'' A l'attention de Gekeï Pô.

Mes salutations. Je me nomme Natsuki, du clan Nara. Cela fait quelques mois maintenant que votre clan et vous-même vous êtes installés à Konoha, mais nous n'avons toujours pas eu l'opportunité de nous rencontrer. Beaucoup de choses à faire et si peu de temps pour... Je souhaiterai donc corriger ceci. Ce serait un honneur pour moi d'avoir l'occasion d'échanger quelques mots avec vous, autant en tant qu'homme que dans votre rôle de chef.

Cependant, je mentirai en prétendant qu'il n'y aura dans cet entretien qu'un intérêt personnel de vous rencontrer. Je suis aussi historien au Village de la Feuille, et comme vous vous en doutez, mon travail consiste de fait à répertorier et archiver les grandes lignes de l'Histoire de Konoha. La venue des vôtres constituants bien évidemment un événement marquant, j'aurai aimé m'entretenir avec vous – ou un de vos représentants si vous ne pouvez pas vous libérer – à ce sujet : l'histoire de votre clan un peu plus en détails que le résumé rapide dont j'ai eu droit de la part du Hokage, comment se passe votre intégration, comment est-elle perçu par les vôtres etc...

Si cet entretien vous intéresse, je serai ravi de vous recevoir autour d'une tasse de thé dans le bureau 14 du Palais du Hokage. Faites-moi parvenir une date durant laquelle vous serez disponible à partir du printemps, et je m'arrangerai pour me dégager du temps.

Dans l'attente de votre réponse, qu'elle soit positive ou non, veuillez agréer à l'expression de mes salutations distinguées.

Cordialement, Natsuki Nara. ''

Natsuki relut son courrier, puis le plia dans une enveloppe qu'il fit partir à l'adresse de son destinataire au quartier Hyo. Peut-être serait-il temps de renommer l'endroit '' le quartier Gekeï '' maintenant. Les membres du clan Hyo avaient déserté en bonne partie depuis plus d'un an maintenant, et ceux restés fidèles à Konoha eurent vite fait de déménager ailleurs, laissant leurs maisons à l'abandon pour ne pas subir la honte de leur sang et le regard des autres. Du coup, avec un quartier habité uniquement par le peuple de Pô, autant l'appeler tel quel, même s'il était resté en l'état d'avant – patrimoine culturel oblige.

Il n'avait plus qu'à attendre un retour maintenant. Le temps de préparer au mieux cet entretien.

Ceux qui n’étaient pas tout à fait humain…

Un matin, alors qu’il se trouvait tranquillement dans sa demeure, aujourd’hui étant l’un de ses rares jours de repos, notre polymorphe se trouvait assis sur son coussin, en face de sa table, à déguster un breuvage chaud, pour se détendre. Aujourd’hui, il ne devait assurer ni des missions pour le compte des forces spéciales de la feuille, ni même pour le compte du village en lui-même. Une journée paisible comme il était rare d’en avoir. Au sein du quartier Gekei cependant, tous n’étaient pas en jour de congé, ça s’activait à l’extérieur. N’ayant sr lui que sa veste bleu, les cheveux totalement relâchés, rendant son visage androgyne, Pô ouvrit la porte coulissante de sa demeure, ouvrant sur la grande place du quartier Gekei. Chaque jour, de plus en plus de Gekei faisaient leur arrivé ici depuis l’appel de Pô appelant à la réunion au sein de Konoha. Bien entendu, beaucoup de grands Gekei comme Masashi n’étaient malheureusement pas réapparu. Même chose pour Soranamida ou Fujichiro. Même Asagoro que Pô avait croisé il y avait quelques mois avait totalement disparu de la circulation. Mais pourquoi ?

Mais la question n’eut pas le temps de trouver une réponse que Pô vit un shinobis portant une tenue de chûunin sur le toit d’une des maisons d’en face. Il semblait chercher quelque chose. Il descendit de son perchoir pour demander une information. Et lorsque le Gekei pointa Pô du doigt, celui-ci sentit bien que sa journée de congé allait se transformer brutalement. Mais l’homme l’avait vu, pas de demi-tour possible, pas d’excuses possibles, il devait faire front. L’homme vint jusqu’à lui et s’inclina respectueusement, comme chaque sous gradé à son sempai. Il tendit alors le bras, avec, au bout, dans sa main droite, un rouleau portant le sceau du palais. La seule précision que l’homme donna lorsque Pô se saisit du parchemin fut que cela venait de Nara Natsuki. Alors que l’homme partait, Pô semblait assez étonné et ciel se voyait sur son visage, les sourcils légèrement arqués vers le ciel, il déroula le parchemin alors que Minami s’approchait de lui, se demandant certainement ce qui n’allait pas.

Mais finalement, rien ! Cet homme, Nara Natsuki, était l’historien et l’archiviste de Konoha, il désirait donc de par son travail rencontrer le chef du clan Gekei, qui, comme il le disait dans sa lettre, représentait un grand événement au sein de la feuille. L’homme lui donnait rendez-vous dans le bureau numéro quatorze du palais de l’Hokage. Bon, et bien il avait raison, sa journée de congé allait prendre fin en cette belle matinée ensolleilée. Le serpent tendit le parchemin à Minami afin qu’elle le lise alors qu’il ferma la porte derrière elle, la laissant, elle et lui, seuls dans la demeure de Pô. Sans hâte, il se dévêtit de sa tenue afin d’en enfiler une autre, se retrouvant torse nu devant Minami, qui eut, au grand amusement de Pô, le plus grand mal à se concentrer sur le parchemin. Pô et Minami s’étaient beaucoup rapprochés l’un de l’autre, et la proximité du clan Gekei avait facilité tout ça. Pô ne ressentait pas d’amour pour Minami, mais une grande attirance ainsi qu’un grand désir de protection. Un jour, il le lui dirait…

Mais tout cela n’était pas vraiment à l’ordre du jour. Alors que le serpent avait terminé de se préparer, il embrassa Minami sur le front tout en se saisissant du parchemin avant de quitter sa demeure et le quartier Gekei pour se rendre au palais de l’Hokage, bureau numéro quatorze. Avec un peu de chance, il allait croiser le Rokudaime. Depuis leur combat sur le terrain d’entraînement et depuis les dangereux avoeux qu’il avait fait à Onpu, Pô n’avait pas eut la chance de le revoir, il allait jusqu’à ce demander si cette absence n’était pas liée à ces révélations. Mais encore une fois, ce n’était pas le moment de penser à cela. Car très vite, le polymorphe arriva devant la porte portant le numéro quatorze. Il frappa deux fois avant qu’on lui donne la permission d’entrer.

« Bonjour, Gekei Pô, chef du clan Gekei, je souhaiterais m’entretenir avec l’archiviste Nara Natsuki. Il m’a donné rendez-vous ici, bureau quatorze pour son travail au sein de Konoha »

Natsuki retourna dans le bureau après avoir posté son courrier, et se laissa tomber sur le fauteuil. Durant un instant, il ferma les yeux, et songea à s'avancer dans cette tâche qu'il s'était fixé. Pas besoin de papier ou de notes pour cela : il avait avec les années et le style de vie des Nara développé une très bonne mémoire, ce qui était suffisant pour y élaborer, inscrire et retenir les quelques questions qu'il voulait poser lorsque Pô ou son représentant sera devant lui.

Quelqu'un frappa à la porte. Le Nara tatoué ouvrit à nouveau les yeux, revenant brusquement à la réalité. Son instant s'était prolongé en heures visiblement, à l'image de l'étudiant qui croit qu'il peut encore attendre cinq minutes avant de se lever et arriver à l'heure. Il tenta de gommer ses cernes en passant un index négligeant dessus, comme si ce geste avait la moindre chance de les effacer ne serait-ce qu'un minimum.

« Oui ? » lança-t-il pour se signaler, bien qu'il ne s'attendait pas à de le visite.

A dire vrai, il ne s'attendait surtout pas encore à cette visite-là. Lorsqu'il eu identifié l'individu qui entrait, son esprit s'égara un instant, retraçant mentalement le parcours de ses doigts. S'était-il trompé et avait mit son courrier dans la bannette des urgences ? Le sceau du Palais impressionnait toujours... Il se retrouva rapidement sur ses pieds.

« Seigneur Gekei. Je ne m'attendais pas à une visite si rapide de votre part. » lâcha Natsuki en retrouvant contenance. « Je suis Natsuki Nara, c'est moi qui ai demandé à vous rencontrer lorsque vous aurez un peu de temps à consacrer à Konoha. Mais l'affaire n'était pas urgente vous savez ? Il n'était pas utile de vous presser de la sorte. Je vous en prie, prenez place. » invita-t-il en désignant le siège qui lui faisait face.

Lui-même resta debout.

« Je suis désolé, je n'ai rien à vous offrir à boire du coup. Je suis un peu moins caféïnomane que mes collègues, je n'ai de fait pas ma propre machine dans le bureau. Je vais envoyer quelqu'un chercher de quoi. »

Ce quelqu'un, ce fut un clone. Ce n'était pas la première fois que Natsuki empruntait une bouilloire dans les bureaux voisins, aussi ils avaient l'habitude et son double ne devrait rien écoper de plus que des regards noirs, qu'il balayera d'un '' c'est pour le Hokage ''. Avec un peu de chance, s'il passait au bon moment entre deux de leurs apports en théïne, ils seront même trop faibles pour défendre leur première ressource énergétique au travail. Le Nara original, de son côté, sembla se rappeler soudainement d'un détail fâcheux.

« J'ai cru comprendre que vous n'êtes pas un grand consommateur de thé. Désirez-vous peut-être autre chose ? Je vous remercie d'avoir accepté de venir en tout cas. J'imagine que votre temps est précieux, aussi je ferai de mon mieux pour ne pas en abuser. Je vous propose donc de commencer de suite. La première question donnée à titre d'exemple dans mon courrier me semble être un bon point de départ. Pouvez-vous me parler de la naissance de votre clan, et du cheminement que celui-ci a fait pour en arriver à la décision de rejoindre le Village de Konoha ? »

Une feuille sous la main et un stylos entre les doigts, Natsuki se tenait prêt à recueillir le témoignage du chef de Gekeï. Ce dernier en avait déjà fait le récit avec son peuple lors de son arrivée dans le Quartier Hyô, mais sait-on jamais, peut-être y avait-il des détails qu'il souhaitait étayer davantage ? Si Pô préférait par contre le renvoyer à lecture du sujet en question en guise d'ellipse narrative plutôt que de se répéter – ce qu'il pouvait aisément comprendre -, ce n'était pas un problème non plus : le Nara tatoué avait d'autres questions à lui poser. Par exemple :

« Comment se passe l'intégration de votre clan au sein de Konoha ? Est-elle aussi difficile que ce fut le cas dans l'ancien Village de Kiri, ou bien l'expérience acquise là-bas vous a-t-elle facilité la tâche ? »