Il était près de onze heures du matin lorsque Natsuki sortit de chez lui, habillé comme s'il partait au combat. Porteur de ses armes de prédilections, de son gilet tactique de combat à poches multiples et de deux sacoches de projectiles à sa ceinture, il avait décidé d'amener en plus avec lui un sac au contenu encore non révélé. Faute de s'être déplacé personnellement, il avait fait envoyer la veille aux alentours de la même heure qu'actuellement un message à l'attention de sa première étudiante, Natsumi du clan Yamanaka. Il lui avait promit une revanche jadis, quelques temps après le premier combat amical qu'il avait mené contre elle. Si l'on pouvait vraiment parler d'une joute bonne enfant... L'affrontement n'avait pas duré longtemps, pour la bonne et simple raison qu'à cette époque là, Natsuki était encore sous le coup de son maléfice, dont la maîtrise n'en était qu'à ses débuts laborieux : il avait dû sommer la fin du combat avant de perdre le contrôle de lui-même. Il s'en était joué de peu qu'il cède aux pulsions malsaines qui avaient tenté de prendre le dessus sur sa conscience en profitant de son manque d'habitude pour contourner ses défenses mentales. Et si cela été arrivé, sans doute ne serait-il plus là aujourd'hui, car il aurait mit fin à son existence, ne pouvant supporter d'avoir sur les mains le sang d'une innocente dont il aurait arraché la vie dans un accès frénétique.

Du temps s'était écoulé depuis, et Natsuki avait apprit à mieux gérer la haine qui brûlait dans son sang. L'Autre n'aspirait qu'au chaos, à la destruction à et la mort. Il avait soif de sang, sans pour autant sans délecter ni en tirer plaisir. Il fallait qu'Il massacre, comme si cela était son unique raison d'être. Natsuki n'était pas ainsi. Alors sans relâche, l'Autre assaillait l'esprit de son hôte pour l'épuiser, pour prendre l'avantage dans ce bras de fer psychologique où Il guettait le premier signe de faiblesse pour l'exploiter, et en profiter afin d'assouvir les besoins dont Il s'obnubile lui-même les pensées. Mais petit à petit, le Nara tatoué était parvenu à tempérer ces pulsions, en les confiant sous une cloche de verre, une cloche qui prenait la forme de sa peau. La tentation était toujours là, l'envie de tuer toujours présente, mais il ne les laissait plus déborder et obstruer son raisonnement. Il n'avait pas intérêt de toute façon : il tenait son maléfice comme l'on tient un chien trop fort pour soi en laisse. S'il lui échappait, alors il aurait tôt vite fait de se retourner contre lui et de se jeter sur sa gorge, crocs en premiers.

Il avait déjà été poussé loin dans les niveaux de pression, afin qu'il puisse voir comment il gère non seulement son stress et sa mission, mais aussi et surtout comment il conserve un contrôle sur sa malédiction. Mais jusqu'à présent, ce n'était que des situations réelles, ou des exercices sous genjutsu si proche de la réalité que son cerveau les vivait comme tels. Aujourd'hui il était question de savoir s'il était capable du même contrôle de lui-même dans un contexte d'affrontement amical. Car de son propre aveux, lors des exercices et situations réelles, il lui était arrivé de prendre des décisions avec son sang, et non son esprit. Qu'en sera-t-il avec Natsumi du coup ? D'une certaine façon, c'était irrespectueux de sa part de se servir d'elle comme cobaye, mais ce n'était pas la seule raison qui l'avait poussé à mettre en scène cet entrainement avec elle : Il avait vraiment envie de se mesurer à nouveau à la jeune femme. Il pensait avoir assez de maîtrise sur lui-même maintenant pour prendre ce risque calculé, pour s'essayer à nouveau à un combat où l'on affronte son adversaire non pas pour tuer, mais par plaisir d'éprouver les limites de l'autre et de repousser les siennes. De se battre non pas pour sa vie, mais pour sa progression.

Le lieux qu'il avait convenu pour le rendez-vous se trouvait dans le terrain d'entrainement boisé, un zone entretenu par le clan des Hayashi où les arbres comptaient parmi les plus solides qu'ils soient. Ils en avaient vu et subit, des combats entre shinobis venu suer sang et eau en milieu forestier, et pourtant ils étaient toujours là, fièrement dressés sur leur tronc, à agiter calmement leurs branchages feuillus au gré des vents comme pour encourager les jeunes générations. Natsuki ignorait si la Yamanaka allait venir – il l'avait peut-être prit de court avec sa proposition tardive, ou bien était-elle partie en mission ailleurs – mais dans un cas comme dans l'autre, il avait les moyens de s'occuper.

C'était une belle journée qui s'annonçait, autant la mettre à contribution.

Voilà qui est parfait. Moi qui avais prévu de m’entraîner pendant ces deux derniers jours, la proposition du Nara tombe à pic. En effet, mon cher sensei, alias Natsuki, me demande de le rejoindre le lendemain au terrain d’entrainement. De plus, cela fait pas mal de temps que je n’ai pas vu mon sensei. Pour vous donner une idée, la dernière fois qu’il m’a vu, j’avais encore les cheveux blancs. En sachant que ça fait quand même pas mal de temps que j’ai fait ma couleur…

Enfin bref. Si je dois m’entraîner avec Natsuki demain, je ferais mieux d’arrêter mon entraînement du jour maintenant. Malheureusement, je n’ai pas encore eu le temps de mettre au point mon nouveau ninjutsu suiton… J’espérais le finaliser demain mais on dirait que mes plans ont été chamboulés par un certain Nara. Espérons que notre entrevue de demain sera aussi utile que ce jutsu, sinon je ne manquerais pas de le faire remarquer au jonin. Pas méchamment bien sûr, mais bon, en tant que Shinobi, notre temps est précieux. Lui-même doit le savoir, ou du moins je crois.

C’est donc tout naturellement que je rentre chez moi, part piquer quelque chose à bouffer dans le frigo, le tout avant que je n’aille dans ma chambre m’étaler comme une moule sur mon lit. Dévorant, le bout de gâteau que j’ai pris, j’observe l’heure. 22h. Que foutent mes parents ? Ils devraient déjà être rentrés à cette heure-là… J’espère que tout va bien de leur côté. Leur mission n’avait pas l’air d’être compliqué en plus. M’enfin bon, ils n’ont pas quatre ans et je suis pas leurs mères, alors je ne vais pas m’inquiéter pour eux pendant toute la nuit. Vu leurs puissances, je n’ai vraiment pas à m’inquiéter en plus... Ma mère peut sortir des situations les plus délicates grâce à sa maîtrise parfaite des techniques de mon clan.

Une fois ma nourriture engloutit, je cours me prendre une bonne douche bien chaude. Une fois ceci fait, je n’ai plus qu’à sauter dans ms draps et me reposer de cette journée fatigante. En moins d’une minute, je sombre dans un profond sommeil réparateur.

Le lendemain, je me réveille parfaitement reposé et surtout, sans aucune courbature. Voilà qui annonce une bonne journée. Délicatement, je me glisse hors de mon lit pour aller directement dans la cuisine. Un bol de céréales, un verre de jus d’orange et voilà un petit déjeuné parfait. Cependant, alors que j’allais prendre directement la direction de la salle de bain, je remarque qu’il y a plus de paire de chaussures à l’entrée qu’hier soir. On dirait bien que mes géniteurs sont finalement rentrés. À quelle heure, je ne sais pas, mais au moins je sais qu’ils sont là et c’est le plus important. Car oui, même si j’ai dit que je n’avais aucune raison de m’inquiéter, je me suis tout de même fait du souci pour eux. Au final, le problème est réglé donc bon.

Après un passage plutôt rapide dans la salle de bain, je retourne dans ma chambre pour m’habiller. Aujourd’hui, j’opte pour un ensemble plutôt léger vu que nous arrivons en été. Déjà que je vais transpirer si on s’entraîne, alors on va éviter les vêtements trop chauds. Il ne me reste plus qu’à m’équiper de mes sacoches Shinobi et je pourrais partir.

Me voilà donc en direction du terrain d’entraînement en sautant de toit en toit. Petite vérification à ma montre, je suis à l’heure. En quelques minutes, j’arrive à destination et c’est sans surprise que je vois le Nara. Un grand sourire peint sur le visage, je m’approche de lui en lui faisant un signe de la main. Sait-on jamais, Ryosei lui ne m’a pas reconnu alors je préfère faire en sorte qu’il comprenne que c’est moi. Une fois à portée, je commence la conversation.

- Bonjour !

Puis s’ensuit la question habituelle.

- Alors, que me vaut ce rendez-vous ? Un entraînement je suppose vu le lieu dans lequel nous sommes. Je me trompe ?

Non non, on est venue ici pour faire joli au milieu de ces arbres.

Natsuki pivota lorsqu'il entendit quelqu'un approcher, et plissa les yeux jusqu'à repérer la silhouette qu'il connaissait bien entre les arbres de la zone. Cependant, plus elle se rapprocha, et plus il la trouva différente. Mais c'était Natsumi, cela il en état sûr. Les cheveux, releva-t-il en premier. Elle avait changé sa coiffure habituelle, mais surtout, elle avait fait changer la couleur de sa chevelure. Du blanc terne d'avant, elle avait opté pour le total opposé maintenant, à savoir un noir profond avec de légers reflets bleu nuit. Métamorphose à titre d'essai ou teinture, n'importe comment cela lui allait plutôt bien, même s'il ne trouvait rien à redire à ce qu'elle était avant déjà.

« Bonjour Natsumi. Merci d'avoir accepté mon invitation. Jolie couleur, cela te change pas mal. » glissa-t-il.

Pas très original, et à vrai dire il n'était pas spécialement du genre à faire remarquer aux autres leurs changements – les concernés étaient en général déjà au courant -, mais il savait que ce genre d'attention faisait toujours plaisir à une fille.

« Et au passage, félicitation pour ta promotion au rang de chûnin. Un grade qui récompense tes efforts, mais qui doit te rappeler aussi que la route à parcourir est encore longue, et qu'il ne convient pas de se reposer sur ses lauriers. Sur ce point je ne m'inquiète pas cependant. Tu es du genre à persévérer dans ce que tu entreprends, pour peu que tu sois intéressée. »

Les convivialités d'usages étant passées, Natsumi le questionna quant à la raison de sa venue ici, en supposant un entrainement. Son mentor se fendit d'un sourire.

« Tu t'attendais à un autre motif ? »

Cela aurait pu, effectivement. Natsuki n'était pas ce genre de formateur à ne voir ses étudiants que pour les entrainer ou travailler avec eux. Il les considérait aussi comme ses amis, et lorsque les occasions s'y prêtaient, il n'hésitait pas à prendre un peu de bon temps avec eux pour couper avec leur vie de shinobis. Quand Ryosei sera lui aussi promu, il faudra qu'il les invite tous à manger d'ailleurs. Ce n'était pas à l'ordre du jour cela dit : il avait prévu autre chose en tête à tête avec la Yamanaka.

« Il y a six mois, quand nous nous sommes rencontrés sur le terrain d'entrainement au niveau des trois bûches, nous avions mal pas mal discuté, mais nous avions aussi échangé quelques coups. Cela m'avait permit de voir ce dont tu étais capable. Beaucoup de temps a passé depuis, il y a eu la guerre au milieu de tout cela, et aussi quelques missions en ta compagnie. J'ai pu te voir progresser au fur et à mesure, mais que de loin. Je pense qu'avec ta promotion au rang de chûnin, il est temps d'évaluer plus en détails le chemin que tu as parcouru. C'est pourquoi je me suis dit qu'un petit exercice en un contre un avec toi nous ferais du bien à tous les deux. Qu'en penses-tu ? »

Natsuki commença à fouiller dans son sac, et en tira une sorte de large bande de cuir à lacets qu'il garda pour le moment en main.

« Cela sera l'occasion pour toi de prendre une victoire incontestable ce coup-ci, et pour moi de me rendre compte à quel point tu es devenue plus forte, et mais aussi de voir quels sont les moyens que tu as développé pour compenser les domaines qui te faisaient défauts. »

Tout en expliquant, il avait commencé à attacher autour de sa gorge le collier de cuir, lequel enveloppait tout son cou, et à nouer les trois séries de lacets sur sa nuque. En réalité, dans ce curieux accessoire était dissimulée dans chaque moitié une plaque de métal courbée en demi-cercle et reliées au centre par un rivet. Confectionné sur mesure pour lui, le collier lui garantissait une protection contre les attaques par strangulation. Encore fallait-il que son adversaire le sache.

« Et surtout, cet affrontement illustrera ma leçon du jour : toujours tirer expérience des actes passés. »

Bien sûr, la protection que Natsuki portait, en souvenir de son premier combat contre la jeune femme, n'était pas sans défaut. Relativement inconfortable, elle gênait un peu ses mouvements de la tête, et aussi sa respiration, mais c'était quelque chose à essayer. Cela ne coûtait pas grand chose de toute façon.

Il composa quelques mudras, créa deux clones à son effigie, et les fit se disperser autour, cachés derrière des arbres. Suite à quoi il se mit en position de garde, et invita Natsumi à ouvrir le ball.

Comme la toute première fois.

La seul remarque que mon Sensei fait sur mon changement de look, c’est par rapport à mes cheveux. C’est sûr que c’est la chose qu’on remarque le plus quand on me voit. Cependant, je m’attendais à un peu plus d’intérêt de sa part sur ce sujet. M’enfin, c’est un garçon. Faut pas s’attendre à des choses grandioses quand on parler de coiffure et d’habits. Quoi je fais des stéréotypes ? Mais pas du tout, ça a été prouvé scientifiquement… enfin je crois.

Le Nara enchaîne en me félicitant pour ma promotion, mais comme tout bon Sensei, il me met en garde sur les nouvelles responsabilités que je vais avoir. Pas de quoi s’inquiéter de ce côté-là, lui-même sait que j’ai tendance à persévérer quand je m’y mets à fond, ce qui est actuellement le cas. Après un bref remercîment, Natsuki s’occupe de me répondre. Car oui, je ne sais toujours pas pourquoi je suis là moi. Mais étrangement, il répond à ma question par une autre question avec un petit sourire. À d’accord, il est comme ça. Genre il met du suspense et tout et tout. Sauf qu’il ne le laisse pas très longtemps son suspense.

En premier temps, il évoque notre rencontre. Cette fameuse nuit où nous avons fait un très bref combat amical. Puis, il enchaîne en parlant de ma progression ce qui me permets de rapidement comprendre où il veut en venir. Instantanément, un grand sourire se dessine sur mon visage. Un autre combat amical hein… Pourquoi pas. Même si je n’ai pas encore eu le temps de mettre au point mes nouveaux jutsu. La suite confirme mon hypothèse d’ailleurs.

- Pourquoi pas, même si je n’ai pas eu le temps de mettre au point certains jutsu sur lesquels je travaille depuis ma promotion…

Tout en m’écoutant, je remarque que Natsuki fouille dans son sac pour au final sortir… Une lanière de cuire ? Ce n’est qu’après que j’ai compris à quoi elle sert. Tout en m’expliquant plus amplement le but de cet exercice, le Nara attaque la lanière autour de son cou. Je ne sais pas pourquoi mais je crois qu’il n’a pas trouvé d’autre moyen pour contrer mon transfert partiel. Que c’est amusant comme tactique de contre.

« Toujours tirer expérience des actes passés. »… Pas mal. Seulement, la seule erreur que j’ai faite c’est de baisser ma garde pour mieux attaquer. Aujourd’hui, je ne referais pas cette erreur, ça c’est sûr. Puis, le Nara commence ses préparatifs. Il invoque deux clones qui vont rapidement se cacher derrière les arbres. On dirait qu’il met la barre encore plus haut que la dernière fois. Sûrement parce qu’il connaît mon potentiel maintenant. C’est donc tout naturellement que je le fixe d’un regard de défie. Tout en prenant la parole, j’exécute un seul mudras.

- Voyons voir qui de nous deux va gagner cette fois-ci, Natsuki !

Puis, d’un seul coup, j’enlève mon cache-œil. À travers ma paupière parcourue par une cicatrice, on peut y voir un œil bleu clair, étrangement constitué. Normal, il s’agit d’un œil fait d’eau. De base, cette technique sert à avoir un troisième point de vue à l’utilisateur. Sauf que moi, je m’en sers pour combler mon angle mort, ni plus, ni moins. Cette faiblesse étant contré, je peux maintenant lancer les hostilités. Après quelques mudras, une vague d’eau se crée face à moi grâce à l'eau contenue dans l’air. Cette énorme vague de plusieurs mètres de hauteur est tout à fait immatérielle. Une simple illusion. Cependant, je suis la seule à le savoir ça. Pour terminer mon combo, j’envoie un kunai explosif à la suite de la vague. Ce dernier étant caché, il aura beaucoup de mal à l’esquiver.

La dernière personne qui s’est pris ce combo a fini avec l'épaule explosée… Pauvre Kirijin. Il n’avait qu’à pas tomber sur moi pendant cette guerre.

Résumé:

La première action de Natsumi ne figura pas dans la liste de celles qu'il s'attendait. Néanmoins, le geste lui donna l'impression d'être plus symbolique qu'autre chose, lorsqu'elle se débarrassa de son cache-œil. A croire qu'elle n'était plus gênée parce qu'elle cherchait à cacher en dessous, ou qu'elle avait comprit que l'on ne peut pas se permettre ce genre de sentiment dans un combat. Ce n'était pas à prendre à la légère en tout cas, car il savait la jeune femme talentueuse en genjutsu, comme tous les membres de son clan : elle préparait peut-être quelque chose. Sûrement même. Baissa alors les yeux par réflexe, il concentra sa vue sur le ventre de la Yamanaka afin de conserver une vue d'ensemble tout en évitant au possible de croiser son regard. Quelque chose qu'il n'eut pas l'occasion de faire longtemps. En effet, il suffit de quelques instants pour qu'une vague immense générée par les soins de Natsumi découpe la zone de combat en deux. Et lui était du mauvais du côté de cette frontière mobile...

« Wow. » lâcha-t-il, impressionné.

Le moins qu'il pouvait dire était que son étudiante commençait sur les chapeaux de roues. D'entrée de jeu elle générait un tsunami d'envergure impressionnante, qui se chargea de balayer la zone, remuant la terre et la poussière dans un déluge avec une force implacable. Elle avait progressé, c'était indéniable. Mais l'heure n'était pas à l'admiration.

« Tant pis pour les clones. » songea-t-il.

Chercher à les protéger ne lui aurait fait gaspiller que plus de chakra. Sans élan, Natsuki se jeta en plongeon vers l'avant dans la seule esquive qu'il se voyait possible, et s'engouffra sous terre avec autant d'aisance que s'il traversait la surface d'un lac. Le sol s'écartait devant lui sous sa nage en dauphin, n'opposant aucune résistance à son chakra conditionné pour ne faire qu'un avec la matière terrestre. Il se déplaça ainsi à seulement deux mètres de la surface dont il conservait une conscience de ce qu'il se tramait, et remonta dans le dos de Natsumi d'un geste vif. Ses mains furent les premières à sortirent de terre, et agrippèrent la jeune femme par les chevilles. Le reste se fit tout seul, car en émergeant du sol, Natsuki les tira en arrière pour lui couper les appuies et la faire tomber à plat ventre sans tendresse.

« Bien essayé. » lâcha-t-il avec un sourire narquois.

Il balaya rapidement les environnements des yeux, et à sa surprise, la forêt des Hayashi était intacte. Pour avoir déjà vu personnellement ce dont un tsunami était capable comme dégâts, il s'attendait à voir les environs dévastés, avec des débris ici et là. Hors il n'y avait rien, l'endroit était aussi paisible qu'avant qu'il ne plonge. Et d'ailleurs... Il n'avait pas en tête la vision de ses clones se faire emporter par la vague titanesque. Ce qui signifiait... qu'il s'était fait avoir : elle l'avait déjà emporté dans une illusion.

« Intéressant comme tactique Natsumi. » la complimenta-t-il en traçant un sceau discret dans sa paume droite alors qu'elle achevait de se relever.

Il aurait pu la rouer de coups, mais il n'était pas là pour la rosser dans un domaine qu'elle ne maîtrisait pas, à savoir le corps à corps. De même, il n'avait aucun intérêt à y aller à fond d'entrée de jeu, pas alors que sur le plan de la puissance brut, il la surclassait. Il était bien plus intéressant pour elle comme pour lui de compter d'avantage sur leur cerveau et leur aptitude à élaborer une stratégie efficace plus recherchée que '' je lâche toute ma puissance aveuglément. '' Surtout que ce genre d'entreprises là pouvaient s'avérer très risquées.

Il avait fait pencher la balance de son côté de toute façon, en retirant à Natsumi l'avantage de la distance qui bénéficie énormément aux utilisateurs de genjutsu. Il ne doutait pas cependant qu'elle avait les moyens de se sortir de ce mauvais pas. Dès qu'elle fut prête, il l'attaqua avec une forme de taijutsu léger afin de la ménager un peu. Non pas qu'il lui manquait de considération, mais il ne voulait pas que ce combat soit à sens unique.

Une chose est sure, Natsuki à l’air très impressionné de mon attaque. Que va-t-il en penser quand il va comprendre que ce n’était qu’une illusion ? Sûrement que je cherche à l’avoir par la ruse. Ce qui n’est pas faux en soi. Surtout que sans mes techniques de possession complète, je me devais d’user d’autre stratagème. Le tout, en faisant attention à ce qu’il ne s’approche pas trop de moi. Le pire, c’est qu’il connaît mon ultime faiblesse, donc je suis en partie désavantagé. Heureusement, je me suis un peu entraîné au corps-à-corps depuis notre dernière entrevue.

Afin de contrer mon faux tsunami, le Nara a tout simplement plongé sous terre. Oui plonger sous terre. Je suis la première étonnée. Je ne pensais pas qu’il était possible de faire ça mais bon… Après tout, il maîtrise bien le Doton alors ça ne m’étonne qu’à moitié. Le véritable problème est de savoir… où est-ce qu’il va ressortir. Instinctivement, je me mets en position défensive. Voyons voir ce que tu prépares Natsuki… Peut-être est-ce qu’il a fait ça pour se rapprocher de moi… Possible. Soudainement, je sens quelque chose m’attraper les chevilles, et en moins d’une seconde, je me retrouve à terre. Huum… Il m’a bien eu sur ce coup.

Pourtant, au lieu de m’attaquer directement, il me laisse le temps de me relever en me complimentant sur ma stratégie. Une fois sur mes deux jambes, je le vois me foncer dessus pour un affrontement au taïjutsu.

- Ne crois pas que mon Taïjutsu est aussi faible qu’à l’époque de notre rencontre.

Il est temps pour moi de lui montrer ce que je vaux. Son poing fuse alors dans ma direction, prêt à percuter mon visage. Cependant, sans exécuter un seul sceau, je déconnecte son bras pendant une microseconde, le faisant légèrement tombé et perdre alors toute sa force. J’en profite à mon tour pour tenter de lui asséner un coup de poing dans le ventre, le tout, en lui envoyant des flashbacks directement dans son esprit pour le déstabiliser. Certes mon taïjutsu ne se base pas directement sur les coups, mais l’utilisation de techniques Yamanaka me permet d’avoir un certain avantage.

L’échange continue. Après avoir tenté une offensive au corps-à-corps, je recule d’un bond en utilisant un genjutsu sur Natsuki. Puis, je lui envoie deux shurikens pour l’occuper un minimum. Voilà qui devrait me mettre en sécurité pendant quelques secondes. Assez de temps pour réfléchir à une nouvelle tactique. Car oui, c’est particulièrement dur d’en trouver en sachant que je ne peux pas faire de possession totale et qu’il a son cou de protégé. La possession partielle reste mon meilleur moyen de gagner. Pourquoi ? Parce que j’ai très bien vu la dernière fois qu’il n’avait pas de moyen direct pour y contrer. Il a dû se déboiter l’épaule pour que je perde le contrôle de son bras si c’est pour dire… Oh. J’ai peut-être une idée… Si ça marche, je pourrais dire merci à Ryosei en tout cas !

Résumé:

Natsuki dû effectivement constater qu'il y avait du mieux dans le taijutsu de la jeune femme. C'était encore laborieux, mais elle devait pouvoir tenir tête à un excellent genin spécialisé dans le corps-à-corps maintenant. Bien entendu, même dans la partie la plus physique du combat, il ne fallait pas se contenter uniquement de ses muscles : Natsumi lui montra ses propres méthodes. D'une manière ou d'une autre, elle ne pouvait qu'être la responsable du tressaillement de son bras qui perdit en précision. Et aussitôt, elle profita de l'instant de surprise pour le contrer. L'impact fut infiniment plus violent que ce à quoi il s'attendait : juste avant qu'elle ne touche, c'est un véritable cauchemar du passé qui le percuta de plein fouet. La Nuit de l'Éveil lui sauta à l'esprit et le cingla à la gorge aussi impitoyablement que le taureau embroche le matador imprudent. Natsuki en eu le souffle coupé, incapable d'encaisser cette attaque surprise. Il tomba à genoux sans même être sûr que son adversaire l'avait touché. Le souvenir et l'horreur qui l'accompagnait firent brûler son sang dans ses veines, jusqu'à aboutir un instant après à un hurlement de frustration, porteur de la folie et de la haine dans leur forme la plus primaire. C'était ce genre de cris qu'un homme normalement constitué ne devrait pas pouvoir pousser. L'intensité était telle qu'il avait de quoi de vriller les tympans des auditeurs. La nature elle-même s'ébranla sous l'onde sonore, provoquant le départ en catastrophe de bon nombre de volatiles qui sentirent la mort saturer l'air . Son collier de cuir ne résista pas à la pression que déploya sa gorge d'ailleurs, et sauta littéralement au niveau des attaches.

Haletant, les traits tirés, Natsuki tenta de se remettre sur pieds. Il avait perdu le contrôle durant un bref instant. Les pouvoirs de Natsumi devenaient effrayants si elle parvenait à agir de la sorte sur la mémoire des gens. Encore que le cas du Nara, qui était en fin de convalescence psychologique après avoir eu l'esprit brisé, pouvait se qualifier de particulier. Il aperçut que la brume se leva autour de lui lorsque les dernières traces de furie aveugle désertèrent son regard. Une illusion encore probablement, à moins que l'œil caché de son étudiante lui permettait de voir à travers le brouillard. N'importe comment, il laissa l'instinct prendre le dessus sur les sens. Un sifflement dans l'air, immédiatement il riposta en frappant le sol, générant une barrière de vent autour de lui qui repoussèrent les projectiles.

« Intéressant comme tactique de se cacher dans le brouillard Natsumi. Mais si je ne vous vois pas, pouvez-vous réellement me voir vous ? » commenta-t-il à voix haute en se tapant le plat des mains l'un contre l'autre avec force pour se débarrasser de la terre qu'il lui restait.

Malgré leur ouïe encore sifflante, les clones détectèrent l'incohérence entre les propos de leur créateur et ce que eux-même voyaient. Comme Natsuki – et donc eux aussi – s'attendait à se faire abuser au niveau de ses sens, il avait prévu son arrière-garde pour compenser : le temps était venue pour elle d'entrer en action. Le premier clone dissimulé se montra au grand jour et mima le geste de lancer une kunaï. Sauf que plutôt que de l'acier, c'est une bille d'eau qui fusa droit sur la Violeuse d'Esprit. Bien évidement, n'ayant aucun intérêt à blesser inutilement sa cible, le projectile était constituée d'eau froide cette fois-ci, et non brûlante comme il avait l'habitude de le faire.

Que Natsumi s'en sorte par une parade, une esquive, ou même qu'elle soit prise au dépourvue et reçoive en plein visage le rinçage, le deuxième clone était prêt de l'autre côté pour lui fondre dessus, et la charger de l'épaule en profitant de la prise en tenaille large. Pas de quoi casser un dos ou froisser un muscle, mais l'impact promettait toute de même d'être peu agréable.

Mon coup de poing à fait mouche. Voilà ce qui arrive quand on pense m’avoir au corps-à-corps. Je n’ai pas une vitesse de malade comme lui ou une force phénoménale, mais je sais user d’autre artifice pour toucher ma cible. Pourtant, la suite elle est un peu étrange. Trop bizarre même. Après que le Nara ait pris mon attaque en plein dans le ventre, il se met à pousser un cri bestial. Quelque chose d’assez étrange qui me force à me boucher les oreilles. Un son puissant et violent, quelque chose d’inattendu. Était-ce un jutsu volontaire ? Je ne sais pas. Je ne suis même pas sûr que c’était un jutsu… Ça a carrément fait tomber sa protection au cou si c’est pour dire à quel point le cri était puissant

Enfin bon, le combat continue tout de même. J’aurais juste à demander à Natsuki ce que c’était après l’entraînement. Pour l’instant, je ferais mieux de me concentrer sur ce qui se passe. Bien évidemment, le Nara pare mes shurikens avec une facilité monstre. Je ne m’attendais pas à grand-chose je dois l’avouer, mais j’aurais peut-être dur utilisé un genjutsu pour augmenter les chances que l’assaut marche. Bref, ce qui est fait est fait. Il est maintenant temps pour moi de continuer dans ma lancée.

Mais alors que je me préparais à attaquer de nouveau pour ne pas lui laisser de répit, sa voix arrive jusqu’à mes oreilles. Puis, sans que je m’y attende, une copie de lui-même sort de derrière un arbre en fonçant dans ma direction. Croyant qu’il m’envoie un kunaï, je m’arme de mon couteau fétiche afin de parer le projectile. Un couteau qui m’a été offert par une jeune femme nommée Aoji d’ailleurs. Avec le manche fait en os, l’arme garde une légèreté supérieure à un kunaï. Malheureusement, ce n’était pas un kunaï. De simple goutte d’eau qui vienne m’éclabousser le visage. Au même moment, je sens quelque chose me percuter le dos de plein fouet.

Comme lors de notre dernier entraînement, je vole sur plusieurs mètres avant de me retrouver contre un arbre. Là je dois avouer qu’il m’a bien… Jamais je n’aurais pensé qu’une stratégie aussi simple marcherait aussi bien. Enfin, normalement, j’aurais entendu le deuxième clone arriver dans mon dos, mais là, j’avais les oreilles qui sifflaient suite au cri de tout à l’heure. Au final, cette action m’a confirmé qu’il est temps de passer à la vitesse supérieure.

- Bien joué, vraiment. Mais ne crois pas que ça suffit à m’avoir !

Je me relève tant bien que mal avant de nettoyer rapidement mes vêtements. Puis, fouillant dans ma sacoche arrière, j’attrape un fumigène. Je le lance immédiatement à terre me plongeant ainsi dans une fumée blanche. Une fois à l’abri des regards, je fais apparaître cinq clones. Des copies parfaites de ma personne. Il va bien voir de quoi je suis capable celui-là ! Il peut déjà dire adieu à ses clones, ça c’est sûr. En effet, deux de mes clones se colle un parchemin explosif sur le torse. Vous connaissez la technique du kamikaze ? Et bien c’est exactement ce que je compte faire. De leur côté, les trois autres sorte de la fumée en fonçant droit sur le vrai Natsuki, un kunaï à la main chacun.

Pendant tout ça, je m’en vais tranquillement me cache à l’abri derrière un arbre. Bah quoi ? Je n’ai pas envie d’être pris dans l’explosion de mes kamikazes ou alors d’attaquer Natsuki au corps-à-corps. D’ailleurs, en parlant de Kamikaze, ces derniers foncent en direction des deux copies du Nara. Une chacun. Dès qu’ils seront à portée, ils exploseront. De son côté, Natsuki aura du mal à voir arriver ses trois opposants qui attaqueront de trois angles différents.

Et moi dans tout ça ? Bah je vais peut-être me faire une petite sieste en attendant de voir la suite… Nan je rigole. Je compte bien intervenir plus tard. Pour le moment, je me place plus comme observatrice.

Résumé:

La tactique des clones paya. Diversion de l'un, attaque de l'autre, Natsumi se retrouva percutée de plein fouet par le coup d'épaule qui l'envoya voltiger plus loin. A défaut de la disparition de l'une de ses créations temporaires, c'est la voix de son étudiante qui apprit à Natsuki le résultat de l'opération lancée par son arrière garde. L'affaire n'était cependant pas terminée, il s'en doutait. Mais maintenant que son adversaire avait son attention occupée ailleurs, il allait pouvoir s'essayer à autre chose en attendant qu'elle ne trouve un moyen de triompher de ses clones, et surtout, que le genjutsu qui générait le brouillard dans son esprit se dissipe. S'allongeant alors, son corps vira rapidement d'une autre couleur. Sa peau sembla prendre un aspect rocailleux et la végétation pousser le long de ses membres. En quelques secondes seulement, il était devenu un élément même du décors, un vulgaire tas de gravats couvert de feuilles et d'herbes qui donnait l'impression d'avoir toujours été ici : même en le pointant du doigt, il était impossible de le repérer à l'œil nu.

Comme la première fois, les doubles attendirent plutôt que de l'acculer : à ce moment du combat, ce n'était pas encore nécessaire de pousser la jeune femme dans ses derniers retranchements. Ils prirent simplement un peu de distance quand les volutes blanches de la fumigène commencèrent à se déployer. Natsumi disparut entièrement dedans quelques instants, avant de réapparaitre. Chacun des clones étant séparés, c'est en toute logique que les deux interprétèrent la charge de leur assaillant comme étant la Yamanaka originale. Plutôt qu'une faute tactique, les deux clones allèrent à la rencontre de leur adversaire respectif pour savoir ce qu'elle avait préparé comme surprise. Étant des doubles, ils ne feront que disparaître dans le pire des cas en apportant l'information à leur créateur pour qu'il ne se fasse pas avoir à son tour avec le même stratagème.

Un peu plus loin dans la forêt, deux explosions retentirent : deux événements similaires se produisirent dans le cerveau de Natsuki, sous forme de souvenirs cette fois-ci. Alors ainsi, la jeune femme maîtrisait maintenant la technique des clones d'ombres. Une bonne chose. Le clonage permettait tellement d'avantages tactiques qu'il faisait partie des indispensables à maîtriser. Savoir en exploiter pleinement les capacités était une autre histoire. Toujours est-il, il n'était pas question pour lui de se faire avoir comme ses propres clones par le double de Natsumi qu'il entendit arriver. Lui n'avait pas les tympans abimés par son propre cri grâce à la membrane qui le protégeait quand il le poussait, aussi le bruissement connu de tous du parchemin explosif sur le point de détonner ne lui échappera pas. Sauf qu'il n'y eu aucun. Le double – ou l'original – ne faisait que s'approcher de lui, à sa recherche. La brume ne dissimulait peut-être pas Natsuki comme elle cachait la jeune femme au yeux du Nara, mais lui avait son propre camouflage pour ne pas se faire trouver de suite. Elle n'eu d'ailleurs jamais le temps de le faire : dès qu'elle passa à porté des mains de son adversaire, celui-ci l'attrapa par les deux chevilles avec la vitesse d'un serpent. S'en suivit une démonstration de la souplesse impressionnante de Natsuki, qui tira sur tous les muscles de son corps pour frapper comme un scorpion avec ses jambes. Il percuta en plein torse sa cible, qui se dissipa, tout comme son propre camouflage lorsqu'il exécuta le premier mouvement. Un clone donc, la vraie Natsumi n'était pas là. Aussitôt, deux autres Yamanaka fondirent sur lui arme en main, alertées et ayant repéré leur cible grâce aux souvenirs du troisième double disparut. Il était temps pour le Nara de lever un peu ses inhibitions, et de rappeler que même s'il s'agissait de clones, le taijutsu n'était clairement pas le domaine dans lequel il fallait venir le chercher lorsque l'on n'y connaissait soi-même que les bases. Sur ses gardes, ses deux tonfas en mains, il n'attendit pas que ses deux adversaires arrivent à son contact en se jetant sur le proche. Assénant des coups deux par deux en tourbillonnant, il essayait de prévenir tout effet de microcoupures comme il en avait déjà vécu. Si un côté était mit en échec, l'autre ne pouvait que toucher. L'échange ne dura trois coups, suite à quoi il pivota en posant un genou à terre pour se ramasser sur lui-même et enclencha la gâchette de son arme droite. Un senbon fusa hors du tonfa droit sur le second clone, suite à quoi le Nara se redressa d'un bond en tournoyant pour balayer ses environs proches de sa jambe. De quoi mettre probablement fin au déluge des clones.

Du moins, sur le papier, il était prévu que l'action se déroule ainsi. Sans doute valait-il mieux que non pour Natsumi, car le cas échéant il ira la débusquer d'ici peu pour la confronter à une nouvelle situation.

J’ai enfin un peu de temps pour souffler… Il faut dire que je fais face à un jonin alors je dois mettre le paquet. À la limite, Jonin ou non, j’aurais pu aisément le vaincre grâce à un transfert complet mais là je n’ai pas trop le droit. C’est une des particularités de nos combats d’entraînement. Pas de possession totale de mon côté et pas de technique Nara de son côté. En sachant que la plupart de mes tactiques sont basé sur la possession complète, je me retrouve un peu en difficulté. Je ne sais même pas si mon dernier assaut va faire quoi que ce soit…

Ah… Bah on dirait bien que celle des kamikaze a bien fonctionné vu que je viens de recevoir toutes les informations qu’ont récoltées mes deux copies explosives. Au moins, il ne me reste plus qu’un seul et unique Natsuki à viser. Ce dernier doit d’ailleurs être en plein combat avec mes trois autres clones. Enfin combat… En voilà déjà un se détruit. Voilà que mon Sensei me démontre ses capacités de camouflage. Mon clone n’y a vu que du feu et à vrai dire, si j’avais été à sa place, je ne l’aurais moi aussi pas vu. M’enfin, il est peut-être temps pour moi de m’approcher un peu. Marchant le plus discrètement possible, je vais tranquillement me cacher derrière un autre arbre, cette fois plus proche de Natsuki qu’avance. Au moins je pourrais voir tout ce qu’il se passe sans devoir attendre que mes clones se fassent battre.

D’ailleurs, en parlant de clone, les deux restants se font à leur tour battre par le Nara et ses capacités au taïjutsu. Bon, au moins je suis fixé sur un point. Je n’ai AUCUNE chance de le battre au taïjutsu. Certes j’ai réussi à l’avoir tout à l’heure, mais maintenant qu’il connaît ma tactique, il ne va sûrement pas se faire avoir une seconde fois. Ce qui veut donc dire que le Ninjutsu reste ma seule et unique option. Ponctué d’un peu de genjutsu bien sûr, mais ça c’est normal pour moi. Je pourrais éventuellement lui faire le même combo que la dernière fois mais je n’ai pas envie de le transformer en gruyère…

Enfin bref, je n'ai pas le temps de tergiverser, j’ai un adversaire qui m’attend. Je vais tenter un autre combo, plus violent que les premiers, et plus consommateur en chakra aussi. Je vais devoir utiliser mon plus puissant ninjutsu suiton. Mon petit bijou que j’ai mis au point toute seule. Pas grand-chose pour certain mais assez efficace au final. J’effectue donc une série de mudras avant de tendre la main devant moi. De l’eau se condense et vient former une sphère dans ma main tendue. Puis, de toutes mes forces, je la lance en direction de Natsuki. Une fois cela fait, je me concentre afin d’utiliser le plus rapidement possible un second jutsu. Un jutsu qu’il n’a pas trop apprécié l’autre fois…

Soudainement, mon bras tombe et pend, déconnecté de mon propre cerveau. En échange, je prends le contrôle de lui de Natsuki et ce dernier ne tarde pas à se mettre en mouvement. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, je ne vais pas lui attraper le cou comme je l’ai fait la dernière fois. Cette fois-ci, sa main vient se saisir d’un de ces genoux avec fermeté. Pourquoi faire ça ? Tout simplement parce que comme ça il ne peut plus faire de sceau et ne peut plus courir. Un double désavantage, surtout que mon ninjutsu est sur le point d’arriver à destination. Je n’aurais plus qu’à décomposer la sphère pour que les aiguilles viennent se planter dans le corps de Natsuki. Enfin, j’espère ne pas trop l’amocher…

Résumé:

Natsuki réalisa qu'il avait oublié un détail capital dans cette histoire. Mais alors qu'il se pressait pour le combler, son bras droit cessa de composer les mudras avec sa main gauche, et contre gré s'attrapa le genou. Il reconnut immédiatement la technique. Il n'y avait pas à dire, il avait vraiment l'air stupide ainsi... Il s'était laissé prendre sans assurer ses arrières convenablement, et maintenant il en payait le prix. Bien sûr, il avait les moyens de s'en sortir de façon plus ou moins détournées, mais aucune de ses possibilités actuelles ne lui convenait. Car c'était au choix massacrer une petite portion de la forêt en infligeant de lourds dégâts à une Natsumi incapable de se défendre avec un bras en moins – ce qui ne rimait à rien -, ou puiser dans son sang les ressources nécessaire pour réduire son handicap voire retrouver l'avantage. Bien sûr, il pouvait aussi parfaitement se lacérer le bras, ou même se déboiter à nouveau l'épaule. Mais dans un cas comme dans l'autre, la solution n'était pas acceptable pour un combat d'entrainement où la vie n'était pas en jeu pour peu que l'on ne restait pas les bras ballants et que l'on ne frappait pas avec l'optique de tuer. Il s'était à nouveau fait avoir, et il savait reconnaître sa défaite. En équilibre sur une jambe – et toujours l'air stupide, il convenait de le préciser – il leva sa main encore libre bien haut, et se signala hors combat.

« C'est bon, j'abandonne. Je suis battu, tu as gagné Natsumi. » annonça-t-il à voix haute afin de se faire entendre, où qu'elle soit.

Il s'en doutait, elle ne devait pas être si loin que cela pour être parvenue à projeter un partie de son esprit jusqu'à lui. A porté d'attaque redoutable de sa part, mais comme expliqué déjà plus haut, sans intérêt pédagogique. Non réellement, elle avait battu le niveau de puissance qu'il s'était accordé pour le combat, il n'y avait rien à redire sur ce point. Sans doute aurait-elle même été capable de faire face à plus de résistance de sa part. Elle était vraiment devenu talentueuse dans l'usage des arcanes de son clan, il n'y avait pas à dire. Elle avait apprit à combiner ses techniques ensemble pour en tirer un meilleur effet, ou à les utiliser séparément dans des situations variées pour compenser ses faiblesses.

« Rend-moi l'usage de mon bras maintenant s'il te plait. Je ne crois pas avoir de cigogne dans mon arbre généalogique. »

Ce n'était pas si sûr cela dit : ses origines étaient assez fumeuses, mais si il y avait une chose dont il était certain dans la vie, c'était de ne pas vouloir les connaître. Il en avait déjà trop apprit sur son passé malgré lui, et il en portera les stigmates probablement toute sa vie...

« Natsumi ? » appela-t-il encore alors qu'il croyait apercevoir une étrange forme flotter non loin de lui dans la brume.

Spoiler:

Mon combo est lancé. Nul doute que ce sera peut-être le point décisif de ce combat amical. En tout cas j’espère que ce sera en ma faveur. D’ailleurs, je ne sais pas vous, mais moi je trouve qu’il a l’air particulièrement débile comme ça… En équilibre sur une jambe à sautillé tel un petit lapin. Je ne peux m’empêche de contenir un petit rire. Le pauvre, je ne pensais pas que mon pouvoir avait des vertus humiliantes. Cependant, après qu’il ait levé le bras, j’entends sa voix parvenir jusqu’à mes oreilles. Il abandonne… ? Pourtant, il a bien réussi à contrer ma technique en se déboitant le bras la dernière fois.

M’enfin bon, s'il veut arrêter ici c’est son choix, et en tant qu’élève, je ne suis pas trop en droit de le contredire. Cependant, la suite de son discours me fait partir dans un fou rire absolument pas discret. Maintenant qu’il le dit c’est vrai qu’il ressemble à une cigogne… et pas qu’un peu même. Ah mais attendez… j’ai l’impression d’avoir oublié un détail… OH ZUT MA TECHNIQUE. J’avais totalement oublié le jutsu que j’avais envoyé ! J’étais tellement concentré sur Natsuki que j’ai oublié ma technique. Du moins jusqu’à ce qu’elle arrive tout près du Nara.

Je reprends alors mon sérieux alors que Natsuki m’appelle. Qu’importe, je dois contrer mon propre jutsu à présent. Faisant un mudras d’une main, la sphère se divise à moins de deux mètres de mon sensei. Instinctivement, je dirige les aiguilles téléguidées vers le sol. Résultat, elle se plante à seulement quelques centimètres des pieds de Natsuki. Sur le coup, je ne peux m’empêcher de pousser un profond soupir de soulagement.

- C’était moins une ! J’avais totalement oublié que je t’avais lancé ça à la gueule avec tes histoires de cigognes…

Je m’approche alors de lui, en annulant en premier temps ma possession. Puis, je continue en stoppant le brouillard qui était lui aussi un genjutsu. Illusion qui n’a pas servi des masses vu que j’avais totalement oublié la présence de ses clones… Ils m’ont bien eu eux d’ailleurs.

- Vraiment bien joué de ta part le coup des clones… Je les avais totalement oubliés et tu as utilisé ça pour me prendre par surprise ! Je ferais attention de protéger mes arrières à présent si je n’ai pas envie de finir une nouvelle fois avec un mal de dos atroce.

Ah mais attendez… Je ne devais pas lui demander quelque chose après le combat ? Je crois bien que si… C’était pas en rapport avec une chose qu’il a fait pendant notre affrontement ? Huum… Ah oui c’est ça !

- D’ailleurs, c’était quoi ce bruit tout à l’heure… ? C’était assez étrange… On aurait dit un crie de bête en fait…

En plus, ça venait clairement de lui. À la limite, que Rin fasse ça je veux bien. Il manipule l’onction donc il peut aisément faire ce genre de chose, mais Natsuki… Non, je ne me l’explique vraiment pas.

C'était une sphère d'eau, laquelle flottait en remous dans l'air, comme si elle n'avait pas très bien comprit comment fonctionnait la gravité. Elle ne mit pas longtemps à servir de matière première à une série d'aiguilles aqueuses expulsées qui fusèrent droit sur lui une fois la courbe du lancement effectuée. Retrouvant son sérieux, Natsuki plia dans sa jambe encore utile et se prépara à une brusque pulsion en arrière avant que les projectiles n'augmentent le nombre de trous qu'il avait sur le corps. Mais au final, ces derniers piquèrent du nez dans les derniers instants pour se ficher dans l'herbe, non loin des orteils auxquels il tenait quand même beaucoup.

« Il ne te faut pas grand chose pour te distraire dis donc. Un coup tu es trop sur tes gardes, et un autre pas assez. Remarque, dans les cas ça aurait pu me tuer. » plaisanta Natsuki pour qui l'incident n'avait pas d'importance vu qu'il s'est bien terminé. « C'était leur but oui, de se faire oublier pour frapper ensuite. » précisa-t-il alors que Natsumi terminait de lui insuffler un peu de chakra pour dissiper la brume qui l'entourait. « Les clones ont plus d'une utilité, ils ne se limitent pas simplement à imiter des techniques ou prendre des coups. Enfin, tu as assez vu de mes doubles pour connaître tous les usages que j'en ai fait. Cela dit, félicitation, tu es dev... »

Il s'interrompit quand son amie le questionna sur le hurlement qu'il avait poussé au moment où elle l'avait prit au dépourvu avec son illusion.

« Impatiente hein ? » lâcha-t-il avec le même sourire. « C'est vrai que cela a de quoi surprendre. C'est un cadeau de notre Hokage l'on va dire. » expliqua-t-il tendant sa paume droite ouverte à Natsumi, dans laquelle était dessiné un sceau. « Le genjutsu est assez pénible et je t'avoue que j'ai beaucoup de mal à m'en défendre. Je n'ai pas d'affinité particulière avec l'Onkyoton, mais grâce à Onpu et quelques uns de ses conseils, j'ai pu développer une technique assez similaire à la manipulation des sons pour me protéger de certains types de genjutsu. Une solution qui se concrétise par ce sceau. Cela contourne plus le problème qu'il ne le règle, mais pour faire simple, ce sceau s'active dans ma paume lorsqu'une perturbation particulière de mon chakra rompt le flux habituel - cela ne marche pas encore avec tous, cela dit. Le signale du sceau traverse mon réseau nerveux, et stimule une zone de mon cerveau bien plus que ce que la nature le permettrait normalement. En réponse, cela déclenche un cri automatiquement destiné à couper mon adversaire dans son élan, le temps que je me rétablisse. Le défaut est que ce procédé tire énormément sur les poumons et esquinte pas mal les cordes vocales, sans parler du passage des vibrations de l'air qui n'a rien d'agréable non plus. Mais bon, c'est un faible prix à payer si cela peut sauver la vie. J'essaie de peaufiner l'ensemble, mais ce n'est pas évident, c'est pourquoi je me suis permit de l'essayer là. Ne t'inquiète pas pour tes oreilles d'ailleurs, tes tympans récupèreront assez vite. Les miens aussi d'ailleurs... » soupira-t-il en frottant une paume contre.

C'était un mensonge, certes, mais jugé nécessaire. Il était parvenu à cacher la vérité à ses propres parents – pour les rares fois où il les voyait -, Natsumi n'avait donc pas de raison de douter de lui. Un jour peut-être il lui révèlera la vérité, mais pas encore, c'était trop tôt. Ceci mit à part, il était satisfait du résultat du combat. D'une part il avait pu voir la marge de progression de son étudiante qui se débrouillait malgré les handicap imposés, mais surtout, c'était sa propre maîtrise de lui-même dont il était content. Même alors que la jeune femme avait ouvert une porte d'entrée dans son esprit, il était parvenu à garder le contrôle de lui-même sans plus de dégât que ce hurlement instinctif qui s'était arraché de sa gorge. A aucun moment, il n'avait eu davantage envie de la tuer que d'habitude, ni même senti son raisonnement lui échapper. Il se tempérait de mieux en mieux. La difficulté maintenant restait à réussir même exploit alors qu'il lâche la bride au pouvoir issu de son sang maudit. Quelque chose qu'il pouvait difficilement tenter au cours d'un entrainement réel...

« Tu es vraiment devenu forte Natsumi, c'est une bonne chose. Un peu dissipée par moment encore, mais tu arrives à utiliser autant ta tête que ton corps pour te battre en déployant différentes stratégies qui ne reposent pas toutes sur une seule technique. Non vraiment, rien à redire, tu iras loin si tu continues sur cette voie. »

Natsuki frappa ses mains l'une contre l'autre, et garda la position pour annoncer la suite.

« Comme il fait beau aujourd'hui, cela te dit de manger avec moi sous le couvert des arbres ? J'ai cuisiné de quoi faire pour midi, et l'heure du déjeuner approche. »

Illustrant ses propos par un exemple, Natsuki rejoignit son sac d'où il tira un large bento et une bouteille. Si la proposition était acceptée, il se pourrait bien qu'elle donne naissance à une idée dans l'esprit du Nara tatoué au cours du repas. Une idée qui s'annoncerait sous la forme d'une question :

« Dis-moi Natsumi. Lors de tes possessions, les dégâts que subit ton adversaire sont répercutés sur toi. Mais as-tu déjà pensé à faire passer ton esprit par un intermédiaire de sorte à ce que ce soit lui qui les subisse ? »

A vrai dire, je n’ai que faire des habituels blabla par rapport à ma progression. Normal que j’ai progressé depuis notre dernier combat… Si j’étais au même niveau après m’être si durement entraîné, c’est qu’il y a un véritable problème. Ce qui m’intéresse au plus haut point, c’est le comment du pourquoi il a poussé ce hurlement atroce. Ce cri de bête qui m’a pris par surprise. Après tout, ça devait faire partie de sa stratégie vu qu’au final, ça m’a empêché d’entendre son clone arrivé par derrière. Le pire, c’est que selon Natsuki, ce serait un cadeau de l’Hokage. J’avais donc vu juste, c’était de l’onction ou tout simplement un dérivé.

Tout cela semble lié au sceau qu’il possède sur sa paume. Le Fuinjutsu… Je savais qu’il maîtrisait cet art mais c’est la première fois que je le vois l’utiliser. Cette technique viserait avant tout sa faiblesse à contrer un genjutsu. En plus d’exploser les tympans, ce sceau contre en partie certain genjutsu ? Vraiment intéressant… Encore plus quand le Nara m’explique exactement comment fonctionne le sceau. Le fonctionnement est beaucoup plus compliqué que ce que je pensais et le pire, c’est que cette technique ne serait pas complètement au point. Qu’est-elle capable de faire quand elle sera parfaite ? Ça, j’ai bien hâte de la savoir.

Sans un mot, je reste là à l’écouter parler, à écouter où selon lui se disposent mes points faibles et mes points forts. La fin de son constat m’arrache un large sourire. C’est sûr qu’avec lui comme sensei, je suis sûr d’aller loin en tant que Kunoichi ! Un jour, je ferais en sorte de lui rendre tout ce qu’il fait pour moi. Car oui, si on y regarde de plus près, c’est grâce à ses conseils que j’arrive à évoluer physiquement et psychologiquement. C’est étrange à dire, mais Natsuki est sûrement la personne sur qui je prends le plus exemple. Même mes parents n’ont pas réussi à m’aider autant dans ma vie de Shinobi. Disons qu’ils ont juste préparé le terrain pour un futur sensei…

La suite ne continue pas de me faire sourire. Voilà qu’il me propose carrément de manger sous les arbres. La nourriture serait déjà prête, sans parler du soleil qui nous attend tranquillement. Voilà un bon repas en perspective !

- Avec grand plaisir ! J’ai bien envie de voir de quoi est capable mon cher sensei niveau cuisine. Et en ce qui concerne ton sceau... C'est vraiment impressionnant ! Je ne savais pas que tu possédais des techniques aussi complexes !

Quand je le vois sortir un gros bento et une bouteille de son sac, une image assez… étrange me passe par l’esprit. Que quelqu’un m’explique POURQUOI, je suis en train de m’imaginer Natsuki en train de faire la cuisine comme une gentille petite femme au foyer… Il n’en faut pas plus pour me faire rire. Or, je n’ai pas trop envie que Natsuki sache que je l’imagine dans des situations étranges. C’est donc pour ça que je me contente intérieurement en affichant à l’extérieur le même sourire que précédemment.

Puis, une question traverse les lèvres du Nara. Une question assez étrange concernant mon propre pouvoir. Enfin, il s’agit plus d’une idée de stratégie afin de contrer les inconvénients de mon pouvoir.

- J’y ai déjà pensé en effet… C’est d’ailleurs une des raisons de pourquoi j’ai voulu apprendre le multi clonage. Malheureusement, mon espoir a été de courte durée vue que ces derniers se détruisent au moindre dégât reçu.

Faisant mine de chercher dans ma mémoire quelques secondes, je reprends aussitôt.

- J’ai pensé une à perfectionner mon clonage pour qu’il résiste plus longtemps, mais c’est beaucoup plus difficile qu’il n’y paraît.

La véritable question qui me passe par la tête maintenant est de savoir pourquoi il me demande ça ? Est-ce que par hasard il aurait une idée de tactique à adopter pour contrer ça ? Peut-être, enfin je l’espère. Toute idée est bonne à prendre si ça peut perfectionner mon art jusqu’à son summum.

Natsuki répondit d'un sourire lorsque la jeune femme accepta son invitation, et tira le double des exemplaires présentés de son sac, preuve qu'il avait déjà prévu le coup. C'est ainsi qu'ils s'installèrent à l'ombre, où la lumière du soleil estival peinait à irradier directement de ses rayons l'herbe, trop filtrée qu'elle était par les branches richement feuillues de la forêt. Alors qu'ils mangeaient, sa question fut posée, et la réponse donnée.

« Il est vrai que l'utilisation de clones est une idée censée pour les techniques claniques des Yamanaka. Cela te permet d'immobiliser un adversaire avec un double et de pouvoir lui porter une attaque sévère sans avoir à craindre le contre-coup. Même si ce n'est qu'une seule, c'est une occasion d'infliger de lourdes blessures qui influeront drastiquement sur l'issu d'un combat, pour peu qu'elles ne le concluent pas dans l'instant. Je ne vois pas l'intérêt d'un clone solide dans ces circonstances. »

Il piocha une crevette avec ses baguettes, et l'étudia d'un air songeur.

« Je m'étais penché sur la question d'un clone capable d'encaisser davantage de coups, mais plus par curiosité qu'autre chose. Si l'on tient compte de la quantité d'énergie que l'on doit fournir pour déjà créer les doubles de base, c'est un véritable gouffre à chakra qu'il devient nécessaire de déployer pour parvenir à les rendre résistants. Du coup, si tu ne maîtrises pas à la perfection tous les atouts stratégiques qu'ils apportent, ce n'est ni plus ni moins que du gâchis. Surtout si c'est pour simplement les lancer sur l'adversaire. Et dans le cas de tes techniques de possession aussi : tu as le formidable avantage de pouvoir rendre impuissant un adversaire rapidement, et ce de façon difficilement contrable. Dans ces conditions, inutile de le ruer de coups : un seul assaut bien placé est capable de davantage de ravages. Tu as peut-être déjà eu l'occasion de le voir dans ta vie, les attaques de zone sont moins meurtrières qu'elles n'y paraissent. Ce n'est qu'est que de l'esbroufe pour ceux qui n'ont pas la précision chirurgicale nécessaire à un meurtre net et immédiat dans un duel. Pour un affrontement en sous-nombre par contre, c'est autre chose, mais là n'est pas la question. »

Plusieurs gorgées de sa boisson tiédie furent les bienvenues.

« Pour en revenir à un contournement de ta possession, je pensais à quelque chose de moins... organique. J'ai potassé pas mal de techniques et de stratégies de combats au cours de ma vie, et j'ai eu au détours d'un livre l'occasion d'en étudier une assez particulière venant justement de ton clan : il s'agissait d'enfermer l'esprit de quelqu'un dans une poupée. Sans m'y connaître, je me doute bien que ce n'est pas forcément aussi aisé de sortir l'âme hors du corps de l'adversaire que pour vous. Néanmoins, selon comment la question est étudiée, peut-être serait-il plus simple d'aborder le concept autrement. Par exemple, projeter son propre esprit à travers un mannequin, de sorte à ce que si l'on blesse l'adversaire, ce soit la poupée qui en subissent les conséquences. Ou l'inverse, si l'on pousse le raisonnement un peu plus loin. »

Il n'avait pas besoin d'avoir un ton entendu pour laisser entrevoir où la logique de son idée menait, si elle était réalisable.

« Ce ne sont que des hypothèses bien sûr. Je ne prétends pas mieux savoir que ton clan, et si cela se trouve, la technique existe déjà. Mais n'importe comment, il m'est avis que la question mériterait de se pencher dessus. Qu'en penses-tu ? »

Cela d'une part, et aussi comment compenser les inconvénients de celle-ci, le principal étant qu'une deuxième personne était quasiment indispensable pour meurtrir le réceptacle de tissu et de laine.

Suite à ma réponse positive, le Nara m’offre ce qui semble être un deuxième bentô accompagné d’une boisson. Exactement la même chose que ce qu’il avait lui de son côté. Je vois que monsieur à absolument tout préparé, ce qui n’est pas pour me déplaire à vrai dire. Je commence alors à manger alors que Natsuki continue la conversation au sujet des pouvoirs de mon clan, et plus particulièrement sur ses désavantages que l’on doit contrer. Enfin, tout ça a avant tout pour but de m’améliorer dans ma maîtrise des arcanes Yamanaka. Avec un peu de chance, Natsuki trouvera quelque chose d’innovant

Selon lui, l’utilisation d’un clone plus résistant ne sera pas forcément nécessaire. Le fait d’utiliser un clone oneshootable est suffisant pour porter un seul et unique coup. Un coup qui peut être décisif en effet. Après, tout ça ne s’applique qu’en cas de combat individuel… en groupe, c’est tout à fait autre chose. L'une de ses alliées pourra aisément le libérer de mon emprise, rendant mon action inutile au plus haut point. On exclut donc la piste du clone plus résistant et on continue vers d’autre horizons. Enfin, Natsuki continue sur une petite parenthèse concernant les techniques de zone.

- Tu as raison, faire un clone plus résistant n’est pas forcément la meilleure solution. Hormis ça, je n’ai encore jamais eu vraiment l’occasion de voir une technique de zone. Enfin… il y a bien mon tsunami, mais ce n’est qu’une illusion, alors ça ne compte pas vraiment.

Après une bouchée de ce plat délicieux dont je ne connais pas le nom, je reprends.

- Partir sur le fait qu’un seul assaut peut-être fatal n’est pas bête du tout. Après, il faut être sûr de son coup sinon on risque d’être désavantagé par la suite… M’enfin, avec mes pouvoirs héréditaires comme tu l’as dit, j’ai la chance de pouvoir faire des combos quasi incontrable pour la majorité des Shinobi de ce monde. Peu savent comment contrer la possession d’esprit. Moi-même j’aurai du mal si jamais je tombais sur un Yamanaka…

Cette parenthèse étant close, je continue de déguster mon bentô pendant que Natsuki reprend en revenant sur le sujet initial. Il penserait à quelque chose de moins… organique... ? Un objet ? Qu’est-ce qu’il veut bien pouvoir dire... Le Nara aurait pris de son temps libre pour étudier un livre concernant la possession d’esprit. Voilà où il voulait en venir… La technique d’emprisonnement de l’esprit et de ses variantes. Des techniques très compliquées, sûrement les plus complexes de mon clan. Ma mère m’en avait déjà parlé à vrai dire…

- Ces techniques existent en effet. Ce sont tous des dérivés de la technique d’emprisonnement de l’esprit. Cependant, je t’arrête tout de suite, je suis à mon avis loooooin d’être assez puissante pour user de telle technique.

Je suis loin d’arriver au plus puissant manipulateur d’esprit, ceux qui ont mis au point ces jutsu. À ma connaissance, ils ne doivent pas être plus de 10 à maîtriser ce genre de technique. Je bois alors une gorgée avant de reprendre une nouvelle fois.

- Tous ces jutsu sont parmi les plus puissants de mon clan. Manipuler l’esprit d’un adversaire, c’est un jeu d’enfant comparé à ça. Il faut s’approprier parfaitement l’esprit de l’adversaire, lui extraire son esprit sous forme de chakra et manipuler ce chakra qui ne nous appartient pas. Sans oublier qu’à la moindre erreur, il faut tout recommencer… C’est vraiment très dur.

Néanmoins, son approche n’est pas à exclure directement. Il suffit juste de revoir la puissance à la baisse pour que ça devienne accessible à mon niveau.

- Cependant, je peux peut-être travailler quelque chose dans le même genre mais en moins compliquer… Par exemple connecter l’esprit de mon adversaire à un objet non vivant… comme les poupées utilisé par certain de mon clan par exemple. Comme ça, les dégâts faits à la poupée seront aussi subits par l’adversaire. Je pense qu’il a quelque chose de sympa à faire avec ça.

Alors qu'il terminait son repas préparé, Natsuki écoutait le point de vue concerné de son amie, laquelle s'y connaissait évidement bien plus que lui dans les arts claniques des Yamanaka. Comme elle reprit en conclusion la même idée que lui avec d'autres mots, il comprit que c'était effectivement possible pour elle, pour peu qu'elle s'y exerce. Ce genre de techniques ne comptaient pas dans celles dont elle avait le plus l'habitude d'exécuter, pour ne pas dire aucunement.

« Si tu t'en accordes le temps, je suis sûr qu'avec ma participation, nous pourrions arriver à un résultat très intéressant en mélangeant les spécialités de nos deux Familles. Nos prédécesseurs ont déjà prouvé que les Yamanaka et les Nara étaient capable de prouesses impressionnantes en travaillant conjointement. Et contrairement à la croyance populaire, nous sommes tout aussi capable de nous battre que nos confrères les Akimichi. »

Natsuki marqua une petite pause le temps de refermer son bento majoritairement vide désormais, à l'inverse de son estomac.

« Je ne sais pas si c'était ton cas aussi, mais en ce qui me concerne, j'ai souvent été confondu avec des scribouillards au début, parfois même encore maintenant. La simple évocation de mon patronyme suffisait à me faire enfermer dans une case. Parce que je suis un Nara, un individu avec une grosse tête bien rempli, je suis forcément un gratte-papier assit derrière un bureau loin des hostilités à élaborer des stratégies qui permettront la victoire. Et si par un curieux concours de circonstances, je me retrouve au front, je ne suis que capable d'offrir un rôle de support à mes équipiers dans la bataille. »

Affichant un sourire serein, il glissa un coup d'œil entendu à Natsumi.

« Les préjugés ont la dent dure, tu ne trouves pas ? Je suis pourtant apte à bien plus que ce qui a été cité plus haut, tout comme toi. Enfin, ceux avec qui j'ai déjà eu l'occasion de travailler savent ce que je vaux. Et surtout, moi je le sais, c'est l'essentiel. Peu importe les masques et les idées reçues, ce qui compte n'est pas ce que les autres pensent que tu es, mais ce que toi tu aspires à devenir. »

Bien souvent, c'est le regard des autres et l'éducation qui balisent le chemin d'une vie. Pour autant, il n'appartient qu'au concerné de trouver la force et la volonté de franchir les barrières, et de paver sa route hors des sentiers battus, là où bon lui semble.

Le Nara tatoué ferma les yeux, et reposa sa tête contre le tronc qui lui servait de dossier. L'atmosphère était fraîche ici, il savourait le bruit du vent dans les feuillages agités.

« Dis moi Natsumi, qu'est-ce que tu as ressenti, la première fois que tu as fauché la vie de quelqu'un ? »

Sans transition, des questions d'une voix anodine qui claquaient dans l'air comme un coup de tonnerre, aussi attendu dans le cours de la conversation que la neige en été : la spécialité de Natsuki.

Comme à son habitude, Natsuki m’encourage à toujours progresser dans mon art. Cependant, cette fois-ci, il me propose directement son aide. Comme il le dit si bien, nos clans respectifs sont bien connus pour faire de bon duo, voir trio avec les Akimichi. Nul doute qu’on pourrait faire des choses exceptionnelles à deux, surtout si on travaille sérieusement pendant des heures et deux heures. Malheureusement, avec nos emplois du temps, il est dur de s’entraîner ensemble régulièrement.

Puis, le Nara continue la conversation en parlant cette fois-ci des stéréotypes qui pèsent sur nos clans. Il est vrai que quand j’étais petite, on me décrivait les Nara comme des intellectuels qui étaient la force stratégique de konoha. Sauf qu’en y repensant maintenant… Je vois mal Natsuki derrière un bureau à élaborer des stratégies… Pas qu’il n’en soit pas capable, bien au contraire même, mais vu ses capacités au combat, je le vois plus sur le terrain. Surtout qu’il arrive à établir des stratégies tout en combattant. Lui prouve bien que les préjugés ne sont pas vrai, mais moi dans l’histoire ? Je ne pense pas pouvoir en affirmer autant.

- Il est vrai que beaucoup nous collent des étiquettes selon le clan où nous sommes. Les Akimichi sont gros… Les Nara sont des grosses têtes qui restent à l’arrière… Les Aburame sont froids et asocial… Les Hayashi sont des écologistes…

Après avoir avalé une bouché supplémentaire de mon bentô, je reprends d’un air pensif.

- Toi tu montres bien que les Nara ne sont pas que des grosses-têtes… Mais de mon côté, je ne suis pas sûr d’être autant une exception.

Certes j’ai beaucoup de choses différentes, mais au niveau du caractère, j’ai à peu près celui qu’on décrit au Yamanaka.

- Bon, je n’ai plus les cheveux blonds et je suis de me cantonner au rôle de support dans un combat, mais niveau caractère, je suis comme quasi tous ceux de mon clan. Je peux faire preuve d’un sadisme effrayant et je n’ai absolument aucun scrupule à violer l’intimité des personnes quand je lis dans leurs esprits.

Heureusement pour lui, Natsuki n’a pas encore vu à quel point je peux être sadique et j’espère qu’il restera encore longtemps dans l’ignorance. Je finis alors mon bentô, ou presque, avant de le déposer à mes côtés. J’attrape alors la bouteille et commence à boire délicatement. Cependant, la question de Natsuki manque de m’étouffer. Sans attendre plus longtemps, je repose la boisson et tourne mon regard en direction de Nartsuki. Avec lui, je peux être honnête.

- Je n’en suis pas spécialement fière, mais quand je prends la vie d’un adversaire… Je suis heureuse. Heureuse d’avoir été utile à mon village, heureuse d’affirmer ma puissance.

Laissant quelques secondes pour qu’il assimile bien mes paroles, je reprends d’un ton totalement neutre. Sans vraiment le faire exprès, je détourne mon regard de celui de Natsuki.

- La première fois n’a pas fait exception. Sauf qu’en plus de tout ça, j’étais heureuse d’être encore en vie. C’était la sienne ou la mienne, et personne ne m’emmènera dans l’autre monde avant que j’ai atteint l’immortalité. Même si je suis obligé de tuer des familles entières pour ma survie.

J’ai conscience que mes paroles sont dures, mais c’est ce que je pense au plus profond de moi. À quoi bon cacher cela auprès de Natsuki ? Même s'il ne va pas forcément me comprendre, il l’acceptera quoi qu’il arrive.

Les paupières toujours closes, et le corps détendu par cet après-midi ensoleillé, Natsuki écouta. Il écouta sans commentaire, sans grimace ni mouvement, laissant la jeune femme aller jusqu'au bout de sa réponse. Il aurait pu par mille chemins remettre en question ce qu'elle lui disait, car les mots qu'elle employait pouvaient se lire sur plusieurs sens, et pas forcément ceux qu'elle désirait, mais il s'en abstint, car il comprenait la teneur du message qu'elle voulait transmettre. Néanmoins, la tentation était trop grande pour qu'il se retienne de toute remarque. Sans bouger ni ouvrir les yeux, il articula d'une voix parfaitement naturelle :

« Donc si quelqu'un tenait ta vie entre ses mains, mais te proposait de te laisser vivre à condition que tu éradiques une nation entière, composée seulement de civils, de paysans et autres êtres humains sans défense, tu accepterais ? Tu parviendrais à vivre l'éternité avec ce poids sur l'âme ? »

Redressant sa tête, il tourna son regard vers la jeune femme et n'ouvrit les yeux que pour lui adresser un clin d'œil complice.

« Je te taquine. » lâcha-t-il avec le sourire avant qu'elle ne réponde.

Sa réponse n'avait pas vraiment d'importance en réalité. Il y avait des shinobis qui se battaient pour leur Patrie, d'autres pour leurs intérêts personnels. Parfois les deux coïncidaient, ce qui n'était pas plus mal, mais au final, une seule chose importait : que l'individu ne fasse pas de tort à son Village, et qu'il œuvre pour lui, quel qu'en soit le motif derrière. Natsuki, qui avait toujours fait son possible pour viser ce que l'on percevait comme '' le bien '', ne pouvait jeter la pierre à personne, si ce n'était ceux qui répandaient sciemment '' le mal ''.

« Le désir de survie est légitime tu sais, même si du point de vue d'un Village, ce n'est que secondaire, tant que la mission est menée à bien. Éprouver de la joie et de la satisfaction à tuer quelqu'un n'est pas un concept qui me dérange non plus. L'on a vite fait de se laisser griser par ce sentiment de puissance que l'on éprouve en arrachant la vie d'autrui, qui nous donne l'impression d'égaler Le Créateur. J'ai déjà eu l'occasion de voir ce phénomène chez un ami, qui jusqu'à alors s'était juré de ne jamais tuer. Le monde est vaste et diversifié, chacun met fin à l'existence des autres pour des raisons qui lui sont propres. Néanmoins, si d'aventure tu venais un jour à passer de '' prendre plaisir à tuer '' à '' tuer par plaisir '', alors il ne sera plus nécessaire de te considérer comme membre de Matsudaï : ce n'est pas le genre de valeurs que je cherche à véhiculer à mes disciples. »

Pas de menace, pas de reproche : un simple constat des faits tels qu'ils se produiront si la vie prenait cette tournure. Il doutait que cela arrive un jour cela dit, pour ce qu'il en apprit à connaître la jeune femme. Mais jadis, il n'imaginait pas un seul instant non plus qu'il deviendrait ce qu'il était aujourd'hui, même si fondamentalement, ce n'était pas '' lui '', ou plus exactement, pas ce qu'il voulait être. Le temps avait sa bien manière bien à lui de faire changer les choses : l'Homme prévoit, le Destin rit.

A cause de la malédiction qui le rongeait, Natsuki avait plus d'une fois assassiné pour de mauvaises raisons. Non pas qu'il ne l'aurait pas fait en définitive, et même si le résultat au final n'aurait pas changé, il n'était pas fier de l'intention qui avait guidé son geste. Il détestait tuer par besoin lorsque ses crises de folie le prenaient – mais qu'il tempérait de mieux en mieux heureusement -, d'autant plus que l'Autre qui le parasitait n'en tirait pas la moindre satisfaction : c'était comme s'Il ne répandait la mort que parce qu'Il ne savait faire que cela, que son corps entier avait été bâti pour cet unique objectif. Difficile de mener une vie sociale saine dans ces conditions, lorsque le désir d'éventrer tout ceux que vous croisez est omniprésent dans votre esprit, insistant à chaque heure du jour comme de la nuit.

« Merci d'avoir répondu honnêtement Natsumi. » lâcha-t-il finalement en hochant la tête.

Il était dans l'incapacité de prétendre à autant de vertu malheureusement, mais il ne pouvait pas dire la vérité encore sur sa condition actuelle, ni à ses étudiants, ni à sa famille. Le monde n'était pas prêt pour accueillir un monstre dans son genre. Ou peut-être que plus simplement, ce n'était que lui, qui n'était pas prêt à supporter le regard des autres.

Il commençait à peine à supporter le sien dans la glace...

Le regard toujours détourné, je ne me résous pas à fixer mon sensei de peur de sa réaction. Elle ne se fait d’ailleurs par attendre. D’une voix neutre et naturelle, Natsuki me lâche une véritable bombe psychologique. Une interrogation qui vient de remettre en question tout ce que j’ai dit. Que voulez-vous que je réponde à ça ? Qui le peut vraiment ? Une situation quasi improbable mais qui est des plus délicates. Voilà une autre raison de pourquoi je ne veux plus être mortelle. Les humains aiment faire du chantage avec la vie des gens… Un immortel est immunisé contre ce genre de chantage tyrannique.

Les yeux grands ouverts et pointés sur le sol, je reste muette. Je ne sais définitivement pas quoi dire… Cependant, une nouvelle prise de parole de la part de Natsuki me rassure. Il ne s’attendait pas à ce que je réponde à cette question. Il doit être bien placé pour savoir que ce genre de question est plus que délicat. Immédiatement, les traits de mon visage se détendent et mon cœur reprend une vitesse normale. Le sourire de mon sensei m’allège immédiatement du poids de la question. Une fois l’ambiance lourde retombé, j’écoute patiemment ce que mon sensei à me dire.

Il revient directement à mes confessions de tout à l’heure concernant mon approche de la mort d’autrui. Comme je l’espérais de Natsuki, le fait d’éprouver du plaisir à tuer ne le dérange pas, pas plus que mon grand désire de survie personnelle d’ailleurs. Par contre, il met l’accent sur la différence entre éprouver du plaisir à tuer et tuer par plaisir. Il va même m’avouer que si l’un de nous passe ce stade, il n’aura plus à se considérer comme membre de l’équipe Matsudaï. Ce n’est pas vraiment une menace, mais plus une explication histoire de remettre les points sur les i. Sur ce point, je suis entièrement d’accord.

Il termine en me remerciant simplement d’avoir répondu à ses questions honnêtement. Voilà donc qui clôt le sujet actuel. C’est alors à moi de relancer un autre sujet, ou du moins, de revenir sur un ancien sujet. N’ayant plus rien à ajouter à notre dernière conversation, je reprends en partant directement sur mon nouveau sujet.

- Que dirais-tu de reprendre l’entraînement ? Pas un combat cette fois… Mais comme tu l’as proposé tout à l’heure, j’aimerais que tu m’aides à mettre au point un nouveau jutsu.

Sans attendre sa réponse, je me relève et m’étire un grand coup. Je me retourne pour être face à mon sensei avant de reprendre.

- Tu as évoqué les poupées tout à l’heure et je pense avoir une idée de ce que je pourrais faire avec. Malheureusement, je risque d’avoir besoin d’un allié pour que ce jutsu soit efficace, et c’est donc là que tu interviens.

Bon, il y a un petit problème tout de même…

- Le seul truc… c’est qu’on n’a pas de poupée sur nous actuellement… Peut-être qu’on peut utiliser les mannequins d’entraînement qui sont là-bas pour l’instant.

Pour joindre mes paroles à mes gestes, je lui indique du doigt de quoi je veux parler. Des mannequins d’entraînement qui se reforme quoi qu’on leur fasse. Un outil ingénieux et pratique pour tout Shinobi vivant dans un village caché !

Au moins, ils s'entendaient là dessus, un sujet sur lequel il n'y avait rien à ajouter, ni à négocier : il s'appliquait à tous au sein de l'équipe Matsudaï, autant aux étudiants qui la composaient que le formateur qui la chapeautait. Ceci ayant été convenu, Natsumi ramena le thème sur ce qui avait piqué sont intérêt : l'art du transfert avec intermédiaire. Il voyait déjà vaguement la finalité et comment il pourrait lui apporter une aide utile pour compléter la technique, mais avant, il fallait commencer par le début : que la jeune femme soit capable d'établir un lien avec un être de chiffon et le rattacher à une autre, de chair et de sang celui-ci. En guise d'exercice, elle proposa de s'entrainer avec les mannequins de bois disséminés un peu partout dans les environs, dont un assez près d'eux. Tout comme la forêt, ces pantins humanoïdes étaient le résultat de l'œuvre du clan Hayashi. Pensés et conçus comme des plantes, leurs profondes racines dans le sol leur permettaient une croissance et une régénération accélérées lorsqu'ils subissaient des traumatismes quelconques. Autrement dit, à moins de les désintégrer jusqu'à leur fondements, ils se reconstituaient toujours en puisant dans les ressources nutritives de la terre. Système ingénieux pour ceux qui aimaient se défouler sans crainte d'abimer le matériel. C'était son ancien équipier Juri Hayashi qui lui avait expliqué cela un jour, avant de mourir au cours de l'année qui a suivit.

« Bien, commençons par le commencement déjà, là où je ne peux pas te conseiller, à savoir établir le lien Natsumi-Pantin-Cible. »

Afin de facilité cet apprentissage, ou plutôt en évaluer l'avancée, Natsuki lui offrit son premier cobaye, un clone d'ombre à peine chargé en chakra. Le premier d'une longue série probablement.

« Je me chargerai des tendres caresses sur notre homme à la gueule de bois un peu plus tard, pour vérifier si la connexion est bien établit. En douceur, bien évidement, je ne veux pas prendre le risque de te blesser toi avec quelques points de broderie comme mon clan sait si bien les faire tant que nous ne sommes pas sûr de notre affaire. »

L'appellation des techniques des Ombres des Nara était ce qui marquait entre autre le clivage entre les générations qui composaient cette grande Famille. Broderie ou Entrelacement des Ombres, Emprise ou Manipulation, les membres les plus vénérables préféraient conserver les noms d'origines, alors que les plus jeunes les trouvaient désuets, et employaient des terme plus moderne. Mais au final, quelle importance, quand la technique restait la même, autant en terme d'efficacités que de consommation en chakra ? En parlant de nom, Natsuki se demanda s'il trouvera un consensus avec son amie pour désigner la technique qu'ils se préparaient à travailler ensemble.

« Chaque chose en son temps. » murmura-t-il pour lui-même. « Un pas après l'autre. »

Et le premier consista à ramasser ses affaires déballées à l'occasion de ce repas sous le couvert des arbres. La pause était terminée, l'heure était venue de se remettre au travail.

Natsuki semble d’accord pour utiliser les mannequins de bois pour mettre au point notre jutsu. Comme il le fait bien remarquer, il ne peut pas m’aider sur le début. Établir le lien Natsumi-Pantin-Cible reste la partie la plus délicate pour moi. Heureusement, je possède une technique à peu près similaire pour la base. Un jutsu Yamanaka que j’ai appris il n’y a pas si longtemps et qui risque de beaucoup me servir. Pour dissuader les adversaires de vous attaquer, il n’y a rien de mieux. En tout cas, il me faut déjà savoir qui sera ma cible pour l’apprentissage. L’utiliser sur Natsuki est bien trop dangereux. Déjà qu’utiliser une possession sur un allié est déconseillé alors mettre au point un jutsu Yamanaka avec un allié comme cobaye… Il ne fallait même pas y songer.

Par chance, mon sensei m’offre sur un plateau d’argent un cobaye. Rien de plus qu’un simple clone basique. Il enchaîne en m’expliquant qu’il se chargera de vérifier la connexion entre la cible et le pantin. Voilà qui m’enlève un peu de travail, déjà que le lien est assez complexe à établir alors attaquer le pantin en même temps que maintenir le lien… Ça risque d’être encore trop compliqué pour moi. Je ne sais même pas si je vais réussir à créer la connexion alors bon… Il ne faut pas pousser mémé dans les orties comme je dirais si bien.

La pause étant terminée, je range brièvement nos affaires avant de me placer, face au pantin et au clone de Natsuki. J’inspire un grand coup et me concentre sur mes flux chakraïque. Pour mon autre jutsu, le lien se présente sous forme d’un fil invisible de chakra Yamanaka. Le file n’est pas reliée aux tenketsu mais bel et bien à l’esprit et au cerveau de la cible. Le problème est que je vais devoir créer ce lien entre une chose vivante et une chose inanimée… Sans parler qu’habituellement, je lie mon esprit à un autre, ce qui est déjà plus simple que liés deux esprits étrangers. Bref, je vais galérer pour y arriver.

Presque religieusement, je lève doucement mes mains. Une vers le clone, l’autre vers le mannequin. Puis, je me concentre le plus possible afin d’établir le lien entre mes deux cibles. Je force, j’essaie, je manipule mon esprit et celui du clone. Pendant pas moins d’une minute, je reste dans cette position à essayer d’établir la connexion. Puis, soudainement, je m’écroule à terre comme sans vie. À peine ai-je touché le sol que je reprends mes esprits. Immédiatement, je m’attrape la tête qui a heurté le sol. On dirait bien que ce n’est pas gagné… Mais sans attendre plus longtemps, je rassure Natsuki qui a dû flipper un max.

- Tout va bien… J’ai juste séparé mon esprit en deux sans le faire exprès en essayant d’établir le lien… Et comme je ne maîtrise pas encore la division spirituelle, ça m’a fait perdre connaissance pendant quelques secondes.

Je me relève alors tant bien que mal, avant d’épousseter mes vêtements pleins de poussière. Je m’étire un grand coup un décoche un grand sourire à Natsuki pour lui indiquer que tout va bien, qu’il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Puis, je me replace exactement comme avant, les bras levés. Cette fois-ci, je ne me concentre qu’une dizaine de seconde avant de rouvrir les yeux en direction de Natsuki.

- Essaie pour voir. Je suis pas sûr d’avoir créé le lien entre les deux bonnes cibles mais bon… autant essayer pour être sûr.

Si ça se trouve, c’est moi qui vais me manger les coups à la place du clone…

Natsuki observait avec intérêt son amie, et la facilité avec laquelle elle parvenait à se plonger dans une concentration intense. Elle n'était pas de sang Yamanaka pour rien. Beaucoup trouveraient cela parfaitement ennuyeux, et en un sens, ils n'avaient pas tort : il n'y avait rien à voir si ce n'est une personne immobile. Mais pour le Nara tatoué, c'était là un spectacle fascinant, comme s'il pouvait étudier et entendre les rouages qui s'agitaient sous la caboche de la jeune femme. Le monde perçu par les Hyûga devaient être lui aussi merveilleux à voir. Là où Natsumi levait les bras pour réaliser sa technique, il n'y avait rien de visible à l'œil nu, pour autant il ne doutait pas que les manifestations de chakra devaient y être légion. Qu'est-ce qu'il s'y passait exactement ? Des fils tentaient-t-ils de se tisser d'eux même jusqu'à leurs cibles, raccordant entre elles les sensations, ou bien étaient-ce des vagues lancées successivement jusqu'à ce que deux corps parviennent à s'harmoniser, le flux de l'un devenant le reflux de l'autre ? Peut-être n'était-ce que parce qu'il était curieux, mais Natsuki trouvait toujours autant d'intérêt à une technique en elle-même qu'à son fonctionnement. C'était en tout cas ainsi qu'il fonctionnait avec les siennes, afin de repérer où il pouvait agir pour les optimiser, et les rendre d'autant plus efficaces.

Natsumi s'écroula brusquement, ce qui le tirera de sa rêverie. Il était à peine redressé sur ses jambes qu'il comblait déjà les quelques mètres qui le séparaient d'elle. Mais elle reprit conscience avant même qu'il n'arrive, et le rassura bien vite en lui expliquant ce qui avait causé sa défaillance. Accroupie devant elle, il se permit de lui dégager une mèche de cheveux pour examiner l'endroit où elle s'était cognée.

« Une petite bosse, rien de grave. Pas plus que ce qui a résulté de notre combat en tout cas. Excuse-moi, j'ai manqué d'attention. »

C'était aussi cela, l'apprentissage de techniques : se brûler soi-même les doigts en les ratant, et en traversant cette peur de l'échec pour réessayer. D'un sourire, Natsuki lui tendit une main pour l'aider à se relever, puis ne s'éloigna que de quelques pas cette fois-ci pour la laisser recommencer. Si elle commettait une nouvelle erreur avec son esprit, il aura largement le temps de l'empêcher de tomber et de risquer de se blesser plus gravement. Cependant, il n'eut pas à attendre longtemps : il ne fallu qu'une poignée de secondes à la jeune femme pour se croire prête.

« Ne t'inquiète pas, je ne vais pas battre à mort ce pauvre mannequin tant que nous ne sommes pas sûrs de notre affaire. »

Natsuki s'approcha du pantin, et le considéra un instant alternativement avec son clone. Si tout s'était bien passé, alors ce que ressentait la figure de bois était immédiatement transmis à celle d'ombre. Dans un cas moindre, rien ne se produira, et dans le pire, c'est la jeune femme qui écopera des coups. Restait à savoir ce qu'un solide mannequin pouvait ressentir maintenant... Ils allaient vite être fixés.

« Peut-être que nous aurions dû essayer par étapes avant ? Par exemple simplement lier ton esprit au pantin pour commencer, une manœuvre que je ne crois pas que tu ais l'habitude, et ensuite seulement connecter celui de mon clone au mannequin. »

Légère hésitation, cela se comprenait. Ce n'était pas en caressant l'être de bois qu'il allait voir si le lien était effectivement bien établit : cela restait une surface solide que le passage d'une main n'allait certainement pas endommager. Natsuki passa alors ses doigts sur le visage du pantin, puis les glissa vers le bas jusqu'à ce qui représentait la gorge pour les serrer autour. Il n'y avait pas que son ombre qui savait s'y prendre pour cela.

Accentuant progressivement la pression sans pour autant briser ce qu'il tenait, il garda à l'œil autant son clone que Natsumi, à la recherche du premier des deux qui réagira.

C’est marrant de voir Natsuki pour quelque chose qui n’est absolument pas sa faute. Si je tente des choses avec mon esprit que je ne maîtrise pas, ce n’est pas du tout de sa faute. Mais non, monsieur se sent obligé de s’excuser pour cette chute. Que voulez-vous, c’est mon sensei après tout. Enfin bref, revenons-en à nos moutons. Le plus important est maintenant de savoir ce qui allait se passer. Savoir si oui ou non j’ai réussi à créer un lien entre le pantin et le clone. Mentalement, je croise les doigts pour que tout marche comme je le désire, même si je doute fort avoir réussi à partir du deuxième essaie. Seulement, Natsuki précise qu’il ne va pas frapper trop fort le mannequin pour l’instant, vu qu’on n’est pas sûr du lien que j’ai créé. Au moins ça évitera que l’un de nous deux termine à l’hôpital…

Cependant, alors qu’il s’apprêtait à faire sa part du contrat, le Nara semble hésiter. Au dernier moment, il me demande s’il ne serait pas plus judicieux de faire étape par étapes au lieu de tout faire d’un coup. Ce à quoi je réponds tout simplement d’une voix neutre.

- Au contraire, j’ai l’habitude de lier mon esprit à quelqu’un d’autre. Le fait que ce soit un objet inanimé me change de d’habitude mais ça n’est pas une énorme différence.

Voilà qui semble lever son hésitation. Doucement, mais sûrement, le Nara pose sa main sur le mannequin. Bien sûr, il met du temps avant de faire quoi que ce soit afin de mettre un putain de suspense. Après quelques secondes, sa main finit par agripper la gorge du pantin. Au fur et à mesure qu’il force, nous jetons des coups d’œil entre tous les acteurs de cet entraînement. Qui va ressentir les effets de cette connexion ? Le clone ? Moi ? Ou personne ? La réponse ne tarde pas à arriver.

C’est une véritable sensation d’étranglement qui parcourt mon cerveau. Instinctivement, j’agrippe ma gorge avec mes mains comme pour retirer la pression de mon assaillant. Or, cette sensation ne vient pas directement de moi et je ne peux rien y faire. Je peux très bien arrêter la connexion, mais prise au dépourvu, je n’y pense pas immédiatement. J’arrive encore à respirer, mais difficilement. C’est pourquoi je ne peux m’empêcher de lancer un regard affolé à mon sensei. Pas étonnant que je panique autant… Je n’ai pas l’habitude d’être victime de technique Yamanaka.

- Natsuki…

Subitement, la sensation disparaît quand Natsumi relâche la pression. Le tout n’a duré que deux ou trois secondes, mais j’ai paniqué comme pas possible. Prenant une bonne grosse inspiration, je reprends d’une voix un peu éteinte.

- Wow… On dirait bien que la connexion entre le pantin et moi était mise en place… un peu trop même.

Mais qu’importe ce qui nous arrive, il ne faut pas que je lâche les bras. On va réussir à mettre au point cette technique, coûte que coûte.

- Je vais retenter en me concentrant plus sur la connexion entre le pantin et ton clone cette fois-ci…

C’est reparti pour un tour.

Natsumi n'eut même pas besoin d'essayer d'ouvrir la bouche : vu son regard paniqué puis la position de ses mains, il était clair que c'était elle qu'il était en train d'étrangler. Une expression qu'il avait déjà vu plus d'une fois en utilisant sa propre technique, la victime se sentant étouffer par des doigts qu'elle ne pouvait saisir. Aussitôt il relâcha prise sur la gorge du pantin, ce qui libéra les voix respiratoires de son amie. Ne l'échec nouveau ne sembla nullement la décourager, ce qui était une bonne chose : le Nara tatoué la gratifia d'un sourire.

« Effectivement, lier ton esprit avec un objet ne te semble pas plus compliqué que ça. Tu y arrives même très bien. »

Pas de temps à perdre, la jeune femme rempila de suite, elle avait déjà visualisé où était son problème. Natsuki tempéra cependant un peu l'ardeur dont elle faisait preuve.

« Profite donc d'un temps pour souffler entre deux essaies, nous n'avons pas de train à prendre. C'est une technique qui demandera du temps, quoi qu'il advienne. »

Calant un coude dans sa main, il porta l'autre à son menton et réfléchit quelques instants.

« Peut-être que c'est le clone qui pose en partie difficulté ? Un double a beau exister en tant qu'être pensant et régit par le chakra, il n'en est pas pour autant similaire à un Humain, sa composition diffère sur bon nombre d'aspects. Je ne sais pas si cela influe sur les capacités des Yamanaka, tu t'y connais sans doute mieux que moi dans ce domaine là. »

Il se tourna alors vers Natsumi, et lui lança un regard interrogateur.

« Tu penses que tu y arriverais mieux si c'était mon esprit à celui du pantin que tu liais ? »

En soi, pourquoi pas ? Ce n'était pas une idée pire qu'une autre. Il avait toujours refusé la possession totale de son corps et le transfert de souvenirs d'un esprit à l'autre à son étudiante, car il craignait le résultat : le seul autre Yamanaka à avoir sondé sa tête par contact physique direct avait vu son bras faire office de véritable passerelle entre ce dernier et l'Autre qui le rongeait de l'intérieur. Inutile de dire qu'Il avait sauté sur l'occasion, et qu'Iji avait manqué de se faire tuer. Mais là, il s'agissait seulement de tisser un lien entre lui et un pantin de bois, ce n'était pas plus de dangereux que de la télépathie, et Natsumi n'avait que peu de chance d'arriver par hasard à intervertir leur deux esprits. L'Autre n'aura donc aucune faille vers laquelle relâcher un peu de sa frustration sur autre chose que les nerfs du Nara tatoué mis à l'épreuve à chaque instant de sa vie.

« Alors, qu'en penses-tu ? »

N'importe comment, Il y en avait probablement pour des semaines de travail, surtout que la grosse majorité de l'effort à fournir venait de Natsumi. Tout au mieux, elle découvrira quelques brides de départs aujourd'hui, mais il faudra du temps avant que le tout ne devienne réellement efficace. Savoir user d'une technique ne suffit pas : il faut aussi savoir la lancer avec autant de vitesse et d'efficacité dans une situation de combat réel, là où le stress et une attention maximum remplacent le calme et la quiétude de l'entrainement.

Quelque chose qu'il savait dans les cordes de son étudiante.