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 Opérations, désillusions, déceptions. [PV Ketsueki Yami ; Saibogu Oniri]

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Yamamoto Takeshi
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Message(#) Sujet: Opérations, désillusions, déceptions. [PV Ketsueki Yami ; Saibogu Oniri] Opérations, désillusions, déceptions. [PV Ketsueki Yami ; Saibogu Oniri] EmptyVen 31 Oct 2014 - 1:27


C’était une belle surprise, que de revoir sa patiente préférée. Il avait toujours un petit pincement au cœur à chaque fois qu’il croisait ses yeux – il avait toujours un tant soi peu peur de la demoiselle, très puissante, très intimidante et angoissante – en pensant à toutes les fois où ils s’étaient entraidés. Leurs échanges étaient très… sanguins, il fallait l’avouer. Un duo de choc : un docteur, un vampire. C’en était presque mignon. Un vrai cliché d’histoire que n’importe qui était capable d’écrire : mais, justement, les deux enfants écrivaient eux-mêmes leurs histoires, qui s’entremêlaient au fil des pages. C’était toujours aussi impressionnant, certes, pour Takeshi, de voir la demoiselle : il se demandait quelle mésaventure allait-elle leur causer, et comment ils allaient écrire la suite de leur histoire. Et puis, il n’avait pas eu de nouvelles depuis quelques temps : cette rencontre nouvelle prenait place avant même le délai des deux semaines qu’elle lui avait imposée pour synthétiser les échantillons qu’elle lui avait donné. En soit, on aurait pu trouver cela étonnant : pourquoi revenait-elle ? Elle se fichait bien de ce que le jeune docteur avait pu faire en à peine une semaine, non ? Oui, certainement. Cependant… Si elle était ici, c’était pour une toute autre raison. D’ailleurs, elle n’était pas là de son plein gré : même si l’on pouvait difficilement dire que la Ketsueki venait à l’hôpital de son plein gré.

Là, ici, devant lui. Des chariots d’urgence menaient deux blessées dans une salle d’intervention. Il fut réquisitionné directement par la patronne des lieux, une des chirurgiennes les plus douées de Suna. Il n’avait vu les deux corps que peu de secondes avant d’aller devoir se changer pour enfiler ses vêtements de chirurgiens et sa blouse, mais il en était sûr. L’une des deux lui était inconnue, définitivement. Mais l’autre… ces yeux… ce visage… Il en était sûr. C’était l’esprit embrumé et le regard plein de doute qu’il se changeait, accompagné de trois autres chirurgiens. L’un vit son doute, et sa nervosité : il vint lui frapper le dos, l’épaule, en guise de consolation. Une petite tape, amicale. L’autre lui avait adressé un sourire ; il devait être au courant du fait que Takeshi croisait souvent Yami et qu’il s’était peu à peu lié avec elle. Takeshi se donna deux gifles, et secoua sa tête. Il était temps d’agir non pas comme un complice ou comme un ami, mais comme un docteur. C’était un Takeshi sûr de lui et concentré qui sortait des vestiaires.

Arrivé dans la salle d’opération, il vit qu’il avait été assigné aux soins de l’inconnue tout d’abord. Yami allait être maintenue dans un état à peu près stable par la même chirurgienne qu’auparavant, la plus expérimentée : elle semblait être un dans un état moins critique que l’autre, aussi, il fallait agir excessivement rapidement pour sauver la demoiselle accompagnant Yami. Il vit son corps : meurtri, blessé. Il ne comprenait pas qui avait pu faire ça : ces blessures étaient tellement… nombreuses… profondes… C’était presque un acte de torture. Il vit alors ses blessures, et vit la plus grande, une plaie béante à l’abdomen. Elle perdait énormément de sang par là : aussi, c’était ici qu’il fallait agir en premier. Il donna ses directives – Takeshi, malgré son jeune âge, était le plus doué et le plus gradé ici – et entreprit lui-même de commencer les soins. Il malaxa son chakra, et analysa la blessure. Elle avait dû souffrir le martyr. Et, là, il se figea. L’abdomen. La blessure à l’intérieure… Il se retourna vers son assistant, qui, à son regard, semblait avoir lui aussi compris ce qui se tramait. Il se mordit les lèvres, avant d’appliquer sa technique, assisté par les autres. La blessure interne, déjà présente depuis trop longtemps, allait impliquer des conséquences à long terme à la demoiselle, et même lui ne pouvait rien pour cela. Même avec son Ninjutsu. Personne ne pouvait la soigner.

Il dut s’y reprendre à plusieurs fois, utiliser plusieurs fois sa technique, et il se fatigua assez rapidement, cependant, il avait réussi à stopper toutes les hémorragies internes et externes. Mais il n’avait pas pu régler ce problème. Il s’en voulait un peu, et c’était le cœur lourd qu’il se détourna de la table en voyant la cicatrice qu’il n’avait pas pu faire disparaître malgré tout. Il devra lui annoncer plus tard, en face. Pour l’heure… Il tourna son regard sur le corps de Yami, encore endormie, et vit sa superviseure lui sourire faiblement. C’était un sourire qui disait ‘’tu as fait de ton mieux, personne n’aurait pu mieux faire, c’était trop tard’’. Oui, trop tard. Il aimait à penser qu’il était effectivement arriver trop tard, et que personne ne pouvait l’aider, que le fait qu’il ait été inutile ne soit pas dû à son inexpérience, ou à sa faiblesse, mais simplement au retard. Il ne voulait pas tout cela soit de sa faute, il ne voulait pas croire qu’une autre personne, qu’un autre médecin aurait été capable de la soigner. Calme toi, petit prince : je te l’assure, personne n’aurait pu la sauver, cette blessure était trop profonde. Tu lui as sauvé la vie : n’était-ce pas suffisant ?

Il réitéra tout ce qu’il venait de faire pour la demoiselle sur le corps de Yami : elle saignait beaucoup, avec quelques lésions par-ci par-là, mais rien de bien inquiétant. Elle était mise sous transfusion sanguine, au vu de son passif, mais aussi au vu de ses blessures et de la quantité de sang qu’elle avait déjà perdu. Takeshi s’éloigna des deux et quitta la pièce. Là, il s’allongea contre un mur, tout en retirant ses gants imbibés de sang et en les jetant. La supérieure arriva, et s’installa sur ses genoux, tout en le regardant : il était fatigué, cela se voyait à sa mine, à son regard, ses yeux un peu fermés. Et il était infiniment déçu, détruit. Il était mal, elle le savait. Elle prit la parole ; elle avait l’habitude de réconforter les jeunes docteurs qui souffraient. Sa voix était douce, chaude, celle d’une mère, ou d’une grand-mère peut-être – sa voix un peu lointaine, ses rides, son visage paisible, son sourire, chez elle, tout indiquait qu’elle avait plus de la cinquantaine –, oui, une grand-mère qui passait ses journées à réconforter les autres.

— Que t’arrive-t-il, Takeshi-chan ?

Ce suffixe… Oui, face à elle, face à cette Bible, il n’était qu’un gamin, qu’un enfant, c’était vrai. Il ne pouvait pas la mettre en doute, elle avait toujours raison.

— J’ai… J’ai échoué, Tsubane-sensei.

Elle se mit à sourire, et répondit, toujours avec sa voix chaude, douce, protectrice, réconfortante.

— Allons, allons… Si un docteur pensait échouer à chaque fois qu’il sauvait la vie d’une personne, je crois que nous serions tous déprimés. Tu as fait de ton mieux.

— Mais ce n’était pas suffisant ! répondit-il, rageusement, presque en criant.

Il avait pris une pause.

— Je… Je n’ai pas pu la soigner suffisamment. Elle ne pourra jamais…

— Je sais. Mais il y a des choses que même le plus puissant et le plus doué ne peut accomplir.

— J’ai… J’ai souhaité être docteur pour aider et sauver les autres, pour être sûr qu’ils ne souffrent plus. Mais je n’en suis pas capable. Je n’ai pas pu… Pas pu tout empêcher.

— Es-tu déçu de toi ?

— … Oui.

— Je comprends. Tous les médecins ont des désillusions un jour ou un autre : ils ne peuvent pas tout accomplir, et, surtout, ils ne peuvent pas sauver tout le monde. Tu es un médecin accompli quand tu sauves des vies, mais certaines choses sont inévitables. Moi aussi, j’ai eu mes premiers morts sur les tables d’opérations, moi aussi, j’ai eu des blessures et des cas incurables. Et j’ai souffert, et j’ai pleuré, et j’étais déçu, je me trouvais indigne de cet insigne. Et puis, j’ai vu mes patients, ceux que je pensais ne pas avoir pu sauver. Ils souriaient, ils vivaient, ils étaient heureux. Alors, regarde-moi, Takeshi. Ne sois pas déçu : car, vois-tu, je pense honnêtement que je n’aurais pas été capable de la sauver, moi, et mes vieux os.

Il écarquilla les yeux.

— Merci…

Elle le quitta sur un sourire, avant de signer la paperasse. Lorsqu’elle revint, il s’était endormi. Fatigué, et il avait consommé bien trop de Chakra pour les opérer. Il était vraiment un des garçons et un des êtres humains les plus purs qu’elle avait eu la chance de croiser dans sa longue vie… Elle le porta jusqu’à des lieux plus appropriés, pour qu’il puisse se reposer tranquillement. Le lendemain allait être très long. Elle le savait d’avance, et d’expérience : confesser tout cela à ses patients allait être éprouvant, aussi devait-il prendre des forces avant de le faire.

Allons, petit oisillon : je suis avec toi.

***


Les douces lueurs du soleil qui se lève réveillèrent Takeshi, toujours en tenue d’infirmier ensanglanté. Il avait l’habitude de dormir dans ces conditions, avec l’odeur du sang : c’était son quotidien. Là, il tenta de se rappeler la veille. Yami. L’autre. Tsubane. Il fit le lien rapidement, et changea de tenue – il reprit la même, mais propre – et se débarbouilla. Il rentra dans la chambre que lui indiqua une jeune infirmière, qui, en le voyant, eut un regard et un sourire d’admiration. Takeshi était considéré comme un héros pour avoir deux vies. ‘’Que des conneries !’’, pensait-il. Mais, malgré tout, la vérité était là : il les avait sauvé… Mais pas complètement, peut-être. Aujourd’hui était un autre jour. Aujourd’hui, il devait parler à deux personnes bien particulières… Et devrait leur expliquer une chose.

Et en demander d’autres.

— Bonjour, Yami. Et bonjour à vous aussi… Saibogu Oniri. Je suis Yamamoto Takeshi. Celui qui vous a opéré toutes les deux.

Le voilà devant son destin.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Opérations, désillusions, déceptions. [PV Ketsueki Yami ; Saibogu Oniri] Opérations, désillusions, déceptions. [PV Ketsueki Yami ; Saibogu Oniri] EmptySam 1 Nov 2014 - 12:55

Music ♫:

    Plus rien n'avait de sens... Tout était sens dessus dessous... Voilà un moment que je tombais... Y avait-il un fond dans ce précipice obscur ? J'allais sûrement m'écraser bientôt...
    Je me sentais allègrement flotter malgré cette chute interminable. Ce n'était pas vraiment moi. Je ne savais pas vraiment où j'étais...
    Mon esprit dérivait de lui même, sans que je ne saches quelle était sa destination...
    Pourquoi avais-je la sensation de manquer quelque chose et de ne pas être là où je devrais être ? Et pourquoi pensais-je a cela ? Ma tête était si vide...

    J'étais spectatrice de mon état : me regardant d'un œil extérieur, progressant vers le bas. Où bien était-ce vers le haut ?
    Mon espace temps s'était modifié, je percevais très nettement le tic tac strident d'une horloge. Mon regard se posait sur l'environnement qui m'entourait, bien que défilant avec célérité. Je me trouvais dans un gouffre dévoré par les ombres. Y étais-je depuis longtemps ? Oui... Je crois que cela fait un moment que j'ai perdu pied.

    Pourquoi ais-je l'impression de souffrir alors que mon corps semble nébuleux et soumis à une gravité inexistante du fait de ma chute ? Suis-je en train de rêver ? Non. Cela ressemblerait d'ailleurs davantage à un cauchemar. Oh ! Je me souviens être déjà venue ici ! Toutefois cela n'avait jamais duré aussi longtemps...
    Je ne ressens rien. Je suis vide. J'essaye de me blesser pour me consoler sur un ressenti mais je ne ressens plus rien. Je martèle ma peau de mes ongles alors que je suis en chute libre, laissant s'écouler mon sang vers le haut et vers le bas. Puisque je tombe, lui aussi devrait tomber non ? Ou remonter un instant sous l'action de la vitesse et descendre ensuite ? Décidément, rien n'a l'air d'avoir de sens dans cet endroit ! Bientôt je pourrais me voir marcher sur la tête !
    Je croise les bras, mes plaies se referment d'elles mêmes et mes cheveux restent en place malgré que ma tête a l'envers soit la première a franchir le vide inconnu qui m’accueil.
    Toujours ce tic tac incessant...

    Soudain, la lumière fait son apparition dans ce monde de ténèbres. Je m'y enfonces doucement, franchissant son halo réconfortant en retrouvant peu a peu mes sensations. La chaleur de mon corps dans ces draps. Les tiraillements désagréables d'épines dans mes poignets : mais je souriais parce que je ressentais enfin quelque chose ! J'étais bien finalement... Même si cette odeur aseptisée qui me chatouillait les narines avait quelque chose d'inconvenant. Même si le tic tac se transformait peu à peu en bip incessant allant au rythme de mes battements de cœur. Même si mes yeux s'ouvraient sur une poche de sang presque vide, rattachée a moi par des tubes plantés dans ma chair. Même si ce lieu était l'hôpital de Suna...

    Je papillonnais rapidement des yeux pour reprendre mes esprits. Qu'est-ce que je faisais là encore ? Je scrutais les alentours et déterminais que ma présence était sûrement dû à un manque exponentiel de sang... Mais alors... Pourquoi j'en étais arrivée là ? Je ne me souvenais pas aller mal... Quel jour étions nous au juste ? Je ne devais pas rassembler mes affaires pour me rendre chez Oniri ?!
    Justement elle aussi était là. Allongée sur le lit en face du mien, ma meilleure amie semblait en piteuse état... Que nous était-il arrivé ?

    Encore groggy, je regardais l'infirmière qui me souriait vaguement, me scrutant comme ci elle avait en face d'elle le diable personnifié même si une pointe de compassion semblait jaillir de son regard. Pourquoi cette crainte ? J'avais fait quelque chose de mal ? Je ne m'en souvenais pas...
    Un visage que je connaissais bien ne tardait pas a faire son entrée dans la chambre. Oniri s'était aussi réveillé a son arrivée et semblait bien faible. Pour ma part j'allais bien.
    Je me redressais sur le lit, écoutant les propos de Takeshi qui nous expliquait avoir été celui qui avait réalisé nos soins. Je le regardais et lui demandais d'une voix emprunte d'interrogation :

    « Que s'est-il passé ? Pourquoi est-ce que Oniri et moi sommes ici ?! »

    Je regardais cette dernière avec surprise alors qu'elle même paraissait perturber... Tant d'incompréhensions en un laps de temps si court...
    Était-ce un mauvais rêve dont j'allais finir par me réveiller ?
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Opérations, désillusions, déceptions. [PV Ketsueki Yami ; Saibogu Oniri] Opérations, désillusions, déceptions. [PV Ketsueki Yami ; Saibogu Oniri] EmptyMar 4 Nov 2014 - 23:30

    Music ♫:

    L'eau bouillante coulait abondamment depuis la poire de douche. Un épais nuage de vapeur s'était élevé dans la salle de bain mal éclairée. La miséreuse ampoule fixée au plafond semblait s'agiter d'elle même créant de multiples ombres ondulantes et indicibles sur les murs de la pièce. Nul bruit ne résonnait dans cet espace clos si ce n'était le bruit de l'eau chutant sur mon corps nu. Je savonnais vigoureusement depuis maintenant plusieurs minutes mes plaies dans le but de les faire disparaître, mais cela n'apportait que l'effet contraire en les ouvrants de plus belles, laissant mon sang se mêlée au liquide bouillant qui se déversait et s'évacuait dans les égouts. Le savon autant que l'eau me faisaient atrocement souffrir, mais je continuais de frotter, c'était plus fort que moi. Il fallait à tout prix que je les fasses disparaître.

    Alors mes plaies s'élargissaient, encore et encore. Je serrais les dents. Le sang continuait d'affluer. J'avais mal, terriblement mal. Je tombais à genoux. La température de l'eau devenait de plus en plus insupportable. J'avais la sensation que de l'acide m'était directement versé sur le dos. Dans ce nuage de vapeur il m'était impossible de discerner quoique ce soit si ce ne fut les ombres jetées par l'ampoule qui dansaient tout autour de moi. Elles me regardaient, satyriques et désaxées, riant du sort qui m'était réservé. Elles se complaisaient dans ce spectacle moribond. Je savais qu'il m'était mérité. Ainsi poursuivis-je mon auto-mutilation. Mes plaies me démangeaient tellement. J'aurais voulus pouvoir arrêter, mais je m'en sentais incapables.

    Un couinement sinistre se fit soudainement entendre et l'eau cessa enfin de couler. Chacune de mes blessures me brûlait atrocement. Je me retrouvai prostrée sur le carrelage maculé de sang, attendant tranquillement la fin. Seulement, rien ne se passa. J'étais là et les ombres me fixaient. Mes yeux suivaient machinalement l'ampoule qui continuait de s'agiter d'elle-même. Après avoir repris suffisamment de force je parvins à me relever péniblement. Chaque mouvement était une déchirure, une supplice supplémentaire venant à s'ajouter à tous les autres. Mon bras s'enfonça dans le nuage de vapeur pour en ressortir une serviette de bain que j'accrochai autour de ma taille. Celle-ci ne tarda pas à s'empourprer sous l'abondance de mon sang qui exultait de mes blessures. J'effectuai quelque pas maladroit avant de me heurter à quelque chose de solide. J'agitai nerveusement les bras et la vapeur commença à se dissiper. Je me retrouvai alors devant un miroir embué. Ma main se posa sur sa surface immuable et lisse.

    Ce dernier s’avérait tellement froid qu'il m'en brûla la paume. Je parvins à la faire glisser sur le côté, chassant un peu de cette buée qui obstruait mon reflet. Je pus y voir deux yeux. Il ne s'agissait pas des miens, mais ceux de quelqu'un d'autre. Je refis glisser ma main. La chose imita le même mouvement de son côté. Nous étions parfaitement synchronisée elle et moi. Cependant, elle ne montrait aucune expression. Son regard était dur et froid. Elle se contentait de reproduire mes gestes tel un pantin sans âmes. Lorsque je la reconnu un frisson de peur me glaça l'échine. Il s'agissait de Megami. Celle-ci m'adressa un sourire des plus funestes avant de frapper violemment son côté du miroir pour en faire sortir sa main. J'ouvris la bouche, mais aucun son ne sorti.

    Sa main venait de transpercer mon abdomen. Les restants du miroir se brisèrent soudainement. Un liquide écarlate coulait de ses bordures. Désormais, Megami et moi nous trouvions dans le même univers. Sa main relié à ma chair s'agitait dans mon corps. Du sang jaillit de ma bouche. Elle me me fixait toujours avec ce sourire hautain.

    -Tout ceci. Tout ce qui arrive est entièrement de ta faute ma chérie... Dit-elle d'une voix monocorde qui en fin de conte n'exprimait aucune émotion, aucune humanité...

    Je me réveillai prise d'un soubresaut. Prenant une immense goulet d'air comme si je n'avais pas respirée depuis des heures. Mes yeux s'ouvrirent. Je parcourais du regard les lieux, ne sachant plus vraiment différencier le réel de l'imaginaire. La peur s'engouffra dans ma poitrine lorsque je la vis à nouveau. Il me fallut un long instant pour me ressaisir et comprendre. Non, ce n'était pas elle. Il s'agissait de Yami... Pourtant, je ne parvenais à décrocher cette image de mon esprit. Un homme entra en se présentant comme étant celui nous ayant opéré... Je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait. Ma gorge desséchée me brûlait. J'avais terriblement soif.

    -Où... sommes-nous... ?Murmurais-je d'une voix rauque à peine audible.

    Je ne pouvais faire aucun geste, mon corps me semblait tellement lourd, c'était tout juste si je parvenais à bouger la tête. Je la tournais en direction de mon seul point de repère en cet instant où l'incertitude et la crainte régnaient sans partage.

    -Y... Yami... ! Parvins-je tout juste à dire tout en lui adressant un regard suppliant.
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Yamamoto Takeshi
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Message(#) Sujet: Re: Opérations, désillusions, déceptions. [PV Ketsueki Yami ; Saibogu Oniri] Opérations, désillusions, déceptions. [PV Ketsueki Yami ; Saibogu Oniri] EmptySam 15 Nov 2014 - 19:18


Tout avait tellement changé. Le petit prince était bien loin de ce qu’il imaginait devenir, lorsqu’il était encore seulement un enfant, empli de rêves. Mais avait-il vraiment grandi ? Etait-il véritablement plus qu’un enfant ? Lui qui avait toujours besoin d’être complimenté, d’être bercé, aimé, pour ne pas perdre pieds, pour ne pas dériver et se perdre, encore une fois… Mais si c’était cela, être un enfant, alors tous les êtres humains étaient des enfants. Tous souffraient et pleuraient en silence, jusqu’à ce qu’une douce lueur leur parvienne, et les fasse sourire à nouveau. Ils avaient tous besoin de cette personne, cette personne qui était capable de les rendre heureux. Takeshi avait l’impression de voir deux âmes-sœurs s’étant trouvées, juste devant lui. Elles étaient perdues, jusqu’à leur réveil, jusqu’à ce qu’elles ne se retrouvent, que leurs regards et leurs pupilles se croisent : un sentiment de dépendance, les deux se languissaient l’un de l’autre. C’était beau et touchant à la fois. Et, pourtant, malgré le lien profond que le jeune oiseau ne pouvait certainement pas comprendre, les deux s’étaient presque entretuées, et Oniri allait garder des séquelles de ce combat pour toute sa vie. C’était si étrange… Si étrange qu’une relation qui semblait si fusionnelle ait menée à un tel désastre, à un tel carnage.
A une telle tuerie.

Puis, le médecin eut le droit à deux questions qu’il trouva fortement étonnantes. La première, surtout, en réalité. Il ne comprenait pas comme la douce vampiresse pouvait poser cette question : elle était celle qui avait déclenché cette situation, celle qui avait fait couler le sang et surtout, celle qui avait quasiment tué Oniri. Alors… Pourquoi ? Pourquoi demandait-elle ce qui venait de se passer ? Avait-elle oublié que, sans raison apparente, alors qu’elle était très proche d’Oniri, elle l’avait presque tuée ? La véritable question était plutôt comment avait-elle pu oublier cela. Le docteur la savait étrange, mais pas à ce point-là : après avoir tout déclenché, voilà qu’elle oubliait tout… Ou ne voulait pas assumer, et faisait semblant de ne rien savoir ? Peut-être. Mais cela aurait étonné Takeshi, qui avait l’impression de voir en Yami une personne sûre et fière d’elle-même, qui n’avait aucun souci avec ses actions, qui agissaient toujours en connaissance de causes. Peut-être se trompait-il, toutefois… Quand à Oniri, elle demanda où elles se trouvaient. Elle qui avait vu la mort en face, peut-être se pensait-elle morte, ailleurs. Mais Takeshi sourit en entendant cette, question avant de lui répondre.

— Vous vous trouvez toutes les deux à l’hôpital de Suna. Vous avez été blessé suite à un combat d’une violence inouïe. Vous avez toutes les deux failli mourir, et la quantité de sang que vous avez perdue est hallucinante. Yami, tu es directement reliée à une pompe, afin que tu ne sois jamais en manque de sang. Quand à ce qui vous est arrivé, et à la personne qui vous a fait ces blessures…

Il inspira profondément. Comment leur dire ? Admettons qu’elles ne se rappelaient véritablement de rien, elles ne comprendraient pas pourquoi tout cela arrivait. Cependant, il était de son devoir de médecin de tout leur dire, de la manière la plus simple possible.

— Vous-même. Vous avez failli vous tuer toutes les deux. Et, en dehors du fait que vous avez failli toutes les deux mourir… C’est aussi un crime grave que celui d’attenter à la vie d’une autre personne. Nous, l’hôpital, les docteurs, ne sommes pas les seuls au courant de ce qui s’est passé, si vous voyez ce que je veux dire.

Il devait en savoir plus, leur rafraîchir la mémoire. Pour les aider, pour leur empêcher un jugement ou encore autre chose. Aussi, il allait dépasser son rôle de médecin, pour être plus un conseiller, un ami, un Ninja. Un humain, en somme.

— Aussi, j’ai besoin de savoir… Ce qui s’est passé, précisément. Pour comprendre comment tout cela est arrivé, et s’il est possible d’éviter que cette affaire ne s’ébruite. Ce que vous me direz restera entre nous, sauf si cela me permet de vous tirer de vos problèmes et de cette situation plutôt merdique.

Il porta son regard vers Oniri, toujours aussi pâteuse. Que devait-il faire ? Lui dire ? Oui, évidemment. C’était son rôle de docteur. Il s’approcha d’elle, et s’assit sur le siège à côté d’elle, dédié normalement aux infirmières qui s’occupaient d’elle. Il s’adressa alors justement à l’infirmière qui était présente sur les lieux avant lui, et lui demanda d’apporter deux verres d’eau, pour les deux blessées réveillées. Oniri allait en avoir besoin.

— J’ai… Quelque chose à vous dire, Oniri.

Il se mordit les lèvres, et baissa le regard. Il avait l’air désolé et dépité à la fois. Il avait passé une mauvaise nuit à cause de cela… Et ne savait pas comment lui dire. Il prit toutefois son courage à deux mains.

— Dans la bataille… Vous avez été blessé beaucoup plus gravement que Yami. Aussi… Il a été plus difficile de vous soigner qu’elle. Et… Nous n’avons en réalité pas pu soigner toutes vos blessures, certaines étant internes et touchant directement vos organes. Les meilleurs chirurgiens et moi-même se sont penchés sur votre cas en urgence, toutefois… Le bas de votre abdomen a été touché. A proprement parlé, vous êtes en parfaite santé, et vous ne serez jamais gêné physiquement par cette blessure… Toutefois… Vous… Ne pourrez jamais avoir d’enfants. Je suis navré… Je n’ai rien pu faire.
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