Encore un mot de convocation mystère, damne, ils devaient aimer ça par ici. Le sourcil relevé la brune attrapait ce dernier, un rendez-vous au pied du palais pour recevoir des ordres du Kazekage par un certain Yamada Kioshi. Il lui fallait des intermédiaires maintenant en plus ? Sans plus s’en souciait que cela, Hana finissait sa besogne, à savoir boire son thé tout en rangeant, avant de se décider à rejoindre l’endroit. Par prévoyance, allait savoir ce qu’il voulait, elle emportait avec elle quelque bricole de ninja, ainsi que pour être sûre de ne pas s’ennuyer, un bloc note et quelques parchemins vierges, sait-on jamais.

Rapidement au pied du bâtiment, puisqu’elle habitait non loin de là, elle guettait du regard qui pourrait être celui qui l’avait invitée, qu’importe finissait-elle par penser, il saurait bien la reconnaitre de lui-même, sinon, eh bien qu’il débrouille. Adossée contre un mur du palais, la demoiselle mieux que d’être à l’heure était même en avance sous les regards intrigués des passants face à son allure toute droite sortie des stéréotypes de Geisha. Son sourire en coin, la vissée ne s’en offusquait pas, au contraire, c’était sa marque de fabrique, elle ne quittait jamais ce masque quel que soit la situation, la règle d’or était donc de toujours satisfaire celui en face d’elle afin d’en obtenir ce qu’elle désirait. Oui, elle avait des penchants de manipulatrice, mais au fond, toutes les femmes ne l’étaient-elle pas vraiment ? Certaines savaient en user mieux que d’autre, c’est tout et Hana faisait partie de ces dernières.

Ce qui la ramenait à l’interrogation suivante, que lui voulait-on au juste ? Qu’est-ce qui méritait tant de mystères, qui pouvaient justifier sa présence ici ? Oh rien d’important pensait-elle, à son niveau de l’échelle il n’y avait pas masse de responsabilités et encore moins d’attente trop grosse, cela allait être probablement encore une broutille dans le but de la former. Autant de temps perdu pour elle, mais un passage bien obligé malheureusement aussi. Enfin, elle apercevait un jeune homme balayant la zone du regard, probablement celui qui l’avait convoqué, quelle autre raison aurait-il de le faire. Plutôt qu’attendre bêtement elle préférait tenter en se rapprochant pour l’aborder.

-Ohayo, si tu es Yamada Kioshi c’est moi que tu cherches. Je ne me présente pas tu sais qui je suis, je suppose. Alors, c’est quoi le topo au juste ?

Et surtout cette manie des rendez-vous mystères... Oui bon, ça c'était un autre sujet qu'elle ne voulait pas aborder aujourd'hui avec lui, que pouvait-il en savoir d'ailleurs, le mieux serait de poser la question à la source... Direct mademoiselle voulait être dans le bain, elle n’était pas du genre à aimer les détours. Examinant le blond à l’allure décontractée, visiblement Sunajins, elle présumait avoir fait la bonne pioche, espérant au passage que ce qu’il avait à lui présenter soit aussi bonne… Alors ? De toute façon, si ça ne l’intéressait pas, madame n’allait pas se gêner à le laisser en plan avec son ordre, Hana était du genre à n’écouter qu’elle, sauf, si faire autrement l’arranger considérablement…

Ah mauvaise pioche, mais il parait que l’on ne pouvait pas gagner à tous les coups, on lui tapotait l’épaule pour lui signaler son erreur, la kunoichi se retournait plus intéressée par le geste que par les premiers mots qu’il prononçait… Mais c’est qu’il l’avait touché là ? Le regard de la belle se faisait perçant, mais elle restait silencieuse, s’il y avait bien une chose qui lui faisait horreur c’était bien cela, qu’on pose de sales pattes sur elle. Nia, nia, nia, que lui voulait vraiment ce bougre au juste, à trop donner d’infos on finit par se faire piétiner dedans, visiblement il tentait de l’endormir en passant de X pour revenir à Y justifiant par W pour revenir à A et finir à Z. Bon il voulait une statue ? Le pourquoi du comment, Hana s’en foutait royalement à vrai dire, l’idée l’amusée, d’autant qu’elle avait déjà une idée saugrenue derrière la tête dès le moment où il avait exposé ce qui serait le modèle et son emplacement…

C’était avec un air ingénu et innocent qu’elle acquiesçait d’un hochement de tête à chaque dire du blondinet, difficile de savoir ce qu’il avait en tête, mais il y avait anguille sous roche dans cette histoire. Quant à Rei, son cher Kage qui aimait tant faire des mystères, il ne pourrait s’en prendre qu’à lui après tout, oui, oui, la demoiselle aimait s’arranger des situations selon son envie…

-Quoi c’est tout ? Ma foi, tu as frappé à la bonne porte, j’ai quelque talent qui ne pourrait que convenir à la tâche, mais pour ça il me faudrait quelques esquisses de ta personne, pas aujourd’hui ça va de soi, les artistes ont besoin d’inspiration pour travailler. Je ferais tout pour que la chose soit la plus secrète possible, ainsi d’ici quatre jours, je pense que le jour se lèvera sur Suna avec l’œuvre finie. Ça te convient ?

Oui ou non, elle n’en avait rien à faire, c’était ainsi point, de plus elle était prête à parier qu’il ne ferait pas d’histoire tant qu’elle s’exécuterait sans le gêner, sur ce point il allait être servi, peut-être trop même. Restait à réfléchir sur comment faire, s’y prendre et surtout garder la surprise, à cela, la demoiselle avait la solution toute trouvée, artiste dans l’âme jusque dans ses jutsu, quel utilisateur de fuin ne serait pas capable de sceller quelque chose dans un parchemin ? Pour être sûr que les opérations ne soient pas gênées ou découverte, elle optait pour faire la statue en plusieurs fois, puis l’assembler au dernier moment. Mais qu’avait-elle à gagner dans tout ça ? Probablement rien de bon, si ce n’était quelques jours d’amusements et ses Dieux savaient à quel point ce vice était sa faiblesse.

Rendez-vous pris au lendemain avec son maitre des travaux, la kunoichi partait en quête des matériaux pour sa besogne en or massif, rien que ça ? Alala, l’égocentrisme avait des limites que certains ne connaissaient visiblement pas, mais la nature gonflée du bougre lui plaisant, elle comptait bien le satisfaire sur ce point, enfin presque. Pas question que la statue soit entièrement composé de ce matériau, non elle en serait seulement recouverte à moins que… Et voilà une nouvelle idée tordue qui avait germé dans son esprit laissant par cette occasion un air satisfait sur son visage. Direction les beaux quartiers…

Une première belle bâtisse, intéressant, plusieurs autres, magnifique, mais ce qui l’était plus encore c’était qu’elle avait par chance repéré facilement ce qu’elle était venue chercher, un riche habitant qu’elle avait surpris à tenter de soudoyer un shinobi haut gradé pour s’attirer les faveurs du nouveau maitre de Suna, probablement par peur. Non, parfois on ne la voyait pas, mais il fallait être sûr que si Hana elle vous voyait en faute, certes elle ne vous le ferait pas remarquer tout de suite, mais un jour ou l’autre elle viendrait vous le rappeler tout en monnayant quelque chose de façon claire ou non.

Ainsi, elle se présentait donc à la porte du coupable, s’annonçant comme étant envoyée -par elle-même, mais personne n'avait demandé qui- pour revisiter une offre faite à son confrère quelques nuits plus tôt, sans plus de précision et jouant sur les mots, elle demandait à voir le maître de maison, qui bien sûr se pressait à l’accueillir. Que les choses soient claires, jamais au grand jamais Hana ne mentait, certes il lui arrivait de ne pas tout dire ou de ne pas le faire de façon précise, mais tout ce qui émanait d’elle devait déjà être une vérité, question de principe. Ainsi, elle n’était pas surprise par le côté mielleux du soudoyeur qui avait peur pour ses affaires, pour aller droit au but, elle lui expliquait le pourquoi elle était ici…

-Il a été clair l’autre soir que vos intensions envers notre Kage sont des plus généreuses, il a semblé aussi que vous étiez prêt à faire preuve de bonne fois en marquant le coup s’il le fallait. Il s’avère que votre requête a retenu l’attention et qu’aujourd’hui il vous est proposé de la mettre en pratique, il va de soi que cela ira de pair avec des règles strictes et un marché à bon entendeur. Intéressé ?

Ah si ça avait été Hana en face, pour sûr qu’elle aurait clarifié tous les points afin qu’ils soient plus parlant, enfin précis, mais son interlocuteur trop honoré de voir son action portée ses fruits se lançait tête baissée dans son jeu. Décevant quelque part, elle qui voulait jouer, ça avait été trop facile, qu’importe, elle trouverait vite autre chose, ah mais non suis-je bête, elle avait déjà trouvé avant de venir ici…

-Fort bien, voyez-vous, il parait que la place face au bureau du Kazekage doit être décorée, il va de soi que cela sera le plus rapide qui aura la place en logique, mais il n’en est rien, car le projet qui a été retenu selon les autorités est une statue de plusieurs mètres en or. Qui bien sûr, marquerait le coup de façon considérable, celui l’ayant offerte se verra placer sur le haut de la liste- mais laquelle?-. Il s’avère aussi que quelques privilégiés connaissent déjà le thème désiré, demain, j’aurais les croquis en exclusivité et avec la sureté d’un travail bien fait je pourrais les confier à une personne de confiance tout en rapportant ce qu’elle a fait…

Vile araignée qui tissait sa toile, l’homme en avait les yeux pétillants, il était prêt à tout pour se voir glorifier, l’imprudent… Après un accord strict lui interdisant de confier leur projet à qui que ce soit sous peine de voir de le voir banni de ce dernier, elle prenait rendez-vous aussi avec lui le lendemain, avec la promesse du sésame qui lui ouvrirait peut-être toutes les portes. Déjà, il devait commencer à rassembler l’or et les artisans, car le tout, s’il ne voulait pas prendre le risque de se faire doubler, devait être fait en moins de quatre jours…

Ceci fait, elle guettait de loin comment progresser sa toile, jusque-là sans embuche, après une nuit blanche quelque peu obligée, Hana était prudente, elle partait à la recherche du sésame promis. Au lieu du rendez-vous, elle pressait le modèle de faire tomber le tissu superflu, elle n’avait pas que ça à faire, de plus, il lui fallait des croquis de tous ses profils. Bien sûr, à aucun moment elle ne parlait de ses préparatifs, exigeant en plus le silence là-dessus… Il la voulait sa statue ? Il n’avait pas fini de la payer, c’était certain, mais les dettes avec Hana se réglaient de différentes façons, là, il fallait la distraire tout simplement... Elle lui proposait donc de se lancer dans le sujet de son choix pour l’aider à plus vite être inspirée, sans quoi, très clairement elle allait le laissant en plan, comme il avait si bien dit…

-Je n’ai rien à y perdre non ? Bon parles-moi de toi, à part gâcher les discours des autres et te faire remarquer, tu as d'autres belles facettes à montrer?

La vie est faite de petits fils à suivre ou non ~

Eh bien, eh bien, le blondinet avait la folie des grandeurs, il aimait faire les choses en grand, après tout Hana l’avait facilement remarqué avec la taille de la statue à son effigie. Ce n’était donc pas vraiment surprise qu’elle découvrait un magnifique atelier de création, dire qu’elle en avait souvent rêvé, ainsi il ne fut pas surprenant que l’artiste lorgne plusieurs fois sur les diverses encres rangées là. En la regardant, on pouvait facilement deviner d’où lui venait cet intérêt, mais passons. Pour en revenir vers sa besogne, elle devait exécuter des croquis de Kyoshi pour les ramener aux artisans, car oui, mademoiselle savait déléguer pour certains travaux, comme dans la suite de la création de la statue dans le cas présent.

Se contentant de son bloc note et son crayon, la kunoichi se lançait dans sa tâche tout en engageant la conversation, face à la question qui lui avait été posé, le jeune homme préférait l’esquive. Intéressant, voilà qui ne faisait que confirmer la petite intuition qui c’était formée la veille, celle d’une entourloupe du filou. D’un naturel très neutre et serein, l’artiste au travail écoutait le flot de flatterie sans aucune surprise encore, avant que son interlocuteur poursuive sur une autre lancée, elle en concluait qui fallait lui rendre le semblant de sa tentative, ainsi elle le gratifiait d’un sourire aux pommettes rosées et marquées. Flatter, non, non, en plein mime de ce sentiment, car pour peu que l’on apprenait à la connaitre, on pouvait très vite découvrir en elle un bon talent de comédienne.

Sachant qu’elle lui avait tendu une perche, Hana n’avait pas à patienter longtemps avant de récolter le fruit de sa pêche, lui confirmant qu’elle était sur la bonne voie quant au pourquoi du comment. Ce qu’elle en pensait ? Ma foi qu’il avait eu tort et bien fait à la fois, car si certes trouver les réponses à ses interrogations était une bonne chose, encore fallait-il savoir comment le faire. Non, Hana n’aurait pas agi comme lui se faisant remarquer, non Hana aurait rien dit observant en silence où la faille qu’il fallait exploiter pour sa quête, car pour peu que l’on soit patient il y avait toujours un moyen d’arriver à son but. Quant au bienfondé de son interrogation, être un homme méfiant avait autant de bon que de mauvais là encore. Comme toujours, la Ketsueki ne parvenait pas à se pencher vers un pour ou un contre, la neutralité étant souvent sa place, elle se tâtait pour savoir s’il fallait lui expliquer ses points de vue ou se taire, voire feindre la ravissante idiote, après tout c’était ainsi qu’il se plaisait à la voir, soit, elle lui offrait le reflet qu’il désirait… Pourtant…

-Je suis du genre à suivre mes envies et seulement elle en dépit du bon sens ou de la bonne marche à suivre. Je suis trop nouvelle ici pour comprendre ce qui t’a poussé à le faire, bien que j’imagine la frustration de découvrir un étranger au pouvoir si soudainement. Mais ma foi, étant étrangère moi aussi à cette cité il n’y a pas quelque jour que je l'épouse, ça voudrait dire que je ne méritais pas non le bénéfice du doute, ça seulement parce que le hasard a fait que je ne suis pas née ici. Pourtant vois-tu, je donnerais ma vie pour Suna, combien même celle-là ne verrait en moi à jamais qu’une étrangère n’ayant pas sa place dans cette dernière. C’est bien connu, souvent l’amour est cruel et ne va que dans un sens. Voilà pourquoi je en suis pas apte à juger ta décision, car dans le cas présent je serais celle que tu contestes, plus que celle qui te conteste et tu ne peux pas juger de mon sentiment puisque toi qui est d'ici jamais tu ne te sentiras rajouté. Cependant, un point nous rassemble, c’est surement cet amour pour la même chose qui nous rendrait rivaux. Enfin, tout cela n’est qu’une question de point de vue.

Après quoi elle se faisait silencieuse, peut-être que le sujet n’était finalement pas le bon, probablement qu’elle n’aurait pas dû chercher, car elle avait trouvé en retour qu’une blessure violente dont elle n’avait pas encore conscience, du moins qu’elle voulait ignorer. Et s’il était possible qu’à jamais elle ne fasse jamais partie que des « autres », les étrangers rajoutés. Malgré toute sa bonne volonté à rester de marbre, son air crispé pouvait la trahir, voilà pourquoi Hana pressait le pas se contentant de quelques angles du visage et d’un dessin grossier du corps. Le tout rassemblé, elle ne prononçait qu’un bout de phrase avant de disparaitre : « Le quatrième jours devant le palais. »

Là la suite n’avait rien de bien compliqué, elle retournait vers le « donateur » pour superviser la création, tout en imposant quelque exigence, effectivement, la statue devait être composé de plusieurs morceaux assemblable qui tout de suite fini se faisaient sceller dans des parchemins que conservait Hana. Deux nuits supplémentaires donc et nous étions à l’ultime matin très bientôt, devant le palais elle se stoppait devant l’unité de gardes qui n’était pas sans savoir qu’elle était la disciple de leur Kage.

-Ohayo, je prends le relais de la garde apparemment et je serais très prochainement rejoins par le retardataire.

Affirmation vague qui ne disait pas qu’on l’y avait convié, mais laissé sous-entendre que si. Sans histoire, le duo s’effaçait trop heureux de finir plus tôt, pourquoi se méfieraient-ils d’Hana ? Il n’y avait pas de raison. Quand le lieu se faisait désert de toute présence, la kunoichi s’activait ouvrant les sceaux des parchemins dans l’ordre, un après l’autre et au-dessus de l’autre, dix minutes plus tard l’effigie du sunajins était prête à recevoir les lueurs de l’astre solaire. Consciente que cette histoire allait lui retomber dessus, Hana ne bougeait pas de ses pieds, si ça c’était produit, c’était que ça devait se faire et cela qu’importe les raisons qui lui échappaient encore. Sentant une présence arrivait, la même qui avait depuis un moment le regard posé sur ce qu’elle faisait, la jeune femme s’exclama…

-Alors, que doit-on penser du résultat ?

Approcher le soleil de trop près, c'est accepté de disparaitre ~

Le rat, regardez le feindre l’innocence à la chose en voyant la statue à son effigie, mais est-ce que la brune était surprise ? Non pas du tout, bien à l’inverse elle esquissait un sourire qui ne voulait pas s’enfuir de ses lèvres pas même quand le visage de son mentor arrivé se faisait sérieux. Des explications, certes elle aurait pu lui en donner, mais par où et comment commencer, expliquer avec franchise que la manigance l’avait amusé au point qu’elle voulait voir ce que ce manège allait donner. Simplement elle était une enfant à l’esprit un peu trop libre, ainsi elle se tâtait à laisser ou non un long moment se passait, histoire de voir à quel point Kioshi saurait lui mettre tout sur le dos sans scrupule. Après un long silence dans lequel elle fixait espiègle les deux opposants de l’histoire, enfin surtout celui qui avait voulu dérangé l’autre par sa manigance plutôt, elle se décidait à dire quelques mots pour prolonger le jeu…

-Ca ?... Un cadeau-surprise d’un des riches représentants de Suna qui voulait montrer son attachement à ta présence nouvelle, mais aussi rappeler qu’il n’abandonnait pas celles plus anciennes, d’où le choix de Kioshi.

Non, non, elle n’avait pas menti, le fait était que c’était là la vérité qu’Hana exposait, une vérité qui s’était créée par ses soins et ceux de Kioshi, mais qui n’en restait pas moins exacte. Amusée plus que jamais elle se doutait que l’un ne s’attendait pas à ce genre de réponse, mais plutôt à se faire accuser de manigance et ainsi se placer en victime de machination, tandis que l’autre avait dû comprendre depuis longtemps, mais patienter pour soucis de justesses. Pour persister et signer, car en artiste qu’elle était il fallait que le spectacle continu, elle rajoutât alors…

- Enfin, l’acte n’est que symbolique bien sûr, le bon côté est aussi le don d’or qui se trouve dans cette statue et qui n’a pas couté un sou à Suna, il ne coutera pas plus cher de la convertir ou de la replacer à ta guise Senseï. Néanmoins, on pourra y voir le temps qu’elle reste ici l’homme peu imbu de sa personne que tu es, un qui peut ne pas se contrarier d’un hommage autre qu’à lui le plus puissant de Suna. L’attention vous plait-elle Kioshi, vous qui êtes à l’effigie de l’hommage sur la nouvelle ère de Suna ?

Et maintenant quoi ? Allait-il faire bonne figure ou étaler leurs ressentiments en public dévoilant ainsi une véritable face ? La Ketsueki allait-elle dénoncer et pointer du doigt si ça tournait au vinaigre ? Jamais, au grand jamais elle serait capable de faire ça, diplomate et pacifique convaincu, elle était persuadée que parfois le maniement des faits et des mots étaient plus salvateur que les coups et les sanctions. En ultime farce d’artiste, elle concluait…

- Je suis ravie si le travail vous plait, beaucoup d’artisans de Suna ont travaillé dessus et il a été dur de conserver l’effet de surprise.

Le regard se voulait perçant et son sourire accompagné un faciès satisfait, la suite et les réactions des uns et des autres lui tardait, décidément Suna était une aire de jeux dont elle avait de plus en plus de mal à se passer…

Le jeu n'en finira jamais ~

Décidément, quel beau théâtre avait-elle intégré, devant l’acte qui se jouait elle se ravissait d’être aux premières loges.  Que cela soit au moment du coup de pression du blond manipulateur, sa pseudo tentative de se disculper à la conclusion  de son senseï, le moment avait été excellent.  Oui la Ketsueki avait apprécié son jeu où elle n’avait rien à gagner ou bien à perdre, quoique la dernière option ne laissait que plus de piment à son affection des jeux périlleux et tandis que la statue disparaissait en fumée dans un parchemin sous l’acte du kage, la jeune femme lançait un regard moqueur au blond qui en était le modèle.  Quelle tristesse, après tant d’efforts, sa quête finie, son gain  n’avait duré que quelques minutes avant de disparaitre au profit de son… Rival ? Ennemi ? Difficile à dire, mais là, la brune y voyait une revanche au fait qu’il eut tenté de l’utiliser comme un objet sans cervelle, tel était pris qui croyait prendre et comme elle ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin maintenant qu’elle avait tissée sa toile autour de Kioshi, elle acquiesçait les dires de son mentor d’un signe de la tête avant de le laisser se retourner pour partir. Là, elle jetait un regard vers son commanditaire de mission falsifiée en lui murmurant alors en passant tout près de lui avant de rejoindre Rei…

-Respire… Je n’ai menti sur aucun point, tu ne risques rien, puisque rien ne te raccroche à ma « mission » l’ami.  On va vite très vite devenir inséparable tu vas voir… Quel dommage ta statue n’a vu le jour que quelques minutes, je t’en fais une autre ? Mais cette fois on revoit mes tarifs.

Malheureusement pour lui il avait tout ce qu’il fallait maintenant pour devoir subir la présence de la Ketsueki et que cela soit en mal ou bien ne dépendait que de lui, mais avant toute chose, de quelque pas rapides elle rattrapait le kazekage avant de lui tapoter l’épaule avec douceur… Non son regard noir ne lui avait pas échappé et bien qu’elle soit habituée à une certaine froideur de sa part, cela ne l’empêchait pas d’être gêné par l’acte, pour que le jeu perdure, il ne fallait pas qu’elle devienne elle-même le jouet cible de représailles, surtout quand le joueur avait plus de « moyens ».

-Sensei-sama, avec l’adresse et le nom ça sera plus rapide, je t’y accompagnerais même si tu le désires. –De là elle lui tendait un papier avec les informations, d’un ton plus bas elle ajoutait-  Mais crois bien que jamais je ne te mentirais, d’ailleurs c’est là un vice dont je n’use jamais, certes, j’omettrais parfois des détails, mais là ce serait parce que tu n’auras pas posé les bonnes questions.

Sur ces derniers mots elle se taisait ayant retrouvé un air plus sérieux qui s’effaçait bien vite pour sa facette « joyeuse » tandis qu’elle se retournait vers Kioshi et cela avec une idée malsaine.

-Hey ! Il est très tôt ! Vous avez déjà pris vos déjeuners ? Pas moi !

Ah cela bien sûr elle envoyait le message d’une invitation à ne pas refuser au blondinet laissait en arrière, d’ailleurs elle n’avait pas beaucoup de chemin à faire pour le retrouver et lancer très franchement à Kioshi…

-Allons, tu me dois bien ça avec tous les bons efforts que j’ai fait pour une statue à ton effigie !

Il allait de soi que l’un des deux allaient décliner, voire les deux, qu’importe, les bonnes choses ont toujours une fin et bien qu’elle était curieuse de savoir si le Kioshi avait touché son but avec son action, Hana se doutait qu’elle ne pouvait pas mettre le doigt sur toutes les secrets de ce dernier… C’était fort dommage ! Dans tous les cas, l’amusement avait été au rendez-vous… !