Avant de quitter Mizu no uni, ces terres maudites à mes yeux, il m'en fallait les moyens et un des moyens étaient de me trouver de l'argent. Ma famille était riche et puissante, mais je n'ai plus rien. Je devais donc me débrouiller par moi-même, je me rendais alors dans un petit village de Mizu no uni afin de voir si je pouvais y trouver un travail vite fait et surtout qui me permettrait d'avoir un peu d'argent pour me payer un voyage vers le continent. J'arrivais alors dans une petite bourgade paisible, la pluie tombait comme à son habitude, j'en avais plus que marre de ce temps triste qui rendait le paysage gris, brumeux qui me rappelait la souffrance que j'avais endurée. Je m'engouffrais dans cette petite communauté, les gouttes ruisselant le long de mes cheveux, de mon visage, de mes habits. Les habitants faisaient ce qu'ils devaient faire, travailler et se remettre doucement de la Grande guerre.
J'observais les gens travailler la terre, le fer et toutes autres choses, mais dans cette fourmilière, une vieille femme semblait perdue et je pouvais l'entendre crier des noms bizarres, comme si elle cherchait quelque chose. Je m'approchais alors d'elle, elle me rappelait curieusement ma gouvernante, une femme bonne. Je la stoppais alors un instant afin de lui demander ce qu'elle cherchait avec autant d'ardeurs.
« Bonjour madame... il me semble que vous êtes tourmentées, puis-je en savoir la raison ? »
La femme s'arrêtait net de crier des drôles de noms et elle me regardait alors avec les yeux remplis de larmes. Et alors elle posait ses mains sur mes épaules... Je n'aimais pas cela, mais je laissais faire.
« J'ai perdu 6 de mes chats, ils ne sont pas revenus ce matin et personne ne veut m'aider... j'offre pourtant une maigre récompense...s'il vous plaît, aidez-moi, je veux les revoir ! »
Autant de détresses pour des chats, cette femme devait vraiment se sentir seul. Ce n'était pas chose aisée, certains êtres humains se rattachaient à ce genre d'affection, j'avais une idée plus destructrice sur ce sujet, mais me faire remarquer si proche de Kiri était dangereux pour moi.
Elle m'expliquait alors depuis quand ils ont disparu, à quoi ils ressemblent et les noms de ces félins qu'elles aiment tant. Je n'avais plus qu'à les chercher maintenant et de les lui ramener. Je me mettais en route directement dans les endroits habituels où elle les retrouvait parfois et je commençais par le petit parc de cette bourgade. Pas grand-chose, quelques bancs, une balançoire et peu d'arbre. Je grimpais dans ceux-ci afin d'y regarder la moindre trace d'un félin, je n'y croisais que quelques oiseaux et insectes en tous genres. Je me dirigeais alors directement vers le second lieu.
J'étais en route vers la petite rue où il y avait plusieurs restaurants et des poissonneries. Un lieu qui devait attirer les chats à coups sûr. Je regardais attentivement chaque endroit jusqu'à une ruelle où je pouvais percevoir de drôles de bruits qui n'étaient pas humains. Je me dirigeais vers ces bruits pour arriver au fond de la ruelle, il y avait plusieurs déchets et cartons... Je fouillais pour voir ce que c'était et après quelques instants, je retrouvais des chats enfermés dans une espèce de cages de fortunes. J'observais attentivement, ils étaient bien 6 et correspondaient à la description... Une de ces raclures d'humains avait dû les enfermer là pour empêcher divers vols. Ce n'était que des animaux, j'aurais pu les massacrer, mais ce genre de geste me donnait juste une envie. Tuer celui qui avait fait cela... Mais ce n'était pas le moment, je prenais alors la cage en main et je l'amenais chez la vieille dame.
J'arrivais alors chez la vieille dame et je lui expliquais la situation, elle était folle de joie et elle me récompensait comme elle l'avait promis... Petite passade banale qui me permettrait sûrement de quitter ces lieux, je n'avais pas besoin d'une croisière de luxe après tout. Elle me donnait aussi quelques boulettes de riz, que je prenais sans rien dire et je finissais par saluer la dame pour aller vers le port....
