Les séparations ont été difficiles et je porte encore sur mes joues les traces de cette dernière alors que sans me retourner, je m'enfonce au travers du désert de sable en direction du pays des oiseaux.
J'ai insisté pour que Kibo ne m'accompagne pas. Je savais qu'il serait encore plus dur de se séparer à la frontière que chez lui alors j'ai tout fait pour rendre les choses plus simples. Des caresses, des baisers, des promesses. Nous nous retrouverions bientôt, mais pour l'heure, un long voyage m'attendait.

Les yeux encore embués par une myriade de larmes sans fin, je traversais donc le désert. Calme en cette soirée, seul le clair de lune et la lanterne que j'avais prise éclairée mes pas.
Seuls les bruits de pas réguliers et le souffle de ma jument venait perturber ce silence si troublant de ce lieu et alors que j'avançais, je ne me doutais pas une seule seconde de ce qui allait croiser mon chemin ... Ou plutôt qui ...

J'ai vu sa silhouette dans un premier temps. Aussitôt, je me suis arrêtée. Le corps en alerte, j'ai observé la créature sans rien faire de plus que plisser des yeux pour l'apercevoir, mais je n'avais pas besoin de beaucoup me creuser les méninges pour me souvenir de lui ... De cet homme, ou plutôt créature que j'avais croisé par le passé ... À Konoha.

Immédiatement, ma respiration se fait lente, mesuré. Je ralentis le rythme du pas de Panach jusqu'à l'immobiliser devant la créature. Oui, c'est bien lui ... Et il est en alerte à en juger par ses griffes acérées sortis.
Les larmes ne coulent plus de mes yeux désormais, mais je sais que mon visage luisant au clair de lune va attirer son attention. J'avais lu beaucoup trop de rapport à son sujet ... Je savais que je serais l'une de ses proies le jour même ou il se retrouverait devant moi et en liberté ... Fuir contre lui ? Je n'avais décidément aucune chance de m'en sortir ... Tant pis, je tentais le bluff :


"J'ai souvent entendu parlez de vous voleur de visage ... Mais je ne pensais pas avoir un jour la chance de vous rencontrer ..."

La créature s'adressait à ma jument et mon regard bienveillant se posa sur cette dernière alors que ma main, calme, malgré mon rythme cardiaque en état d'ébullition. Une douce caresse, alors que sans vraiment m'en rendre compte, je descendais de ma monture.

Je l'observais quelques secondes, caressant son encolure avec amour sans la perdre des yeux. Je me penchais alors pour embrasser son museau, profitant peut-être des dernières secondes qu'il me restait à vivre. Je savais que la fuite était inutile. Puis un murmure :


"Allez ... Vas t'en ..."


Je lui tapais sur la croupe et je laissais l'animal s'enfuir dans le désert ...
Je restais alors un moment de dos, face à mon potentiel meurtrier. Tourner le dos à la mort, comme-ci j'avais peur de l'affronter ? Mais non, ce n'était pas le cas en définitive, car je profitais juste des quelques secondes qu'il me restait, pour voir le nuage de sable soulevé par ma jument, s'effacer à l'horizon.
Un léger vent se leva et je finissais par me retourner tout doucement, mes cheveux voletant au vent et révélant mon visage au chasseur.

Mes pupilles cristallines se portèrent alors sur les deux trous béants dans le masque de la créature. Je le dévisageais du regard. J'en étais presque à le défier ... Presque. Pourtant, je ne cillais pas à un seul instant. Une seule de ses victimes avait-elle eut l'audace de l'observer ainsi durant qu'il effectuer sa salle besogne.
Voici donc l'une des créatures que nous avions à affronter. Voici donc l'un des Furyous qui souhaitaient détruire notre monde ... Où peut être pas ...


"Es-tu satisfait de ce que tu vois chasseur ?"


Je ne le quittais toujours pas de mes pupilles. J'avais même un air hargneux qui se dessinait à présent sur mon faciès. Celui qui serait bientôt dans sa collection ... Une interrogation subsistait cependant :


"Pourquoi perdre les expressions ? Es-tu effrayé devant le ressentiment du corps humain, car c'est une chose que tu ne peux pas ... Comprendre ..."


J'avais beaucoup étudié la créature ... Trop peut être. Son obsession pour les visages ... Pourquoi donc ? Cela m'avait poussé à en savoir plus sur les fondements de cette histoire et les journées passées dans la bibliothèque de Konoha ... M'y avait aidé. Le dédoublement de personnalité... Voilà comment on appelait la maladie dont souffrait cet homme ... L'ancien Kazekage ... Ou plutôt, ce que lui faisait l'action du Furyous sur lui :


"Tsura, est-ce toi ?"

Je n'ai pas bougé d'un centimètre lorsque la créature s'est approchée de moi. Je n'ai pas non plus réagit lorsque j'ai senti sa main ferme et puissante se refermer autour de mon cou pour me soulever de terre. La douleur est puissante, mais elle n'est rien, il y a des choses bien plus fortes que la douleur. Il me rapproche de son visage et au travers du masque, je peux presque apercevoir la peau de l'homme qui se trouve en dessous. Celle du Kazekage. Celle dans laquelle il vit comme un vulgaire parasite. Ils ne sont que ça après tout ... Mais Tsura est différent. Cela fait bien trop longtemps qu'il est parmi les humains pour ne pas s'être habitué à cette vie de chasse qui lui plaît tant. Je le vois dans ses yeux. Le regard d'un prédateur ne s'éteint réellement que lorsque ce dernier n'a plus aucune proie à chasser.

Je soupire et je respire à nouveau une fois qu'il me relâche, mais je ne dis rien, je laisse la créature s'exprimer sans jamais la perdre de vue, elle et ses mouvements en apparence saccadés.
Le jeu commence alors et j'ai le droit de poser mes questions, mais à une seule condition ... Ne pas perdre. Inutile d'en avoir d'avantage ou d'essayer le jeu à déjà commencer et alors même que la créature m'annonce cela, je sens les lames de ses griffes s'enfoncer profondément dans la chair de ma cuisse. Mon os craque sous le coup et je m'apprête à crier, mais je serre les dents. Je fusille du regard la créature en fermant les lèvres et il me faut quelques secondes pour me calmer et arriver à résonner la douleur. J'ai déjà connu pire. Kumo m'a beaucoup appris sur ma maitrise de la douleur. Je finis finalement par parvenir à prononcer des paroles. Calme et résolument :


"Je ... Je ne suis pas une proie !" Lui déclarais-je avec fermeté.


Sa griffe est toujours dans ma cuisse et je n'aime pas ce contact. Il n'a pas voulu que je crie. Je n'ai pas crié.


"J'ai gagné cette manche et je veux poser ma question à Tsura ! Pourquoi les autres Furyous vous recherchent-ils ?"


Mon regard se plonge alors dans le sien. Froid et déterminé. Non, je ne suis pas une proie. À partir du moment où il a posé ses yeux sur moi, je suis devenue l'objet de ses désirs. Mon visage, il le veut pour sa collection. Il peut l'obtenir certes, mais je lève alors une main sure déterminée et je la pose sur mon front, m'apposant un sceau qui se dessine doucement sur ce dernier. Un sceau qui veut tout dire. Destruction ... Si je meurs, mon visage sera perdu avec. Tu veux jouer Tsura ... Alors jouons !

Je réfléchissais même si la douleur était toujours présente. Et le plus drôle dans tout cela, c'était le fait que cette réflexion m'aidait à oublier la douleur. Ce que venait de dire Tsura était en soit intéressant ... Et j'étais peut-être la seule à avoir la chance d'en apprendre sur les furyous et sur la façon de les détruire. Je commençais même à me demander s'il n'était pas la clé de toute cette affaire. Mes yeux le regardaient sans discontinuité tandis que mon esprit lui ... Était en ébullition ... Il essaye de me percer à jour, mais il fait une erreur :


"Vous vous trompez ! Raiu no Kenji était certes un maitre dans l'utilisation des sceaux, mais pas aussi grand que ma famille paternelle ... Ce sceau, je peux l'activer comme je le désire, juste par une injection de chakra ... Mais je ne compte pas le faire pour l'instant ..."


Je lui laissais une porte de sortie ... Mais ma main, elle était bien prise dans sa dextre et il serrait encore et encore. L'un de mes doigts craqua et je laissais m'échapper un piètre gémissement avant de me reprendre immédiatement. Hors de question que je perde à ce jeu. Une goutte de sueur coula alors le long de ma tempe et une nouvelle grimace se profila sur mon visage quand le deuxième doigt céda. Je me devais de tenir ... J'avais encore du mal à écouter ses paroles, mais je devais tenir.
La question arriva alors rapide. Je la perçus à peine pour en comprendre le sens lorsqu'il réduisit ma main en un amas d'os ... La douleur se fit alors plus prononcer ... Plus réelle et il me fallut un long moment pour arriver à faire passer la sensation de douleur. La douleur se fit alors plus prononcer ... Voilà qui n'allait pas lui plaire et alors que je redressais doucement le visage, j'eus un léger rire :


"Savez-vous que plus je perds de sang, plus mon visage prendra une teinte cadavérique ... Plus je serais tordue par la douleur, moins vous aurez la beauté que vous souhaitez tant obtenir ... C'est déjà trop tard ... À moins que vous me laissiez me soigner ?"


Mais je savais qu'avant toute chose, je devais répondre à sa question :


"Je retourne à Shozaïchi ... La capitale du Shukai ... J'ai fini ma mission à Suna, je n'ai donc plus rien à y faire ..."


J'avais du mal à parler ... Mais c'était à mon tour de poser la question et là ... Je comptais bien le prendre au dépourvus avec quelques choses qui m'était soudain revenue en mémoire ...


"Je veux parler au Kazekage ! À Raiu no Kenji !!! Est-ce que ... "


Trop de mal à respirer ... Il me fallut quelques secondes pour formuler ma question avant de le regarder une nouvelle fois :


"Est-ce que vous voulez un peu de Rose des Sables ? J'en ai acheté à Suna ..."


Comprendrait-il ou je voulais en venir ?

La créature me relâcha enfin, m'ordonnant de me soigner. J'allais lui faire le plaisir de lui obéir mais pas pour lui complaire alors car alors que je rassemblais mon chakra vers ma main, ressoudant les os de cette dernière et remettant les os en place rapidement, j'en profitais alors pour activer un sceau depuis lequel j'attrapais une sacoche avant de me planter une seringue dans la hanche, propageant ainsi un puissant anti douleur dans mon organisme. Aussitôt, le produit eut un effet immédiat sur mon organisme et mes muscles se détendirent en même temps qu'il me permit d'observer et d'analyser un peu mieux la situation.

Voyons donc, j'étais empalé par un Furyous. Ce dernier me défier, mais je ne devais pas montrer que j'avais peur, car c'est ce qui me perdrait et sur ce point j'étais sûre d'avoir de l'avance sur lui. Il ne me faisait pas peur. Je savais que c'était un monstre, capable de commettre des actes immondes, beaucoup plus forts que moi sur tous les points. Mais non, je n'avais pas peur de lui ...
Je le dévisageais une nouvelle fois :


"Je ne serais jamais votre proie Tsura, car moi, je n'ai pas besoin de me cacher derrière un masque pour affronter mes victimes !"


La créature s'énervait donc. Voilà qu'elle devenait folle et s'apprêter à craquer et à me frapper. Je ne cillais pas en voyant l'arme se lever et s'arrêter à quelques centimètres seulement de mon visage. J'avais fait mouche. Le Kazekage était encore là. Je regardais toujours la griffe au dessus de mon visage et je plongeais mes pupilles cristallines dans celle au travers du masque. Je cherchais une part d'humanité dans celle de la créature. À la recherche du Kazekage disparut :


"J'ai rencontré Zanshi il y a peu de temps Kazekage Sama ... Comme nous tous, elle a peur pour son village, votre village, vos shinobis ... Mais elle a aussi peur pour vous ... Les Furyous cherchent Tsura ... Ils veulent sans nul doute vous détruire, car vous représentez une menace pour eux. Il faut que vous nous aidiez !"


De la sincérité dans mes paroles, mais très vite, je reportais mon attention, non pas à l'hôte, mais à la créature :


"Tsura ... Si vous ne nous aidez pas ... Ils anéantiront toutes formes de vies sur terre et vous deviendrez un chasseur sans gibier à chasser ..."

J'avais réussi à effectuer tous mes soins et je pensais pouvoir tenir encore un moment face au assaut de la créature. Mais rien à faire. Il me semblait que j'avais déclenché quelque chose en elle. Une sorte de fureur silencieuse, mais terriblement violente si bien qu'il me projetât à terre. Je ne pus retenir pour le coup, un léger cri de stupeur et de douleur devant la violence de l'impact qu'eut à subir mon dos. J'eus même l'impression d'entendre une ou deux vertèbres se briser.

Il se rapproche de moi et me parle au point que je peux sentir son haleine putride et voir sa bouche qui a tout de celle d'un humain au travers de son masque. C'est bien ce que je disais ... Un parasite dans un corps d'humain. Il parlait sans savoir ... Ou plutôt en croyant être dans ma tête et deviner mes émotions et mes connaissances, mais il ne savait rien ... Rien du tout.

Se servir de moi comme otage ... Un petit rire moqueur s'échappa d'entre mes lèvres. Comme-ci je représentais quelques choses pour Suna ... Cependant, je ne peux m'empêcher de lui parler à mon tour par rapport à ses affirmations. Mon ton était provocateur, voir même menaçant et je sentais la bête faiblir au fond :


"Alors comme ça vous tueriez Habashi Zanshi si vous en aviez la possibilité Tsura !! Mais est-ce que Raiu no Kenji lui le ferait ! Vous dites qu'elle l'aime plus que n'importe quel autre homme ! Mais quand est-il de lui ? Oserait-il lui prendre la vie ? Oserait-il éteindre la flamme de la femme qui l'aime plus que tout au monde ? Y arriveriez-vous Kazekage Sama ! Répondez !"


J'avais retrouvé assez de forces et de lucidité pour repousser la bête et rapidement, je formais une série de mudras de mes deux mains désormais intactes contre le ventre de la créature. Une technique simple, mais efficace. Je créais une boule de vent dans ma main droite que je plaquais alors violemment contre le torse de la créature. Cette technique n'avait pas pour but de le blesser ou quoi que ce soit d'autre, juste de le repousser afin de m'extraire de son étreinte poignante.
La griffe allait naturellement ressortir de ma cuisse même si la douleur serait dantesque, mais ensuite je pourrais me soigner et retrouver l'ensemble de mes facultés. Les larmes aux bords des yeux, je m'empressais de former plusieurs mudras et de plaquer mes mains sur ma blessure béante tout en lançant un regard revanchard à l'intention de la créature. Qu'allait-elle me répondre ?

Les paroles de la créature sont comme des lames chauffées à blanc qui m'attaquent sans relâche, me transperçant de part en part. Me voilà donc plaquer au sol par une force invisible que je ne connais que trop bien. Une force qui me rappelle l'un de mes plus cuisants échecs. Un échec dont je garderais un souvenir éternel tant ce dernier m'a affaibli moralement et physiquement. La mort, j'ai déjà eu à l'affronter, je la voyais même comme une libération à une certaine époque. Est-ce toujours le cas à présent ? Je regarde alors la créature des ténèbres, s'avancer vers moi alors que je ne peux plus me mouvoir. Je suis obligée de subir cette absurdité de la nature qui ne me permet qu'un faible mouvement de tête. Un mouvement qui me permet de lever les yeux vers la créature qui s'avance vers moi, dépliant alors sa sculpturale silhouette sans être importuné par la lourde gravité qu'il fait peser sur moi, avant de porter lentement sa main à son faciès pour en retirer son masque ...

L'homme qui fait alors son apparition devant moi n'a alors plus rien d'une créature. Je ne peux pas vraiment le qualifier de beau, mais en soit il est impressionnant et alors qu'une lueur de stupeur se dessine petit à petit dans mes yeux arrondis par la surprise, j'observe les fines lignes de son visage et ses yeux d'un bleu froid si profond. Je ne peux toujours pas parler. Pas plus que je ne peux bouger en fait. Complètement soumise à la volonté de l'ancien dirigeant du pays du sable, je ne pipe mot lorsqu'il me parle de Zanshi, de sa relation avec elle. Il m'en parle d'une certaine façon. À la fois hargneuse et pleine d'espoir. Je frissonne et pour la première fois, la peur m'envahit alors qu'il lâche des paroles sur la relation qu'il semblait entretenir avec cette dernière et sur son impuissance à pouvoir abréger la vie seule de l'ombre du sable...

Je ne sais pas si je note intérieurement cette information dans mon esprit, mais je ne parvins pas à détacher mes yeux de ses lèvres et de son visage encadré de cheveux blonds. Qui aurait cru que moi, jeune fille des neiges, je rencontrerais un jour une telle abomination ?

Les paroles continuent et soudain, je me sens happer au niveau des cervicales et soulever sans aucune difficulté par la créature. La gravité semble s'être estompée et dès lors, les paroles qu'il prononce me font l'effet d'un coup de fouet hardant. Je me débats avec une conviction toute nouvelle, agrippant sa main pour l'obliger à desserrer l'étreinte autour de mon cou afin de pouvoir retrouver ma respiration. Des paroles parviennent cependant à m'échapper :


"Vous me jugez comme une humaine, mais pourtant, vous en êtes un aussi Kenji tout comme la femme que vous aimez !"


J'ai du mal à résister à la puissance de la créature et je ne parviens même plus à contrôler ma respiration au point que c'est par de brève aspiration que je parvins encore à rester consciente, du moins suffisamment consciente pour apercevoir les griffes de l'ancien Kazekage se teinter d'une lueur blanchâtre et de ressentir la chaleur qu'elle dégage à quelques centimètres de mon visage.

La mort enfin ... Quel soulagement après tout ... Mais suis-je vraiment prête à accepter cette dernière ... Je me souviens alors de la particularité de l'actuelle Kazekage ... Cette particularité si impressionnante à maitriser cet élément qu'est la chaleur ...

Coup de bluff ou pas, je lève la main doucement vers la griffe de la créature et dans un dernier élan, je rassemble mon chakra pour réduire à son maximum la température des griffes de la créature jusqu'à faire s'éteindre la chaleur et recouvrir ses dernières d'une fine couche de glace ... Les Samui et les Habashi ... Une complémentarité en finalité voir même peut être ... La même famille ... Je suffoque :


"Disons juste que si Zanshi se fait appeler l'écarlate comme on le dit ... Alors vous pouvez m'appelez l'Edelweiss ..."


Lueur nouvelle alors que je sentais mon esprit quitter petit à petit mon corps en même temps que je m'exprimais une nouvelle fois :


"Et nous sommes des alter-égos, je suis la glace, elle est le feu, tué et moi et vous réaliserez que vous venez de perdre celle que vous déclariez ne pas pouvoir tuer ..."


C'était vraiment dur d'avoir encore un semblant de conscience dans ce cas de figure, mais désormais, je ne pouvais plus quitter le chasseur de visage des yeux. Prochaine victime ou pas de lui ? Je me sentais pourtant partir vers l'inconscient cette fois-ci et mes derniers mots furent justes :


"Je vous comprends plus que vous ne le pensez Raiu no Kenji ..."

La créature n'était pas aussi intelligente qu'elle y paraissait, et même si elle ne cessait de me rouer de coups pensant me faire cracher une quelconque signification aux mots que je venais de prononcer, je restais muette tel une carpe. Elle parvint même à émettre un petit soupir moqueur lorsqu'il lui indiqua que le phosphore n'était pas le Katon. Décidément, il n'avait rien compris :


"Vous comprenez tout de travers Kenji, car vous pensez détenir la vérité ... La soif vous aveugle et vous êtes tel un drogué ... Dépendant d'un massacre sans chercher à creuser plus bas une pierre plus belle ..."


Je me mettais alors à tousser fortement tandis qu'il tenter une nouvelle fois de m'écraser avec sa maitrise de la gravité. Foutu Kadoria. Puis les griffes entrèrent en action me faisant emmètre un grognement alors que je sentais leurs poisons s'immiscer dans mon organisme ...

Je finissais par lâcher un cri de douleur avant d'être laisser pour morte, de fermer les yeux et d'attendre la mort ... Enfin ...
Mais non ce n'est pas la mort qui arriva, mais des voix, puis une voix que je connaissais ... J'ouvris les yeux et j'aperçus les bandeaux. Le shukaï :


"Qu'est-ce ... Qu'est-ce que vous faites là ?"


Un médecin était déjà en train de soigner mon ventre et un personne que je connaissais se pencha vers moi. Jisetsu Homura ... Nouveau capitaine ? Comment ça ?


"Où est Baransu Nora ? Je ne comprends pas ?"


Je parvenais à me redresser tandis que le médecin finissait de m'attribuer des soins. On me tendait une gourde d'eau et j'en buvais une petite quantité sans quitter des yeux le Jisetsu :


"J'ai envoyé une lettre juste après mon entretien avec Habashi Zanshi pour vous signifiez l'accord et notre traité d'amitié avec Suna ... Et vous informez que je resterais quatre jours au pays du vent ? Vous ne l'avez pas reçu ?"


C'était étrange tout ça et automatiquement, et ce, malgré la fatigue et la douleur, mon visage marqua l'inquiétude. Nous étions espionnés ...


"Quelqu'un a intercepté ma lettre Capitaine ... J'ai quitté Suna il y a quelques heures et ... j'ai fait une mauvaise rencontre ... Le chasseur de visage ! Météora le Furyou ... Je ... Je n'ai pas pu vraiment me défendre contre lui ... Je suis désolée ..."

Ainsi donc Nora avait était démit de ses fonctions. Mon regard sembla complètement perdu à cette nouvelle et pourtant, j'écoutais avec soins les paroles de mon nouveau capitaine. Ces dernières étaient claires. Rentrer à Shozaïchi pourtant, je n'avais pas encore fini ma mission. Pourquoi un tel empressement ? Je me redressais en posant ma main sur le bandage que le médecin venait d'effectuer sur mon ventre en grognant de douleur :


"Capitaine, je n'ai pas fini ma mission ... Je dois allez à Konoha pour rencontrer l'hokage et établir là bas aussi une relation amicale avec Shozaïchi ..."


Une perle de sueur fit son apparition sur mon front, mais je tenais bon et je tentais même de me remettre sur pied en repoussant toutes les mains que l'on me tendait. J'étais encore déboussolé par les techniques gravitationnelles du monstre que je venais de rencontrer, mais je me refusais à me laisser passer pour faible. La douleur était pourtant insupportable. Je sentais le phosphore continuer à déchirer mes chairs. Un poison sans nul doute et le médecin avec eux ne pouvait rien faire contre cela :


"Mon cheval ..."


Ma jument n'était pas loin en effet. La connaissant, elle avait accouru dès qu'elle avait sentie le danger s'éloigner et je voyais cette dernière en compagnie des autres chevaux du group. Je m'avançais vers elle, avant de m'appuyer contre son encolure pour me maintenir debout. Monter en selle serait une véritable épreuve à n'en pas douter, mais je devais le faire :


"Nous avions déjà prévu l'examen chuunin avec Nora, tout devrait bien se passer sans moi ... Je pense qu'il est important que j'aille à Konoha ... Ne pas honorer notre promesse et nos annonces envers ce pays ferait juste démonstration d'une mauvaise foi de notre part et nous ne pouvons nous permettre cela en l'état capitaine ..."


La suite des instructions. Je l'attendais, mais je comptais bien me rendre à Konoha, dès que j'aurais réussi à remonter sur ma monture ...

Le capitaine est clair et lorsqu'il s'approche de moi et m'arrêter dans mon action, je comprends automatiquement qu'il ne me laissera pas y aller. Est-ce mon état de santé ? Ou véritablement cet examen chuunin dont-il fait une priorité ? Je n'en sais rien, mais ... Je peux au final bien comprendre pourquoi il fait ça alors, je finis par baisser les yeux et ouvrir la sacoche de ma jument. De cette dernière, je tire une lettre de papier :


"C'est la correspondance que j'ai eue avec l'intendant Seito, remplaçant de Myakoudou Onpu, l'Hokage. Cette dernière vous permettra normalement d'accéder à Konoha sans encombre. N'hésitez pas à citer mon nom en cas de besoin ... Ils me connaissent bien ..."


J'avais peut-être une dernière requête en fait :


"Pouvez, vous m'aidez à monter sur ma jument s'il vous plait capitaine ..."


J'attends qu'il s'exécute et une fois en selle, je me rapproche du groupe avec lequel il est venus jusqu'ici. Ainsi donc ma mission s'achève de cette façon. J'en sors affaibli et une nouvelle balafre en plus sur laquelle je ne peux m'empêcher de poser ma main comme pour apaiser la douleur :


"Je prends le commandement de la section jusqu'à votre retour au village capitaine et j'assurerai la bonne tenue de l'examen chuunin comme vous me l'avez demandé ..."


Je rapproche alors mon animal de lui pour lui murmurer :


"Tenez-moi au courant de votre position afin que je sois sûre qu'il ne vous soit rien arrivé ... D'ici deux jours, si je n'ai pas de nouvelle de vous, j'enverrai une escouade à votre secours ..."


C'était des phrases prononcées plus pour assurer mon soutien à ce nouveau capitaine qu'autre chose, car à présent, je me devais d'exécuter ses ordres et la route jusqu'au Shukai était encore longue ... Nous arriverions juste à temps pour le commencement de la deuxième épreuve.