Yu no kuni. Le pays qu'elle considérait comme le sien, le seul dans lequel elle ne s'était jamais installée. Le seul qu'elle portait réellement dans son cœur de médecin errante. Si l'on exceptait la forêt de Hi no kuni où elle avait vécu ses plus jeunes années et où elle était née. Là où elle avait été recueillie par deux fois par une famille d'adoption. Tout d'abord par Hajime Jôki et ses parents. Le premier à avoir été aussi proche d'elle. Puis il était mort à la guerre. Alors la jeune femme était repartie sur les routes. Et lors de sa première mission de grande importance, elle avait rencontré Sabakyô Seitô. Qu'elle avait ensuite revu et suivit plusieurs années plus tard, dans sa seconde famille : le Shôraizen. Avait-elle d'avantage suivit l'homme que ses principes ? Peut-être les deux. Tout lui avait plu, et elle n'avait alors pas hésité à le suivre.
Et c'était ainsi qu'elle s'était retrouvée à sauver un village portuaire en compagnie de Milly. Les deux jeunes femmes avaient accompli leur mission à bien. Et elles pouvaient désormais rentrer. Mais un sentiment étrange avait prit la Sabakyô. Quelque chose qu'elle ne pouvait pas expliquer mais qui la mettait mal à l'aise. Elle avait alors demandé à la Kaguya de rentrer seule. Pour sa part, elle avait besoin de mettre les choses au clair dans son esprit. Elle s'était éloignée du lieu de leur mission ainsi que de leur base. Et puis elle avait marché, un peu au hasard. Laissant aller ses pensées. Mais ce sentiment ne la quittait pas pour autant.
Le soir approchant, elle s'était alors installée sous le soleil couchant. Une petite clairière, un feu. Des vieilles habitudes qui revenaient. En prenant soin de rester loin de l'élément dont elle avait la phobie, tout de même. Et puis, elle avait alors mit sa proie du jour à rôtir au dessus des flammes : un faisan. Qu'elle avait agrémenté de légumes de saison sauvages. Elle avait également ramassé quelques herbes afin de se faire une infusion. La jeune femme s'allongea dans l'herbe en attendant que la viande cuise. Elle observait le ciel, cherchant des réponses à ses questions silencieuses. Mais ça ne l'aida pas d'avantage. Ce fut l'approche d'une présence familière qui la tira de ses pensées. Elle se redressa alors, et attendit que la femme vienne vers elle. L'errante la regarda venir vers elle, puis quand elle fut assez proche :
- « Miko. »
Elle ne dit rien de plus. L'observant simplement. Elle était seule également, alors qu'elle était partie en compagnie de Seitô et Kôhei. Où étaient-ils ? Comment s'était déroulée leur mission, de leur côté ? Son attitude était étrange. Quelque chose n'allait pas. Et le sentiment de malaise de Nozomi ne fit qu'augmenter. D'un geste du bras, elle invita l'Aburame à prendre place à côté du feu. Elle se leva et ôta la viande, avant d'en prendre une part. Elle tendit la broche à son invitée du soir. Avait-elle faim ? Qu'elle ait faim ou non, manger permettait de se donner une certaine contenance. Ça évitait d'avoir à se regarder dans le blanc des yeux.
La Sabakyô mordit dans la viande et mâcha sa bouchée, avant de l'avaler. Elle observa longuement la femme aux insectes. Et prit une seconde bouchée, qui connut le même sort que la première. Et elle baissa les bras. Posant son regard dans celui de la femme qui partageait son repas, elle lui adressa de nouveau la parole :
- « Je t'écoute. »
Elles avaient des choses à se dire, toutes les deux. Qu'elles le veuillent ou non. Et elles ne pourraient pas y échapper. Alors autant éviter d'y aller par quatre chemins et aller directement au but. Même si ce qui allait se dire ici n'allait pas forcément plaire.
Dernière édition par Sabakyô M. Nozomi le Sam 21 Mar 2015 - 17:26, édité 1 fois (Raison : Rajout de la chanson)
Tatsuo
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Se frictionnant les mains au coin du feu, l’Aburame pensa refuser la viande qu’elle lui proposait. Avant de finalement accepter. S’emparant de la brochette, elle mordit dans la chair parfaitement rôtie. Bonne cuisson. Comme quoi tout venait à point à qui savait attendre … Cette reprise calamiteuse d’un proverbe rabâché encore et encore la fit à peine sourire. Que de sérieux ce soir. Un dernier arrêt avant de quitter Yu. Mieux valait qu’elle prenne certaines distances avec l’organisation. Kohei n’avait probablement pas encore repris ses esprits … Elle n’aurait peut-être pas dû le laisser là-bas, seul au milieu de toute cette scène… Pour peu que des membres de l’organisation qui avait ravagé Yu se mettent en tête de retrouver leurs dirigeants …
Seitô est mort.
Elle l’avait probablement senti ou du moins constaté. Le symbole du Shoraizen avait dû s’effacer sur sa peau tout comme il avait disparu chez elle aussi. Prenant une autre bouchée de faisan, elle apprécia pleinement les talents culinaires de l’ancienne vagabonde.
C’est moi qui l’ai tué.
Tendant la brochette à Nozomi, Miko sortit de sa poche une flasque visiblement usée mais qu’on pouvait deviner finement ouvragée. Buvant une gorgée elle bascula sa tête légèrement en arrière avant de reporter son attention sur le feu.
Je ne pouvais plus supporter de le voir sombrer … Le Temple, la Foudre, son histoire avec sa sœur … Le massacre d’enfants durant notre mission … Ils nous sont tombés dessus. De simples mioches endoctrinés qui avaient ravagé le nord du pays ...Tu aurais dû voir son regard.
Nouvelle lampée avant de proposer l’alcool à l’Uma.
Un regard de fou … Et même si j’ai réussi à le raisonner pendant un moment … Il a été suffisamment lucide pour m’avouer qu’il était condamné. Qu’il avait toujours été une arme et le resterait, sans seconde chance possible… Je lui ai laissé le choix et pourtant …
Soupirant, elle se frictionna à nouveau les mains. Elle était lasse. Cependant elle continuait à tailler bavette à la jeune femme.
Matawa m’avait dit ce qu’il y avait entre vous deux. Désolée … J’ai fait ce que je croyais être juste. Je ne pense pas que ce soit par le sang et les massacres que la paix, la liberté seront possibles.
Elle se confiait beaucoup auprès de celle qui avait été l’amante de Seitô. Peut-être un peu trop. Mais elle méritait de savoir. Et Miko était prête à assumer ses actes. Ce n’était pas une tentative de suicide de sa part. Mais elle devait la vérité à l’Uma.
Les mots prononcés par l'Aburame résonnèrent dans la nuit. Un kunai invisible se planta dans le cœur de la Sabakyô, qui émit un gémissement plaintif à cette annonce. Même si elle s'en était doutée, elle avait nié l'évidence. Gardant espoir, encore un peu... L'homme qu'elle aimait n'était plus. Une nouvelle fois, elle venait de perdre un être cher. La femme médecin qui sauvait des vies ne savait pas garder les personnes qui comptaient le plus pour elle. Sa mère, son clan tout entier, son frère adoptif et maintenant son âme sœur. Elle les avait tous perdus. Comme si elle était poursuivie par une malédiction. Ou bien peut-être était-ce elle-même qui portait malchance à ceux croisant son chemin. Il ne lui restait plus que ses parents adoptifs ainsi que son père biologique. Ainsi que... Le Shôraizen ? Peut-être aussi également d'autres personnes à qui elle ne pensait pas en l'instant présent ?
Elle releva les yeux sur Miko à sa deuxième annonce. Elle... ? C'était elle qui lui avait arraché l'amour de sa vie ? Elle qui avait mit fin à leur histoire ? Ils s'étaient cherchés plus longtemps que le temps durant lequel ils s'étaient trouvés. Ironique, quand on y pensait... La veuve - même si ils n'avaient pas été mariés – prit mécaniquement la brochette tendue. Mais elle ne mordit pas dedans. Son regard ne quittait pas la femme qu'elle avait sous les yeux. Les explications ne mirent pas longtemps à arriver. Elle les écouta patiemment. Comme un médecin écoutant un patient. Et non pas comme une femme qui avait en face d'elle le meurtrier de la personne qui comptait le plus à ses yeux. Étrange situation.
- « Condamné, hein... ? »
La gorge nouée, elle avait reprit difficilement ses mots. De sa main libre elle prit la flasque tendue. Jamais elle ne buvait. Souhaitant toujours garder le contrôle d'elle-même. Et dans quel but, au juste ? Est-ce que ça lui avait réussit, jusqu'à présent ? Elle porta l'objet à ses lèvres et bu quelques gorgées. Le liquide brûlait légèrement la gorge. La viande retourna alors à la dame aux insectes. Observant le feu, elle reprit :
- « J'ai essayé, Miko. De lui montrer la voie. Mais il a refusé de la voir. »
Elle serra les poings. Il avait pu prendre un nouveau départ lorsqu’il avait quitté Konoha. Mais sa première action d'envergure fut de prendre tout Kumo en otage. Une action qu'il avait fait seul, sans en informer les Aizuyake. Ou du moins, pas elle. Car elle l'avait apprit en même temps que tous. Et s'il lui avait fait part de son projet, elle s'y serait certainement opposée. Il avait été enfermé pour ça. Et malgré tout, Karasu Tsumei lui avait offert une seconde chance. Il lui avait même montré la voie à suivre en lui demandant de partager les informations obtenues avec le monde. Lui permettant ainsi d'ouvrir un dialogue avec les autres pays. Mais il avait voulu s'en servir comme monnaie d'échange. L'alcool coula de nouveau dans la gorge de la Sabakyô.
- « Je l'aimais. Plus que n'importe qui au monde, plus que n'importe quoi. Il était tout. Et c'est certainement moi qui aurait fini par suivre sa voie, et non pas l'inverse. »
Un regard à la flasque, avant de la tendre à l'autre femme.
- « Connais-tu Konjo, le samourai ? »
Oui, elle devait le connaître. Il avait été retenu prisonnier à Konoha.
- « Cet homme ne vit que pour la vengeance depuis plus de quinze ans. Depuis tout ce temps, il traque le meurtrier de sa femme, de celle qu'il aimait plus que tout. Ainsi que de sa fille. La colère, la haine animent son épée. Il n'est plus que vengeance, et se fiche complètement des autres. Et pourtant, un jour, sa lame s'est posé sur le cou d'une jeune femme. Et il a retenu son geste. Car cette jeune femme ressemblait de façon troublante à sa petite fille qu'il pensait morte. Il a retenu son geste, par amour. Lui, cet homme qui n'était plus que colère. »
Elle détourna son regard du feu pour le poser sur l'Aburame.
- « Cet homme est mon père et cette femme c'était moi. Il a arrêté son geste et c'est la plus belle preuve d'amour que je n'ai jamais eue. Celle d'un père pour sa fille. Et pourtant je l'ai laissé seul avec sa vengeance. Pour suivre Seitô et ses idées. Mais lui... Quand il a été possédé par sa sœur... Sans toi... »
La gorge de nouveau nouée, elle passa ses bras autour de ses genoux, et posa sa tête dessus. Depuis ce jour, elle avait douté. Pourquoi lui racontait-elle cela ? Pour justifier son meurtre ? Pour apaiser sa conscience ? Jamais elle n'aurait pu parler de cela à un membre du Shôraizen. Malgré tout l'amour qu'elle portait à Seitô, malgré tous les sacrifices qu'elle avait fait pour lui... Elle était passée après le goût du sang. Et pourtant, elle avait continué à espérer, et à l'aimer...
Tatsuo
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Elle soutint un moment le regard de l’ancienne nomade avant de prendre une lampée d’alcool. Posant la flasque au coin du feu alors que Nozomi s’était comme recroquevillée, l’Aburame se souvenait très bien de ce qu’il s’était passé avec sa sœur et du fait qu’elle avait sauvé la jeune femme de celui qui était alors son amant. Même possédé il n’avait en effet pas trouvé la force ni l’amour de retenir son coup. À l’époque ce n’avait été que justice rendue pour les soins prodigués par la jeune femme qui l’avaient sauvé à la Tour il y avait de cela des mois maintenant.
Oui le nom me dit peut-être quelque chose … Que comptes-tu faire maintenant du coup ? Succomber à la vengeance comme ton père ? Comme Seitô ?
L’histoire qu’elle venait de lui raconter était-elle à double sens ? Afin de sous-entendre que tout comme son père elle jurerait de tuer le meurtrier de celui qu’elle avait aimé ? Elle paraissait en proie au doute cependant. Elle s’était toujours doutée que la jeune médecin était forte, mais pourtant elle devait avouer qu’elle s’était attendue à plus de réaction de sa part. Plus d’émotions. Qu’elle le veuille ou non Nozomi ressemblait en de nombreux points à la meurtrière de son amour perdu. Mais la doctoresse n’aurait probablement pas tué quelqu’un qui avait confiance en elle et surtout pas de cette façon …
Je ne sais pas ce qu’il adviendra du Shoraizen. Peut-être s’écroulera-t-il de lui-même, chacun pouvant retourner à sa vie d’avant. Peut-être continuera-t-il ou plutôt se mettra-t-il enfin à améliorer la vie des gens… en mieux …
Nozomi avait dû le comprendre, avait dû le réaliser. Elle, enfermée sous terre à longueur de journée. Le Shoraizen n’avait effectué jusqu’à maintenant aucun changement significatif dans la vie des gens. Peut-être que parmi les Aizuyakes certains se lèveraient enfin afin de sortir l’organisation de l’immobilisme dans lequel elle était plongée. Et œuvreraient pour un monde libre, un monde de paix en évitant les massacres inutiles. Elle avait mal formulé ce qu’elle avait dit à Nozomi précédemment. Le sang coulerait obligatoirement. C’était une fatalité. Mais ce ne devait pas être une finalité comme semblait le penser Seitô.
Si cela peut t’aider …
Petit silence.
Il semblait enfin en paix avec lui-même.
Au moment de s’éteindre. Pas besoin de parler du bandeau, elle n’aurait aucun intérêt à savoir ça et Miko passerait probablement pour une menteuse à ses yeux, essayant d’attiser sa sympathie pour Konoha. À vrai dire même Miko avait des doutes sur ce que représentait ce bandeau pour le Sabakyô. Mais le message avait probablement été bien mieux passé à Kohei, son élève qui avait déserté avec lui.
La vengeance ? Était-ce sa voie toute tracée ? Tout comme les deux hommes de sa vie, allait-elle suivre leur chemin ? C'était possible. Peut-être qu'elle allait enfin laisser éclater toute cette haine contre les shinobis qu'elle gardait au plus profond de son cœur. Ce n'était pas exclu. Et puis si elle ne la laissait pas sortir maintenant, quand le ferait-elle ? C'était une des raisons pour lesquelles elle avait suivit Seitô. Elle lui en avait parlé, ainsi que du combat intérieur qu'elle menait contre celle-ci. Et il lui avait répondu que la vengeance était dans l'ordre naturel des choses. Mais il lui avait aussi dit ensuite que le fait qu'elle lutte contre faisait d'elle une femme puissante. Une femme qui incarnait le pourquoi de son combat... Qu'il donnerait sa vie pour la protéger.
Mais aujourd'hui il était mort. Elle était de nouveau seule, sans personne pour la protéger. Sans personne pour la soutenir et prendre soin d'elle. Plus jamais elle n'entendrait ses mots si réconfortants. Plus jamais elle ne sentirait sa main caresser doucement sa joue ou ses lèvres se poser sur les siennes. Et cette perte, c'était à Miko qu'elle le devait. La vengeance avait certains attraits. Et ce serait tellement simple. Il lui suffisait d'empoisonner la viande ou la fiole d'alcool. Elle était une Sabakyô, possédant la même souche que Seitô. Elle avait juste à poser un concentré de salive et de chakra, et le tour serait joué. Mourir par le même pouvoir que celui qu'elle avait tué, ce serait ironique. Et pourtant... Toujours prostrée, sans lever les yeux vers la femme en face d'elle, elle prit de nouveau la parole. D'une voix étrangement calme :
- « Il suffit de réfléchir pour comprendre que la vengeance n'est d'éphémère. Il faut voir plus loin. »
Puis elle leva les yeux vers la meurtrière:
- « C'étaient ses propres mots. »
Et il les avait appliqués. Tout du moins au début. N'avait-il pas épargné l'homme responsable du massacre des Sabakyô ? Devant ses yeux, il lui avait laissé la vie sauve alors qu'il l'avait entre ses mains. Que s'était-il passé ? Comment était-il devenu cet homme si sombre ? Comment avait-elle pu le laisser devenir cet homme si sombre ? Elle s'en voulait. Bien plus qu'elle n'en voulait à Miko, au final. Et jamais elle ne pourrait se pardonner de l'avoir laissé chuter si bas. De l'avoir laissé tomber dans cette soif de sang. Même si elle avait essayé de l'en sortir. Avait-elle fait tout ce qui était en son pouvoir ? Aurait-il finit par ouvrir les yeux un jour ?
Quant aux membres du Shôraizen, elle n'avait pas vraiment envie d'y penser. Ni même d'affronter leurs regards. Même en ayant caché leur histoire, tous les membres étaient plus ou moins au courant de ce qu'il y avait entre Seitô et elle. Matawa n'avait visiblement pas su tenir sa langue. Avait-elle envie de jouer les veuves éplorées ? Alors qu'elle savait pertinemment, au fond, que cela devait arriver un jour ou l'autre ?Et surtout, alors qu'elle avait douté de lui ? Oui, ils se relèveraient certainement. Les principes et les idéaux de leur leader étaient toujours aussi forts. Ils avaient une base solide, aussi bien physiquement que moralement. Ils pourraient se relever aisément. A condition de le vouloir... Et qu'ils ne sachent jamais que la propre petite amie de leur leader avait commencé à avoir des doutes à son propos.
- « Je ne sais pas, Miko. Ce que je vais faire, ni ce qu'il adviendra du Shôraizen. Seul l'avenir nous le dira. Une chose est sûre : je ne peux pas rester avec eux. »
Ils devaient continuer à croire aveuglément en ses idéaux. Pour sa part, elle ne pourrait pas jouer la comédie. Elle n'avait jamais su le faire. Ses idées étaient belles. Mais l'homme les transportant avait sombré dans la folie, une folie meurtrière. Et si elle restait, elle n'arriverait pas à leur cacher bien longtemps. Une chose qu'il fallait éviter si le Shôraizen voulait « Améliorer la vie des gens ». En mieux. Nozomi leva les yeux vers l'Aburame. Et de nouveau elle sentit une lame lui traverser le cœur.
- « Merci. »
La paix. Il l'avait finalement trouvée. La fin n'avait pas été si dure que celle qu'il avait prédite... Sauf pour ceux qui restaient. Elle détourna le regard tandis qu'elle sentait les larmes couler sur ses joues. L'homme qu'elle aimait, qui partageait sa vie n'était plus.
Tatsuo
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Se frictionnant les mains une dernière fois, elle reprit la flasque et la rangea dans la poche intérieure de son manteau. Se relevant avec flemme, l’Aburame s’étira quelque peu. À partir de maintenant sa vie n’allait pas être une partie de plaisir. Déjà qu’elle n’était pas très joyeuse, un avenir d’animal traqué l’attendait. Elle ne savait pas comment réagiraient exactement Kohei et le Shoraizen, mais ils ne seraient sûrement pas aussi compréhensifs que Nozomi. Faisant craquer son cou, l’Aburame s’adressa une dernière fois à la personne dont elle avait été la plus proche au Shoraizen et dont elle venait de tuer un être cher.
J’espère pour toi qu’ils accepteront ta démission sans conditions, même si tu ne seras probablement pas la seule…
Elle aurait aimé lui parler de ses travaux, des échantillons qu’elle avait pris. Mais … Lui en parlait serait probablement contreproductif. Comment pouvait-elle décemment lui demander expressément de détruire les échantillons qu’elle lui avait prélevés ? Cela ne l’inciterait pas à le faire, au contraire. Nozomi avait probablement plus conscience qu’elle de ce qu’elle laisserait derrière elle si elle partait comme ça du jour au lendemain. L’Aburame ne pouvait faire autrement que la laisser seule juge en espérant qu’elle fasse le bon choix.
Avant de partir ...
Petite pause.
Je n’ai jamais su si tu suivais Seitô pour l’homme qu’il était ou pour ses idéologies ...
Nouvelle pause.
Mais si tu le suivais à la base pour ses idéologies comme j’en avais l’impression, peut-être serais-tu intéressée par ceci : j’ai rencontré il y a de ça quelques semaines un Ronin du nom de Takusanken. Il m’a étrangement fait penser à toi. Altruiste, bon, fort. Peut-être une fois remise de toute cette histoire cela t’intéressera d’œuvrer à nouveau pour la paix.
La saluant d’un signe de tête, Miko s’éloigna, s’enfonçant dans le sous-bois, sa silhouette s’effaçant parmi les ombres avant de réapparaître par un petit éclat fugace : celle de la flamme du briquet. Elle y était enfin. La vie à la dure. Elle espérait que Nozomi arriverait à trouver sa voie tout comme elle avait fini par trouver la sienne un bref instant. Elle devait encore annoncer la nouvelle à l’un de ses plus vieux amis et elle pourrait enfin se noyer au fond d’un verre. Pourquoi pas Kawa no Kuni cette fois ? Elle n’avait jamais testé l’alcool de riz du pays pourtant assez réputé. Elles se reverraient sûrement. Dans quelles circonstances ? Aucune idée.
