Le colosse est tombé, un ami a quitté ce monde. Lui qui m'a sauvé la vie et qui m'a guidé jusqu'au Shôraizen. Lui qui aurait pu me faire disparaître de ce monde en un mouvement de sabre, lui qui m'a vaincu n'est plus. Allongé sur un lit au sein du repaire, je dois dire que la nouvelle m'avait pour le moins surpris et je n'avais strictement rien branlé depuis quelques jours. Nous parlions d'équipe, et voilà qu'il se décide à mourir. Putain. Finalement il était plus faible que je le pensais. Et maintenant je me retrouve seul au sein d'un repaire d'inconnu, je n'ai pas encore vraiment tissé de liens avec les membres du Shôraizen, c'est peut être une bonne excuse pour commencer maintenant d'ailleurs. J'ignore comment Arashi est mort, et je n'en ai rien à foutre. Dans tout les cas le résultat est le même, et il n'a même pas été foutu de survivre jusqu'à accomplir son but, son rêve. Celui que nous partageons tous au sein du Shôraizen. Vivre libre, mourir libre. Peut-être qu'il est en quelque sorte mort libre. Soupirant doucement en me redressant pour me retrouver assis sur le matelas confortable. Ils n'avaient pas fait les choses à moitié dans ce refuge.

La mort risque de frapper l'organisation de plus en plus souvent, je crois qu'il va falloir que je m'habitue. Lui qui avait tenté de me raisonner, d'apaiser mes pulsions. Maintenant qu'il n'est plus je vais sombrer à nouveau, je vais pouvoir me lâcher, lacérer, dévorer. Passant ma main dans mes cheveux quelques secondes, je suis persuadé qu'il est mort de la main de Konoha. Peut-être qu'un jour ce sera mon tour, mais je compte bien vivre plus longtemps qu'Arashi. Je ne pourrais malheureusement pas lui prouver, je ne crois pas à ces conneries de paradis, ces conneries comme quoi il nous observe de la haut. Son corps gît juste sans vie sur le sol, peut être complètement détruit, défiguré. Il ne verra rien de l'avancée, de l'apogée du Shôraizen. Lui qui semblait pourtant y accorder tant d'importances. Passant doucement ma langue sur mes lèvres, cette langue marquée du symbole de l'organisation. Impossible de reculer maintenant, je dois aller de l'avant.

Et je ne compte pas abandonner l'organisation. Je souhaite continuer jusqu'à en crever. Traité comme une merde depuis que j'ai pris la liberté de quitter ce village de merde. Ils sont les seuls à vivre avec la même idée que moi, la même vision de la vie et de ce qui nous entoure. Au final Arashi m'a abandonné au moment ou nous avons trouvé un carnet sympa avec une bonne affaire à reprendre, il m'a abandonné presque tout de suite après que ce sceau ait été posé sur ma langue. Je me débrouillerais seul, et même si je sais que tu ne peux pas m'entendre ou me voir je t'en veux de ne pas avoir eu la force de vivre. Me levant et me dirigeant vers la porte, quittant la pièce en m'enfonçant dans les couloirs du refuge, il fallait maintenant que je réfléchisse à mon rôle au sein du Shôraizen. Travailler en équipe n'est pour l'instant plus possible, il va falloir que je me débrouille seul. Glissant mes mains dans mes poches, j'étais fin prêt à reprendre le combat, à continuer de marcher sur ce chemin certes dangereux mais qui me correspond bien.

Au final Arashi n'était qu'une étape, l’entraînement de Matawa m'a renforcé. Je pense être capable de continuer seul pour le moment, en espérant ne pas finir comme mon ancien frère d'arme. Contrairement à lui, je ne suis pas décidé à mourir. Esquissant un léger sourire tout en continuant ma route dans les galeries du repaire, me voilà fin prêt à me battre de nouveau.