Vous ne l'auriez pas vu ? [Ft : Koken Hasü]

- Réveille toi Kisen, nous devons partir immédiatement ! Nous venons de recevoir un message de ton oncle, il a besoin de mon aide, nous partons pour Hi no Kuni.

Kisen n’avait pas l’habitude de se faire réveiller de telle sorte, ni que son père soit dans un état comme celui là. Mais la situation avait vraiment l’air urgente, alors il ne posa pas de question et se prépara en vitesse. La mère de Kisen était elle aussi en pleine préparation, ce qui était plutôt étonnant car elle ne partait jamais en mission. Le départ de son père était normal mais qu’est-ce qui pouvait justifier un déplacement de toute la famille ?

Après quelques minutes, toute la famille était prêt à partir, le jeune ninja qui n’était jamais parti aussi loin, était intrigué par cette expédition surtout qu’il n’en connaissait pas encore la vraie raison. Le départ de la famille s’effectua bien avant le lever du Soleil, et donc aucun d’entre eux n’avait eu le temps de se reposer convenablement durant la nuit. Mais ils étaient tous les trois alertes, bien plus préoccupés par ce qui les attendait que par leur fatigue. Le voyage était dur, ils n’avaient pas de temps à perdre, et ne pouvait donc pas prendre de véhicule. Ils traversèrent le pays assez rapidement.

Kisen n’en savait toujours pas plus sur ce qui les attendait mais son père était occupé à surveiller les alentours tout en courant, et sa mère avait déjà du mal à suivre le rythme. Son père, qui avait reçu une formation poussée dans son ancien village, était devenu un excellent ninja spécialisé dans la défense. Le petit groupe ne craignait donc pas grand chose à traverser des pays étrangers en plein milieu de la nuit. Toutefois, le groupe ne risquait pas grand chose vis à vis des pays eux-mêmes puisque Kisen, étant arrivé depuis peu à Kumo, n’était pas encore diplômé de l’académie, et ses parents n’avaient pas encore décidés s’ils voulaient rejoindre les forces du village. C’était donc officiellement un famille en voyage touristique.

Le voyage durant longtemps, et ils durent effectuer plusieurs courtes pauses pour se reposer. Puis lorsqu’ils arrivèrent dans un village civil d’Hi no Kuni, le père de Kisen lui dit :

- C’est maintenant que j’ai besoin de toi, je te t’ai pas encore expliqué la raison de notre venue dans ce pays. Mon frère m’a envoyé un appel à l’aide, lui et sa fille était en mission dans ce pays pour le clan lorsqu’ils se sont faits capturés. Ce village était une des étapes de leur mission, je te demande donc d’enquêter discrètement dans ce village pendant que ta mère et moi allons dans un village voisin. Prends cette photo, ça pourra te servir.

- Très bien, je ferai de mon mieux, bonne chance.

Kisen se retrouva alors tout seul dans un village qu’il ne connaissait pas, avec une simple photo pour retrouver deux personnes de sa famille. Il allait avoir besoin d’aide, mais comme il ne savait pas par où commencer, il aborda les gens dans la rue en leur montrant la photo espérant que l’un d’entre eux les avait déjà vus.

Un matin comme les autres dans ce village civil d'Hi no Kuni. Voilà maintenant quelques jours qu'Hasü avait dépassé la frontière pour se lancer en quête de gloire et devenir la Superstar qu'elle avait toujours rêvé d'être. Endormie profondément, la belle rouquine récupérait d'une soirée bien arrosée où elle avait fait démonstration de ses talents. Cet avant-goût avait été plutôt concluant : les habitants avaient particulièrement appréciés sa façon de chanter. Pour sûr que ces gars ne seraient pas les derniers à trouver le style musical de notre protagoniste original. Une pluie de Ryos n'allait pas tarder à tomber sur la DJ. Cette idée lui faisait tellement plaisir, qu'un sourire se dessina sur son visage endormi.

Les heures défilèrent, le soleil se déplaçait à travers le fond bleuté du ciel. Ayant atteint une hauteur respectable l'orbe solaire put immiscer ses rayons à travers la chambre d'Hasü. Ces derniers s'écrasèrent alors sur le faciès de la chanteuse. La réaction fut immédiate. Plissant ses yeux fermés, la jeune femme gigota et tourna le dos à ce réveil naturel. Mais il était trop tard, la chaleur de cette boule de feu l'avait sorti de sa torpeur. Tel un félin, la jeune femme s'étira sur toute sa longueur. Ses membres engourdis craquèrent légèrement suite à ce petit exercice. Se mettant en position assise, la jeune femme bailla à s'en arracher la mâchoire. C'est après une courte session de grattage de crâne que la rouquine se décida à prendre son petit déjeuner. S'habillant rapidement, Hasü sortit de sa chambre et descendit les marches menant à la salle de restauration, la pièce principale de la taverne. Il devait facilement être 10h, il n'était donc pas étonnant de voir l'endroit vide. Tant mieux, personne ne viendrait faire chier la chanteuse pour un autographe ou tout autres conneries de ce genre. Le réveil était quelque chose de sacré pour certaines personnes et la Koken en faisait partie. Elle n'aimait pas qu'on l'emmerde pendant les 2-3 heures qui suivaient son éveil. Ceux qui passaient outre cette règle vitale de la vie de notre protagoniste risquaient de gros ennui. Du genre une bonne grosse tarte. C'est avec une paillasse à la place des cheveux, que la jeune femme commença à enfourner les quelques tartines de beurre qu'on lui avait servit. Le regard vide, la Koken trempait machinalement le pain dans son bol de café. Le finissant en quelques dizaines de minutes, Hasü repartit dans ses quartiers et finalisa sa préparation matinale. Une bonne douche, des vêtements propre et la voilà filant à l'air libre.

Ne se sentant pas l'âme d'une grande voyageuse aujourd'hui, la rouquine décida de faire une petite visite de ce village en contrepartie. C'était sans doute le premier véritable hameau d'Hi no Kuni qu'elle voyait. Evidemment, elle ne comptait pas les ridicules petits trous perdus qui se trouvaient à la frontière qui séparait le Feu de Kawa qu'elle avait traversé quelques jours plus tôt. Ces villages n'avaient rien eu de spécial par rapport aux cités de Kawa. Que ce soit au niveau de la nourriture ou même des types de gens, Hasü n'avait pas vu la différence. Mais ici, c'était bel et bien différent, l'ambiance globale qui régnait dans ce bourg sortait de ce qu'elle avait pu voir par le passé. Même l'air semblait ne pas être le même, pour vous dire. Hasü prenait part à une toute nouvelle expérience de ses 5 sens. Elle était émerveillée. C'est dans sa comtemplation de l'endroit que la jeune femme remarqua un homme à la musculature plutôt prononcé aborder les passants. Il brandissait à leurs adresses une feuille. Ou peut-être était-ce une photo ? Quoi qu'il en soit, c'est une Koken curieuse qui se dirigea vers cet inconnu.

— Yo ! T'as l'air préoccupé... J'peux peut-être t'aider ?

Les personnes de ce petit village n’avaient rien d’accueillant, peu de gens s’arretaint pour écouter Kisen. Personne ne les avait vu auparavant, malgré cela, il ne pouvait arrêter, il n’avait aucun indice et aucune autre méthode pour les retrouver. Tant qu’il n’avait rien d’autre à ffaire, il allait continuer de montrer la photo à toutes les personnes qu’il croisait. Selon son père, son oncle était allé dans ce village, mais Kisen ne trouvait personne qui disait les avoir croisés. Soit ils n’étaient jamais venus dans ce village soit personne ne les avait remarqués, ou personne ne souhaitait en parler. Soudain Kisen remarqua qu’une jeune femme s’approchait de lui. Il remarqua également que cette femme était différente des gens de ce village, elle l’intriguait.

Kisen fut très surpris lorsqu’elle lui proposa son aide, après l’accueil qu’il avait reçu dans ce village. Dans cette situation, Kisen n’avait pas d’autre choix que d’accepter toute aide proposée, de plus, il était convaincu que cette femme pour vraiment l’aider.

- C’est très généreux de votre part de me proposer votre aide. Je m’appelle Bannin Kisen, je suis ici pour rechercher mon oncle et sa fille.

Il montra alors la photo des deux disparus à l’inconnue, espérant qu’elle les aurait aperçu ici ou ailleurs.

- Le problème c’est que je n’ai pas d’autre information que le fait qu’ils soient peut-être passé par ce village.

Connaissant les chances qu’il avait de les retrouver avec le peu d’information qu’il possédait, donc il plaçait beaucoup d’espoir en que la personne qu’il venait de rencontrer pouvait lui apporter. Il restait néanmoins persuadé que son père possédait plus d’information et qu’au vue de ses capacités, il avait bien plus de chance de les retrouver. Mais la famille était bien trop importante pour que Kisen abandonne l’idée de les retrouver, il était près à fouiller tous les alentours si ça pouvait même qu’aider en partie à les retrouver.

Ce gars était vraiment imposant. L'homme à la peau cuivrée dépassait largement toute la populace d'une ou deux tête et Hasü ne faisait pas exception ! Du haut de ses 1m55, la pauvre rouquine arrivait difficilement à ne pas se casser le cou en regardant ce géant dans les yeux. Cet homme pouvait facilement prendre la Koken de ses deux bras gigantesque et briser notre protagoniste comme une simple allumette. Mais sous ces airs de monstre musculaire, ce géant semblait doux comme un agneau. En effet, ce dénommé Kisen remercia la rouquine pour son aide et se présenta. Des formalités pas forcément nécessaire mais qui faisaient toujours plaisir à entendre pour une personne comme la DJ. C'est alors que le brun lui montra la photo qu'il avait brandit à toutes les personnes présente dans la ruelle. Deux personnes étaient imprimés sur cette image : Une fille et un homme. Ce dernier ressemblait légèrement au possesseur de ce morceau de papier. Pas étonnant, puisque comme l'avait dit Kisen, cet homme était son oncle. Annonçant qu'il n'avait pas réussit à récolter une seule information, le Bannin attendit une réponse de la rouquine. Un air déçu apparu sur le visage d'Hasü. Autant elle trouvait ce manque d'info' dommage, autant elle se maudissait de ne pas faire plus attention au monde qui l'entourait. Elle avait peut-être croisé ces deux là depuis l'auberge, qui sait ?

— Hmmmm... Nope. J'ai pas vraiment fait gaffe.

C'est alors que les yeux émeraudes de notre protagoniste s'illuminèrent. Elle savait où est-ce qu'elle pourrait récolter des informations qui touchaient du bois : La taverne évidemment !

— Par contre, je sais où est qu'on pourrait dénicher des infos à se mettre sous la dent ! Viens ! On bouge à la taverne ! Avec un peu de chance, ils sont passés par là !

Prenant par la main celle du géant, la jeune femme se dirigea en courant vers l'auberge. Ce même endroit où la rouquine avait passé la nuit. Durant le chemin, de nombreuses interrogations traversèrent l'esprit de la chanteuse : Pourquoi cet homme recherchait-il sa famille ? Etait-il perdu ? Et surtout : Qu'est-il advenu de son oncle et de sa fille ? Tant de questions qui se révélaient inutile à poser pour le moment. Après tout, il était possible que toute cette histoire ne soit en réalité que pure banalité. Rien de bien grave. Sans doute. Le son des talons d'Hasü sur le chemin damé stoppa. Ils étaient enfin arrivés à destination. Poussant la porte du bâtiment, la DJ, accompagné du Bannin, se dirigea vers le comptoir. Un vieil homme se tenait derrière celui ci. A la vue de la Koken se dernier annonça d'un air heureux :

— Ah ! M'dame Hasü. En quoi puis-je vous aider aujourd'hui ?
— Salut. Voilà. En fait, ce gars aurait quelques question à vous poser. Si vous n'y voyez pas d'inconvénients bien sur !

Tournant son visage amical en direction du géant, le tavernier déclara calmement :

— J'vous écoute...

Kisen fut déçu d’apprendre qu’elle n’en savait pas plus, et il commençait à douter de ses capacités à les retrouver de cette façon. Elle lui proposa alors d’aller à la taverne, c’était une excellente idée, ce qui lui prouva, qu’il lui restait beaucoup à apprendre s’il voulait devenir un bon ninja. Elle le prit alors par la main, c’était un scène assez comique, entre l’entrain de la jeune femme et la surprise de Kisen, et la très grande différence de taille entre les deux. Il se laissa trainer alors jusqu’à la taverne, où il espérait récolter quelques informations. La jeune femme l’entraina jusqu’au comptoir où elle amorça la conversation avec le vieil homme qui travaillait là. Kisen découvrit par la même occasion qu’elle se nommait Hasü, et malgré qu’il ne la connaissait pas encore, il savait qu’elle pouvait lui être très utile pour accomplir sa mission. C’était son idée de venir à la taverne, et c’était selon Kisen une bien meilleure idée que celle qu’il avait eu de simplement demander à tous les passants. Le tavernier avait l’air d’être quelqu’un de fort sympathique, Kisen n’avait donc aucune raison de se méfier, et puis il n’avait pas d’autre moyen pour les retrouver. Il décida donc de lui raconter tout ce qu’il savait.

- Déjà je vous remercie de bien vouloir m’aider ! Je suis venu dans ce village pour retrouver les deux personnes sur cette photo.

Kisen donna alors la photo qu’il avait au tavernier qui l’observa.

- Il s’agit de mon oncle et de sa fille, ils seraient venus ici sur ordre de mon clan et nous n’avons eu aucune nouvelle depuis. C’est une situation préoccupante pour toute ma famille mais également pour mon village si quelque chose leur était arrivé. Si vous aviez la moindre information, je vous en serais très reconnaissant.

Le vieil homme l’écoutait attentivement, tout en regardant la photo. Kisen remarqua qu’il ne donnait pas l’impression de savoir quoi que ce soit sur cette disparition, mais il semblait néanmoins pouvoir les aider.

- Je suis désolé de vous dire que je les ai jamais vu, répondit le tavernier en remplissant trois chopes de bières. S’ils sont venus dans ce village, ils sont pas passé par ma taverne.

Après avoir servi une pinte à la jeune femme et à Kisen, il pris une gorgée dans la troisième et reprit la parole.

- Pour être honnête, il se passe pas mal de choses assez particulières dans le coin et j’aurais bien une idée de ce qui a pu arriver, mais ça ne va pas vous plaire.

- Toute information est bonne à prendre, répondit Kisen qui paraissait beaucoup plus stressé après ce qu’il venait de dire. Même si ce ne sont que des suppositions.

Il bu alors quelques gorgées de bière, il n’avait pas vraiment envie de boire de l’alcool lors d’un moment comme celui-là, mais il ne voulait pas froisser le tavernier, qui l’aider comme il pouvait. Il attendit alors que le tavernier lui raconte ses suppositions, aussi déplaisantes qu’elles puissent être.

Il était rare qu'un tavernier ne soit pas au courant des histoires et rumeurs qui circulaient dans son village ou sa ville d'implantation. Hasü avait l'habitude depuis son départ d'Hasuka : Dès qu'elle avait besoin d'un renseignement, de suggestion ou tout autres informations sur la région ou sur certaines personnes, l'aubergiste était souvent le meilleur contact ! C'était devenu un réflexe pour la jeune femme et évidemment pour aider Kisen elle ne fit pas exception à sa règle. Ayant expliqué ses motivations au tavernier, ce vieil homme attendait tranquillement la réponse du Bannin. Le géant à la peau cuivrée, toujours aussi poli, remercia d'avance son interlocuteur pour l'aide qu'il allait probablement apporter et commença son explication. C'est à ce moment que la rousse comprit que lors de leur première rencontre, Kisen s'était montré plutôt bref quant à sa mission. Puisque ce qu'il venait de raconter au barman s'était avéré être bien plus sombre que ce que la DJ s'était imaginée. Pas besoin d'être un détective expérimenté pour voir que cette histoire ne sentait pas bon.

Le vieil homme ne répondit pas tout de suite. Sortant de dessous son comptoir trois choppes de bière, il s'excusa auprès du Bannin. Les remplissant une à une, il annonça qu'il n'avait pas vu ne serait-ce qu'une des deux personnes concernées. C'était pas de bol. Surtout que c'était la seule carte qu'Hasü avait en main pour aider le Géant. Dispersant les boissons devant ses invités, le barman continua son blabla, avouant qu'il se passait des événements bizarre dans le village. Il insinua clairement qu'il avait une idée de ce qui avait pu arriver à l'oncle et à la cousine de Kisen. Evidemment, ce dernier se jeta sur l'occasion annonçant que toute piste était bonne à prendre. Totalement d'accord avec son compagnon, Hasü appuya sa réponse d'un hochement de tête. Finalement la rouquine s'exprima à son tour :
— Allez. Dîtes nous c'que vous savez.
Posant son regard de jade sur le responsable des lieux, la Koken attendait la réponse du vieil homme. Elle était pendu aux lèvres de ce dernier et quasiment sûre que le Géant devait l'être autant que la DJ. Jamais Hasü n'aurait cru que des choses louches se tramaient dans ce village qui à première vue ne semblait pas tourmenté par quoi que ce soit. Comme quoi les apparences étaient trompeuses...

Spoiler:

Kisen commençait à s’inquiéter, il savait que les informations que possédait le tavernier était la seule piste qu’il avait. Et à cause de cela, il n’était vraiment pas rassuré. Il se demandait ce qui pouvait bien le déplaire, et surtout qu’elles étaient ces choses particulières dont parlait le vieil homme. Il doutait de plus en plus de sa capacité à retrouver les membres de sa famille. Il comptait toujours sur son père, qui avait selon lui, beaucoup plus de probabilités de les retrouver surtout qu’il pensait que son père avait logiquement suivi la piste la plus sérieuse. Les informations du tavernier restaient néanmoins essentielles.

- Très bien, pour que vous compreniez, il faut savoir qu’il y a quelques années des shinobis, de passage au village se sont battus. Le combat fut dévastateur pour notre village, plusieurs personnes y perdirent la vie, et de nombreux bâtiments furent détruits. Une haine des ninjas s’est développée chez quelques uns ici, certains ont même formé une milice contre eux. Il arrive de temps en temps, que lorsqu’un ninja vient ici, ils s’en prennent à lui. Ils savent très bien qu’ils n’auraient aucune chance contre un shinobi confirmé, mais certains ont tout perdu à cause de ce qui s’est passé, ils n’ont plus peur de rien.

- C’est inquiétant, mais ce n’est pas la première fois que ça arrive, mais je doute que des civils aient réussi à battre mon oncle.

Kisen pensait ce qu’il disait, jamais son oncle n’aurait pu perdre un combat contre des civils, même en grand nombre. L’information était inquiétante quand même, il n’avait pas intérêt à montrer qu’il suivait une formation à l’académie de Kumo s’il ne voulait pas être pris pour cible. Malgré qu’il doutait que cette bande eut quoi que ce soit à voir avec la disparition des membres de sa famille, elle restait la seule piste qu’il possédait.

- Et vous avez une idée d’une manière de trouver cette milice ?

- Ils se réunissent régulièrement, mais je n’ai aucune idée de l’endroit. Vous pouvez essayer de les repérer, sinon, vous pouvez toujours vous faire remarquer, si vous voyez ce que je veux dire. J’ai bien compris que vous faites partis de ceux qu’ils chassent.

L’idée de se faire remarquer par une milice anti-shinobi était risquée, et Kisen ne voulait pas prendre de risque inutile. Malgré cela, il était prêt à faire tout ce dont il était capable pour accomplir sa mission. Il se demandait également si la jeune femme qui l’accompagnait n’était pas elle aussi une ninja. Cela aurait pu expliquer son manque de crainte face à Kisen, qui était vraiment imposant en plus de lui être totalement inconnu. Il se tourna alors vers elle pour lui demander :

- Je ne vous connais pas encore, je ne peux donc pas me rendre compte de vos capacités, et je veux être sûr de ne pas vous mettre en danger. Donc si vous voulez toujours m’aider, déjà je vous en remercie sincèrement, vous devez être consciente des risques que ça comporte.

Kisen marqua un temps de pause, il espérait que la jeune femme ne prenne pas mal ces mots. Kisen se doutait qu’elle était plus forte qu’elle n’en avait l’air, mais il ne savait pas à quel point, et il ne pouvait pas amener une civil en mission. Il s’adressa donc à elle une nouvelle fois.

- Alors, qu’est ce que vous en pensez ?

Spoiler:

Le silence retomba dans la pièce. Quelques secondes s'écoulèrent, lorsque enfin, le vieil homme se décida à parler. Il raconta l'histoire du village comme quoi un lourd conflit avait autrefois stigmatisé ce trou perdu. Une petite guerre entre Ninja qui causa de nombreuses morts collatérale. Depuis ce petit village n'aimait pas les visiteurs qui maîtrisaient le Ninjutsu ou tout autre domaine shinobi. Ce qui semblait totalement normal aux yeux de la chanteuse. Finalement, le tavernier termina son speech laissant place à une réponse de Kisen. Le géant annonça que son oncle n'aurait pas pu perdre face à des civils. Hasü commençait à comprendre. Et plus elle comprenait, plus elle savait que ce qui était probablement arrivé à la famille du Bannin était grave. Elle venait aussi d'apprendre que ce dernier était sans doute un shinobi. Restant silencieuse sur ce coup, la Belle laissa son compagnon demander les détails sur les potentiels agresseurs. Une sorte de milice anti-shinobi. La réponse ne tarda pas à tomber de la part du barman qui avoua que ce groupuscule se réunissait de temps à autre dans un endroit qui lui était inconnu. Il proposa aussi le célèbre plan de l'appât qui était possible pour le duo, puisque n'étant pas idiot, il avait comprit depuis un moment que Kisen était un guerrier de l'ombre.

Le vent fut la seule source de bruit quand enfin le Bannin se tourna vers une Hasü pensive. Tournant son doigt dans le liquide ambrée qui constituait sa pinte, la jeune femme laissa le géant exposer ses idées sans l'interrompre. Il voulait vraiment que la Belle se rende compte dans quoi ils allaient s'embarquer. Une main qui jouait avec la bière l'autre servant de reposoir pour sa joue, la DJ réfléchissait aux solutions qui s'offraient à elle. Elle pouvait très bien abandonner le ninja à son sort. Rien de bien compliqué après tout, elle n'aurait eu juste qu'à se lever, lui faire un doigt d'honneur et s'en aller vers d'autres horizons. Cependant la gentillesse et la politesse du Bannin avait marqué l'esprit de la rouquine. Quittant du regard le tourbillon de mousse que son doigt créait dans le verre, elle posa ses yeux de jade dans ceux plus foncé de son interlocuteur. Un sourire compatissant était posé sur les lèvres de la chanteuse.
— T'inquiètes pas pour moi. J'y connais rien dans tout ces trucs de Ninja, mais j'compte bien t'aider avec les moyens qu'j'ai !
Replaçant ses cheveux d'un geste rapide de la main, la jeune femme se leva de son tabouret. S'étirant de tout son long, elle se retourna vers l'aubergiste.
— Merci pour les infos m'sieur !
— Y'a pas d'quoi.
— Tu viens Kisen ?
Le duo ne tarda pas à se retrouver à nouveau à l'extérieur de l'auberge. Elle profita du fait qu'ils étaient désormais tous les deux pour lui exposer son plan d'action. Faute de ne pas être une Ninja, elle avait un cerveau et il lui arrivait de s'en servir pour autre chose que de dire des conneries.
— On va probablement faire comme il a dit. Il va falloir que...
Elle tournait son visage afin de voir son compagnon. Un air sérieux était visible sur les traits harmonieux de la Koken :
— ... Il va falloir que tu fasses l'appât.
Avant même que son interlocuteur ne réagisse, la jeune femme continua afin de s'expliquer davantage.
— Bon ok, c'est peut-être une mauvaise idée. Peut-être que ces gars n'ont même strictement rien à voir avec la disparition de ton Oncle et de ta Cousine toussa toussa... Mais, c'est la seule piste qu'on a. Alors mieux vaut l'exploiter. Et depuis qu'on ne sait strictement rien, nada de leur blaze ou même de leur QG, c'est tout ce qu'il nous reste. Même si ça nous emmerde tous les deux. Evidemment ça dépend principalement de toi...
C'était la première fois qu'Hasü était mêlée à une sorte de complot bizarroïde. Même si ça ne l'enchantait guère, elle sentait l'excitation dans chaque parcelle de sa peau. Et pour une première, elle se trouvait plutôt pas dégueulasse dans la peau d'un détective.

La mission devenait compliquée, la seule piste dont ils disposaient était à la fois peu probable et dangereuse. La jeune femme impressionnait le Kumojin, elle continuait à lui proposer son aider malgré le fait qu’elle ne soit pas ninja. Il n’aimait vraiment pas l’idée de faire participer une civil à une mission, mais lui-même n’était pas encore genin, et il aurait pu sacrifier tous les habitants de ce village pour sauver un membre de sa famille. Il se promit néanmoins d’essayer de la protéger si cela n’empêchait pas la réussite de la mission.

Comme son accompagnatrice s’en allait, Kisen décida d’en faire de même. Il savait qu’il n’avait plus aucune information à tirer au tavernier. De plus, il avait bien assez bu pour la journée. Il déposa alors quelques pièces pour payer les boissons. Et après avoir remercié le vieil homme pour ses informations, il suivit Hasü à l’extérieur du bâtiment. Une fois à l’extérieur, elle lui expliqua son plan, qui consistait à que Kisen serve d’appât. L’idée en soi était pour lui assez stupide, si son oncle s’était bien fait capturer par la milice, il n’avait aucune chance de les vaincre. Malgré cela, l’idée restait la seule qu’ils avaient, car trouver la planque pouvait nécessiter plusieurs journées de recherche. L’idée que la milice n’avait l’intention de le capturer ne pouvait être prise en compte pour lui car dans ce cas, sa mission était déjà un échec. Il devait donc attirer la milice, mais il ne pouvait pas non plus les tuer s’il voulait trouver la planque.

- Je suis d’accord avec vous, mais il va falloir être prudent, nous ne savons pas ni comment ils vont agir ni les forces dont ils disposent. Je vais devoir aller dans leur repaire, c’est le seul moyen. Tout d’abord, je préviens mon père de la situation, s’il n’a rien trouvé de son côté, il nous apporta son aide. Ensuite, je vais les attirer en montrer que je maitrise des techniques, malheureusement, je n’ai toujours pas passé l’examen pour être ninja dans mon village, je n’ai donc pas de bandeau, ça aurait été plus simple. Lorsqu’ils viendront à moi, je ferai en sorte qu’ils me capturent.

Kisen marqua une pause, il essayait d’être le plus clair possible. Il risquait sa vie, et ne voulait pas faire d’erreur.

- Comme vous êtes encore prête à m’aider mais que vous n’êtes pas une ninja, je pense que le mieux que vous pouvez faire c’est de les suivre lorsqu’ils me captureront. S’ils m’emmènent à leur planque, vous pourrez la trouver, analyser leur façon de faire. Je ne peux vous demander de me libérer, c’est vraiment dangereux, mais c’est pour ça que j’appelle mon père. Vous pourrez ainsi lui communiquer toutes les informations que vous aurez obtenu. Il est vraiment fort, il n’aura aucune difficulté à me libérer.

Le plan était très risqué, Kisen le savait bien. Certains éléments étaient très incertains et malgré cela, il restait la seule solution qu’il envisageait. Kisen aborda ensuite un groupe de gens dans la rue pour qu’ils se rendent dans les villages voisins pour chercher son père. Deux d’entre eux acceptèrent en échange d’une compensation financière qu’il paya immédiatement. Le père de Kisen avait à l’instar son fils, un physique qui le démarquait des autres, il n’était donc pas difficile de le repérer dans une foule. Il était donc près à se faire capturer.

Spoiler:

Hasü attendait patiemment la réponse de Kisen. Elle craignait sa réponse. Mais en même temps un refus aurait été totalement normal et censé. Le géant avait très bien le droit à ne pas se mettre en danger. Sa capture était un détail important du projet après tout. Finalement, son compagnon manifesta son accord avec l'idée de la rouquine. Il insista que la Koken et lui-même reste sur leurs gardes. Il fallait engager les prémices du plan avec la plus grande prudence. Le Bannin, bien que Shinobi, n'avait toujours pas passé son "examen" pour passer Ninja et il ne possédait pas de bandeau. Sur cette dernière déclaration la DJ n'avait strictement rien compris. Les guerriers de l'ombre passaient des examens ? La chanteuse commença à s'imaginer des gars aussi baraqués que son collègue assis à des tables d'étudiants, chacun penchés sur une feuille. Elle ne put s'empêcher d'afficher des gros yeux face à ce qu'elle venait de penser. Non. Elle devait se tromper. Ça devait être quelque chose de beaucoup plus physique... Et puis, en quoi un bandeau aurait-il put faciliter le cours des choses ? Des tas d'interrogations que la rouquine se ferait un plaisir d'éluder une fois cette besogne terminée. Le géant continua son discours en expliquant qu'il allait prévenir son Père pour les aider dans leur tâche. Une main de plus qui ne serait pas de trop.

Finalement, une fois que Kisen termina l'explication de son plan et que tout ce qu'il avait dit été compris par la rouquine, il s'en alla rejoindre un petit groupe de passants. Ne souhaitant pas s'afficher avec l'imposant personnage, la jeune femme resta en retrait, observant la scène. Des paroles furent échangées et des ryos changèrent de mains. Le Kisen prit congé et s'attela à sa dangereuse mission. S'assurant qu'il y avait un maximum de personnes présentes, il composa des mudras et activa une technique de Ninjutsu, provoquant une panique générale dans la place. Planquée derrière un mur, Hasü n'avait pas le meilleur point de vue de la zone. Sa petite taille et la foule qui s'agitait ne jouait pas non plus en sa faveur. Néanmoins, la rouquine arrivait tout de même à apercevoir son compagnon qui dominait largement toute la populace d'une ou deux têtes. Et c'est là qu'elle le vit : Un groupe de soldats encapuchonnés. Armés jusqu'aux dents, ils capturèrent Kisen sans faire couler le moindre sang, ce dernier se rendant sans faire d'histoire. C'était désormais à la Koken de jouer.

Consciente que ses talons résonneraient sur le sol, la jeune femme ôta ses chausses et se lança à la poursuite du groupe, pieds nu. Avançant de cachette en cachette, la rouquine ne quitta pas cette meute du regard. De cette manière, elle arriva à pister les ravisseurs jusqu'à leur base : Une taverne située à plusieurs dizaines de kilomètres à l'extérieur du village. Tous s'y engouffrèrent à l'intérieur avec leur prisonnier. le coeur de la Belle battait à la chamade. Désormais, tous les espoirs du Bannin était entre ses mains. C'est en passant par les champs agricole que la jeune femme regagna le village désormais calme. Tous les habitants s'étaient, de nouveau, attelés à leurs loisirs et travaux. Hasü quant à elle, était partie à la recherche du fameux paternel de son collègue. Elle n'eut aucun mal à le trouver. Tout comme son fils, cet homme était un géant athlétique. Se présentant auprès de ce dernier et lui expliquant l'objet de son approche, la Koken mena ce membre de la famille de Kisen jusqu'au lieu de détention de ce dernier. Elle espérait que le fils avait pu retrouver son Oncle et sa Cousine et surtout qu'ils se portaient tous bien...

Le moment était venu pour Kisen, il savait ce qu’il devait faire mais pas ce qui allait arriver ensuite. Le moment était venu de prendre un risque, un risque pour sa vie, un risque prit pour sa famille. C’était le principale pour lui, et il savait que ne pas le faire aurait été un honte pour son clan. La foule était présente pour l’événement comme si les habitants de ce petit village savait qu’il allait ce passer quelque chose d’intéressant. Une fois sûr que tout le monde présent aux alentours puisse le voir, il malaxa son chakra et fabriqua une lance de métal, les personnes qui étaient autour de lui crièrent, ne comprenant pas comme cela était possible, certains partirent en courant. Kisen lança la lance sur un arbre lointain qui fut transpercé sur le coup. Ceux qui n’avait pas remarqué la scène comprirent rapidement qu’un shinobi était ici. La réponse du village ne se fit pas attendre, en quelques secondes une dizaine d’individus encapuchonnés et armés se dirigeait vers lui.

Même si leurs intentions étaient mauvaises pour Kisen, il respectait néanmoins la qualité de leur travail ainsi que leur courage. Il aurait pu en tuer un ou deux pour l’image, et montrer un minimum de résistance, mais cela risquait d’aggraver sa situation. Il ne bougea donc pas lorsque les hommes armés s’approchèrent de lui. Il ne bougea pas non plus quand l’un d’entre eux le frappa à l’arrière de son crâne avec l’aide d’une batte. Le coup fut violent, il le sentit passer, l’homme qui l’avait frappé ne manquait pas de force. Mais ce n’était pas un shinobi, il n’avait pas assez de force pour le tuer d’un simple coup. La force du coup plaqua Kisen sur le sol, il en profita pour feinter une perte partiel de conscience.

Les hommes de la milice l’emportèrent sous le regard des villageois qui retournèrent vite à leur préoccupation, comme si de rien n’était. Kisen essayait de rester attentif au chemin qu’empruntaient ses ravisseurs ainsi qu’au fait de paraitre inconscient pour ne pas recevoir de coups inutiles. Son plan s’était déroulé sans accroc jusque là, et rien ne semblait dire que cela pouvait échouer. Les hommes marchèrent longtemps, très longtemps, à un point où Kisen ne put se souvenir du trajet.

Ils arrivèrent enfin dans une taverne. Cette taverne n’y ressemblait que de l’extérieur, à l’intérieur, cela ressemblait à une base ou un quartier général. Kisen su qu’il était arrivé là où son plan devait le mener. Ils le trainèrent ensuite vers la cave, où ils l’attachèrent à une chaise. Ils laissèrent ensuite Kisen seul, qui pu ainsi regarder ce qui l’entourait. Les premières choses qu’il vit fut son oncle et sa cousine attachés comme lui à des chaises. Il eu immédiatement le réflexe d’essayer de ce libérer. Le constat fut rude, il était bel et bien prisonnier. Avec ses mains attachés solidement et séparées, sa marche de manoeuvre était faible.

Soudain un des hommes descendit à nouveau dans la cave en riant et annonça à Kisen :

- Je suis vraiment désolé mec, mais j’ai oublié de te dire quelque chose.

Il se remit à rire tout en enfilant un poing américain à sa main droite. Et après avoir mis un violent coup dans le visage de Kisen, qui fut cette fois réellement marqué par le coup, il ajouta :

- Bienvenu au Purgatoire !

Spoiler:

Hasü était là aux côtés d'un gars qu'elle ne connaissait pas. Un inconnu avec qui elle n'avait échangé que quelques mots. Le strict nécessaire. Ce géant savait où était emprisonné son fils et il connaissait l'identité de la Koken. C'était désormais dans le silence que tout deux observaient attentivement le lieu de détention du Bannin et peut-être celui de ceux qu'il recherchait : L'Oncle et la cousine de ce dernier. D'un coin de l'oeil elle observa le Paternel de son compagnon. Il semblait calme, serein. Son souffle était régulier, posé. Qu'allait-il se passer désormais ? Avait-il un plan d'action pour la suite ? Hasü espérait que oui, car elle, était à court d'idée.

Finalement, une voix grave, bien plus grave que celle de Kisen s'éleva de nouveau. Invitant notre protagoniste à ne pas bouger, le monstre musculaire se leva. Il était immense. Elle avait trouvé son camarade grand, imposant. Comparé à son paternel, son compagnon devait se sentir semblable à Hasü lorsqu'elle le regardait lui. Jamais dans toute sa vie, la DJ n'avait vu une silhouette aussi stupéfiante. Est-ce que ce Titan pouvait ne serait-ce qu'entrer dans une Auberge ? En faisant très attention, c'était probable. Mais la Chanteuse était sûre que ce gars avait dû faire craquer plus d'une entrée. Intimidée par la stature et le charisme de cet homme, la jeune femme, obéissante, ne quitta pas sa cachette, regardant le Père de Kisen s'éloigner en direction de la taverne d'un pas tranquille. Plissant les yeux, la Koken vit le géant s'arrêter devant la porte : Un garde lui barrait la route. Vu sa posture peu assurée, Hasü pouvait sentir le malaise qui traversait le corps de celui qui avait osé se mettre en travers du chemin du Paternel Bannin. Ils discutèrent tout deux pendant quelques brèves minutes. Finalement, le gardien de l'auberge hurla, demandant de l'aide. Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase qu'il reçut un coup monstrueux de son interlocuteur. Choquée, une main devant la bouche, Hasü voyait le corps de la victime s'élever du sol avec une facilité déconcertante. Un filet de sang s'échappant de sa bouche. L'homme, mort, s'écrasa quelques mètres plus loin dans un nuage de poussière et d'herbe. Mais ce n'était que le début d'un gros massacre.

Suite à cet appel à l'aide, des dizaines de gars surgirent alors hors de la taverne. Tous étaient armés de sabres, de battes, de Yari et autres armes diverses et variées. Ne se faisant pas prier, le Shinobi se lança dans la mêlée. D'apparence, il semblait lent, lourd. C'est durant cette démonstration de ces performances qu'Hasü comprit que ce n'était rien d'autre qu'une façade. Ce géant cuivré apparaissait par endroit frappant d'une force surhumaine ses agresseurs puis disparaissait utilisant une vitesse qu'aucun homo sapiens ne pouvait tenter de tenir. Chacun des coups du Bannin emportait un élément du décor dans des sonorités fracassantes. C'était une mélodie terrible aux oreilles de la Koken. Les cris de douleur, les os qui se brisaient, le dernier râle des morts. Tout cela était insoutenable à un point tel que la jeune femme ferma les yeux et se priva de l'Ouïe grâce à ses deux mains. En boule, genoux recroquevillés sur elle-même, la rouquine tentait d'oublier ce qui se passait à cet instant.

Finalement, une main imposante se posa sur ses épaules. Se dégageant rapidement dans un mouvement de côté, la jeune femme jeta un regard terrifié au nouvel arrivant. C'était le Père de Kisen. Il était toujours aussi calme, sa respiration s'était juste légèrement accéléré à deux-trois détails près. Aucune égratignure, il n'avait que de la poussière sur ses vêtements. Encore une fois, Hasü voyait la puissance des Ninja et ça la terrifiait. Comprenant la situation de la DJ, le titan s'excusa et l'invita d'un ton compatissant à le suivre. Lui demandant de ne pas regarder, le Bannin lui fit traverser l'endroit de la bataille. Accrochée au haut du géant, la jeune femme se laissa guider à travers ce cimetière qu'elle tentait d'ignorer. Elle sentit alors son pied entrer en contact avec un plancher en bois miteux. Ouvrant de nouveau les paupières, la jeune femme vit les ruines de la taverne. L'endroit était méconnaissable et ne ressemblait plus à une auberge ou quoi que ce soit. La seule chose encore intacte était un escalier qui se dirigeait vers les profondeurs. Le Père de Kisen n'attendit pas plus longtemps, poussant la porte en bas des marches, Hasü et ce dernier entrèrent dans une pièce sombre.
— Kisen...
Trois personnes étaient ligotés sur des chaises. Des larmes coulèrent des yeux de la Koken lorsqu'elle vit l'état de ces pauvres bougres. Ils étaient salement amochés. Du sang coulait le long de leurs visages par diverses plaies. Avec tous les bleus et les blessures qui étaient disséminés en abondance sur les prisonniers on devinait aisément que leurs états étaient critique.
— KISEN !
Accourant aux côté de son compagnon, elle tenta de défaire les liens qui le retenait à son support. Le chagrin s'empara de la rousse lorsqu'elle se rendit compte que tout était de sa faute. Jamais il n'aurait eu à subir ce traitement si Hasü avait retenu sa langue. Elle s'en voulait terriblement. A genoux, les mains tremblante posées sur les cordes qui entravaient son compagnon, la jeune femme pleura masquant sa peine sous sa chevelure de feu.
— Je... Je suis désolée... Pardo... Pardonne-moi...
Reniflant, les yeux rouge, le visage désormais recouvert de larmes, la Koken s'attela à sa tâche de libération.

Kisen sentit du sang coulait le long de sa joue, son geôlier ne l’avait pas loupé. Le coup ne fut pas suivi, enfin pour le moment. Kisen eut donc un moment de répit, il avait compris pourquoi la milice l’avait capturé, ils voulaient se venger sur lui de ce que les shinobis avaient fait à son village. Il remarqua ensuite l’état des deux membres de sa famille, il comprit que la haine de la milice ne le concernait pas uniquement. Ils n’avaient pas été battus, ils avaient été torturé. Kisen voulait vraiment en savoir plus.

- Chikako, réveille toi Chikako !

Sa cousine se réveilla lorsqu’il prononça son nom, malgré ses blessures, elle restait en état de parler.

- Kisen… Qu’est-ce que tu fais ici ?

- Ne t’inquiète pas Chikako, mon père arrive, tout ça sera bientôt terminé, tu peux me dire ce qu’il s’est passé ?

- Je ne sais pas vraiment, mon père a du être empoisonné, nous étions au centre du village pour une mission, quand d’un coup il s’est effondré. J’ai ensuite essayer de le soigner, mais je ne maîtrise pas encore assez bien le ninjutsu médical, je n’ai pas trouvé de solution. Puis quelques minutes après un groupe de civils est arrivé, je ne pouvais garantir la santé de mon père tout en combattant. Je me suis laissé capturer, je n’imaginais pas que ça pouvait se terminer comme ça…

- Je comprends mieux maintenant, mais ne te sens pas coupable, tu as peut-être fais ce qu’il fallait. Mais comme je t’ai dis tout ça c’est terminé.

Kisen croyait vraiment à ses paroles, mais lorsqu’il entendit des bruits derrière la porte, puis la porte s’ouvrir, il comprit que ce n’était pas fini. Une demi-douzaines d’hommes descendirent les marches, ils plaisantaient entre eux, à se demander s’ils mesuraient la gravité de leurs actes et la fatalité de leurs conséquences. Puis sans dire un mot, comme lors d’une cérémonie, ils le frappèrent les uns après les autres. Kisen souffrait vraiment, il ne pouvait pas se défendre et les hommes ne retenaient pas leur coup. Puis lorsque tout le monde eut fini, ils débattirent pour savoir qui allait avoir le privilège de continuer tout seul. Kisen n’en revenait pas, que des hommes puissent agir de la sorte. À chaque coup qu’il recevait, une part de lui se brisait, son innocence qu’il croyait perdue depuis longtemps disparaissait pour de bon.

Celui qui eut le plaisir de continuer partit chercher du matériel de travail selon ses dires, les autres se contentant de remonter pour revenir à leurs occupations habituelles. Lorsque celui qui restait revint auprès de Kisen, il portait désormais une myriade d’outils de torture. Kisen se demandait où ils avaient bien pu les obtenir. Mais cette question n’était pas sa priorité… Le tortionnaire commença par découper la peau de son bras avec un scalpel, Kisen savait qu’ils ne voulaient rien d’autre que le faire souffrir, il ne voulait pas leur donner cette satisfaction. Il resta calme malgré la douleur qui l’emparait. Face à un homme stoïque comme lui, le milicien perdit son sang froid et découpa la joue de Kisen d’un geste brusque avant de lui enfoncer le scalpel dans le torse. Ignorant la douleur, il profita du manque d’attention de celui qui le torturait pour lui donner un coup de tête. Il restait très limité dans ses mouvement, et ce simple coup n’allait pas changer le cours de chose. Il trébucha sur le coup, mais se releva très vite, encore plus énervé qu’avant. Bien qu’ayant empiré la situation, Kisen était content de son acte, il ne supportait pas être impuissant dans cette situation.

Une série de coup suivit cet incident, l’homme déferla toute sa colère sur le corps de son prisonnier. Ce fut particulièrement sanglant, même le tortionnaire fut blessé en se fracturant le poignet gauche sur le crâne de Kisen. Ce qui provoqua immédiatement une réaction violente, qui se termina avec un nouveau scalpel dans le ventre du jeune homme. Celui ci avait vraiment du mal à rester stoïque face à la situation, mais le regard de sa cousine à son égard l’aidait à tenir le choc, il savait pourquoi il était là. Cela l’aidait à tenir, mais cela n’atténuait en rien la douleur qu’il ressentait. Malgré sa fracture, l’homme continuait son déchainement de violence, comme si toute la haine qu’il avait jamais ressenti était évacuée à chaque coup qu’il donnait.

Puis un grand bruit se fit entendre, l’homme qui tenait son poing endolori et ensanglanté s’approcha des marches pour savoir ce qu’il se passait. Le bruit augmentait en intensité, il se passait quelque chose en haut et c’était plutôt violent. Kisen comprit que son père était arrivé, il était rassuré. Au bout de quelques secondes, l’homme monta en haut en criant. Un long cri qui se termina juste après qu’il eut franchi le seuil de la porte. Puis quelques instants après, son père et Hasü franchirent la porte. Un sentiment de soulagement et de gratitude envahit Kisen, alors que la jeune femme accourait auprès de lui. Le scalpel enfoncé dans son torse l’empêchait de parler correctement, mais lorsqu’elle le libéra de ses liens, et qu’il retira les deux qui étaient plantés dans son corps, il se sentit mieux. Malgré la souffrance qui le transperçait de toute part, le sang qui coulait sur son corps ne représentait pour lui qu’un mauvais souvenir. Il parla alors du mieux qu’il pouvait, même s’il savait que ses propos n’étaient pas très audibles.

- Relève toi, tu n’as rien à te reprocher, je crois que l’on peut même dire que tu nous as tous sauvé. Je ne l’oublierai jamais.

- Nous ne l’oublierons jamais, rajouta le père de Kisen alors qu’il portait secours à nièce. Alors que rien ne vous obligeait à le faire, vous avez risqué votre vie pour des membres de ma famille. Tout le clan Bannin a désormais une dette envers vous, si demain ou dans une dizaine d’année, vous sollicitez notre aide, sachez que nous serions plus qu’honoré de vous la donner.

Kisen se releva, il fut ravie que ses blessures, bien qu’impressionnantes, ne l’empêchaient pas de se déplacer. Il allait avoir besoin de soin, mais ce n’était pas urgent. Il partit donc porter assistance à son père. Ce dernier souleva sans effort son frère, qui avait la taille de Kisen, et sûrement le double de son poids. Le jeune homme prit sur son dos sa cousine qui s’était évanouie à nouveau. Ils avaient reçu un traitement bien plus violent que lui, et leur état était bien plus mauvais que le sien. En traversant la taverne pour rejoindre la sortie, Kisen se rendit compte du massacre de son père. Il comprit alors vraiment que son père ne reculerait devant rien pour protéger sa famille. Et il avait ressenti la même force en lui, la force qui le poussa à se sacrifier pour accomplir sa mission, il avait changé. Un Bannin était mort ce jour-là, un autre était né.

**Contenu sponsorisé** Informations

» Un enfant inconscient ! ( Koken Hasü )
» La Belle et la Chose (Boom, vous vous attendiez pas à ça) ( Feat. Shonâ Freya )
» Vous venez d'ouvrir, ou vous faites faillite ? [Zaki, Hakuito]
» Le marais des agités [Entrainement à 4 Personnes, vous pouvez vous incruster!]
» " Si vous swimmez dans le happiness, be careful, restez là où vous avez feet " [PV Utsuroi Ori]

Vous ne l'auriez pas vu ? [Ft : Koken Hasü]

Vous ne l'auriez pas vu ? [Ft : Koken Hasü]

Sujets similaires

Sujets similaires