Cela faisait un bon moment que je n’étais pas allé au Temple du Feu, dédié au Kyûbi, le Renard à neuf queues. Pour être tout à fait honnête, je n’y ai pas remis les pieds depuis que je suis venu lors de la reconstruction du temple après le passage de Météora ET de l’Homme Masqué. Ces deux calamités avaient réussis réduire à néant le temps qui autrefois s’élevait à travers la forêt. Toutefois, je ne peux pas dire que je ne suis pas fier du travail que nous avons accomplis. Tous les habitants du village ensemble, nous nous sommes serrés les coudes et nous avons bâtis un temple qui, selon moi, est encore plus resplendissant que celui qui se tenait là avant sa destruction. Je venais de terminer une mission particulièrement éprouvante et sentais un soudain sentiment de sortir. C’est vrai quoi, à part pour mes devoirs de shinobis je n’avais jamais misles pieds dehors pour moi-même. Ironique quand on a grandi dans les bois, vous ne trouvez-pas? J’avais donc décidé ce matin-là que j’irais à la seule place digne d’intérêt en dehors du village et qui valait la peine d’aller voir : le Temple. Réveillant Akamori de bonne heure, nous avions mangé rapidement pour nous mettre en marche le plus tôt possible. Il n’était pas à côté, ce temple!

Arrivés, nous dûmes toutefois faire la file comme tout le monde afin d’entrer dans le temple, qui s’était transformé en véritable attraction touristique. N’étant jamais revenu depuis la construction, j’ignorais tout de ce qu’était devenu le temple. J’étais venu parce que j’avais besoin de sa beauté et de la sérénité que je pensais retrouver. Avec tous ces touristes, il n’y avait absolument aucun moyen que je trouve une quelconque! Mais pour être venu jusqu’ici, je ne repartirais certainement pas avant d’avoir mis les pieds dans ce temple; je n’étais pas venu jusqu’ici pour rien. J’y entrai finalement et commença à faire un du temple seul avec Akamori, n’ayant pas besoin de groupe et encore moins de guide. Alors que je marchais à mon propre rythme, je pus m’émerveiller amplement devant les frasques des Hyô. J’aimais particulièrement la façon dont ils s’y étaient pris pour représenter le démon-renard. À le voir ainsi, il n’avait pas plus l’air aussi menaçant. Un peu comme Akamori, ne pus-je m’empêcher de penser en jetant un regard discret à ce dernier, qui ne s’intéressait nullement aux peintures.

Après les peintures, je fis un tour aux jardins suspendus, véritable incontournable du temple à mon avis. Même si c’était un peu contradictoire de faire un jardin suspendu de la sorte dans le temple du feu, mais ce n’est qu’en sachant qu’ils avaient mis à profit la rivière qui avait été créé dans l’affrontement avec l’Homme Masqué qu’on pouvait apprécier le brio de ce jardin. Bien sûr, je n’étais pas le seul à pense cela des fameux jardins : ils étaient bondés de touriste qui admiraient les diverses plantes. Je me contentai de les regarder de loin, peu envieux d’aller plonger dans cette marée de touristes, lorsque je sentis Akamori s’agiter. Qu’avait-il tout d’un coup à s’agiter de la sorte? Cherchant des yeux ce qui avait bien pu déranger mon ninken de cette façon, je reconnus soudainement un visage parmi la foule qui pouvait bien être la source de son agitation. Après, n’avait-il pas réagi de la sorte lors de leur première rencontre? Plongeant dans la foule sans y penser une autre fois, je me faufilai doucement dans la foule jusqu’à arriver là où elle se tenait.

- Yuki-chan! Quel plaisir de te rencontrer ici.

Je disais cela, je savais néanmoins qu’il y avait quelqu’un qui était plus heureux que moi de retrouver la Samui. Akamori tourna longtemps autour de la jeune fille avant d’aller lui lécher la main qu’elle tendait vers lui.

- Alors, tu es venu admirer le temple toi aussi? C’est vraiment… impressionnant, tout le travail que nous avons accompli.

Je parlais tout en regardant les jardins qui s’étendaient devant nous, ne prêtant aucune attention à sa réaction. Après tout, pourquoi ne serait-elle pas contente de nous rencontrer, Aka et moi? Bien sûr, jamais je n’aurais pu penser qu’elle n’était pas venue pour une simple visite comme moi.

La première chose que je vois chez la jeune femme est la frayeur, ce qui me prend un peu de court. Ne me reconnaissait-elle pas? J’y crus pendant quelques secondes avant de voir ses traits se détendre. Sûrement était-ce finalement que la surprise de rencontrer quelqu’un qu’elle connaissait dans un endroit pareil. Je n’y portai plus vraiment attention, reléguant cet épisode au fond de ma mémoire, alors qu’elle nous accueillait chaleureusement. Particulièrement Aka, qu’elle était sans doute très contente de retrouver. Dès qu’elle avait appris à connaître mon ninken et réaliser qu’il n’était pas une bête féroce, elle n’avait d’yeux que pour lui. Remarquez que ce n’était pas lui qui allait dire non à toute cette attention, le connaissant comme je le connais. Le couvant de câlins, cette dernière nous demanda à nous deux comment nous allions et m’empressai de lui traduire les paroles d’Akamori.

- Il te fait savoir qu’il était très ravi de te revoir et qu’il avait manqué tes câlins, commençai-je avec un clin d’œil à Aka. Il ne l’avait peut-être pas dit, mais je savais qu’il le pensait; si un ninken pouvait rougir je crois qu’il l’aurait fait. Pour ma part, je vais bien, quoiqu’un peu exténué. Tu sais ce que c’est quand on revient de mission. J’avais simplement le goût d’un endroit calme et reposant; jamais je n’aurais cru que le temple serait devenu à ce point populaire!

Jetant un regard autour, je remarquai que la foule ne s’était pas diluée, un flot constant de visiteurs se promenant d’un côté et de l’autre du temple. Lui demandant sans vraiment attendre de réponse si elle était venu admirer le temple – que serait-elle venu faire d’autre? – tout en commentant que c’était effectivement un endroit digne d’être visité. À chaque fois que je pensais au temple, je repensais aux efforts que tous les Konohajins avaient mis dans sa reconstruction. Spécialement Izumi-kun qui avait mis au point le système d’irrigation du jardin. La Kirijin approuva mes paroles, admirant comme moi le chef-d’œuvre que les Hyô avaient accomplis, rajoutant qu’elle profiterait au moins de son séjour à Konoha pour visiter cet endroit. Approuvant à mon tour ses paroles, j’acquiesçai alors que nous poursuivions notre chemin le long des murs du temple, admirant le jardin de loin en même temps de pouvoir examiner les fresques du démon-renard plus en détails.

La jeune fille me sortit alors de ma contemplation en me posant une question sur les récentes attaques sur le Temple. Alors qu’elle me pose cette question, le combat entre Myakudou-dono et Météora me vient en tête. Mes lèvres se séparèrent légèrement, avant de se refermer. Pouvais-je vraiment lui parler de cela? Yuki-chan était mon amie, il n’y avait pas de doute là-dessus, mais pouvais-je partager ce genre d’information, spécialement concernant un Furyou? Je me décidai finalement à lui en parler, sans doute les gens à Kiri n’était pas ignorant de la calamité que représentait le Furyou.

- Tu es très observatrice. En fait, le temple a été complètement rebâti après qu’il ait été complètement détruit. Je me penchai vers la jeune femme, ne voulant quand même pas que tout le monde entende cette information. C’est un monstre connu sous le nom de Météora qui est responsable de cette catastrophe, lorsqu’il combattit l’Hokage Myakudou-dono. Je pris une nouvelle pause, le même dilemme que plus tôt me tenaillant quant à l’Homme Masqué. J’eu le même raisonnement, pensant même qu’en tant qu’homme recherché par tous les shinobis je ferais bien de partager mes informations pour sa capture. Et comme si ce n’était pas assez, le criminel appelé l’Homme Masqué a suivi ces pas et a décuplé les ravages. Tu comprendras donc que nous avons du tout rebâtir à zéro.

J’allais continuer avec une explication encore plus approfondis des étapes qui avaient été nécessaire à la construction du temple, mais je commençais à me trouver moi-même un peu trop jasant. Pour quelqu’un qui était venu chercher un endroit calme, j’avais un peu trop de jasette. Je restai donc silencieux alors que mes yeux allaient d’une plante à l’autre, m’émerveillant autant des couleurs des pétales que des odeurs sucrés que certaines dégagaient.

- Désolé si je t'ai ennuyé avec mon monologue historique,j'ignore moi-même comment j'ai retenu toutes ces informations et j'ai parfois tendance à un peu trop m'emballer. Alors, comment tu trouves l’endroit?

Nous continuions notre visite en silence et j’avais senti le besoin de dire quelque chose. Il y avait quelque chose que je n’aimais pas avec ce silence alors je voulais faire un peu de conversation avec Yuki-chan, même si j’avais probablement sorti une réplique digne d’entre dans mon top cinq des pires répliques.

Puisque j’étais parti dans un long monologue qui m’aurait ennuyé moi-même, si ce n’avait été du fait que j’étais celui qui le prononçait, je comprenais qu’elle se soit légèrement perdue dans ses pensées. Je doute qu’elle soit venue au temple pour avoir une leçon d’histoire. Lorsque je lui demandai donc ce qu’elle pensait à date du temple du feu, étant sa première fois ici, elle sursauta légèrement et posa ses yeux surpris comme pris en flagrant délit sur moi. Elle s’empresse aussitôt de s’excuser de ne pas vraiment avoir pris le temps de m’écouter, ce qui d’une certaine façon me rassurait un peu, parce qu’elle réfléchissait à quelque chose. Sur le point de lui demander ce à quoi elle pensait, cette dernière continua et partagea ce qui de toute évidence devait de toute évidence devait avoir occupé ses pensées. Je cachai ma surprise lorsque je l’entendis parler des sculptures, ne m’attendant pas à ce sujet, et les comparant à ce qui était fait à Kiri. De la façon dont elle en parlait, ce n’était en aucun cas comparable à ce que nos artisans Hayashi avait fait.

Inspectant les sculptures du regard avec elle, je reportai mon regard sur cette dernière lorsqu’elle fit mention de son père, qui semblait être un forgeron. Jamais nous n’avions discuté de sa famille, sujet sans doute épineux pour la jeune fille. Je vis que je visai juste lorsque je vis les yeux de la kunoichi briller des larmes qu’elle retenait. Gêné, je détournai le regard et admirai une fois de plus les divers sculptures et statues qui peuplaient le temple. Je me rappelais mes premiers mois seuls à Konoha, enfin pas seul parce que j’avais Aka avec moi, mais sans ma famille ni personne d’autre. Heureusement que j’avais rapidement fait la rencontre de Tenshi… Après quelques secondes où je l’entendis prendre de grandes respirations, elle me demanda si nous ne pouvions pas passé à l’extérieur du temple, qui valait tout autant le détour que la décoration intérieure.

- Aucun problème avec moi! Si tu veux nous pourrons aussi allé marcher le long de la rivière après.

À peine ma réponse terminée qu’elle est déjà en route vers la sortie. Une chance que je ne m’y opposais pas sinon nous nous serions quittés ainsi. De toute façon, j’avais bien senti son état émotionnel, je n’allais pas faire exprès de la contredire. Nous dépêchant d’aller la rejoindre, je découvre qu’elle n’était pas allée vers une sortie, mais bien vers un simple balcon où je vois Yuki-chan assise au sol, les pieds pendant dans le vide du bout du balcon. Je m’empressai de la rejoindre, passant moi-même les jambes à travers les rambardes quoiqu’un peu plus difficilement que la jeune fille. Dans une tentative de lui remonter le moral, je rendis la tâche exagérément complexe avant de finalement laisser mes jambes retomber dans le vide.

Nous regardâmes le paysage devant nous, la verdure à perte de vue, pendant plusieurs minutes, sous le murmure incessant des touristes autour de nous qui venaient également profiter de la vue. Soudainement, brisant notre silence, la Kirijin se met à me parler du désir de destruction de certaines personnes, comment c’était triste de penser que des gens ne voulaient que détruire. Elle suivit ensuite en complimentant Hokage-dono, priant pour qu’il ait mis fin aux jours de ces monstres destructeurs. C’était une bonne chose qu’elle regardait devant elle plutôt que moi, puisqu’elle aurait sûrement vu la grimace qui défigura mon visage pendant à peine une seconde. Autant étais-je d’accord avec elle – de telles créatures ne méritaient d’autre sort que la mort – je savais que Myakudou-dono en avait rien fait. Les shinobis étaient au courant, contrairement au restant du village, mais la créature du nom de Météora était emprisonnée dans les geôles des Konoha. Toutefois, ça c’était le genre d’information que j’étais absolument certain de ne pas pouvoir partager.

- Aux dernières nouvelles l’Homme Masqué est toujours rechercher comme ennemi numéro un, malheureusement. Pour ce qui est de l’Autre… j’ignore ce qu’il est devenu après son affrontement contre Myakudou-dono, mentis-je, non sans ressentir un léger pincement au cœur.

Après tout, Yuki-chan avait toujours été gentille et honnête avec moi, je me sentais mal de trahir sa confiance ainsi. Néanmoins, j’étais un shinobi de la Feuille avant tout et je me devais de garder nos secrets du meilleur de mes capacités. C’était pourquoi j’étais dans l’obligation de recourir à des méthodes sournoise comme le mensonge, que je n’affectionnais en d’autres circonstances. Dans un essai de dévier le sujet de la conversation, je pointai du doigt la rivière qui traversait le paysage, pour se rendre jusqu’au temple.

- Tu vois cette rivière? Elle aussi est un résultat du combat avec l’Homme Masqué. À ce qu’on raconte il s’agit de l’œuvre d’un seul shinobi.

Enfin, c’étaient plus que des histoires étant donné que je connaissais personnellement le shinobi en question. C’était d’ailleurs le même shinobi qui avait signé l’irrigation du jardin intérieur. J’ignorais pourquoi je continuais de jouer le guide touristique, peut-être dans une tentative de remplir le silence, mais cela avait le mérite de dévier le sujet de la conversation. De plus, ça faisait quelque chose à dire; tant qu’à être au temple autant en parler!

J’avais peut-être réussi à changer de sujet, mais ce ne fut pas en améliorant l’humeur de la jeune femme. Alors que j’avais essayé de lui montrer quelque chose d’incroyable et d’impressionnant, ce n’était pas rien qu’une seule personne ait été capable de rassembler autant de puissance pour faire cela, Yuki-chan ne vit que le côté sombre de la chose, interprétant cela plutôt comme une autre manifestation de la destruction. Sa façon de penser me prit de court, ne m’imaginant pas un caractère aussi pessimiste chez une jeune fille de son âge. Je me rappelai alors l’histoire qu’elle m’avait racontée lors de notre première rencontre et je compris un peu mieux pourquoi la jeune femme avait une telle vision de la vie. Lorsqu’elle porta finalement un commentaire sur son dégoût pour l’Homme, je jugeai qu’il était de mon devoir de lui rappeler qu’il n’y avait pas qu’eux.

- Peut-être vois-tu cela comme des ravages, mais pense à toute la vie que cette rivière à crée. Imagines les poissons qui vivent maintenant dans cette eau, tous les animaux qui viennent maintenant s’abreuver de ce cours d’eau. L’Homme peut parfois être particulièrement sadique, je te le concède, mais on ne doit pas s’arrêter que là.

J’espérais que mon message avait passé, puisque je ne partageais visiblement pas la même vision des choses qu’elle. Peut-être était-ce dans la façon dont nous avons été éduqués, j’ignore ce qu’on pouvait apprendre aux enfants dans le village de la Brume Sanglante. Je gardai néanmoins ces questions pour moi, observant le paysage devant moi en silence. D’où nous étions, j’essayais de distinguer s’il n’y avait pas un quelconque animal qui était justement en train de s’abreuver, mais je ne voyais rien à cette distance et la rivière brouillait n’importe quelle odeur possible. Méditant sûrement sur mes paroles, qui lui avaient apparemment offert matière à réflexion, elle revint à la charge et m’exposa notre faiblesse devant nos propres pouvoirs, nous laissant souvent emporter pour donner quelque chose comme la rivière que nous observions présentement. Elle ne l’avait pas dit, mais je savais qu’elle le pensait. C’est alors qu’elle me prit par surprise avec une intensité qu’elle n’avait pas quelques secondes plus tôt, jugeant qu’elle-même faisait partie de ces gens-même auxquels elle faisait référence. Évidemment, je ne faisais moi non plus pas exception à cette catégorie de personnes, comme tous les shinobis.

- Malheureusement, le pouvoir est un appât auquel peu de gens ne mordent pas.

Sans le dire explicitement, je m’incluais aussi dans ces gens. Ce fut une des rares fois où je ne rajoutai rien de plus. Replongés dans un silence, nous profitâmes de la légère que nous offrait l’extérieur, sûrement l’une des raisons pourquoi la Samui était venu se réfugier à l’extérieur du temple. Soudainement, une question fusa en l’air, qui m’emplit d’un sentiment de culpabilité énorme. Bien sûr que j’avais déjà pris la vie de quelqu’un, ce n’étaient pas toutes les missions qui se passaient sans altercations ou avec des prisonniers. Certaines fois, il fallait s’occuper de nos assaillants et nous assurer qu’ils ne viendraient pas nous attaquer dans notre dos. Détournant le regard honteusement, j’évitai de répondre à la question, même si mon geste me dénonçait immédiatement. Ce n’était pas le genre de chose auxquelles j’aimais penser. Devant mon silence, elle me raconta la première fois qu’elle avait été forcée à tuer. Dans l’exercice de ses fonctions, tout comme moi. Qu’est-ce que vous alliez croire, que j’aimais tuer dans mes heures perdues? Pour avoir vécu presque toute ma vie dans la forêt, je respecte beaucoup la nature et la vie. Mais tout comme Yuki-chan, des ordres sont des ordres. Toutefois, je fus surpris lorsque j’appris qu’elle n’avait plus jamais enlevé une vie après, de même que par son désir de repentance. Elle avait une force de caractère que, de toute évidence, je manquais.

- Alors tu es plus forte que moi… dis-je simplement, n’ayant rien besoin de rajouter de plus. Malgré mes efforts, il y avait des moments où je ne pouvais éviter l’inévitable et que c’était la seule option que je voyais. Encore une fois, elle avait une volonté plus forte que la mienne Ma première fois reste toutefois gravée dans ma mémoire encore plus vivement que toutes les autres qui ont suivies.

De nouveau je détournai le regard, m’étant retourné vers la kunoichi pour lui répondre. Rien ne servait de le cacher, nous étions pour ça dans le même bateau. Je ne pouvais toutefois m’empêcher de sentir la honte m’envahir. Était-ce réellement ce que j’étais devenu? Non, je n’étais pas un simple tueur, qui tuait par plaisir. J’étais un shinobi, un protecteur de la Feuille. Je devais me rassurer que ce que je faisais n’était peut-être pas le mieux pour moi, mais l’était pour le village et ceux à qui je tenais. Je devais m’accrocher à cette illusion, peut-être, ce faux sentiment de sécurité, mais c’était tout ce que j’avais pour ne pas sombrer dans ce cycle vicieux de mort.

- Bon, assez parlé de tout ça! Alors, comment se passe ton séjour à la Feuille? Rin ne te cause pas trop de soucis?

J’offris en même temps un sourire à la jeune femme, dans l’espoir d’en voir un apparaître sur son visage. De ce que je pouvais voir, elle avait un grand besoin de se changer les idées. J’avais donc essayé d’alléger l’atmosphère, même si à date je devais avouer que je n’avais pas excellé dans le domaine. Regardez où ma dernière tentative nous avais amené. Espérons que cette fois-ci cela réussisse bel et bien à occuper son esprit.

Yuki-chan et moi ne voyions pas les choses de la même façon, cela se voyait aisément. Je n’avais qu’à regarder le regard vague que la kunoichi porta vers la rivière qui s’étendait devant nous pour comprendre qu’elle ne partageait pas ma vision cyclique des choses. L’Homme était là et il continuerait d’être là pendant un bon moment, on ne pouvait rien y changer. Le mieux qu’on pouvait faire, c’était s’adapter et tirer le plus de positif de toutes les situations. Il ne fallait pas non plus s’arrêter seulement à ce que nos yeux voient, soit la destruction de la forêt, et regarder plus loin encore, qu’il s’agit en réalité de la création d’un tout nouvel écosystème. Mais bon, pensées philosophiques à part, j’avais de grand doute quant à changer sa vision. Après tout, elle n’arriverait probablement pas à me faire changer la mienne, c’est pourquoi je décidai finalement de changer de sujet, y allant d’un sujet un peu plus léger et ajoutant même un peu d’humour. Je sus que cela avait fonctionné lorsque je vis un sourire apparaître sur les lèvres de la jeune fille qui s’était finalement retourné vers moi après avoir fixé le cours d’eau si longtemps.

Toutefois, la réponse qu’elle me donna, parce que c’était bien ce que je cherchais, ne me plut pas plus que ça. Certes, Rin devait être un hôte tout à faire impeccable, mais la façon dont elle avait commencé laissait entendre que ce n’était pas tout rose. Pourquoi n’aurait-elle pas terminée sa phrase au lieu de le reformuler si quelque chose ne la tracassait pas? Je sus rapidement ce à quoi elle faisait référence : les ANBUs. Je l’avais remarqué dès notre première rencontre – et aujourd’hui n’était pas une exception – mais la jeune Kirijin était étroitement surveillé, sûrement à cause des relations tendus que nous avions avec le village de la Brume. Ces derniers l’empêchaient de faire n’importe quelle activité physique imaginable, ce qui incluait les entraînements. Je grimaçai lorsqu’elle m’apprit cela, j’avais horreur qu’on me restreigne dans mes activités. S’il y avait bien quelque chose qui m’était indispensable, c’était bien la liberté.

- Au moins tu peux te promener un peu. Ce n’est pas comme s’ils te gardaient cloîtrés à Konoha.

Mes paroles devaient agir comme une maigre consolation, alors que j’essayais de lui faire voir les choses de façon un peu moins négatives. Sauf que même moi je devais avouer que mes paroles ne devaient pas changer grand-chose à l’opinion de la Samui. Je voyais bien que la situation n’enchantait guère Yuki-chan également, je me tus donc et la laissai continuer de me parler de ce qu’elle faisait de ces journées, qu’elle occupait plutôt au tourisme et à la réflexion. Certes, voir du pays, surtout celui qu’on ne connaissait pas, pouvait dépayser et remettre en question notre perception des choses. C’était un peu ce qui m’était arrivé lorsque j’étais arrivé à Konoha, à une bien plus petite échelle évidemment. N’ayant rien à rajouter, puisque je partageais son opinion sur le tourisme – combien en avais-je appris en voyageant d’un village à l’autre, à chaque fois comme si j’entrais dans un nouveau monde? – je me tus et méditai sur ses pensées. Serais-je dû pour aller voir du pays, me faire ma propre vision du monde?

Ce fut Yuki-chan qui me sortit de ma méditation, et mes plans de pèlerinage par le fait même, pour me demander ce qu’il y avait d’intéressant à voir dans la région autour de Konoha. On ne pouvait pas dire dans le pays du Feu, ce dernier étant tellement immense. Sa question me prit de court et me força à me creuser sérieusement les méninges. Puisque je venais un peu du coin, j’avais tout pris ces endroits pour acquis, y penser délibérément était beaucoup plus difficile. Mes traits se durcirent par la concentration alors que je cherchais des lieux emblématiques de la région.

- Il y a bien le mont Hokage, mais ça tu l’as déjà vu évidemment, commençai-je, de même que le temple. Qu’y-a-t-il d’autre… Toujours concentré, un mot que la jeune fille avait utilisé me frappa et me fit immédiatement penser à quelque chose. Je sais! Et si tu venais visiter mon village Inuzuka? Tu agrandirais ta culture à coup sûr!

En voilà une brillante idée! Non seulement cela permettrais à Yuki-chan de visiter le village Inuzuka et d’en apprendre plus sur notre culture, mais cela me permettrait également de faire un petit coucou à ma famille, que cela fait longtemps que j’avais vu. Je vis toutefois devant le regard médusé de la jeune fille qu’elle ne comprenait pas le concept de village Inuzuka, j’entrepris donc de le lui expliquer le plus sommairement possible; cela lui donnerait une petite base pour lorsque nous arriverions, si jamais elle est d’accord.

- C’est que le clan Inuzuka est un peu… différent des autres clans de Konoha. Avant de nous installer dans le village de la Feuille, du moins pour certains d’entre nous, nous étions une grande tribu nomade que voyageais à travers le continent, sans se préoccuper des frontières. C’est ainsi que nous avons développé notre relation particulière avec les ninkens, d’ailleurs. Tout ça pour dire que lorsque nous avons finalement décidé de nous affilié avec Konoha, alors que certains sont allés habiter le village fraîchement construit, d’autres ont préféré gardé leur relation avec la nature et vivre isolés du village, tout en restant à une distance raisonnablement proche. Ce fut le cas de ma famille.

Après cette petite leçon d’histoire Inuzuka, j’espérai ne pas l’avoir ennuyé, mais plutôt intéressé à mon clan. Peut-être accepterait-elle la proposition, ne serait-ce que pour voir à quoi ressemble mon clan.

De ce que je pouvais voir, ma proposition semblait bel et bien intéresser la jeune kunoichi, dont l’attitude changea du tout au tout à la seule mention du village. Enfin, je parlais de village, mais ce n’était rien qui pourrait se comparer à Konoha; il s’agit plus d’un petit regroupement d’habitations. Néanmoins, le temps que j’explique les raisons pourquoi il y avait un petit village Inuzuka pour commencer, la Kirijin était déjà embarqués dans mon plan. Toutefois, cette dernière souleva un point qui me fit momentanément hésiter. C’est vrai, je n’avais pas du tout pensé à ça. Si moi cela ne me posait pas problèmes – je ne jugeais pas la valeur d’une personne par le village d’où elle vient – je ne pouvais pas lui assurer que cela allait être le cas pour tous ceux résidant là-bas. Sûrement que certains avaient été envoyés durant les différentes opérations contre l’alliance Kumo-Kiri et ne verraient pas d’un bon œil la présence d’une Kirijin dans leur village. Mon visage s’assombrit l’espace d’un instant avant que je ne trouve une solution à notre problème.

- Ça ne devrait pas… Enfin, je ne peux pas te garantir que tout le monde va être ravi de te voir, dis-je avec un sourire gêné, mais si c’est quelqu’un du clan qui t’invite, ils devraient mieux prendre cela. Tu vas voir, cela va bien aller.

J’ignore pourquoi je pris la peine de rajouter ces dernières paroles à la fin, peut-être parce qu’elle n’avait pas encore l’air tout à fait certaine qu’il s’agisse d’une bonne idée. Son regard incertain m’avait fait comprendre que malgré les mots rassurant que je lui offrais, elle n’était pas entièrement convaincue que cela allait se passer aussi bien. Enfin, il n’y a qu’une seule façon de le savoir avec certitude et c’est en l’essayant nous-mêmes. Une fois que nous sommes tous les deux finalement d’accord sur ce point, nous nous levâmes et je m’étirai une fois debout. Entendant du mouvement, Aka ouvrit lentement un œil et fut lui aussi rapidement sur ses pattes lorsqu’il vit que nous allions quitter les lieux. Nous rendant vers le temple afin d’aller vers la sortie. Chemin faisant, Yuki-chan me propose quelque chose à boire avant de quitter définitivement le temple, proposition que j’accepte volontiers. C’est tout de même une bonne marche du temple à Konoha, en plus que nous aurons encore du chemin à faire du village jusqu’au regroupement Inuzuka.

- Très bonne idée! Merci, Yuki-chan!

Faisant signe qu’il ne s’agissait de rien, nous nous mîmes en file et prîmes chacun un rafraîchissement avant de prendre la route vers Konoha. Si sur le balcon nous nous faisions taper la tête par le soleil, ici les branches des arbres nous offraient une protection qui laissait seulement filtrer quelques rayons entre les feuilles. C’était beaucoup plus agréable ainsi! Ce le fut d’ailleurs pour tout notre trajet du retour, qui se fit entièrement sous le couvert des arbres. Ce n’était pas pour rien qu’on appelait Konoha le village caché de la Feuille. Cependant, là n’était pas notre destination, prenant un chemin connexe lors d’une intersection. Alors que tout droit nous menait au village, le chemin de gauche que nous venions de prendre nous mènerait là où nous voulions allés, soit où j’avais habité avant d’être à Konoha. Ce ne fut pas très long que les bâtisses familières se dressèrent devant nous, éparpillés un peu partout dans ce qui semblait être un pêle-mêle alors qu’en réalité chaque maison était placée avec soin. Ne me demandez pas quelle logique il y a derrière tout ça, j’étais encore trop jeune pour qu’on me le dise à l’époque où je résidais encore ici. Ouvrant grand les bras, comme pour essayer d’englober le village de ces derniers, je présentai notre petit coin à nous.

- Yuki-chan, je te présente le village Inuzuka! Alors que certaines meutes du clan ont préféré s’installé à la Feuille, nous avons plutôt décidé de resté fidèle à nos traditions et, bien que nous ne soyons plus nomades, nous sommes installés en bordure du village. Allez, viens, je vais te faire un tour des lieux avant d’aller voir l’aîné du village.

Eh oui, avant toute chose, je voulais lui montrer le coin avant d’aller nos hommages à l’aîné du village qui, comme vous l’aurez deviné, prend toute les décisions concernant notre meute. Celui qui a le plus d’autorité reste le chef du clan, mais dans notre hiérarchie venait ensuite le chef de meute. C’est ainsi et ça l’a toujours été. Enfin, faisant un geste de la main, j’invitai la jeune femme à faire le tour des installations. Si jamais cela en venait à cela et que le clan venait à refuser sa présence ici, j’aurai au moins pu lui montrer une petite partie de mon village.

Dès que je lui présentai mon village, je vis aussitôt dans le regard de Yuki-chan qu’elle était heureuse d’être là. Je savais que cette intrusion dans un village aussi reclus que celui de ma meute avait été une source d’anxiété chez la jeune Samui; néanmoins, je voyais aussi qu’elle était émerveillée par le petit hameau qu’elle découvrait. Je lui présentai alors l’histoire de ce petit regroupement de maisons, qui datait de la même époque que la fondation de la Feuille elle-même. Il y avait des Inuzuka, comme Katsuyo-ojisan et Yûna-chan qui avaient s’était aussitôt établi à la Feuille, alors que mes doyens, quant à eux, gardaient un certain attachement à nos traditions ancestrales et préférèrent s’établir un peu en retrait. Je lui proposai immédiatement de faire un tour du petit village, voulant lui montrer plein d’endroits où je me traînais durant mon adolescence, avant d’aller voir l’aîné. Revenir comme ça me faisait de nouveau penser à tous les souvenirs auxquels cet endroit était lié et réaliser comment cet endroit était important pour moi, que je ne devrais pas prendre pour acquis. Quand on pense à l’histoire de mon invitée…

Alors que cette dernière manifestait de nouveau sa crainte de ne pas être la bienvenue ici – ces temps de guerre étant peu propice aux visites des autres nations, particulièrement celles ennemies – je ne pouvais rien lui donner d’autre que mes paroles d’encouragement. Certes, en général nous étions un clan ouvert et jovial, mais qui sait s’ils ne réagiront pas drastiquement. Je pouvais parler pour moi-même, mais je n’étais pas en mesure de parler pour l’intégralité de mon clan. Repoussant cette question à plus tard, je l’amenai aussitôt dans le village et nous nous promenâmes dans les rues alors que je lui pointais du doigt les différents endroits. À chaque nouveau que nous découvrions ensemble, j’ajoutais une anecdote à propos de quelque chose qui m’étais arrivé. Comme la fontaine où j’allais parfois me baigner en cachette, bien le parc dans lequel j’ai tant sué avec l’entraînement de mon père. Nous étions finalement prêts à nous rendre chez l’aîné, comme le voulait la tradition, lorsque la kunoichi à mes côtés s’arrêta abruptement dans sa marche. Je la regardai, intrigué par ce soudain arrêt, et je sus rapidement la cause de cet arrêt. Je souris et tendis aussi l’oreille; ce ne fut pas très long que des petits aboiements me parvinrent de loin. Effectivement, il semblait y avoir une petite meute de jeune ninken dans les alentours.

- En effet, on dirait bien des ninkens… On va les chercher, ça te dis?

Je n’avais même pas besoin de réponse pour savoir qu’elle serait partante. Je n’avais qu’à voir comment elle était avec Akamori pour savoir qu’une meute de petit ninken ne pouvait pas lui résister. Suivant notre ouïe pour trouver les ninkens, qui de toute façon ne devait pas être loin, nous mîmes tout de même quelques minutes avant de trouver la réelle source des bruits : à la lisière de la forêt entourant le village se trouvait trois petits ninkens qui se chamaillaient affectueusement entre eux. Je les observai quelques instants, remarquant qu’ils n’étaient pas de la même meute qu’Akamori. Le mystère maintenant résolu, il nous fallait maintenant les approcher. M’accroupissant légèrement afin de ne pas trop leur faire peur, nous avançâmes tranquillement jusqu’à ce que nous soyons tout juste à côté d’eux puis je tendis la main afin qu’il sente mon odeur, la première chose à faire lorsqu’on rencontre un ninken pour la première fois.

- Allez viens; approches-toi, dis-je à la Samui, qui était restée un peu en retrait.

C’était bien vrai qu’elle avait une certaine peur des animaux, mais pas de cette grosseur tout de même? Comment ne pouvait-on pas fondre devant ces petites boules de fourrure? Bon d’accord, je suis un peu biaisée vu ma relation particulière avec Akamori, mais tout de même, je connaissais la jeune femme comme une grande amie des animaux, ayant elle-même quelques animaux de compagnie dans son pays natal. Se promener ainsi dans le village des Inuzuka était peut-être déboussolant pour une Kirijin, mais le fait de ne pas avoir été dérangé par quiconque était un bon indicateur qu’on nous laissait aller à notre guise. Toutefois, dans l’immédiat, mon attention se retournait encore et toujours vers ces adorables petits ninkens qui étaient venus s’aventurer près du village.

Si Yuki-chan n’avait d’yeux que pour Aka lorsque nous étions ensemble, cette fois-ci elle était aux anges lorsqu’apparut devant nous la petite meute de ninken que nous entendions depuis quelques minutes déjà. Nous nous étions mis en quête de les trouver, la jeune femme s’étant montré très intéressée à les trouver, et nous n’avions mis que peu de temps à les retrouver, à la lisière de la forêt. Toutefois, la réaction de la Samui ne fut pas celle à laquelle je m’attendais. Déduisant qu’elle serait plus que charmée, excitée même, de trouver autant de petits ninken en un seul endroit, elle resta tout de même à l’écart. La rassurant qu’elle n’avait rien à craindre de ces petites boules de poils, je l’invitai à me rejoindre. Même là, cela prit quelque secondes supplémentaires avant qu’elle ne finisse par me rejoindre en petit bonhomme, la main tendue vers les ninken.

Après cela, ce en fut pas très long que toutes ses appréhensions fondirent devant l’innocence de ces petites bêtes qui, rendus adultes, deviendraient de féroces combattants, se battants aux côtés d’un shinobi Inuzuka. Mais pour l’instant, elles restaient des petites boules en demande d’attention. Écartant les doigts, je laissai plusieurs petits ninken me lécher et me mordiller les doigts, alors que la kunoichi était elle aussi aux prises avec plusieurs autres chiots ninkens. Me jetant un regard illuminé, cette dernière me remercia de lui faire vivre cette expérience. Je lui offris un large sourire en réponse, il n’y avait vraiment pas de quoi!

- Ça me fait plaisir, Yuki-chan! D’autant plus que cela m’a permis de revenir faire un tour ici.

Je tus le fait que cela faisait un sacré bail que je n’avais pas eu le temps de revenir mettre les pieds ici, préférant laisser Yuki avec les ninkens. Elle semblait passer un si beau moment, je ne voulais pas le gâcher avec mes relations familiales. Néanmoins, j’avais toujours dans la tête d’aller leur faire un petit coucou après être passé chez l’aîné. Ces plans furent toutefois interrompus par la Kirijin, qui m’informa qu’il était temps pour nous de rentrer, indiquant ses poignets où étaient encore les anneaux. Jusqu’à ce qu’elle rentre de nouveau à Konoha, elle devrait porter ces anneaux anti-chakras. Aïe, c’est vrai; elle avait ça. De par son accord avec le Kage, elle était permise une certaine liberté, mais si nous tardions un peu plus, c’était bien vrai que le village pourrait penser le pire. J’hochai la tête, comprenant très bien la situation et acquiesça vivement lorsqu’elle mentionna brièvement un prochaine visite éventuelle.

- J’ai été très content de pouvoir te montrer mon village! Mais je comprends, je te montrerai le restant du village une autre fois, c’est une promesse! dis-je en levant l’avant-bras.Allez, dépêchons-nous avant qu’ils ne ferment les Remparts.

Faisant nos derniers aux revoir aux petits ninken, nous nous dirigeâmes d’un pas rapide vers Konoha. Une chance que le village n’était pas très loin, nous fûmes aux Remparts avant qu’ils ne les ferment complètement pour la nuit. Depuis l’attaque Nukenin qui avait détruit le rempart, nous avions redoublés de village lors des rondes de nuit. Si nous étions arrivés trop tard, je ne sais même pas si moi-même j’aurais pu faire quelque chose pour que nous puissions rentrer. Heureusement, je n’avais plus besoin d’y penser, traversant les grandes portes et attendant Yuki qui se faisait retirer ses anneaux. Quel soulagement elle devait ressentir après avoir pratiquement passé la journée entière avec ceux-ci. Nous marchâmes ensemble pendant quelques minutes avant que nos chemins se séparent, elle se rendant à l’appartement de Rin et moi à mon propre logement. Saluant la kunoichi une dernière fois, nous nous séparâmes et, sur le chemin du retour, je ne pus m’empêcher de me demander si j’aurais bel et bien l’occasion de lui remontrer mon village une nouvelle fois, ne serait-ce que de la recroiser de nouveau.