Ha… Quoi de mieux d’une bonne baignade pour se reposer un peu ? Mon corps ne demandait que ça. Après des jours à travailler, à enchaîner les missions, et la paperasse pour le clan Hyô… enfin l’on m’a autorisé un petit jour de tranquilité. Il ne manquerait plus qu’une glace parfumé au chocolat et à la pistache. Très bon goût… mais bon, pénurie de glaces à Konoha, depuis qu’un certain crétin de nécromancien a eu un bon annuel pour avoir des glaces gratuites. Franchement, plus égoïste que ce gamin, tu meures.

Il n’y avait rien. Pas un seul bruit. Juste le son de la cascade à quelques brasses de moi. Je pouvais observer calmement le paysage que nous offrait Dame Nature. Un petit étang, entouré d’arbres magnifiques… totalement dénudé de leurs magnifiques feuilles, rappelant la teinte de la pistache. Des arbres… dénudés de feuille ? Oui. Nous sommes en hiver les gens. Qu’est-ce que je fais à me baigner en hiver ? Eh ben, voyez-vous… il fait plutôt chaud aujourd’hui. La fin de l’hiver approche, me diriez-vous… Mais bon, tout de même. C’est un peu osé. Boarf, tant pis. Par moment, je me demande ce que j’ai dans la pistache qui me sert de cervelle. Vraiment, je me le demande.

Fermant les yeux, je me reposais. Mon dos était contre la terre, et mes coudes étaient placés de manière à caresser l’herbe au sol. Ah oui, j’étais bien là. Il commençait à faire un peu frisquet, mais bon. Profitons de ce jour de chaleur en hiver ! Tant demain, c’est une tempête de neige qui nous attend. Et puis, il faut croire que cette eau est chauffée naturellement… quel endroit magique. Les yeux fermés donc, mon esprit partit ailleurs, dans le monde des rêves. Ou plutôt, des cauchemars.

Un champ de bataille. De la terre, aucune végétation. Des cadavres. Et puis, surtout. Surtout. Un adversaire de taille devant moi. Oui, j’avais devant moi… le célèbre Colonnel Pistache. Qu’est-ce que c’est ? Vous ne le connaissez pas ? Franchement ! C’est une grosse pistache vivante, avec deux bras, deux jambes, un visage… tout comme nous. Et ce Colonnel est fort redoutable. Il passe à l’attaque… et…

Hmpf. Hein ?

Qu’est-ce que c’est… ? Une feuille en papier venait de s’envoler jusqu’à mon visage. La saisissant avant qu’elle ne tombe à l’eau, je regardais mieux ce que c’était… ow ! Un billet de mille Ryô ? Rien que ça ? Eh ben… Mais d’où vient-il ? Peut-être de cette jeune fille là-bas… hein ? Il y a quelqu’un ? Oui, il semblerait bien. Au loin, au pied d’un arbre, une fille semblait dormir elle aussi.

Que faire de ce billet ? Boarf. Je vais le garder, c’est toujours ça de pris. L’insérant dans la poche de mon pantalon que j’avais laissé de côté, je sortis de ma piscine improvisée, équipé d’un simple maillot uniquement. Ce n’est pas que, mais je commence un peu à me geler les pistaches là. Il était grand temps de laisser le Colonnel et tous les autres dans leur monde imaginaire, et de songer à rentrer chez moi, et à me mettre au chaud. Le temps semblait tourner, et je n’étais toujours pas sec.

Le Colonnel ne m’aura donc pas eu cette fois-là. Peut-être la prochaine fois, qui c’est… bon, laissons tomber ce rêve absurde. Cette glace chocolat-pistache commence sérieusement à me taper sur le système, il faut croire. Serviette autour de la taille, je tâchai de me sécher le plus vite possible, avant qu’une averse, ou qu’une tempête de neige débarque. Ouais, le temps se gâte. Ça commence à me foutre les pistaches là.

Et… que faire de cette fille ? Je n’allais quand même pas la laisser ici, alors qu’une tempête se prépare ? Roh. Pas le choix. Enfilant seulement mon pantalon, même si je n’étais pas complètement sec encore, je me dirigeai vers la fille endormie au pied de son arbre.

Hé, réveille-toi !

Je lui laissais seulement quelques secondes pour émerger. Il n’y avait plus de temps à perdre… Parce que le temps, c’est des pistaches. Et on ne rigole pas avec ça. Et aussi de l’argent, vu ce que je venais de récupérer. Accessoirement…

Le temps se gâte, on ne devrait pas rester ici. Debout, on ferait mieux de se trouver un abri.

Et si possible, un abri avec des pistaches. Parce que c’est trop bon, si vous ne l’avez toujours pas compris.

CHICHE MA QUICHE:

L’inconnue se réveilla donc, assez surprise de me voir là, il faut le dire. En même temps, il faut dire que je pouvais la comprendre. Je me tenais au-dessus d’elle, torse nu, trempé, vêtements en main, et surtout, à son réveil. Mais bon. Là pour le coup, ce n’est pas comme si j’avais le choix, vous voyez. Je remettrais mon haut lorsque je serai parfaitement sec… sinon, ça ne servirait à rien, autant le dire. Sauf que là, si la tempête débarque, je ne serai jamais au sec. En tout cas, je ne sais pas ce qui se prépare, mais ça m’a l’air… assez violent. Oh oui. Pour l’instant, nous n’avions que le vent qui était d’une violence sans pareille, mais le ciel semblait se couvrir de plus en plus. D’une minute à l’autre, une averse pouvait se déclencher. Voire pire.

Elle me remercia de l’avoir réveillé, et me suivit donc. Un glaçon, hein… ouais. C’est vrai que c’est une possibilité. Je n’étais pas très frileux, ok, mais tout de même. Comme quoi. Ça m’apprendra de profiter du premier rayon de soleil en vue pour me baigner. J’aurais dû me douter que c’était bien trop beau pour être réel.

T’en fais pas pour moi, je tiens le coup.

Oui, j’avais froid, mais ça allait encore. J’ai déjà connu pire, entre nous…

Recherchant activement un abri, je vis dans la continuité de la paroi de roche sur laquelle s’écoulait plus loin la cascade, un renforcement dans la pierre, qui me semblait bien grand pour nous abriter correctement. La voilà notre chance.

Viens, j’ai trouvé !

Une course contre la montre s’engagea, car les premières gouttes commencèrent à tomber, encore plus froides que le vent en lui-même. Quelques frissons parcoururent mon corps, alors qu’on courrait en direction de cet abri. Nous y étions…

Fiou... On a eu chaud.

À peine abrités, le temps se déchaîna violemment. Nous étions bien protégés dans ce renforcement rocheux, mais il faisait toujours aussi froid. Quel temps de merde, vraiment.

Le vent avait emporté quelques branches et feuilles dans cette grotte, avant que la pluie ne s’abatte sur le Pays du Feu. Du bois sec, et des feuilles dans le même état. Parfait. Les rassemblant méthodiquement au milieu de ce renforcement, des flammes d’agitèrent tout autour de ma main, avant d’aller embraser feuilles et branches présentes devant nous, réchauffant un peu les environs, ce qui n’était pas pour me déplaire. Plus vite je serai sec, et mieux je me porterai.

Voilà qui est mieux.

Je m’installais sur le sol, près de la flamme qui nous réchauffait. Je regardais la femme qui était avec moi, que j’avais réveillée avant qu’elle ne finisse trempée dans son sommeil.

Je suis Hyô Kôhei, Chûnin. Et toi ? Je ne t’ai encore jamais vue avant.

Nous étions donc enfin abrités de la tempête qui s’était soudainement déclarée, sans crier gare. Même si nous étions sous un abri, le froid était toujours là. Il fallait attendre que le feu que j’avais allumé puisse nous réchauffer davantage… en espérant qu’une bourrasque mal placée décide de venir éteindre notre flamme, dans quel cas nous serions obligé de recommencer. Dans des temps comme ça, la température baisse plus facilement que ce qu’elle ne monte, après tout.

L’inconnue se présenta donc. Usawara Kimouko, et Genin. Une Genin donc… en même temps, un grade plus haut m’aurait étonné, étant donné qu’elle ne me disait strictement rien. Il faut dire que je ne m’étais jamais trop intéressé aux Genin, n’ayant encore jamais souhaité monter une quelconque équipe, avec mes propres élèves. Ce n’était pas dans mes priorités, et je me jugeais encore un peu jeune pour cela, bien que n’étant pas si jeune que ça. Je préférais éviter de tomber sur des élèves plus vieux que moi. C’est mieux.

Elle reprit donc, me laissant… perplexe. Le Fûton ? Mais que diable m’inventait-elle ? J’ai utilisé le Katon, là, devant elle… et elle me parle de l’affinité du vent ? Ne me dites pas qu’elle les confond… ça marque quand même mal pour un Genin.

Intrigué, je la regardais, d’un regard qui voulait tout dire. Oui, qui voulait bien dire “Mon dieu l’énormité que tu viens d eme sortir”.

Le… Fûton ?

Regardant ma main, un petit vortex de flamme s’anima dans la paume de celle-ci.

Ne me dis pas que tu es devenue Genin, sans savoir la différence entre le Fûton, l’affinité du Vent… et le Katon, l’affinité du Feu. Ce sont deux pouvoirs complètement différents. Tu devrais le savoir, cela fait partie des bases.

Non, quand même. Je ne vais pas devoir lui faire un cours sur ça, non ? Ouais, je préférerais éviter… cela fait quand même partie des bases de tout bon shinobi. Même de mon temps, à l’académie, je n’ai rarement entendu une pareille bêtise… sauf peut-être lors de ma toute première année, où les aspirants découvraient les bases. Et encore, ce ne fut pas mon cas… malheureusement, j’ai eu la malchance d’être considéré comme étant un génie. Aujourd’hui, ça n’a plus rien de réel.

Dis-moi, tu es sûre d’être Genin, hein ? Sinon… il y a quelques bases à revoir, à ce que je vois.

C’est à se demander ce que son professeur à l’académie faisait pendant les cours… ouais nan en fait je ne veux pas savoir. Comme m’imaginer la manière dont elle a eu son bandeau, sait-on jamais.