Un son retentissant l’avait sorti de sa torpeur alors attablée derrière son bureau dans le placard où il était situé. Ouvrant la porte à la volée, elle grimpa les escaliers à une vitesse folle histoire d’avoir une meilleure vue du haut des remparts. Des cris de toute part lui parvenaient et ce son ne désamplifiait pas. Déboulant en haut des créneaux, elle fut éblouie par la lumière des flammes qui continuaient de ronger les grandes portes et par la luminosité du phosphore ambiant qui trônait dans l’air. Meteora. Un rapide coup d’œil circulaire lui permit de voir la fumée émanant de l’hôpital et des maisons se trouvant entre celui-ci et les portes. Ç’avait dû être un carnage. Mais comment ?!

« C’était Natsumi Yamanaka ! Elle a aidé Meteora à s’échapper ! »

Captant la gueulante d’un garde à plusieurs mètres en contre-bas malgré le vacarme, Miko n’écouta que son instinct. Son instinct et sa rage. Courant vers la limite du rempart, elle sauta dans le vide, se laissant tomber, les yeux fixés vers la lisière du sous-bois dans lequel venait de disparaitre la plus grande menace de Konoha et la traitresse du clan Yamanaka. Ç’avait beau être la fille de Meia, elle n’en démordrait pas. Natsumi gouterait bientôt à la piqûre de ses insectes. Elle savait la jeune fille Jonin mais même si ce combat serait sans conteste dur, elle rapporterait sa tête au village. Trahir son village de la sorte … pourquoi ?! Elle aurait tout le temps de se poser ce genre de questions plus tard. Amortissant son atterrissage à l’aide d’un coussin d’insectes, l’Aburame s’enfonça dans le sous-bois, la foret l’engloutissant littéralement. A la poursuite d’une des Yamanakas les plus douées de son temps et d’un Furyou, quelles étaient ses chances de revenir vivante ?

Relâchant ses insectes pour qu’ils aillent en amont, l’Aburame était décidée à vérifier si elle pouvait en effet faire le poids. Derrière elle, elle entendait encore le crépitement des débris de la porte en bois qui continuaient de brûler. Un massacre. Posant son pied sur une branche, elle capta un bruit sourd sur sa droite. Se protégeant le visage de ses bras, elle eut à peine le temps de se faire entourer d’un cocon de ses insectes que l’explosion était déjà sur elle. Un stupide piège dans lequel elle s’était jetée tête baissée. Projetée par le souffle de l’explosion, la Jonin atterrit dans la boue. C’était vrai il venait de pleuvoir. Quelques douleurs au bras droit où son manteau était parti en lambeaux, elle n’eut qu’un regard pour les cadavres carbonisés des insectes qui avaient voulu la protéger. Se relevant douloureusement, Miko était prête à tout pour son village même si son propre corps en payait les conséquences. Le bras douloureux, elle repartit néanmoins de plus belle à l’assaut des branches, s’envolant vers la cime dans un grand éclaboussement de boue.

Il avait recommencé à pleuvoir. Comme si le pays du feu pleurait les morts et la traitrise qu’il y avait eu quelques heures plus tôt. Malgré l’allure qu’elle s’imposait, elle n’arrivait pas à rattraper le duo. Ses insectes lui affirmaient qu’ils étaient suffisamment éloignés pour que la Yamanaka ne la capte à l’aide d’une quelconque technique de sensorialité habituelle. Cependant l’Aburame craignait un nouveau piège ce qui ralentissait son avancée et creusait le fossé entre elle et ses cibles. Son bras se faisait de plus en plus lourd et le rideau de pluie qui la ralentissait encore plus faisait picoter continuellement la brûlure qu’elle commençait à arborer. Interrompue brusquement dans sa réflexion, l’Aburame se raidit, faisant sortir de son corps encore plus d’insectes. Le combat allait-il avoir lieu ? Apercevant devant elle une vive lueur encore plus que celle du soleil déjà levé depuis deux bonnes heures, Miko ralentit le rythme tous ses sens aux aguets. C’était bien un fort dégagement de chakra qu’elle avait capté au travers de ses insectes. Le nuage de phosphore devant elle avait enflammé les arbres en bordure de la réserve naturelle de Hi no Kuni mais commençait néanmoins à ses dissiper. L’explosion avait soufflé ses insectes ou avait tout simplement balayé leurs sens pourtant aiguisés, les désorientant totalement.

Il fallait qu’elle contourne le nuage, alors seulement elle pourrait à nouveau les déployer … Elle sentait malgré tout que ce retard serait la cause de son échec. Quand enfin elle le contourna en prenant tout de même quelques risques pour sa santé -en inspirant quelques particules-, l’Aburame redéploya à nouveau son réseau de recherche. Mais ils devaient être trop loin à présent. Kuwa. Ou Suna. Ils se dirigeaient dans cette direction. Peut-être que si elle continuait tout droit elle finirait par leur tomber dessus à moins qu’ils n’aient fait de détour exprès. Poursuivant dans sa lancée, l’Aburame se résolut à arrêter les recherches à la tombée de la nuit. Cette course-poursuite l’avait lessivé et malgré sa rage, qu’elle désirait défouler sur Natsumi, elle avait atteint les limites de ses seules compétences sensorielles. Si d’autres l’avaient suivi … Peut-être qu’elle aurait pu faire quelque chose. Elle avait encore besoin de progresser sur de nombreux plans. Et surtout en sensorialité. Une fois rentrée au village, elle développerait à nouveau cette facette de son pouvoir clanique qu’elle avait jusqu’ici négligé au profit de son attirail de chimie. Pour régler leur compte à ceux qui menaçaient son village, il fallait déjà qu’elle apprenne à les retrouver.