celui-là ? Se demanda-t-elle en fermant son sac. Ceci fait, la rose des sables se baissa pour prendre ses affaires qui restaient au sol et s'éloigna ensuite de Kioshi à qui elle n'adressa aucun regard. Devoir s'expliquer avec lui est une chose qu'elle ne voulait pas, se doutant d'avance qu'elle lui finirait par lui dire ou dévoilerait quelque chose qu'il ne fallait pas.

Alors qu'elle était sur le chemin de départ, son cousin lui demanda si elle l'aurait accepté à bras ouverts si personne ne lui avait demandé de venir. Arquant un sourcil, Akisa ne daigna même pas donner de réponse à la question de Kioshi. Elle poursuivit simplement son chemin après avoir rapidement rangé ses affaires. Non mais, il rêvait tout éveillé celui-là à penser une chose pareille. Il n'avait quand même pas la prétention de croire, qu'elle allait agir comme elle le faisait quand ils étaient plus jeunes ? Se jeter à son cou, l'embrasser comme si de rien n'était et lui faire un de ces câlins affectueux dont elle avait le secret ? Non, non et non. Il en était hors de question. Il n'y avait pas moyen qu'elle s'adonne à faire un truc pareil. La Akisa naïve était loin désormais. Elle avait décidé de ne plus se laisser avoir, donc pas question de revenir à nouveau vers Kioshi pour se perdre dans ses bras ou même dans son regard envoûtant. Voyant qu'elle commence à se perdre à nouveau dans des pensées inutiles en songeant à son cousin, Akisa hocha vivement la tête. Il ne fallait pas qu'elle revienne en arrière ni même qu'elle fasse attention à lui.

Fermant ses yeux, elle continua à avancer sans se douter que quelque chose allait lui tomber dessus. Elle croyait franchement que les choses allaient se terminer ainsi entre son cousin et elle. Il la laisserait partir sans insister ni la suivre et elle partirait à nouveau de son côté pour aller se concerter avec son inconscience. Elle ne savait pas encore où mais très loin de la zone d'entraînement en tout cas. Tout ceci aurait pu se réaliser, mais c'était sans compter sur l'événement inattendu qui se produisit ensuite. Ce dernier obligea Akisa à s'immobiliser. Le seau d'eau l'avait mouillé mais pas autant que la bulle d'eau qui lui tomba dessus. Il s'agissait d'une des techniques de Kioshi, pas besoin qu'elle pose la question, elle connaissait un peu le bonhomme. La rose des sables entra dans une rage sans nom au moment où elle sentit l'eau tomber sur elle. Elle laissa immédiatement tomber sa lance au sol. Sous l'influence de la colère, la jeune Yamada serra ses poings. Que devait-elle faire ? Revenir en arrière pour aller coller la gifle de sa vie à Kioshi ? Ou l'ignorer simplement ?

Akisa ne savait pas trop ce qu'elle devait faire. Une unième gifle pour lui apprendre à être grossier ne serait sans doute pas de trop. Quoi que non, il ne fallait pas trop qu'elle en abuse non plus même si elle en avait envie en cet instant pour lui faire ressentir le poids de ses émotions. Devait-elle l'ignorer ? Se posant la question, la rose desserra ses poings. Vu l'état dans lequel elle se trouvait, il était clair que la serviette ne suffirait pas à la sécher en tout cas pas entièrement. Et puis vu la quantité d'eau qui lui était tombée dessus, il y'avait de fortes chances pour que la dite serviette soit elle aussi complètement trempée vu que son sac aussi l'était. S'essuyant légèrement le visage avec ses deux mains, Akisa se demanda à quel jeu son cousin était-il entrain de jouer ? Avant même qu'elle n'ait eu le temps de lui poser la question, elle l'entendit lui dire que si elle n'avait besoin ni de rien ni de personne, elle pouvait compter sur elle-même pour se sécher et non sur une serviette. Après avoir entendu la phrase de son cousin, Akisa laissa ses mains glisser le long de son visage.

Utiliser son don pour se sécher était une très bonne suggestion sauf que la rose des sables n'avait pas forcément envie d'avoir à s'en servir. Non seulement il y'avait longtemps qu'elle ne l'avait pas utilisé en plus, elle était certaine que si elle en usait cela lui rappellerait encore des instants douloureux. Toujours de dos face à Kioshi, Akisa souffla légèrement sur une mèche de cheveux qui cachait son visage. Pendant qu'elle faisait cela, elle se rendit compte sans se tourner que son cousin était à proximité d'elle. N'ayant pas envie de croiser son regard tout de suite, elle fit en sorte d'avoir le visage caché par sa chevelure. Par la suite, Kioshi lui proposa un sorte de jeu qu'elle trouva un peu stupide au départ mais intéressant dans l'ensemble. Lui échapper, rien que ça ? Il y'avait un moment qu'elle faisait cela, ça ne devait donc pas être très compliqué d'y arriver là. Souriant légèrement, Akisa dégagea à l'aide ses mains, les cheveux qui cachaient son visage. Subséquemment, elle se redressa pour enfin regarder son cousin droit dans les yeux. Le dévisageant un court instant, elle sourit en secouant sa longue chevelure pour la mettre en arrière.


C'est vrai qu'il y'avait longtemps qu'Akisa ne s'était pas exercée aux arts ninjas mais cela ne voulait pas dire qu'elle n'avait pas les capacités en elle. Elle les possédait mais refusait de les utiliser car cela lui rappelait toujours les personnes qu'elle avait perdu jusque là. Pour elle, il était clair qu'en s'investissant dans les arts ninjas, elle ne ferait que souffrir. Elle s'entraînait bien entendu, mais à petite dose et toujours en compagnie de Kôtarô.


Sur ces mots, Akisa posa les affaires qu'elle avait au sol avant de mettre un peu de distance entre Kioshi et elle. N'ayant pas envie d'être trop près de lui. Après ça, elle prit une grande inspiration puis souffla. Elle effectua cela tout en se remémorant les paroles de feu son Sensei qui lui répétait toujours qu'avant d'avoir recours à n'importe quelle technique, elle devait faire le vide dans son esprit, une fois cela terminé, elle devait malaxer son chakra et faire ce qu'elle voulait ensuite. Se rappelant chaque mot de son Sensei, Akisa prit une position spécifique montrant qu'elle se concentrait. Elle fit le vide dans son esprit jusqu'à ce qu'elle soit sûre que rien ne viendrait la perturber. Dès qu'elle eut terminé, elle malaxa son chakra ce qui lui permit d'avoir recours à son don pour se sécher. Au départ, ce fut vraiment en douceur. En même temps qu'elle faisait cela, elle hocha sa tête pour faire comprendre à Kioshi, qu'elle était prête pour l'affronter. Au fond la rose des sables savait qu'elle n'avait aucune chance devant son cousin, qui avait plus d'expérience qu'elle en matière de combat et tout ce qui s'ensuit. Mais même en sachant cela, elle ne pouvait pas déclarer forfait encore moins lui dire ce qui la turlupinait vraiment. S'il y'avait une personne à qui elle ne pouvait pas parler de ses problèmes, c'était bien à lui. Mais plutôt que de le reconnaître, autant jouer la dure, comme elle l'avait fait jusque là pour qu'il prenne la décision de la laisser tranquille.

Le chemin qu'elle avait décidé d'emprunter jusque là pour éviter d'avoir affaire à Kioshi, était-il le bon ? Avait-elle bien fait de ne jamais évoquer ce qui s'était passé entre eux lorsqu'ils étaient plus jeunes ? Akisa ne savait plus ce qui était bien et ce qui ne l'était pas dans cette affaire. Cependant, il y'avait une chose sur laquelle elle était catégorique, elle n'avait pas envie de parler de ses problèmes avec lui. Déjà que nombreux d'entre eux le concernaient, ce n'était pas la peine d'étaler le sujet. Ça ne ferait qu'empirer les choses et elle s'enfoncerait irrémédiablement dans le manège de ses souvenirs qu'elle n'avait plus envie de se rappeler. Autant avancer vers un avenir plus radieux ou pas, où il ne ferait plus jamais parti de sa vie. En tout cas pas personnelle. Se disant ceci, la rose des sables prit une grande inspiration.

Elle regarda l'endroit où son cousin était placé, ce dernier venait d'utiliser une technique ayant répandu un brouillard dans la zone. Il était donc impossible pour elle de savoir où il se trouvait exactement malgré cela, elle ne craignait pas pour la suite des évènements. Allez savoir pourquoi, elle n'était point effrayée par l'idée de se prendre de plein fouet une technique quelconque ou une attaque, provenant de Kioshi. Quoique, une attaque physique violente de sa part serait la bienvenue. Cela l'aiderait sûrement à continuer sa voie et à se dire qu'il n'était définitivement pas un homme sur lequel, il fallait qu'elle pose à nouveau un regard passionnel. Revenant très vite à elle, Akisa ne quitta pas sa position. Elle se baissa tout doucement pour terminer par mettre un genou à terre. Bouger dans des conditions pareilles, ce serait carrément suicidaire de sa part, alors autant feinter ou mettre sur pied une stratégie solide. Mais laquelle ?

Que faire pour se sortir de cette situation ? Réfléchissant un court instant, Akisa arbora un sourire enjoué en fixant au-dessus d'elle. Immédiatement après, elle se souvint d'une technique que son père lui avait appris lorsqu'elle était plus jeune. À l'époque elle avait eu beaucoup de mal à l'exécuter et s'était beaucoup énervée dessus. La technique en question avait comme base l'utilisation de son don. Qu'elle contrôlait bien à l'époque. Elle s'était ensuite longuement entraînée à maîtriser la technique même après la mort de son père. Il y'avait longtemps qu'elle n'avait pas été obligée d'avoir recours à cette technique, qui elle était certaine serait bien appropriée pour l'occasion. Prenant à nouveau une grande inspiration, la rose des sables refit le vide dans son esprit. Elle souffla un grand coup avant d'écarter ses deux bras pour se préparer à lancer sa technique.


Après avoir sorti sa phrase, Akisa utilisa son don pour effectuer la technique pour laquelle elle s'était précédemment préparée. Elle augmenta assez rapidement la température de son corps. Sans attendre, elle effectua des mudra pour une autre technique. Dès qu'elle eut terminé, la brume disparut, ce qui lui permit enfin d'apercevoir Kioshi. Celui-ci n'était pas si loin que ça d'elle. Toujours décidée à ne pas lui parler, elle usa d'une technique de type katon dans l'intention de le faire reculer loin d'elle. Elle n'y mit donc pas beaucoup de chakra. Après avoir fait ça, Akisa sentit un pincement au niveau de son cœur, ce qui l'obligea à baisser sa garde et à se mettre à genoux.

, murmura-t-elle tout bas en mettant sa main contre sa poitrine où elle avait très mal.

Voici la seule phrase qu'Akisa adressa à Kioshi. Pour éviter qu'il ne s'approche trop d'elle ou qu'il n'ait l'idée de la toucher, elle mit sa main bien en évidence devant elle pour ainsi empêcher quelconque rapprochement. La rose était auparavant persuadée qu'elle irait jusqu'au bout de leur affrontement, mais finalement elle n'était plus certaine d'avoir vraiment envie de faire du mal à la personne qu'elle avait un jour appelé "grand-frère" parce qu'elle trouvait qu'il le méritait et que parce qu'il était quelqu'un de très chaleureux. Il n'était pas aussi mauvais qu'elle avait bien voulu le croire jusque là. Si non pour quelle raison insisterait-il autant pour qu'elle lui parle ? Pour quelle autre raison si non refusait-il de la laisser avec ses problèmes ? Si ça se trouvait, son désistement d'antan avait une explication précise. Peut-être qu'il ne l'avait pas intentionnellement abandonné ? Tout en se posant des questions qui n'auraient jamais de réponse, si elle ne les posait pas au concerné, Akisa baissa doucement sa main qu'elle avait placé de manière à ce que son cousin ne puisse pas la toucher. Elle ne retira cependant pas celle qui était contre sa poitrine qui lui faisait toujours autant mal. Souffla lentement, la rose des sables redressa son visage moins déformé par la douleur pour regarder Kioshi.


Il n'avait pas gagné, elle non plus d'ailleurs. Mais franchement ce n'était pas nécessaire qu'ils s’entre-tuent pour enfin pouvoir se parler. Après tout ils étaient cousins, donc autant parvenir à une entente sans qu'un sang ne coule. S'ils ne discutaient pas ouvertement entre eux, où allaient-ils ? Indubitablement droit dans le mur. Aussi loin qu'Akisa s'en souvenait, elle avait toujours mis les liens familiaux au-dessus tout. La famille c'était tout pour elle, il arrivait certes des fois où elle s'énervait contre eux néanmoins, elle parvenait toujours à la conclusion qu'ils représentaient son "univers". Pour Kioshi, ça avait été différent jusque là car ensemble ils avaient passé un cap auquel elle ne s'attendait pas. Cela avait été difficile pour elle, de faire table-rase sur ce qui s'était passé, de prendre la décision de recoller les morceaux et de faire comme si de rien n'était. Il avait quand même été sa toute première fois. Elle ne pouvait pas l'oublier comme ça, contrairement à lui qui avait donné l'impression par la suite d'avoir tout oublié. Il s'était débrouillé comment pour oublier quelque chose d'aussi important ? Voulant connaître la réponse, Akisa qui reprit son calme, prit place à même le sol et fixa son cousin dans les yeux.

Il n'existait quand même pas dix millions de façons de toucher une fille, si ? Akisa qui était persuadée que son cousin comprendrait immédiatement ce qu'elle voulait dire avec sa question manquant cruellement de discrétion, fut quelque peu désappointée au départ. Elle ne le fit toutefois pas percevoir. Se disant qu'elle avait mal jugé la portée de ses mots ainsi que la subtilité de son cousin. Soit à l'avenir, elle se ferait moins perspicace et plus directe. À moins qu'il ait eu du mal à savoir ce qu'elle voulait car il était toujours autant réservé quand il s'agissait de parler des femmes ? Allez savoir ! La rose des sables doutait un tout petit peu de sa conclusion. Il avait peut-être changé de ce côté-là maintenant qu'il était devenu un homme. Vu ses fréquentations, ça n'étonnerait pas la rose qu'il ne le soit plus. Quoique, avec lui rien n'était jamais sûr. Pour avoir passé une grande partie de sa jeunesse auprès de lui, Akisa savait de quoi elle parlait.

Quoi qu'il en soit pour savoir s'il était toujours aussi hésitant avec les filles ou pas, il fallait qu'elle lui pose directement la question sans détour pour s'en assurer. Gardant la dite question sous le coude, Akisa écouta Kioshi lui raconter ce qui s'était passé le jour où il avait eu ce qui était pour lui « sa toute première fois ». Comme elle s'en était doutée, il n'avait aucun souvenir que sa véritable première fois avait été avec elle et non pas avec la femme qu'il venait d'évoquer. La rose n'était point jalouse malgré ce qu'elle venait d'apprendre, cependant elle était exaspérée de remarquer qu'il n'avait en effet aucun souvenir de leur nuit à eux deux. Qui était en fait leur première fois à tous les deux. Comment s'était-il débrouillé pour oublier une chose aussi importante ? Akisa qui ne comprenait rien à rien et qui était surtout irritée contre son cousin, sentit un léger frisson parcourir le milieu de son dos. Se crispant un court instant, la rose des sables souffla légèrement.

Le frissonnement qu'elle avait précédemment éprouvé s'en alla, ce qui lui permit de reprendre une position convenable devant son cousin. Ce dernier venait de lui demander avec qui elle avait eu sa première fois. Sur le coup, la rose des sables eut envie de lui voler dans les plumes histoire de lui rafraîchir la mémoire, qu'il semblait avoir vraiment perdu. Dans quelles circonstances, cela s'était-il produit au juste ? La rose n'en avait pas la moindre. Est-ce qu'au moins, lui était conscient de cet oubli ? Il fallait vraiment qu'ils clarifient cette histoire une bonne fois pour tout afin que la rose puisse avancer et qu'elle retrouve le courage de l'appeler à nouveau grand-frère. Ou autre, cela dépendrait de comment les choses allaient évoluer prochainement entre eux. Décidant finalement de ne pas le brusquer, en tout cas de suite, Akisa soupira tout d'abord de découragement avant de regarder son cousin.


C'est d'une voix suave qu'Akisa s'adressa à Kioshi. Subséquemment, elle plaça ses mains autour de la taille de son cousin puis approcha sa tête de son cou avant de refermer ses lèvres autour. Elle fit en sorte d'y laisser une belle trace pouvant attester son passage. Après avoir fait cela, la rose des sables se dégagea doucement pour laisser à son cousin le temps de saisir l'intégralité de ses mots.

Pour que Kioshi lui sorte que ce n'était pas amusant tout ce qu'elle venait de lui révéler, c'est qu'il devait sérieusement croire qu'elle plaisantait encore en disant que sa toute première fois à elle, avait été avec lui. Pour quelle raison la rose s'amuserait-elle à plaisanter sur quelque chose d'aussi important ? Croyait-il franchement qu'elle était ce genre de fille qui s'amusait à raconter n'importe quoi juste pour le plaisir ? Décidément son cousin avait une image horrible d'elle. Se posant toutes sortes de questions, Akisa resta un moment silencieuse à écouter son cousin parler jusqu'à la toute fin. Lorsqu'il termina enfin, elle baissa légèrement le regard puis le releva aussitôt pour fixer son cousin.


Que pouvait-elle dire d'autre ? Rien. Il n'y avait pas de quoi à en faire une montagne pour rien. Il ne s'en souvenait pas, il ne s'en souvenait pas, un point c'est tout. Ce n'était pas un drame d'état ni même la fin du monde. Ce n'était pas non plus la peine qu'elle lui fasse une quelconque scène à cause de ça. Ce genre droit elle ne le possédait plus puisque aujourd'hui, Kioshi ne lui appartenait pas. Il éprouvait des sentiments pour une autre et ça même si la rose avait du mal à l'accepter, quelque part en elle, elle ne devait point le faire savoir. Le temps où elle avait le droit de lui faire quelconque reproche parce qu'il s'intéressait à une autre qu'elle, était bien révolu. Pendant longtemps, Akisa s'était demandée qu'elle serait sa réaction si elle apprenait de la bouche de son cousin, qu'il avait effectivement oublié qu'ils avaient passé la nuit ensemble. Elle s'était posée cette question pendant de nombreuses années et n'avait guère réussi à trouver de réponse. Aujourd'hui, elle avait enfin obtenu cette réponse à la question qu'elle s'était posée durant sept longues années. Naguère, elle aurait fait preuve d'une violence sans borne envers son cousin et lui aurait même dit des choses désagréables. Mais là, elle ne ressentit étrangement ni l'envie ni le courage d'étriper Kioshi. Comme si toute l'amertume qu'elle avait emmagasiné en elle depuis l'âge de treize ans, s'était tout d'un coup envolé.

Ressentant cela au plus profond de son être, la rose des sables se dit que c'était peut-être mieux que ça soit ainsi. Valait mieux qu'ils poursuivent leur existence chacun de leur côté et qu'ils fassent comme s'il ne s'était jamais rien passé de particulier entre eux. Une telle finalité était enfin de compte une bonne chose, se répéta Akisa qui soupira de soulagement. Elle eut ensuite l'impression de sentir un sentiment de quiétude s'emparer de son cœur. Soufflant légèrement, la rose se décala sur le côté opposé à son cousin puis s'allongea à même le sol pour finalement se mettre à contempler le ciel azuré. Ce dernier commençait peu à peu à changer de couleur. Bientôt, une somptueuse couleur grisâtre allait venir le teinter. Scrutant les nuages poursuivre leur défilement sans fin, Akisa soupira longuement pour la unième fois puis ferma légèrement ses yeux. Elle laissa un silence s'installer entre eux. Quelques instants plus tard, la rose daigna enfin ouvrir sa bouche pour dire quelque chose à Kioshi.


Était-ce là l'ultime conclusion d'une ancienne passion incandescente ? D'un lien qui, jadis, avait été très fort ? Était-ce la conclusion la plus adéquate ? La rose des sables qui était à présent en pleine béatitude, ne se posait curieusement plus ce genre de question. Pour elle, il était désormais clair, net et précis, que se démener dans le seul but de parvenir à raviver la flamme de cette merveilleuse passion qu'elle avait ressenti auparavant pour Kioshi, ne servait plus à rien. Elle était persuadée que désormais, elle devait lâcher prise en ce qui concernait son cousin et le laisser poursuivre son histoire avec la Kazekage. Qui était tout de même, une très belle et respectable femme. Sans doute, qu'elle parviendrait à lui apporter ce bonheur, auquel il avait droit et qu'elle ne pouvait hélas pas lui offrir du fait qu'il n'y avait dorénavant nulle relation équivoque entre eux.

Les yeux clos, Akisa qui attendait que son cousin s'en aille, fut bien surprise de sentir ce dernier venir toucher l'une de ses mèches de cheveux pour lui faire savoir qu'il n'avait pas l'intention de s'en aller. Sur le moment, la rose des sables voulut ouvrir ses yeux pour lui demander d'arrêter de jouer ainsi avec elle mais elle n'en fit rien. Elle resta silencieuse. Par la suite, Kioshi lui offrit des paroles pour la plupart étranges. Précieuse à ses yeux ? Était-il vraiment sérieux en disant cela ? Après avoir entendu la phrase de son cousin, la jeune rose courba intérieurement un sourcil. Ne comprenant pas trop, la signification de ces mots puis assez vite, elle comprit. Elle faisait partie de sa famille, il était donc tout à fait normal qu'il lui sorte un tel discours. Sinon pour quelle autre raison, lui dirait-il qu'elle était importante pour lui ? Il n'y en avait pas car côté cœur, elle n'était pas la personne la plus importante pour lui. Puis tant mieux pour l'instant, cela lui éviterait de retomber dans ses bras et de se retrouver à nouveau blesser pour X ou Y raison.

Se décidant enfin à paraître plus abordable, Akisa ouvrit doucement ses yeux pour regarder Kioshi sans pour autant se relever. Elle le fixa intensément avec ses yeux remplis d'interrogation. Durant l'espace d'un instant, elle revit tous les bons moments qu'il avait passé ensemble lorsqu'ils étaient plus petits. Ils avaient passé beaucoup de temps à faire ds choses incroyables ensemble. En dernière position de leurs instants resplendissants arriva ce jour qui avait été l'aboutissement de leur lien fraternel. Se remémorant encore cet instant, la jeune rose, qui regardait son cousin depuis maintenant quelques temps, se redressa légèrement pour adopter une position semi allongée. Plongeant son regard azur dans le regard vermeil de son cousin, Akisa eut une étrange impression. Si vraiment elle avait si tant de l'importance à ses yeux, pourquoi n'était-il pas venu la voir de son plein gré quelques années auparavant ? Pourquoi avait-il attendu si longtemps ? Pourquoi l'avait-il tout simplement abandonné ?

Se posant toutes ces questions qui n'avaient désormais plus la moindre importance, la rose des sables détourna légèrement son regard. Subséquemment, elle soupira de désappointement en relevant ses yeux pour contempler le ciel. Ce n'était plus la peine qu'elle se pose ce genre de question. Entre eux, il ne pouvait y avoir nul lien en dehors de celui qui les unissait depuis leur naissance : le lien familial. Inutile d'en espérer plus. En plus, maintenant qu'elle était enfin parvenue à trouver cette paix intérieure que son âme avait tant recherché depuis ses sept années, ça ne servait vraiment plus à rien qu'elle s'attarde à nouveau sur ce qui était révolu.


Partie pour exprimer quelque chose, Akisa s'interrompit. Elle souffla un peu, puis posa à nouveau son regard sur Kioshi. Elle le scruta un moment sans rien dire puis finalement, elle se décida à ne pas laisser de blancs s'installer à nouveau entre eux pour éviter qu'il n'aille penser qu'elle lui en voulait encore ou qu'elle n'avait pas vraiment envie de se comporter gentiment avec lui.


Avec tout ce qui s'était passé entre eux, Akisa n'avait pas eu le temps de féliciter son cousin d'être désormais devenu le Leader de leur famille. C'était tout de même important, qu'elle, qui avait jadis était sa petite sœur le congratule d'être arrivé au sommet. Après avoir congratulé Kioshi, Akisa lui offrit un sourire amical. Puis se disant qu'il était peut-être temps pour lui d'y aller du fait qu'il devait sans aucun doute avoir d'autres chose plus importantes à faire ailleurs, elle prit la décision de le congédier.


Formulant sa dernière phrase d'un ton monotone, Akisa souffla de lassitude puis se rallongea pour se mettre à fixer le ciel qui était désormais tout gris du fait que la nuit avait commencé à déployer son merveilleux voile.

Pour une raison qui échappait encore à la raison elle-même, Akisa tenait absolument à ce que son cousin prenne le large. Qu'il la laisse seule avec elle-même. Naturellement la rose ne faisait pas ceci dans un but malintentionné, bien au contraire. Croyant que tout était toujours autant merveilleux entre Kioshi et Zanshi, elle se disait que cette dernière serait certainement ravie de recevoir une petite visite fortuite de la part du jeune Leader. En tout cas, si la rose avait eu une personne représentant beaucoup pour elle et si elle avait été le genre de femme fleur bleue surtout, de telles petites attentions ne la gêneraient pas. Songeant à la possibilité qu'elle puisse un jour se caser, la rose des sables soupira de lassitude. Subséquemment, elle arrondit ses yeux qu'elle ouvrit précipitamment en entendant Kioshi prendre ses aises et venir tranquillement s'allonger à côté d'elle. À quoi jouait-il exactement là ?

Akisa stupéfaite, arrondit encore plus ses yeux. Elle se tourna légèrement sur le côté afin de poser son regard sur son cousin. Ce dernier s'adressa à elle d'un ton tout à fait naturel qu'il comprenait pourquoi elle s'était mise ainsi. Se tournant ensuite sur le côté pour poser ses yeux sur elle, il lui fit savoir qu'elle faisait partie de ces choses qui requéraient sa présence. La rose crut rêver en entendant cela. L'espace d'une seconde, elle sentit les battements de son cœur s'accélérer. Il fut une époque, où une telle phrase aurait déclenché en elle quelque chose de plus colossale. Ça l'aurait fait frissonner voire même émoustiller. Ça aurait assurément déclenché une montagne de choses en elle. Mais là, rien. Enfin rien, dans l'instant immédiat. Après qu'elle ait entendu Kioshi lui sortir sa délicate réplique, Akisa se redressa légèrement pour finir par se placer sur le côté de façon à pouvoir bien parvenir à regarder son cousin droit dans les yeux.


Ne terminant pas sa phrase, la rose des sables se pencha tout doucement vers le visage de Kioshi pour déposer un doux baiser à ses lèvres. Poursuivant le baiser qu'elle rendit de plus en plus passionnel, Akisa vint prendre une position dominatrice sur son cousin. Tout en l'embrassant, elle laissa sa main parcourir son visage puis descendre vers son cou pour finalement aller vers le côté et revenir pour s'échouer sur son torse. Alors qu'elle poursuivait ses ravissants agissements, la rose sentit des légers frissons parcourir son dos. Cela fut si intense, que ça l'effraya. Ce qui la poussa à rapidement interrompre le baiser et à quitter la position qu'elle avait précédemment adoptée. Mais qu'est-ce qu'elle était entrain de faire exactement ? Comptait-elle à nouveau laisser ses désirs libidineux prendre le dessus sur elle ? Se levant totalement, Akisa qui s'en voulut sur le coup, plaça sa main devant sa bouche. Une chose pareille ne lui était plus autorisée, il avait désormais quelqu'un dans sa vie.


Après ceci, la rose des sables, courut à s’époumoner pour aller chez elle sans se préoccuper de prendre les affaires qu'elle avait emmené pour son entraînement. Elle ne s'occupa pas non plus de savoir ce que Kioshi ferait ensuite. Dès qu'elle parvint devant sa tente, la rose entra dedans et alla immédiatement se jeter sur son fameux pouffe qui pouvait facilement supporter trois personnes. Tête enfoncée dans un coussin, elle se mit à répéter « Tu es horrible », à elle-même. Pour une fois, Kôtaro ne déboula pas pour lui demander ce qui n'allait pas. Le jeune samurai semblait être parti quelque part.

Akisa avait quitté le terrain d'entrainement pour se rendre chez elle, où elle comptait rester seule jusqu'au retour de son garde-du-corps. Qui était parti, elle ne savait pas où. Dès qu'elle se retrouva à l'intérieur de sa tente, la rose se morfondit un bon moment en se haïssant d'être une femme vraiment méprisable, ne faisant rien d'autre si ce n'est gâcher la vie des autres. À ses yeux, il apparaissait clairement qu'avec ce qu'elle avait précédemment osé faire à son cousin, il n'en résulterait vraiment rien de bon. Elle allait certainement briser quelque chose et cette fois pas certain que de simples mots suffissent à tout arranger. Et dire qu'elle avait prévu d'agir comme elle l'avait toujours fait avec lui avant qu'ils ne couchent ensemble. Très sérieusement, qu'est-ce qui n'allait pas chez elle ? N'y avait-il vraiment aucune chance qu'elle discute simplement avec un homme, sans songer à plonger dans l'érotisme avec ? Se posant ces questions, la rose des sables continua à s'enfoncer dans la grisaille.

Elle soupira légèrement de lassitude en arborant un visage dépourvu d'expression. Par la suite, elle se redressa tout doucement pour terminer par s'asseoir convenablement sur le pouffe. Elle prit ensuite le coussin entre ses mains pour l'enlacer fortement avant de plonger sa tête dedans. Alors qu'elle était encore entrain de faire ceci, des bruissements lui annonçant que quelqu'un venait d'entrer dans sa tente lui parvinrent aux oreilles. Pensant qu'il s'agissait de Kôtaro, elle sortit immédiatement sa tête du coussin pour finir par fixer l'entrée de son abri de toile. Alors qu'elle allait dire quelque chose, elle s'interrompit en cours de route en voyant que la personne qui venait d'entrer n'était pas celle qu'elle pensait. Arborant immédiatement un visage placide, elle regarda Kioshi qui était planté à quelques micro centimètres d'elle en se repliant sur elle-même sans pour autant lâcher le coussin.

Le toisant du regard, elle se demanda ce qu'il était venu faire là. Mais avant de poser la question, elle regarda à ses pieds et aperçut ses affaires qu'elle n'avait pas pris le temps de récupérer avant de s'en aller. Dès lors qu'elle fut prête à poser sa question, elle se fit interrompre par Kioshi. Ce dernier lui demanda si c'était la raison pour laquelle Kôtarô était venu lui demander d'aller la voir ou s'agissait-il d'autre chose ? Au départ, la rose resta muette, elle détourna légèrement son regard de son cousin puis s'installa convenablement en descendant ses jambes du pouffe. Une fois qu'elle fut correctement assise, elle déposa le coussin au niveau de ses cuisses ouvrit sa bouche pour parler à Kioshi qu'elle ne regarda pas immédiatement.


Après avoir posé sa question d'un ton rempli d'aigreur, Akisa se leva. Elle fit quelques pas devant le pouffe avant de placer ses mains au niveau de sa tête et de mettre quelques mèches de cheveux qui la gênaient en arrière. Soufflant un bon coup, elle arrêta de faire les cent pas. Subséquemment, elle se tourna vers Kioshi.


Forcée de constater que certaines personnes de son entourage n'appréciaient pas tellement la jeune femme qu'elle était devenue, Akisa voulait savoir si pour son bien aimé grand-frère c'était différent. Ils s'étaient certes perdus de vue pendant quelques temps, néanmoins cela ne devait pas être très compliqué pour lui de donner une réponse claire ou pas à son interrogation. Alors qu'elle attendait la réponse de son cousin, la rose des sables alla jusqu'à lui. Une fois à sa hauteur, elle se mit à genoux devant lui. Elle redressa ensuite son visage pour le regarder droit dans les yeux.

Pour la première fois de son existence, Akisa s'exprima devant quelqu'un sur un sujet qu'elle n'avait pas l'habitude d'aborder. Et la personne à laquelle elle se confia, n'était vraiment pas des moindres. Faisant ainsi comprendre que l'opinion des autres, elle s'en contrecarrait contrairement à celle de son cousin Kioshi. Pour quelle raison l'avis de ce dernier lui importait tant ? La rose n'en avait pour le moment pas la moindre idée. Après qu'elle lui ait posé la question à savoir si lui il l'aimait comme elle était, elle alla se mettre à genoux devant lui. La réponse à son interrogation ne mit pas longtemps à lui parvenir aux oreilles. Celle-ci fut suivie de nombreuses interrogations ainsi que des paroles pour le moins ontologiques. La rose des sables qui s'attarda dessus, eut de temps à autre des secondes d'absence. Par moment, elle hochait légèrement la tête sans rien dire cependant. Au moment où Kioshi lui dit qu'il aimerait celle qu'elle aimerait être, Akisa baissa légèrement son visage. Subséquemment, elle se pinça légèrement une cuisse pour exprimer un instant son embarras. Cessant ensuite de se pincer la cuisse, la jeune rose s'étendit sur l'ensemble des mots de son cousin qui se mirent à tourner en boucle dans sa tête.

La question qui tourna un moment dans son esprit fut la suivante « Comment veux-tu terminer ? » Détournant légèrement le regard après avoir entendu cette interrogation, la rose reporta son attention sur son cousin. Se penchant sur sa question, elle arbora une mine attristée. Il y'a quelques années en arrière, si quiconque lui avait posé cette question, elle n'aurait pas hésité un seul instant à donner la réponse car elle savait ce qu'elle voulait tout comme ce qu'elle ne voulait pas. Elle n'aurait de ce fait même pas eu besoin de réfléchir. À tous les coups, elle aurait répondu « Peu m'importe, le plus important pour moi est de me retrouver avec la personne que j'aime ». Seulement cela, elle ne pouvait pas le dire aujourd'hui. Il s'était passé beaucoup trop de choses, qui avaient fait que, elle avait pris la décision d'arrêter d'être aussi candide qu'à l'époque où elle était une jeune fille énergique ne jurant que par l'amour.


Akisa n'avait jamais été douée pour s'exprimer convenablement, surtout quand il s'agissait de transmettre ses sentiments. Là encore, elle se rendait compte qu'elle allait droit au mur en essayant de faire comprendre à Kioshi que la raison pour laquelle elle était mal présentement, c'est parce qu'elle s'en voulait pour ce qui venait de se dérouler au terrain d'entraînement.


La jeune rose espérait de tout son coeur que son cousin comprendrait ce qu'elle essayait de lui dire même si elle ne le disait pas clairement. Elle avait perdu ce bonheur qu'elle avait tant désiré à cause de sa stupidité de l'époque, maintenant elle ne comptait pas tenter de le récupérer, estimant que Kioshi méritait beaucoup mieux. Et surtout, elle ne se voyait pas jouer le rôle d'une briseuse de ménages…

Akisa n'avait pas mis longtemps à monter ses pieds sur son pouffe et à se recroqueviller contre elle-même en serrant son coussin, après le départ de Kioshi, qu'elle n'avait pas retenu. S'étant dit que c'était mieux qu'il parte et la laisse seule. Si elle l'avait retenu, la demoiselle au corps ardent sait très bien qu'elle aurait sorti maintes paroles illogiques. Elle aurait en plus de cela fait quelque chose de totalement invraisemblable, qui n'aurait été bon ni pour elle ni pour lui. Du moins en ce moment. Ils venaient tout juste de se réconcilier, ce n'était pas le moment qu'un incident quelconque vienne tout gâcher. Bien que, cela n'aurait guère déplu à la rose de se laisser à nouveau blottir dans les bras de son premier amour et de se laisser fondre entre. Sans penser à tout ce qu'il y'avait autour. Fermer les yeux et laisser l'ensorcellement l'emporter sur elle. Sceller leur réconciliation par un moment de tendresse. Cela aurait été plaisant pour la rose.

S'attardant un court instant sur ses désirs primaires, la rose voulut remonter le temps. Se rendant compte qu'elle partait à nouveau dans des élucubrations, elle soupira légèrement de lassitude en se disant qu'elle n'était décidément pas raisonnable et qu'elle devait arrêter de croire qu'il y'avait encore une chance pour eux de se retrouver. L'instant qui suivit, la rose se remémora les mots qu'avait formulé son cousin. Il y'avait énormément de pertinence dans tout ce qu'il avait exprimé, ceci Akisa se devait de le reconnaître. On ne pouvait assurément pas toujours atteindre cette chose qu'on nomme bonheur, en étant une personne du genre individualiste. Il avait raison. Mais même en se disant ceci, la rose ne pouvait se résoudre à aller déballer tout ce qu'elle avait au plus profond de son cœur, surtout pas devant Kioshi. Qui elle se rendit compte, comptait encore énormément pour elle. Durant ses sept ans, elle avait fait la sourde oreille, elle avait contenu ses sentiments...

Elle avait fait tellement de choses pour s'éloigner de lui et voilà qu'aujourd'hui, elle se rendait compte que tout ce qu'elle avait fait jusque là n'avait strictement servi à rien. Car au fond, elle avait toujours des sentiments dépassant le raisonnable pour lui. S'éveillant à cette vérité irrévocable, Akisa afficha une petite mine. Elle se redressa ensuite tout doucement pour s'installer convenablement sur son pouffe, sans lâcher son coussin qu'elle serra fortement contre elle.


Après ses mots, Akisa s'endormit sur le canapé. Décidée à ne pas donner de suite à son raccommodement avec Kioshi, elle y resta un moment jusqu'à ce qu'arrive son ami Kôtaro. Dès son arrivée, ce dernier alla s'installer à côté d'elle. Ce qui la réveilla. Il lui demanda ensuite ce qui s'était passé depuis qu'ils s'étaient quittés. Ayant vu que la rose n'avait pas spécialement envie de parler, le jeune Samurai n'insista pas plus que cela. S'étant tout de même douté de tout, il se permit de donner quelques conseils à son amie. Après une brève discussion avec Kôtaro, Akisa sortit de son humeur chagrine. Elle remercia son ami puis se dirigea hors de sa tente pour aller voir Kioshi. L'heure étant très tardive, elle ne savait pas trop si elle pouvait le trouver chez lui ou pas. Et surtout s'il serait seul. Après quelques temps d'hésitation, une bonne heure quand même, la rose des sables se rendit devant la tente de son cousin Kioshi. Dès son arrivée, elle remarqua une lumière indiquant qu'il ne dormait pas encore. Elle était venue jusque là, c'était bien. Mais maintenant qu'allait-elle pouvoir faire ? Prenant une inspiration, elle avança de quelques pas pour finir par s'immobiliser juste devant l'entrée. Avant de s'annoncer, elle éclaircit un peu sa voix.


Akisa, qui avaient les joues très empourprées ainsi que le cœur qui battait la chamade, se sentit vraiment ridicule dans sa posture qui la faisait passer pour une gamine. Afin de ne pas paraître ainsi aux yeux de son cousin, elle prit une posture plus convenable. Elle ne parvint cependant pas à faire partir les rougeurs qui étaient apparues au niveau de ses joues. Ces dernières pouvaient donc témoigner de son embarras. Qui elle espérait, ne serait pas remarqué par Kioshi. Qui se demanderait certainement la raison pour laquelle, elle était ainsi. Et aussi pourquoi était-elle venue la voir tout simplement à une heure aussi tardive alors qu'elle avait quand même donné l'impression qu'elle n'était pas prête à lui reparler immédiatement.