Tout ce temps, à chasser l'ennui.

Il passait des heures à voler au dessus des toits de la capitale. Pourtant jamais, ô grand jamais il ne trouvait l’apaisement en lui. Il avait toujours besoin de... de bouger, de rire, de sourire. C'était un garçon naïf finalement, voir même stupide. Il avait beau avoir 18 ans, il ne méritait pas la maturité que l'on associait à cet âge. Vous savez, on parle souvent d'une fierté personnel une fois la majorité atteinte. En observant Frost, il n'y avait aucune fierté, aucune maturité. Le porteur de neige restait ce gosse abandonné et rejeté et lui, il s'en fichait.

Et du coup, il recommençait à jouer avec les gens tout en flottant au dessus d'eux. Il glaçait le sol de sorte que tous les passants se gamelle et tombe par terre. Il refroidissait les chocolats chauds que les passants prenaient pour se réchauffer. Mais ça, ils n'en avaient pas réellement conscience qu'un esprit farceur s'amusait à ruiner tout leurs petits plaisirs du quotidien. Était-ce par jalousie ou par simple envie d'emmerder le monde ? Non, aucun des deux. C'est qu'il en avait marre de voir les gens heureux et lui, seul.

Cependant on avait aujourd'hui décider d'arrêt son manège et c'était sûrement des soldats Jônin membre de l'Oda qui venaient lui gâcher son air de jeu. Il aurait pu croire voir Aokiji qui gâchait sa fête mais non, aujourd'hui c'était des soldats lambda que personne ne connaissait qui le rabaissaient pour l'emmener voir quelqu'un de « spécial » car on le demandait. C'était épuisant, ces derniers temps il rencontrait tous les Samui de son clan qu'il ne voulait pas voir. Le vieux chnoc, Aokiji et le petit gosse là, Akio.

À croire qu'on ne voulait le laisser seul et que finalement, on lui trouvait une importance quelconque au sein de la capitale. On allait lui demander quoi ? De distribuer des glaces dans les rues pour que tout le monde soit content et que tout le monde il est gentil ? Non mais mince, on était pas dans un pays de bisounours et Frost refusait catégoriquement d'aider de n'importe quelle façon le Shukai. Il en était même aller à refuser de se recenser et c'était justement le hic de toute cette histoire.

Car notre protagoniste avait refuser de signer des papiers attestant qu'il habitait officiellement au Shukai. Maintenant, il était convoqué par sa seigneurie le bras droit du Joho : Samui Yuki. Là, Frost se disait bien que y'avait un problème pour qu'il croise tous les Samuis de son clan en quelques semaines. Genre ils avaient tous fait un pacte pour l'emmerder, c'était pas possible quoi. Mais bon, d'après ce qu'avait entendu notre Samui, Yuki, le bras droit du Joho, était une fille tout à fait élégante et délicieuse à regarder donc il n'avait pas des milles et cents à perdre.

Les deux soldats ouvrèrent la porte du Bureau du Bras droit pour pousser Frost que tenait encore son bâton. Bien sûr, ses vêtements étaient toujours les mêmes, un sweat bleu à capuche, un pantalon plutôt marron mais surtout, pas de chaussures et pas de chaussettes, pieds nus quoi ! Il mettait son bâton sur son épaule son bâton de bois en regardant le magnifique décor du bureau de Samui Yuki, bon Dieu que c'était chic et sûrement que ça devait avoir une valeur assez... colossale.

« Bwoarf, quand on est Bras droit on se prive de rien, n'est-ce pas ma Dame ? »

Une petite révérence face à Samui Yuki, c'était provoquant, juste pour se moquer d'elle.

Et la suite ?

C'était incroyable, du jamais vu même. On voyait Frost, assit sur une chaise du luxueux bureau de Yuki, sans rien dire. Il était sage comme une plante, aucun mot ne sortait de sa bouche hormis pour répondre aux nombreuses questions que la voix douce et envoûtante de sa cousine lui portait. Le Samui se reposait, presque épuisé de tout un combat contre une société qui l'avait depuis toujours refusé. Et là, enfin, on lui parlait d'égal à égal alors que la personne qui lui faisait face était l'une des personnes les plus importantes du Shukaï.

En plus de cela, c'était un peu quand même le vieux, elle était une icône de la famille Samui. C'était l'innocence à respecter et pourtant elle avait quasiment le même âge que Frost. Était-ce de l'attirance qu'il avait pour elle ? Se sentiment si étrange qui envahit un être. Non, ça ne pouvait pas être ça. Il s'en fichait des filles, des garçons de tout, il était né comme un délinquant et devait finir comme un rejeté. À quoi bon laisser de la place à un sentiment comme l'amour ? Surtout quand celui-ci n'a pas sa place ? Non, puis nous parlions d'amour, calmons nous.

Oui, finalement il se l'avouait à lui même petit à petit. Au fur et à mesure qu'ils marchaient ensemble dans un parc quelconque il comprenait qu'à la douce lueur du jour, son visage valait au moins toutes les pierres précieuses du monde. Et que, même si malgré toutes ces stupides pierres précieuses, elle brillait encore plus que tout cela, c'était bien parce qu'elle apportait une lueur étrange et puissante dans la vie du Samui. C'était niais, stupide et très enfantin ce qu'il se disait. Pouvions-nous croire encore au cœur de glace de Frost ?

Il marchait alors à ses côtés et à mesure que les pas s'accumulaient, il se rapprochait d'elle. C'était si stupide et pourtant, c'était la vérité ! Le Samui s'insultait dans sa tête, était-il aussi faible ? Aussi impuissant face aux charmes d'une Samui aussi réputée que Yuki ? Il s'en voulait à mourir de penser à ça, de se dire que finalement il était comme tous ces bas gens qui s'adonnaient à leurs sentiments comme des bêtes, tout cela pour soi-disant trouver un bonheur perdu. Et dans tout ça, le Porteur de neige était perdu, fallait-il preuve qu'il fasse preuve d'égoïsme ou de prospérité avec lui-même ?

« Tu me donnes une sensation que je n'arrive pas à combattre. »

….Malgré tout il ne put s'empêcher de dire cette douce phrase aux rimes de charmeur du dimanche. Mais c'était vrai, et il ne voyait derrière aucune autre chose hormis le charme de Yuki. Alors il essayait très vite de se rattraper, après tout ils venaient à peine de se rencontrer et il sortait des phrases aussi... surprenantes.

« Au fait, as-tu déjà vu Shozaïchi du ciel ? »

Il lui tendait une main, il voulait l'emmener voir ce que lui voyait tous les jours alors qu'il s'amusait à voler au dessus de la capitale.

Il était.. troublé.

Quoi ? Un rêve ? Son imagination lui posait-il des tours ? Car quand il tendait sa main à sa douce cousine, tout le décor s'effondrait et elle-même, partait dans le vide en souriant. Était-elle heureuse de blesser Frost, de le vexer et de lui briser son âme en deux morceaux distincts ? Mais non, il rêvassait et s'était tout simplement assoupit. Il avait fait un rêve, de simples illusions créer par son inconscient pour le rendre heureux au moins une fois. Car oui, ces derniers temps, il ne passait pas que des bons moments, malheureusement.

Après tout la vie de solitaire, ça avait aussi des points très négatifs et notamment la monotonie de celle-ci. Il n'avait rien à faire, il s'ennuyait alors souvent et jouait des passants. Forcément, au bout d'un instant, au bout de quelques mois, il se lassait de cette vie. Mais jamais, oh que non, il ne montrerait à quelqu'un qu'il était finalement fatigué de faire tout tout seul, et de ne partager rien avec personne. Parfois, il s'amusait à parler avec la Lune ou avec la neige en leur demandant pourquoi était-il là et que devait-il faire réellement, mais il n'y eut jamais de réponse.

Et malgré le vent d'hiver qui soufflait pour Frost, Yuki essayait de réchauffer et... d'attendrir le jeune homme qui éveillait ses pupilles lentement pour retrouver le bureau de la demoiselle. La Samui posait alors une tasse de chocolat chaud devant le Porteur de neige. C'était sûrement une de ses gourmandises favorites et se jetait sur cette tasse comme un grand enfant. Le garçon prenait bien sûr soin de poser son bâton sur le côté pour l'oublier un peu, là d'où venait sa magie et son pouvoir farceur. Du coup, Yuki reprenait sa question que notre héros avait oublié.

« Si je me plais ici ? Je n'en sais rien. »

Il se levait de son fauteuil en continuait de porter sa tasse de chocolat chaud à la main pour regarder au-delà des fenêtres.

« Cela fait depuis sa création que je suis ici et je dois dire que... »

Il avait du mal, et c'était peut-être normal. Il soupirait, c'était étrange ses mains tremblaient sans qu'il ne le souhaite. Il ne pouvait arrêter ce mouvement. Était-ce enfin la vérité de son cœur qui venait à lui ?

« Quand on est seul, les journées et nuits semblent bien longues... »

Étrangement, il osait lui dire tout alors qu'il ne la connaissait à peine. C'était sa voix douce et tendre qui berçait l'âme du garçon. Une sorte de fusion parfaite entre douceur et beauté qui mettait le farceur dans une confiance totale. Par la suite Yuki proposait alors à Frost de lui trouver un appartement, ou même un endroit qu'il appellerait son foyer, son chez lui où il aurait enfin sa place. Le plus surprenant fut ce qui suivit encore après, car sa cousine lui proposait de l'aider pour la décoration de son « foyer ».

« Un endroit, pour moi ? »

Il était choqué et même bouleversé que l'on s'intéresse autant à lui.

« Si cela ne te demande pas trop de choses, j'aimerais avoir un endroit où quand je suis fatigué, je pourrais me reposer et ton aide pour le décorer serait un plaisir immense. »

Il était sincère et si sérieux. Le garçon continuait même de regarder la demoiselle dans les yeux alors que lui, il se perdait dans ses pupilles. Vous savez, cette sensation de nager dans une mer immense où il n'y a pas de fin et pourtant, on aimerait ne pas s'arrêter. Il était un sale gosse, le méchant du clan et celui que tout le monde détestait ou voyait comme un raté. Et là, encore une fois, cette fille lui proposait encore et toujours plus. Assistant ? Un travail ? Une maison ?

…une vraie vie ?

« Ça... ça serait un honneur. »

Son cœur battait et ses yeux brillaient.

Était-ce possible ? Était-ce réellement possible de pouvoir toucher autant les âmes des gens ? Frost avait déjà entendu parler de ça, de cette capacité de voir dans le cœur des gens malgré qu'ils cachent tout ce qu'il y avait à cacher. On appelait ça des « cœurs purs » ou encore des « yeux d'argents ». Dans les histoires anciennes on racontait que ces personnes avaient le don de percer le cœur des gens et de toujours trouver la vérité. Au temps des Shinobis où on n'utilisait pas le chakra pour se battre, c'était ces personnes là qui dominaient le monde grâce à ce pouvoir inné.

Le porteur de neige était impressionné, charmé et même... séduit. Un mot si rare qui venait dans sa tête. Il complimentait pour une fois le genre humain pour sa bonté et son caractère doux. Cependant Frost savait que lorsqu'il ressortirait de son bureau, il redeviendrait le garçon insolent et ignorant qu'il était. Peut-être était-ce alors pour ça que Yuki avait proposé que Frost devienne son assistant. Pour éviter de retourner dans l'inconnu et la solitude d'une vie. Cependant, il se pouvait que ça soit tout simplement de la pitié, mais ça Frost n'y pensait pas.

Yuki tendait alors une clé argentée au Prince de glace qui se posait bien des questions : la prendre et accepter de changer sa vie à tout jamais, ou la refuser et revenir à sa monotonie ? Les réponses semblaient compliquées et pourtant aux yeux du Samui cela apparaissait une évidence de la providence. Le garçon s'approchait alors de Yuki, en acceptant la clé avec plaisir.

« Une clé vers un autre univers, je suppose. »

Il l'a serré fort, très fort proche de son cœur. Finalement on lui redonnait une chance, la chance qu'on lui avait prit lorsque l'on avait abandonné à cause de ses origines. Être Samui, c'était aussi se soutenir sûrement, s'entraider dans la peine et la tristesse. Cependant Frost restait très réticent à propos du clan qui avait refusé de l'aider autrefois. Non, ce n'était pas parce que sa cousine prouvait qu'elle était une âme sainte, que soudainement il allait se mettre à aimer tout le monde et qu'il allait d'autant plus relier les liens avec le clan qui jadis lui avait porté préjudice.

Les deux Samui sortaient alors du bureau somptueux pour se diriger en dehors du palais. Ce qui était bien et ce que Frost appréciait d'autant plus c'est que son petit appartement se tenait non-loin de la place devant le palais, là où se trouver l'horloge géante où il adorait passer des heures dessus. À la manière du Big Ben, le Shukaï avait réussi à avoir une sorte de monument historique et architecturale rien que pour lui. D'ailleurs la plupart du temps, cela attirait les touristes qui venait prendre nombreuses photos.

Les cousins furent enfin arrivés devant la porte de l'appartement et c'était sûrement à Frost d'ouvrir la porte, de découvrir son nouveau monde -quoi que, il était bien vide sûrement-. Il tremblait, hésitait, n'arrivait pas à mettre la clé dans la serrure. C'était comme si il demandait un peu d'aide à Yuki qui était à ses côtés. Une fois la porte ouverte, Frost écarquillait ses yeux devant quelque chose qui ressemblait enfin à ce qu'il avait imaginé : sa maison.

Il y avait un petit hall d'entrée, sûrement là où vous pouviez déposer vos chaussures. Arrivé dans le salon, c'était autre chose, une cheminée au centre, une cuisine ouverte avec un bar dans le style très Américain, avec des chaises hautes. Cependant c'était tout, il n'y avait rien de plus, et Yuki allait pouvoir faire sa véritable Valérie Damidot pour aider le jeune porteur de neige à faire de cette maison son nid où il pourrait se reposer une fois la fatigue arrivée.

« Je ne suis pas très doué en décoration, tu sais... Cependant j'aimerais une chose au-dessus de la cheminée. »

Il devenait rouge tomate, ça lui arrivait si peu. Frost passait alors sa main dans ses cheveux l'air très gêné.

« Une photo de nous deux, pour me souvenir de ce moment ! »

Il était si... sincère.

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