Tout devait être parfait aujourd’hui. Lorsque je me levai de mon lit, je savais déjà que j’avais du pain sur la planche. Aujourd’hui n’étais pas n’importe quel journée, c’était une journée spéciale. C’était l’anniversaire de Takeo, mon meilleur ami Inuzuka! J’avais donc préparé pour lui une fête surprise, me mettant de mèche avec Akamori. J’avais toutefois plus de boulot de prévu : je devais aller acheter tout le matériel pour décorer leur logis, je devais aller faire ma commande au restaurant préférer de mon ami pour le dîner et je devais évidemment aller chercher le fêter et essayer de le convaincre de le sortir de son appartement. Je me dépêchai donc à m’habiller de mes habituels vêtements noirs ainsi que de ma veste longue au couleur de mon village puis je me dirigeai vers la cuisine, me prenant une simple galette de riz que je gardai dans ma bouche le temps que je lace mes bottes. Je sortis donc de la maison et me dirigeai vers le restaurant, où j’espérai pouvoir passer une commande spéciale.

Je comptais offrir à Takeo un repas de chez « Les Frères Yahikku ». C’était un restaurant de cuisine traditionnelle pas très connue, mais probablement le meilleur de tout Konoha. Seulement, je voulais offrir à mon amis un dîner Kaiseki, ce qui demandait un peu plus de temps à préparer puisque je comptais leur commander un festin. J’entrai donc dans le restaurant qui étonnement comptait déjà quelques clients. Je me dirigeai vers le comptoir, où un vielle homme avec un petit bandana sur la tête attendait, ses yeux plissés étant pratiquement fermé.

- Bonjour monsieur, ça serait pour passer une commande.

Le vieil homme me répondit sur le champ, m’informant que j’étais bien à la bonne place. Je ne sais pas pourquoi, sa réponse me laissa perplexe. Il revint aussitôt à la charge en me demandant ce que je voulais.

- J’aurai aimer commander un dîner Kaiseki pour ce midi, s’il-vous-plait.Son silence traduisait son malaise, je lui expliquai donc la situation. Vous voyez, c’est l’anniversaire de mon meilleur ami et je tenais vraiment à lui faire goûter ça. C’est vraiment important que ça vienne d’ici et de nulle part ailleurs.

Le vieil homme garda le silence pendant quelques instants avant de finalement tremper sa plume dans l’encre, préparant un papier parchemin. Il pris alors ma commande et lui dis de la faire pour midi. Je payai la totalité de la facture puis je quittai le restaurant en remerciant les remerciant. Lorsque je sortis dehors à nouveau, je remarquai que le soleil s’était déjà bien lever. Je devrais me dépêcher si je voulais l’attraper avant qu’il ne se prévoie quoi que ce soit pour la journée. Je laissai donc le restant de mes emplettes à plus tard et me dirigeai hâtivement vers l’appartement de mes deux amis Inuzuka. Une fois devant la porte, je cognai légèrement sur la porte de quelques coups.

- Tak’? Takeo? Es-tu debout?

Ce matin-là je fis la grasse matinée. Dès que j’ouvrais l’œil, je m’empressais de retourner sous les couvertures afin de ne pas trop me réveiller. Parce que tout le monde sait qu’une fois bien réveillé, il était impossible de se rendormir. C’est ainsi que pendant une bonne partie de la matinée, j’alternai entre le sommeil et le sommeil, ne voulant en aucun cas me lever. Pas que je redoutais cette journée, au contraire, mais simplement par paresse. Mais je dois dire que c’était ne grasse matinée bien méritée puisque ce n’était pas une journée comme les autres; c’était le jour de mon anniversaire. Et puis, tout le monde sait qu’on peut faire ce qu’on veut lors de notre anniversaire, c’est pourquoi j’en profitai cette matinée-là pour prendre le plus de sommeil que je pouvais. Pour être honnête avec vous, je ne me sentais pas vraiment différent de la veille, mais le seul fait de savoir qu’aujourd’hui n’était pas une journée comme les autres était suffisant pour me donner des papillons dans l’estomac.

Lorsque finalement je me levai, ce fut à cause de mon ninken qui n’en pouvait plus de m’attendre. Ce dernier vint justement me réveiller en me léchant le visage à outrance. J’avais l’habitude des démonstrations d’affection de mon chien ninja, mais là ça atteignait des sommets : j’avais le visage complètement dégoulinant de salive alors que le fautif me regardait d’un air innocent, comme s’il me disait « Quoi, je n’ai rien fait! ». Je fronçai les sourcils pendant quelques secondes, avant de ne pouvoir tenir plus longtemps et d’éclater de rire en sautant sur Aka pour l’enlacer. Il n’y avait que lui pour faire ça, me réveiller à coup de langues. Donc, après une attaque sournoise canine, je me mis sur mes pieds et pris la direction de la cuisine. Les vingt prochaines minutes furent consacrées à l’élaboration d’un déjeuner digne de mon anniversaire. Idéalement je n’aurais pas besoin de le faire, mais quand on vit seul… J’étais donc en pleine cuisine lorsque j’entendis soudainement quelqu’un toquer à la porte. Me demandant si ce n’était pas déjà quelqu’un qui venait me souhaiter un bon anniversaire, le fait que je ne connaissais presque personne malgré mes deux ans passés ici me désillusionna rapidement. Je sus toutefois assez rapidement qui venait me voir lorsque j’entendis sa voix de l’autre côté de la porte. Pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt? Bien sûr qu’il y avait quelqu’un qui me connaissait assez pour venir me souhait un joyeux anniversaire : Tenshi!

- J’arrive tout de suite! lui criai-je de la cuisine, en espérant qu’il m’entendrait de l’extérieur.

Je m’empressai ensuite de me frotter les mains sur une serviette afin d’y enlever la nourriture dans laquelle je jouais. Puis, j’accourus jusqu’à la porte afin d’ouvrir à mon ami. Je l’accueillis en bonne et due forme et l’invitai dans la cuisine, lui expliquant que j’étais sur le point de terminer mon déjeuner. Cela fut l’affaire de quelques minutes avant que nous passions à table. Je lui proposai une assiette – j’en faisais de toute façon toujours pour une armée – afin qu’il ne me regarde pas manger et nous mangeâmes ce que je nous avais concocté. J’ignore si c’était parce que c’était mon anniversaire, parce que c’était moi qui l’avait préparé ou pour une autre raison, mais j’avais rarement aussi bien mangé. Il y a qu’au Frères Yahikku que je puisse aussi bien manger. Tiens, cela me fait penser, je pense que je vais aller là ce soir, pour finir ma journée en beauté. Pour l’instant, je portai mon attention sur l’Hyûga qui avait pris la peine de venir jusque chez moi.

- Alors, Tenshi-kun, que me vaut l’honneur de cette visite?

Évidemment, je n’attendais que le moment où il me souhaiterait un bon anniversaire, mais je ne voulais pas paraître comme celui qui n’attendait que ça. C’était pourquoi j’étais resté vague sur le sujet, m’enquérant simplement sur le but de sa visite même si je savais pertinemment la raison de sa venue.

Je cognai à la porte de quelques coups appelant mon ami de dehors en espérant qu’il n’ait pas fait la grasse matinée trop tard. Je devais avoir une bonne étoile puisque malgré la journée d’aujourd’hui, il était resté raisonnable et il s’était donc lever à une heure raisonnable. Lorsqu’il m’ouvrit la porte, celui-ci s’exclama de joie et me tira une accolade que je lui rendis sans toutefois y mettre son enthousiasme. Il m’invita ensuite à entrer puis nous nous dirigeâmes vers la cuisine où Akamori nous attendais, couché sur un gros coussin près de la table expressément pour lui.

- Salut Aka. Content de te voir, dis-je en m’accroupissant près du ninken pour lui gratter la tête.

Takeo m’invita ensuite à prendre place à table et à manger le petit dèj avec lui, ayant étonnement préparer une grande quantité pour quelqu’un qui vit seul. J’acceptai tout de même son offre, n’ayant pas vraiment eu de vrai petit déjeuner moi-même. Nous mangeâmes nos assiettes a des vitesses fulgurantes tellement c’était bon. Peut-être était-ce parce que je n’avais rien mangé depuis ce matin et que je l’avais vu se servir et senti l’odeur délicieuse qui émanait de son assiette. Lorsqu’il m’avait proposé une assiette, je n’avais pas hésité une seconde avant d’accepter. Une fois nos deux assiettes terminé, nus poussâmes tous les deux nos assiettes vers le centre, le ventre plein. L’Inuzuka prit alors la parole, me posant probablement la plus idiote de questions de la journée. Une chance, je s’avais qu’il blaguait et qu’il feignait l’ignorance. Il aimait vraiment se le faire dire, je l’avais appris à mes dépens l’an passé. Il avait le droit, c’était son anniversaire après tout.

- Qu’est-ce que tu en penses, tête de mioche?, lâchai-je d’un ton sarcastique. Joyeux anniversaire Takeo!, m’exclamai-je en lui tendant la main. Nous nous serrâmes la main pendant plusieurs secondes, puis je ne pus m’empêcher de lui demander… Alors, comment on se sent un an plus vieux?

Je ne put m’empêcher de laisser échapper un petit gloussement, me trouvant bien comique. Je me levai alors de table, me mettant alors à marcher dans le petit salon de l’appartement, pensif. Je devais occuper Takeo pour l’après-midi mais en même temps, je devais me libérer pour aller acheter les décorations pour décorer l’appartement. Après quelques secondes de réflexions, un plan commençais déjà à se former dans mon esprit. J’allais pouvoir me concentrer sur « Le Fêté » pendant l’après-midi et j’allais envoyer Akamori faire les emplettes, en lui fournissant une liste de ce qu’il lui fallait au magasin d’accessoire de fête en plus d’une note qui demandait le service d’installation. Il ne fallait plus qu’à trouver un moyen d’occuper « Le Fêté » pour l’après-midi. Je réfléchis pendant quelques minutes encore avant de finalement me retourner vers mon ami Inuzuka, une étincelle dans les yeux.

- Takeo, si tu pouvais aller n’importe où ou faire n’importe quoi au village aujourd’hui, que ferais-tu? Il doit bien y avoir un endroit dans tout le village où tu n’es jamais encore allez!

Bon, pas le meilleur des plans, mais c’était tout ce que j’avais réussi à trouver pour faire. Je n’étais pas très sorteux moi-même. Il devait même connaître plus le village que moi…

Nous mangeâmes ensemble pendant plusieurs minutes, essayant de vider toutes les assiettes que j’avais apportées de la cuisine. Je ne fêtais mon anniversaire qu’une fois par année alors lorsque cela arrivait je faisais les choses en grand. À vrai dire, je fus content que l’Hyûga soit avec moi pour déjeuner, sinon je n’aurais certainement pas tout terminé. Dans mon enthousiasme j’avais eu la tête un peu plus grande que la panse. Quand finalement nous fûmes rassasiés, repoussant notre assiette sur la table, je lâchai un soupir d’aisance – celui de quelqu’un qui avait bien mangé – avant de lui demander la raison de sa venue. Évidemment que je savais ce qu’il faisait, je n’étais pas dupe. Et puis, comment oublier son propre anniversaire? C’était peut-être égoïste, mais je voulais simplement l’entendre dire. Je ne pus retenir mon large sourire lorsqu’il me demanda si j’avais une petite idée d’un ton sarcastique. Je ne répondis pas; je n’en avais pas besoin. Quelques secondes après, ce dernier me souhaitait finalement un joyeux anniversaire alors que nous échangions une bonne poignée de main pour l’occasion. Puis, sans rien dire, je tirai le chunin vers moi et l’enlaçai de mon autre bras. J’étais vraiment content qu’il soit là, qu’il ait pris la peine de venir me voir, le jour de mon anniversaire; cela comptait beaucoup pour moi.

- Merci, Tenshi, ça me fait plaisir que tu sois là, lui dis-je alors que je rompais notre étreinte amicale. C’est alors qui me demanda la fameuse question que personne n’arrive à répondre, soit celle de comment on se sent un an plus vieux, tout en laissant échapper un rire. En guise de réponse, je me contentai d’hausser les épaules. Ha ha ha, très drôle… En fait, je ne me sens pas vraiment différent pour être honnête avec toi.

Tandis que mon invité se levait et allait faire un tour dans mon salon improvisé, n’ayant pas vraiment de pièces délimités à part ma chambre et la salle de bain, je ramassai la vaisselle que nous avions utilisé et la laissai dans l’évier après les avoir sommairement rincé. Pas question de faire la vaisselle la journée de mon anniversaire! Ma vaisselle temporairement rangée, j’allai rejoindre mon ami qui était toujours dans le salon, à observer ma décoration partielle – je n’étais pas vraiment du genre à tout décorer, je préférais rester sobre – lorsqu’il me demanda s’il y avait un endroit dans le village où je n’étais jamais allé ou une chose que je n’avais jamais fait. La question était tellement sortie de nulle part que je restai silencieux pendant quelques secondes. C’était qu’il m’avait pris de cours avec sa question, je n’avais pas encore eu le temps d’y réfléchir. Je me pinçai le menton de manière pensive tandis que je mettais à penser sérieusement à la question. Quelque chose que je n’avais jamais fait…? Depuis que j’étais arrivé à Konoha, ce qui faisait deux ans déjà, j’avais fait pas mal toutes les attractions imaginables. La rivière, la forêt, le terrain d’entraînement… j’étais même allé une fois sur la montagne où nous avions pris la tradition de sculpter des bustes de tous les Hokage à même le roc pour y admirer la vue. Je secouai donc la tête après ma réflexion.

- Non, je crois que je suis allé partout… Ces mots à peine passés mes lèvres que j’avais l’illumination. Attends une minute, je crois bien qu’il y a un endroit où je ne suis jamais allé et que j’aimerais par-dessus tout visiter, commençai-je alors qu’une idée commençait à germer dans ma tête et qu’elle prenait de plus en plus forme. Oui! Les bains! Je n’ai jamais trouvé personne avec qui je pourrais y aller, les propriétaires n’acceptant pas les animaux.

À cette remarque, mon ninken laissa entendre une longue plainte. Quel martyr! D’un autre côté je le comprenais, cela devait être vraiment frustrant de ne pas pouvoir profiter des bienfaits des sources chaudes de Konoha. Sauf que maintenant que j’étais avec Tenshi-kun et qu’il me proposait d’aller n’importe où, je ne pouvais pas passer à côté de cette chance. Désolé, Akamori, mais nous irons ensemble une autre fois!

Je lui demandai à la blague comme il se sentait un an plus vieux, mais je ne pus m’empêcher de rire ce qui trahit l’air sérieux que j’avais essayé de garder. Takeo rit d’un rire forcé, ayant définitivement vu au travers mon jeu, mais il prit tout de même la peine de répondre. L’Inuzuka m’avoua ne pas se sentir vraiment différent, ce qui était tout à fait normale. Je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’il ait eu une révélation pendant la nuit ou quoi que ce soit. Je me levai alors de table et me mis à réfléchir un peu à ce que j’allais faire ensuite tandis que Takeo rangeait la vaisselle que nous avions utilisés. Je n’avais pas beaucoup de temps, il revenait déjà vers moi. Pigeant alors la première idée qui me vint en tête, je lui demandai s’il y avait un endroit où il n’était jamais aller dans le village. À en juger par l’expression sur son visage, il n’en avait aucune idée. Je lui laissai alors le temps de réfléchir un peu, espérant trouver quelque chose. Sinon, je devrai trouver quelque chose d’autre.

J’avais probablement perdu les grâces de ma bonne étoile, puisqu’après quelques minutes de réflexion, mon ami ne sembla rien trouver qu’il n’avait pas visité. Mais comme il prononçait ces mots, je vis dans ses yeux comme une étincelle qui s’allume. Il me regarda d’un air consterné et me dit qu’il y avait bien un endroit qu’il avait toujours voulu visiter mais qu’il n’avait jamais fait. Je levai un sourcil, me demandant de quoi il pouvait bien s’agir. Quoi! Il n’avait jamais été aux sources chaudes de Konoha? Je ne pus cacher ma stupéfaction.

- Sérieusement? Aucune réponse... Ouais, il était sérieux. Alors c’est décidé : nous allons aux sources chaudes cet après-midi!

Nous sautâmes en l’air en nous tapant la main l’un l’autre. Je lui conseillai de mettre des vêtements confortable pour quand il allait sortir des bains. Mon ami me remercia pour mes conseils puis s’en alla dans sa chambre s’habiller. Je me tournai alors vers Akamori qui faisait presque pitié de ne pas pouvoir venir. Je me penchai près de lui puis lui expliquai mon plan.

- Pas de soucis Aka, je ne t’ai pas oublié moi. J’avais des emplettes prévu pour décoré l’appartement pour le souper que j’ai préparé. Je peux compté sur toi pour aller chercher les décorations à la boutique pour les célébrations?

Je n’eu même pas le temps de terminé qu’il était déjà debout sur ses pattes, aboyant de plaisir alors qu’il tenait à peine sur place. J’entendis Takeo qui revenait vers nous, ayant tout juste le temps de refiler au ninken ma liste d’emplette. Je me retournai juste à temps pour accueillir le fêté qui était fin prêt à partir. Saluant Akamori une dernière, nous nous mîmes enfin en route. Je ne connaissais personne qui n’aimait pas les bains chauds. J’étais donc sûr qu’il aimerait ça. Le connaissant, je vais probablement devoir le forcé à sortir pour nous mettre en route pour aller casser la croute sur du bon « Frères Yahikku ». Nous marchâmes pendants environ une dizaine de minute avant de finalement arriver devant le fameux pont qui menait aux sources chaudes. Je fis signe des mains à mon ami de prendre les devants. Je le suivi donc jusqu’à l’intérieur où une dame en robe de chambre et à la chevelure un peu étrange nous attendait derrière son comptoir. La réceptionniste avait changer depuis la dernière fois.

Tenshi me regarda quelques secondes, incrédule, après lui avoir avoué de n’être jamais allé aux bains publics de Konoha. Eh oui! En deux ans, je n’avais pas trouvé le moment d’aller profiter des bains publics du village. Après tout, à quoi cela servait d’aller se laver à dix minutes de marche lorsqu’on avait une douche dans son propre appartement, à peine deux mètre d’où je me tenais présentement? Bon d’accord, ce n’est vraiment pas pareil, mais cela enlève tout le charme aux sources chaudes que d’y aller seul. Si Akamori ne pouvait pas aller, alors la même chose pouvait être dite pour moi; je ne le quitte pas coûte que coûte. Je restai silencieux, signifiant de par mon mutisme que je ne le menais pas en bateau. Cela semblait important pour l’Hyûga puisqu’il décida aussitôt que c’était ce que nous ferions de notre après-midi. Il me tendit sa main, en l’air, et amenai la mienne pour aller taper dans la sienne en réponse. Et voilà, notre agenda de l’après-midi était planifié. Avec l’heure qu’il était, cela ne valait plus vraiment la peine de se faire des plans pour l’avant-midi.

Je partis en direction de ma chambre pour aller me changer et entendis Tenshi-kun dans mon dos me conseiller de prendre des vêtements confortables pour notre sortie des bains. Gardant ce conseil en tête lorsque j’entrai dans ma chambre, j’enlevai mon pyjama pour enfiler quelque chose de circonstance, un simple yukata en coton dans lequel j’avais presque l’impression de renfoncer tellement il était moelleux. Alors que je me changeai, j’entendis soudain Akamori aboyer depuis la cuisine. Pourquoi était-il aussi excité? C’était bel et bien un aboiement d’excitation celui que je venais d’entendre, parce qu’à la longue on finit par distinguer très facilement les différents cris des ninken. Un peu comme les mères qui sont capables de décoder les babillements de leurs progénitures. Mais juste un peu, hein. Me dépêchant à enfiler mes vêtements, je vins rejoindre mes deux amis pour les retrouver côtes à côtes. Quand j’arrivai dans la pièce, Tenshi-kun se retourna vivement vers moi et m’invita à partir immédiatement pour les bains, ne voulant pas retarder cela encore plus longtemps.

Je ne posai pas de questions et suivis l’Hyûga vers les bains, sans oublier de m’excuser à Aka et de lui promettre que nous irions ensemble une bonne fois. Je le suivis à travers les rues de Konoha, jusque dans les rues entourant les bains qui m’étaient un peu moins familières. Je dois dire, une chance que j’étais avec Tenshi rendu là sinon je ne suis pas sûr que je me serais rendu. Finalement, nous arrivâmes devant le pont caractéristique des sources chaudes et entrâmes à l’intérieur du petit établissement où une jeune femme nous accueillis courtoisement. Je ne passerai point de commentaires sur son apparence, pour la moins singulière, et vais continuer immédiatement à la partie intéressante. Après avoir parlé un peu avec la dame, elle nous invita à aller nous changer – une deuxième fois pour moi en moins de quinze minutes – afin de revêtir une sorte de pagne pour notre séjour dans les eaux chaudes. Nous prîmes ensuite la direction d’une salle dans laquelle j’appris que nous devions nous laver avant d’aller dans les bains eux-mêmes. J’obtempérai, me demandant néanmoins la logique derrière tout cela, avant de finalement me retrouver devant les bains.

- Tenshi-kun, c’est… incroyable.

Ce que j’avais devant les yeux était tout simplement magique. Tout en étant en plein village, j’avais tout de même la très nette impression d’être de retour dans les forêts dans lesquelles j’ai grandi. Autour des sources chaudes fumantes, creusées à même le roc, se retrouvaient un environnement tout à fait semblable que à ce qu’on retrouverait en plein milieu d’une forêt : des arbres, évidemment, mais aussi une paix et une sérénité que je n’avais jusqu’à ce jour jamais retrouvé en ville. Je n’avais aucune idée sur le décor était naturel ou artificiel, mais honnêtement je m’en contrefichais tellement l’effet était réussi et tellement j’étais agréablement surpris. Tout ce qu’il me restait à faire était de profiter des eaux thérapeutiques des bains, ce que je fis peu de temps après. Pas besoin de vous dire que je venais de trouver le paradis sur Terre. Malgré la chaleur de la journée, nous étions après tout en été, la température des bains ne me dérangeait nullement. Je me glissai dans les eaux et m’immergeai jusqu’au cou, laissant échapper un soupir de soulagement. Après quelques minutes de silence que nous occupâmes principalement à nous prélasser dans l’eau chaude, je brisai finalement le silence.

- Venir ici a vraiment été la meilleure idée que nous ayons pu avoir, Tenshi.

Prenant une grande respiration, je retournai dans mon mutisme pour ne pas manquer une seule seconde de ce moment qui était une vraie illumination pour moi. Comment avais-je pour passer à côté de cela tout ce temps? Maintenant que j’avais testé directement le potentiel des sources chaudes, il n’y avait plus aucun doute dans mon esprit : je devrai trouver une façon de faire entrer Akamori ici.

Une fois à l’intérieur, Nous remarquâmes presque en même temps le dame qui était assise de l’autre côté du comptoir. Nous échangeâmes un regard inquiet mais je lui assurai que nous étions à la bonne place d’un hochement de tête affirmatif. Takeo se rendit donc au comptoir puis annonça la raison de notre visite aujourd’hui. Elle nous invita alors vivement à aller nous changer, sans oublier de saisir un pagne de bain, à notre taille évidemment. Je guidai ensuite mon ami vers le vestiaire, où on pouvait ranger nos effets personnels. Il parut surpris d’apprendre qu’il fallait se doucher avant d’entrée. Je lui expliquai donc que c’était pour préserver la qualité de l’eau des sources. C’était aussi une question d’hygiène publique aussi. Nous nous rinçâmes plus que nous nous douchâmes, puis nous poursuivîmes vers les sources elle-même, laissant évidemment Takeo en premier. Lorsqu’il ouvrit la porte, il fut littéralement émerveiller par l’endroit.

- Tu as raison là-dessus, mon ami. Cet endroit est à la limite du divin si tu veux mon avis.

Cette fois, je pris les devant et me dirigeai vers les bains alors que Takeo admirait encore la vue. Je trempai mes pieds dans l’eau chaude et eu aussitôt un frisson qui me courut sur la peau. Je trempai toute ma jambe puis je m’immergeai jusqu’à la taille avant que Takeo ne se décide à venir me rejoindre. Le temps qu’il arrive au bain, j’avais déjà l’eau jusqu’au cou, ne laissant que ma tête hors de l’eau. Il s’empressa de m’imiter et se rendis jusqu’au cou d’une seule traite. Il poussa un long soupir de soulagement. Comprenant exactement comment il se sentait, nous décidâmes de garder le silence quelques minutes pour profiter du moment. Takeo brisa finalement le silence, avouant que c’était de loin la meilleure idée que nous ayons pu avoir que de venir ici cet après-midi. Je ne pus m’empêcher un petit sourire en coin. Je savais qu’il allait aimer ça. Je crois pouvoir dire que je connaissais bien l’Inuzuka après ces deux années à se côtoyer sur une base assez régulière.

- Tu vois maintenant ce que tu étais en train de manquer?, lui demandai-je d’un ton moqueur.

Je lui laissai le temps de répondre, sachant très bien qu’il allait répondre à ça. Il allait insister sur le fait de faire entrer Aka dans la place, malgré l’interdiction des propriétaires. Je voyais déjà la scène de nous deux avec un Akamori habillé d’un long imperméable, d’un large chapeau de paille et d’une paire de verre fumés, en train de se faire passer pour un vieillard photosensible ou un truc dans le genre. Oui, c’était tout à fait dans le genre de Takeo de monter un plan comme ça. Parce que le transformer en clone de lui-même était beaucoup trop simple, évidemment. Heureusement qu’aujourd’hui n’avais pas été la journée pour ça, sinon j’aurais été bien mal pris. J’eu alors une pensée pour Akamori, espérant qu’il s’en sortait bien avec sa mission. Nous gardâmes le silence encore quelques minutes avant de finalement briser le silence à mon tour.

- Ça fait déjà deux ans que nous nous sommes rencontré et nous sommes déjà chûnin, tu te rends compte?, commençai-je par demander. Tu te vois où, toi, dans deux autres années?

J’avais beaucoup pensé à ma rencontre avec Takeo en ce printemps tout à fait ordinaire mais qui, sans le savoir, allait changer ma vie. Je n’aurais jamais été le shinobi que je suis devenu si je n’avais pas fait cette rencontre. Je ne savais pas si la même chose pouvait en être dite pour lui, mais notre lien d’amitié restait tout de même indéniable.

Malgré mes yeux fermés, je savais que Tenshi était fier de son coup. En même temps, c’était à cause de lui que les bains avaient passé à travers mon esprit en premier lieu. Après avoir parlé, je me reconcentrai sur la chaleur, qui ne me dérangeait même pas un brin; c’était tellement relaxant! Je sentais les tensions dans mes muscles fondre dans l’eau presque bouillante, résultats de mes dernières sessions d’entraînement. Je profitais du beau temps au maximum pour m’entraîner le plus possible, la saison froide n’étant pas idéale pour cela. Il me répondit ensuite d’une question auquel je ne répondis pas, mon silence parlant pour lui-même. Mais intérieurement, je ne pus qu’abonder dans le sens de mon ami : oui, je voyais maintenant ce que je manquais. Et comment avais-je fait pour passer à côté de cela avant. Moi qui aimais les bonnes douches chaudes, je ne pouvais pas demander mieux.

Je réfléchis pendant plusieurs minutes à divers plan afin de faire entrer Aka ici, passant par le déguisement, le simple henge ou encore creuser un chemin pour le faire entrer clandestinement. Oui, j’ai l’imagination fertile et je me doute qu’aucune de ces méthodes ne puissent être vraiment conclusives, mais si je savais qu’il y avait un moyen de le faire même si j’ignorais encore lequel. Malgré mes pensées qui résonnaient dans ma tête, à l’extérieur tout était dans un silence presque nirvanique, à croire que personne ne profitait des sources chaudes pendant l’été. L’Hyûga coupa alors le silence pour faire un bilan des deux dernières années. Eh oui, déjà chûnin. Je n’aurais jamais cru qu’en moins de deux ans je serais déjà Chûnin, mais il faut dire que je n’étais pas seul. Sans Aka, je serais encore un simple genin. Pire, je ne serais sûrement pas là; je serais encore avec mon clan.

- Difficilement. Si j’avais dit en quittant ma famille qu’après deux ans je serais chûnin, on ne m’aurait certainement pas cru, dis-je en ricanant.

Quoi, c’était vrai! Ce n’était pas parce qu’ils n’avaient pas confiance en mes habiletés – j’avais réussi à leur montrer qu’avec Aka j’étais plus que capables – mais bien parce que tout le monde savait que ce n’était pas aisé de gravir les échelons du monde ninja. Et pourtant, me voilà chûnin. Il me posa alors une autre question que je mis du temps à répondre.

- Je… commençai-je avant de m’arrêter. Je ne pourrais pas le dire. Tout est si… incertain avec cette guerre. Idéalement je serais toujours ici, à Konoha, en compagnie de mes deux meilleurs amis. Serait-ce trop idéaliste de penser à un grade de Jônin?

Je ris et ouvris les yeux pour guetter la réaction de Tenshi-kun. Après tout, si en deux ans nous étions passé de genin à chûnin, pourquoi cela ne serait pas le même pour passer au prochain grade? Enfin, je ne me fiais pas sur quelque chose de concret, j’étais effectivement idéaliste. Qui plus est, la différence était bien plus grande pour passer de chûnin à jônin qu’elle ne l’avait été pour ma dernière promotion. Je lui relançai alors la question.

- Et toi, où penses-tu te retrouver?

Je n’avais pas d’autre choix. Plus que par simple politesse, le fait d’en parler moi-même m’avait immédiatement rendu curieux de savoir ce que pensait mon ami sur le sujet.

Depuis le temps que nous nous connaissions tous les deux, nous avions plusieurs occasions de reparler de notre première rencontre. Ça paraissait si loin, mais ça ne faisait que deux ans de cela. Je lui demandai s’il se rendait compte à quel point nos vies avait changé en simplement deux ans. Il sembla réfléchir quelques instants, remettant sûrement les évènements en revue des deux dernières années, puis m’avoua qu’il arrivait difficilement à réaliser que nous étions déjà chûnin. Il ajouta que sa famille n’aurait jamais cru cela possible non plus d’ailleurs. Je ne pus m’empêcher de me remémorer la réaction de mes parents lorsque je leur appris la nouvelle, au début de l’année dernière. Un sourire étira mes lèvres, ayant soudainement une idée en tête. Me tournant pour regarder l’Inuzuka, je lui demandai où il se voyait deux années plus tard. Je vis la concentration contracter les traits de Takeo. Il ne s’était probablement jamais posé la question, quoiqu’il devait sûrement avoir un objectif dans un futur plus lointain.

Il prit finalement la parole, hésitant avant de finalement me répondre qu’il ne pouvait pas vraiment le dire, avec toutes ces guerres et ces combats. Il continua alors en me racontant que si on oubliait tout ce contexte de guerre, et bien il se voyait ici-même, à Konoha, en compagnie de ses deux meilleurs potes. Il émit aussi la possibilité d’un grade de Jônin, mais c’était peut-être un peu trop idéaliste précisa-t-il. J’aimais bien la possibilité d’avoir une promotion. Takeo laissa échapper un petit ricanement puis, sans bouger d’un poil, ouvrit un œil puis m’observa. Évidemment, j’étais tout sourire également. Je visai moi aussi à monter dans la hiérarchie, il ne fallait toutefois pas brûler le feu en une seule flamme. J’étais justement en train de me demander moi-même où je me voyais lorsque Takeo me le demanda de vive voix.

- Pas bien plus loin qu’aujourd’hui pour être honnête avec toi. Toujours dans ma vie de routine de shinobi. Le grade de Jônin est attirant, évidemment, mais ce n’est pas ma préoccupation première. Pour moi, l’entraînement est-ce qui est important. Si on se concentre là-dessus, la promotion va venir inévitablement.

Ce n’était rien d’extraordinaire, mais c’était ce en quoi je croyais. J’avais juré de devenir plus fort et je ne suis pas près de revenir sur cette promesse. Lorsque Hibari était partie vers les cieux, j’avais pris la résolution de devenir un ninja puissant, pour ne plus jamais perdre personne. Je m’étais alors dédié à fond de train à mon entraînement et dans la voie de shinobi. J’avais bien progressé jusqu’à maintenant, comme en témoignait ma promotion au grade de chûnin. Ça avait été tout un combat, chaudement disputé par mon adversaire Sunajin. Son habileté a manier le crystal m’avait prise au dépourvu au départ, mais je m’y étais bien adapté pour m’en tiré avec une égalité. Je me rendis compte que j’étais tous les muscles tendu, puis je relâchai la tension en me recalant dans l’eau jusqu’au cou, lâchant alors un soupir de satisfaction.

- Avais-tu quelque chose de prévu se soir? Parce que moi je resterais facilement ici jusqu’à la tombée de la nuit.

Subtilement, je préparais notre soirée tout en espérant qu’il n’avait rien de prévu. J’avais déduis qu’il n’avait rien de prévu, sinon j’en aurais presque assurément eu vent à un moment ou un autre. Presque instantanément, je me mis à remettre mon plan en doute, me demandant si je n’aurais pas mieux fait de valider des plans avant de lui préparer une fête surprise.

D’un œil, j’observai la réaction de mon ami alors qu’un sourire étirait aussi ses lèvres. Peu importe ce qu’il dirait, je savais qu’il avait aussi hâte que moi de voir notre vie shinobi s’épanouir devant nous. Ma curiosité ayant été piquée, je reposai la même question à l’Hyûga. En plus d’être curieux d’entendre sa répondre, je voulais aussi savoir quel genre d’ambition caressait Tenshi-kun. Nous nous connaissions bien, très bien même, mais jamais ne m’avait-il partagé ce qu’il comptait faire de sa vie. Pourtant, sa réponse ne me surprit guère. Tout comme moi, il devait trouver difficile de pouvoir s’imaginer dans un futur hypothétique alors que rien n’était aussi incertain. Toutefois, si je retins quelque chose de ce qu’il me répondit, c’était que pour lui l’entraînement n’arrêterait jamais. Bien sûr, je n’allais pas tout simplement arrêter d’un jour à l’autre de m’entraîner, mais j’étais disons moins obsédé par l’entraînement que mon confrère. D’un autre côté, je comprenais aisément son zèle quant à l’entraînement, quand on doit vivre si jeune ce qu’il a vécu…

Donnant l’impression que j’étais satisfait de sa réponse, je refermai l’œil et hochai tranquillement la tête, comme si des gestes trop brusques auraient perturbé l’endroit. En fait, j’étais simplement heureux de partager ce moment avec mon ami. Cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas réunis comme ça pour discuter de tout et de rien, oubliant momentanément ce qui se passait de l’autre côté des Grands Remparts. Laissant de nouveau le silence et la chaleur m’envahir, je me dis que je n’aurais aimé passé cette journée avec personne d’autre qu’avec Tenshi. Enfin, il manquait bien Akamori, mais nous le rejoindrions sous peu. Il me suffit seulement de trouver assez de volonté pour bien vouloir sortir de cet oasis.

Je sursautai légèrement lorsque la voix de l’Hyûga retentit dans les bains publics, ne m’attendant pas à être dérangé de la sorte, et l’écoutai après avoir repris mes esprits. Ce dernier me demandait si j’avais des plans pour ce soir puisque de son côté il n’était pas prêt de partir. Cela tombait bien, puisque je n’avais absolument rien de prévu ce soir. Enfin, ça serait faux de dire rien, j’avais bien prévu aller me bourrer la face chez les Frère Yahikku, mais cela pouvait bien attendre. Sans répondre à sa question, je plongeai la tête sous l’eau, m’immergeant complètement dans les bains, et effectuai quelques brasses avant de ressortir la tête de l’eau. Cela faisait du bien de se délier les muscles après avoir mijoté aussi longtemps sur place dans cette eau! Je secouai la tête énergétiquement afin d’enlever toutes potentielles gouttelettes qui pourraient venir sournoisement se loger dans mes yeux et fixai mon ami.

- Absolument rien! dis-je en riant tout en retournant à ma place aux côtés de Tenshi. Si ce n’était d’Akamori, qui doit s’ennuyer ferme, je resterais bien jusqu’à demain matin. Mais bon, je dois aussi manger alors je comptais sûrement aller visiter les Frère Yahikku – tu sais comment j’adore leur sukiyaki.

Sérieusement, je ne blague pas; ce sont les meilleurs sukiyakis que l’on peut trouver à Konoha. En deux ans, j’en ai fait beaucoup des restaurants – probablement tous les restaurants de Konoha – et je n’ai jamais trouvé une place qui arrive à égaler les sukiyakis des Yahikku. Si nous parlons de ramen, cependant, la palme revient sans conteste à Ichiraku. Personne ne bat les ramen d’Ichiraku, mais les sukiyakis ce sont chez les Frères Yahikku qu’on les trouvent. Bon, je n’embarquerai pas dans une critique des différents restaurants du village, retournons plutôt aux bains chauds. Hum… les bains chauds…

- Allez, je pense qu’il est temps que nous allions rejoindre Aka, dis-je après quelques minutes, qui auraient très bien pu être des heures que je ne m’en serais jamais rendu compte.

Ne vous méprenez pas, je suis effectivement tombé en amour avec cet endroit, mais comme on dit toute bonne chose à une fin. Qui plus est, je commençais à me sentir un peu mal d’avoir abandonné Aka de la sorte. Après tout, pourquoi devais-je m’éclater comme un fou alors que lui devait soit être parti se promener soit m’attendre patiemment à l’appartement. La simplement pensée de voir Akamori couché en boule dans un appartement vide fut assez pour me convaincre qu’il était effectivement temps que je rejoigne mon compagnon à poil.

C’était la première fois qu’il me posait cette question mais, en entendant la réponse que je lui donnai, j’étais sûr qu’il c’était inconsciemment attendu à ce genre de réponse. Takeo connaissait mon histoire ainsi que mon nindô, ce n’était donc pas une surprise pour personne que je concentre toute mon attention sur l’entraînement et un peu moins sur les grades. J’avais toutefois en tête plus que seulement devenir aussi fort que deux êtres, je comptais bien me faire une réputation pour supporter cette affirmation. Takeo hocha lentement la tête, ayant déjà de l’eau jusqu’au menton. Il laissa apparaître un sourire détendu, appréciant définitivement son expérience de bain. Nous avions encore du temps pour profiter de l’eau chaude, mais je devais penser à mon dîner aussi. Essayant subtilement de caché mon intention, je lui demandai s’il avait prévu quoi que ce soit pour le soir de son anniversaire. Je fus littéralement mit en plan alors que Takeo s’immergeait complètement sous l’eau.

Restant de mon côté d bain, je ne pus qu’attendre qu’il fasse surface, ne pouvant m’empêcher de me demander si Takeo m’avait mal entendu ou alors s’il m’avait ignoré. Lorsqu’il fit finalement surface, seulement sa tête fut visible. Il secoua vivement ta tête pour secouer ses cheveux courts pour finalement me regarder tout sourire. Il vint lors me rejoindre de quelques avancés, répondant finalement à ma question. Comme je m’y attendais, mon ami ne s’était rien prévu de particulier malgré l’importance de cette journée. Le reste de sa phrase me demanda toute ma concentration pour ne pas sourire. Il m’avoua avoir prévu d’aller casser la croûte aux Frère Yahikku, la place où j’avais choisi. Je crois que je n’aurais pas pu mieux choisir. Il était toutefois trop tard pour ajouter quelques extra sukiyaki.

- Ouais, je te seconde là-dessus. Les Frère Yahikku sont vraiment de très bon cuistot. Je ne suis jamais déçu quand je vais là., ajoutai-je alors pour compléter ce qui venait d’être dit.

Nous restâmes quelques instants en silence chacun dans nos pensées. J’ignorais ce que Takeo imaginait, mais ça le faisait sourire. Je fermai les yeux à mon tour, déposant ma tête sur le roc pour reposer aussi mon cou. Je me mis alors à fabulé sur un avenir hypothétique où je me voyais plus vieux, accompagné d’un Takeo plus vieux et d’un Aka étonnement plus gros qu’il ne l’était déjà. Je nous voyais tous les trois en pleine action sur le champ de bataille, semant le chaos tout autour de nous. J’étais en train d’en découdre avec un escadron avec mes soixante-quatre coups du Hakke lorsque Takeo me tira de mes rêveries, insistant cette fois sur le fait d’aller rejoindre Akamori qui devait s’ennuyé grave selon lui. Il ignorait évidemment tout de la mission que je lui avais confié. Entendre cela me ramena instantanément à la réalité. Il était trop tôt pour y aller, les préparatifs n’étaient peut-être pas prêts. Je devais le retenir le plus possible.

- Oh allez Tak’, restons encore un peu. Il n’est pas encore tard, je suis sûr qu’Aka va très bien.

Il n’y avait toutefois rien à faire. Lorsque Takeo avait fait son choix et c’était d’aller rejoindre son ninken. Je le suivis alors à contrecœur hors des bains puis vers les vestiaires où je me rhabillai le plus lentement possible, retardant par le fait même notre départ. Nous sortîmes alors du hall d’entrée quelques minutes plus tard en direction de l’appartement. J’essayai alors de marcher un peu plus lentement qu’à mon habitude pour retarder notre arriver encore de quelques minutes.

- Allez Takeo, dis-moi comment tu as prévu d’infiltrer Aka dans les bains. Je suis persuadé que tu as déjà une idée ou deux., lui demandai-je pour essayer de le distraire de son appartement et de son ninken.

J’ignorai si ça avait fait l’effet voulu, mais ça occupa tout de même notre chemin du retour. Nous discutâmes donc sur les différentes possibilités que nous avions pour passer notre ami canin dans la place. Voyant l’intersection menant à la rue de leur appartement, je ralenti encore un peu mon rythme de marche, tirant profit le plus possible des deniers mètres qui nous séparaient de leur domicile. Nous tournâmes finalement l coin et nous fûmes chez lui en quelques instants, le voyant alors monté les marches deux à deux. J’essayai de le rattraper pour voir l’expression de son visage lorsqu’il verrait le décor et la table pleine. J’espérais seulement que tout avait été livré à temps.

Tenshi ne prit pas de temps pour abonder dans mon sens, sans vraiment m’étonner. Je savais depuis longtemps que cet endroit était notre restaurant favori à nous deux. Il renchérit même qu’il n’avait jamais été déçu lorsqu’il y était allé. J’hochai la tête rapidement afin de démontrer mon accord à ses paroles; je n’avais moi non plus jamais été déçu de mes passages à l’établissement des deux frères. Penser au repas ainsi me fit inévitablement penser aux divers restaurants où j’aurais pu aller autre les que les chez les Frères, sachant toutefois très bien que je ne reviendrais jamais sur ma décision. Passant par les sukiyakis, les ramens et allant jusqu’au yakitori, c’était simplement agréable se remémorer toutes les bonnes choses que l’on pouvait manger dans le village. J’étais dans un bain chaud après tout, je n’avais rien d’autre à faire que de penser à ce genre de choses. Je m’étais mis dans la tête de garder le silence pour ne pas déranger Tenshi, qui évitait lui aussi de parler. Peut-être s’était-il endormi…

Finalement, pris de remords et de culpabilité pour mon ninken, je décidai qu’il était temps de quitter les bains chauds. Sans le lui dire, je me dis toutefois que nous devrions aussi nous dépêcher pour avoir une place au restaurant. Fixant mon ami, je remarquai alors son manque de réaction. Alors il s’était vraiment endormi! Au moment où j’allais le réveiller ce dernier sortit de sa torpeur et tenta de me convaincre de rester encore un peu plus longtemps. Pendant quelques secondes j’y réfléchis vraiment, avouant qu’effectivement nous n’étions que trop bien. Cependant, plus je restais dans les bains, plus je pensais à Aka; j’eus tôt fait de me reprendre et de quitter l’eau – non sans un petit pincement au cœur. J’entendis quelques secondes plus tard l’Hyûga me suivre vers les vestiaires, où nous nous changeâmes sans nous presser, particulièrement Tenshi qui mit un temps interminable à se changer. Aurait-il fait une réservation au restaurant pour mon anniversaire? Était-ce la raison pour laquelle il n’était pas pressé par les événements? Je n’osais toutefois pas le lui demander, de peur de gâcher la surprise si jamais cela s’avérait être le cas. Une fois sortis des bains publics, nous reprîmes le chemin que nous avions pris, mais à l’inverse. Encore une fois, je m’y remis à mon compagnon pour me guider. Subitement, il me demanda si j’avais déjà un plan pour faire entrer Akamori. Me connaissait-il si bien?

- Évidemment que j’y ai déjà pensé, commençai-je, une lueur espiègle dans les yeux. Maintenant que je sais réellement ce que nous manquions, il est hors de question que je n’amène pas Aka là-bas. Bien sûr, nous pourrions utiliser un Henge afin de le faire entrer, mais je doute que cela marche à tout coup. Les risques qu’ils découvrent le pot aux roses sont très grands. Je pourrais peut-être cacher un tunnel derrière un bosquet, mais encore une fois ils risquent de le trouver et de le boucher. Non, je dois trouver autre chose…

Je dois avouer que je n’avais rien trouvé de concluant pour l’instant, mes premières ébauches de plan comportant trop de failles. Maintenant qu’il avait ramené le sujet sur la table, je ne pus m’empêcher de me repencher sur la question pour le restant du trajet. La tête dans les nuages, je montai machinalement les escaliers menant à mon appartement et glissai la clé dans la serrure sans même regarder tant j’avais l’habitude. À peine avais-je entrouvert la porte que je sentais aussitôt toutes les odeurs venant de l’intérieur. Quelqu’un cuisinait dans mon appartement!? Ouvrant la porte à la volée, je restai stupéfait devant le spectacle qui m’attendait. Une longue guirlande longeait les murs, de même que plusieurs ballons et autres décorations m’attendaient, avec au centre de la pièce Akamori avec un petit chapeau pointu d’anniversaire. Je m’élançai aussitôt vers mon ninken et l’enlaçai en riant.

- C’est toi qui as tout fait ça? Mais comment as-tu pu..?

Je me tournai vers l’Hyûga, pris au dépourvu et cherchant chez lui une possible piste, mais je vis à son expression hilare que je n’avais pas besoin de chercher le responsable plus loin : il était tout juste devant moi! Mon regard faisant le tour de la grande aire ouverte qui englobait le salon la cuisine et la salle à manger, il se posa alors devant les multiples boîtes qui étaient empilés sur la table. C’était donc ça qui sentait aussi bon! Sachant aussitôt de quoi il s’agissait, j’accourus tout de même vers la table. C’était bien de chez les Frères Yahikku. Je pivotai immédiatement et fixai mon regard sur Tenshi.

- Espèce de… Tu étais au courant depuis le début! Je n’arrive pas à croire que je me suis fait avoir comme ça! m’exclamai-je en riant.

Lorsque nous sortîmes des bains, Takeo était encore plus pressé d’arriver et par le fait même plus difficile à retarder. Je gardais une démarche lente, à la limite lasse, contrairement à Takeo qui lui gardait en permanence quelques pas d’avance sur moi. J’essayai de le distraire sur son objectif de rentré en lui demandant finalement comment il comptait faire entrer Akamori. Il avait effectivement pensée à tout ça, mais il n’était toutefois pas convaincu. Il lui fallait LA solution qui marcherait à tous coups. Je crois que mon plan fonctionna à merveille puisqu’il sembla préoccupé par cela pratiquement pour le restant du voyage. Je le vis monté les marches, pratiquement la tête dans les nuages, puis débarra la porte de son appartement comme il l’avait toujours fait. Il ouvrit alors soudainement la porte en grand, se demandant probablement ce qui se passait là-dedans. Jamais il ne se serait attendu à ce qui nous attendait.

Tout ce que je remarquai, ce fut Aka avec son chapeau de fête en cône et son sifflet d’anniversaire dans la gueule. Takeo se jeta sur son ninken puis le câlina allègrement, me laissant alors le temps d’admirer la déco que la boutique avait faîtes. Je vis alors le visage de Takeo de retourner vers moi et je ne pus m’empêcher de sourire. Il admira alors à son tour l’ampleur de la décoration installé mais son attention s’attarda évidemment sur les boites empilées sur la table à manger. Lorsqu’il reconnut le sceau sur l’une des boites, il me fixa de nouveau, n’arrivant pas à croire qu’il se soit fait avoir. Je ne pus m’empêcher d’éclater de rire en entendant cela.

- Ne t’en fais pas, Tak’, j’étais juste trop bien organisé. Akamori acquiesça d’un aboiement de joie. Joyeux anniversaire Takeo!

Takeo se leva et se dirigea vers moi. Je lui tendis la main en poignée de bûcheron, mais Takeo avait autre chose en tête. Il ouvrit grand ses bras pour m’agripper puis me serrer dans ses bras. Je restai quelques instants les bras collé sur le long de mon corps avant de lui rendre son accolade. Il me tira ensuite à l’écart, admirant le décor de plus belle. Je le ramenai alors à la réalité, lui demandant probablement ce qu’il devait attendre depuis qu’il été entré.

- Alors, on passe à table, ou on attend que ça refroidisse?

Je devais avouer que cette odeur commençait à me creuser l’estomac. Nous aimions tous les deux les Frères Yahikku, nous salivions donc autant l’un que l’autre devant ce festin.

- Un repas Kaiseki complet, nous allons nous régaler!

Me retenant de l’insulter – c’était après tout une très belle surprise qu’il m’avait fait – je me contentai de me renfrogner sur mon incapacité d’avoir deviné quoi que ce soit. Comment aurais-je pus savoir qu’Aka aurait été capable de me cacher un tel secret. Il devait être dans le coup depuis le début lui aussi! Quand même, toute cette décoration, c’était vraiment festif. Sûrement pour me réconforter, Tenshi-kun se contenta de me conseiller d’arrêter de m’en faire pour cela et que c’était simplement ses talents d’organisateur qui était à tout épreuve, ce à quoi mon ninken renchérit. Depuis quand était-il de son côté celui-là? Je ne pus toutefois pas en vouloir plus longtemps à mon ami lorsqu’il me souhaita un joyeux anniversaire . Je me dirigeant vers lui, ce dernier commença un geste avec sa main, sans doute une poignée de main, mais j’en fis fie et pris l’Hyûga dans mes bras. C’était mon meilleur ami quand même, il méritait plus qu’une simple poignée de main!

- Merci, Tenshi, dis-je alors que je relâchais mon étreinte de sur mon ami. Même si tu m’a bien eu, je suis tout de même heureux que tu aies pris la peine de tout organiser ça pour moi.

C’était vrai, jamais je n’aurais cru que quelqu’un ici, à Konoha, se serait donné la peine de décorer mon appartement et de tout préparer ça pour mon anniversaire. J’avais de toute évidence sous-estimé mon ami Hyûga. Ruminant ces pensées, je fus tiré de ces dernières par des paroles qui attirèrent immédiatement mon attention. Bien sûr, qu’attendions-nous? Je me hâtai d’aller chercher des couverts et des ustensiles pour Tenshi et moi ainsi que de préparer une bouilloire pour le thé alors que ce dernier commençait à déballer les boîtes tout en m’annonçant le menu du soir. Ouah, il n’y était pas allé de main morte, un Kaiseki complet pour nous deux! Pour nous trois en fait, puisque je ne pourrais sans doute pas résister à Aka qui allait en vouloir.

C’est ainsi que, bien installé, nous commençâmes notre festin d’anniversaire. Passant à travers l’amuse-gueule ainsi que le second plat rapidement, j’engloutis mon Mukozuke et mon Takiawase avant de prendre une cuillère pour la première soupe, il y en avait quatre en tout. Rendu au poisson grillé, j’en coupai la moitié et la jetai vers le sol, bien qu’elle ne s’y rendit jamais parce qu’avalé bien avant. Prenant le Suzakana avec un réprimant une grimace, je farfouillai un peu avant de trouver avec satisfaction l’Hiyashi-bachi. Ce petit légume était servi qu’en été, à mon grand bonheur, alors j’anticipais chaque Kaiseki estivaux pour ceux-ci. Enchaînant avec la troisième soupe, je déposai alors la pièce de résistance; ce que nous pourrions appeler le plat principal. Cette fois-ci, le chef – ou peut-être était-ce Tenshi? – avait choisi un Sukiyaki. Évidemment, je passai quelques tranches de bœuf vers le dessous de la table, à l’insu de Tenshi ou non. Pendant nous étions tous les deux en train d’attaque notre bol de fondue, je pris une gorgée de thé avant de regarder mon ami.

- Ça fait longtemps que tu préparais ce coup?

Je ne pus retenir un petit sourire amusé; j’étais forcé d’admettre qu’il m’avait bien eu. Et puis, j’aurais trouvé cela tout aussi hilarant si cela avait été moi qui avais mis au point cette fête surprise. Ce qui me faisait penser, non seulement devais-je ne plus me faire avoir par Tenshi-kun, mais je devais aussi lui rendre la monnaie de sa pièce. Gardant ses plans pour un autre jour, je profitai du vrai repas digne d’un Hokage. À vrai dire, je me retrouvai assez rempli après le noyau du repas, surtout si on comptait les neufs services qui avaient précédés, mais Tenshi avait tout organisé et je ne pouvais pas ne pas tout manger. Je trouvai donc de la place pour le riz, les légumes marinés et la dernière soupe avant de me lever pour aller refaire de thé pour le dessert. En même temps, me dégourdir les jambes un peu après m’être empiffré d’une telle façon m’aidait à digérer.

Je revins prestement à table avec le thé tandis que nous cherchions le Mizumono à travers les divers boîtes, nous trouvâmes finalement les petits gâteaux baignant dans un sirop aux fruits. Il était trop tôt pour le dire, mais la teinte orangée suggérait soit l’orange, la pêche, voire l’abricot. Trempant entièrement un petit morceau du gâteau, je pus déduire qu’il s’agissait d’un sirop à la pêche. Dans le temps de le dire, le gâteau avait disparu et je grattais le petit bol afin de ramasser le plus de sirop possible sur ma cuillère, je tendis sous ma chaise pour mon ninken. Je sentis l’ustensile trembler dans ma main quelques secondes avant de s’arrêter et de revenir sans aucune trace de sirop. Je la déposai sur la table et couvrit mon ventre de mes deux mains.

- Ça alors, c’était tout un repas! Je ne pensais pas qu’on serait capable de passer à travers tout cela. Merci encore pour ce repas, cela a dû de coûter une fortune!

Avec la grosseur du repas et le nombre de service, il était évident que ce genre de repas, surtout livré à domicile, n’était pas donné. Je n’avais aucune idée du prix qu’il avait payé pour le Kaiseki – et je ne voulais pas savoir – mais j’espérais qu’il ne s’était pas ruiné pour moi.

Je me léchai les lèvres, appréhendant le repas copieux qui nous attendait. Connaissant mon ami Inuzuka, je savais qu’il avait un bon appétit, surtout pour la bonne cuisine des Frères Yahikku. Acquiesçant à ma demande avec plus d’un hochement de tête et nous prîmes donc place à table. Nous nous assîmes sur nos chaises sans plus attendre, Akamori pas bien loin de son frère, et nous commençâmes à déballer les boîtes. Comme le voulait la tradition, nous passâmes au travers du repas aux quatorze services dans l’ordre qui convenait. Nous étions sois trop affamé ou trop glouton pour parler l’un l’autre. Je pus toutefois voir Takeo passer quelques morceaux de viandes à Aka. Cette vision me tira un petit sourire, ne pouvant que me réjouir devant la complicité dont ces deux-là faisait preuve. J’aimerais bien avoir un animal de compagnie, moi aussi. Un jour, peut-être, qui sait? Takeo me sortit le visage de mon assiette en me demandant depuis combien de temps je planifiais le coup. Le voyant me sourire, je ne pus m’empêcher de lui rendre la pareille. Je ensuite réfléchis quelques instants à mes mots avant de lui répondre.

- Eh bien ça faisait quelques semaines déjà que je me disais que je devrais bien faire quelque chose pour ton anniversaire. Ce n’est que tout récemment que j’ai décidé de te payer la traite. Les bains, toutefois, était une surprise pour moi aussi.

C’est vrai, ça avait été l’idée de Takeo d’aller aux bains chauds quand même. Certes les repas était venu couronné le tout, la cerise sur le gâteau, mais je n’avais pas le crédit pour toute la journée. Nous mangeâmes donc les plats restant et ne pus m’empêcher un soupir de soulagement en avalant le dernier plat. Il restait encore le dessert, mais je doutais qu’il y ai encore de la place pour. En voyant Takeo se lever, la théière à la main, j’acquiesçai intérieurement la démarche en me disant qu’un peu de thé serait parfait pour creuser une petite place pour le dessert. Je fis surpris de le voir revenir si vite, m’attendant au moins à ce qu’il fasse bouillir un peu d’eau. Il en avait probablement laisser sur le feu, se doutant bien que nous en prendrions plus d’une fois. Une fois assis de nouveau, Takeo nous servit chacun un petite tasse puis nous nous attaquâmes au dessert, du moins ça avait été le cas pour Takeo qui avait engloutit son petit gâteau. Pour ma part, je pris un peu plus mon temps, ponctuant chaque bouchée d’une gorgée de thé ou deux.

Woua, c’est vraiment bon mais c’est vachement sucré!

Je terminai tout de même mon dessert, imitant mon ami en allant chercher jusqu’à la dernière goutte de sirop au pêche dans lequel trempait notre gâteau. Je vis Takeo descendre son bol en dessous de la table l’histoire de quelques secondes à peine et il revint si propre qu’on l’aurait cru sortit de l’armoire. J’imitai l’Inuzuka puis je sentis le puissant coup de langue d’Akamori dans le petit bol, allant à son tour chercher la moindre goutte de sirop que j’aurais pu y laisser. J’écoutai Takeo et ne pus qu’être d’accord avec lui, ça avait presque relevé du défis que de finir ce Kaiseki. Tout en me remerciant, il ne put s’empêcher de commenter sur le prix que ça avait dû coûter tout cela.

- Peut-être, mais ce n’est pas important. Te savoir comblé et rassasié sont tous ce qui comptais aujourd’hui.

Nous restâmes en silence pendant quelques minutes quand même, profitant de notre panse bien remplie et du délicieux thé que Takeo avait fait infuser pour nous. J’ignorais si c’était un mélange de son cru où c’était un mélange déjà fait, mais il était tout simplement exquis. Je ne put m’empêcher de lui faire remarquer.

- Takeo, qu’as-tu mis dans ce thé? Il est délicieux.

Sacré Tenshi, toujours à planifier son coup à l’avance! Cela voulait donc dire qu’il y avait mis beaucoup de temps. Dans un sens, cela me toucha beaucoup, qu’il prenne tant de temps pour penser à quelque chose pour mon anniversaire. Depuis que j’avais aménagé au village de la Feuille, il n’y avait plus personne pour fêter cette journée qui n’arrivait qu’une fois par année, ma journée. Si ce n’avait été de lui, j’aurais passé cette journée seul avec Aka, agrémenté de la compagnie du serveur aux frères Yahikku. Jamais je n’aurais cru que ce seraient eux qui viendraient à moi. Cependant, je n’étais pas pour me plaindre et j’engloutis le tout avec appétit et avec enthousiasme; également par respect pour les efforts que l’Hyûga avait déployés pour faire tout ça pour moi. La moindre des choses que je pouvais faire c’était d’aller du thé lorsque notre théière se retrouva anormalement légère dans ma main.

Je la remplis une fois rendu à la cuisine et commençai à la faire chauffer un peu tandis que j’allais cherchai une poche de thé. J’ouvris mon armoire et regardai les différentes variantes que j’avais. *Bon, avec le dessert…*, pensai-je alors que j’hésitais à faire mon choix. Mes yeux tombèrent alors sur ce que je sus immédiatement être le bon choix. M’en emparant, rapidement, je revins vers la théière, qui ne chauffait pas assez vite à mon goût. C’est pourquoi une fois la pochette plongée dans le liquide, j’aidai au processus grâce à mon affinité katon – on trouve des utilités tous les jours! – et elle fut prête beaucoup plus rapidement. Je vis la surprise de me voir revenir aussi rapidement et lui glissai un clin d’œil complice alors que je nous versai chacun une tasse. Je savais qu’il ne fallait pas le faire infuser trop longtemps, c’est pourquoi je le versai tout de suite après être arrivé. Nous sirotâmes notre tasse, jasant de tout et de rien le temps de se creuse un petit trou pour le dessert. Pour ma part, ce ne fut pas très long que j’étais dans les boîtes à chercher le fameux Mizumono. Je le trouvai finalement et découvris avec ravissement un petit gâteau accompagné d’un sirop que je découvris être à la pêche. Alors que Tenshi-kun le trouvait un peu trop sucré, moi, qui avais une dent sucrée, n’avais rien remarqué de la sorte.

- Tu trouves? Moi je le trouve parfait!

J’avais pris la peine de répondre à mon ami entre deux bouchées, prenant également une gorgée de thé par le fait même. Ce ne fut toutefois pas long que mon plat était vide et que le sirop qui restait était gratté et donné à Aka. Après tout, ce n’était pas juste qu’on soit les deux seuls à pouvoir y goûter. Je déposai alors mes mains sur mon ventre, signe que j’étais bien repu, tout en m’exclamant que je n’aurais jamais cru possible de venir à bout de tous ces services à deux, peut-être et demi avec Akamori. Je notai aussi que cela avait dû assez dispendieux pour le jeune homme à payer de lui-même. L’Hyûga n’y fit rien et décréta que rien n’était trop cher pour une journée comme celle-ci. Je restai bouche bée devant cette réponse, ne m’attendant pas à cette réponse. Je voyais bien que mon ami tenait cet événement à cœur, mais je n’aurais jamais cru qu’il aurait autant de sollicitude. Ne sachant pas quoi répondre à cela, je pris une gorgée de thé et nous restâmes en silence pendant quelques minutes, tous les deux pris dans nos pensées, avant que Tenshi ne s’enquière sur mon thé. En entendant, ses compliment, mon regard s’illumina.

- Je suis très heureux que tu le remarques puisqu’il s’agit d’une de mes propres créations! Ce n’est pas très compliqué, c’est une base de thé vert avec de la cannelle, du clou de girofle et de l’anis étoilé. Des fois je rajoute de la vanille, mais c’est plus en hiver.

Ça va peut-être vous paraître idiot, mais c’était beaucoup plus réconfortant avec la vanille. Surtout lors des froides journées d’hiver après un entraînement extérieur, parce que même en hiver on n’y échappe pas. Mais en été, je trouvais que la vanille n’avait pas sa place. Vous m’entendrez rarement dire ça, mais je trouve ça trop sucré. En été, on veut quelque chose de rafraîchissement, pas quelque chose qui donne encore plus soif. Je me servis une autre tasse alors que je continuais de méditer sur le thé d’hiver et le thé d’été. Finalement, je me dis que c’était un peu impoli d’exclure mon invité de ma conversation intérieure, aussi trouvai-je un autre sujet de discussion qui risquait peut-être de l’intéresser un peu plus.

- Et toi, Tenshi? T’arrives-tu de faire quelques créations de ton cru?

Alors que je lui posais la question, je réprimai un bâillement. Pas que c’était ennuyant, mais en regardant par la fenêtre je remarquai qu’il commençait à faire sombre. Je sentais une certaine lassitude après mon tour au bain, suivi de ce festin; j’espérais ne pas bientôt tomber. Nous devions après tout terminer notre thé et ranger tout cela. Après ça, peut-être pourrions-nous jouer une partie d’igo ou de shogi afin de bien me garder éveillé jusqu’au départ de mon invité.

Je vis la gêne paraître sur son visage sur son visage en lui annonçant que le prix importe peu. Je ne crois pas qu’il s’attendait à quelque chose de la sorte, ce qui était justement le but de lui faire cette surprise. Nous étions donc plein au rebord une fois le dessert avalé. La seule chose qui entrait, c’était le thé. Étant déjà amateur de thé, je ne pus qu’apprécier celui que Takeo avait fait infuser. Il y avait quelque chose de chaud, au-delà de l’eau bouillante. N’ayant jamais goûté à rien de telle, je fus agréablement surpris. Chacun son tour il faut croire. Nous sirotâmes nos thés en silence puis, brisant le silence, je complimentai Takeo sur son thé. Une petite étincelle s’alluma dans ses yeux et il me parla donc d’un mélange qui finalement était un mélange maison. Il m’en parla puis reconnu enfin le goût de la cannelle ainsi que la légère teinte d’anis. C’était vraiment délicieux. Takeo repris de plus belle, me demandant si moi aussi je m’amusais à la création de mélange.

- Pas en cuisine tout du moins. J’ai quelques jutsus de mon cru, bien entendu, mais pas plus.

Ma réponse n’était sûrement pas comme l’Inuzuka l’avait imaginé, lui qui voulait probablement lancer la conversation. Malheureusement pour lui, la cuisine n’était pas mon domaine. C’est beaucoup trop de temps et d’effort pour le résultat. En fait, c’est plutôt que ça m’importe peu ce que je mange, tant que je mange. Si je pouvais simplement me nourrir avec des « pilules-repas » j’en serais ravie. Je sais toutefois apprécier un bon repas, comme celui que nous venions tout juste d’avoir par exemple. Décidément, on ne pouvait pas se tromper avec les Frères Yahikku. Voyant Takeo bâiller, je ne pus m’empêcher à mon tour de laisser échapper un bâillement. Comme si je replongeais dans mon corps, je senti mon corps s’alourdir. Je cru voir les paupières de Takeo papillonner, m’indiquant qu’il était probablement dans le même état que moi. Ne voulant pas briser le moment de relaxation arrivé à l’improviste, je dégustai mon thé en silence en profitant de mn état de quiétude. Je laissai mon esprit vagabonder, revoyant des souvenirs des aventures que j’avais eu avec Takeo et Akamori, passant par la chasse aux abeilles à la chasse au Nukenin.

Je revins finalement à la réalité par moi-même, remarquant que le silence régnait toujours dans l’appartement. Jetant un coup d’œil tout le tour de l’appartement par réflexe, je remarquai Akamori coucher en boule prêt de son frère. En faisant le moins de bruit possible, je me levai de ma chaise puis commençai à ramasser la vaisselle et les boîtes. Takeo revint à lui lorsqu’il m’entendit ramasser le tout puis m’aida à la tâche. À deux, ce fut une histoire de quelques minutes. Nous trouvions donc tout le deux assis de nouveau à une table vide, cherchant probablement de quoi nous occuper. Pour ma part, je commençais vraiment à sentir la fatigue me gagner.

- Bon, je crois que je vais y aller si je veux réussir me rendre chez moi. Tu as sûrement déjà commencer à le remarquer, mais une après-midi au bain, c’est pratiquement aussi demandant qu’une session d’entraînement, lâchai-je à la blague. Non, plus sérieusement, demain tu vas te sentir vraiment bien, et à partir de maintenant tu ne pourras pus te passer de ces bains. Après une journée particulièrement demandante, c’est vraiment génial.

M’étant levé de ma chaise, je me dirigeai vers la porte suivi de près par Takeo. J’ouvris moi-même la porte puis saluai mon ami avant de sortir et de descendre les marches qui menait au sol. Je le saluai de la main une dernière fois mon ami alors que je m’éloignais puis je me dirigeais directement vers la maison, me jetant dans mon lit dès mon arrivé.