Mon père m'a dit un jour que la première chose à faire pour ne pas rendre un animal nerveux est de ne pas lui montrer sa peur. Dans mon cas ce n'était pas trop dur puisque si l'on exclut certaines crises passagères, qui d'ailleurs se concentre temporellement à plus de 90% sur la période post enlèvement et principalement mes moments avec grande-soeur, c'est le calme plat à ce niveau chez moi. Sinon que signaler ? Je pense que je n'aime pas monter à cheval, pas que je n'aime pas l'animal lui-même, mais je trouve cela horriblement primale de se penser supérieur à eux en étant avachie que leurs dos avec une selle... Bon en réalité ils ne sentent presque pas notre présence, c'est uniquement par principe, tout comme par principe j'ai fait semblant jusqu'à maintenant de ne pas voir le comportement de grande-soeur et grand-frere... Oui j'ai officiellement, non officieusement décidé que s'il doit être aussi proche de Yuki et donc au final se marier avec , autant commencer tout de suite à l'appeler ainsi et je n'aime pas la sonorité de beau frère. Enfin surtout que la dame de glace n'est PAS ma sœur, donc ça serait encore plus erroné.

"Dit grand-frere ? En réalité je te remercie beaucoup."

Je baisse la tête en signe de remerciement, j'arbore ce sourire artificiel de tous les jours, même pas celui plus grand réservé à celle que j'apprécie, enfin je crois, simplement parce que cette chaleur sape mes forces et c'est c'est dur de trop se concentrer sur ça et en même temps de ne pas tomber de cheval. Je crois que je manque de détail sur le coup, je pense que je vais être plus explicite.

"Pardon, je ne suis pas claire : Je te remercie, à force de faire semblant d'être discret maintenant je sais ce qu'une personne normale ressent quand elle est jalouse, c'est nouveau pour moi !"

D'ailleurs, c'est aller droit dans mon carnet et entre le sourire, écrire et le cheval j'ai bien failli me retrouver au sol... D'ailleurs pourquoi des chevaux ? Des dromadaires ne serraient pas mieux dans le désert ? Ou des chameaux ? Les deux ? Enfin les pauvres, surtout que celui de la belle du nord est, habitué certainement plus au frais qu'au chaud et elle-même ? Comment fait-elle ? Bon les nuit sont froide dans le désert, mais il faut survivre jusque là.

"Dite si vous voulez régler ça, je peux aller plus loin ? Je comprends que ce genre de pulsion soit incontrôlable et je n'ai pas envie d'être la source d'une retenue inconfortable pour vous deux. Après tout vous ne me devez rien et ça me ferait de la peine que vous ne puissiez pas être vous-même pas ma faute. Enfin je suis sûre que ça serait le cas, si j'avais déjà ressenti de la peine et pouvais donc extrapoler avec la situation présente bien sûr."

Je regarde autour de nous, forcement mis à part du sable, du sable encore et toujours il est dur de... Oh et puis zut, je murmure des mots que j'espère apaisant à mon cheval en lui certifiant que ce n'est pas dangereux puis utilise un sceau pour faire apparaitre un de mes gadgets, un ballon d'observation. En plaisantant un jour un enfant du village a dit que ça ressemblait à sa grosse "banane" avec les "bourses" en dessous, j'ai mis au moins un quart d'heure avant de comprendre, mais bizarrement ça m'a fait rire et c'était la première fois de ma vie... Enfin soit, je l'active et celui-ci prend de l'altitude en déroulant un câble renforcé et en émettant des bruits d'engrenages divers surtout aux changements de vitesse. Cinq minutes plus tard, il est à altitude suffisante pour voir ce que l'on cherche et je me tourne vers eux alors que mon outil redescend doucement.

"Tu as raison grand-frère, il y a une oasis dans cette direction, on y sera d'ici peu de temps même si elle est bien cachée au vu des dunes l'entourant. Tu pourras retenir tes hormones masculines pendant ce temps ?"

Le pire, c'est que je suis sérieuse, bon je range mon petit engin dans son sceau et avance en écoutant les remarques de Yuki et Kibo.

Est-ce que ce genre d'attention, ce genre de caresses sont simplement agréable, ou c'est parcequ'ils ressentent plus que tu bien être immédiat que cela l'es ? Je ne sais pas, il n'y a que mes parents ou grande-soeur qui m'ont prodigué ce genre de soin et inexplicablement je pense pouvoir dire que même sans ressentir d'émotion immédiate ou forte, c'est plus agréable que le contraire. Dans un sens je récent ce que je pense avoir identifié comme une forme bénigne de jalousie, pour les autres ça aurait était plus violent, j'imagine, mais moi je garde suffisamment la tête froide pour comprendre que Yuki ne me connait que depuis peu de temps, nous n'avons aucun réel lien de son côté, je me suis attaché à elle plus comme un parasite à un hôte. Évidemment elle est gentille, douce, maternelle même à certains moments, mais j'ai presque son âge, elle finira par se lasser que je la colle j'en suis convaincu.

"Désolé."

Encore une de mes excuses régulières, quand je pense avoir fait une erreur, mais sans réellement pouvoir définir celle-ci à cause de mon retard psychologique. Je les laisse le plus possible ensemble, quand je parlais de les laissaient tranquille j'étais serveuse, après réflexion j'ai l'impression d'être de trop, de les gêner de différentes manières. Je m'éloigne, sans être hors de portée visuelle, juste un peu plus loin autour de l'eau. Une fois ainsi éloignée, je retire tous mes vêtements et une fois complètement nue m'installe assise dans le liquide frais. Je pourrai nager, mais je n'en ai aucun besoin, je me contente d'observer l'horizon et le sable pour ne pas observer autre chose.

"Jalouse..."

Comme à chaque fois que je réfléchis intensément ce qui ne m'est pas arrivé depuis au bas mot avant mon enlèvement à cause de la fatigue, je parle à voix basse pour essayer de trier et analyser ce que je récents. Cette sensation est désagréable, j'écarte immédiatement toutes pensées tournant autour de la possession et avec une légère méditation n'y pensent plus, Yuki est juste une demoiselle affectueuse que j'aime... Bon le terme est fort, mais je pense que c'est le plus proche, donc, je l'aime, mais sûr qui je n'ai pas le moindre droit. J'apprécie de la voir sourire, Kibo la rend heureuse, la conclusion logique est que je ne dois pas interférer et même au contraire protéger ce rapprochement. Grande-soeur m'interpelle pendant cette réflexion, je mets un petit instant à répondre... D'un simple hochement de la tête. Je me lève alors tournée vers eux, m'approche toujours en tenue d'Eve sans ce sourire artificiel, juste un visage totalement neutre et inexpressif comme celui d'un masque.

"Il fallait que je clarifie quelque chose dans mon esprit... Yuki, je suis désolé de m'être montrée si possessive avec toi, enfin montrer je ne suis pas sûre, mais au moins l'avoir pensée. Kibo, désolé de t'avoir appelé grand-frère sans te consulter avant et d'avoir hissé un mur psychologique entre nous."

En même temps, je ne pense pas qu'il l'a remarqué la subtile différence dans mon comportement envers lui depuis que l'on est partie de l'auberge et je ne suis même pas sûre moi-même que c'est réellement le cas de toute manière. Je remarque que j'ai oublié de m'habiller, c'est vrai que cela dérange normalement ce genre de nudité. Je vais alors mettre la robe que m'a prêtée Yuki, mais avec rien en dessous et comme je suis mouillée bien sûr elle me colle à la peau, mais je ne trouve pas cela problématique pour ma part. Puis je reviens.

"Vous formez un beau couple je crois, j'espère que serez heureux... Enfin au moins que vous aurez des interactions sociales agréables et un ressentit physique qui le sera tout autant, au moins cette définition à un sens dans mon esprit. Maintenant que ma tête de pensée inutile, je sais que je te fais confiance grand-frère à qui je n'ai toujours pas demandé son avis sur la question de ce surnom, alors regarde, je ne ressens aucune activité corporelle négative ou néfaste à de te montrer cela."

Bon ce genre de discours ne trouvera pas forcement la bonne forme sur mon visage, mais en tout cas je retire le bandage et lui montre calmement mon poignet droit. Je ne sais pas si elle lui en a déjà parlé, mais moi non et je pense que c'est important que je la lui montre moi-même, de ma propre initiative. Ce scarifiant ma peau, issue d'une calligraphie des plus précise et même artistique qui n'a pas abimé ma peau outre mesure et qui sans dégâts collatéraux retrace au mouvement près le signe des Furyous qui à était vu dans le ciel. Je ne l'ai pas vu personnellement, mais j'imagine que c'est le cas. Si je n'ai pas de mal à la montrer au Kakumeigun, cela ne change rien à cette tempête qui s'annonce dans mon cœur à chaque fois que je la vois moi-même. Haut le cœur, peau qui pallie, frisson qui son aussi dû à la fraicheur de l'eau peut-être, sueur froide et toute une panoplie de signes étranges, j'ai besoin de penser à autre chose et rapidement, alors je laisse cette petite idée qui a germé quand je les ai vus si proche l'un de l'autre sur le cheval. Cette petite voix me disant que parfois l'inutile est nécessaire et c'est alors que se dessine malgré moi un petit sourire espiègle sur mon visage, je fais le signe et lance un henge.

Imaginer, la combinaison à la fois la plus probable et la plus fusionnelle de leurs physiques, de leur traits caractéristiques ? Devant eux, ce n'est plus une shinobi de quatorze ans aux marbrures blanches et aux cheveux blonds méchés d'azur, non, c'est une enfant d'un âge incertain, mais qui ne dépasse assurément pas les huit ans. Une peau légèrement pâle sans exagération, un visage mêlant habilement les traits des deux avec des yeux d'un bleu intense, une chevelure d'un noir de jais qui descend jusqu'au fessier. Je les regards ainsi, dans une version à la bonne taille de la robe toujours sans rien en dessous et un pied trainant derrière, une posture timide les mains jointes dans le dos tout en leur tirant la langue avant de rire. Un rire doux et cristallin, trop naturel pour être forcé et un grand sourire doux que je ne saurais pas imiter même en étudient la question des heures durant. Je ne sais pas ce qui me fait le plus avoir ce rire ? La gêne que j'éprouve à me montrer ainsi dans une action des plus inutiles et pas forcement distrayante ? La tête qu'ils font ou le ridicule de la situation ? À force de rire, j'en ai un peu mal à la gorge, aux côtes mêmes que je me tiens maintenant. Est-ce que ressentir normalement c'est toujours aussi aigre-doux, ce mélange constant de bon et de mauvais un peu masochiste ? Je ne sais pas, mais j'ai le cœur plus léger en tout cas. Pas que sa masse a diminué, mais juste cette sensation que ce moment est particulier. Dans le fond, je leur souhaite d'être heureux ensemble, d'avoir une famille et de vivre ensemble malgré le monde qui nous entoure même si je n'en ai pas conscience, c'est le pourquoi de cette bêtise.

Au moment où je commençais à penser, peut-être espérer avoir compris même un peu la subtilité des relations entre personnes, tout s'effondre plus rapidement qu'un château face à une équipe de Bakushô. J'ai l'impression d'être dans un de ses rêves étranges ou tout est de moins en moins cohérent et/ou la moindre tentative de retrouver pied quelque part ne fais qu'empirer la situation.Est-ce que je devrai tout simplement laisser faire, ne plus rien tenter et attendre l'inéluctable en fermant les yeux. La réaction de Kibō elle me sembla tellement normale qu'elle m'a empêché à elle seule de plonger dans le gouffre de mon esprit pour y chercher des réponses, en fait le fais qu'il ne soit pas déjà sur ses gardes ou que je n'ai pas d'arme sous la gorge pourrai être la seule chose étrange par rapport à lui si je ne pensais pas qu'il est suffisamment calme et sage pour ne pas sauter trop vite sur une conclusion qui pourrait être fausse. Yuki par contre, elle a montré un tel éventail de signe entre son corps et son visage que j'en ai eu momentanément le tournis... Alors qu'elle s'éloigne pour ? Je ne sais pas pourquoi elle fait cela, je m'installe sur le sable assise les genoux serrés contre moi et reprends mon apparence normale.

Évidemment cette situation a fait perdre à mon visage toute imitation de sourire et cela est encore plus vrai pour le naturel qui avait osé poindre le bout de sa lèvre pendant la transformation. Suite à un instant de blanc j'observe Kibō, il a dû comprendre une chose que moi je ne peux percevoir, sinon il serait déjà partie à la poursuite de grande-soeur, ce que j'aurais fait à sa place, je pense. Raison de plus pour arrêter de faire semblant d'être normal, puisque cela ne semble créer que désordre et chaos. Je le regarde alors, de ma voix normale, sans intonation et donc sentiment.

"À essayer d'être comme les autres je ne fais que créer des problèmes j'imagine. Je suis au milieu des gens ressentant des sentiments comme un paysan qui ne comprendrait et ne saurais rien au chakra au milieu d'un entrainement ninja. Enfin, j'imagine que tu veux que je te parle de la marque plutôt."

Je prends un long instant pour réfléchir aux circonstances et à ce que je me rappelle de mon enlèvement. Le regard vide comme celui d'une machine à l'apparence humaine suite à un léger blanc d'introspection je commence mon récit comme si je n'avais était qu'une personne extérieure.

"N'ayant pas de calendrier je ne peux donner de dates exactes, donc désolées pour le manque de précision temporelle : Il y a peu j'ai réussi mon examen pour devenir Genin cela fut à peu près en même temps que le message de la personne qui se nomme "Sa Majesté". Suite à cela, trois des membres d'une des caravanes qui a fondé le clan Saibogu sont venues me voir, ils m'on expliqués qu'ils ne voulaient pas voir le fruit plusieurs décennies de recherches, moi, mourir stupidement et ont donc essayés de me convaincre de me graver le F et de les suivre en dehors du pays ce que j'ai refusée catégoriquement. Comprenant que je ne changerai pas d'avis, ils m'ont certainement assommée puisque suite à une légère douleur à la nuque j'ai perdu connaissance. Quand je me suis réveillé, j'étais enfermée dans une tente avec divers liens et sceaux pour me retenir, j'ai entendu des voix et entre autres celle de Yuki que je ne connaissais pas encore donc, elle sera plus à même de donner des détails sur ce moment, je pense. Elle m'a libéré alors qu'une rixe est survenue entre les trois anciens ninjas médicaux du clan Saibogu et les mercenaires qu'ils avaient certainement engagés pour les escorter. Une fois au camp de Yuki, suite à des analyses de celle-ci il est apparu plusieurs choses : ils m'ont gravé ce F certainement après m'avoir assommée avec un soin des plus poussés et une calligraphie approchante au millimètre près la forme apparue dans le ciel sans dégâts collatéraux, puisqu'ils utilisaient du chakra pour me maintenir endormi et que j'avais de toute évidence était droguée, les mercenaires m'ont fait quelque chose et après vérification Yuki à confirmés qu'ils m'ont violé et c'est assurée que je n'étais pas enceinte bien qu'il était peut-être trop tôt pour le dire. En tout cas je n'ai pas eu pour le moment de vomissement ou tout autre symptôme de grossesse, donc cela semble être correct il faudra voir les jours à venir."

Suite à ce long monologue dit aussi simplement que si j'avais parlée d'un jour de course ou fait un rapport sur une banale mission de rang D, je vais prendre un tissu pour me sécher et en profite pour retirer la robe et m'habiller complètement, une tenue classique du désert bien qu'il ne reste qu'une journée de marche, j'ai la peau sensible au soleil puisqu'elle est pale. Je prends mes affaires et refais un paquetage avec et prend un rouleau avant de revenir devant le Sunajin.

"Je vous ai déjà suffisamment créé de problème, je pense qu'il vaut mieux que je me présente aux portes pour demander une entrevue avec la Kazekage ou au moins une autorité compétente."

Je regarde alors dans la direction qu'a prise Yuki pour s'isoler, je pensais que cela ne me ferait rien et que je pourrais partir ainsi sans rien montrer de plus, mais c'est sans compter la bizarrerie humaine qui fait que même si c'est bien moins fort ou parfois juste en retard, sans en avoir conscience je ressens certaine chose tout de même. Ainsi de légères larmes commencent à poindre suivie d'autre.

"Je ne veux pas la faire souffrir, pas encore... Tu t'occuperas bien d'elle hein ? Laisse tomber, je n'ai pas à me mêler de votre couple"

Je regarde dans la direction de la Capital et pourtant je n'arrive pas à partir, je sais déjà comment ils vont réagir, je sais que je serais bientôt en prison et pourtant, je sais aussi que l'on ne peut éternellement reculer l'inévitable. Pourtant, je n'arrive pas à faire un pas dans cette direction, pas seule alors que mes jambes tremblent discrètement.