Perdu dans les archives du Shukai à la recherche de quelques vieux ouvrages, le Trentenaire portait une attention toute particulière à l'ancienne Kirigakure no Sato. Une pile de livres s'était rapidement dressée à ses côtés, retraçant pour la plupart dans les grandes lignes le passé du village caché de la brume. Déçu de ne pas parvenir à mettre la main sur ce qu'il lui fallait, ce dernier se ravisa quelques heures plus tard visiblement lassé de chercher pour rien.

Les paroles de Lilith encore présentes dans sa tête étaient comme des morceaux d'un grand puzzle à résoudre. Le Lumineux connaissait ses origines. Celle-ci les lui avaient révélé un soir où ils discutèrent suffisamment longtemps pour apprendre à se connaître autour d'une tasse de thé. Pourtant le Chunin aurait bien plus facilement accès à ce qu'il désirait si Yuki venait à se montrer bavarde. En apprendre plus sur le passé de la Kaguya en son temps au village caché de la brume et sur le lien qui l'unissait à la Samui paraissait suffisamment important aux yeux du Trentenaire pour qu'il s'y intéresse.

Mais comment faire passer cette curiosité pour de la naïveté aux yeux de sa sensei ? Là était toute la question...

Plus tard dans la journée, Van se rendit au Palais du Triumvirat. L'équipe Tsukimi n'avait pas donné signe de vie depuis un bon moment déjà et l'absence totale de nouvelles de la Gogyou attristait le bougre qui se sentit triste que celle-ci ait tout simplement disparue. Avec Setsuna en tant que nouveau bras droit de l'armée, seul Van était resté un bon petit soldat. Loin d'envier ses camarades, il appréciait au plus haut point sa place qui ne nécessitait pas autant de responsabilités à gérer.

Van entra dans le Palais et sonda l'intérieur à la recherche d'un visage familier. Il ne croisa personne de sa connaissance et passa sur le côté pour atteindre les escaliers menant aux étages supérieurs. Devant la porte de sa sensei, l'homme frappa trois coups annonçant sa venue. " Yuki sensei ? Vous êtes là ? "

Il resta là quelques instants à attendre une réponse. A cet instant il était loin de se douter de ce que son maître préparait dans l'ombre de sa chambre...

Sans réponses, Van réitéra son geste et frappa à nouveau la porte jusqu'à ce que celle-ci ne s'ouvre. Devant lui et à quatre pattes se tenait Yuki, enroulée à l'intérieur d'une énorme couette. La jeune femme était encore à moitié endormie. Les yeux gonflés, la voix tremblante, celle-ci invita tout de même son élève à entrer tout en se dirigeant vers le divan. Confortablement installée, Yuki s'interrogea sur la venue de Van qui pour le coup ne savait plus où se mettre. Franchement désolé de l'avoir réveillé, il se convainc finalement de ne pas lui faire perdre davantage de temps.

Le Trentenaire entra puis referma délicatement la porte avant de s’asseoir à son tour sur une chaise. Les occasions de parler à sa senseï étaient plutôt rares. La dernière fois qu'il l'avait vu, c'était pour installer les premières défenses Fuinjutsu de la cité. Peut être en savait-elle un peu plus que lui au sujet de Sahori.

" Pardonnez mon intrusion senseï... Je souhaitais vous voir à propos de Sahori Gogyou. Avez-vous eu des nouvelles ? "

Plutôt inquiet, Van ne manqua pas de se vouloir direct. Plusieurs mois étaient passés depuis qu'elle était partie sans qu'il n'ait pu avoir aucune nouvelle de sa part. " Je n'ai pas eu l'occasion de revoir Setsuna non plus depuis sa nomination de bras droit des forces armées de l'Alliance... Comment va-t-elle ? "

Gêné, le Hoheinheim espérait ne pas agacé Yuki avec ses questions. Le moment était peut être mal choisi mais avec toutes les missions dont il devait s'occuper, Van n'avait trouvé que ce créneau pour passer la voir. Dés le lendemain il devrait repartir pour Tori avec Mikami et Hiko afin d'escorter une jeune chanteuse du nom de Biyachu.

" J'ai cru entendre que vous alliez vous mariez ! Félicitations. "

Et oui les nouvelles allaient vites au Shukai. De ce qu'il avait entendu, Yuki comptait se marier avec un ninja de Suna. Une union forte intéressante puisqu'elle assurerait une Alliance entre le Shukai et Suna. D'autant plus que le Trentenaire espérait s'y rendre. L'attention qu'il destinait à l'art du Kugutsu éveillait chez lui une multitude d'idées. Peut être connaissait-elle d'ailleurs un maître de cet art à Suna. " Connaissez vous quelqu'un qui se sert du Kugutsu à Suna ? "

Van était surprit d'entendre que Sahori avait choisi de se retirer en campagne. Voilà donc pourquoi le Capitaine du Buki n'avait pas donné signe de vie depuis un moment lui aussi. Heureux pour eux, le Trentenaire respectait ce choix de vie plus simple et plus prudent. Élever un enfant nécessitait déjà pas mal de temps sans qu'en plus des missions ne viennent rendre la tâche impossible. Pourtant sa surprise fut d'autant plus grande lorsqu'il remarqua chez sa jeune sensei un désir similaire. Elle avait dit cela de façon si explicite qu'il en conclut qu'elle aspirait elle aussi à ce style de vie.

Il ne pouvait lui enlever le fait qu'elle soit jeune. Elle avait déjà tant fait du haut de ses quelques années... Yuki elle aussi devait mériter de profiter de sa jeunesse. Personne ne devrait mettre autant de responsabilités sur les épaules d'une enfant, aussi puissante soit-elle...

Finalement la jeune femme quitta son divan afin de se changer. Une tenue plus pratique que le revêtement de sa couette pour aller voir Setsuna. L'idée conquit Van qui au même moment se releva pour l'accompagner. Alors que le Hoheinheim pensait Setsuna bien trop occupée à travailler, voilà que Yuki lui vendit que cette dernière batifolait avec son amant.

Grisé, le Trentenaire saisit davantage les raisons pour lesquelles il ne voyait plus Setsuna. " La cochonne ! " S'émoustilla le Hoheinheim en braquant une main sur sa bouche. Puis Yuki lui confia être pas mal occupée à la mise en place des défenses du Shozaichi. Compréhensif, le Lumineux hocha la tête en guide d'approbation puis lui parla un peu de ses élèves.

" Et bien oui je suis depuis peu sensei. Je n'ai pas encore eu la chance de les rencontrer mais cela ne saurait tarder. "

Ils frappèrent à la porte de Setsuna une fois devant celle-ci. Personne ne répondit et ce malgré l'acharnement des deux bougres qui essayaient de faire sortir Setsuna. Au bout d'un moment le Trentenaire croisa les bras et se mit à réfléchir à un moyen d'entrer malgré tout. Il recula de quelques pas afin de voir le toit de l'appartement. Finalement il se fendit le pouce et invoqua un petit scorpion qu'il jeta au dessus du toit.

" Essais de trouver comment entrer ! "

La petite bestiole finit par atterrir sur le toit puis disparu du champ de vision de Van et Yuki. Après quelques minutes le scorpion revint vers Van. " Par ici maître ! "

Un regard vers Yuki, puis le Trentenaire hausse les épaules avant de bondir sur le toit. Après avoir longer le rebord, les deux finirent par tomber sur la terrasse de Setsuna. La fenêtre était ouverte... Qu'allaient-ils bien pouvoir trouver chez elle ? ><

Tout travail méritait salaire et tout effort méritait récompense! Je n'avais jamais vraiment prêté attention à ces principes avant de découvrir la charge administrative que représentaient le commandement des trois sections. Fort heureusement Shio avait été nommé Capitaine en remplacement de Suoh qui était toujours hospitalisé. Il prenait les choses à son compte et apportait une réelle expérience au Buki. Ce qui me faisait hélas cruellement défaut!

D'un autre côté j'avais beaucoup plus de temps libre désormais et je le passais en grande partie en compagnie d'Aokiji. Le Samui et moi profitions des plaisirs de la chair sans la moindre modération et davantage encore en sachant ce qui allait attendre le Triumvirat dans les prochains jours. Nous allions peut-être mourir en tentant de le renverser mais au moins nous aurions profiter du moindre instant à deux.

Malheureusement je négligeais également les Tsukimi sans vraiment m'en rendre compte. Sahori avait disparu et j'avais de moins en moins le loisir de voir Van! Yuki et moi nous croisions en revanche régulièrement au palais puisque nos bureaux étaient adjacent. Néanmoins ne relations étaient devenues plus professionnelles, moins semblable à celles de maître-élève que nous avions eu. Je lui vouais cependant toujours énormément de respect, évidemment. Elle était également celle dont j'appréhendais le plus la réaction quant aux futurs événements avec le Triumvirat. Pour l'instant j'essayais de ne pas me poser trop de questions et me focaliser sur l'instant présent...

- "Encore?" soufflai-je avec un petit sourire. "Tu n'es jamais rassasié toi!"

Mes lèvres se perdirent dans le cou de mon amant qui était à nouveau prêt pour une autre... heu... passe d'arme! Je commençais à m'abandonner au désir qui montait en moi, laissant tomber la serviette qui me couvrait la peau sur le sol. Je ne vis pas arriver Van et Yuki et lorsque ce fut le cas, c'était déjà trop tard! Nous étions pris la main dans le sac et dans une position plutôt... suggestive. Je ramassai immédiatement un drap pour me cacher sans oser croiser le regard de mon coéquipier et de ma senseï.

- "Bonjour!" fis-je d'une toute petite voix. "Je... heu... qu'est-ce que vous faites là?"

Je jetai un regard gêné à Aokiji avant de reporter le peu d'attention dont j'étais capable à cet instant sur les deux nouveaux-arrivants. Il faudrait qu'on ait une petite conversation sur la signification d'une porte fermée mais pour l'instant j'étais rouge comme une pivoine et j'avais de la peine à soutenir leurs regards...

"Chuuuut ! " Chuchota le Trentenaire un doigt sur la bouche tout en fixant Yuki. Alors qu'ils s'apprêtaient à repartir bredouilles, une voix s'éleva de l'une des pièces de l'appartement. Tel un véritable maître espion, le Lumineux longea les murs du couloir jusqu'à se rapprocher de la dite pièce. " Encore ? ... " Interpellé par le son de la voix de la Noiraude, il fut tout aussi surprit d'entendre la suite. " Tu n'es jamais rassasié toi ! "

Une main devant la bouche, Van retint un rire étouffé. Lorsqu'il eut finit de se marrer, l'homme agita la main de haut en bas devant son visage en faisant part de sa réaction. " La cochonne >< " Conclut-il un sourire niais accroché à ses lèvres. Lentement Van fit dépasser sa tête du mur qui les séparaient lui et Yuki de la Nakagawa. Suivit de près par sa sensei qui répéta alors le même mouvement.

C'est ainsi qu'ils tombèrent sur une scène intimes entre une femme et son amant. Complètement nue, la noiraude semblait s'atteler à une tâche qui changerait à jamais la vision qu'avait d'elle le Hoheinheim. Les deux espions sortirent finalement de leur cachette. Préférant révéler leur présence avant que le jeu d'arme ne se fasse vraiment. Par le passé Van fut déjà traité de pédophile par Sahori. Il n'aimerait pas qu'en plus Setsuna se mette à l'appeler " pervers . "

Toujours aussi professionnelle, la Noiraude salua ses deux coéquipiers de l'équipe Tsukimi avant de se demandé ce qu'ils pouvaient bien faire ici. Le Trentenaire leva alors les yeux au ciel, jouant à tapoter l'un contre l'autre ses index. Il réfléchissait...

" Et bien heuu... " Puis la vision précédente lui revint en mémoire et le bougre éclata de rire. La larme à l’œil il l'essuya une fois calmé afin de lui répondre plus sérieusement. Il lui sourit puis pointa du regard Yuki qu'il indiqua de son doigt discrètement à Setsuna afin que celle-ci ne le voit pas se décharger de toutes responsabilités. Après tout l'idée de rendre visite à Setsuna émanait de la Samui. Van en avait simplement demandé quelques nouvelles. Il n'aurait donc pas cru la voir une heure après et qui plus est en compagnie de son amant en plein échange d'armes ><

Etait-ce donc ça la vraie vie ? Enfin, la vie d’une personne, dite, normale et épanouie ? Aokiji ne saurait le dire. Mais une chose était sûr, il n’allait pas s’en plaindre. Au niveau professionnel, tout semblait se porter pour le mieux. Le Samui avait un poste à responsabilité dans lequel il pouvait pleinement prouver sa valeur. Il fallait dire également que depuis son arrivée, il avait toujours été au côté de son Capitaine et maître, Samui Kakeshuou. Mais au moins maintenant il pouvait dire qu’il était payé pour le faire…

Ensuite, il y avait le plan personnel. Le jeune homme avait désormais plus d’amis qu’il n’en avait eus durant toute sa vie. Et encore plus surprenant, il avait une relation amoureuse stable. Oui, avec Setsuna tout semblait se passer pour le mieux. Pour le coup, on pouvait vraiment dire que leur petite escapade dans le bureau de Kakeshuou avait le déclic de leur relation. Si on devait décrire cette dernière en une métaphore, on pourrait la comparer à une vanne. Une vanne qui serait restée fermer si longtemps qu’ils eurent du mal à la décoincer pour l’ouvrir. Et maintenant qu’ils y étaient parvenus, la pression de l’eau était si forte qu’il leur était difficilement possible de la refermer.

Ce fut donc tout naturellement, qu’en ce jour au Setsuna était libre et Aokiji également, que les deux tourtereaux se rencontrèrent dans l’appartement de la jeune femme afin de, hum, eh bien, faire couler l’eau !

« Je vais devoir retourner au bureau bientôt, donc autant en profi… Ohhum… Coquine ! »

Les deux Bras droit se laissèrent donc aller et s’adonnèrent à ce qu’ils faisaient le mieux ces derniers temps. Mais ce fut sans compter l’arrivée d’invités inattendus…

« Yuki-chan ! Van-san ! »

Aokiji ne put cacher sa surprise alors que son attribut viril était dressé en direction des deux individus. Il fallut quelques secondes au jeune homme pour se rendre compte de la situation ô combien embarrassante dans laquelle ils se trouvaient. Puis, quand il finit par titlter, le Samui agrippa la serviette que sa compagne venait de faire tomber afin de se couvrir le bas de la ceinture. C’est alors qu’il réalisa que Setsuna elle n’avait rien pour se vêtir elle ! Ce fut donc dans une confusion encore plus embarrassante qu’Aokiji finit par remettre la serviette à la brune et prit donc la première chose qui lui vint sous la main, à savoir un simple vase. Forte heureusement, ce fut suffisant pour cacher au mieux sa virilité.

« Bon ben, je vais, hum, laisser Setsuna vous accueillir et moi, eh bien, je vais, hum, je reviens tout de suite. Juste le temps d’être, eh bien, un peu plus présentable. »

Tel un crabe Aokiji coulissa donc le long du mur et se dirigea vers la pièce d’à côté.

« Ah oui, ravi de te revoir Yuki-chan. Van-san. »

Le Samui s’inclina légèrement avant de disparaître dans l’autre pièce.

Des moments gênants, j'en avais connus. Et la plupart du temps il y avait Yuki dans les environs... Pour Van c'était une première mais il commençait fort! J'avais envie de me cacher le visage derrière les mains tellement j'avais honte! Et Aokiji qui était toujours bien au garde-à-vous devant ma Senseï et mon coéquipier. Ô Joie... Bon au moins elles comprenaient ce que j'endurais maintenant...

Je fis peu discrètement disparaître une cravache - oui Aokiji aimait se faire fouetter! - sous les draps d'un mouvement du pied tout en cherchant désespérément quelque chose à dire. Je savais que cet instant serait gravé dans nos mémoires à tous les quatre et c'est bien ce qui me faisait peur par ailleurs... J'aurais du nous dissimuler dans une tempête de cendres ou invoquer Mitthraw pour me cacher derrière elle. Mais j'étais encore tellement surprise que je ne savais pas vraiment que faire.

Heureusement ce fut Yuki qui brisa le silence pour nous annoncer qu'ils allaient nous attendre dans le salon et qu'ils s'étaient introduits dans mon appartement pour venir me voir. J'appréciais l'intention mais j'aurais préféré qu'on se revoit dans des circonstances moins humiliantes. Je décochai un regard noir à Van qui semblait se rincer l'oeil avant qu'ils disparaissent hors de ma vue. Je fermai les yeux et soupirai longuement en me disant que ma réputation avait du en prendre un coup. Sans parler de la façon dont mon coéquipier et la Samui allaient me percevoir maintenant.

Finalement ce fut presque plus compliqué de les rejoindre que de soutenir leur regard complètement nue. J'hésitai un instant avant d'entrer dans la cuisine de laquelle s'élevait une douce odeur. Mais je fis face à la réalité et habillée cette fois-ci s'il-vous-plaît.

- "Dites-moi que tout ça restera uniquement entre nous..." suppliai-je en levant les yeux au ciel. "Vous n'avez jamais rien vu d'accord? Si on apprenait que les bras droits forniquent ensemble on risque de prendre sévère! Donner l'exemple, tout ça..."

En fait j'imaginais assez bien Kakeshuou défragmenter Aokiji. Quant à Shio, je le connaissais encore trop peu pour savoir comment il réagirait... Je m'installai et clignai plusieurs fois des yeux pour m'habituer à la luminosité ambiante bien plus agressive que dans ma chambre. Je me fis ensuite un devoir de manger le petit déjeuner préparé par Yuki tout en continuant d'ignorer soigneusement leur regard.

- "Vous êtes rentrés par où en fait? Je croyais avoir fermé la porte..." repris-je en haussant un sourcil de suspicion. "Je savais que je vous manquais mais de là à vous infiltrer chez moi! Van tu vas me faire cinquante fois le tour du palais pour... en fait je crois pas que j'ai besoin d'expliquer pourquoi pas vrai?"

Je lui décochai un sourire pour lui prouver que je ne lui en voulais pas. En revanche il allait se les taper ses cinquante tours! Même s'il n'était plus si jeune! Abus d'autorité? Vous croyez? Il fallait bien qu'il y ait quelques avantages tout de même...

- "Malgré tout ça fait super plaisir de vous revoir..." avouai-je, un brin bourrue. "J'ai pas le loisir de vous voir autant que je le voudrais avec le boulot mais faut qu'on se refasse un entraînement tous ensemble..."

Je tournai le regard à l'entrée de la cuisine quand Aokiji fit son entrée à son tour. Après un clin d'oeil complice à son attention je désignai d'un mouvement de la tête Yuki:

- "Tiens Aokiji... Il paraît que Kibo en a une plus grosse que la tienne!" lui expliquai-je. "Qu'as-tu à dire pour ta défense?"

Je mêlai regard taquin et sourire tout en me délectant par avance de la réponse du Samui. Oui, j'avais entendu Yuki prononcer cette phrase alors que j'hésitai à l'entrée de la cuisine. Et puisque j'avais l'occasion de diriger l'attention des autres sur mon compagnon je n'en allais pas m'en priver. N'était-il pas là pour m'éviter ce genre de désagréments gênants?

Qu'il était amusant de voir deux hauts gradés de l'Alliance dans une situation aussi embarrassante... Aokiji, après s'être éclipsé un instant revint vêtu cette fois-ci alors que sa compagne, toujours recouverte de son drap attendait encore la réponse à sa question. Plus effacé, le Hoheinheim préféra laisser répondre Yuki qui lui expliqua la raison de leur visite. C'est ainsi qu'ils se retrouvèrent dans la cuisine à préparer le petit déjeuner pour les deux amoureux pendant que la Noiraude finissait de se préparer.

Aux côtés de sa senseï, le Trentenaire eut droit à une petite remarque personnelle. La jeune femme lui vendit les mérites de son homme en comparant ses mensurations à celle d'Aokiji. Amusé, Van lui rendit son sourire puis Setsuna finit par les rejoindre accompagné d'Aokiji avant même qu'il ne puisse répondre. Inquiète, la Nakagawa leur demanda de garder pour eux ce qu'ils avaient pu voir... Dans un premier temps coopératif, le Trentenaire préférait de loin garder ce petit secret au cas où... Bien loin de se douter qu'il aurait déjà à l'utiliser dés maintenant pour se sortir de la punition qu’exigeait de lui Setsuna, il agita son index tout en buvant une gorgée de son café qu'il venait de faire.

" Allons Setsuna chan... Je croyais que tu voulais qu'on garde pour nous ce petit secret. "

Un sourire carnassier apparut sur son visage alors qu'il était en train de boire une nouvelle gorgée de sa boisson. Du même temps toute l'attention du petit groupe se tourna finalement sur Aokiji. Beaucoup trop silencieux au gout de sa dame qui espérait de lui un peu d'aide. Visiblement, elle avait entendu la remarque de Yuki faite un peu plus tôt et l'utilisa pour se sortir de sa difficulté.

" En tout cas, Sensei avait raison ! " Appelez ça du soutien masculin ou comme vous voulez, Van n'avait pas spécialement envie de s'éterniser sur le sujet.

" Moi qui m'inquiétais pour toi... Je vois que tu ne te laisses pas abattre Setsuna. "

Le Trentenaire se dirigea alors vers la fenêtre. De bonne humeur il fut d'autant plus ravi de voir que la météo leur serait favorable aujourd'hui. " Et sinon mis à part ça ! " Il sourit en adressant son regard à Setsuna et Aokiji. " Quelles sont les nouvelles ? "

Quelle honte. Aussi loin qu’il pouvait s’en souvenir, Aokiji ne pensait pas s’être retrouvé dans une situation aussi embarrassante auparavant. De plus, il fallait que tout cela se passe devant la jeune Yuki. Le Samui se sentait très mal vis-à-vis de cela. Alors qu’il se trouvait dans l’autre pièce en train de se rhabiller, il ne pouvait s’empêcher de réfléchir à ce qu’il allait dire lorsqu’il se retrouverait une nouvelle fois en face de sa cousine et de Van. Il avait beau se pencher sur la question, il se rendit très rapidement compte que rien qu’il pourrait dire ne lui ôterait l’embarras qu’il venait de vivre. Il fallait détourner l’attention. Du moins, du mieux qu’il le pouvait. Mais il eut tout de même une petite idée, pas très fameuse, mais au point où il en était, il n’avait pas trop le temps de se montrer innovant. Le blond se dirigea donc vers la cuisine et y prépara rapidement quelques rafraichissements. Il pensait qu’en ayant quelque chose en mains, il aurait moins l’apparence du chien revenant sur le lieu du crime avec la queue entre les jambes. Oula… Cette métaphore était peut-être un peu trop réaliste pour le coup.

Enfin bon, Aokiji se dirigea donc vers le salon où tout le monde avait pris place. A peine avait-il fait son entrée qu’il fut mis à mal par une réflexion de Setsuna. Apparemment, Yuki aurait fait un commentaire sur la taille du membre du jeune Samui. Ce dernier manqua de faire tomber le plateau contenant les 4 verres de limonade qu’il venait de préparer. Lui qui voulait passer inaperçu, c’était foutu. Il pouvait remercier sa compagne pour le coup. D’ailleurs, il ne manqua de fusiller cette dernière du regard. Puis, il fut assez surpris que Yuki, une jeune fille qu’il pensait si pure, à tort bien entendu, pouvait s’adonner à de telle réflexion. Aokiji rougit donc, mais tenta tout de même de prendre cette remarque avec humour.

« Je dirais que ce n’est pas la taille de l’outil qui compte, mais plutôt la manière dont on s’en serre ! »

Le Samui avait le sourire aux lèvres, mais il était en train de bouillir à l’intérieur. Lui qui se trouvait déjà bien loti. Donc Kibô était mieux membré que lui ? Et ben dis donc. Ce jeune homme doux comme un agneau à l’apparence juvénile serait ce qu’on pourrait appeler un étalon du désert ? Décidemment, ce n’était vraiment pas marqué sur le visage des gens. Ceci fait, Aokiji reprit donc la parole pour détourner un peu la conversation.

« Je vous ai apporté de quoi vous rafraichir. Vous l’aurez compris, il peut parfois faire très chaud dans cet appartement… »

Autant prendre la situation avec humour, non ? Le Samui prit donc place à côté de Setsuna et rejoint la discussion. Van leur demanda alors quelles était les nouvelles.

« Eh bien, pas grand-chose à part le boulot je dirais. Depuis que nous avons été promus Bras droit, il est évident que nous avons beaucoup de travail. Donc dès que nous avons du temps libre nous en profitons. Et puis, Setsu ADORE profiter de son temps libre. N’est-ce pas, ma chérie ? »

Aokiji prit alors la main de la jeune femme, puis esquissa un petit sourire mesquin. Il s’agissait là de sa petite vengeance personnelle pour la remarque de tout à l’heure. La base d’un couple était le soutien mutuel non ?