« Aie… Bordel tu pourrais faire attention ! »

Azuni ne trembla pas, mais remit simplement ses lunettes avec sa main libre. Derrière le Régent qui restait assis sur une chaise que son dos dépassait largement, la secrétaire effectuait sa routine du vendredi après-midi. Et cette routine se rapprochait bel et bien d’un atelier coiffure. Ou plutôt, d’une épilation.

Equipée d’une paire de ciseaux et d’un rasoir manuel, elle tentait tant bien que mal de faire du bon boulot. Mais les oreilles étaient une zone sensible de par leur forme, et en raser les poils était une chose difficile. Azuni continua néanmoins à faire de son mieux, et c’est ainsi que quelques minutes plus tard, les oreilles de son supérieur parurent imberbes.

Au sol, deux tas conséquents de poils étaient en train de se disperser petit à petit. Et ils étaient grands uniquement lorsqu’on se disait qu’ils venaient d’oreilles. Là où un être humain lambda pouvait avoir quelques poils de temps à autre dans cette partie du corps, Aomine avait été comme… tondu.

« C’est de pire en pire, monsieur. »

Le Régent se releva de la chaise et constata par lui-même l’ampleur de sa pilosité. Il soupira et rangea ses mains dans ses poches. Sans plus se soucier de ce qu’il y avait par terre, il retourna s’installer derrière son bureau. Mais il ne tarda pas à finalement en reparler.

« Ouais, mais que veux-tu que je fasse ?
─ Nous ne savons pas ce que c’est, vous devriez vous faire soigner.
─ On ne sait pas ce que c’est. Et il est hors de question de faire passer mon cas avant celui du village. D’ailleurs, c’est pas bientôt l’heure du conseil ? »

La jeune femme remit une nouvelle fois ses lunettes en place et regarda timidement sa montre. Effectivement, il allait être seize heures, et le premier Conseil décisionnaire allait avoir lieux…

***

Un étage en dessous du rez-de-chaussée du palais, il y avait une grande salle dont la forme ronde avait influé sur toute l’architecture de son intérieur. Le Régent l’avait aménagée de telle sorte qu’elle puisse accueillir l’ensemble des huit conseillers. En effet, la pièce était constituée de deux longues tablées obliques. D’un côté, les Ministres et de l’autre, les élus Kumojins.

« Bonjour à tous, et merci d’être venu. Ce premier Conseil décisionnaire, comme les prochains, suivra des règles très précises, pour éviter que ça soit le bordel. »

A l’extrémité des deux tablées, le Raïkage était sur un fauteuil enfin à sa taille et derrière une petite table. En face de lui, donc à l’opposé, étaient présents à la fois Azuni en tant que secrétaire du Régent, et un ninja référent servant de scribe.

« Secrétaire binoclarde et scribe ennuyeux seront là pour apporter les précisions nécessaires à ce qu’on dira, et retranscriront tout le conseil par écrit. »

Il esquissa un sourire qui fut aussitôt partagé par les deux concernés. Il n’y avait là aucune méchanceté, au contraire ça avait été fait dans le but de détendre l’atmosphère au mieux. Le Colosse pointa du doigt le siège vide à sa gauche.

« Je n’ai pas eu le temps de nommer un Ministre du département Renseignements et Espionnage, et pour équilibrer il n'y a eu que trois Kumojins d'élus. Vous êtes donc six conseillers aujourd’hui. Chacun est libre de prendre la parole, il suffit de lever la main une fois que le sujet est lancé, et Azuni vous donnera la parole une fois que ça sera à votre tour. »

Il reprit aussitôt.

« Mais pour commencer, veuillez chacun annoncer les points que vous voudriez aborder durant ce conseil et euh, pas la peine de citer un point déjà annoncé. On les traitera tous, de toute façon. »

Le premier Conseil décisionnaire allait pouvoir débuter.

Déroulement:

Si l’ordre qu’il avait reçu de l’Institut lui demandant de se présenter aux élections ne l’avait pas vraiment surpris, Raito l’avait été bien plus lorsqu’il avait appris sa victoire. Il pensa naturellement que son élection n’avait pas été le fruit du hasard et puisqu’il n’était pas non plus très connu dans le village, il avait sa petite idée sur la façon dont il avait bien pu réussir. Lui qui n’avait l’habitude que recevoir des ordres devenait d’un coup, l’un des trois conseillers élus par le peuple. Il ne savait pas si c’était un honneur ou un fardeau, sûrement un peu des deux. S’il voyait très bien pourquoi l’Institut voulait un de ses membres à ce conseil, il ne comprenait pas pourquoi il avait été choisi pour cela, mais cela n’avait pas d’importance.

Puis arriva la première convocation pour le tout premier conseil décisionnaire, sans avoir vraiment le choix, il s’y rendit, réfléchissant à ce qu’il allait bien pouvoir dire parmi l’élite du village. Il fut alors conduit dans le sous-sol du palais du défunt Raikage, où se trouvait une grande salle ronde. S’asseyant au centre de la tablé destinée aux élus, il patienta alors silencieusement. Les nouveaux conseillers et ministres arrivèrent les uns après les autres. Si ce n’était pas la première fois qu’il les rencontrait, il n’avait jamais eu l’occasion de discuter avec l’un d’entre eux. Évidement, il était le plus jeune, à tel point qu’il se demandait vraiment ce qu’il pouvait bien faire à cette table. Autour de lui, les plus haut gradés du village, l’élite. Sauf Enko Shigeru qui se trouvait à côté de lui et qui n’était qu’un chuunin comme lui, mais il était très influent à l’hôpital et avait déjà fait preuve de beaucoup plus d’implication que lui.

Raito arrêta assez vite de penser à cela, si des gens avaient voté pour lui, c’était sûrement qu’il méritait tout autant de siéger à ce poste et même si ce n’était pas le cas, cela n’y changeait rien. Il écouta alors le régent qui avait pris la parole pour expliquer le déroulement de la séance. Comme à son habitude, il utilisa un ton naturel et familier, ce qui exaspéra à nouveau le jeune Dentô. Ce fut ensuite au tour du chef du clan Hakushi, puis du chef du clan Kadoria, le nouveau ministre de la Police et de la Justice. Tout deux firent un discours assez dramatique sur la situation de Kumo par rapport au soulèvement de la nation et des tensions que le village avait avec les autres grandes puissances.

Lorsqu’ils eurent fini de parler, Raito se demanda s’il devait vraiment prendre la parole. Son domaine était l’espionnage et l’élimination, la politique n’était pas son point fort. Il aurait pu parler du problème de Shimo no Kuni, mais il savait qu’il ne connaissait pas aussi bien le sujet que d’autres personnes dans cette pièce. Cependant, il avait réfléchi toute la journée et il avait bien trouvé un sujet dont personne n’osait parler.

- Bonjour à tous ! Comme nous l’avons vu à Suna très récemment, si le mouvement de la Nation s’élève contre l’ordre Shinobi, il ne comporte pas moins de shinobis dans ses propres rangs. Il serait stupide de penser que parmi nos propres troupes, il n’y ait pas de défenseurs d’un camp ou d’un autre. En nous plaçant dans une position de neutralité par rapport au conflit, nous évitons des problèmes pour l’instant, mais nous risquons tout autant d’avoir des scissions internes si le mouvement prend de l’ampleur. C’est, selon moi, un sujet qui mérite tout autant notre attention.

Raito avait parlé avec une voix calme et posée, ce n’était pas l’endroit pour se faire passer pour un enfant comme les autres.

Une cigarette. Deux cigarettes. Vingt. Déjà un paquet ? Shigeru soupira lourdement, conscient que trop bien de l’autodestruction dans laquelle il s’était engagé en commençant à fumer – pourtant, d’autres diraient que c’est toujours mieux que de s’entailler le corps jusqu’aux limites de la vie. Le premier conseil n’allait pas tarder à commencer et, pour une fois, le médecin se remettait profondément en question. Qui était-il, concrètement, pour aller lutter contre d’autres, plus puissants et plus méritants, dans le seul but de faire valoir ses idées ? Non. Il avait du mal à se considérer à sa place, mais il était là par le choix du village. Par le choix de toutes ces personnes qu’il avait un jour soigné et par le choix des autorités de l’hôpital qui avaient confiance en lui. Perdu dans ses pensées, il s’installa et laissa les gens parler – au pire, il pouvait tout à fait rester silencieux. Patiemment, le brun écouta, maudissant intérieurement tous ces désirs de fausse guerre que le village semblait véhiculer. Ce n’était que de la souffrance inutile. Il ne pouvait nier le bon vouloir de chacun des membres, mais c’est dans les paroles de Hashiru-sama qu’il retrouva le plus de confiance en soi. Prenant son courage à deux mains, il inspira profondément alors que son tour de parole arriva.

« Bonjour à… Tous. Je n’irais pas quatre chemins non plus – vous ne faites tous que parler de conflits et de conflits qui règnent en dehors de nos frontières comme si vous vous attendiez à ce qu’ils ne les traversent jamais. La vérité, c’est que même dans notre village l’avis des gens diverge : nous devrions nous empresser de les rassembler sous une enseigne forte et attrayante avant qu’ils ne se divisent d’eux-mêmes. Sinon, à force de ne voir l’ennemi qu’à l’extérieur nous passerons à côté d’une guerre civile.

Nous devrions nous intéresser au pays si nous voulons couper les liens avec l’étranger. Aider à planter des champs, à créer des enclos pour le bétail, à rechercher des mines que l’on puisse exploiter – que sais-je. Il me semble illusoire de croire que Kumo puisse s’extraire de tous ses liens avec l’étranger et que Kaminari soit laissé à continuer comme si de rien n’était. Monjara-Sama doit en savoir plus que moi je pense, donc je ne vais pas m’étaler sur un sujet où je risque de me tromper.

Enfin, je terminerai pour soutenir les propos de Hashiru-Sama. Il faut faire quelque chose pour les jeunes du village. Le niveau scolaire est, j’ai l’impression, en chute libre – de plus, force de s’ennuyer, ils passent le plus clair de leur temps à s’affronter entre eux avec une violence qui dépasse le simple entraînement, puis finissent entre les bras des médecins pour s’en sortir. Ce sera tout. »

Après cette tirade, son visage s’éteignit de nouveau et tout le courage qu’il avait trouvé s’évapora en l’espace d’un instant. Ce conseil ne serait pas aisé à tenir.

Nous y étions. Le premier conseil décisionnaire allait commencer aujourd’hui. Nous n’étions que le matin, mais mon esprit était déjà tourné vers notre rassemblement à seize heures. Beaucoup de sujet allaient être abordé et la majeure partie de l’avenir de Kumo allait se diriger autours des tables de la grande Salle du Conseil. Cela faisait très longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de la fouler. La dernière fois remonte aux prémices de l’ère du Godaime Raïkage, Seki Zennosuke. A l’époque, seul les chefs de clans et les conseillers personnels du cinquième dirigeant de Kumo étaient conviés. J’avais eu l’honneur d’y assister suite à ma nomination en tant que chef Monjara. Ne nous mentons pas, le Conseil était très agités suites aux décisions que je trouvais discutable du Seki, ainsi que par les tensions entre chaque conseillers. Il fallait espérer que ce nouveau conseil ne débute pas de la même façon. Qui plus est, ce conseil nouvelle génération se démarquait de son ancêtre.

En effet, il était composé des différents ministres et des élus du peuple Kumojin. Nous avions donc, à l’heure actuelle, trois ministres et trois élus, formant un équilibre. J’étais, d’office, côtés ministre, puisque jusqu’à récemment, j’étais le seul ministre de Kumo. Néanmoins, j’étais heureux d’apprendre que cela a changé. Kadoria Kouga, illustre combattant et chef des Kadoria, était devenu ministre de la police et de la justice de Kumo. Un titre lui allant parfaitement quand on connait les faits de cet homme. De l’autre côté, Hashiru, grand sage aux multiples vertus était devenu ministre de la tactique et de l’enseignement. Un rôle parfait pour un homme rationnel et avisé. Côté élu, un vote au sein du village avait été organisé et je ne pouvais être que satisfait de voir que les deux participants ayant obtenue ma voix étaient présent. Hakushi Kiyosuke. Vétéran de Kumo et de son clan, sa présence au sein de ce conseil semblait inévitable. Dentô Raito. La surprise de ce conseil. J’avais voté pour lui, car il représentait son clan et qu’un œil plus jeune pouvait apporter de la fraicheur dans les décisions de Kumo. Même si je n’avais pas voté pour lui, j’appréciai d’avoir Enko Shigeru, médecin dont les talents ne sont plus à prouver. Je lui dois toujours beaucoup pour m’avoir remis en forme.

Avec tout ce beau monde, l’avenir de Kumo semblait radieux. Enfin, c’était ce que je m’étais dit aussi lors du dernier conseil… J’espère avoir raison cette fois-ci. Comme à mon habitude, j’entrai dans le Palais de bon matin afin de rejoindre mon bureau et m’atteler au travail qui m’attend. Celui-ci m’accapara pendant tout la journée jusqu’à l’heure fatidique. Sans attendre, je pris quelques documents avec moi, de quoi écrire et me dirigeai sans plus tarder vers la Salle de Conseil.

La Salle avait changé de disposition et même de place sous le commandement du Régent. Je descendais rapidement les marches pour arriver un étage en dessous le rez-de-chaussée. Tout le monde était déjà là. Je saluai respectivement mes homologues avant de prendre place à la table des Ministres. Le Bakushô arriva avec ses paroles directes. Présentation rapide du protocole et nous devions, maintenant, annoncé les sujets que nous voulions aborder. J’écoutai attentivement chacun prendre la parole. Mes mains étaient croisées au niveau de mon visage, attendant patiemment mon tour pour prendre la parole.

« Mes hommages, membres du conseil, Régent-sama. Je serais bref, car vous avez déjà évoqués les principaux sujets que nous devons traiter de toutes urgences. Suite à notre nouvelle position, nous devons aborder l’économie de notre village et par extension, celle de notre pays avec une proposition que j’aimerais soumettre au conseil lorsque nous nous concentrerons sur le sujet en question. »

Comme promis, c’était rapide, mais les sujets comme Suna, La Nation, l’Ordre, les relations internationales, les conflits internes et j’en passe, ont déjà été cités. Maintenant que tout le monde avait pris la parole, c’était au Régent d’intervenir.

Ils avaient respecté les règles de cette réunion. Encore heureux d’ailleurs, puisqu’ils étaient soit les chefs des départements du village soit les élus du peuple Kumojin. S’ils n’étaient pas un minimum civilisés, ils ne seraient que purement exclus de ce conseil. Mais pour l’instant, tout semblait indiquer des éléments propices pour une discussion paisible et intelligente. Le Régent avait tout de même hâte d’entendre et de ressentir l’idée générale de ces conseillers sur de nombreux sujets.

Des sujets qui furent petit à petit tous évoqués. L’éducation, le conflit des allégeances, les pertes de Mizu no Kuni, l’économie, la catastrophe de Suna… Chacun avait participé à la création d’une liste de sujets bien précis. Et d’ailleurs le scribe se dépêcha de tout noter et d’amener le parchemin au Régent qui le posa sur sa table. Le Conseil décisionnaire allait réellement pouvoir commencer.

« Commençons par parler des allégeances. Comme l’a souligné Raito, mon désir de placer le village en tant que partie neutre est à la fois logique et intelligente. Si nous restons dans l’Ordre shinobi, qui commençait à s’officialiser uniquement pour contre la Nation, nous serons alors persuadés que le Kaihô-sha pourra prendre notre village comme cible. Et vu à quel point les autres villages sont sales de par leurs récentes actions, en partie rappelées par Kadoria Koüga, rien ne nous assurerait qu’ils nous soutiendraient. A l’inverse, si nous nous rangeons du côté de la Nation, cela reviendrait à applaudir des deux pieds l’attaque sur Suna et cela nous condamnerait à entrer en guerre avec les autres grandes puissances. En devenant neutre, nous éveillons la conscience collective et nous montrons aussi bien à la Nation que les villages shinobis peuvent restreindre leur emprise sur le monde qu’à l’Ordre qu’ils doivent songer à la raison de tous leurs problèmes. »

Néanmoins, le seul point véridique et problématique qui avait été soulevé par rapport à cette question de neutralité concernait les effectifs Kumojins. La Nation comptait de nombreuses personnalités dans leurs rangs : des Daimyôs, des criminels, des mercenaires mais également des shinobis venant des grandes puissances et des villages cachés. Kumo ne faisait pas exception : certains portaient allégeance à l’Ordre tandis que d’autres le faisaient à la Nation.

« Nous n’avons d’autre solution que de montrer cette neutralité pour apaiser les conflits internes qui pourraient éclore. La création de ce conseil, notre retrait de l’Ordre sans pour autant nous rallier à la Nation, et nos futures réformes ainsi que celles déjà entamées par Hôritsu : tout cela créera ce sentiment d’unité dont nous avons besoin. »

Monjara Shinji avait conclu ce tour rapide et c’était une bonne chose. Comme il était le Bras droit, c’était à la fois un avis important et une sorte de conclusion qu’il pouvait apporter à chaque fois. Le Régent pointa alors du doigt le dossier que chacun des conseillers avait en face de lui.

« Vous trouverez dans le dossier des copies de l’ensemble des échanges entre Aburame Mizuki, Bras droit du Hokage, Monjara Shinji, Aburame Miko le Hokage et moi-même. Juste derrière, vous trouverez également une copie d’une lettre que Matsuno Yamuro m’a envoyée avant de devenir Kazekage. Je vous laisse un peu de temps pour lire tout ça. »

Contrairement aux autres, il ne prit pas la peine de relire les quelques feuilles qui grossissaient ce porte-document. Il n’en connaissait que trop bien le contenu, à la fois malheureux et démonstratif d’un changement d’époque. Ah, qu’aurait fait Hôritsu si Aomine avait péri à sa place ? Une question qui ne semblait n’avoir aucune espèce d’importance, mais dont on comprenait bien l’aspect curieux.

Ces lettres démontraient d’une action d’envergure à venir dans les prochaines semaines. Mais pour la prévoir et en discuter, il fallait faire une revue des effectifs. Et c’était l’occasion idéale d’aborder certains sujets.

« J’aimerais savoir ce que vous en pensez, et également de ce que vous suggéreriez que Kumo fasse. Bien entendu, prenez en compte que j’ai déjà envoyé deux équipes à Shimo no Kuni ainsi que quelques shinobis à Tetsu no Kuni dont le Jônin Kamikaze. »

Spoiler:

Raito continua d'écouter les autres intervenants de ce conseil, qui prit la parole chacun leur tour. Lorsque le ministre de la tactique et l'enseignement aborda le sujet des jeunes du village et qu'il fit une remarque sur l'âge de Raito, celui-ci répondit par un sourire. Il se doutait bien que son âge n'allait pas passer inaperçu, même s'il devait bien avouer qu'il s'attendait à pire. Lorsque Shigeru continua sur la lancée en critiquant l'éducation des jeunes, le jeune Dentô se dit alors qu'il était un bon contre-exemple, même si son éducation ne provenait pas du village.

Puis, Aomine récupéra la parole pour recentrer le débat sur la politique étrangère du village. Il leur expliqua tout d'abord sa vision qui mènerait à une unité nationale. Raito était assez dubitatif face à son discours, s'il n'avait rien contre la neutralité que souhaitait le régent, il doutait fortement qu'elle allait suffire à calmer les tensions qui risquaient d'éclater à Kumo. Le régent leur indiqua alors la présence de diverses échanges épistolaires entre Kumo, Konoha et Suna. Curieux, Raito s'empressa de lire tout cela et de les mémoriser du mieux qu'il pouvait. Il était évident qu'il s'agissait du genre d'information que ses supérieurs espéraient obtenir.

Le contenu de ces lettres était assez surprenant et très instructif. Tout d'abord, il était évident que l'Hokage et son bras droit avaient bien plus confiance en Monjara Shinji qu'en Aomine, ce qui était assez compréhensible lorsque l'on lisait la lettre que ce dernier avait envoyé à l'Hokage. Le Dentô n'en croyait pas ses yeux en la lisant, le dirigeant et représentant de Kumo avait verbalement aggressé celui de Konoha. Dans ces périodes de tensions mondiales, c'était un geste très dangereux. S'il était également évident que Konoha ne portait pas Kumo dans son coeur, les lettres donnaient l'impression qu'ils essayaient tout de même d'apaiser les tensions. Yamuro, le nouveau Kazekage semblait quant à lui être bien plus enclin à discuter pacifiquement avec le Raikage, ce qui constratait avec son prédécesseur.

Lorsqu'Aomine reprit la parole pour la donner à ses conseillers, Raito la prit en premier, même s'il n'avait pas grand-chose à dire.

- Je trouve qu'il est primordial d'accepter les rencontres avec l'Hokage et le Kazekage pour apaiser les tensions entre nos villages, et si possible, lever le mystère sur la mort du Rokudaime, même si je trouve que la paix internationale est plus importante. Cependant, je pense qu'une telle rencontre après notre retrait du mouvement de l'ordre pourrait être mal vue par certains, c'est pourquoi, je pense que nous devrions également organiser une rencontre avec des représentants de la Nation.

Raito n'était pas le mieux placé pour ce genre de sujet, mais pour une fois qu'il ne se contentait pas de suivre des ordres, il n'allait pas se priver. Il pensait aussi qu'il était préférable que le régent arrête de communiquer avec des représentants étrangers, mais ce n'était pas vraiment le bon moment de le dire.