Notre avenir |Samui Yuki|

Le retour de la guerre, normalement, personne ne revient comme il fut parti, tout le monde change, que ce soit d'une manière ou d'une autre. Certains reviennent avec des blessures physiques, mais ceux-là ce sont de loin les moins pire, car au final, beaucoup reviennent avec l'esprit vide, épuisé, chamboulé. On voit des choses, des scènes, des tournures, que même les personnes les plus tordus n'arriveraient pas à se l'imaginer, qui aurait pu penser que Kibō aurait dû combattre son ami Sho, que ce dernier tuerait sa propre coéquipière, qu'une Konohajin puisse humilier notre jeune héros, sans que ce dernier ne puisse rien faire ? Tout ça, c'était la guerre...

Les gouttes frappaient le visage du rêveur, il était en train de rentrer, il était exténué, vide de chakra, vide d'énergie physique, vide d'esprit, il marchait tel un zombie pour se rendre non pas à Suna, mais à Konoha. Le ciel pleurait les morts de cette guerre et le Genin aurait pu y passer, si Natsumi n'avait pas eu pitié de cet homme bien trop faible pour faire face à la Yamanaka. Lui, qui voulait répandre la paix, n'était même pas foutu de venir à bout d'une simple Chûnin, il ne l'aurait jamais tué, mais il avait clairement pu comprendre qu'il n'était pas à la hauteur et qu'il n'était qu'un faiblard. Son regard avait changé, ses rêves, son optimistes venaient de s'écraser à vive allure contre un mur très solide, dans l'état actuel des choses, il ne pouvait rien changer, même pas sa misérable vie. Ça faisait bientôt deux ans qu'il était devenu shinobi et il n'avait pas l'impression d'avoir avancé d'un seul pas, mais cette guerre lui avait fait comprendre qu'il devait travailler plus, pour cela, il allait s'en remettre aux enseignements de Kioshi, mais avant cela, il devait passer à Konoha pour retrouver Yuki, qui devait l'attendre impatiemment.

Les portes de Konoha se dessinèrent au loin, enfin, il pourra se reposer dans les bras de la Samui et regagner en force avant d'entamer une nouvelle ère, celle de son ascension au pouvoir. Arrivé aux portes, les deux gardes le reconnurent et se précipitèrent vers lui, en voyant son état, mais le garçon aux rêves démesurés leur fit signe qu'il n'avait pas besoin d'aide, il devait marcher seul, souffrir pour avoir échoué.

" Dites-moi, Yuki se trouve toujours chez Rin ? "

Dit-il l'air épuisé, mais une réaction bizarre se fit remarquer chez les deux ninjas de Konoha, ils se regardèrent comme pour savoir qui allait lui annoncer la nouvelle et Kibō comprit tout de suite que quelque chose s'était passé. L'un des gardes prit son courage à deux mains et prit la parole.

" Kibō... Yuki est à l'hôpital, elle est partie peu de temps après toi à Kiri et le village, ainsi que la moitié du Pays fut détruit par les Furyou. "

Les yeux de notre jeune héros s'écarquillèrent devant l'annonce du Konohajin, la haine montait chez le Genin, comme jamais. Qui était le monstre qui avait appelé la Samui pour se battre, dans l'état où elle se trouvait ! Le membre de l'équipe Miira avait envie d'exploser, pour une fois dans sa vie, le côté sombre de son être prenait le dessus. Il se mit à courir en direction de l'hôpital, mais il s'écrasa au sol après quelques mètres, il n'avait plus de forces, ses paupières se refermaient gentiment, il n'en pouvait plus, mais il se releva tant bien que mal, décidé à rejoindre ce foutu établissement. Les pas des deux gardes se firent entendre derrière le Sunajin, mais ce dernier leva la main pour les arrêter à nouveau, il ne voulait pas d'aide, un point c'est tout !

Le shinobi du Pays du Vent arriva à franchir les portes de l'hôpital, à l'intérieur, tout le monde courait dans tous les sens, c'était la folie, la guerre avait fait énormément de blesser. Le stress, le désarroi, la tristesse, tous ces sentiments pouvaient se faire ressentir à l'intérieur de ce bâtiment, mais seul la haine abritait le jeune homme aux regards de glace et ce fut avec ce regard, qu'il se dirigea à la réception pour menacer la bonne femme derrière le comptoir pour lui donner le numéro de la chambre de la princesse des neiges. Comportement inhabituel chez le Genin, qui était méconnaissable, l'amour avait un effet négatif sur sa personne ou bien, comme dit auparavant, il était bien trop faible, même pour faire face à ce genre de situation. La secrétaire lui fournit le numéro de la chambre, elle tremblait de peur face à Kibō, notre jeune héros s'en voudra énormément d'avoir agi ainsi.

S'aidant avec les murs, le défenseur moral de la paix se dirigea contre la salle désirée, le chemin lui paraissait interminable, encore plus long que de Tsuchi no Kuni à Konoha. Enfin, il put lire le numéro de la chambre de la manieuse de glace, le spécialiste en Fûinjutsu rentra dans la pièce et put voir sa douce flamme allongée dans le lit, les yeux entrouvert, était-elle réveillé ou pas ? Les bips sonores confirmait que son coeur battait, d'un pas lent, le beau-frère d'Aoji se rapprocha du lit et s'agenouilla devant celui-ci. Il prit la main de Yuki et posa sa tête dessus, laissant ses émotions prendre le dessus et verser une quantité inimaginable de larmes.

" Désolé Yuki, je suis vraiment désolé, je n'ai pas su te protéger... "

Dit-il en sanglotant...

Dernière édition par Kibō le Mar 29 Avr 2014 - 9:35, édité 1 fois

Recroqueviller sur mon lit d'hôpital, voilà moins d'une heure que j'étais éveillée, moins d'une heure que l'on m'avait appris la destruction totale du pays de l'eau. Que faisais-je ici ? Un membre de ma famille m'y avait envoyé sous forme de glaçon. Blessée mortellement, je n'avais pu survivre que grâce à cette cryogénisation qui avait conservé mon corps dans un état second, mais stable.
Une fois à Konoha, on s'était bien occupé de moi comme de la plupart des réfugiés, mais je réalisais à peine ce qu'on m'avait dit.
Voilà plus d'une heure que j'étais prostré en position fœtale dans mon lit. Sans bouger, les yeux grands ouverts, les larmes coulant doucement le long de mes joues.
J'étais seule à présent. Seule et abandonnée. Ma famille avait dû périr dans la destruction du pays, c'était sûr et personne n'avait pris soin de me tenir au courant de ce qui allait se passer pour moi ... Pour la suite ... J'étais vraiment seule désormais et je ne parvenais pas à réaliser encore.
Lorsque la porte s'ouvrit, aucune réaction, puis finalement, ... Un sourire :

"Kibo ..." Murmurais-je plus pour moi-même qu'autre chose.

Ma voix était faible, éteinte, mais je lui souriais alors qu'il fondait en larmes, ma mains glissant dans la sienne alors que je sentais ses larmes coulaient sur ma dextre. J'essayais alors de m'exprimer avec difficulté :

"Kibo ... Ne pleure pas ... Suis là ..."

Rien à faire vraiment. Je prenais alors mon courage à deux mains, me redressant sur le matelas de l'hôpital pour m'asseoir dans le lit et l'attirer contre moi pour le bercer. Choses étranges. Normalement, c'est moi qui aurais dû être consolé. Mais là, c'était lui qui avait besoin de contact. Nous pleurions tous les deux, mais pas pour les mêmes raisons et malgré ma fatigue extrême, je lui caressais tendrement les cheveux sans pour autant le lâcher. Les yeux mi-clos, je le berçais :

"Ça va, cesse donc de t'en faire, je vais bien !"

J'allais bien ... Oui physiquement, j'étais remis de mes blessures, mais psychologiquement, j'étais détruite. Je me montrais forte pour lui, mais je ne savais pas combien de temps encore, je parviendrais à conserver ma tranquillité avant de m'effondrer. J'avisais alors les blessures du jeune homme d'un œil endormi :

"Il faut que tu te fasses soigner ! Tu es blessé ..."

Il fallait surtout que je m'occupe l'esprit alors, je le repoussais avant de me lever. Les jambes flageolantes, j'étais encore faible et je retins au bord du lit pour aller chercher les produits désinfectants laisser par les infirmières sur une table au fond de la chambre. Puis toujours avec les mêmes difficultés, je revenais vers lui :

"Je vais m'occuper de toi, ne t'inquiète pas ..."

Je me rapprochais alors de lui pour m'installer en face avant de continuer mes soins. Rien de plus pour l'instant.

Le son de sa voix, un murmure qui pouvait apaiser le coeur des gens, ce fut l'effet qu'eu sur notre jeune héros, qui se sentait en sécurité, maintenant qu'il l'avait entendu prononcer quelques mots. C'est alors que Kibō se détendit, il voulait s'assurer que la Samui soit vivante, mais surtout consciente. Maintenant qu'il en avait eu la preuve vivante, il se laissa succomber dans les bras de la princesse des neiges, il avait besoin de se reposer, de récupérer de ses blessures. Le rêveur avait perdu conscience sur le lit d'hôpital, il était épuisé, mais la Chûnin ne donna pas l'impression de l'avoir remarqué, car elle lui parlait alors que le Genin ne comprenait plus rien.

Le noir complet, puis il rouvrit légèrement les yeux comme s'il avait récupéré de ses forces, combien de temps avait-il dormi, quelques minutes, des heures, des jours ? Il n'en avait aucune idée, mais il vit la princesse des neiges à ses côtés en train de lui apporter quelques soins, alors que leur position s'était interverti, lui sur le lit et elle en face. Physiquement la jeune fille donnait l'impression de s'en sortir, mais mentalement, elle devait être détruite, elle venait de perdre son village, sa famille, ses amis, tout. Sans qu'elle ne s'en rende compte, l'élève de Kioshi posa une main sur la sienne, pour qu'elle arrête de le soigner, avant de relever son buste et la regarder droit dans les yeux.

" Yuki... J'ai appris pour Kiri... Je sais ce que tu ressens, on m'a également détruit mon village lorsque je n'étais pas encore ninja... "

Il fallait à présent la rassurer, car les Samui étaient puissants, ainsi que les amis de la manieuse de glace.

" Le village est peut-être détruit, mais je suis sûr que ta famille, ainsi que tes amis sont en vie... Ton clan est fort et je ne pense pas qu'il soit été détruit lors d'une attaque du genre et tes amis sont également très puissants, je pense notamment à Aoji, je pense sans autre qu'elle s'en est sortie... Alors, avant de pleurer qui que ce soit, tu dois récupérer tes forces et t'assurer que toutes les personnes, auxquelles tu tiens, soient vivantes... Une fois que tu auras fait ça, on trouvera quoi faire de notre avenir, car je ne te laisserais pas... Tu comptes beaucoup trop à mes yeux... "

Une bonne inspiration avant de lui avouer ce qu'il n'avait pas pu lui dire avant son départ pour la guerre.

" Je... je t'aime Yuki... "

Le garçon aux rêves démesurés hésita un instant à baisser les yeux, mais non, il devait la regarder droit dans ses prunelles pour lui montrer sa détermination et sa sincérité. Les deux ninjas étaient très proches l'un de l'autre et leur relation avait fait des pas de géant lors des trois jours précèdent la guerre. L'Edelweiss avait besoin de se sentir aimé, Kibō voulait lui montrer qu'elle n'avait pas tout perdu, car lui, il était là et s'il était là, c'était aussi grâce à elle, son amour l'avait fait survivre pour venir lui avouer ses sentiments les plus profonds.

Mon regard se perdit dans le siens en même temps que le flot de mots atteignait mon cerveau. J'étais perdue, je ne comprenais pas tout, je n'avais pas envie pour le moment de tout comprendre. Pour l'instant, tout ce que je voulais, c'était qu'on s'occupe de moi.

Lascivement, alors qu'il continuait à me parler, je me redressais et j'allais m'installer à ses côtés sur le lit, je pris sa main dans la sienne tout en l'écoutant, mais il s'éloigna alors de moi et ma mine devint triste ... Non ... Pourquoi tu pars Kibo. Ma main se tendit dans sa direction, saisissant la sienne, mais il s'était arrêté de lui-même ...
Un soupir de béatitude s'échappa alors d'entre mes lèvres alors que je sentais son regard me transpercer. Je ne parvenais pas à le soutenir et mes paupières se refermèrent légèrement alors que mes pupilles se fixaient sur ses mains ... Alors, j'entendis ... Mais je ne réagissais pas ... Je ne rougissais pas ...

Yusuke m'avait abandonné et je me sentais abandonné par mon pays depuis que j'étais ici, malgré tous les efforts que j'avais déployés, malgré tous les efforts qu'eux, Aoji, Rin, Ryosei et les autres konohajins avaient mis en place pour que je me sente à mon aise ici.

Mon cœur était devenu de glace, aucune flamme ne parvenait à le réchauffer. Je ne voulais plus souffrir à présent.
Kibo m'offrait une perspective d'avenir stable ... De l'amour à perte de vue ... J'avais chaud à présent. Ça y est, je trouvais un peu de chaleurs alors que mes joues prenaient une teinte rosée. Je sentis une chaleur humide s'échapper alors de mes prunelles, alors je portais ma main à mon visage pour en retirer des larmes que je ne m'expliquais pas. Evacuais-je la pression une nouvelle fois ? Non, j'avais juste trouvé ce dont j'avais besoin. À mon tour, je me redressais donc. Jambe flageolante, je m'avançais vers lui, le regard toujours baigné de larme et je me glissais dans ses bras, comme un soutien alors que ma main caressait doucement son épaule, remontant vers son cou, puis son visage. J'en dessinais maladroitement les contours avant de me perdre dans sa chevelure et de laisser mes lèvres approcher de son cou.

J'embrassais alors le dessous de ce dernier avant de me laisser aller contre lui :

"J'accepte ton amour Kibo ..."

Une invitation sans aucun doute possible à aller ... Plus loin ...

Les mots de notre jeune héros changèrent quelque chose chez Yuki, soudainement, elle se sentit comme en sécurité, à voir, ça devait faire un moment qu'elle n'avait pas eu d'aveux aussi profond. La demoiselle se glissa aux côtés de Kibō pour se fondre dans ses bras, placer sa tête sur le coup du rêveur et lui apporter un baiser d'une chaleur unique, avant de lui annoncer qu'elle acceptait son amour. Une sensation indescriptible envahit le jeune homme aux regards de glace, certes, la princesse n'avait pas dit qu'elle l'aimait, mais elle accepterait de laisser le Genin la guider. L'avenir de la manieuse de glace était entre les mains du spécialiste en Fûinjutsu, à lui, de lui donner un toit, une famille et une vie heureuse, qu'elle l'aime ou pas, car au final, seul son bonheur lui importait, il ne pouvait pas forcer l'amour, seul le temps nous dira si la Kirijin ressentira quelque chose envers l'élève de Kioshi.

Le garçon aux rêves démesurés passa sa main dans la chevelure de l'Edelweiss, avant de se retirer gentiment, afin de replonger son regard dans celui de son âme soeur. Avec beaucoup de sureté, mais également beaucoup de délicatesse, Kibō vint rapprocher son visage à celui de Yuki, pour appuyer ses lèvres contre les siennes et finalement lui apporter un doux baiser. Le geste fut court, mais remplit d'attention et de douceur, chose que les deux ninjas n'avait pas ressenti depuis un bon moment, vu la période shinobi qu'ils traversaient. Le membre de l'équipe Miira recula de quelques centimètres pour ouvrir les yeux et contempler l'ange qui se trouvait en face de lui, il pouvait rester des heures à la regarder sans jamais se lasser un seul instant. L'utilisateur du Onkyôton reprit la jeune femme dans ses bras pour lui apporter un nouveau câlin, avant de prendre la parole.

" Merci pour tout Yuki... À présent, reposons-nous... Nous en avons tous les deux besoin... "

S'allongeant dans le lit, le rêveur installa la tête de la Samui contre son épaule, afin que les deux soient confortablement couché et proche l'un de l'autre. Le Genin attrapa le duvet pour le passer sur la Chûnin, avant de lui porter un bisou sur le crâne, lui souhaitant un bon repos. Elle pouvait désormais dormir en toute tranquillité, dans les bras du jeune homme à la chevelure blanche, une fois avoir regagner en énergie, les deux ninjas devront refaire face à la cruelle réalité de ce monde, mais pour le moment il fallait simplement profiter de cet instant magique...

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