[Expédition : Partie 1] Et le Shukai passe à l'action - Libre -

Nous y étions enfin, le jour où j'allais revoir ce qu'il restait du pays de l'eau. Bien entendu, cette mission ne serait pas forcément facile, mais j'avais bonne foi en nos capacités et à cette retrouvaille promise avec cette terre qui m'était si chère.

Comment avait évolué le pays depuis que nous l'avions précipitamment fuis ? La nature avait-elle repris ses droits et la végétation envahie la capitale ? Cela serait une vraie découverte pour moi autant que pour mes accompagnants et c'est donc vêtu d'une vraie tenue d'expédition que je me présentais à la porte du Shukaï ou je profitais des quelques secondes de répits qu'il me restait pour vérifier le contenu de mon sac.
Principalement, des parchemins médicaux et aussi tout un attirail pour pouvoir baliser au mieux les zones que nous allions explorer et transmettre les informations au Shukaï.
Tapant un peu des pieds pour me dégourdir, je finissais finalement par redresser la tête, réajuster mon poncho et refaire ma tresse une quatrième fois avant d'enfin voir arrivé l'un de mes coéquipiers.
Hé bien, il n'était pas trop tôt :

"Les autres arrivent bientôt ?" Lui demandais-je d'une voix neutre avant de regarder une nouvelle fois ma montre.

Le bateau qui devait nous mener au pays de l'eau devait partir d'ici une petite heure et nous devions nous rendre le long de la côte pour le prendre. Il valait mieux se dépêcher.
J'avais promis à Homura, mon capitaine de le tenir informer le plus précisément possible de chacune de nos actions pour le terrain et pour cela, j'avais mis au point un astucieux stratagème fonctionnant via deux sceaux liés entre eux. Une idée inspirée par mon chère et tendre.
Le capitaine du Johô recevrait les informations que j'écriais sur mon parchemin dés que ma plume commencerait à tracer ces dernières.

Dernière édition par Samui Yuki le Mar 25 Nov 2014 - 1:14, édité 3 fois

Je me faisais de mieux en mieux à mon nouveau poste de bras droit du Buki et si j'avais encore énormément à apprendre sur la gestion d'une faction et sur le leadership qui se demandait, je pouvais compter sur Suoh pour me conseiller à distance. J'arrivais mieux à répartir mon temps de travail et l'administratif n'était plus aussi pesant qu'avant même si ça restait toujours une tâche ingrate à mon sens. J'avais appris à déléguer ce qui n'était pas prioritaire et à me fier au personnel supposé s'occuper de la gestion interne de l'armée. Pour autant je me sentais quelque peu perdue face aux responsabilités alors que j'avais à peine la vingtaine. D'un autre côté je prenais ça pour un défi et j'avais pour habitude de réussir à atteindre les objectifs que je me fixais. Même ceux qu'on m'imposait comme c'était le cas actuellement...

Ma fonction impliquait la connaissance de certains secrets et comme j'occupais la place de Suoh au Triumvirat en son absence pour représenter le Buki, j'étais donc consciente de ce qui était en train de se préparer. Une entreprise grandiose, inédite et sûrement dangereuse. De quoi unir définitivement le Shûkai et permettre à certains de ses plus éminents membres de renouer avec un passé souvent synonyme de plaie ouverte. C'était donc avec une certaine curiosité mais aussi avec l'espoir de la réussite que je m'étais dirigée après mon entraînement avec Mitth'raw'nuruodo en direction des massives portes du Shozaichi pour aller à la rencontre de l'expédition qui allait ouvrir la voie à nos troupes. Je ne savais pas vraiment si j'allais tenter quelques mots d'encouragements ou simplement observer ces courageux shinobis du Joho mais je voulais être présente, c'était un fait!

- "J'espère que tout va bien se passer pour eux..." avouai-je à Mithrada.

Cette dernière n'eut pas besoin de tourner la tête pour que ses yeux à facette me perçoivent et agita rapidement ses ailes tout en faisant claquer ses pinces semblables à des faux.

- "Le Joho n'est-il pas spécialisé dans ce genre de missions Setsuna?" répondit-elle de sa voix fluette.
- "En effet oui! Mais on ne sait pas vraiment quelle est la situation sur place du coup on peut imaginer un peu tous les scénarios! Ce n'est de loin pas une entreprise comme les autres tu sais."
- "J'ai cru comprendre, oui!"

Nous arrivâmes finalement sur la place devant les portes où se réunissaient les membres de l'expédition reconquête et je reconnus immédiatement ma senseï en train de discuter avec un shinobi de sa section. Ce serait elle qui commanderait ces hommes et femmes et je savais qu'elle était toute indiquée pour cette mission. D'autant plus qu'elle connaissait le pays de l'eau! J'attendis patiemment qu'elle se libère avant de m'approcher d'elle en lui décochant un sourire avant d'incliner respectueusement la tête. Nous étions toutes deux bras droits à actuellement mais elle restait le maître et moi l'élève. J'étais loin d'égaler ses capacités et nous en étions toutes deux consciente...

- "Bonjour Senseï!" fis-je d'une voix neutre, comme à mon habitude. "Ça fait un moment que nous ne nous sommes pas revues, en fait depuis la fin des examens! Comment vous portez-vous?"

Bien, j'imagine! Comment ne pas être ravie quand on allait revoir l'endroit où vous aviez passé une partie de votre vie? J'embrassai d'un geste de la main les personnes présentes et me tournai à nouveau vers elle:

- "Je suis venue vous souhaiter bonne chance!" fis-je pour expliquer ma présence. "J'aurais bien voulu être des vôtres à vrai dire, j'ai souvent voulu voir le Pays de l'Eau! Comment vous sentez-vous à l'idée d'y retourner? J'imagine que vous êtes partagée entre l'appréhension et le plaisir?"

J'étais curieuse de recueillir ses impressions comme si l'assurance qu'elle arborait quasi continuellement pouvait suffire à me rassurer quelque peu sur le sort de mes camarades de l'Alliance...

Le Pays de l’Eau. Le cœur d’Aokiji s’emballait déjà rien qu’en prononçant ces mots. Son pays natal, cela faisait des années que le Samui ne s’y était pas rendu. Même s’il avait pendant longtemps ressenti une certaine amertume vis-à-vis de son ancienne Nation, la nostalgie avait désormais pris le dessus sur ce sentiment. Il voulait y retourner. Non pas forcément par curiosité, mais plutôt par respect pour ses ancêtres. C’était sur ces terres que reposait le corps de son père, mais également ceux de ses frères qui avaient surement perdu la vie durant l’attaque des Furyous. Pendant plusieurs années, Aokiji avait été mis à l’écart par un bon nombre des membres du clan, et il est vrai qu’à l’époque, il n’avait surement pas la maturité nécessaire pour passer outre toute cette négativité. Cependant, aujourd’hui, le passé était bel et bien du passé. Le jeune Samui était désormais prêt à effectuer ce retour aux sources nécessaire pour son épanouissement personnel.

Ce fut donc avec beaucoup d’enthousiasme que le nouveau Chûnin accepta de participer à cette mission à Mizu no Kuni. Ce genre de mission de reconnaissance était généralement attribué aux membres du Jôhô et Aokiji fut assez surpris lorsqu’on lui proposa de rejoindre le groupe. Mais il est vrai que si l’Alliance venait à intégrer le territoire du Pays de l’Eau dans le sien, l’établissement d’une branche de l’Oda y sera donc nécessaire, d’où la participation de la section à laquelle appartenait le jeune Samui. Kakeshuou se trouvant toujours à Kumo pour son voyage diplomatique, Zassou se devait donc de rester au Shozaichi afin maintenir l’ordre.

Le jeune homme se rendit donc aux portes de la capitale afin de rejoindre le groupe. Ils n’allaient pas tarder à prendre le bateau pour le Pays de l’Eau et Aokiji décida de partir un peu en avance. Il ne savait pas trop avec qui il allait devoir faire équipe pour cette mission, il voulait donc prendre un peu de temps pour faire connaissance avec ces nouveaux coéquipiers. Il n’avait jamais travaillé aussi directement avec le Jôhô, cela risquait surement d’être une expérience pour le moins enrichissante.

Arrivé sur place, il fut surpris de voir qu’il n’y avait pas grand monde pour le moment. Il était surement un peu trop en avance en fin de compte. Mais ces inquiétudes se dissipèrent très vite alors que deux visages connus lui faisait face.

« Bonjour Mesdemoiselles. Ravi de te revoir Yuki-san, ça faisait un moment qu’on ne s’était pas croisé. Comment vas-tu ? »

Depuis sa discussion avec Kibô, Aokiji ne voyait plus du tout la petite Yuki de la même manière. Elle était fiancée à un Sunajin, fort sympa soit dit en passant, et ce malgré leur jeune âge à tous les deux. Le Samui se tourna ensuite vers Setsuna et lui lança un sourire charmeur, tout en gardant une certaine discrétion. Ce n’était ni le lieu, ni l’endroit pour jouer les tourtereaux. Mais il fit tout de même un petit clin d’œil, tout en s’inclinant légèrement.

« Setsuna-sama. Oh, je ne voulais vous interrompre, je m’excuse. Les autres ne sont pas encore arrivés ? »

Il aimait la taquiner maintenant qu’elle était devenue le bras droit du Capitaine Suoh. Les deux jeunes femmes avaient visiblement déjà entamé une conversation, attendant surement l’arrivée des autres membres de l’équipe.

L'heure était enfin venue de mettre en branle ce pour quoi une bonne partie de l'Alliance toute entière avait œuvré jusque là et depuis plusieurs mois déjà, c'est à dire bien avant mon arrivée dans ses rangs. Bien des choses s'étaient produites depuis mon introduction au sein des forces armées du Shûkai, à commencer par la formation incongrue d'une équipe dont j'étais bien malgré moi devenu le pilier. La fratrie Jisetsu composée par Arekushi et Asuka était pleine de promesse et j'espérais avoir pu leur transmettre les rudiments des domaines que moi je maîtrisais pour leur permettre de prendre seul leur envol. Mais même si je réussissais à cette tâche, un lien indéfectible était déjà tissé entre nous, un liens fort, qui nous empêcherait quoi qu'il arrive de nous perdre de vue, de nous éloigner les uns des autres et rien que pour cela, je remerciais le ciel de m'avoir accordé cette seconde chance inespérée. Il y avait ensuite eu Suoh, ce brave Capitaine, qui avait avec succès voulu m'enrôler dans sa section en m'attribuant les affectations les plus officieuses et clandestines. Jamais je n'aurais pu imaginer qu'un tel niveau de confiance aurait pu m'être accordé dans cette vie et pourtant, lui comme Kakeshuou Samui m'avaient prouvé qu'avec de la ténacité et de la volonté, tout restait possible ici bas.

Mais tout ça n'était qu'un début, une prémisse. Car, et malgré toutes les questions et les inquiétudes que cela soulevait en moi, il allait être temps désormais d'offrir aux anciens gradés du Village de la Brume une chance de retrouver leurs terres, ainsi qu'à bon nombre d'exilés partis précipitamment de l'Archipel. L'entreprise serait longue et rude, surtout dans le contexte qui était le nôtre et qui faisait planer au dessus de nous l'ombre noir et presque omnipotente des Furyous, mais se décider à passer à l'action était parfois la meilleure forme de sagesse dont on pouvait faire preuve. Car il n'y avait pas que les Furyous, malheureusement, et de nombreux autres dangers nous guettaient au tournant. Des échos lointains faisaient états d'une organisation formée d'anciens shinobis de Konoha et fondant ses principes de liberté sur le morcellement des villages, alors que, en silence, se faufilaient dans ma tête ces souvenirs au sein desquels je voyais distinctement se profiler le danger en les personnes de Yusuke et Goren, notamment. Impossible de dire ce qu'ils avaient fait ou pas depuis que mon ancien moi les avais vu pour la dernière fois mais s'ils n'étaient pas morts, il était très probable que leurs plans suivent encore leur cours même aujourd'hui.

C'est donc soucieux et déterminé à la fois que je me présentai aux portes de la capitale ce jour-là, bien décidé à remplir mon devoir en escortant un petit groupe jusqu'à Mizu et en veillant à leur sécurité à tous. Je ne devais pas pour autant en oublier mes obligations envers Kakeshuou, qui lui m'avait donné rendez-vous près de l'archipel, sur l'île de Yuki no Kuni, pour régler avec moi un sujet extrêmement important. J'allais donc devoir fausser compagnie à mon groupe de protégés au moins deux jours, complication avec laquelle j'allais devoir composer bon gré mal gré. En arrivant à l'extérieur, mon kimono noir à liserer blanc sur le dos et mon sac de voyage fermement accroché à l'épaule, je constatai que je n'étais pas le premier, pour une fois. La lieutenante, Yuki, était déjà là visiblement très pressée de donner le top départ, de même qu'Aokiji, son parent un peu plus âgé. Setsuna, la lieutenante de Suoh, était là également, saluant son homologue pour lui souhaiter bonne chance et abordant du même coup l'un des sujets qui me rendait soucieux, à savoir l'impact émotionnel que toute cette opération pouvait avoir sur ceux qui avaient été très violemment expulsés de leur pays par l'attaque foudroyante des Furyous. J'approchai donc, l'air de rien, en saluant la petite assemblée.

« Bonjour à tous, désolé je suis un peu en retard ça ne me ressemble pas... Setsuna-fukutaichô, Yuki-fukutaichô... dis-je en saluant d'une brève révérence. J'espère que tout est paré de ton côté, Aokiji ? Le bateau a beau être payé d'avance il n'est pas obligé de nous attendre, enfin je dis ça... Je crois qu'il manque encore du monde. »

Je réalisai alors que ce « monde » comprenait mes élève, Asuka et Arekushi qui n'étaient apparemment pas encore dans les parages. Je fis mine de rougir, un peu gêné.

« Ah, oui en effet il manque encore du monde... Euuhmm... Désolé pour ça. Enfin, j'ai fait arranger l'itinéraire jusqu'à la côte donc on ne devrait pas perdre trop de temps sur la route en principe. J'ai un petit détail à régler mais je vais attendre que tout le monde soit là pour ça... »

Depuis que j'ai été mise au courant, je suis une vrai pile électrique. Le Shukai va tenter de conquérir mon ancienne nation: Kiri! Normalement, seuls les membres du Jôho doivent y aller. Pourquoi? J'en sais rien! Je trouve ça super restreint. Surtout qu'on a pas choisi nos sections. Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas tenter aussi. Alors que c'est mon ancien chez moi! Et si moi je trouve que seuls les anciens Kirijins devraient pouvoir y aller, hein? Il se passe quoi? Mais à mon avis c'est parce que pour le moment ce n'est qu'une mission de reconnaissance. Enfin un truc du genre.

Et puis Yanosa nous a annoncé qu'il allait y aller. Et qu'on pouvait y aller avec lui! Alors là je n'ai pas hésité une seule seconde! Mon frère du coup si il veut suivre l'équipe ou garder un œil sur moi, ben il a pas vraiment le choix. Il faut qu'il suive. Même si pour sa part il n'a pas vécu là bas. Bah oui, sinon on 'aurait pas été séparés pendant quinze ans, hein. Mais peut-être qu'on pourra passer à notre ancien chez nous. C'était pas loin. Je crois qu'il n'a jamais remit les pieds là bas. Ce sera l'occasion.

Du coup, j'ai eu du mal à fermer l’œil cette nuit. Et je me suis endormie super tard. Résultat, je me suis levée à la bourre. Parce que j'avais du mal à me réveiller. Bravo! Voilà comment foirer un truc qu'on attend depuis des lustres! Mais bon, je prends quand même le temps de manger et de faire ma toilette. J'ai pas forcément envie de sentir mauvais ou d'avoir la dalle en chemin. Quoique le ventre vide ça aurait pu être pas mal. Il parait qu'on va voyager en bateau. Et ça tangue beaucoup, ces machins là. Dernière vérification à mon sac que j'ai préparé la veille. Et vérifié une dizaine de fois, aussi. Mais non, tout me semble bon. J'arrive dans le salon, mon frère m'attend.

- "Je suis prête, on peut y aller. Yanosa-sensei doit sûrement nous attendre là bas."

Je mets mon sac sur le dos et sort de la maison. J'attends Arekushi dehors, puis nous nous dirigeons ensemble vers l'entrée du Shukai. Est-ce que je vais revoir d'anciennes connaissances? Surtout qu'à Kiri, je n'étais pas forcément en bons termes avec les gens. Enfin, disons plutôt que je m'en fichais un peu. Mais ça restait tout de même ma patrie. Et j'en ai été beaucoup affectée lorsqu'elle a été détruite. Surtout qu'à ce moment là ben, j'y étais! On arrive aux portes. Il y a déjà plusieurs personnes. Je leur adresse un sourire timide ainsi qu'un petit signe de la main. Puis je viens me poster au côtés de Yanosa. Je suis stressée. Et inquiète. Je prends une profonde inspiration. Allez, tout va bien se passer!

J'étais revenu d'Hai no Kuni depuis peu et j'avais eu tout le temps de réfléchir au sujet de Mizu no Kuni. Le Shukai avait pour but de reconquérir ces terres qui étaient jadis notre Pays pour la plupart d'entre nous. C'était une bonne chose, même si j'avais été assez récalcitrant au début, mais après tout on n'allait réclamer notre dû et je me disais qu'en y retournant je trouverais peut-être des réponses et aussi, que je retrouverais certaines archives sur le clan qui avaient disparu avec la destruction de Kiri. Je n'avais rien à y perdre, mais plusieurs choses à y gagner. Le point de rendez-vous était aux portes du Shukai. Nous devions être plusieurs à y aller, c'était une fameuse entreprise.

Je préparais rapidement un sac, Asuka semblait faire de même, nous n'étions pas pressés, il n'y avait pas d'heure de départ, c'était quand tout le monde serait plus ou moins là. Je ne prenais que le minimum, aucun intérêt de se surcharger pour un voyage de ce type, sans compter qu'on ne savait pas sur quoi ou qui nous pouvions tomber. Je me demandais surtout s'il y avait encore des Jisetsu vivant en ces terres. Bref, je finissais mon sac alors que j'entendais Asuka me dire qu'elle était prête à partir, elle avait été rapide pour une fois, sûrement dû à l'excitation du voyage vers nos terres d'origine. Pour ma part, cela faisait bien longtemps que je n'y étais plus retourné et j'espérais ne pas rencontrer des fantômes du passé..

« Je suis prêt pour le départ aussi, on peut y aller. »

On se dirigeait vers les portes doucement, je trouvais Asuka un peu soucieuse mais je ne comptais pas la questionner là-dessus, elle en parlerait en temps voulu. Cela devait être difficile pour elle aussi de retourner sur nos terres où il y avait eu autant de souffrance. On arrivait alors aux portes, il y avait déjà pas mal de monde et je pouvais voir la tignasse rouge de notre sensei. On allait alors se mettre à coté de lui et voir ce qu'il en était et quand on partirait.

«Bonjour Yanosa, je vois qu'il y a déjà quelques personnes, tu sais comment on va procéder ? »

Je regardais un peu autour de moi et je pouvais voir Yuki, Aokiji et cette fille menteuse qui disait s'appeler Azumi, mais qui en réalité était Setsuna... L'avantage d'avoir accès aux dossiers des shinobis du Shukai.

« Hm, aucun capitaine de présent, étrange tout cela... »

Setsuna fut l'une des premières à arriver. Une arrivée qui me surprit d'autant plus que cette dernière n'était pas réellement prévue sur l'expédition que j'allais coordonner. Je lui souriais pourtant avec bonheur et une certaine bienveillance pour son intéressement. Je lui prenais donc délicatement la main en murmurant un petit :

"Merci !"

Quant à ses paroles, elles n'eurent pour effet que de me faire sourire plus encore bien que cela soit marqué par une légère angoisse :

"Oui ... Je suis vraiment contente et impatiente ... Même si je ne sais pas trop ce qui nous attend ..."

Et c'était le cas, mais déjà une nouvelle personne s'approchait de nous et je tournais le visage pour voir Aokiji. Je lui adressais un petit sourire sympathique :

"Bonjour Aokiji ! Nous attendons les autres puis nous partirons sans attendre ! Setsuna est juste venu nous souhaiter bonne chance !"

Tout le monde arrivait enfin et j'approuvais d'un simplement de tête que Yanosah s'occupe des derniers ajustements du voyage pendant que j'accueillais les derniers participants à la mission à bord du navire. Nous allions enfin pouvoir partir et j'avais quelques dernières recommandations à faire à mon élève :

"Les capitaines ne devraient pas tarder à rentrer en attendant, je t'ai laissé une liste des choses à faire quotidiennement dans ton bureau pour t'aider en cas de problèmes et pour pas que tu sois perdu. Rassure-toi, les soldats t'obéiront aux doigts et à l'œil. Kakeshuou Sama et Suoh devraient être de retour dans trois jours au plus tard et Homura devrait être de retour d'ici demain !"

Un petit clin d'œil rassurant alors qu'à mon tour, je m'engouffrais dans le bateau qui devrait nous conduire au pays de l'eau.

Ma présence semblait faire plaisir à Yuki même si elle semblait également un peu surprise. Je pouvais aisément le comprendre puisque je n'étais pas prévue dans l'expédition. Mais je ne pouvais pas laisser partir mes camarades sans leur souhaiter bonne chance et leur assurer du soutien de ceux qui restaient en arrière pour protéger le Shûkai ou, plus simplement, continuer à assurer son bon fonctionnement.

- "Quoi qu'il vous attende sur place je suis certaine que vous saurez y faire face!" l'assurai-je en tentant d'adopter un air confiant.

En réalité je ne pouvais guère prévoir ce qui attendait l'expédition mais la confiance était primordial comme dans chaque entreprise risquée. Et si j'arrivais à en partager un peu avec les personnes présentes et enlever certains doutes par une assurance qui se voulait absolue, j'avais au moins gagné un peu mon pari. Car à part du soutien moral, je ne pouvais guère offrir autre chose.

Aokiji arriva ensuite et me chambra en me gratifiant d'un suffixe pompeux et agaçant à la fois. Et quelque chose me disait en découvrant son regard malicieux qu'il en était parfaitement conscient. Je levai les yeux au ciel et poussai un léger soupire tout en étant malgré tout amusée. Lui aussi allait partir pour Mizu et je me faisais bien évidemment du soucis pour lui. Et si c'était la dernière fois que nous nous voyions? Notre histoire n'avait pas vraiment commencé qu'elle risquait déjà de trouver son épilogue alors qu'il serait loin de moi. Je restai silencieuse en l'observant tandis qu'une troisième personne s'approchait: Yanosa! Je ne le connaissais pas vraiment même s'il faisait partie du Buki mais je savais qu'il aurait sûrement fait un meilleur bras droit pour Suoh que moi. Il était d'ailleurs plus puissant si je me basais sur les rumeurs qui circulaient à son sujet ou plus simplement à son dossier.

Je me fendis d'un signe de la tête respectueux à son encontre sans pour autant lui adresser la parole. Principalement parce que je ne savais pas vraiment que dire à un homme de cette stature. Vinrent ensuite les frangins Jisetsu. Si je ne connaissais pas vraiment Asuka à part pour l'avoir brièvement croisée lors de la seconde épreuve du dernier examen, j'en savais assez sur son frangin pour juger sa présence au sein de l'expédition risquée. Ce type était capable du pire et s'il semblait avoir réussi à assurer sa place au Shûkai j'étais pratiquement certaine qu'il ne la méritait pas. Ne restait plus qu'à espérer qu'il ne fasse pas tout foirer une fois sur place...

Je reportai mon attention sur Yuki alors qu'elle me donnait quelques instructions et informations. Ainsi donc elle m'avait fait porté une missive m'indiquant les choses à faire et accompagnée de quelques conseils. Je lui souris pour lui témoigner ma reconnaissance avant d'acquiescer de la tête en apprenant que Kakeshuou, Homura et surtout Suoh seraient très rapidement de retour. Je pris l'une de ses mains dans les miennes pour lui exprimer ma gratitude.

- "Merci pour votre aide Senseï, elle est la bienvenue! Et ne vous inquiétez pas, le Shûkai sera toujours debout à votre retour! Partez sans craintes, nous nous occuperons de tout ici! Faites bon voyage!"

Je lui rendis son clin d’œil avant d'attirer un peu Aokiji à l'écart pour avoir un peu d'intimité:

- "La prochaine fois que tu me mets un Sama après la fin de mon prénom je te fais faire des pompes une journée entière mon petit père! Ou je m'arrange pour que Kakeshuou s'en charge!" menaçai-je sans toutefois être crédible vu le sourire qui naissait sur mes lèvres. "Fais attention à toi d'accord? Tu as intérêt à revenir en vie sinon je m'arrange pour te tuer une deuxième fois!"

Je déposai ensuite un baiser furtif sur ses lèvres pour conclure notre bref échange avant d'adresser un signe de la main à toutes les personnes présentes:

- "Bonne chance à vous!"

Sur quoi je passai à nouveau les portes pour entrer à nouveau dans la capitale. Une longue journée m'attendait de mon côté. Et bien moins passionnante que celle des membres du corps expéditionnaire. Jalouse? Ouais, je l'étais sûrement un peu...

« Len-Sama, êtes-vous réveillé ? »
« Mhh... »

Il grognait une énième fois. Enfin, ce grognement ressemblait plus à celui d'un gémissement de petit tigre que celui d'un majestueux lion adulte, mais est-ce que cela avait réellement une importance ? Len n'était pas du matin. En vérité, il détestait cette période de la journée, ou il passait le clair de son temps à dormir comme un enfant. Oh, qu'il aimait faire la grasse matinée... Et toujours dans ce grognement particulier, il annonça d'une voix désagréable...

« C'est jour de vacances aujourd'hui... »
« Mais, Len-Sama... Vous êtes convié à participer à l'expédition de Mizu no Kuni. »
« Mizu... ? »
« Len-Sama, si vous n'y allez pas... Kakeshuou-Sama... »

Et il eut un éclair de conscience ! Bien sûr ! Le Voyage au Pays de l'Eau ! Son Maître lui avait même dit d'y aller pour être ses yeux et ses oreilles ! Aokiji aussi devait venir avec eux ! Mais pourquoi n'y avait-il pas pensé avant ?!

« Oh ! Euh ! AaaaaAHHHHH ! »

Pouf... Il tombait de son lit, toujours en pyjamas, qui n'était d'autre qu'un simple caleçon. Sans perdre un instant, il se changea, enfilant un nouveau boxer, avant de prendre un pantalon en vitesse, suivis d'une simple chemise et de son manteau du Jôho, avec la petite broche du Passeur. Sans perdre un instant, il récupéra son équipement avant d'annoncer.

« Mes valises ? »
« Elles furent transportées hier dans le bateau, Len-Sama »
« Yosh ! On y va ! Je te laisse fermer ! »

Puis, il se tapa probablement le plus intense sprint de sa vie ! Il ne devait pas être en retard... S'ils partaient sans lui, alors Papy Ôda lui ferait la misère... Totale ! Sans perdre un instant, il courut jusqu'au port. Voyant Setsuna, il lui lança un :

« ATTENDEZ-MOIIIIIIIII ! »

Mais trop tard, le bateau se mettait déjà en route. Il s'arrêta, reprenant sa respiration, avant d'hurler...

« AHHHHHHH ! PAPY VA ME TUERRRR ! COMMENT JE VAIS EXPLIQUER CA MOI ! »

Puis il s'arrêta quelques minutes... Papy avait clairement explicité de ne pas user de ce jutsu impunément, mais bon... Aux grands maux, les grands remèdes ! Se dirigeant vers le Capitaine Commandant du port, il s'avança avant de dire...

« Monsieur, c'est vous le chef du Port ? »
« Mhh ? Oui, vous avez besoin d'un renseignement ? »
« Oh non... »

Le regardant, Len lançait un de ses plus puissants Genjutsu. Pris dedans, le Capitaine-Commandant se devait d'obéir. Pourquoi ? Car il voyait désormais Len comme son Maître tout-puissant.

« Vous allez prendre votre bateau le plus rapide et aller en direction du Pays de l'eau, suivant la destination du bâtiment qui vient de partir. »
« YES ! YOU'RE MAJESTY. »

Peu importe ce qu'il arrive, il irait au pays de l'eau !

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