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| (#) Sujet: Barathon [Oniiiiiiiiii] Dim 26 Oct 2014 - 9:46 | |
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J'étais en train d'attendre Oniri devant le Heaven's Night, le premier bar sur la liste des établissements dans lesquels je prévoyais de boire des verres ce soir. Elle m'avait promis de me payer mes consommations si je me tenais correctement lors de notre deuxième expédition et j'avais remporté plus ou moins haut la main ce défi. Même si j'avais remplacé l'alcool par la drogue et que je m'étais quand même autorisé une gorgée après que la Saibogu m'ait ôté la balle qu'elle m'avait logé dans l'épaule, j'avais mérité ma soirée tous frais payés. J'étais même assez impatient de passer le début de la nuit en sa compagnie, ne serait-ce que pour lui faire cracher les ryos. Je savais qu'elle était riche et que cette dépense ne représentait rien pour elle néanmoins j'étais assez curieux de voir si elle avait prévu assez d'argent pour m'offrir mon dû. Après tout je n'était pas un petit buveur et je tenais l'alcool à un niveau qui relevait presque de l'exploit. D'un autre côté nous nous étions rapprochés lors de ce retour au temple - au-delà de ce baiser qui ne signifiait rien - et j'étais pressé de voir si ce rapprochement n'était qu'une illusion ou si nous pouvions effectivement enterrer la hache de guerre pour repartir sur des bases plus saines. Nous nous étions séparés dès notre retour à Suna et j'étais passé chez moi pour me débarbouiller sous une bonne douche fraîche. J'avais pris un peu de repos après cette longue marche sous le soleil puis j'avais ausculté ma blessure à l'épaule pour m'assurer qu'elle ne semblait pas s'être infectée. Mais j'avais semble-t-il cautérisé correctement la plaie et à part une cicatrice - une de plus - je n'allais pas porter de séquelle à cause de ce coup de feu. Après avoir glissé les ryos gagnés grâce à cette mission et enfilé des vêtements propres, à savoir un jeans basique et un t-shirt noir estampillé "bad boy", j'étais retourné dans la rue pour m'acheter un petit quelque chose à manger dans l'une des échoppes du centre-ville. Les quelques nouilles de mon bol avale, je m'étais donc rendu au point de rendez-vous. Le Heaven's Night était de loin mon bar préféré à Suna et pas seulement parce qu'il renfermait des chambres attribuées à des femmes qui vendaient leurs corps pour gagner leurs vies. L'ambiance y était bon enfant et même si quelques bagarres y éclataient de temps à autre la plupart des clients savaient se tenir. C'était le lieu idéal pour commencer la soirée et l'endroit rêvé pour avoir une discussion tranquille. J'hésitai encore à emmener Oniri dans la cave où se déroulaient les combats clandestins auxquels je participais. Mais quelque chose me disait qu'elle n'aurait guère apprécié ce lieu, elle qui se voulait si raffinée et qui marquait régulièrement son appartenance à la haute avec ses phrases cousues de fils d'or... * Mais qu'est-ce qu'elle fout encore?* me demandai-je en posant le regard sur ma montre avant de tirer une taf sur ma cigarette. * Elle n'oserait pas me poser un lapin quand même?* Je pris mon mal en patience et me dit que quelques minutes de retard n'étaient pas bien grave après tout. Néanmoins je me demandais sérieusement si elle était revenue sur sa parole et si la perspective de se montrer en ma compagnie l'avait dissuadée d'honorer son engagement. Je pouvais comprendre cette éventuelle réticence dans la mesure où elle avait certainement une réputation à tenir. Mais d'un autre côté je ne pouvais m'empêcher d'être vexé si c'était effectivement le cas. Je savais bien que je n'étais pas la personne la plus fréquentable de Suna mais il y avait tout de même pire que moi, non? Bon d'accord il n'y en avait pas des masses mais j'avais tout de même quelques noms à l'esprit, parmi lesquels Risako entre autres... Je finis ma cigarette avant d'allonger mon bras pour la glisser dans un cendrier puis me relevai du banc sur lequel j'étais assis pour observer plus attentivement la rue. À cette heure il y avait pas mal de monde dehors - pour la plupart des jeunes se préparant à passer une agréable soirée - et dans cette foule il ne fut pas aisé de la trouver. Néanmoins je finis par poser le regard sur la chevelure blanche de ma partenaire du jour et lui adressai un signe de la main lorsqu'elle s'approcha de moi. - " Ha quand même! Je me demandais si tu allais finir par te montrer ou si tu avais décidé de rester chez toi! Ravi de voir que tu as choisi la première option!" Nous entrâmes dans le bar sus-cité et prîmes place à une petite table pour deux avant de faire signe au serveur pour qu'il vienne prendre notre commande. Vu le monde déjà présent et le manque d'effectif dans le personnel, nous allions certainement attendre un peu avant de pouvoir satisfaire nos palais respectifs. Du coup j'en profitai pour proposer une idée qui m'avait traversé l'esprit alors que j'attendais la Saibogu: - " Tu aimes les défis pas vrai? Alors qu'est-ce que tu dirais d'ajouter un petit challenge à cette soirée?" fis-je en me roulant une autre cigarette. " Le premier... enfin, la première parce qu'évidemment il s'agira de toi... à rouler sous la table devra faire l'éloge de l'autre devant Yami! Bonne idée hein?" Je lui adressai un sourire goguenard alors que le serveur s'approchait enfin de nous et commençait par nous saluer d'une voix aussi mielleuse qu'hypocrite. Il me connaissait assez pour savoir qu'il allait faire gagner une somme considérable à l'établissement. Il attarda ensuite son regard sur Oniri qui, il fallait le reconnaître, avait un physique plutôt agréable même si le caractère ne suivait pas toujours. - " Qu'est-ce que je vous sers?" - " Une bouteille de votre meilleur alcool! Vous savez celui avec un cactus penché à l'horizontale et qui semble danser!" - " Ha oui, du Pampa!" - " Voila exactement! Et on apprécierait que vous nous fassiez passer en priorité dans les commandes, d'accord?" ajoutai-je avec un petit clin d'oeil entendu. - " Mais, monsieur!? Nous ne faisons pas de distinctions entre nos clients vous savez! Tout le monde est logé à la même enseigne ici!" - " Oui jusqu'à maintenant en tout cas! Mais si vous voulez un généreux pourboire de la part de cette demoiselle je vous suggère de réfléchir à la question..." L'autre hésita un instant et jeta un regard au patron derrière le bar comme pour s'assurer qu'il n'était pas observé avant d'acquiescer discrètement. Une fois le serveur parti pour préparer notre commande, j'allumai ma cigarette et reportai mon attention sur Oniri. - " Avant de passer à la partie rigolote de la soirée j'aimerais te poser une question on ne peut plus sérieuse: est-ce que je peux compter sur toi pour ne pas parler de ce qu'il s'est passé dans le temple entre toi et moi à Yami? J'apprécierais vraiment tu sais..." Je m'adossai ensuite plus confortablement à ma chaise et glissai un bras sur le dossier en attendant la bouteille qui allait marquer le début des hostilités. Hostilités qui, pour une fois, allaient se résumer à la consommation d'alcool et non pas à des joutes verbales ou physiques. En tout cas je l'espérais...
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| (#) Sujet: Re: Barathon [Oniiiiiiiiii] Lun 27 Oct 2014 - 22:51 | |
| I'm nothing... - Music ♫:
Je venais présentement de retourner chez moi sans pour autant chercher à m'y attarder. En ce début de soirée, ma chère Yami se révélait absente, partie en mission à l'autre bout du pays jusqu'à la fin de la semaine. Sa présence me manquait terriblement notamment depuis que je lui avais dévoilé mon amour pour elle. Même si je savais que ce sentiment n'était pas réciproque, cela me comblait de bonheur de la voir ainsi s'épanouir à mes côtés. Les changements dans son comportement se révélaient singulièrement plus significatif depuis que nous vivions ensemble. Outre ma présence, elle avait apprit à s’accommoder de celle des domestiques autant en bien qu'en mal, mais également à celle de mon paternel qui avait apprit sa présence de façon fort directe...
Je ne l'avais pas vraiment averti concernant quoique ce soit. Heureusement pour moi, et comme à son habitude, il croulait sur une montagne de travail et n'avait eut que brièvement le temps de ce soucier de notre hôte. Il abordait par ailleurs ma belle d'une façon attentionnée que je ne lui connaissais pas et don j'avais toujours souhaité en quérir les biens fait depuis ma tendre enfance. Non pas que je puis être jalouse de ma dulcinée, au contraire, grand bien lui fasse si mon géniteur ne se montrait pas aussi tyrannique envers elle qu'envers-moi. Par ailleurs je n'aurais pas supportée un seul instant qu'il lève la main sur elle. Quoi qu'il en fut, il en était loin de tout cela, sans doute intéressé par le futur titre de comtesse à laquelle ma belle était prédestinée. Je me demandai ce qu'il l'attirait tant dans la noblesse. Peut-être que si j'étais venue au monde en tant que-t-elle m'aurait-il considéré différemment. Me reconnaissant ainsi comme sa fille et non comme le parasite gêneur que j'avais finis par devenir...
Je me sentais un peu sotte de me plonger dans de telles divagations à ressasser ces faits. L'histoire était close depuis longtemps déjà, sans doute depuis ma naissance. Je n'avais pas à m'en plaindre. Mis à par cela, j'avais tout eut ce que je désirai. Il s'agissait de ce qui comptait le plus, du moins, j'aimais sincèrement à m'en persuader. Alors, en cette nuit parmi tant d'autres, ma pseudo richesse allait pouvoir une fois de plus contribuer à mes déboires en me permettant de me saouler allègrement en compagnie de Shinji. Je lui avais faite cette proposition dans l'espoir qu'il se tienne convenablement durant notre mission, mais aussi parce que je ressentais le besoin de me défouler un peu en me mettant la murge de ma vie, du moins s'il m'était encore possible d'en arriver à ce stade.
Ayant beau me retourner cette idée dans tous les sens, je n'arrivais pas à me détacher de celle de laquelle il s'agissait d'une sorte de rendez-vous entre lui et moi. Rien qu'à l'aviser cela me semblait grotesque, mais je ne pouvais m'empêcher d'y penser. J'ignorai ce que Shinji représentait pour moi et cela avait le don de m'agacer. Il n'était point un charmant et encore point un amant. Qui plus cela étant, il avait eut l'honnêteté de m'avouer qu'il en aimait une autre avant de manqué de commettre l'irréparable. Je pensai alors que je devais l'aviser tel le camarade le beuverie qu'il allait être. D'une certaine façon, j'avais besoin de cela et sa compagnie ne serait que plus agréable. Aussi étonnant que cela puisse paraître j'étais impatiente de le retrouver.
Je dus mettre cependant un peu de temps à me préparer notamment pour nettoyer mes plaies et changer mes bandages. Les marques qu'avaient laissée Megami sur ma chair ne disparaîtrait jamais, notamment celle parcourant mon abdomen. Je devais me faire à cette idée, je n'étais plus aussi belle qu'avant et ,non contente de hanter mes songes, je devrais vivre à jamais avec ces cicatrices causés par ma Némésis...
Pour l’occasion je portai une robe d'un blanc cassé des plus banals et qui saurait aisément me confondre avec la foule. Nul apparat luxuriant ne ferait son apparition sur moi. Cette soirée allait être dédiée à l'alcool et l'inconvenance, il aurait été mal avisé de me vêtir comme à l'accoutumé. Les bandages couvraient mon poignet et mes épaules, mais le plus gros de mes blessures demeuraient voilés par ma tenue. Je cachai également comme à mon habitude mes holsters sous les pans de ma tenue afin de ne pas sortir sans arme. Depuis que j'étais Kunoichi, j'étais devenue incapable de sortir, d'aller au moindre endroit sans mes pistolets. Je craignais à chaque instant qu'il m'arrive quelque chose. Moi-même je n'aurais su dire si ce sentiment de paranoïa permanente était une bonne chose ou non.
Je retrouvai Shinji à notre lieu de rendez-vous à savoir le Heaven's Night, un bar don le nom me faisait nerveusement penser à une boîte de strip tease. A voir l'affichage de l'enseigne je ne devais sans doute pas être loin de la vérité. Enfin, cela m'importait peu du moment que nous pourrions prendre soin de nous saouler sans être dérangé. La tenue de mon compagnon était, à l'image de la mienne, assez décontracté. Voilà qui était plutôt amusant de le voir ainsi habillé en civil. Ce dernier craignait visiblement que je lui fasse faux bond ce qui me fit sourire.
-Avoue que tu n'aurais pas pu te passer de moi pour boire ! Bon d'accord c'est peut-être aussi parce que c'est moi qui paie la tournée. Dis donc quel beau gentleman tu fais ! Le taquinais-je tous en lui faisant une révérence comique en tenant les pans de ma robe
Passé cette petite boutade nous passâmes l'entrée du bar à l'intérieur duquel l'ambiance se présentait comme assez folklorique. Je n'avais écuméee les bistros de la sorte depuis un moment déjà. Cela avait pour effet d'éveiller en moi de nombreux souvenirs de débauche sexuelle et alcoolisée. Tout me paraissait désormais si lointain, je me demandai à quel moment j'avais commencée à cesser toutes ces extravagances. Cela devait remonter à plus d'un an, lorsque j'avais fais la rencontre de ma chère Yami...
Nous primes places sur une table à deux tandis que nous passions commande en espérant être rapidement servit. Shinji profita alors de cet instant pour me proposer un défi assez inconvenant. Non pas que l'idée de le ramener chez-lui en le traînant par les jambes puisse ne pas se révéler être une expérience intéressante, mais qu'est-ce que Yami pouvait bien venir faire dans cette histoire ?Je lui lançai un regard interloqué accompagné d'un haussement de sourcil, ignorante d'où il voulait en venir exactement.
-Pourquoi Yami ? Faire l'éloge de l'autre au près d'elle est vraiment quelque chose de bizarre. Décidément tu as vraiment de drôle d'idée mon cher. Finis-je par lui demander d'un ton circonspect.
Je gardai cette remarque dans un coin de ma tête pour y réfléchir plus tard car la boisson arrivait. Ce soir au menu, c'était du Pampa. Une boisson alcoolisée au jus d'une variété de cactus assez rare dans le désert. Je n'en avais à proprement dit jamais consommé, mais je connaissais de réputation son goût fort ainsi que son voltage avoisinant les quarante-cinq degrés. Nous avions là de quoi commencer avec la nuit avec force. Le serveur remplit nos verres. Je voulus trinquer à l'ivresse et ce qu'importait le flacon, mais mon hôte m'interrompit en voulant commencer par aborder un sujet sérieux avant de commencer quoique ce soit. J'écoutai attentivement ses propos et en fus décontenancée.
-Ne me dit pas que tu as honte de moi ? Tu ne devrais pas plutôt t'inquiéter pour ta copine qui...
Le déclic sonna dans ma tête telle une balle qui me perfora le crâne pour redécorer tout la tapisserie murale avec ma cervelle. Mon cœur cessa de battre durant un instant tandis que j'arrêtai de respirer, lui adressant un regard littéralement décomposé. Je me sentis blêmir à l'extrême au point que le décor oscilla sous mes yeux durant un instant. N'osant croire à cela, à ce problème de plus qui s’amassait sur une couche déjà fort épaisse, je pris mon verre pour le vider d'une trait, ingurgitant l'équivalent de quinze centilitre d'alcool à quarante-cinq degré comme s'il s'agissait d'une vulgaire limonade. Ma bouche comme mon œsophage fut incendié par la liqueur au point de me donner les larmes aux yeux où peut-être les avais-je pour une autre raison ? Ce faisant, je reposai mon verre à le tapant contre la table dont le bruit sourd fut étouffé par le tumulte de la foule ambiante. J'adressai alors un regard sévère à mon compatriote alors que je sentais une boule se nouer dans ma gorge.
-C'est elle n'est-ce pas ? C'est elle que tu aimes... Fis-je claquer sur ma langue d'un ton à la fois acerbe et brisé par l'émotion.
Il ne manquait plus que cela. Ma Yami. Ce type. Il voulait me la prendre... Je ne voulais pas la perdre... Je ne voulais pas me retrouver à nouveau seule...
Je me resservi une lampée d'une main tremblotante que je bus aussi sec pour tenter de me calmer. Cette fois-ci l'alcool coula beaucoup plus facilement dans ma bouche bien qu'il y demeurait un goût amer. Il fallait à tout prit que je parvienne à me ressaisir au risque de vouloir à chercher à le massacrer sur place. D'innombrables questions se bousculaient dans mon esprit. Je ne savais que faire, que penser de tout ceci. J'avais l'impression d'être l'objet d'une farce immonde, qu'au moindre instant tout le monde allait se redresser pour crier « surprise », ou tout simplement que j'allais me réveiller de mon lit en sursaut et en sueur comme d'habitude. Cependant, il n'en fut rien. Je restai toujours là, tendue à l'extrême, le fixant avec des yeux à la fois sévère et larmoyant. J'étais partagée entre le désir profond de le haïr et celui de fondre en larme sous la pression. J'avais plus que jamais l'impression d'être rejetée...
-Pourquoi... Lui dis-je d'un ton cassant qui trahissait tout l'émoi qui me tiraillait malgré le fait que je m'efforcai d'emprunter une allure sévère sans doute assez peu convaincante... Pourquoi? Répétais-je un peu plus fort, sans que ma voix ne parvienne pour autant à couvrir celle des imbriaques qui s'égosillaient entre eux. Pourquoi m'as-tu embrassé ? Finis-je par lui lancer tel un reproche.
Partante déjà pour me verser un troisième verre, j'en renversai la moitié à côté de la table sous cause de mes tremblements. Je sentais mon cœur se tordre. La simple idée de perdre tout ce que j'avais acquis jusqu'à présent me bouffait littéralement les entrailles. Je ne voulais plus être ici. Je voulais m'enfuir. Mais je savais au fond de moi que je n'avais nul part où aller pour me réfugier. Encore me restait-il comme seul remède à mon mal que l'alcool qui, je l'espérai, pourrait un tant soit peu apaiser se déchirement interne... Loin au fond de la citée dolente... Je sens mon cœur tiré par les âmes errantes...
Dernière édition par Saibogu Oniri le Mar 28 Oct 2014 - 22:09, édité 1 fois |
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| (#) Sujet: Re: Barathon [Oniiiiiiiiii] Mar 28 Oct 2014 - 4:26 | |
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Le pavé jeté dan la mare, j'attendis que ma demande fasse son petit effet dialectique en redoutant quelque peu la réaction de la Saibogu. Elle trouvait donc étrange ma demande sur l'éloge que l'un de nous devrait faire de l'autre auprès de Yami et je ne pouvais qu'abonder dans son sens puisque effectivement ça n'avait aucun sens. Du moins pas si on ne tenait pas compte de la situation dans son ensemble. Car plus qu'une suggestion il s'agissait évidemment d'une manière de lui faire comprendre que la Ketsueki était notre dénominateur commun. Je me contentai donc de hausser les épaules et de l'observer par dessus la fumée qui s'échappait de ma cigarette, le regard appuyé. Le serveur revint rapidement avec notre commande et remplit nos verres respectifs d'alcool de cactus à forte teneur d'alcool. Oniri sembla vouloir trinquer mais se ravisa alors lorsque puisque ma demande concernant notre baiser semblait l'avoir décontenancée. Je hochais la tête négativement lorsqu'elle me demanda si j'avais honte d'elle. Comment pourrais avoir honte d'avoir embrassé une demoiselle comme elle. Ce soir encore elle était charmante dans sa robe blanche et plusieurs regards envieux se tournaient vers elle depuis qu'elle était entrée dans le bar. Les stigmates de ses blessures visibles par dessus ses vêtements la rendaient attirante à mes yeux même si mon intérêt se limitait à l'observation . Elle poursuivit en me demandant si je ne ferais pas mieux de m'occuper de ma copine avant de s'arrêter nette dans sa phrase. Le déclic avait eu lieu... * Ça y est, elle a compris!* notais-je en lui adressant un regard entendu. Je m'étais attendu à toutes sortes de réactions mais certainement pas à ce qu'elle me toise de cette manière. Elle semblait littéralement se décomposer alors que la vérité éclatait au grand jour. Je ressentis précisément le même genre d'impression que lorsque nous avions arrêté de nous affronter dans les ruines quelques heures plus tôt. Un sentiment de culpabilité s'empara de moi même si je restais convaincu que mettre les choses au clair restait la meilleur solution. Et la plus humaine aussi. Nous allions enfin pouvoir lutter à armes égales et si je soupçonnai depuis quelque temps déjà son intérêt pour la noiraude, elle savait maintenant que j'avais les mêmes sentiments pour l'élue de son coeur. Mais je n'aimais pas faire souffrir les gens auxquels je tenais et même si partager cette information avec elle me semblait toujours judicieux, je fus touché par ce que je pus alors lire dans son regard. Oui, je tenais également à elle. D'une manière différente évidemment. Et même si notre relation était loin d'être parfaite je la considérais toutefois comme une personne digne d'intérêt et d'affection... Lorsqu'elle me demanda si c'était bien Yami que j'aimais je ne répondis pas tout de suite et remplit mon propre verre avant de le vider d'un trait. La brûlure de l'alcool ne m'apporta pas le moindre plaisir et j'en fus plutôt étonné. Ce qui ne m'empêcha pas de me resservir et vider à nouveau le breuvage entre mes lèvres avant de pousser une légère grimace. Je relevai ensuite le regard vers elle et poussai un long soupire libérateur. - " Oui c'est elle!" avouai-je finalement dans un murmure. " Je tenais à ce que tu le saches et que les choses soient clairs entre toi et moi! Et puis tu sais aussi bien que moi que les sentiments ne se maîtrisent pas... Crois-moi, je ne cherche pas à me mettre entre elle et toi, juste à suivre ce que mon coeur me dicte..." C'était bien là le problème au fond... Je ne cherchais absolument pas à faire souffrir Oniri même si je me doutais bien qu'elle ne prenait pas la nouvelle avec le recul que j'avais espéré. Le ton acerbe qu'elle venait d'utiliser et les tremblements de sa main alors qu'elle se resservait laissait deviner une colère sous-jacente mais toutefois maîtrisée pour l'instant. Le regard sévère et larmoyant à la fois qu'elle me décocha tendait à confirmer cette impression même si j'avais toujours eu de la peine à lire les sentiments d'autrui. Je n'étais pas un fin psychologue et une fois encore cela semblait se confirmer... - " Cette nouvelle ne t'enchante pas j'en suis conscient tu sais? Tout comme je ne suis pas heureux de savoir que tu partages les mêmes sentiment que moi à son égard. Mais j'essaie de raisonner en adulte et je ne veux pas d'une concurrence entre nous. Tout simplement parce que ça serait préjudiciable à Yami de voir deux personnes à qui elle tient se déchirer pour elle. Alors on peut se mettre à nouveau sur la tronche en sachant pertinemment que ça ne changera rien à l'amour que nous éprouvons mutuellement pour elle ou nous pouvons faire en sorte de lui laisser le choix et d'accepter sa décision. Car au fond cette décision ne nous appartient pas. N'est-ce pas?" Nous étions d'une certaine manière prisonniers de nos sentiments et nous n'avions guère le pouvoir de forcer Yami à choisir l'un ou l'autre. La Ketsueki avait un manque flagrant d'aptitudes à ce niveau-là et la presser ne ferait rien de plus que l'éloigner de l'un ou l'autre. Et puis aimer supposait vouloir le bien de l'autre et non le nôtre. Quel que soit le choix de la noiraude, je comptais bien m'y plier. Et j'espérais qu'Oniri pensait pareil de son côté. Et puis la surenchère risquait de nous mener droit dans le mur dans une pure logique de destruction mutuelle. Je souhaitais l'amour de Yami et non la haine de la jeune femme aux cheveux blancs... Pourtant la Saibogu ne poursuivit pas immédiatement sur le sujet et me demanda pourquoi je l'avais embrassée. Je hochai légèrement la tête de droite à gauche tout en haussant à nouveau les épaules. Je ne savais pas trop quoi lui répondre puisque je ne savais pas moi-même ce qui m'avait poussé à agir ainsi. Je remplis dès lors son verre puis le mien et le vidai une nouvelle fois comme pour me donner un délai supplémentaire avant de lui répondre. - " Je ne sais pas..." fis-je une fois que le brûlure de l'alcool se dissipa. " Pour la même raison qui t'a poussée à me rendre ce baiser je suppose... Parce que j'avais besoin d'affection, de me sentir exister ou plus simplement d'un contact humain. Mais ce n'était pas un acte réfléchi et encore moins intéressé tu sais? Si c'était le cas je n'aurais pas mis un terme à notre échange et nous aurions franchi un cap plus... charnel." Je levai le mains paume vers le haut avant de les laisser mollement retomber sur la table comme pour mieux marquer le fait que j'étais autant perdu qu'elle à ce sujet. Du moins, c'est ce que je croyais. Je remplis une nouvelle fois nos verres et nous leurs fîmes subir le même sort qu'aux précédents. La bouteille était au trois quarts vide et je la levai pour attirer l'attention du serveur qui comprit qu'il devait nous en apporter une seconde. Ouais, on en avait bien besoin... - " Je ferai machine arrière immédiatement si je le pouvais et je refoulerais ces sentiments si c'était en mon pouvoir! Mais ce n'est pas le cas! Je ne compte pas me mentir à moi-même et faire ce que je peux pour gagner son coeur. Mais tu es aussi sa meilleur amie et je ne peux pas lutter sur ce point avec toi. Ton avis importe certainement plus que le mien à ses yeux et tu pourrais très bien me saper s'il t'en prenait l'envie. Je viens d'ailleurs de te fournir une arme qui pourrait me desservir si tu décidais de l'utiliser contre moi. Tu as l'ascendant sur moi à ce niveau-là, c'est une évidence. Et puis tu la côtoies plus que moi..." Je la laissai à son tour remplir nos verres et je me félicitai que la discussion n'ait pas encore dérapé et se soit transformée en affrontement en règle. Mais nous étions des adultes après tout non? Même si nos actes laissaient parfois présager le contraire nous n'avions plus l'âge de nous battre comme des chiffonniers pour des faits qui relevaient de l'émotionnel et non de la logique. - " La question que je me pose maintenant, Oniri, c'est de savoir ce que tu comptes faire de ce que je viens de te dire. Est-ce que tu vas essayer de m'écraser comme un insecte gênant ou laisser Yami choisir sans l'influencer? Est-ce que tu veux qu'on retombe dans une lutte qui n'a aucun sens ou au contraire accepter ce que je ressens comme j'accepte ce que tu ressens, toi?! Mais avant de répondre j'aimerais que tu poses la question suivante..." Je marquais une courte pause, le temps de vider mon verre d'un mouvement devenu mécanique avec les années. Puis je relevai les yeux vers elle: - " Est-ce que tu penses que je suis un si mauvais parti que ça pour Yami? Que je pourrais lui faire du mal et serait incapable de lui apporter le bonheur qu'elle mérite? Réponds-moi sans détours mais avec la même honnêteté dont j'ai fais preuve envers toi jusqu'à maintenant s'il-te-plaît!" J'espérais provoquer un second déclic chez elle et qu'elle prendrait conscience que je ne méritais pas la haine qu'elle devait sûrement éprouver à mon égard à cet instant...
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| (#) Sujet: Re: Barathon [Oniiiiiiiiii] Mer 29 Oct 2014 - 23:26 | |
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J'écoutai les propos de mon compagnon de beuverie avec autant d'attention que pouvait me fournir l'alcool que j'avais jusqu'à présent consommé. Les idées confuses s'entremêlaient dans mon esprit à une vitesse insupportable. J'avais presque l'impression d'avoir des flash, laissant tantôt surgir brutalement des images du passé que j'aurai préférée oublier. Comme si la stabilité mentale précaire qui me restait s'apprêtait à s'effondrer... Il y avait de tout et de rien, mais aussi du significatif. En fin de compte cela me donnait l'impression d'avoir sans cesse affaire à la même rengaine. Moi, Mon père ou plutôt la famille que je n'avais pas, la drogue, le sexe, les hommes, les femmes, Yami, Blake, encore Yami, de nouveau la drogue, le désespoir, la souffrance, Megami, Shinji, encore et toujours Yami.... Ma vie n'avait encore de sens uniquement parce qu'elle était à mes côtés, parce que je lui avais témoigné de mon amour. Elle incarnait à elle seule tout ce qu'il restait de moi ou du moins tout ce qui se raccroché à elle après avoir subit les multiples jougs de l'adversité. Ainsi, il m'était inconcevable de la perdre, je ne pouvais accepter cela quel qu'en fut les sentiments de Shinji. Moi qui aurait tant aimée l'avoir à mes côtés comme compagnon, comme ami. Je compris que, désormais, cela nous serait impossible. Quand bien-même il se montrait honnête envers-moi cela ne suffirait jamais à apaiser la crainte qui me dévorait de l'intérieur. Qu'il le veuille ou non, il s'imposait tel un obstacle cherchant à s'ériger entre ma Yami et moi. Je ne pouvais l'accepter. Tous ces beaux discours sur les sentiments ne suffiraient pas à y changer quoique ce soit.
Cette émotion incertaine que j'éprouvai dorénavant, cette sensation de vertige, ce grand vide dans ma poitrine bordé d'un précipice. Ce que je ressentais, c'était de la peur. Oui, une peur torrentiel, comme si ma propre vie était mise en jeux. C. Je ne voulais pas. Non, je ne voulais pas a perdre. Elle était à moi et à moi seule. Personne d'autre ne serait en mesure de la rendre heureuse mis à part moi. Je le savais, je la connaissais plus que quiconque.... Ce Shinji... il n'était qu'un bon à rien. Il la ferait souffrir, comme il m'avait fait souffrir. Ce type était un véritable catalyseur à chagrin. Cela me répugnait en même temps que cela me peinait. J'étais tellement déçue par lui, moi qui, sotte que j'étais, avait continuée de placer, envers et contre tout, des espoirs en lui. Finalement tout ceci était dérisoire, parfaitement ridicule au point de me demander ce que je faisais encore là.
Je ne savais que lui répondre. J’éprouvai davantage de craintes que de haine à l'égard de cette situation. Lui mettre sa raclée n'aurait servit à rien, malgré que les pulsions qui me suscitaient à passer à l'acte ne manquaient pas. Un besoin présent de se défouler afin de relâcher la pression se faisait ressentir. Ma victime ne fut rien de plus qu'un autre verre de jus de cactus que je ne manquai pas d'ingurgiter d'une traite. Je ne comptais plus au combien j'étais et je m'en moquai un peu tant que les effets de l'alcool parvenait à inhiber mes émotions. Cela fonctionna dans une certaine mesure à l'instant où je me servis à nouveau. Le décor commençait à osciller tout autour de moi accompagnée de cette habituelle sensation de flottement léthargique...
Monsieur.Responsable désirait à présent savoir ce que je pensais de lui. La question était plutôt osée venant de sa part. La réponse demeurait incertaine... Devais-je exprimer ce que je ressentais sur le moment ou donner un point de vu objectif de lui ? J'en vins à penser que, dans mon intérêt, aucun de ces deux choix n'en valait la peine. Comme il l'avait si bien dit, je possédai désormais en avantage face à lui, voir même plusieurs de taille. Cette idée fit naître un sourire en coin à la commissure de mes lèvres. Ce fut à cet instant que je réalisai ce que je devais faire. Yami... Je ne pouvais pas la perdre... Je l'aimais tant... Face à la vie en elle-même, ses sentiments se présentaient sous la forme d'un océan de doutes et de confusions. Tout pouvait arriver, même le pire. A savoir qu'elle se détourne du chemin qui je lui avait si soigneusement tracé. Dès lors, il ne me restait qu'une seule option... Tout faire pour l'en empêcher...
-Tu ferais un bon parti pour elle mon cher ! Comme tu aurais pus en faire un pour moi. Lui répondis-je dans un sourire mesquin en haussant les sourcils.
Le barman arriva afin de nous servir une nouvelle bouteille de ce nectar explosif. Nous nous servîmes sans commune mesure pour boire à nouveau. Passé la première phase de flottement, je parvenais mieux à supporter cet alcool. Sa chaleur et son goût fort en bouche m'avait quelque peu revigoré. J'entrepris alors de rassembler les idées dans mon esprit, en prenant pour point de départ ce que je venais précédemment de dire mon cher convié car, ma décision était prise. Jamais je ne lui laisserai Yami, comme je ne lui laisserai pas non plus le choix à elle. A croire que ce pauvre imbécile oubliait qui est-ce qui se trouvait en face de lui. J'étais Oniri Saibogu, et j'obtenais toujours ce que je désirai.
-Je pense que tu as raison. Cela me fait mal de l'admettre, mais nous ne pouvons influencer le jugement de Yami. C'est à elle qu'il incombe de prendre sa décision afin d'éviter qu'elle ne souffre. Sais-tu ? Je ne souhaite aussi que son bonheur...
Prise par un zèle de confiance, je parvins à reprendre un peu contenance face à l'émotion et la surprise qui m'avait jusqu'alors submergée. D'une certaine façon cela me peinait de devoir anticiper cette soudaine et futur trahison contre Shinji. Au final, ce n'était pas spécialement contre lui, mais malheureusement le destin l'avait mit sur ma route. Nous ne pourrions jamais devenir ami et ce quoi qu'il advienne. A mon sens il était de trop et il m'incombait de me débarrasser de lui. Cette révélation sonna tel un glas dérélictueux dans ma tête. Peut-être aurais-je préférée qu'il ne s'agisse pas de lui, mais de quelqu'un d'autre. Je ne voulais pas le faire souffrir, mais il ne me laissait plus aucun choix. En outre temps et en outre circonstance les choses auraient put être tout autre. Peut-être même aurais-je pus le considérer comme bien plus qu'un ami. Néanmoins il n'était désormais plus question d'un quelconque lien entre nous. Je serais prête à tout lui faire subir si cela me permettait d'avoir Yami.
-Qui aurait pus croire que nous en arriverions-là ? Je t'avouerai que je me sens un peu déboussolée... Notre histoire n'est vraiment pas commune. Mais nous savons tous les deux ce qui nous reste à faire.
Je lui adressai un regard entendu tout en levant brièvement mon verre. Oui, je savais dès à présent ce qu'il me restait à faire. Il existait cet adage prétendant qu'il fallait garder ses amis près de soit et ses ennemis encore plus. Je ne comptais pas m'y dérober en me rapprochant le plus possible de lui. Faire preuve de sympathie, de patience et d'affection afin d'endormir sa vigilance pour qu'il ne puisse se douter qu'une épée de Damoclès pointerait alors juste au dessus de sa tête. Il ne serait cependant pas question de le tuer, loin de-là. J'avais deviné que Yami accordait une certaine importance pour ce dernier. Et je ne voulais en aucun cas lui faire de la peine, tout du moins pas de cette façon là.... Il ne me restait donc plus qu'à jouer de mes atouts pour le tailler lentement et méticuleusement en pièces, brisant un à un chaque fragment de sa vie pour que cette dernière n'ait dès lors plus aucune valeur aux yeux de ma belle. Ainsi allais-je procéder. Je levais alors mon verre dans sa direction afin que nous puissions trinquer tous les deux.
-A Yami ! Dis-je d'une voix claire et cristalline malgré l'alcool qui collait dans mes veines.
« Mais aussi à Shinji, mon meilleur ennemi... » Pensais-je alors en le regardant dans les yeux, d'un air légèrement espiègle et hautain. Je portais la boisson à mes lèvres et but cette fois-ci plus lentement, prenant enfin le temps de savourer cet étonnant nectar. Il fallait bien cela pour commémorer un tel pacte. Reposant délicatement mon verre, je m'amusai à faire glisser mes doigts sur les contours de ce dernier.
-Bien... A présent dites-moi mon cher. Qu'avez-vous prévu d'autre pour cette soirée ? Devons-nous sauter dans le prochain bar afin de goûter à leur meilleur liqueur ou avez d'autre projet à nous proposer ? Fis-je d'un ton taquin qui ne laissait absolument rien paraître des manigances qui pouvaient à présent sévir dans ma tête. |
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| (#) Sujet: Re: Barathon [Oniiiiiiiiii] Jeu 30 Oct 2014 - 12:49 | |
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La réaction de Oni me surpris au plus au point même si j'étais visiblement parvenu à atteindre le but recherché. Ainsi cette dernière semblait prête à laisser Yami choisir en connaissance de cause, sans l'influencer. Elle semblait donc l'aimer vraiment puisqu'elle était prête à se sacrifier si jamais le verdict tournait en sa défaveur tout comme moi d'ailleurs. D'un certain côté ça m'ennuyait puisque ça signifiait que ses sentiments étaient réels et non feints ou simplement motivés par le désir de plaisir charnel. Mais d'un autre j'étais rassuré dans le sens que Yami serait en de bonnes mains si jamais son choix se portait sur la jeune femme aux cheveux blancs. Enfin, de bonnes mains... Disons plutôt des mains aimantes... Mais ce retournement de veste était tout de même trop soudain à mon goût. Je savais qu'elle ne portait pas une grande attention et qu'elle se fichait pas mal de moi même si nos relations s'étaient améliorées ces dernières heures et j'avais de la peine à voir en cette fille si hautaine une personne qui était prête à abandonner simplement par amour. Elle était tenace et peu encline au partage de ce que j'avais pu voir jusqu'à maintenant. Mais rien dans son attitude pouvait me laisser penser qu'elle mentait lorsqu'elle s'était exprimée. Mes doutes étaient sûrement motivés par l'appréhension que j'avais eu quant à sa réaction car je m'étais effectivement attendu à ce qu'elle me balance son verre dans la tronche ou qu'elle me pointe son flingue en plein milieu du visage. Néanmoins j'étais heureux de la maturité dont elle faisait preuve ou, du moins, dont elle semblait preuve... Aussi lorsqu'elle m'invita à trinquer en l'honneur de Yami je n'hésitai pas une seule seconde et entrechoquait mon verre avec le sien avec un mélange de satisfaction et de soulagement ainsi que des questions plein la tête. - " À Yami!" fis-je en écho avant de vider mon verre cul-sec. " Et à son bonheur!" Je restais ensuite un brin sceptique en repensant à sa première déclaration. J'aurais pu faire un bon parti pour elle également? Là j'avais de sérieux doutes quand même. Bon d'accord nous nous étions rapprochés dans la grotte du temple et nous semblions prêts à partir sur de nouvelles bases. Nous avions aussi pas mal de points communs dans le fond mais nous étions justement trop semblables pour qu'une relation sentimentale puisse se créer. Et puis je n'arrivais toujours pas à passer sur son air hautain et son attitude supérieure qu'elle semblait arborer dans la majeure partie des cas. J'avais toujours eu de la peine avec les gens qui se pensaient supérieurs aux autres et je n'aimais pas cette approche des choses. Les castes, les rangs, les grades... Tout ceci n'étaient que des inventions des humains pour organiser leurs sociétés mais dans le fond nous aurions tous dû être égaux, avec les mêmes chances. Mais je jugeai évidemment inutile de lui faire partager ma vision des choses et mon avis sur elle à ce sujet puisque la soirée semblait prendre une tournure plus détendue. Détendu, je l'étais aussi d'ailleurs. Maintenant que le cas Yami semblait réglé entre nous et que nous étions au clair, nous pouvions nous concentrer sur la détente dont nous avions besoin. Et la soirée promettait d'être amusante si j'en jugeais à la descente de ma partenaire de beuverie du soir. D'ailleurs elle me demandait ce que nous pourrions faire pour l'occuper. La question était intéressante et j'avais bien quelques idées mais je n'étais pas certaine que la Saibogu allait goûter à mes idées... - " On peut finir cette bouteille et passer au bar suivant! De mémoire c'est "L'Aspic Joyeux", un établissement un peu moins classe que celui-ci mais à l'ambiance plus détendue! Mais la clientèle est un peu moins civilisée et les bastons sont assez régulières. D'ailleurs en parlant de ça..." Je me massai le menton de ma main libre avant de vider un énième verre. Mes pensées commençaient sérieusement à s'embrouiller et j'arborais un petit sourire niais tandis que mon regard se faisait plus vague, vitreux. Je me demandais s'il était de bon ton de parler de cette cave à Oniri d'autant plus que c'était précisément le genre d'endroits que je l'imaginais détester. Mais d'un autre côté je devais apprendre à lui faire confiance même si je risquais de m'en mordre les doigts. Et puis je voulais qu'elle me connaisse un peu plus pour savoir vraiment à qui elle avait à faire. Et peut-être alors qu'elle verrait que je n'était pas simplement le sombre idiot qu'elle se plaisait à croire... - " Je fais des combats illégaux, je ne sais plus si j'en ai déjà parlé! Yami est venue une fois y assister et je crois qu'elle y a pris du plaisir à participer. Vu qu'on a un peu besoin de se changer les idées après notre discussion et que j'imagine que tu as envie de taper sur quelque chose pour te défouler, ça te dirait d'aller y faire un tour? Juste pour voir hein? Rien ne t'engage à te battre si tu n'en as pas envie mais comme ça je pourrai te montrer un peu de mon univers si ça te tente..." Par contre si la clientèle de L'Aspic était déjà peu engageante, celle de ce lieu de débauche et de violence atteignait des sommets de le manque de politesse. Les mecs allaient sûrement poser leurs mains sur les fesses de ma vis-à-vis et la traiter comme une prostituée qui n'était là que pour chercher des clients. Et même s'ils arrivaient à faire la distinction entre une travailleuse du sexe et elle, ça n'allait pas changer grand chose. Sans parler du fait qu'ils étaient souvent plein comme des outres. - " Mais je te préviens que tu risques d'être considérée comme un bout de viande et non comme une personne! Je sais que tu a les épaules et le caractère pour y faire face et les remettre à leur place mais je préfère te prévenir, au cas où..." ajoutai-je en haussant les épaules. " Alors, t'en dis quoi?" J'attendis sa réponse en remplissant nos verres à nouveau ce qui marqua la fin de notre bouteille. Vidée, je la poussai sur le côté pour indiquer au serveur que nous avions besoin de ses services avant de tirer de longues bouffées sur ma cigarette en observant avec curiosité la Saibogu. Allait-elle se laisser tenter?
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| (#) Sujet: Re: Barathon [Oniiiiiiiiii] Sam 1 Nov 2014 - 15:10 | |
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Shinji m'expliqua alors la suite du programme qui se révélait plutôt intéressante. Il s'agissait donc de fameux combat illégaux ayant lieu dans la cave même du bar où nous nous trouvions. Décidément les bas fonds de Suna se révélaient toujours plus tortueux et sinueux que sa surface placide de sable ne laissait paraître. Je pensais qu'il pouvait s'agir de la parfaite dose d'adrénaline complémentaire à celle d'alcool pour enflammer notre soirée. Monsieur pensait visiblement me faire découvrir un monde rustique de débauche pochtronnesque. Le pauvre était loin de s'imaginer qu'il avait un train de retard à ce sujet. Mon ancien rythme de vie était probablement bien plus dévergondé que le sien actuel.
En éternelle quête d'identité j'avais à peu près touchée à tout et n'importe, voir même à des choses dont je n'étais désormais pas particulièrement fiers. Toujours fut-il que la pensée de passer une bonne partie de la soirée à se saouler et à voir des pleutres se mètre violemment sur la tronche pour quelque piécettes se révélait plutôt engageante. Finissant nos verres à l'unisson, nous les fîmes taper contre la table dans un bruit fort, en expirant longuement. La boisson m'incendiait la bouche et la gorge, il me fallait quelque chose d'un peu plus doux pour faire passer tout cela. Posant mon regard sur mon charmant compagnon de beuverie qui fumait allègrement sa cigarette en attendant ma réponse, je lui adressai un air nonchalant et détaché sans doute influencé par l'alcool.
-Très bien, allons-y. De toute façon on m'a toujours traité de la sorte, donc je sais plutôt bien gérer ce genre de situation. Fais-moi donc découvrir ce club de combat clandestin qui te sciait tant. Par contre, je te préviens, je ne participerais à aucun combat. Je suis plus du genre à vouloir tirer sur les choses qu'à vouloir les frapper.
Dis-je tout en me relevant en prenant appuie sur la table. Je profitai de cet instant pour légèrement soulever un des pans de ma robe avec qu'il puisse voir les holster attaché à mes cuisses. Il fallut une bonne trentaine de seconde afin que l'information parvienne à mon cerveau, me faisant ainsi comprendre que mon geste était assez déplacé. L'alcool commençait à avoir ses petites effets sur moi. La deuxième preuve étant que le décor oscillait plus que de raison autour de moi et me donnait l'impression d'être enfermé dans une petite bulle coupée du monde. Tout me paraissait plus lointain. Je pensais alors que nous n'aurions pas du commencer par une boisson aussi forte. Ce vider à deux presque l'équivalent d'une bouteille de whisky se révélait sacrément rock'n roll. Sans doute même un peu trop pour moi.
-A vous l'honneur mon très cher prince. Je suis toute à votre suite dans cette descente aux enfers.
J'effectuai devant lui une révérence ironiquement adapté à la situation dans laquelle nous nous trouvions. Avant de partir je profitais de l'occasion pour emmener avec moi la bouteille de Pampa vide et allai gracieusement payer le serveur pour son amabilité ainsi que la qualité de son servir. L'homme en question semblait plutôt gêné par tout ce qui se passait, mais ne manqua tout de même pas de prendre l'argent. Je suivis ensuite Shinji jusqu'à un couloir menant à un escalier sombre et sale. Ce dernier menait sans doute à la fameuse cave. Il y régnait une forte odeur de moisissure et d'humidité. A mesure que nous avancions dans cette semi obscurité, châtié par l'éclat vrombissant et maladif d'un néon fixé au mur, de nouvelles effluves olfactives parvenaient à mes narines. On y devinait à forte dose de l'alcool, du tabac, de l'herbe, de la sueur, du sang, mais aussi une assez désagréable teneur en vomi.
-Je comprends enfin d'où venait l'odeur que tu portais lorsque nous nous sommes rencontré pour la première fois...
Dire que j'allais passer la soirée à baigner dedans ne m'enchantait pas spécialement. Une fois le mot de passe donné au videur et la porte franchise, j'entrais dans un tout nouveau monde bien différent de celui à l'étage. La foule en délire hurlait tout leur saoul sur les deux combattants s'affrontant au milieu de l'arène. De types d'allures équivalentes s'ébattaient dans l'espoir de réduire son prochain en miette, le tout avec une extrême brutalité. La salle était assez mal éclairée, mais on percevait tout de même un épais voiles brumeux couvrir le plafond de la salle. Ce dernier était entretenu par les nombreux fumeur de cigarettes, cigares et narguilés. A les observer assis sur leur table, je les assimilai à des usines crachant leur pollutions depuis leurs imposantes cheminées. Je me collais inconsciemment à Shinji, pensant qu'être proche de ce dernier suffirait à réprimer l'attention que certaines énergumènes pourraient porter sur moi. Malheureusement, cela ne suffit guère et lorsque j'eus le dos tourné l'un d'eux ne manqua pas de me claquer lourdement les fesses. Pris d'un geste instinctif j'éclatai la bouteille de Pampa en plein sur son crâne si violemment qu'il s'effondra de sa chaise dans un tonnerre de fracas. Le silence tombât brusquement dans la salle et une vingtaine de paire d'yeux convergèrent dans ma direction. Oui, j'avais récupérer la bouteille uniquement dans ce but là... Constatant que j'avais toute l'attention de cette armada de gentlemans éméchés j'entrepris de faire mon petit discours.
-Je vous préviens les mecs, le prochain qui me retouche je lui défonce sa gueule !
Criais-je avec une certaine vulgarité autoritaire dans la voix. Pour joindre ma parole au geste, je sortis l'un de mes pistolets de sous ma robe pour cribler le plafond de balles. Les détonations retentirent en un bruit sourd dans la cave close qui ne manqua pas de vriller les tympans à certains. Définitivement, j'avais un peu trop bu. J'en étais parfaitement consciente, cela finissait à chaque fois de la même manière. Et comme toujours lorsque j'avais un peu trop forcé sur la dose, j'en avais rien à foutre de tout. Alors que je venais d'imposer le ton, l'atmosphère était devenu expressément tendu dans la salle. Maintenant qu'ils savaient à qui ils avaient à faire, il ne restait plus qu'à les faire manger dans ma main.
-Et par contre pour tous les autres. Je vous paie une tournée général !
Je concluais de vive voix en levant de ma main de libre une poignet de billets. La situation demeura en suspension durant quelques instants, jusqu'à ce qu'un type, à l'autre bout de la salle. Une sorte de bodybuildeur à la barbe épaisse et au long cheveux se mit à crier en levant les poings victorieux.
-OUAAAAAAAAAAAIIIIIIIIIIIII !!
A ses exclamations vinrent se joindre celles de l'ensemble de la clientèle qui semblait plus que satisfaite à l'idée de pouvoir se saouler à l’œil tout frais payé par une jeune jolie damoiselle sortie de nulle part et parfaitement cinglée de surcroît.
« OUH OUH OUH OUH OUH OUH OUH OUH !! »
Se mirent-ils à brailler en cœur l'assemblée tout en frappant de leur poing immense ou de leur chopine les tables du bar, on eut l'impression que toute la cave se mettait à trembler et allait s'effondrer sous la pression de leur jasement. Sur le visage du barman émanait une étrange expression étonné tandis que Shinji et moi nous accoudions à son au comptoir. Je lui refilais la totalité de l'argent qui me restait afin de garantir à tous, autant qu'à nous-même, boisson et bonne humeur jusqu'à la fin de la soirée. Les yeux du barman brillèrent d'une lueur quasi sacré, comme s'il venait de recevoir une illumination où de rencontrer son messie. En l’occurrence, il ne s'agissait pas de moi, mais bel et bien du frique qu'il venait de recevoir.
-On voudrait deux chopes de votre meilleur bières.
Nous fûmes servit en moins de temps qu'il n'en fallut pour dire le mot « pognon ». Ainsi deux bières mousseuse atterrirent en face de nous sur le comptoir. J'attrapai la chope et proposai une nouvelle fois à mon hôte de trinquer.
-Finalement c'est pas si mal ici... Dis-je en lui adressant mon sourire plus malicieux. |
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| (#) Sujet: Re: Barathon [Oniiiiiiiiii] Lun 3 Nov 2014 - 13:15 | |
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Puisqu'elle m'avait appelé "très cher prince", je cru bon d'agir en conséquence et de lui offrir mon bras pour la mener jusqu'à la fameuse cave. Le videur me reconnut immédiatement et m'adressa un petit signe de la tête avant de nous libérer le passage pour la trappe qui menait dans les profondeurs de ce lieu en apparence anodin. Le regard qu'il adressa ensuite à Oniri oscillait entre l'intérêt et la méfiance puisqu'il ne l'avait évidemment jamais vu ici. Mais ma présence suffit à faire taire les éventuelles protestations qui auraient pu lui venir à l'esprit et nous ne fûmes donc guère inquiétés avant de pénétrer dans ce lieu de débauche. Il faut dire aussi que la Saibogu n'avait pas vraiment le profil physique type du genre de personnes qui fréquentaient cet endroit... L'odeur particulière du lieu n'échappa pas à la jeune femme qui y alla de son petit commentaire sur l'odeur que j'avais lors de notre première mission en commun. Je me contentai de hausser les épaules afin de ne pas tomber dans la surenchère. Avec le temps je pense que j'allais même pouvoir carrément passer sur ses petites piques régulières et puis j'avais pris conscience que rien ne lui faisait plus plaisir que lorsque je lui répondais. Et puisque je ne tenais pas particulièrement à lui faire ce plaisir... Et puis nous étions partis sur de nouvelles bases en théorie du coup je préférais que la soirée se déroule sans accros. Les personnes agressives - quelle que soit la forme que cette agressivité peut prendre - sont souvent les plus malheureuses par vrai? - " Ravi que ça te plaise!" me contentai-je donc de répondre. La plupart des types portaient leurs regards sur la demoiselle mais ça n'avait rien d'étonnant finalement. Oniri était plutôt jolie dans son genre et les femmes n'étaient pas légion en ce lieu. La présence d'une seule d'entre elle suffisait souvent à attirer le regard et l'envie de cette clientèle si particulière et souvent marginale. Alors voir la Saibogu débarquer en robe avait de quoi faire tourner la tête de plus d'un même si, évidemment, leur intérêt se limitait au désir. Ce n'est pas la femme qu'ils voyaient, c'était ses formes et l'objet de plaisir qu'elle pouvait éventuellement devenir. D'ailleurs cela s'exprima très clairement quand un des hommes lui claqua les fesses avant de se prendre une bouteille sur le coin de la tronche. C'était précisément le genre de réaction qu'elle devait avoir si elle ne souhaitait pas se faire marcher dessus toute la soirée. Yami l'avait bien compris à l'époque et Oniri également. J'eus un mouvement de recul instinctif lorsqu'elle tira l'un de ses flingues pour en vider le chargeur dans le plafond et ainsi attirer l'attention de toute la populace présente. Un geste débile à mon sens puisque l'écho des tirs se répercuta dans la cave et me vrilla les tympans ainsi que ceux des personnes proches. Mais tellement révélateur du caractère d'Oniri qui ne se souciait guère des autres. Il y avait bien des manières d'attirer l'attention des gens et la plupart n'avaient rien à voir avec le fait de tirer des salves à tout va. Je jetai un regard au plafond qui laissait échapper une fine couche de poussière aux points d'impacts et poussai un soupire imperceptible en me disant qu'elle ne changerait jamais... - " La prochaine fois tu seras gentille de prévenir avant de jouer à la despérado!" fis-je sur un ton réprobateur. Mais cette dernière était déjà en train de chauffer la salle en promettant une tournée générale. Une bonne chose en soi puisque ça eut au moins le mérite de galvaniser la foule et de justifier sa présence en ces lieux. Les gens se remirent bien vite de leur surprise et ce furent de véritable cris de joies et d'approbation qui répondirent à cette remarque. Je n'y voyais pas vraiment d'inconvénients puisque ça aurait au moins le mérite d'embrumer l'esprit de mes futurs adversaires. Car oui, je comptais bien me battre ce soir. Je n'avais pas particulièrement l'alcool mauvais mais suite à ma discussion avec Oniri j'avais besoin de me changer un peu les idées. Et il n'y avait pas de meilleurs façons d'y parvenir que d'écraser son poing dans la face d'adversaires consentants. L'adrénaline avait le mérite de rendre tellement de choses insignifiantes... Nous gagnâmes rapidement le bar ou Oniri nous commanda deux bières. Vu la quantité d'argent qu'elle donna au barman il ne nous fallut que quelques secondes avant d'être servis. De mémoire, je n'avais jamais reçu une commande aussi vite. La présence de la Saibogu avait du bon! D'un autre côté c'était tellement révélateur d'une constante: quand on a de l'argent, on a le pouvoir! Je trinquai volontiers avec elle alors qu'elle me confirmait que l'endroit n'était pas si mal finalement. - " Oui c'est sympa hein? C'est sur que c'est pas vraiment le grand luxe et que l'odeur laisse à désirer mais les gens ici sont vrais! Stupides mais vrais!" fis en lui retournant le sourire qu'elle m'adressait. " Yami t'avais parlé de ce lieu? Lorsqu'elle est venue la première fois elle a été obligé de se battre. D'ailleurs tu le seras aussi, c'est la tradition: tout nouveau venu, quel qu'il soit, doit faire ses preuves dans l'arène. À mains nues..." C'était un peu un sale coup dans le sens où je ne l'avais pas averti avant d'entrer en ces lieux. Mais je la savais suffisamment pleine de ressources pour se débrouiller dans la plupart des situations. Mais je ne l'avais jamais vu se battre autrement qu'avec des armes à distance et je me demandais ce qu'elle valait au corps à corps. Et puis c'était également une excellente occasion de voir ce qu'elle avait dans le ventre. Car ce n'est pas dans son élément qu'on peut évaluer la valeur d'une personne mais bien dans l'adversité, dans un contexte peu favorable. Je guettai sa réaction tout en prenant une longue lampée d'alcool avant de reposer sans ménagement la chope sur le bar. - " Tu as gagné la tranquillité en offrant à ces gens de quoi épancher leur désir d'ivresse mais est-ce que tu arriveras à gagner leur respect?" ajoutai-je avec en accompagnant ma remarque d'un regard entendu. " Mais vois le bon côté des choses, tu seras définitivement tranquille après ton passage sur le ring! D'ailleurs en parlant de ça..." Un type était monté sur le-dit ring et chauffait la foule à grands renforts de geste du bras et de cris surexcités. Je retirai rapidement mon manteau et mon t-shirt avant de les confier à Oniri puis me hâter de le rejoindre avant qu'on ne me prenne la place. L'arbitre donna rapidement l'autorisation puis baissa la main pour marquer le début de l'affrontement tandis que je penchais la tête sur le côté puis l'autre pour faire craquer ma nuque. Je vissai ensuite ma cigarette au coin de mes lèvres avant de m'approcher de mon adversaires, bras levés à la manière d'un boxeur. Je lui décochai le premier coup avant d'en encaisser immédiatement un autre en retour. Le combat gagna rapidement en intensité alors que le respect était rapidement remplacé par des sentiments plus violents et plus humains également. Quand on se fait taper dessus, on tend rarement l'autre joue... Le bruit de la chair contre la chair se fit plus régulier tandis que les coups pleuvaient entre lui et moi. J'aurais pu en éviter la plupart en me contentant de rendre mon corps élastique mais gagner n'aurait alors eu aucun intérêt. Du sang coula sur mon oeil valide lorsque mon arcade sourcilière explosa à la suite d'un coup particulièrement violent qui me fit tituber en arrière. Je parvins néanmoins à éviter la charge qui suivit en l'amortissant en prenant appui sur mes jambes. J'enroulai mon bras autours du cou de mon adversaire avant de lui décocher plusieurs coups de genoux dans le ventre. Puis je relâchai ma prise et le frappai de toutes mes forces en plein visage avec un uppercut. Le type tomba en arrière comme une pierre et j'obtins ainsi ma première victoire de la soirée. Victoire que je fêtai comme il se doit en levant mes bras vers le ciel et en tournant sur moi-même de manière à ce que tout le monde puisse bien saisir la fureur et le fierté dans mon regard... - " Bien joué!" fis-je ensuite en tendant ma main à l'homme au sol. Il la saisit de bon coeur et me félicita en retour avant de retourner dans son coin panser ses plaies tandis que je faisais de même. Je décochai un sourire à Oniri et vidai le reste de ma chope avant de la lever à l'intention du barman pour recommander la même. Je pris ensuite une serviette et me la calai sur le visage pour atténuer mon saignement. Un coup de langue de Yami aurait suffit à résorber la plaie mais là il fallait que je fasse avec les moyens de bord. - " À ton tour maintenant!" fis-je en désignant le ring d'un signe de la tête. " Montre-moi ce que tu sais faire! Les armes blanches sont autorisées si jamais mais ne tue pas ton adversaire, ce serait mal perçu en plus d'être illégal..." Je trempai mes lèvres dans la chope qu'on venait de m'amener tout en me demandant si elle allait se laisser tenter ou au contraire estimer que ce genre d'affrontement était indigne de son rang. Pour le coup j'avais une petite idée de la réponse...
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| (#) Sujet: Re: Barathon [Oniiiiiiiiii] Mar 4 Nov 2014 - 10:22 | |
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Après avoir trinqué nous bûmes respectivement dans nos chopes de grandes gorgées de bière. Cette dernière était bien plus douce et passait beaucoup plus facilement que le jus de cactus survitaminé que nous avions consommé précédemment. L'ambiance dans la salle devenait de plus en plus rustre gaillarde à mesure que le barman servait à toute la clientèle les boissons offertes par mes soins. J'étais visiblement parvenue comme prévu à m'attirer toute la sympathie des membres de ce bar. Il savait que s'ils souhaitaient continuer de boire à l’œil, ils avaient fort intérêt à ne pas me déranger. Une fois encore l'argent parvenait à résoudre tous mes problèmes. Enfin tout du moins seulement les plus rustre. Grâce à Yami j'avais longuement apprise à mes dépends que certaines choses ne pouvaient s'acheter ou se guérir par le biais de cette fameuse liasse de billet qui faisait tourner notre monde. Tandis que je savourai à nouveau le doux nectar à l'orge Shinji pris la peine de me répondre prétendant que tous ces hommes ici présent, aussi rustres et bennés soient-ils avaient le mérite d'être authentique. Je lui adressai un sourire circonspect tout en reposant délicatement ma chope sur le comptoir ayant parfaitement compris ce qu'il cherchait à sous entendre sur moi.
- Crois-moi, il y a certaine vérité qui feraient mieux de rester cachées... Dis-je d'une voix sage qui ne sciait absolument pas avec ma constance burlesque dans laquelle l'alcool m'avait plongé.
Je fus frappée d'étonnement en apprenant que ma chère Yami avait combattu dans un lieu pareil. J'avais peine à me l'imaginer affrontant un de ces énormes gaillards dans l’arène, elle qui pourtant semblait si raffiné. Shinji me disait cela avec une certaine fierté dans la voix, comme s'il l'admirait pour ce qu'il venait de faire. Décontenancée par cette révélation, je le fus d'autant plus lorsqu'il m'annonça que je devrais faire à mon tour mes preuves en combattant à main nue... Je ne pus m'empêcher de le fixer durant un instant de mes yeux vitreux, plongeant mon regard dans le sien, espérant y desceller une quelconque forme de plaisanterie, mais malheureusement il n'en fut rien. Cette idée ne me plaisait absolument pas. J'avais clairement fait comprendre que j'étais là pour me boire et me détendre, et non me faire fracasser le visage par des montagnes de muscles. Si je trimballais en permanence mes pistolets sur moi ce n'était pas pour rien. Mon nom de famille suffisait à lui seul pour faire comprendre que je n'avais strictement aucune expérience dans le combat au corps à corps. Et puis il suffisait de me regarder. Physiquement, je n'étais aucunement taillé pour, mais cela, cet idiot de Shinji ne semblait pas l'avoir compris.
- Heu... T'es sérieux là... ? Tu aurais tout de même pu m'avertir avant que l'on rentre ici. C'est assez salaud de ta part...
J'avais prononcé ces mots avec une légère crainte mêlée d'exaspérations en m'adressant davantage à moi-même qu'à lui. J'estimai avoir suffisamment mit mon corps à rude épreuve ces derniers mois, me retrouvant à deux reprises dans des états gravissimes. Je commençai à peine à me remettre de mes blessures. Les multiples bandages que je portais pouvaient en témoigner. Autant dire que je n'appréciais pas spécialement l'idée de me faire bêtement massacrer dans une arène. Et puis, ce n'était même pas la question. Je me révélais par nature, totalement incapable de faire ce genre de chose, m'étant personnellement promise de cesser de m'enfoncer dans l'auto-destruction après ma rencontre avec Yusuke. Je n'allais certainement pas remettre cela en allant volontairement molester pour le plus grand plaisir de ces couards.
- Je serais définitivement tranquille, certes, puisque je serais dans un lit d'hôpital. Répliquais-je avec ironie.
Je ne pus savoir s'il m'avait réellement entendu, car la cloche venait de sonner et il s'était désigné pour combattre. Sans que je ne comprenne pourquoi, j'en vins à éprouver une certaine admiration pour ce qu'il faisait. Comment pouvait-il avoir le cran de se jeter continuellement à cœur perdu dans ces combats ? Car cela se voyait clairement, il était un parfait habitué des lieux et de ses combats. Son mauvais état lors de notre première rencontre confirmait cette pensée. Il m'envoyait son T-shirt ainsi que son manteau qu je posai sur son tabouret. Désormais torse nu face à son adversaire le combat pu lancer de plus belle. Je n'ignorai s'il s'agissait de l'alcool ou bien d'autre chose, mais j'en venais à le trouver diablement sexy, le corps luisant à ainsi marteler de coup son adversaire, alors que lui-même encaissait rigoureusement chaque assaut de son adversaire. Malgré-moi je ne perdis pas une seule miette de ce délicieux spectacle. Après quelques minutes d'échange, je ne pouvais définitivement plus le nier, j'étais littéralement en train de baver sur lui, admirant son air sauvage et sombre, et son torse musclé luisant de sueur. Si l'alcool ne m'avait pas déjà autant retourné le cerveau que le corps, j'aurais probablement finis par avoir un coup de chauffe.
Il ne manquait plus que cela. Voilà que cet écervelé arrivait à me faire éprouver du désir pour lui. Après, il fallait dire que cette mise en scène lui donnait des airs particulièrement badass plus qu'appréciable. Je me confortai dans l'idée que beaucoup d'autres filles auraient sans doute ressenti la même chose à ma place en le voyant ainsi agir dans toute sa splendeur de mâle sur-tendu à la testostérone. J'en vain à repenser à notre baiser dans les ruines avant de me ressaisir brutalement. Tournant le dos à l'arène, je pris une nouvelle grande gorgée de bière, pensant bêtement que cela finirait par chasser ces pulsions de mon esprit. Je ne devais surtout pas perdre de vu mon objectif. Ce type était mon rival, mon ennemi. Rien de plus. Ce que nous vivions en cet instant n'était que pur facétie. Je me trouvais ici uniquement pour me passer les nerfs en buvant et rien de plus et n'éprouvai aucune sympathie ou affection envers ce pleutre qui osait vouloir me prendre ma Yami.
Du moins était-ce que je essayai de me convaincre dans l'instant, malheureusement mon état d'ébriété avancé ne me permettait pas de réfléchir. J'avais au contraire davantage tendance à dire tout ce qui me passait par la tête ce qui n'était pas forcément une bonne chose en l'état. Il me rejoignit au comptoir, s'épongeant le visage avec une serviette. Essoufflé, son visage arborait une mine plutôt satisfaite. Ces cheveux noirs, humide de sueur, étaient éparpillées sur les côtés tandis que quelque mèche rebelle retombait sur son visage. Je restai un instant à le fixer, avant de reporter mon attention, tapotant nerveusement ma chope qui venait d'être remplit. Visiblement, il s'agissait de mon tour, ce que je redoutai tout particulièrement. Non, décidément, je ne pouvais faire cela...
- Shinji écoute... Je...
J'osai toujours pas le regarder, gardant mon regard rivé sur la mousse de ma boisson et sur les bulles de gaz qui remontait le long des parois de verre de la chope. J'en venais ensuite à pousser un long soupir de lassitude. Malgré son seul œil valide, j'avais parfois l'impression qu'il était aveugle, à ne jamais rien voir de ce qui l'entourait en se contentant d'agir comme bon lui semble sans prendre en compte les facteurs externes. Ce trait de caractère avait été d'autant plus voyant lors de nos missions dans les ruines et il se comportait une fois de plus comme tel en voulant m'envoyer à l'abattoir malgré mon état convalescent... Le problème étant que cette fois-ci, je n'avais ni la force ni le courage de lui crier dessus pour le remettre à sa place. J'étais fatiguée de tout ceci... Après un long silence entre nous il me demanda ce qu'il en retournait. Je voulus vider ma chope d'une traite, mais mon estomac se retourna à mi-chemin, rendant soudainement la boisson bien écœurante : au moins que je ne pus en boire que la moitié. Je la reposai sur le comptoir et reportai cette fois-ci mon attention sur mon compagnon. Voilà qui était criminel d'être à la fois aussi sexy et aussi stupide. Je poussai un nouveau soupir et dans un élan de courage je pris sa main dans la mienne afin de la lui poser sur mon ventre. Il put ainsi sentir l'épais bandage qui m'entourait l'abdomen. Cette fois-ci je n'eus pas non plus le courage de croiser son regard. Gênée, je retrouvai ma position initiale, légèrement prostrée sur le comptoir.
- J'ai eu l'abdomen et l'utérus déchirés par une attaque... Je... je ne suis pas en état de faire quoique ce soit...
Je venais de prononcer les mots d'une voix faiblarde avec une certaine honte mêlée de crainte parfaitement perceptible. Cette fois-ci, j'espérai qu'il se révèle, comme à son habitude, incapable de lire entre les lignes au moins pour m'épargner une conversation particulièrement gênante que je ne souhaitai pas aborder. Malheureusement pour moi j'avais trop bu, et j'en avais déjà beaucoup trop dis à ce sujet. Je repris ma chope pour ingurgiter son contenu par petite gorgée, comme s'il aurait pu s'agir d'un médicament. J'émis un long soupir las en éloignant le verre de mes lèvres. De multiples vagues de palpitations secouaient mon cœur. Le décor oscillait lourdement autour de moi. Les discussions et cris incessants de la clientèle s'étaient transformés en immense brouhaha. J'avais l'impression de me retrouver dans une ruche d'abeilles dont les bourdonnements me vrillaient le crâne. Il valait mieux que nous changions de sujet de conversation sous peine de risquer de nous éloigner de la raison initiale de notre présence ici.
- Sinon, dis m'en plus sur toi. Au final on ne se connaît pas vraiment. Il s'agit de l'opportunité pour y remédier.
Je me rendis compte que je ressentais l'intense besoin de parler. Tout et n'importe quoi, cela m'importait peu du temps que nous discutions. J'avais en cet instant, besoin de contact humain, d'un point de repère pour ne pas perdre pied. Shinji était là, beau, stupide et aussi saoul que moi. Après la guerre secrète que j'avais décidé d'entreprendre contre lui, nous n'aurions sans doute plus l'occasion de nous côtoyer de la sorte. Nous ferions bien d'en profiter autant que possible.
- Tu sembles vivre seul, tu n'es plus chez tes parents ? Cela fait longtemps que tu combats dans ce bar ? Qu'est-ce qui est arrivé à ton œil gauche ?
Je m'étonnai moi-même en constatant avec quelle netteté j'arrivais encore à parler malgré tout l'alcool que j'avais ingurgité jusqu'à présent. Un sourire timide se dessina sur mes lèvres tandis que je me grattai nerveusement derrière la tête, un peu gênée.
- Désolée pour la dernière question... C'est seulement qu'elle me brûle sur les lèvres depuis que nous nous sommes rencontrés....
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| | | Informations Grade : Membre du Kyomu Messages : 1238 Rang : A
| (#) Sujet: Re: Barathon [Oniiiiiiiiii] Mer 5 Nov 2014 - 13:33 | |
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J'avais rarement vu Oniri dans un état de faiblesse pareil. Ce n'était peut-être pas la meilleure façon de qualifier son comportement mais elle n'était de loin pas la Saibogu assurée et hautaine que j'avais l'habitude de côtoyer. Aussi lorsque je lui indiquai qu'elle fallait qu'elle se batte je fus surpris par sa réaction que j'avais imaginé tout autre. Ce ne fut pas un refus catégorique ou une approbation mesurée que je reçu en retour mais bien une hésitation sincère. J'attendis néanmoins patiemment qu'elle veuille bien me dire plus que le bribe de phrase qu'elle avait commencée tout en versant de l'alcool prévu à cet effet dans la serviette avant de m'éponger mon arcade éclatée avec. Le tout en réprimant une grimace de douleur. Elle avait le regard fuyant et ça n'annonçait rien de bon. Pourtant je ne voulais pas la brusquer et la laisser se confier d'elle-même, si toutefois c'est ce qu'elle désirait. Elle me prit ensuite la main pour la poser sur son ventre et ce contact un brin intime avec elle m'insuffla un léger mouvement de recul, par réflexe. Je la laissai néanmoins faire et me demandai un court instant si elle allait m'annoncer qu'elle était enceinte. Mais je sentis rapidement les bandages qui lui ceinturaient l'abdomen et je relevai un regard interrogateur vers elle. Elle semblait décidée à se confier car elle m'expliqua rapidement que cette partie de son anatomie avait été déchirée par une attaque et que son utérus en avait également souffert. Est-ce que ça signifiait qu'elle ne pourrait jamais enfanter? La surprise laissa rapidement place à de la colère contenue tandis que je saisissais délicatement son menton pour la forcer à relever la tête et croiser mon regard. Quelques instants de silence s'écoulèrent tandis que cette promiscuité me rappelait notre bref échange charnel dans le temple. Il ne fallait pas que je retombe dans mes travers mais la voir ainsi soulevait en moi une sorte de désir que je croyais réprimé à jamais... - " Qui, Oniri?" demandai-je. " Qui t'a fait ça? Je veux son nom! Et s'il-te-plaît ne me réponds pas que c'est personne ou que ce n'est pas grave!" Je n'arrivais pas à définir ma relation avec Oniri puisqu'elle oscillait souvent entre la haine, la rancœur et parfois l'affection. Mais j'avais une folle envie de faire payer celui qui avait fait ça en cet instant et même si je ne me l'expliquait pas, je n'étais pas du genre à me questionner plus que de raison. Je marchais à l'instinct et si ça m'avait souvent porté préjudice jusque-là, ça m'avait également permis de rester en vie. Je me rendis alors compte que j'avais insufflé un mouvement de caresse à ma main toujours sur son ventre et je la retirai rapidement, gêné, pour poursuivre la descente de la bière devant moi. L'alcool était mauvaise conseillère lorsque l'on se trouvait en présence d'une jolie demoiselle. Et si Yami était évidemment l'élue de mon coeur, Oniri ne me laissait pas indifférente. Il fallait que je trouve rapidement une solution à ce problème si je ne souhaitais pas commettre une nouvelle bêtise. D'autant plus qu'après avoir avoué mes sentiments pour la noiraude à Oniri, il aurait été plutôt de mauvais goût de retomber sous son charme et succomber au désir qu'elle suscitait parfois en moi... - " Tu peux désigner un champion qui se battra à ta place si tu le désires." repris-je entre deux lampées. " Ce n'est pas vraiment courant mais autorisé par les règles de la maison! Je veux bien tenir ce rôle et ainsi tu éviteras de te faire blesser plus sérieusement! Ça te va? Je suis désolé mais je n'avais pas remarqué ton état avant ça..." La conversation prit ensuite des allures plus personnelle lorsqu'elle me demanda de lui parler de moi. C'était précisément la chose que je détestais faire notamment parce que ça me rappelait à chaque fois à quel point ma vie était misérable. Cette dialectique me poussait à me souvenir des erreurs que j'avais commises et ce à côté de quoi j'étais passé dans mon désir d'autodestruction. Mais Oniri avait fait l'effort de me parler d'un sujet qui semblait douloureux pour elle et c'était la moindre des décences que de répondre en retour à ses questions. Et puis si je souhaitais instaurer un climat de confiance entre nous il fallait bien faire quelques concessions n'est-ce pas? La jeune femme aux cheveux blancs me submergea littéralement de questions et je lui décochai un léger sourire amusé tout en terminant ma bière avant d'en recommander une seconde. - " Ma vie n'est pas très trépidante j'en ai bien peur..." fis-je en prélude, un brin gêné. " Mais soit! Heu... Bon et bien je suis un Akuzu, ça tu le sais déjà. Je suis né et ai vécu dans le désert les premières années de ma vie avant que mon clan décide de rejoindre Suna. Je n'ai pas beaucoup de souvenirs de cette époque mais je me rappelle clairement que j'étais opposé à cette idée à l'époque. Mais j'étais beaucoup trop jeune pour que mon avis ait le moindre poids et puis de toute façon ma branche familiale n'est pas la principale des Akuzu, donc ça n'aurait de toute façon rien changé. Donc on a suivi le mouvement et on s'est retrouvés entre ces murs..." Je marquai une courte pause, le temps d'accueillir ma nouvelle bière comme il se devait. À savoir en en prenant de longues rasades comme pour humecter ma gorge et chasser le sang qui s'écoulait toujours de mes gencives. - " J'avais un peu l'impression d'être en prison alors j'ai réagi comme la plupart des gamins l'aurait fait je suppose: en me rebellant! J'ai rejoins l'académie quand j'étais en âge d'y entrer mais j'étais dès lors un élève dissipé et agressif. Et ça c'était encore quand j'y allais parce que j'aimais beaucoup sécher les cours... Et puis Makka nous a attaqué et mon père a trouvé la mort dans cet assaut. Ma mère a été emportée quelques années plus tard par la maladie même si je me demande si le chagrin n'a pas été la cause de son décès. Enfin... C'est mon oncle et ma tante qui m'ont recueillis et là je suis vraiment parti en couilles!" Je détournai à mon tour le regard pour le reporter sur les bouteilles derrière le bar. Les souvenirs m'assaillaient lorsque je parlais de mon passé et, pour la plupart, ils n'étaient pas vraiment agréables. Je baissa mon oeil sur le contenu de mon verre et en reprit une longue gorgée comme pour mieux chasser le sentiment désagréable qui m'envahissait peu à peu. Je ne parlais pas souvent de ce genre de choses et à chaque fois je ressentais ce petit pincement au coeur. Même si je faisais de mon mieux pour jouer la carte de l'indifférence pour ne pas montrer qu'au final j'étais sensible à ce genre de choses... - " Bref j'ai fugué plusieurs fois et la dernière a été la bonne. J'ai erré quelques longues semaines dans la rue et j'ai mendié pour avoir de quoi manger en fin de journée. Et puis j'ai découvert cet endroit et la façon dont on pouvait se faire de l'argent facile. Je maîtrisais suffisamment les capacités innées de mon clan pour me faire une place parmi les combattants malgré mon jeune âge et j'ai commencé à gagner suffisamment de ryos pour me louer une petite chambre au centre-ville. Chambre que j'occupe toujours après toutes ces années par ailleurs. Je crois bien que j'étais déjà doué à l'époque mais pas suffisamment parce que ça m'a couté un oeil." expliquai-je en relevant mon cache-oeil furtivement pour dévoiler un oeil crevé barré d'une cicatrice à sa verticale. " J'ai affronté un type armé d'un couteau et c'était sûrement le combat de trop ce soir-là. Je devais avoir seize ou dix-sept ans, je n'en suis plus sûr. Il faut dire qu'à cette époque j'étais encore plus une épave que maintenant. Donc tu vois, j'ai fais quelques progrès quand même depuis..." Je lui adressai un pauvre sourire avant de m'appliquer à terminer ma bière. Le silence reprit ses droits entre nous tandis que le brouhaha ambiant continuait à submerger la cave. Des cris approbateurs s'élevèrent de la foule alors qu'un des combattants sur le ring mettait à terre son adversaire après lui avoir brisé la main. Ce genre de spectacle avait fini par m'indifférer totalement avec le temps, tout comme le plaisir que j'en tirais au début. Maintenant ce n'était plus que le moyen de gagner ma croûte et rien de plus... - " Et toi Oniri? Je suppose que ton parcours est assez différent du mien hein? Raconte-moi d'où tu viens! J'ai envie d'en apprendre plus sur toi et puis peut-être qu'on se comprendra un peu mieux comme ça! Je t'avoue que j'en ai marre de te voir comme une rivale ou une adversaire! On est peut-être pas si différents que ça après tout. Il faut juste qu'on en prenne conscience..." Ça m'avait fait du bien de me confier à elle je crois. C'était d'ailleurs assez étrange car je m'attendais plutôt à être jugé ou à une remarque désobligeante sur mon passé ou mon comportement.
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| | | Informations Grade : Jônin - Assistante du Seigneur du Vent Messages : 1877 Rang : S
| (#) Sujet: Re: Barathon [Oniiiiiiiiii] Mar 11 Nov 2014 - 22:36 | |
| - Music ♫:
Sa main se glissa sous mon menton. Ce contact était fort et chaud. Il m'obligea à le regarder dans les yeux. En temps normal je ne me serais sans doute pas gênée pour le gifler afin de le réprimander d'un tel affront. Cependant, ici même, dans cette cave où avait lieu ces fameux combats clandestins, avec nos corps fortement alcoolisés et mon cœur meurtri par l'émotion, il n'était point question de temps normaux. Cette nuit qui aurait dû être similaire à tant d'autres semblait petit à petit se différencier par le biais de cet individu qu'était Shinji. Je ne comprenais toujours pas pourquoi je mettais confiée à lui. Il n'avait pas besoin de savoir cela. Il n'avait pas besoin de connaître ma vie. Alors pourquoi ? Pourquoi voyais-je la hargne imprégner son regard face à cette révélation. Pouvait-il vraiment se soucier de moi ou ne s'agissait-il que d'un stratagème ?
Je me sentais dès lors presque honteuse d'avoir voulut comploter un quelconque mal à son encontre et ce dans l'unique but de m'assurer l'affection de Yami. A présent je le réalisai et ce sentiment me vrillait la poitrine. L'un comme l'autre nous nous soucions du sors de notre prochain. Je ne voulais pas qu'il souffre. Tout ceci, j'en avais vraiment assez si bien que je fus incapable de soutenir son regard. Sa main jusqu'alors posée sur mon ventre dessina une caresse. Prise au dépourvue j'eus un brusque mouvement de recul qu'il imita également. Soudainement gênée je reportai mon attention sur ma chope de bière dans l'espoir de reprendre un peu contenance. Je restai un instant à contempler mon reflet dans le liquide ocre pensant qu'il valait pour tous qu'il ne sache pas la vérité. Yami m'avait confiée son secret sur le démon interne qui tourmentait sa vie et qui, désormais, semblait vouloir chercher à déchirer la mienne. Malgré le fait que l'inquiétude qu'il suscitait à mon égard me touchait, je savais que je ne pouvais être honnête avec lui.
-Disons que je sais me faire des ennemis dont certains peuvent s'avérer particulièrement dangereux et difficile à atteindre. Il s'agit de mon histoire, de mes problèmes, de ma propre guerre. J'aimerai que tu restes en dehors de tout ça...
Ma voix était plutôt basse, mais le ton que je pris en annonçant mes derniers mots étaient sévères. Je voulais qu'il comprenne que cela n'était pas discutable. Cette maudite Megami... Elle représentait un danger continuel pour nous tous. Je ne voulais pas qu'il soit impliqué dans cette histoire, autant pour Yami que pour moi. J'avais malheureusement put constater de moi-même ce dont l'ancienne comtesse était capable en ayant perdue une partie de moi durant cet affrontement. Personne dans mon entourage ne devais à souffrir de ce fléau comme j'avais souffert. Par moi, j'avais la connaissance et le pouvoir qui pourrait me permettre de la sauver. Chose que je comptais accomplir seule et sans aide. J'eus un maigre sourire à cette pensée avant de porter la boisson à mes lèvres, la buvant par longues rasades. Comme si les choses pouvaient être aussi simple...
Ce fut désormais autour de Shinji de parler en répondant à mes questions. Je ne m'étais pas vraiment attendue à une telle réaction de sa part, mais son passé semblait le perturber outre mesure. Je n'aurais jamais cru atteindre une corde sensible en le questionnant de la sorte. Mon attention envers lui redoubla d'intensité pour mieux écouter chaque mots de son récit douloureux. D'une certaine façon je m'étais attendu à ce genre d'histoire. Celle d'un misérable, ayant vécu une vie misérable. Cela était triste à dire, mais elle lui sied tant. Pourtant, oui, je n'aurais jamais cru que cela puisse autant le toucher. Droite sur mon tabouret, je ne pus m'empêcher malgré-moi de lui adresser un grand regard emplit de compassion. L'alcool y était sûrement pour quelque chose, mais nous semblions nous rapprocher un peu plus l'un de l'autre à chaque instant. Chose totalement in-convenue au vu des circonstances, mais qui pourtant était loin de me déplaire.
Le barman remplit pour la énième fois nos verres que j'avisais presque à contre cœur. Je sentais au fond de moi que je commençai à atteindre ma limite. Le décor oscillait tout autour de moi, en même temps qu'il se floutait. Je ne laissai malgré tout rien paraître de mon état, ma fierté me l'interdisait ou tout du moins était-ce par crainte de paraître pour « la bourgeoise maniérée incapable de tenir l'alcool » que j'étais censée être. Ce faisant, je portais une nouvelle fois la boisson à mes lèvres pour en boire cette fois-ci de plus petites rasades. A ce stade, cela n'avait plus vraiment de goût, il était davantage question de consommer pour se saouler et rien de plus. Pourtant cela ne m'empêchai pas de ressasser l'histoire qui venait de m'être raconté, ainsi parvenais-je un peu mieux à comprendre son attitude burlesque que je lui connaissais.
-C'est donc pour ça que tu passes ton temps à agir sans réfléchir ? J'ai l'impression que tu cherches à t’autodétruire en te comportant de la sorte. Sauf que tu ne te rends pas compte que tu risques parfois d'entraîner les autres avec toi... Dis-je d'une voix qui ne contenait pas l'ombre d'un reproche, mais plutôt une certaine compréhension sur lui jusqu'alors hors de ma portée.
Voici que je m'improvisai, au comble de l'ironie, pseudo psychologue. Si seulement j'en avais un devant moi, j'en aurais des choses à lui dire. Sans doute suffisamment pour le rendre fou ! Malheureusement je doutai que Shinji tout comme moi puissions sagement tenir se rôle. J'avais davantage exprimée le fil de ma pensée. Néanmoins, je ne pouvais renier ce sentiment. Celui de vouloir l'aider. Son penchant prononcé par l'aléa de la déchéance me ramenait irrémédiablement à mon propre comportement autodestructeur, sauf qu'à l'inverse du sien, il était méthodiquement calculé et semblait ne laisser aucun échappatoire. En ces faits nous semblions pareils, mais à la fois tellement différent. Peut-être était-ce la raison pour laquelle nous étions incapable de nous entendre. J'espérai me consoler dans cette hypothèse, désireuse de l'aviser comme un fait inaliénable, malheureusement, je ne pouvais renier cette homogénéité qui prenait lentement place entre nous.
-Peut-être... Peut-être devrais-tu retrouver ton oncle et ta tante. Je pense qu'ils seraient heureux de te retrouver...
Je ne savais pas pourquoi je disais-cela, peut-être était-ce parce que d'une certaine façon, cet imbécile de première avait encore la chance de posséder ce que je n'avais jamais eu. A savoir une vrai famille...
-Tu ferais bien de profiter d'eux pendant qu'il est encore temps... Lançais-je cette fois-ci sans le regarder, comme si cette remarque aurait put s'adresser à moi-même.
Lorsque j'eus terminé il me retourna à son tour mes propres questions, visiblement désireux d'en apprendre davantage sur moi et d'enterrer la hache de guerre. Mes doigts se crispèrent nerveusement autour de mon verre. Baissant une nouvelle fois la tête sur ce dernier, je me demandai s'il était judicieux de lui parler de moi. Jamais n'avais-je parlée de ma vie comme de mon passé à qui que ce soit. Yami elle même ignorait tout de mon enfance et malgré qu'elle vivait désormais sous mon toit, elle n'en saurait pas davantage à ce sujet. Je me rendis alors compte que ce n'était pas l'envie de me confier qui me manquait. Cependant, Yami m'avait fait comprendre à mes dépends ce que cela en coûtait d'exposer mes faiblesses. Je ne voulais plus revivre cela... Néanmoins, Shinji semblait différent. Il s'était confié à moi sans aucune retenue et ce malgré sa tristesse refoulée.
-Je suis originaire de Yuki no Kuni... Commençais-je avant de brusquement marquer une pause comme si cela m'avait côté un effort incommensurable pour prononcer ces mots
Je posai mes yeux d'ambres sur lui. Il m'adressai un regard interrogatif. Je savais qu'il désirait en apprendre davantage. Pour moi, le plus dure venait d'être fait. Mon histoire pouvait commencer et ce depuis le départ....
-Il y a de cela plus d'une vingtaine d'années, mon père Satoshi Saibogu, actuel chef du clan du même nom, s'est grandement enrichit grâce aux nombreux conflits qui sillonnaient le continent. Il vendait son savoir et son intelligence aux plus offrants. Ce dernier ne tarda pas gagner en influence, mais à son sens, il manquait une chose allant de paire avec sa richesse, à savoir un titre de noblesse...
Je remarquai que je parlais de lui comme s'il s'agissait d'un véritable inconnue et que je me contentais uniquement de réciter ce que je savais de lui en l'ayant, au préalable, lu dans un livre d'histoire. C'était en quelque sorte le cas. Les conversations que nous avions tous deux échangés au cours de ma courte existence se révélaient assez dérisoires.
-Ce fut ainsi qu'il rencontra une jeune femme du nom de Izaki Aozora, détentrice de part sa famille en déréliction du titre de comtesse. Un mariage arrangé eu lieu entre ces deux partis. Mon père acquérait ainsi son titre de noblesse tandis que sa richesse devait servir à relancer la gloire de la famille Aozora. Ce fut de leur union que je vins au monde sur ce territoire que l'on appel encore le Pays des Neiges. Cependant tous ses effondrés lorsque j'avais quatre ans et je ne garde aucun souvenir de ma vie là-bas.
C'était entièrement faux. Je n'avais absolument rien oublié de ma brève existence passée à Yuki. Je me souvenais de mes pieds nus foulant la neige, du bruit de ses crépitements sous mes pas. Je me souvenais de ces immenses chaînes de montagne immaculés s'étendant à perte de vue, de l'air frais et salvateur qui galvanisait mes poumons, de ce petit chien qui me suivait partout nommé Wako, mais aussi et surtout de son visage à elle...
J'émis un long soupir las. Après ce bref interlude, il me fallait reprendre...
-Il s'est avéré que le titre de comtesse transmit à ma mère de part son propre père s'avérait immérité. Mon grand-père, dont j'ignore tout, avait visiblement trahis Yuki en vendant des informations aux pays voisins. Cette supercherie étant révélé et ainsi l'honneur de la famille bafoué, cette dernière se retrouva privé de son titre. De ce fait celui transmit à mon père par son union avec ma mère n'était plus valable. Après-quoi j'ignore réellement ce qu'il s'est passé entre mes parents. Toujours fut-il qu'ils se séparèrent et que mon père m’emmena avec lui lorsqu'il rejoignit le désert. Il n'a jamais cessé de dire que ma mère m'a abandonné et ne voulait pas me garder. A mon sens, la vérité étant que je n'ai jamais été désiré et que j'ai été conçu seulement et uniquement par nécessité. Cependant après la chute des Aozora, mon existence ne présentait, dès lorss plus aucun intérêt à leurs yeux.
Mes doigts parcouraient nerveusement les bordures de ma chope, tournoyant autour de cette dernière à la façon des quelques images qui circulaient en boucle dans ma tête. Dans la salle, l'ambiance était toujours aussi gaillarde, ponctuée des beuglements des soûlards qui nous entouraient, mais je n'y prenais pas garde. A cet instant j'étais tellement loin de tout ceci. Mon cœur frappait fort dans ma poitrine tandis que je m'efforçai de ne pas trembler. Je me rendis compte que je m'étais lentement courbée sur le comptoir, perdant ainsi ma stature droite et affirmée. De quoi pouvais-je bien avoir l'air ?Je passai nerveusement une main sur mon visage, renvoyant au passage quelques mèches de cheveux qui venaient de retomber sur mon visage. Ma bouche était pâteuse. Je bus une gorgée pour faire passer cette sensation, mais j'eus l'impression que cela ne fit l'effet contraire.
-Bref, je pourrais te laisser deviner la suite... M'exclamais-je ironiquement après avoir frappé le comptoir avec ma chope. J'ai été élevé par une gouvernante qui se fit virer dès que l'occasion s'en présenta. Privée d'amour parental j'ai finis par faire tout ce font les enfants pourrit gâtés fonds. A savoir des conneries également. Encore et encore des conneries... Sauf que je suis parfois allée un peu trop loin mes déboires. Sexe, drogue, alcool... Tout ceci que j'ai consommé dans des proportions exubérantes surtout pour une fille de mon âge. J'ai fais certaine chose dont je ne suis pas particulièrement fière....
Je redressai mon regard pour voir quel en était sa réaction. Allait-il me juger pour tout ce que j'avais fais ? Cela serait sans doute parfaitement justifier. Il venait sans doute de le comprendre... A côté de moi, il n'était qu'un saint sans reproche. J'étais allée beaucoup plus loin que lui, beaucoup trop...
-Puis j'ai finalement rencontré Yami et cet homme appelé Blake. Elle vit désormais chez moi tandis que lui s'est ouvert la gorge sous mes yeux.
Cette vision d'horreur me traversa l'esprit et je me sentis subitement tressaillir. Avec le temps et le recul je mettais rendu compte que ce n'était pas tellement son acte qui m'avait marqué, mais bien le clin d’œil complice qui m'avait adressé juste avant que la vie ne le quitte. Je serrai des dents en sentant une boule se nouer dans ma gorge.
-J'ai cru tout perdre cette-nuit là. Mais finalement je me suis rendu compte que je n'avais rien, si ce n'était Yami. Pourtant cela ne m'a pas empêché de sombrer...
Je levais alors mon avant bras gauche pour présenter l'énorme cicatrice qui le parcourait.
-Voici justement une des choses dont je ne suis nullement fière...
J'effleurai du bout de mes doigts l'ignoble meurtrissure avant de prendre ma chope pour la vider une traite et la pousser loin de moi d'un geste nonchalant. Une certaine ironie macabre avait ponctué la plupart de mes propos. Après tout, tout ceci n'avait plus vraiment de sens. Pour en avoir dit autant, je devais définitivement avoir trop bu. Pourtant cela me faisait un bien fou. Qu'importait si Shinji me jugeait à tort ou à raison, mais grâce à lui, j'avais enfin pus me confier, et d'une certaine façon, cela me permettait de me sentir plus tranquille. A présent je n'avais pratiquement plus de secret pour lui. Il connaissait tout de ma vie dans les grandes lignes. Yami ne pouvait guère se vanter dans savoir autant ce qui rendait cette situation d'autant plus étrange. Cet homme qui était censé être mon rival, mon ennemi... Je venais de me confier à lui cœur et âme exposant ainsi à l'air libre chacune de mes faiblesses... Pourtant cette idée m'indifféra si bien que je me laissai tomber en avant, posant mes paumes sur mes tempes afin de soutenir ma tête.
-Voilà désormais, tu connais tout. Au final je ne sais pas vraiment qui de nous deux est le plus à plaindre. Dis-je avec une ironie maladroite, car je cherchai à dédramatiser la situation.
J'émis un profond soupir tandis qu'un silence pesant s'installait entre nous. Sans bouger la tête, je lui décochai un regard en coin. Je n'étais pas vraiment sûr, mais il me semblait que des larmes coulaient de mes joues en cet instant. Je laissai mes doigts glisser dans ma chevelure pour la renvoyer toujours plus en arrière, ce qui au final fit l'effet inverse. Ainsi décoiffée, plusieurs mèches retombèrent en cascade devant mon visage. J'en vins à gratter nerveusement mon cuir chevelure là où se trouvait anciennement le trou de mon auto-mutilation. -Tu sais, à la base, je ne suis devenu Kunoichi que par pur caprice, mais au final je ne regrette rien car cela ma permit de rencontrer des personnes auxquels je tiens désormais énormément. Je... je crois que tu en fais partis...
Poing appuyé sur ma joue, je me sentis soudainement rougir. J'ignorai pourquoi je lui avais dis cela. Décidément le fait de boire ne me réussissait absolument pas...
Dernière édition par Saibogu Oniri le Dim 15 Fév 2015 - 23:45, édité 3 fois |
| | | Informations Grade : Membre du Kyomu Messages : 1238 Rang : A
| (#) Sujet: Re: Barathon [Oniiiiiiiiii] Mer 12 Nov 2014 - 17:31 | |
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Jamais je n'aurais pu imaginer qu'Oniri venait de Yuki no Kuni. Elle avait la peau trop blanche pour être une Sunajin pure souche mais j'avais souvent pensé que c'était parce qu'elle ne prenait pas non plus le soleil plus que nécessaire. Je l'imaginais bien dans son atelier le plus clair de son temps ou alors enfermée dans sa somptueuse demeure à martyriser quelques pauvres serviteur. Et puis je connaissais le nom de ce pays enneigé mais je n'aurais pas été capable de le situer sur une carte. Mes connaissances en géographie s'avéraient très limitées et même si je connaissais Kaze no Kuni comme ma poche, je n'avais pratiquement aucune idée de la forme ou de la taille des pays qui nous entouraient ou qui composaient le monde shinobi. Elle m'expliqua ensuite qui était son père avec un ton qui laissait plus ou moins comprendre qu'elle ne le connaissait pas vraiment elle-même. J'avais toujours imaginé Oniri élevée au sein d'un foyer aimant et dans lequel le moindre de ses caprices était exaucé. Mais j'avais oublié que l'argent ne faisait pas toujours le bonheur et que la vie lui avait au moins infligé les mêmes blessures qu'à moi, sinon pires. Peut-être parce que c'était plus facile de l'imaginer ainsi pour la détester ou alors plus simplement parce que c'était plus facile de se fier aux préjugés sans chercher à regarder plus loin. Mais la jeune femme était torturée et son passé était sûrement plus compliqué que le mien encore. J'avais perdu mes parents relativement jeunes mais vivre en compagnie de son père et se retrouver dédaignée à ce point était certainement une épreuve plus difficile encore. Je la laissai s'exprimer sans oser l'interrompre pour lui poser les questions qui me venaient de temps à autre à l'esprit. J'étais conscient qu'elle faisait un sacré effort pour se confier ainsi sans ambiguïtés à moi et je me sentais privilégié quelque part qu'elle me fasse assez confiance pour me parler de son vécu. À moins que ce ne soit que l'alcool qui la pousse à se montrer si ouverte envers moi... Néanmoins ce qui fut rapidement évident c'est que nous avions tous les deux été cabossés par la vie et même si c'était de façon différente, il restait aujourd'hui de la souffrance à cause de tout ceci, que ce soit en elle ou en moi. Nous étions encore moins différent que ce que j'avais pensé jusque-là et lorsque je posai à nouveau l'oeil sur elle, ce fut avec de la compréhension. Elle en vint à parle de Yami et de Blake, un type que je n'avais jamais rencontré et que je ne pourrais jamais croiser puisqu'il s'était ouvert la gorge devant elle. J'en avais vu des trucs dégueulasses mais jamais un suicide volontaire. J'en voulu à ce type de lui avoir infligé ça puisque ce genre de vision marquait quelqu'un à jamais. Même une personne aussi volontaire et forte mentalement qu'Oniri. J'aurais bien voulu lui éclater mon poing dans la tronche pour lui avoir fait subir ça... Je compris aussi que la noiraude n'était pas seulement l'objet de l'amour de la Saibogu mais également une sorte de roc auquel elle pouvait se rattacher dans la tempête que semblait être son existence. Je n'avais que rarement eu de compassion pour la jeune femme aux yeux ambrés mais elle était à son paroxysme en cet instant. J'avais envie de la serrer contre moi et lui murmurer à l'oreille que tout allait bien aller maintenant, qu'elle pouvait compter sur Yami et moi pour l'aider, que nous allions être les épaules sur lesquelles elle pourrait se reposer. Mais j'avais une étrange boule dans la gorge et je dus avaler de longues gorgées de bière pour la faire disparaître. * Si on m'avait dit que la soirée prendrait cette tournure...* songeai-je en réalisant que ce qui était à la base une simple virée alcoolisée se révélait être une sorte de thérapie. J'espérais simplement qu'elle se sentait un peu mieux. Parfois le simple fait de parler de ce qui vous torturait l'esprit suffisait à atténuer la souffrance qui en découlait. Mais quelque chose me disait que les meurtrissures de l'âme dont souffrait Oniri étaient bien trop profondes pour qu'une simple discussion puisse les guérir. Je me sentis coupable de tenter de m'interposer entre elle et Yami même si je savais qu'il était faux de raisonner ainsi. Je commandai une seconde chope pour elle et moi avant de me tourner sur ma chaise pour lui faire face et lui saisir délicatement une main. Je passai ensuite ma main sur sa joue pour essuyer les quelques larmes qui y perlaient tout en me mordillant légèrement la lèvre. - " Je ne peux pas imaginer ce que tu as vécu ou même la douleur qui t'habite Oniri..." fis-je avec hésitation avant de poursuivre avec plus de conviction. " Mais je peux t'assurer que je serai là pour toi si jamais tu as envie de parler ou simplement de te changer les idées! Je suis un imbécile parfois et j'en suis bien conscient tu sais? Mais j'ai aussi de l'affection pour toi et si tu penses que je compte pour toi, alors moi je suis certain que je tiens à toi! Tu n'es peut-être pas une amie au sens conventionnel du terme mais... qu'est-ce qui est conventionnel de nos jours hein?" Puis dans un élan purement motivé par la compassion et non plus par le désir je l'attirai doucement contre moi afin de la gratifier d'un câlin, glissant une main autours de sa nuque avant de déposer un baiser sur son front. Je ne savais pas si cela serait d'un quelconque réconfort pour elle ou si ça l'aiderait un peu à surmonter la peine dont elle était drapée mais j'espérais que ça pourrait au moins la soulager un peu ou, du moins, lui prouver que mes paroles n'avaient pas été prononcées en l'air. - " Tu peux compter sur moi..." ajoutai-je dans un murmure. " Je te le promets! Je suppose et comprends que Yami est une plus grande source de réconfort pour toi et qu'elle a plus ta confiance que moi mais n'hésite jamais à venir me voir si jamais tu as besoin de te confier ou quoi que ce soit. Je t'aiderai du mieux que je le peux. Je sais écouter et puis j'ai pas mal de ressources quand il s'agit de se changer les idées..." Je la relâchai pour ne pas paraître trop insistant ou la mettre plus mal à l'aise qu'elle l'était déjà puis lui décochai un sourire doux. Néanmoins je ne lâchai pas sa main et pris nos consommations avant de l'inviter à me suivre hors du bar. L'ambiance était clairement trop glauque dans ce lieu et l'air y était presque vicié par la sueur ou l'odeur du sang et de l'alcool. Elle avait besoin d'air et moi aussi je crois bien. Un type tenta de s'interposer sur notre passage alors que nous atteignions la sortie: - " Elle doit se battre Shinji! C'est la règle, tu le sais aussi bien que moi!" - " Dégage, toi! Les règles ne s'appliquent pas à elle ce soir!" Je lâchai la main d'Oniri pour repousser le type et allongeai mon bras pour le plaquer contre le mur à quelques mètres de là en accompagnant mon geste d'un regard qui ne laissait aucune place à la discussion. L'autre jugea sûrement plus prudent de ne pas insister et leva les mains en un signe apaisant avant que je relâche mon étreinte sur sa gorge. Quelques minutes plus tard nous étions dehors, nimbés de l'air frais qui enveloppait le village à cette heure tardive. - " Je t'invite à manger un morceau!" fis-je sur un ton qui se voulait enjoué. " L'alcool ne fait pas bon ménage avec les soucis, tu en conviendras! Alors? Tu veux quoi? Des nouilles? Des scorpions grillés? Quelque chose de plus conventionnel peut-être? Je connais un restaurant encore ouvert à cette heure-là et qui propose des mets vraiment savoureux!" En fait je ne voulais pas spécialement m'imposer plus que de raison. Peut-être qu'elle désirait être seule maintenant et ne pas souffrir de ma présence. - " Ou alors tu préfères que je te raccompagne? Avec ta blessure au ventre il faut que tu prennes un peu de repos aussi, ça ne pourra pas te faire de mal! C'est comme tu préfères... En tout cas tu es libéré de ta promesse de m'offrir toutes mes consommations à partir de maintenant! Tu as déjà assez dépensé pour moi..." Puis je marquai un instant de pause et d'hésitation avant de reprendre d'une voix plus faible après m'être assuré que personne ne nous écoutai: - " Tu sais, pour ton père... Est-ce que tu as envie de te venger pour la façon dont il t'a traité? Pour ce que ça vaut et si c'est ce que tu veux, je suis prêt à t'aider! Peu importe le prix!" À cet instant je crois que j'aurais pu faire n'importe quoi pour elle. Pour lui remonter le moral ne serait-ce qu'un peu ou simplement voir un sourire apparaître sur ses lèvres...
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| | | Informations Grade : Jônin - Assistante du Seigneur du Vent Messages : 1877 Rang : S
| (#) Sujet: Re: Barathon [Oniiiiiiiiii] Ven 14 Nov 2014 - 0:30 | |
| - Music ♫:
Étonnement, l'affection qu'il me porta apaisa d'une certaine façon mon cœur meurtri. Je ne l'imaginai pas capable de tant de douceur. Cela me toucha, guère plus que de raison, mais suffisamment pour faire naître un élan d'affection que je ne pensai pas un jour éprouver envers lui. Je restai immobile, lovée contre lui, profitant de ce maigre réconfort, la tête dans le creux de son cou lorsqu'il me serrait contre lui. Cette sensation de flottement mut par l'alcool et la chaleur reposante de son corps parvinrent à tout me faire oublier l'espace d'un instant bien que la réalité ne tarda pas à me rattraper, aussi intangible qu'elle put être. Mes yeux rougis me piquaient et je sentais soudainement si fatiguée. Shinji me proposa de rejoindre la sortie afin d'aller prendre l'air ce que j'acceptai sans la moindre hésitation. J'en avais assez de cet endroit. Néanmoins, je n'étais pas prête d'oublier ce qui s'y était passé ainsi que les mots qu'il m'avait dit, éprouvant par ailleurs une certaine peine à y croire. Nul ne s'était jamais adressé à moi de la sorte. Pour ainsi dire, personne je ne m'avais jamais promis quoique ce soit. Je pensais, malgré tout, qu'il s'agissait probablement d'une des plus belle qui soit. Celle d'avoir désormais quelqu'un sur qui compter. J'ignorai si je retrouverai un jour le courage de me confier à lui comme à qui que ce soit, mais cela me faisait plaisir de savoir qu'il serait là. Lui autant que ma bien aimée...
Décidément ma vie empruntait des tournants biens étranges et souvent inattendus. Moi qui n'avait jamais rien espérée des autres voici que je me retrouvai désormais dépendante d'eux pour me maintenir la tête immerger au-dessus de la surface. Je craignais de couler à chaque instant, si bien que je me raccrochai à eu autant que possible, redoutant plus que jamais l'instant fatidique où je finirais par sombre Car je le réalisai à présent. Malgré tout ce que j'avais vécu, tout ce par quoi j'avais pus passer, je n'avais pas encore réussi toucher le fond. En attendant je continuai de m'ébattre avec acharnement contre moi-même.
Parvenue à l'extérieur l'atmosphère nocturne me fit le plus grand bien. J'inspirai cet air frais qui me dénoua la gorge et calma quelque peu mes palpitations cardiaques. Ce fut à cet instant que je me rendis compte à quel point j'avais trop bue. Le décor oscillait dangereusement autour de moi. Tant et si bien qu'il m'était impossible de me maintenir droite. Mon regard perdu dans le vide laissait mon esprit se détacher de la réalité. Comme si mon fantôme flottait dans une autre dimension tandis que mon corps restait ici planté sur terre. Je dus m'adosser contre la façade d'un mur pour ne pas perdre pied, repassant machinalement pour la énième fois ma main dans ma chevelure. Des sueurs froides me courraient le long de l'échine, tandis qu'une sensation de nausée m'envahissait en accord avec la divagation de mes sens. Les signes ne trompaient pas, j'avais fort intérêt à m'arrêter là au risque de finir en véritable épave, tout du moins si ce n'était pas déjà le cas.
Je percevais la présence de Shinji juste à côté de moi qui me soutenait par l'épaule. Ce dernier, conscient de mon mal être, me proposa d'aller prendre un repas chose qui, dans mon état actuel, ne faisait pas vraiment partie de mes priorités. Il fit également une remarque concernant mon père, qui me fit décocher une sourire triste.
-Cela va aller. J'ai juste besoin de rentrer chez-moi pour me reposer... Par contre, je veux bien te faire l'honneur de me raccompagner ! Fis-je en laissant cette fois-ci un sourire taquin se dessiner sur mon visage.
Il ne répondit pas tout de suite, mais je compris qu'il avait devinait ce que je cherchais à sous attendre. Dans les faits, je demeurais totalement incapable de rentrer chez moi, ni même d'avancer de quelques pas sans m'effondrer. J'avais à tout prix besoin de lui pour m'aider si je ne voulais pas finir la nuit dehors.
A mon grand réconfort il parvint pour une fois à lire entre mes phrases et se proposa alors pour me raccompagner. A peine eut-il le temps de terminer que je passai mes bras autours du sien, m'agrippant alors à lui en posant ma tête sur son épaule. J'agissais comme s'il aurait été une grosse peluche ou quelque chose dans le genre bien que d'un point de vue externe ce rapprochement pourrait laisser sous entendre quelque chose d'autre. Ainsi collée à lui, je crus pouvoir m'endormir sur l'instant. Cependant nous marchâmes jusqu'à chez moi après que je lui ai indiqué l'emplacement de ma demeure avec plus au moins d'approximation. Je me rendis alors compte que je ne tenais pas vraiment à rentrer chez-moi pour y retrouver ma chambre vide et froide, synonyme de solitude. De ce fait, j'en vins à redouter l'instant où je viendrais à me séparer de Shinji. Malheureusement celui-ci arriva et ce fut avec un léger pincement au cœur que je me redressai pour lui faire face, prête à lui dire au-revoir, tandis que l'imposant portail en fer forgée de la demeure des Saibogus se dressait à côté de nous. La gêne m'envahit lorsque je sentis son regard se poser sur moi si bien que je détournai nerveusement les yeux.
-Shinji je...
J'agis impulsivement en déposant un bref baiser sur sa joue. Il me fallut me faire violence pour ne pas l'embrasser directement, mais il aurait s'agit de l'alcool qui parlait et non de moi. Quoique, ce soir, je n'étais plus vraiment sûr de quoique ce soit...
-Merci...
Lui dis-je d'une voix à peine audible tandis que je m'éloignai pour passer le portail en m'appliquant de mon mieux pour ne pas me le prendre dans la figure. Mes pas chancelants foulèrent alors le gravier durant une bonne minute avant que je ne me retrouve face à l'entrée de ma demeure. Cette dernière ne m'inspirait que mélancolie et abandon. Yami n'était pas là. En somme rien ne me poussait à vouloir rentrer. Désormais seule, baignant dans l'obscurité insondable de la nuit, je me retournais vers le portail en constatant alors qu'il était déjà parti...
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