J'étais assise derrière mon bureau à feuilleter des dossiers, toute cette paperasse me lassait lentement mais sûrement et secrètement, enfin pas tant que ça; je priais pour que quelque chose vienne interrompre cette monotonie administrative et bureaucrate. Etrangement mes vœux, quels qu'ils soient; avaient tendance à se réaliser car à l'instant où je me disais que l'emmerdement ne pouvait être plus profond, quelqu'un entra. Je ne fis pas attention tout de suite à qui se trouvait devant moi, peut-être un conseiller, peut être un jônin venant faire son rapport. Je posai le dossier et vis une personne à l'apparence bien singulière, un peu différente du ninja lambda avec un phrasés tout aussi marginal. Il ne me semblait pas l'avoir convoquée. Je l'écoutais quand même. Etrange...

"Zanshi. Habashi Zanshi. Fut ma première réponse. Je reposai les yeux sur les dossiers, et plus particulièrement sur le sien. Jisetsu Gabushi... dit la Nomade. Vous êtes une Kirijin qui a voyagé, si l'on peut dire. En baissant le ton. Nous n'allons pas encombrer la prison davantage, nous ferions mieux de vous éliminer, cela résoudrait les problèmes de bien des personnes, non ?"

Le silence s'installa quelques secondes, je la fixai maintenant. Quelques mois auparavant j'aurais certainement parlé avec un sérieux inébranlable, et aurais certainement mis mon idée à exécution, cependant, le temps faisant; je n'agissais plus de la sorte. De plus, je voulais donner une image positive de Suna et du conseil, alors une élimination n'était peut être pas le meilleur message pour la population. Non. Je continuais de la regarder, m'accoudant au bureau, entrecroisant les doigts pour former un genre de strapontin, et fis reposer mon menton dessus. Encore une poignée de secondes et un sourire, léger, presque invisible se dessina à l'aide des traits de ma bouche. Je redressai le buste et fis reculer le siège.

"Non, je plaisante bien sûr, à quoi bon ? Tant que vous n'êtes pas contre Suna, vous n'aurez aucun problème avec moi. Cependant, je souhaiterais savoir une chose : savez-vous où se trouve Kyoshi Rei ?"

En fait, il y avait plus de chose que je vous savoir et que cette femme pouvait m'apprendre. Une multitude d'informations trottaient en ce moment dans le cerveau de la Nomade et si Akurai serait encore des nôtres et un peu moins... maléfique, peut-être aurait il pu aider Suna à profiter de cet manne documentaire et ce sans qu'elle s'en aperçoive, mais non; il n'était plus là, donc il faudrait qu'elle transmette les informations de son plein gré. Je n'allais pas la menacer ni la supplier, soit elle répondait, soit elle ne répondait pas; et dans le pire des cas je n'avais pour le moment aucun moyen de découvrir la vérité, à savoir si elle la disait, ou pas.

Ah, le monde des shinobi... Quel fabuleux endroit. Par moment, j'avais l'impression de parfaitement comprendre l'ancien Kazekage ainsi que mon grand père; et leur volonté à éradiquer la vermine que nous sommes...

- Habashi Zanshi... Dit-elle, en se tapant le front histoire que le nom lui rentre dans le crane.

La blague sur le coup de l'élimination était vaseuse, vu qu'elle avait toutes les raisons du monde de le faire et sans vraiment avoir de remords d'aucunes sortes. Que ce sois pour l'alliance Kirijin ou encore le fait qu'elle était de l'An'tei, ou même le fait que sa tête doit être à quelque ryos pour les ardoises non payées des tavernes d'ici et là...

'Fin bref. La Nomade resta de marbre pour le coup, elle voulait peut être faire de l'esprit l'Habashi, ou c'était une tentative réel de briser la glace. Dans tous les cas, ca n'avait pas marché. Mais bon, pouvait-elle la blamer ? Elle n'avait jamais croisé une ombre de village caché qui avait de l'humour pour le moment.

Dans tous les cas, son interlocutrice restait neutre et ne semblait pas du tout perturbé par les manières de Gabushi. C'était une bonne chose ! Peut être que la force de la nature qu'était la Jisetsu forçait les Kage à tolérer son manque de tact et ses façons rustres ? En tout cas, du Shodaime Mizukage au deux Kazekage qu'elle avait rencontré, pour le moment, c'était un sans faute.

- Baaah. Jusqu'à preuve du contraire, je suis dans c'bled au milieu du desert qu'est Suna, ca serait bête d'être contre, non ? Et pour le Kyoshi, jusqu'à il y a quelques minutes, je pensais qu'il était sur cette chaise. Dit-elle en faisant un signe du menton vers le bureau du Kazekage.


Zanshi en savait surement plus que Gabushi au sujet de Rei, vu qu'elle ne l'avait pas vu depuis le début de la guerre et le petit voyage à Kumo. Et d'ailleurs, elle voulait en savoir plus.

- Bon, on va pas tourner autours du pot s'tu veux bien, Mam'zel Kage. J'suis là pour un rapport de mission et il semblerait que me mettre au parfum des dernières infos au sujet du Yondaime sois une bonne idée. On fait ça dans quel ordre ? Dit-elle dans un sourire. Ah, au fait. Le tutoiement n'empéche pas le respect. J'sais que vous êtes attachés au protocole et tout ça vous, Sunajins, mais je préfére le préciser.

Il fallait mettre cette phrase quelque part sous peine que la situation devienne gênante. La Nomade vouvoie rarement les gens dans tous les cas. Ce qui faisait grincer un peu des dents le Shodaime. Ah, les Samui et leurs ego démesurés, c'est qu'ils mériteraient des claques.
Du plus loin qu'elle se rappel, c'étais ses différents Sifu, qu'elle n'avait jamais tutoyé, que se sois pendant sa jeunesse dans la demeure du clan Jisetsu ou dans le temple des moines des huits divins, là où elle avait appris le Suiken.
Sait-on jamais, peut être Habashi Zanshi avait des choses à lui apprendre, et serait vouvoyé par la Nomade un de ses jours ?

Un élément passablement perturbateur, voilà l'idée que je me faisais de cette Kunoichi après seulement quelques minutes d'entrevue. Mais les impressions, surtout les premières, sont parfois trompeuses. En effet, elle venait ici pour faire un rapport de mission, cela laissait supposer une certaine responsabilité, et peut être pas tant de désinvolture qu'il y paraissait. Une femme habituée à des coutumes particulières et certainement dictées par les lois d'un monde que je n'avais que peu côtoyé. Enfin bref, qu'à cela ne tienne. Elle disait ne pas savoir quoi que ce soit au sujet de Kyoshi Rei, j'émettais un doute mais préférais lui faire confiance. Alors je jouerais l'intermédiaire entre l'information et.. elle. Très bien.

"Les protocoles.. Je ne le connais pas plus que toi, je n'ai avant ces dernières semaines, jamais été Kazekage, nous avons seulement des origines différentes qui font ce que nous sommes aujourd'hui... et, Kyoshi Rei a déserté, et lui, et l'homme masqué ne sont qu'une seule personne, ni plus ni moins. Je te demandais ça pour une seule raison, tu es allée avec lui à Kiri. Enfin, tous les déserteurs sont des ninjas agissant pour leur village... jusqu'à ce qu'ils désertent. La présence dans les murs du village ne veut rien dire. Néanmoins, je suppose que tu dis vrai. Bref, tu avais un rapport de mission à faire, de quoi retourne-t-il ?"

La question pouvait semblait idiote dans la bouche d'un Kage, ne pas savoir ce que font les ninjas du village que l'on est censé mener et protéger.. Mais, je n'avais eu le temps de voir l'ensemble des dossiers, après tout je n'étais de retour à Suna, et nommée Kazekage que depuis très peu de temps. J'aurais certainement fini par avoir entre les mains le dit document, mais maintenant qu'elle était là, devant moi... Elle n'avais plus qu'à parler, et moi écouter. J'étais pour la collaboration avec les plus hauts gradés comme les plus jeunes aspirants, question de confiance et aussi, un peu; de respect. Je partais du principe qu'il n'y avait que des personnes loyales à Suna, jusqu'à preuve du contraire bien entendu.

Je supposai qu'il était logique pour un dirigeant d'émettre un doute raisonnable sur les personnes qu'il dirige ou qui l'entourent. Sans bien sûr laisser transparaître ce doute sous peine de perdre la confiance, puisque tout reposait sur ça au final... Bon, maintenant, il était temps que Jisetsu raconte son histoire, avant que nous sombrions dans l'ennui...

Et bien ces différentes réponses étaient pour le moins interessantes et plaisantes à l'oreille. Une vipére du desert ? Elle n'en avait clairement pas l'impression. C'était peut être jusqu'à là l'ombre la plus agréable avec qui il lui avait donné de converser.

Pas de grands airs, pas d'orgueil et pas de gros textes déjà prêt construit au moindre échange. Elle était prudente et apparament sincère. Il y avait un doute raisonnable quand à sa sincérité mais Gabushi avait envie d'y croire et c'était bien plus encourageant que le prédécéseur de Zanshi qui transpirait la manipulation et les coups prévus à l'avance à des kilométres. La même odeur qu'avait Teichirô d'ailleurs, même si elle ne doutait pas un seul instant des intentions de son camarade.

C'était même rafraichissant, à l'instar du Yamada avec lequel elle avait échangé des paroles il y a quelques mois, les Nomades du désert étaient des gens vrais à défaut du reste du monde, c'était toujours agréable de passer du temps avec eux.
Finallement, le Kazekage était à l'image de ses sujets, cela ne pouvait être que bon.

Des nouvelles inquiétantes que lui donnait Zanshi ! Le Kyoshi un terroriste ? L'homme masqué ? Elle avait déjà entendu ce nom il n'y a que quelques jours de celà. Bon, il s'agissait d'essayer d'expliquer clairement à l'Habashi ce qu'il en était maintenant. L'idée de Teichirô de rester à Suna devait encore une fois faire partie d'un plan plus global ou quelque chose, cela ne pouvait être le hasard.

- Une simple mission de sabotage derrière les lignes adversaires pour harceller les Konohajins pendant la guerre. Je ne l'ai pas faites car j'avais des informations plus urgentes à ramener au village. Le démon cendré Samidare m'a intercepté à Kawa no kuni et demande à me rejoindre à vos côtés de Suna. Du coup je devais faire la proposition à Rei mais...

Elle laissa un silence, histoire que l'information sois bien claire. C'était quand même pas banale qu'une legende oubliée refasse surface comme ça.

- Qui plus est, il est aussi l'adversaire de l'homme masqué. Je ne le savais pas en entrant dans la pièce mais si l'homme masqué est bien le Kyoshi, l'aide d'un type comme Teichirô au sein de l'investigation de Suna, en plus de la mienne, ne sera surement pas de trop.

Teichirô allait être comme un chien laché au fesses de Rei, surtout avec une piste comme Suna pour commencer. Pour la Nomade c'était simple, personne d'autre pouvait retrouver et battre l'homme masqué autre que le démon cendré mais ce n'était pas elle qui prenait la décision.

- Il est à Kiri pour une "affaire personnelle" pour le moment, il rejoindra Suna dès qu'il le pourra pour vous présenter ses salutations. Et d'ailleurs, je ne sais pas ce qu'il s'est passé quand il est venu me chercher aux portes pendant les maneuvres de guerre, mais je m'excuse de sa part si il a fait du zéle... Il est du genre à en faire.

Ca, c'était le moins que l'on puisse dire à propos du démon cendré.

Et bien voilà, la plupart des informations importantes étaient là, elle évita sciemment le pourquoi de sa loyauté passé au Kyoshi et d'autres petites choses. Elle avait déjà du respect pour la Kazekage, mais celà serait juste facheux si elle apprenait par exemple, qu'elle était depuis des mois à Suna sous la contrainte plus que de sa propre volonté. Cela avait plus ou moins disparu à présent, mais vu qu'ils menaient une chasse au sorcière au traitre, cela paraitrait bien louche au yeux de tout le monde si la menace qui la faisait resté s'était barrée.

Ces histoires de politique étaient fatiguantes et sa vie de vagabonde lui manquait de plus en plus au fil de la conversation. Elle laissa finallement la Kazekage expliquer son point de vue, tout en sirotant sa bouteille de vin de riz du pays des rivières.

Le rapport de la mission qu'elle avait accompli serait donc lut, mais était visiblement aussi sans réelle importance pour le coup. Aucune information sur le Kyoshi alors ? Très bien, cependant la suite de l'entrevue apporta d'autres éléments tous aussi intéressants et notamment sur le Samidare qui était venu quelques semaines auparavant à Suna. J'étais assez sceptique vis à vis de ce que pouvait dire la Senin, et je ne mis pas bien longtemps à réagir. Un allié de poids ne ferait pas de mal à Suna, mais Teichiro, ainsi se prénommait il, n'avait pas eu à mes oreilles que des échos positifs. Autant que les Sunajins aient pu en avoir à mon sujet. Une décision importante à prendre se profilait alors...

"Samidare Teichiro... Je connais ce nom, j'en ai entendu parler. Comme tu le dis, il a fait un excès de zèle lors de sa dernière venue à Suna, alors que le Kazekage était absent et que les gradés étaient en mission... Si j'avais étais présente, je l'aurais probablement éliminé, lui et son excès de zèle. Je reconnais sa puissance, je ne le sous estime pas, je sais qui il est. Néanmoins Suna n'a pas besoin d'éléments instables supplémentaires, j'ai déjà forte affaire avec les Ketsueki sans compter ceux qui auraient aimé un autre Kazekage. Malheureusement je ne le connais pas personnellement. C'est ton 'ami' ?"

Un homme qui pénètre dans l'enceinte du village et s'en prend à trois genin dans l'espoir de retrouver cette femme.. Quelle image voulait il donné ? J'étais loin d'être stupide, et le fait de penser que je puisse accepter une telle demande serait affirmer que je le suis. Néanmoins, comme le dit l'adage : les ennemis de mes ennemis sont mes alliés... Teichiro serait il un allié suffisamment fiable pour que je lui fasse confiance ? Là demeurait la grande question du sujet. Cependant, j'étais de nature à laisser une seconde chance aux personnes, même lorsque celles-ci commettent des actes méritant sanction. De plus, je n'étais pas la seule dans cette histoire à décider.

"Penses-tu que je peux faire confiance à Samidare Teichiro ? La confiance est certainement la chose la plus difficile à obtenir dans ce monde, et je ne veux et ne peux pas l'accorder à n'importe qui, l'excès de confiance mène bien souvent la lame dans le dos. Donnes moi ton avis, et soit franche."