Le Lac Kawateotsu, donc. Telle était ma destination. Et là-bas, je devrais retrouver une personne qui ne m’était pas inconnue : Myouga Nozomi. Je la connais, j’ai déjà effectué une mission à ses côtés, et à vrai dire je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit également de la partie. Comme quoi, le hasard faisait bien les choses… En tout cas, c’est avec plaisir que j’allais la rejoindre.

Notre mission était simple : pour l’instant, je devais me contenter d’escorter le groupe jusqu’à Kawa no Kuni. Il était de mon devoir de m’assurer qu’il n’y ait aucun problème en chemin, que personne ne tente une quelconque offensive sur nous. Surtout que malheureusement, on risquait de ne pas passer très inaperçu. Mais bon… une fois en dehors des frontières du Pays du Feu, les risques seront bien moindres. Le plus dur était le départ, en soi…

La suite de la mission était de retrouver Nozomi, et ensuite de s’aventurer ensemble sur le sol aride de Kaze no Kuni. Le désert… il allait falloir y passer quelques jours, pour mener à bien notre objectif. Celui-ci était simple : recruter, et se faire discret. S’approcher de Suna était, bien entendu, hors de question. Il fallait que l’on reste les plus écartés de la puissance de ce village, par simple précaution. Pour le reste, il faudra aviser une fois sur place.

Le voyage se déroulait donc bien, mis à part quelques imprévus, rapidement gérés. Des bandits pour la plupart du temps, qui ont bien vite payé de leur vie leur folie. Sinon, mis à part ces quelques cas, rien de très grave. Toute menace a su être parfaitement gérée, parfois même sans mon intervention. Ma présence pour les escorter n’était qu’une simple mesure de sécurité supplémentaire après tout… nous étions tous des shinobis issus de Konoha. Mine de rien, ce n’était pas rien. Il y avait du niveau dans le groupe.

Et enfin… Kawa no Kuni, à l’endroit voulu.

Nous y sommes.

La marche s’interrompit, durant un bref instant. Le moment de les quitter était venu…

Je vais continuer en direction du lac Kawateotsu, puis continuer sur ma mission. Bonne chance pour la suite, et à la prochaine.

Sans un seul mot de plus, je partis en direction de ma deuxième destination. Le lac n’était apparemment qu'à ’eux heures d’ici. J’y suis déjà passé pas loin un jour, pour une simple mission, je reconnaissais vaguement les lieux, ainsi que le chemin à prendre pour m’y rendre.

Sur la zone, proche de la rive, je vis la personne que je devais retrouver. Nozomi était là…

Ravi de te retrouver, Nozomi. C’est une bonne surprise de voir que toi aussi, tu es des nôtres !

Un sourire sincère s’affichait sur mon faciès. Je regardais les alentours, nous étions réellement aux portes de Kaze no Kuni. Le lac était en majeure partie sur ce pays… nous n’étions qu’à quelques mètres du désert immense qui représentait l’extrême majorité de ce territoire. Mis à part ça, il n’y avait personne aux alentours. Mes sens étaient en alerte, et je pouvais le certifier : nous étions seuls dans le coin, ce qui n’est en soi pas plus mal.

Personne d’autre aux alentours, c’est bon… je préfère m’en assurer. Il faut dire que les derniers jours ont été particulièrement tendus, avec tout ce qu’il s’est passé.

Soupirant, je m’installais sur un rocher pas loin, histoire de me poser un peu, pendant que l’on discute.

De toute manière, cela ne durera que quelques minutes. Parce que nous n’avions pas de temps à perdre : notre mission attendait et l'errante était bien plus à même de connaître la zone que moi. Autant Kawa no Kuni m’était à peu près connu, mais Kaze no Kuni… impossible de m’y retrouver. Et puis, elle était bien plus habituée que moi pour errer de la sorte, de trouver des coins pour s’installer le temps d’une nuit… à ce niveau-là, à côté d’elle, je n’étais qu’un débutant, moi qui était habitué à vivre au sein du village. J’avais encore beaucoup à apprendre, et son aide était la bienvenue.

Respirant un bon coup, je pouvais enfin profiter d’un bref instant de pause. Il faut dire que l’escorte n’avait pas été de tout repos. Rien de bien compliqué en soi, mais nous ne pouvions nous autoriser que très peu de pauses. Eh oui, étant donné que l’on se déplaçait en groupe, à plusieurs, nous ne passions pas vraiment inaperçus. Se pauser revenait donc à se mettre un peu plus en danger… et puis, nous étions tous pressés d’arriver à destination, pour que chacun puisse remplir sa mission. Eux, ils devaient se contenter d’aller à Kawa no Kuni, certes ; seulement moi, une mission plus importante m’attendait.

Et elle était donc là. Nous étions tous les deux contents de nous retrouver. Il faut dire que la mission que l’on avait eu nous avait rapprochés, et avait instauré un climat de confiance entre nous. Du moins, c’est ce que je ressentais pour ma part. J’étais curieux d’en savoir un peu plus sur les raisons de sa présence ici, sur ce qui l’avait emmené là. Néanmoins, sa curiosité semblait plus importante que la mienne, tentant d’en savoir plus sur ce qu’il s’était passé, sur la tournure des derniers évènements.

Fixant l’eau paisible du lac, parfois légèrement animée par une légère brise, je me replongeais dans ce qu’il s’était passée, pour le lui raconter.

Si tu es ici, c’est que tu connais Seitô j’imagine.

Saisissant un simple caillou, je l’envoyais dans le lac. Celui-ci fit quelques ricochets, puis sombra dans l’étendue d’eau de ce lac, et une feuille vint se poser non loin de ma main, emportée par ce léger vent. Je la saisis, et l’observais calmement.

Il a tout donné pour Konoha, il s’est engagé pour le bien de son village, plus que quiconque. Il n’a pas hésité à faire des sacrifices, ou à se mettre en danger à chaque fois qu’il entreprenait quelque chose, et tout ça pour le bien du village. Seulement…

Mes doigts se resserrèrent sur cette feuille, la froissant, puis la déchirant.

Il n’y a plus rien à faire pour la Feuille. Elle est devenue trop faible, trop laxiste… trop passive. Et c’est sur Seitô que c’est retombé, jugé comme un nuisible. Il a été trahi, par son propre village. La chose qu’il défendait, et qu’il chérissait par dessus tout l’a lâchement abandonné, et trahi. Le Hokage l’a fait jugé par l’intégralité du village, n’étant pas capable de prendre une décision seule. Par-dessus la trahison, cette mesure est une véritable déception, prouvant la faiblesse de cette ancienne puissance… comme si la Volonté du Feu s’était éteinte, à tout jamais. Nous sommes donc partis, bon nombre de shinobis ont adhéré à sa cause, et nous ont suivi… et Konoha n’a pas réellement apprécié. Le danger vient de là.

D’un souffle, ce qui restait de la feuille s’envola, s’éparpillant dans l’air de cette nouvelle contrée.

Nous ne sommes plus les bienvenus au Pays du Feu. Il y a eu quelques tentatives d’attaque à notre encontre lors de notre départ, mais rien de bien grave. De mon côté, j’ai su gérer la menace en me faisant le plus discret que possible, et en fuyant les ennuis quand ils se présentent. Seulement, même en étant le plus discret que possible, je ne suis à l’abri de rien… comme pour tous les autres. Je surveille constamment les alentours, à chaque nouvel endroit où j’arrive, par crainte de me faire coincer. Ils veulent nous ramener, ou bien encore nous faire la peau, et ce n’est plus à prouver. Comme tu l’as vu, même loin de mon ancienne terre, je préfère m’assurer qu’il n’y a personne… par simple mesure de sécurité, pour éviter toutes mauvaises surprises. Mais bon, je pense qu’il n’y a plus grand-chose à craindre, pour un bon petit moment.

Souriant, j’étais néanmoins rassuré. Il est vrai que le risque de faire une mauvaise rencontre était considérablement réduit maintenant. Nous étions loin de Konoha, à la lisière du désert de Kaze no Kuni. J’allais pouvoir souffler un peu, et remplir ma mission. Ou plutôt, notre mission. Mais avant ça, il y avait bel et bien quelque chose que je souhaitais savoir.

Et toi, dis moi. Qu’est-ce qui t’a poussée à rejoindre les rangs du Shôraizen ?

Une simple question qui titillait bien ma curiosité. En effet, je voulais savoir à quoi m’attendre. Et puis, c’est surtout le fait que je la connais d’avant qui m’intriguait, étant donné que je ne m’attendais pas à la revoir ici. A vrai dire, je ne m’attendais même pas à la revoir tout court… comme quoi ce monde est bien petit.

Spoiler:

Intéressant. Vraiment intéressant... Alors effectivement, j’avais vu juste : elle connaissait Seitô, et c’est lui qui l’avait recrutée. En même temps, qui d’autre ? Nous n’étions qu’à nos débuts, et il avait très bien anticipé la chose, lui demandant de nous rejoindre, bien avant notre désertion. Il ne laissait rien au hasard, c’est le cas de le dire, et avait bien prévu tout le déroulement des évènements. C’était lui tout craché. En tout cas, je savais que Nozomi pouvait être très utile pour l’organisation, autant dans ses capacités que dans ses motivations. Et puis, l’entente entre nous était là, facilitant encore plus cette mission. Cela ne s’annonçait pas très compliqué… le tout était de trouver des potentiels futures recrues, sans trop faire parler de nous. Il fallait savoir allier la discrétion, et l’efficacité. Et sur ce point-là, je pense bien qu’il n’y avait aucune inquiétude à avoir.

Et pour cela, il fallait continuer notre chemin. J’eus un sourire à son encontre.

La liberté... en effet. On nous l’a retirée pendant tant d’années, sans voir que l’on était que de simples pantins, bons à jeter à la première défaillance. Et maintenant que la défaillance est arrivée, et que l’on cherche à être libre, ils s’acharnent à vouloir nous reprendre cette liberté, si durement acquise.

Si seulement nous nous en étions rendu compte plus tôt. Nous étions engagés, corps et âme pour Konoha, et voilà la situation aujourd’hui... mais bon. Tout cela est de la faute du Hokage, et de la manière avec laquelle il dirige le village. Et c’est encore pire depuis qu’il nous est revenu amnésique... Dans le fond, c’est Nozomi qui avait raison. Elle était libre comme l’air, n’étant rattachée à aucun village. Si j’avais su, c’est sûrement cette vie-là que j’aurais menée. Puisque maintenant que je suis comme elle, moi, je me fais pourchasser, ainsi que tous les autres.

Les villages, une aberration ? Je partage ton avis, Nozomi. Ils sont l’origine même des maux de ce monde...

Bien que je m’en sois rendu compte en retard, il n’était peut-être pas encore trop tard pour changer la donne. Et c’est avec cet objectif en tête que je comptais avancer, avec les autres membres de l’organisation à mes côtés...

Me ressaisissant, la petite pause improvisée était terminée. Bien qu’elle n’avait duré que quelques minutes, c’était largement suffisant. Comme je lui ai expliqué, je n’étais pas encore très à l’aise, sachant que nous sommes sujets à de nombreuses attaques, poursuites... le danger était bien présent, et rester ici éternellement n’allait pas me permettre d’y échapper, quoiqu’il en soit.

On devrait reprendre la route, maintenant. Le désert nous attend.

Sûrement la destination de voyage que je n’aurais jamais choisie. Et pourtant, parmi tous les pays existants, il a fallu que notre mission s’y passe là-bas... Le désert n’était pas très attractif. Il y avait peu à voir, et les conditions de vie n’étaient franchement pas terribles. Ah ça, on risquait bien d’y passer de bons moments... vive l’ironie.