Victory ! Encore une journée sublime pour notre fameuse chanteuse en titre à qui la fortune avait de nouveau sourie. Le son métallique des nombreux Ryos contenus dans une bourse que soupesait la jeune Koken en était la preuve. Son dernier concert dans la ville portuaire d'Higata avait fait chambouler plus d'un coeur de marin. La population locale l'avait totalement adopté. De nombreuses personnes se sont frayées un chemin à travers la foule pour espérer toucher la main de cette superstar qui était jusqu'alors totalement inconnue au champ de bataille. A l'époque, on préférait "Lili Rose" et sa chanson des "cinqs Poneys arc-en-ciel". Donc vous comprenez pourquoi l'Outsideuse fut éjectée des amours Higatiens à la vitesse d'un galop de quadrupède qui chiait des crottes multicolores. La Challengeuse avait un style moins enfantin et beaucoup plus impressionnant, du jamais vu jusqu'alors. Après ce succès triomphant, la DJ avait passé une nuit dans l'auberge de son concert. Le lendemain, une fois qu'elle s'était suffisamment ravitaillé et après avoir signé les derniers autographes de fan en retard, elle s'éclipsa du principal Port de Kawa no Kuni. Direction la capitale : Kawazoi. Une mégalopole gigantesque abritant la moitié de la population du pays. Deux petites journées de marche seraient suffisante pour arriver à destination. Aussi ne devait-elle pas traîner et se mettre en route le plus vite possible.
Aussitôt dit, aussitôt fait. La Belle, de grands gestes d'au revoir à une foule qui la regardait s'éloigner, commença à arpenter la route principale reliant Higata à Kawazoi. C'était encore l'Automne dans cette région Ouest du monde. Les feuilles mortes se mélangeait avec l'herbe verdoyante encore recouverte par la rosée matinale. Une air frais cressait la peau tanée de notre héroïne. Ecouteurs sur les oreilles, la jeune femme dansait tout en faisant un pas après l'autre. Les moves de Street Dance fusaient ici et là. Rien qu'à la regarder on pouvait savoir que le sens du rythme elle avait ça dans la peau. Enfin... Seulement si vous entendiez la musique vous aussi. Combien de personnes se sont retrouvées à l'asile à cause de témoins qui n'avaient pas vu les écouteurs posé sur leurs systèmes auditif ? Des tonnes, malheureusement. Heureusement, à cette heure de la matinée, les routes étaient calmes. Aucun abruti ne rigolerait ou appellerait la milice du coin pour arrêter cette folle apparente qui faisait des gestes autiste dans le vide. Et quand personne ne l'emmerdait à propos de ce genre de problème, et bien Hasü pouvait danser... Longtemps. Trèèès Longtemps. Des heures même. Mais n'oublions pas que cette belle créature était tout de même une simple humaine, mortelle de son état. Il lui arrivait donc de se fatiguer. Et oui chers lecteurs ! Ca arrive, même aux meilleurs. Et c'est exactement ce qu'il se passa après 4 heures non-stop de Moves Styleyy. La transpiration coulant le long de son corps bien plus qu'attrayant, la jeune décida de s'abriter à l'ombre des arbres dégarnis afin de faire un petit Break de quelques minutes. Epongant son front et mettant la main à son sac, elle en sortit alors sa bourse prête à craquer tellement sa contenantce était massive. Les Ryos cliquetaient à travers le cuir de la sacoche. Et plus le bruit se faisait... Bruyant, plus la jeune femme souriait. Contente de sa magnifique performance, tout en sachant que ce n'était pas la dernière fois qu'elle signerait des autographes.
Son sourire s'effaça soudain. Logique, puisqu'elle entendit alors un bruit. Quasiment imperceptible. Son fameux don sur la maîtrise du Son lui avait sans doute permit d'entendre cette imperceptible note. Bourse posée au sol, elle s'était mise debout essayant de distinguer l'origine de son tracas. Probablement un Lapin ou tout autre animal de la faune environnante. Ouais, ça devait être ça...
Tout résonnait à cet instant dans le corps de l'ancienne rousse désormais créature articulée autour d'un désir abstrait et ridicule. Elle devait répondre à ses pulsions véritables filaments de ses pulsions que sa conscience ne parvenait pas à arrêter. Elle déglutit avec peine avant de reprendre finalement une nouvelle fois, temporairement, un semblant de contrôle. Elle s'arrêta, ses pupilles dans l'obscurité dévisageant ce qui bougeait au delà de l'horizon. Un jour elle s'y transporterait, comme les nuages qu'elle imaginait un jour atteindre.
Elle se réveilla en sueur, en transe, un orgasme aride solitaire avant qu'elle ne sorte de l'habitation inconnue dans laquelle une fois encore elle se retrouvait. Cette fois ci étrangement aucune effusion de sang à portée et nul traces d'une lutte ou d'une de ses attaques. Dans la pénombre et le clair obscure elle tatona cherchant avec peine son sabre, seule instrument que la divine déesse de la clémence lui avait fait don. Elle se rua vers ce qui semblait être les latrines de la maison avec hâte. Et son repas lui sembla copieux lorsqu'elle vidait le contenue de son estomac. Ces blacks outs la tuait, comme son don, tout tuait dans ce monde et son propre corps était devenue une arme qu'elle ne dirigeait plus.
Lorsque la lumière irradia l'entrée de la batisse alors que la créature ouvrait la porte elle fut forcée de reculer. Une créature de l'ombre voilà ce qu'elle était devenue. Une pauvre folle trainant dans sa breloque les anciennes plaies de son passé et celles à venir de son futur. Alors au final que faire? S'assoir là devant une route, celle de sa vie, et attendre, perdre sa motivation et les raisons d'avancer pour laisser le temps à la mort de venir à sa hauteur? Jamais, plus jamais elle n'atteindrait la faucheuse, si un jour elle devait vendre son âme au diable alors sans hésitation elle vendrait celle d'un être pur. La sienne étant trop entachée et risquant d'effrayer même le diable.
Les échos d'une musique si douce et originale qu'elle parvint aux oreilles de la sabreur dans une mélodie agréable. Une symphonie si inspirante qu'elle se décida à la rejoindre dans une démarche aussi peu commune que symbolique de son manque de vie. Elle passa sa main sur l'endroit ou était censé être son coeur, il battait mais faiblement comme une machine d'un Saibogu mal huilée et la sienne de machine qu'est ce qui serait la personne suffisement adroite pour le faire battre plus fort? Le contact de son sabre dans son dos lui rappela sa vocation et son serment, alors que machinalement elle secouait la tête en voyant les personnes fuirent à son arrivée. D'une voix mélancolique et d'une triste tonalité elle se surprit à prendre la parole.
-Et toi artiste du firmament, toi étoile montante fuiras-tu également à mon contact ou voudras-tu bien me faire l'honneur de ta musique?
Elle se mit à sourire faiblement comme pour faire l'opposé de ce que son corps dictait comme conduite. Car à vrai dire peu de gens le savaient mais même les monstres ont des sentiments. Surtout lorsqu'ils sont finalement plus humains que ceux ayant une apparence mortelle. Une monstre parmi les siens qui se voilaient la face. Voilà ce qu'était tout compte fait Freya.
Des cris. Voilà qui ne présageaient rien de bon. Si Hasü avait entendu un bruit lointain, jamais elle n'aurait pensé, que ce serait l'augure pour de futurs problèmes. Encore... Le regard inquiet, la Koken scrutait l'obscurité de la forêt plus énergiquement que jamais. C'est alors qu'elle distingua une sorte de silhouette à plusieurs mètres de sa position... Qui arrivait dans sa direction. Cette personne, quelle qu'elle soit, était sans doute à l'origine de toute cette peur. Hasü n'était pas en reste, le fait que cette inconnue se dirigeait vers elle ne la rassurait pas du tout. Elle était bien tenté de courir à toute jambe ou même de se cacher derrière le premier arbre massif qu'elle rencontrerait. Mais l'ennui, c'était que dans ce monde, peu de personnes solitaires pouvaient provoquer la terreur chez les petits civils. Y'avait les Samouraïs, guerrier suivant un code d'honneur du nom de Bushido. Mais ils étaient souvent réputés pour être calme et pacifiste. Ou ce qui était plus probable : Un putain de Shinobi, guerrier sans foi ni loi. Et dans les deux cas, la Koken ne pourrait pas se cacher face à pareil adversaire. Face à Jean-Michel crapaud, boulanger de son état, là il n'y avait aucun problème. Mais quand on devait se cacher d'un gars qui pouvait vous détecter aussi facilement qu'un chasseur traquant une proie facile, le simple fait d'y penser était vain. En tout cas c'était ce qu'avait entendu la DJ à propos de ces deux castes, et dans toute sa naïveté, la chanteuse y avait cru dur comme fer. Elle sur ce coup, elle avait bien eu raison d'écouter.
C'est donc sans bouger qu'elle attendit, la peur faisant trembler ses membres comme jamais. Les oiseaux s'étaient arrêtées de chanter, le vent lui même avait stoppé de souffler. Un silence de mort s'était établit dans la zone, et ce qui semblait être la Mort elle même approchait. Les yeux de la Koken s'élargirent lorsqu'elle put distinguer clairement la personne qui lui faisait face. Un seul mot pouvait qualifier cette chose qui se pointait : Un monstre. Rien de plus simple. A l'époque, cette fine silhouette devait appartenir à une femme. Désormais, cette femelle n'était plus que l'ombre d'elle même. Jamais Hasü n'avait croisé pareille abomination. Elle ne savait même pas si ce truc était un Samouraï, un Ninja ou un machin totalement différent. Cependant, même effrayée, la chanteuse pouvait distinguer que cette "personne" n'avait rien d'agressif. Au contraire, elle semblait triste, désespérée. Les émotions humaines étaient quelque chose que la Koken connaissait bien. Elle avait pu voir à l'auberge familiale les pires tristesses, comme les plus joyeux des rires. Et sous les traits bestial de cette femme, une tristesse sans nom était clairement lisible sur son visage. C'est alors que cette chose se mit à parler. D'un vocabulaire insoupçonné, heurtant l'ego de la chanteuse dans le bon sens, le monstre demanda à notre protagoniste de faire un choix : Fuir ou chanter. La fuite était clairement l'option que recherchait notre chanteuse. Cependant qui pourrait croire que cette abomination allait laisser partir Hasü. Chanter restait sa seule échappatoire. D'une approbation de la tête, la Dj fit apparaître des clones immatériels. Elle allait utiliser son don. Harmonieusement, les voix des similis s'entremêlèrent afin de créer, une nouvelle fois, une mélodie.
Partout, elle entra dans le cerveau de la créature et par les autres pores tant physique que psychologique. L'harmonie que projetait les notes douces et gracieuses envoyé par la femme rousse ne firent bientôt qu'un avec les actes de la créature. Elle se laissa bercer, elle laissa ses sentiments prendre le dessus sur ses pulsions, la musique adoucit les moeurs dit on, le proverbe s'appliquant que trop bien ici. Et la voilà comme une statue bloqué à quelques mètres de la musicienne dont l'art et la maitrise transperçait de part en part l'ancienne rousse. Le physique se mit d'ailleurs à changer, oscillant entre projection fantomatique du passé et l'actuel corps repoussant. Chaque membre luttant pour être en adéquation avec les sentiments du moment de la Kaguya.
Mais quels sentiments? Elle ne pensait plus, déjà elle entrait en transe laissant la symphonie prendre le dessus sur ses envies et pensées, laissant la musique faire son office et son travail. Elle resta debout, le regard vide et lourd, regardant à l'horizon son destin et son futur prendre la forme d'une constellation mourante. Elle regarda à travers les nuages les étoiles pourrirent et prendre forme. Elle ferma ses yeux n'ayant pas eu de repos depuis trop de temps. Elle laissa la nature prendre place dans chaque parcelle de son cœur, elle se laissa surprendre par la vie émanant à ses côtés. Elle laissa son coeur s'ouvrir à l'environnement.
Puis elle revint sur terre dans la triste réalité et son aura dissipa toute trace encore d'une certaine nostalgie apparente, d'un simple geste elle dégaina son arme et la pointa devant la tête de la musicienne rousse. Si un tel acte aurait été une pitoyable récompense ce n'était pas le cas aujourd'hui, l'arme s'illumina irradiant l'endroit de sa pureté avant de faire perler sur les genoux de la femme des étoiles de shôton. D'abord petite puis devenant plus consistante enfin le dernier tomba gros comme une main et façonnée par les seuls désires de la créature qui rangea l'épée dans son fourreau avant d'afficher une mine aussi sympathique que possible et d'expliquer son tribut.
-Merci, voici ta récompense dans un premier temps, j'aurais sans doute aimée à rester encore dans ta bulle musicale mais ce serait fuir la réalité et le monde. Je suis Freya et toi qui es tu?
Une simple question, tournant une nouvelle page et amorçant une suite. Une suite que devrait écrire avec les rencontres qu'elle ferait la créature qui pour le moment se décida à se rapprocher de la frêle muse en lui tendant ouvertement une cigarette tandis qu'elle même s'en allumait une avant de regarder le paysage et de souffler en reprenant ses esprits.
La Mélodie se mélangeait au son du vent, au bruissement des feuilles. Cet ensemble rendait la zone enchantée. On avait l'impression que tout bougeait suivant le rythme hypnotisant de la Koken. Que le temps lui même ralentissait pour s'adapter au tempo original de la DJ. L'Inconnue elle même semblait réellement prendre plaisir à cette musique. Bien qu'elle n'avait pas été agressive depuis son arrivée, Hasü avait été effrayé de cette humanoïde. Elle était rassurée de voir que cette personne n'était probablement pas un monstre au fond. Mais que lui était-il arrivé pour qu'elle ait cette forme ? Elle n'aurait sans doute jamais de réponse. Hasü ne savait pas comment cette femme allait réagir à sa demande. Et vue la lame qui traînait dans son dos, mieux valait pas la faire chier celle là... La Koken tenait à la vie. Elle n'avait que 21 ans après tout. Mais pour l'instant tout n'était que pure bonheur, Hasü faisait ce quelle aimait. Quand elle chantait, rien n'avait plus d'importance, même le danger. Les yeux fermés, la Dame arrivait aux derniers instant de sa mélodie. Cette dernière était une grande classique du répertoire de la Chanteuse. Et même après tout ce temps, ce son était encore apprécié, ce qui n'était pas pour déplaire à la DJ.
Finalement, les dernières notes s'envolèrent. La musique touchait à sa fin. Quelques secondes plus tard, il ne restait plus rien. Seul le chant des oiseaux, et la chute des feuilles rendait cet endroit un tant soit peu animé. Les deux humains présents s'étaient tous les deux tût. Le regard de la Koken se posa alors sur la chose. Elle semblait en paix. Clope à la bouche, la tristesse sur son visage semblait s'être envolée. Elle semblait sereine désormais. C'est alors que ce que redoutait la Koken arriva. Saisissant son énorme épée attachée à son dos, le monstre pointa alors sa lame en face d'une Hasü terrifiée. Aucun cri de peur, cependant son teint cuivré devint d'un blanc cadavérique. Sa respiration s'accéléra au fur et à mesure que la sabreuse la tenait en joue. Même si c'était l'affaire de quelques secondes, cette attente sembla bien plus longue aux yeux de la DJ. Elle était là, à la merci d'une femme qui était en train de jouer avec elle comme un chat avec une pelote de laine. C'était le prix à payer pour être une civile dans un monde où le plus fort dominait tous les autres. Ne pouvant qu'attendre son heure avec une terreur sans nom, Hasü vit alors quelque chose se créer devant ses yeux. C'était des petits trucs solide, translucide, coloré. Des pierres précieuse. Une véritable constellation s'abattit devant elle. Le regard de la Koken s'agrandissait encore lorsque qu'un caillou plus gros que les autres tomba aux côtés de ses congénères. La chanteuse n'en croyait pas. Cette femme avait-elle seulement crée autant richesse comme ça en ne faisant rien de particulier ? Il fallait croire que oui. Un air amical sur le visage, l'Inconnue s'adressa alors à notre protagoniste. Elle annonça que toutes ces pierres étaient la récompense de la DJ. Un simple "Wow" s'échappa des lèvres de la chanteuse qui avait du mal à se dire si elle rêvait ou un truc du genre. Avec autant d'argent elle pourrait facilement vivre dans le luxe pendant deux ou trois ans. Se mettant à genoux, la Dame commença à ramasser la moindre caillasse brillante qui traînait sur le sol. C'est alors que la femme-monstre lui demanda son nom. Levant les yeux en direction de son interlocutrice, la DJ répondit :
— Hasü... Madame...
Une fois que tout les minerais précieux se trouvaient dans son sac, la Koken continua :
— Comment avez-vous fait ça ? Vo... Vous êtes une Ninja ?
Un sourire débile se forma alors sur le visage autrefois terrifié de la chanteuse :
— Je n'arrive toujours pas à y croire ! C'est fou... J'pensais être spéciale. Faut croire, que j'suis pas la seule à faire des trucs bizarres. Enfin... Pour vous les shinobis, c'est... Normal, non ?
Elle jeta alors un nouveau regard à cette bourse remplit de richesse. Elle avait peur que ce trésor disparaisse subitement. C'était trop beau pour être vrai.
Visiblement ou alors elle n'avait pas connaissance de ses dons. Ce qui était encore plus amusant pour la créature qui en voyant l'étincelle dans les yeux de la jeune rousse ne put retenir un sourire bienveillant. Elle était émerveillée visiblement de voir autant de richesse alors que le principe même de la monnaie n'avait aucune importance pour la créature. L'envie même de s’enrichir avait quittée l'esprit de la rousse il y a un moment de cela. Avait-elle simplement eu un jour la notion de richesse? Peu probable, elle n'était qu'une machine à détruire et tuer se remettant difficilement des blessures de la guerre. Guérissant doucement au contact des êtres humains n'ayant pas connaissance des ténèbres entourant ce monde. Aujourd'hui elle chassait ce voile opaque de son cerveau avec cette jeune fille. Aujourd'hui elle se rendrait utile au futur de celle ci. Aujourd'hui elle ferait un exploit et d'une pierre deux coups. Les rouages se mettraient en place et le destin suivrait, quand enfin cette rencontre s'achèverait elle partirait l'esprit tranquille. Mais cela ne faisait que commencer.
-Hasü ma douce enfant, je suis en effet une shinobi.
Les talents latents de la starlette n'étaient donc pas uniquement un don de la nature, dans un sens si mais elle devait apprendre à les manier. Apprendre à vivre avec pour continuer son chemin de star ou changer radicalement sa destinée. Dans tous les cas la créature en souriant recula de quelques pas et reprit l'apparence à l'aide d'une illusion de son ancien corps. Elle était rousse autrefois maintenant ne subsistait que l'éclat de ses prunelles qui ne changeaient pas selon le corps.
-Chaque personne possède des dons ma jeune pouce. Je ne fais rien de spécial, je manie uniquement une lame peu commune. Je suis une sabreuse, l'une des sept existant lors de Kiri. Une caste bien particulière. Maintenant je fais plus office de monstre qu'autre chose mais les époques évoluent comme les mentalités.
La nostalgie envahissant quelques secondes l'esprit de la Kaguya tandis qu'elle pose sa main sur le front de la jeune enfant dans un geste qu'elle ne maitrise plus. Les capacités de manipulation d'esprit et en genjutsu font le reste, elle fait voir dans une illusion ce qu'était Kiri et surtout le jour de sa destruction. Ce dernier souvenir s'effrite brutalement dans des bribes de pleurs, la réalité des larmes coulent le long des joues de la rousse tandis qu'elle se laisse tomber sur l'herbe.
-Je ne suis qu'un monstre sans maitre, un monstre nageant dans son propre cauchemar.
La triste réalité, c'est ce qu'elle pense et c'est un spectacle bien étrange qui se déroule devant les yeux de la musicienne. Elle a les éléments pour tout comprendre, elle a une triste scène devant elle et surtout les cartes en mains pour influencer le futur de la Kaguya tandis que embourber dans sa tristesse elle ne distingue plus rien.
Ce monde était remplit de chose qui échappait à l'entendement d'Hasü. Ces pierres précieuses, la forme monstrueuse qu'arborait cette femme. Des tas d'éléments qui ne pouvaient pas être compris par des gens ordinaires. Pourtant, cette terre était bien un endroit où magie, culture et mysticisme faisaient la part belle aux événements extraordinaire. Seulement ceux appelés les Ninjas étaient la cause de ces prouesses incroyable déformant jusqu'à l'environnement. Et c'est bien ce que cette Chose était. Elle le confirma, affirmant les interrogations qui tiraillaient de la Koken. Pas étonnant que ces guerriers de l'ombre étaient aussi puissants et que leurs paroles ainsi que leurs actes pesaient aussi lourd dans la balance politique et géographique. Si d'un simple coup de... Lame gigantesque, cette femme pouvait faire apparaître des richesses rivalisant avec un riche marchand, la rouquine n'imaginait pas ce qui pourrait arriver à un village voire à une Nation.
C'est alors que son interlocutrice, mettant de la distance entre elle et la rouquine, se transforma. Les yeux de la Koken s'agrandirent en voyant le processus morphologique s'opérer sous ses yeux. Cette apparence de monstre n'avait été qu'un costume ? Il fallait croire que oui. Mais pourquoi arborer une forme humanoïde horrible alors qu'en dessous se dressait une femme aux cheveux de Feu magnifique ? Un besoin de conserver son identité ? Peut-être. C'était probablement un truc de Shinobi que notre Rouquine préférée ne comprendrait pas... Une fois la transformation terminée, la femme s'adressa de nouveau à elle. Elle lui disait que chaque personnes avaient un don. Hasü le chant, cette femme, le maniement du Sabre. Elle expliqua être une Sabreuse. Kézako ? Une ancienne caste qui existait lors de l'existence de Kiri. Que ça soit l'un ou l'autre, aucun de ces mots n'avaient de sens dans l'esprit de la Koken. Il allait falloir qu'elle se renseigne un peu plus sur l'histoire de ce monde...
La Sabreuse apposa alors sa main sur le front de notre protagoniste. Surprise, la jeune femme se laissa toucher sans broncher. Elle n'eut pas le temps de ce questionner sur le pourquoi du comment que des visions surgirent devant ses yeux. Une cité immense, tapie dans la Brûme. Des milliers de gens marchaient à travers les énormes rues qui traversaient le village de part en part. Ils semblaient heureux. Boom. Brutal changement de décor. Ce qui semblait être Kiri était méconnaissable. Cri, Désespoir et flammes étaient les principales touches apportées à ce sombre tableau. Des milliers de personnes s'affrontaient sur toute la superficie de cette immense citadelle. Mais ce n'était pas le genre de combat qu'un être humain normal avait l'habitude de voir. Non. Utilisant des forces surnaturelles, les cinq éléments et d'autres pouvoirs plus étranges les uns des autres voletaient à tous les plans de la toile. C'était donc à ça que ressemblait une bataille rangée de Shinobi. Finalement la vision s'envola en morceau. Retour au monde réel. De la sueur coulait sur le visage cuivrée de la Koken. Son poul s'était brutalement accéléré suite au spectacle horrible qui s'était déroulé sous ses yeux. Est-ce que ce village était l'ancien foyer de cette Inconnue ? Peut-être. Tout était flou. Hasü ne savait pas trop quoi penser. Elle était perdue. Son regard se posa alors sur celle qui avait partagé ses souvenirs. Elle était effondrée. Et pour la première fois depuis le début de leur rencontre, Hasü voyait les larmes de l'ancienne Kirijin. Sortant une réplique déprimante faisant frémir la rouquine, la Sabreuse s'enfonça dans son chagrin.
Sachant qu'elle devait faire quelque chose, Hasü avec une petite touche d'appréhension, se posa aux côtés de son interlocutrice. Rougissant légèrement, elle posa délicatement sa main sur l'épaule de cette être perdu. Elle se mit, alors, à réciter telle une prière, les paroles que sa mère avait l'habitude de lui lâcher quand tout allait mal :
— Tout va s'arranger... Ne vous en faîtes pas... Je suis là maintenant...
Un monde intérieur, un monde ou la frontière entre réel et imaginaire était infime. Un monde ou la seule limite était la peur et la colère de la créature, son apparence tremblant à l'extérieur tandis que dans sa tête c'était une véritable bataille. Kiri, les morts, les siens, ses combats, ses défaites et les maigres consolations de la vie. Un véritable chaos se formant tandis que quelque chose en amont se préparait la rousse disparue laissant de nouveau place à la créature d'effroi qu'était en vérité Freya. Un monstre qui se cachait derrière des apparences houleuses, n'était ce pas ce que lui avait apprit Kiri? N'était ce pas son rôle depuis sa formation? Trop de luttes pour un seul résultat, pour une seule finalité. La mort, encore et encore, elle baignait parmi les cadavres et des cranes de ses victimes. Car elle n'avait fait que ça depuis sa création, car les choses comme elle n'était pas faite pour avoir une vie normal. Que la brume ne formait pas des diplomates ni des politiciens, la brume absorbait chacun pour fusionner l'invidu avec la société. Un régime totalitaire ou les gouvernants seuls disposaient d'une fraction propre de personnalité. Chacun luttait pour ne pas disparaitre, Freya s'était maintenue à la surface pendant un moment. Elle voulait s'empêcher de couler, de rejoindre les moutons et la base du peuple. Se remémorant sa discussion avec Yusuke lors de ses débuts en tant que nukenin. Yusuke...le blond n'était pas différent de la monstre qu'était aujourd'hui la sabreur. Et la mélodie, et les paroles, et le geste attendrissant de la rousse en face qui semblait perdue ne changea rien. C'était trop tard, trop tard pour elle, elle était perdue à moins que.
A moins que son salut ne soit cette femme? Ses dons et ses chansons avaient un effet plus que sensible en ce moment, à moins que la damnation de Freya ne s'arrête maintenant. Que sa rédemption soit les autres, que le mal en elle n'était finalement pas différent de celui des autres. Son corps trembla, et ses articulations craquèrent tandis qu'en soufflant la terreur se relevait pour faire face à la jeune prodige. Elle inspira longuement, laissant l'air entrer en son corps pour finalement tout expulser tandis que des projectiles osseux étaient en même temps éjecter comme des parasites. Un revers de la main plus tard ils formaient une sorte de cercle à la lisière de la foret. Le visage de Freya devint soudainement plus calme, elle continua de jouer avec ses os avant de les expulser sur un arbre provoquant une sacrée entaille dans celui ci. Son regard se fit alors le plus attendrissant possible et elle s'approcha du visage de la rousse.
-Rien ne s'arrange en ce monde. Tout empire et pourtant toi...pourtant toi tu sors du lot Hasu.
Le ton se fit plus proche, tandis que les mains rugueuses empoignaient celle de la jeune femme. Son corps tout entier vibra tandis que l'impulsion sur le cerveau de la part de la Kaguya se fit plus pressante. Une illusion? Pas du tout le but n'était pas de faire apparaitre Freya comme une déesse sur terre ou un canon de beauté mais de faire voir la sabreur sous un angle nouveau. Ce que désirait Hasu, ce que voulait obtenir la starlette la créature pouvait lui donner.
-Mais toi Hasu que veux tu? Que souhaites-tu?
Et sans aucun avertissement le contact des lèvres des deux femmes s'effectua, ce ne fut qu'un tendre baiser, une caresse du vent sur les lèvres de la rousse mais c'était suffisant pour le moment. Une manière de remercier sans richesses cette fois le support et l'aide que fournissait la manieuse du son.
-Qui veux-tu être? Je t'écoute petite musicienne, parle et dit à la dame ou ce qu'il en reste ce qu'elle peut faire pour t'aider.
Une offre sincère, que saisirait la rousse ou qu'elle refuserait?
Elles étaient là, côte à côte. L'une perdue dans ses pensées et son chagrin tandis que l'autre tentait de la réconforter. Ainsi disposées, les deux rouquines étaient comme deux âmes perdues dans la forêt. Le temps semblait s'être arrêté, les oiseaux avaient stoppés leurs mélodies. Seul le bruit du vent montrait que les secondes s'écoulaient encore. Hasü était là, observant la pauvre femme qui était assise près d'elle. Elle venait de reprendre sa forme de monstre, son apparence humaine se dissipant d'une manière éthérée. Même si la Koken fut surprise, notre protagoniste n'avait plus peur de cette personne désormais, elle se sentait même proche de cette dernière. Ayant été, en quelque sorte, la confidente de la Sabreuse, Hasü se sentait liée à cette femme. Sans trop savoir pourquoi, elle voulait faire sourire cette inconnue, lui faire oublier les pensées tristes qui devaient sans doute lui passer par la tête. Mais pour le moment, elle ne pouvait que se taire et regarder. Elle devait laisser à cette autre rousse le temps. Le temps de quoi ? De faire ce qu'il y avait à faire. Hasü resta là, sans bouger, sa main posée sur l'épaule humanoïde de cette femme qu'elle connaissait à peine.
Finalement, le premier mouvement se fit du côté de l'ex Kirijin. Se levant, la Guerrière inspira longuement et quelque chose d'effrayant se produisit alors : Ce phénomène respiratoire banal du corps humain eut pour effet de faire sortir des morceaux blanchâtres du corps de l'abomination. Ces projectiles blanchâtres filèrent en ligne droite se plantant à divers endroit de la zone. Tout était allé si vite. La jeune femme ne se rendit même pas compte de ce qui avait provoqué ce sifflement. Elle put comprendre la dangerosité de ces machins lorsqu'un arbre situé à proximité fut méchamment amoché par cette même attaque. Intimidée, Hasü se rendait compte, à nouveau, de la puissance des Shinobis. Si la Sabreuse avait voulu, la DJ ne serait plus de ce monde et elle ne l'aurait jamais su...
Se demandant ce qu'était ces petits projectiles, Hasü fut interrompue dans son interrogation par son interlocutrice. Tournant la tête, la rouquine vit alors un visage attendrissant que même les traits monstrueux de la Sabreuse ne purent dissimuler. C'est alors que cette dernière lui annonça que malgré la tournure apocalyptique que prenait ce monde, Hasü sortait de l'ordinaire. Même si la DJ était honoré par ces paroles, elle ne voyait pas où est-ce que cette femme voulait en venir. Puis alors, les mains à la texture particulière de la Kirijin se saisirent de celles, plus douce, de la chanteuse. Cette dernière ne résista pas. Elle attendait. D'un ton toujours aussi doux, l'humanoïde lui demanda ce que la Koken désirait. Et sans même laisser lui laisser le temps de répondre, une chose inattendue se passa. Les lèvres des deux femmes fusionnèrent. Un baiser. Rougissant à l'extrême, Hasü sentait le contact humide de l'amour de la Sabreuse sur son visage. C'était la première fois que sa bouche entrait en contact avec celle d'une autre personne, qu'elle soit mâle ou femelle. La DJ ne savait plus quoi penser. Est-ce que cette chose était tombée amoureuse de notre protagoniste ? En tout cas c'était ce que croyait la rouquine. Sa température corporelle augmenta quand elle se rendit compte que ce baiser lui plaisait. Elle avait l'impression de goûter à du miel. Se décidant, la chanteuse attrapa le visage du monstre. Fermant les yeux et se mettant sur la pointe des pieds à cause de la taille de la Kirijin, la jeune femme lui rendit alors son amour dans un baiser remplit d'espoir. Ce moment de romance entre les deux femmes ne dura pas, la Sabreuse mettant fin à cet instant magique. Elle réitéra sa question précédente. Rouge comme une tomate, la Koken répondit de manière maladroite :
— Je... Je... Je veux juste être une grande chanteuse...
Son regard émeraude était posé sur le sol. Elle n'osait même plus regarder cette personne avec qui elle était devenue bien plus proche en l'espace de quelque secondes. Un silence gêné se posa entre les deux femmes. Finalement, Hasü reprenait d'un ton timide, un de ses doigts passant sur ses lèvres autrefois en contact avec celles de l'humanoïde :
