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 [Solo] La rencontre et la bague

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Natsuno Tsubaki
Natsuno Tsubaki
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Message(#) Sujet: [Solo] La rencontre et la bague [Solo] La rencontre et la bague EmptyMar 28 Oct 2014 - 14:18



La nuit avançait dans son cours, alors que la Lune s'élevait déjà à la moitié de la voûte sombre qui se dressait au-dessus de sa tête, quand la jeune fille arriva sur les flancs dont les courbes dessinaient la limite du massif montagneux sur lequel elle habitait. Tsukuyomi semblait s'être mis en conflit avec son frère, Susanô, qui faisait pleuvoir à grosse gouttes une pluie glacée dans la chaleur de l’Été, dont le temps touchait son terme. La mort pleuvait avec l'eau, touchant chaque être telle une lame plongeante, sortant des ténèbres et des sombres forêts dont les arbres majestueux avaient un air grave et désolant. La terre elle-même semblait s'être lassée de recevoir et d'absorber les pleurs de ses enfants, arborant sur sa peau la couleur flamboyante et le sinistre éclat de la vie humaine, que même la vie tombante n'arrivait à dissiper. Les hurlements de loups se propageaient dans les plaines verdoyantes de la basse atmosphère, alors que la brume se frayait un chemin dans les vallées, entre les monts, troublant la vue de quelque voyageur ou combattant perdu.

La jeune fille courait, courait, et courait encore, contre le vent qui semblait vouloir lui interdire le passage, rejetant sans cesse son souffle chaud contre son corps, mais, malgré tous ses efforts, nul élément ne semblait réussir à l'arrêter. Seule lui importait sa course, ainsi que ce qui l'attendait à son bout, car elle savait quel fléau ravageait les terres de sa nation à l'heure actuelle : la guerre. Pas une simple guerre de soldats armés de lances et d'épées, dont le bronze, le fer et l'acier s'entrechoquaient dans des gerbes d'étincelles, et dont les côtes de mailles et les plastrons ce cuir et de métal suffisait à avorter la mortelle courbe. Ce genre de guerres avaient disparu depuis que l'humain avait acquis maîtrise de son chakra. Originellement usé par le Rikudô Senin pour permettre la vie en harmonie au sein de la communauté humaine, le chakra était devenu un moyen d'amplifier sa force et de combattre plus ardemment, plus brutalement, engageant des batailles plus meurtrières, plus destructrices, maniant à présent les éléments naturels dans le seul but de se battre. Telle était l'arme utilisée dans les guerres, à présent. Celle qui soulevait des poussières de flammes, des éclairs, faisait fendre le sol, troublait l'eau et faisait gronder les vents. Tout ne devenait à présent que chaos à son contact, entre les mains d'individus prêts à tout pour assouvir leur soif de pouvoir. La seule loi qui régnait, qui subsistait parmi toute était celle de la force, de la puissance, la loi du plus fort. L'honneur était hurlé à tout propos, sortait de chaque bouche qui prétendait suivre ce principe dans sa conduite meurtrière. Mais il n'en était rien de sa survie, ni de celles de la pudeur, de la bonté, de l'honnêteté, la franchise, le dévouement… Non, rien de tout cela n'était resté de ce monde, et régnait une loi bestiale, dont le sens était inversement proportionnel à l'inventivité dont faisaient preuve les ninjas pour créer des sorts plus meurtriers les uns que les autres. Tout, dans cette guerre, ne semblait, pour certains villageois innocents, plus que ruines, morts, tristesse, souffrance. L'humanité même se déchirait.

C'est alors qu'un grondement se fit entendre, une détonation dont l'explosion projeta dans le ciel de longs et noirs traits de fumée. Les rayons flamboyants d'une rage destructrice s'attaquaient aux arbres et à la végétation généralement toujours intacts. La jeune femme accéléra sa course en direction de l'origine de l'onde sonore, s'attendant à quelque blessé ou cadavre à trouver parmi les flammes. Elle ne trouva que corps calcinés de plusieurs individus qu'elle ne pouvait pas même identifier comme shinobis ou civil. Aussi ne fit-elle qu'une pause afin que les morts aient une sépulture décente, et qu'ils reposent sereinement dans l'autre monde. Après cela se remit-elle en route, cherchant toujours plus à secourir ceux qui imploreront son aide, quels que soient leurs origines, leurs idéaux, leur nation, leur clan, leur sexe. Elle ne faisait pas de distinction. A la surface de l'océan miroitait l'astre lunaire qui lui-même ne faisait que renvoyer sur la terre l'intense lumière du soleil, sa sœur, depuis l'immensité des cieux. Elle porta son regard vers cette étendue d'eau, alors que celle de son corps la quittait tristement de par sa vision nocturne.

La course se fit encore longue, et la kunoichi eut le loisir de se poser contre les troncs des arbres majestueux qui se dressaient encore dans les recoins montagneux qu'elle visitait. Elle sentait tout de même la subsistance de la paix et de la sérénité dans ces lieux longtemps inviolés par les shinobis. Son clan et son village n'avaient jamais propagé de batailles, encore moins dans ce trésor naturel que cette chaîne de montagnes. Les cascades y faisaient couler leurs eaux scintillantes dans les doux bruits de torrents en s'abattant dans les bassins taillés par le temps et l'humidité dans la pierre. Les forêts d'immenses pins, chênes, et autres espèces avaient établi domicile, tous tant qu'ils étaient dans ces régions reculées où la vie fleurissait avec force et beauté. La faune comptait nombre de races qui vivaient en harmonie naturelle dans les vallées et les grottes, les arbres et les buissons, tout en mettant sa vie à contribution de l'équilibre. Le ciel lui-même préférait à laisser la vue des hommes, des bêtes, des plantes et des montagnes le spectacle magnifique de la course du temps dans son océan infini. Elle-même aimait à se perdre dans la valse des nuages et des lumières dont les teintes et les couleurs se mêlaient à chaque ascension astrale, et le tableau dynamique des étoiles qui, dans le ciel, se plaisaient à prendre part dans un ballet magique et harmonieux, où milles intensités s'embrasaient dans un feu immaculé. Tant de beauté dans ce monde de brute, cette terre sauvage où certains n'aspiraient qu'à la paisible vie que la nature se plaît parfois à offrir à qui s'en montre digne. Il était loin le temps durant lequel l'harmonie se faisait entre les hommes, si toutefois elle avait un jour eu lieu. Le temps des rêveries était celui qui restait le plus proche de l'utopie que l'on espérait tant pouvoir atteindre en ces temps troubles, dans le petit peuple. Nul, dans le commun dénué de pouvoirs Ninjutsu, n'aspirait plus qu'à la simplicité et à la sérénité, comme si la naissance de la race des guerriers avait appris aux hommes originels leurs erreurs du passé, à néanmoins quelques exceptions près.

Comme il était dur, le fil du temps, le cours tumultueux qui se perd dans les âges, le passé, le présent, l'avenir de toute chose et tout être dont la vie, l'existence même ne faisait pas autre chemin que celui que le destin avait choisi pour chacun. Il est au temps la souffrance qu'est à la mort sa longévité : impérieuse, inévitable et tragique. Au seul désir de la Mort le choix de laisser court la longue agonie que le temps nous inflige, tant et bien que son flot nous inspire :


Tant de vies et de morts à jamais prononcées,
Tant de corps et d'esprits à jamais condamnés
Que le temps, devant lui, ne prête jugement
Qu'aux actes qui seraient tout faits humainement.

Car la vie n'a de sens que dans son harmonie,
Car tant d'hommes, souillés, ne peuvent que partir,
Alors que leur cœur va, se perd et dépérit,
Et que l'esprit damné ne se peut plus que fuir.



A présent qu'elle s'approchait de la mer, tous les bruits de bataille semblaient exploser dans ses oreilles, démontrant les conflits perpétuels qui broyaient chaque instant l'avenir commun du genre humain. La mort courait dans les rangs des hommes, des soldats, des ninjas. Seule sa volonté faisait loi, à présent, alors que subissait chaque être la colère destructrice des hommes. Tant de vie, tant d’espoir disparaissait chaque jour et chaque nuit sous le regard malheureux des étoiles, alors que tombait chaque fois le marteau des ténèbres, récoltant son dû parmi les corps meurtris de la race humaine. Pourquoi, dans ce monde, tant de violence et de guerre, alors que la vie offrit des millénaires plus tôt le cadeau d’une existence dans un tel paradis ? Nul ne se sait au-delà de la nature et ne saurait dire pourquoi celle-ci avait souhaité laisser la survie à cette espèce vile et mortelle, mortifère, sans scrupules, ni jugement, et encore plus dénuée d’amour en ces temps de conflits obscures. Qui pouvait dire ce qu’il restait comme espoir à la Terre mère pour ainsi garder sur elle de souffrir la disparition de ces êtres ? Personne ne se préoccupait même de ce que cette gardienne des temps pouvait bien supporter par leur folie constante et leurs guerres sans fin. Si quelqu’un, quel qu’il soit, avait ne serait-ce que tenté de ressentir ses pleurs, ses joies, ses attentes et ses craintes, aurait su que quelque chose la motivait à attendre l’arrivée d’une ère nouvelle, celle qui verrait l’extinction des inlassable morts de chaque vie qu’elle abritait. La roue avait été lancée il y a bien longtemps, promettant au futur une existence paisible, immaculée, qui ne serait souillée ni d’orgueil ni de disputes, où l’amour, la fierté, l’honneur, le pouvoir ne serait sources de raisons pour engendrer une bataille. Mais tant est que la Terre espérait alors que son présent s’abattait encore sur son dos, la tailladant par l’instrument passé de l’union continuelle. Mais l’ermite avait disparu depuis de là fort longtemps, laissant le fil de l’humanité se pervertir dans cet art noble qu’il avait voulu lui léguer, le travestissant dans une arme au cœur glacé dont la pointe fendait aisément l’esprit et l’âme de chacun, le faisant douter de lui-même et de ce qu’il aspirait réellement dans ce monde. Nul, à présent, chez les shinobis, ne pouvait se réclamer défenseur des idéaux oubliés, lointains, perdus dans l’inlassable flot des contes anciens que le temps altère sans retenue. La mémoire de l’humanité reste sans défense devant ses assauts continus, brisant les barrières des idées et de la volonté, et menant l’homme à s’égarer. Devant cette évolution du monde, seule règne à présent la mort, dans toute sa splendeur, sa magnificence, mais aussi sa cruauté et ses viles voies d’existence.

La jeune fille arriva dans une petite clairière, que la Lune n’éclairait plus de ses doux rayons estivaux, cachée par les partisans de la Tempête. Le souffle des explosions, broyant les flammes elles-mêmes, lui échauffaient la peau, l’odeur de fumée, de chair et de métal brûlés s’infiltrait dans ses pores, ses habits, de sorte qu’elle aussi sente la mort. Le choix qui restait face à elle ne pouvait que la tirailler : aider à l’instant les pauvres hommes tombés au combat, et risquer que la faux de la Mort ne s’abatte sur sa tête, ou bien attendre que le conflit local ne cesse, laissant certaines vies regagner leur demeure finale, alors que d’autres souffriraient à l’agonie en attendant son arrivée. Elle-même, jeune enfant qu’elle était, ne pouvait se lancer dans la mêlée de peur de se faire tuer par quelque parti que ce soit, aussi décida-t-elle, le cœur lourd de regret et le yeux emplis de larmes devant le sinistre spectacle qu’elle contemplait, la fin de celui-ci. Elle ne put qu’observer la vie quitter le corps de nombre de ninjas sous les coups de leurs propres congénères, pour la simple raison des conflits entre familles et clans. Nul de censé ne pouvait entendre à un mot de ces motifs, quoiqu’il connut l’histoire même et profonde de ces deux camps, tant il était vulgaire, puéril, enfantin. Personne ne pouvait souffrir les pleurs déchirants des mères qui perdaient leurs enfants et de ces derniers qui maudissaient la disparition d’un frère ou une sœur. Qui donc pourrait enfin mettre fin à ce conflit inutile et cruel, qui prenait chaque heure, chaque minute, chaque seconde la vie d’un humain de plus ? L’espèce allait-elle finir par entièrement prendre part au combat et s’entredéchirer pour arriver à la fatale finalité de l’annihilation totale ? Il n’en était pas question ! Aussi longtemps que la bonté vivrait en un être humain, l’espèce ne s’éteindrait pas.

Alors que la bataille cessait dans les parages pour gagner le large de la côte, sur les flots tumultueux de l’océan que la mort avait éveillé, la petite s’approcha des corps agonisant pour tenter de prétendre à inhiber leur souffrance. Mais dans son âge reculé, elle ne pouvait guère faire grand-chose, aussi voyait-elle sous ses yeux les corps perdre leur étincelle vitale, et quitter ce monde dans un maelstrom de regrets. Elle aurait mieux fait de rester au village, où régnait encore paix et amour, plutôt que de s’aventurer dans les contrées hostiles où les soldats combattaient pour leur cause futile et leurs dessins pervers. Elle alla néanmoins accompagner chaque décès, écoutant les derniers mots de chacun, promettant sépulture et chanta de sa voix claire et enfantine une douce berceuse pour les aider à rejoindre sereinement l’au-delà. Elle fit ça pendant qu’un bon quart d’heure s’écoulait dans le courant du temps cruel, avant qu’un shinobi, le dernier encore en vie, lui présenta ses derniers vœux. Il lui présenta une bague qui avait appartenu à sa mère, qui était morte en lui donnant charge d’élever une sœur, quelques années auparavant. Mais cette charge, avortée par la mort de cette dernière, n’avait plus de raison d’être à présent, et l’anneau ne pouvait qu’aller à une personne qui saurait en prendre soin. Aussi la similitude de l’âge de la jeune inconnue avec sa défunte parente poussa l’homme à lui demander d’accomplir ce dernier devoir : veiller sur le dernier trésor de sa famille. La bague en question était un anneau d’or pur sur lequel était monté un magnifique assemblage de petites pierres. L’éclat du diamant central épurait le dégradé de couleur qui se faisait à ses bords, partant du bleu d’un saphir clair au rouge brillant du rubis, en passant par le verdoyant teint de l’émeraude. Nul objet semblable ne pouvait laisser une fillette telle qu’elle indifférente devant tant de beauté et de lumière en un seul point de la nuit, brillant comme pour chasser les ténèbres du temps, de la guerre et de la mort. Elle promit à cet homme de s’occuper de cet héritage, et lui chanta alors la berceuse qu’elle avait tant chantée à ceux qui avait péri par le fer et la magie en cette clairière à présent doucement éclairée par la Lune.


Une fille demande un soir, à sa mère,
Pourquoi dans le ciel, les étoiles brillent tant,
C’est alors que vient lui répondre ainsi le père :
« Elles chantent et dansent dans le ciel, l’espace et le temps,
S’amusant à la fête de Nuit printanière,
Offrant à tout humain, à la Terre entière,
La beauté de leur voix et de leur lumière… »

La fille alors, lève les yeux, et regarde la nuit,
Recherchant, dans l’éclat, ne serait-ce qu’un bruit.
C’est alors qu’en un rire, déclarent les parents :
« La seule étoile, c’est toi, si belle enfant. »



Alors que sur cet air se fermaient doucement le yeux de l’homme, le plongeant dans son dernier sommeil, amenant son âme à son ultime résidence, elle laissa perler quelques larmes sur ces joues, et repartit en direction de son propre foyer, où l’attendait celle qui lui avait appris cette chanson : sa mère. Elle avait été curieuse et désireuse d’aider ceux qui étaient tombés au combat, mais à présent son esprit était clair, et elle savait pertinemment qu’elle ne trouverait plus en ces lieux que désolation et mort. Mais cette rencontre lui avait fait prendre conscience également du fait qu’elle pouvait, encore médiocre en médecine qu’elle était, assister à la fin d’une vie emplie de tristesse et de remords pour chacun des futurs disparus, afin de rendre leur départ plus supportable, et souffrir à leur place la tristesse de leur propre perte. Elle s’arrêta, arrivant au village, vers le lac dans lequel elle plongea un regard songeur et épuisé par ce qu’elle venait de voir et subir. A présent, nul ne la prévenait contre le danger du dehors, mais rien ni personne ne l’empêchait de réitérer l’acte de bonté dont elle avait fait preuve aujourd’hui. Alors qu’elle observait ses cheveux tombant dans le doux miroir aqueux, elle fit le souhait de voir cette guerre atroce se terminer enfin, suppliant la Lune et les étoiles d’entendre ses paroles. La seule réponse qu’elle put obtenir ne fut que la clarté céleste qui se dressait fièrement après la disparition des nuages d’orages dont l’eau s’étendait à présent sur la terre. Elle considéra sa demande comme prise en compte par les divinités de ce monde, et les remercia par avance de leurs actes bienveillants à l’égard de son peuple perdu. Rentrant chez elle, elle cacha l’anneau dans un petit coffre de bois dont elle seule avait la clé, et se promit de toujours prendre soin du lègue qu’on lui avait confié. Encore aujourd’hui, Tsubaki la garde avec elle là où elle s’établit.

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