Depuis que Myakudou Onpu lui avait fait intégrer l’Anbu, Izumi avait passé le plus clair de son temps en dehors des remparts de Konoha. Entre la section Gaimu et Rinkan, son choix ne se portait que vers l’aventure. Rester des semaines durant dans le village, dans lequel aucun événement n’intéressait la trentenaire, aurait été synonyme d’agonie. Naturellement, ce fut les affaires étrangères qui la séduisaient. Entre un village, son pays, et tout le reste du monde, aucun doute n’était permit ; le potentiel d’amusement était largement supérieur a l’étranger. Ainsi, elle avait passée des mois à quitter le pays du feu pour d’autres, essayant de semer l’ennui qui la menaçait perpétuellement, ne revenant à Konoha que quelques jours.

Encore une fois, Izumi se retrouvait dans l’un des petits pays, souvent a côtoyer les nukenins, elle trouvait ce monde si fascinant. Leurs individualités étaient plus marquées, leurs psychologies plus intéressantes, et leurs actes… Moins prévisible. A cette idée, la Yamanaka passa sa langue sur le coin de sa lèvre supérieure, se régalant d’avance de sa nouvelle trouvaille. L’intellectuelle s’était fixé un but, rencontrer tous les Nukenins influent. Elle souhaitait modéliser le monde pour en visualiser les tournants, et les modifier, donner une chance à ceux qui n’en avait pas, et rendre la tâche plus ardue pour ceux qui la trouvait trop facile. Le monde était encore trop plat à ses yeux, le summum ayant été le temps des Furyou.

Désormais, l’Histoire appartient plus que jamais aux shinobi. La sang-mêlé n’attendait qu’une chose de ses semblables : qu’ils l’écrivent. Car elle, s’était fixé un tout autre objectif : celui de la modifier. Si les histoires futures s’annonceraient ennuyante, elle interviendrait. Si elles lui sembleront trop courtes, elle interviendrait. Si elle les analyserait comme prévisibles, elle interviendrait. C’était son mode de pensée. Et pour le mener a bien, il fallait parfois faire tomber le masque. Etre « Izumi la sans nom », et non « Koji », son surnom dans l’unité. Surtout dans le monde des Nukenins. Pour vivre a leurs côtés, la trentenaire faisait souvent avaler a l’un de ses serpents son bandeau, ses habits et son masque, pour ne garder que le nécessaire.

Ses cibles étaient des Nukenins influant.. Quoi de mieux que de chercher des ennemis mondiaux ? L’intellectuelle et ses serpents avaient certains dons sensoriels, mais pas aussi affutés pour traquer à travers plusieurs pays sur des distances énormes. Néanmoins, le premier revers de la médaille lorsque l’on est célèbres ou influents, c’est qu’il devient plus difficile de passer inaperçu. Ainsi, a force de suivre les rumeurs, qui comportent au moins un fond de vérité, et d’après la géolocalisation de chacun des racontars, la génie avait pu anticiper la prochaine destination où Kyu Goren se rendrait. Par la suite, ses serpents et elle-même s’étaient occupés de quadriller la zone de recherche. C’est ainsi qu’elle pu surprendre le golem de pierre avec une entrée théâtrales.. Lançant un kunai, sifflant dans l’air avant de se planter dans l’arbre le plus proche de Goren, la Yamanaka se révéla :

Il te ressemble, pas vrai ? A ton avis, comment a-t-il été expulsé au rang d’ennemi mondial ?

Epaule contre un rocher imposant, la femme pointait le kunai qu’elle avait lancé. Ce dernier maintenait un avis de recherche. Celui de Kyu Goren.

En observant Goren, Izumi savait sa position voilée, jusqu’à ce qu’elle se démasque oralement. Son interlocuteur aurait pu la trouver rapidement grâce à la direction et l’inclinaison du kunai planté dans le bois ; mais il n’en eut même pas le temps. A la place, il se dirigea vers le kunai et en arracha le précieux papier. Sa réaction ne se fit pas attendre. C’est sur l’humour que l’intriguant Nukenin commença son monologue, que son auditrice écouta avec toute l’attention dont elle pu faire preuve. Le Golem de Pierre mettait en avant sa force, par deux fois, pour ouvrir et clôturer sa prise de parole, comme une piqure de rappel a celle qui lui avait amené son avis de recherche. Izumi souria. Ce n’était un sourire ni provocateur, ni moqueur, non : celui-ci cachait un sentiment clairement distinct. Il concernait toute la partie centrale, le pourquoi du comment, et le comment du pourquoi. Ce passage qui sonnait aux oreilles de la kunoichi, comme une mélodie virtuose du grand classique, mêlant avec harmonie puissance et intensité. Elle ne s’était pas trompée. Les Nukenins étaient vraiment des créatures envoutantes.

Aucune prime dans ce monde ne saurait m’intéresser.

La trentenaire considérait que cela suffisait pour le moment. La confrontation et l’opposition n’avait pas sa place en ce début de prise de contact. La Konohajienne aurait pu répliquer sur les rapports de forces, elle en avait les moyens après tout. Sans nul doute, Kyu Goren aurait eu de quoi s’inquiéter. Qui aurait eu à regretter ? C’est ce qu’elle pensait réellement, mais de façon bien différente. Car si combat il y avait, sa journée aurait été perdue d’un objectif désemplis. Elle aurait effectivement regrettée, même en ressortant vainqueur d’une lutte acharnée.

Néanmoins, je suis ici pour toi. Tu t’es beaucoup confié pour une personne qui déteste parler aux inconnus. Peut-être devrais-je, pour une fois, faire preuve de bonne volonté moi aussi. Je suis Izumi, la sans nom.

Au final, ce n’était pas un mensonge. La sang-mêlé provenait de deux grands clans reconnu pour leurs intellects : la lignée des Nara et des Yamanaka. La femme avait été élevée comme un génie parmi les surdoués, promis a un avenir radieux et a une puissance certaine. Ses gênes étaient forts, son esprit encore plus, mais le destin avait joué contre elle. Elle ne maitrisa ni les ombres, ni l’esprit humain, et ce, durant vingt-quatre ans de sa vie. Celle qui voyait ses racines prendre dans deux clans n’en appartenait a aucun, car l’espoir qu’elle portait avait été balayé, son incompétence critiquée, et son affiliation supprimée. Elle avait vécu rejetée, au point de cacher ses nouvelles aptitudes. Car en ayant fait la rencontre d’Iwasaki Nami, elle avait réveillée ses dons Yamanaka.

Et j’aime ce qui est différent, mais j’apprécie par-dessus tout le changement. Mais je ne suis qu’humain, et tu as raison, ce que j’apprécie n’existe que pour me rassasier. Je hais la monotonie, et l’ennui hante mes pensées. Parfois, n’as-tu pas envie de résoudre ce problème, définitivement ? De réellement agir différemment ? De quel monde rêves-tu, Kyu Goren ? Me suis-je déplacée pour rien pour un énième ninja sans attrait et sans valeurs, ou mérites-tu mon investissement ?

Les paroles du Golem de Pierre avait piqué l’intérêt de la trentenaire. La sang-mêlé avait hâte de voir comment le Nukenin allait réagir à ses propos.