Les limbes de de glace [feat. Samui Kakeshuou, Katano Yusuke & Oterashi Yanosa]

La neige, la neige ... Il n'y avait que cela à perte de vue ... De la neige et encore de la neige ... L'épais manteau blanc qui recouvrait la banquise de Yuki no Kuni ne se faisait que plus dangereux encore, dissimulant les crevasses présentes dans la glace et nous obligeant à progresser avec beaucoup d'attention.
Le rendez-vous était fixé à demain d'après mes calculs et d'ici là, moi et Yusuke devions rejoindre le palais du gouverneur de Yuki, nouvellement promut, Kakeshuou. Je n'étais pas des plus joyeuse à l'idée de cette perspective, de même qu'à l'idée de la demande que j'allais devoir faire à ce dernier, mais je ne pouvais me résoudre à faire autrement pour plusieurs raisons. La première étant la présence de Yusuke, et même si je savais qu'il était avant tout ici pour me protéger, moi-même, j'avais peur pour sa sécurité.
Je frémis lorsque je sentis l'étreinte de mon copain se faire plus pressante autour de ma taille. Juchés sur le dos de Panach, je faisais entièrement confiance aux instincts de survie de ma monture pour nous emmener sans encombre par-delà l'étendue glacée. Une fois dans la forêt de glace, nous pourrions alors progresser beaucoup plus facilement et entamer la longue ascension vers les montagnes.

Par chance, il régnait aujourd'hui au-dessus du pays de la neige un soleil des plus radieux, rendant le paysage lumineux et aveuglant, mais au moins nous n'avions pas à affronter le blizzard.
Resserrant mon écharpe autour de mon cou, je me saisis des rênes d'une seule main pendant que l'autre allait se poser d'un geste rassurant sur celle de mon compagnon. Je me retournais alors légèrement et lui murmurais :

"Ne t'inquiète pas ! Nous serons bientôt arrivés !"

La nomination de Kakeshuou à ce poste était une vraie aubaine pour moi, car j'avais pu prétexter l'envie de me mettre à son service pour quelques mois afin de pouvoir venir ici en tout légalité. Voilà qui avait des avantages non-négligeables.
La nuit commençait à tomber lorsque nous sommes arrivés dans le petit village reculé au creux des montagnes où j'avais passé mon enfance. C'est en cet endroit que se trouvait le palais du gouverneur et c'est ainsi que nous sommes arrivés dans le vaste château ou séjournait mon oncle Samui. Je frémis à l'idée de le revoir et alors qu'un garde prenait en charge ma jument, je regardais timidement Yusuke :

"Je ne sais pas où on va dormir ce soir ... Soit dans mon ancienne maison ... Soit ici, ça dépendra de ce que Kakeshuou souhaitera ..."

Je n'étais pas du tout rassuré à l'idée de me séparer de lui et je savais bien que si nous dormions au palais, je serais obligé de faire "chambre à part". Au pire des cas, je pourrais toujours le rejoindre durant la nuit, je n'avais pas envie de rester seule ici et mon angoisse ne faisait que se faire plus forte encore au fur et à mesure que nous avancions vers le bureau du vieux lion, se défaisant de nos couches de vêtements en marchant.
Là, je jetais un regard à Yusuke avant de frapper trois fois à la porte et attendre qu'il nous demande d'entrer.

Yanosa n'était pas vraiment quelqu'un de galant. Les usages et coutumes en matière de politesse lui passaient largement au dessus de la tête, à plus forte raison lorsque c'était d'une interlocutrice dont il s'agissait, le Nukenin n'étant sensible à aucune forme de charme ou d'attraction charnelle. Aussi, lorsqu'il avait pour ainsi dire « donné rendez-vous » à la jeune Yuki Samui, dont il ne connaissait en vérité même pas le nom, ses intentions étaient bien loin d'être celles d'un gentleman amouraché en quête d'amour. Tout l'amour dont il avait besoin, il l'avait déjà, et c'était en grande partie grâce à cette affection que lui portait son Dieu que le jeune homme parvenait à toujours garder ses objectifs en tête, ne laissant jamais rien l'en distraire. Non, s'il avait invité la jeune fille au Pays de la Neige, c'était pour de toutes autres raisons.

Ce qu'il n'avait pas prévu en revanche, c'était que tant de choses le retiendraient sur le continent durant la fin de l'hiver. Sa fuite du Pays de la Brume s'était faite à la hâte et des opportunités inespérées lui étaient tombées du ciel, lui permettant de rentabiliser son temps à l'extrême avant de rentrer, pour ainsi dire, au bercail, dans son repère loin dans les montagnes. Certaines complications avaient également surgit de nulle part, comme ce satané Zennosuke qui lui avait mené la vie dure et qui avait failli ruiné tout le fruit de ses efforts sur Nami. Yanosa était en effet passé à deux doigts de l'échec total à ce moment là et, à tout point de vue, il devait rester vigilant. Alors qu'arrivait le printemps, le Nukenin eut tout juste le temps de rapatrier son corps encore un peu plus meurtri par les combats au Pays de la Neige, voyageant clandestinement depuis Yu no Kuni afin de rentrer en toute discrétion. Et même si Yanosa n'avait nullement l'intention de s'imposer la moindre politesse, il tenait assez à cette entrevue pour ressentir le besoin d'arriver à temps et de ne pas faire attendre ce qu'il aurait peine à appeler une invité. La petite maniait en effet l'art secret du Hyouton et à Yukigakure, autant dire qu'elle serait dans son élément.

De retour sur la terre ferme en début de matinée, le Nukenin prit malgré tout le temps de faire le trajet jusqu'à son repère, gravissant une énième fois ces pentes sinueuses où avalanches et étendues de rochers coupant comme des rasoirs étaient monnaie courante. Là, il mit ses affaires en ordre, nettoyant comme il se devait ses « outils » et se préparant, comme de coutume, aux pires des batailles. C'était en effet l'un de ses credo, et ses habitudes maniaques lui avaient sauvé la vie plus d'une fois... Au détriment de la vie d'autres personnes, il allait sans dire. Ses parchemins préparés, son épée affûtée, il ne lui restait plus qu'à aller attendre au point de rendez-vous... Du moins, en théorie. Car le jashiniste n'allait pas se contenter de rester les bras croisés à attendre son petit flocon porteur de destruction et trouvait bien plus intéressant de suivre de près son arrivée au pays, une tâche qui allait lui valoir quelques nuits blanches de surveillance mais qui, il l'espérait, porterait ses fruit. Éreintée mais jamais à court de volonté, le guerrier rouge se remit donc en route de plus belle en direction des côtes d'où, il le savait, la jeune fille viendrait très certainement. Après tout, il voyait mal une shinobi émérite faire le tour de l'île par simple caprice.

Tel un prédateur chassant son gibier, Yanosa se posta donc entre deux ports majeurs aux aurores de la journée suivante, en pleine nature, sous un talus rocheux qui lui permettait de ne pas subir les affres du vent et des tempêtes. En l'occurrence, la météo était très clémente, ce qui pour une fois l'arrangeait. Tous ses sens étaient tournés vers ses souvenirs, plus particulièrement sur le goût du chakra qu'avait déployé la jeune fille lors de leur rencontre. Méditant ainsi en tailleur pour ne pas risquer de la louper même à de si longues distances, le jashiniste n'eut pas longtemps à attendre, contrairement à ce à quoi il s'attendait. Une poignée d'heures, c'est tout ce qu'il lui fallut patienter pour percevoir, distinctement mais de façon très éphémère, la tinte de chakra propre à la shinobi de Kiri. La sensation lui fit ouvrir grand les yeux, lui-même pensant que son subconscient lui avait joué un tour pour le leurrer, mais le goût du chakra qu'il avait perçu était bien réel. Sans attendre, Yanosa se mit donc en route, prenant de la hauteur dans la forêt de pins et de conifères divers qui bordaient les montagnes. La trace à peine perceptible était en mouvement et semblait se déplacer à vive allure, ce qui obligea le guerrier rouge, en dépit de ses facultés sensorielles limitées, à avancer d'autant plus vite entre les branches et les plateaux pour arriver à une distance raisonnable du point qu'il avait senti.

Bien des heures plus tard, après ce qui lui sembla être une éternité de traque infructueuse, le dévot de Jashin finit enfin par avoir un visuel, très ténu, caché au loin qu'il était dans cette étendue gelée que quelques bois venaient égayer un tant soit peu. A cheval, elle avait donc débarqué à cheval... Ceci expliqua l'allure qu'il avait du suivre pour rattraper son retard. Ce qui restait sans explication, en revanche, c'était qu'elle n'était pas seule. A longue distance, impossible de discerner un visage, mais le jeune homme qui enserrait la jeune fille semblait assez proche d'elle pour se permettre cette promiscuité sur un long trajet. Inattendu... Et intéressant à la fois. Mais Yanosa fut soustrait à ses pensées lorsqu'il réalisa où il était. Non loin de là, le palais du gouverneur de Yukigakure s'élevait, très bien gardé, hors des steppes de neige et de toundra. Et c'était précisément là-bas que se dirigeaient la Samui et son compagnon de route. Aubaine ou déconvenue, ça, Yanosa l'ignorait encore...

1. Première impression

Je ne sais pas pourquoi je suis là… Enfin non, je ne le sais que trop en fait. Que ne ferions-nous pas pour l’amour hein ? Ma petite Yuki à besoin de moi, elle me demande avec des yeux d’écureuil de l’accompagné alors je suis bien obligé de la suivre dans son périple. Je n’ai pas vraiment réussis à cerner l’intégralité de l’histoire mais de ce que j’ai pu en déduire, Yuki à rencontrer un nukenin intrigant lors de l’attaque de Sanbi sur le village. Ce nukenin après l’avoir plus ou moins amoché a ensuite décidé de lui donner rendez-vous dans le pays des glaces. Je dois avouer que je n’étais d’abord pas très chaud pour laisser Yuki y aller mais vu que cela était important pour elle, je n’ai pas oser le lui interdire ( si l’on considère que je peux me permettre de lui interdire des choses).

Voilà pourquoi je suis ici aujourd’hui, dans le pays de Yuki no kuni. Je ne suis pas un grand fan du froid et c’est peu dire. Il gèle ici et ce n’est pas pour me plaire. Je n’aime pas les brises dures et glaciales qui me frappent en plein visage. Heureusement pour moi, la jeune kunoichi n’avait pas prévu que l’on se rende dans son pays natal à pied. Elle avait préparé une monture. Le cheval ! Voilà un animal utile. Contrairement au chien, au chat et aux autres animaux, le cheval sait se montrer utile en toutes circonstances. D’ailleurs, moi qui suis un sabreur, j’ai toujours caressé l’idée d’utiliser une monture pendant mes combats. Cependant, je ne suis pas sûr qu’utiliser un tel allié durant u combat entre épéiste s’avère vraiment productif. Nous nous sommes donc mis à galoper le long des pleines enneigées. Ici, à Yuki no kuni, été, hiver, automne, il n’y pas de distinction puisqu’il neige tout le temps. Je ne pourrais jamais vivre ici. Durant le trajet, je serre fort Yuki qui tient les reines. Bien entendu, c’est elle qui les tient puisqu’elle seule sait où se trouve le palais du gouverneur. Je ne suis pas très doué en orientation et surtout, elle connait ce pays comme sa poche.

Nous arrivons enfin après plusieurs heures de courses. Il n’est pas simple pour une telle bête de se mouvoir dans de la neige mais comme le disait l’expression populaire : il n’y a pas de mauvais temps, il n’y a que de faibles personnes. Qui veut aller loin ménage sa monture…. Nous n’avions pas besoin de ménager notre jument vu que nous sommes arrivés suffisamment tôt pour qu’elle ne s’écrase pas au sol dans un bruit de mort. Je n’avais tout d’abord pas saisit pourquoi nous devions nous rendre chez ce gouverneur mais apparemment, il nous fallait son avalement pour pouvoir nous balader sans problèmes sur les terres de Yuki no kuni. Je ne saisis pas très bien en quoi un homme à le droit de s’opposer à la libre marche de deux ninjas sur ses terres. Je ne trouve pas que cette règle va de paire avec le mot « «liberté ».

Nous descendons finalement de la jument. Elle est essoufflée. Je lui caresse la crinière tandis que Yuki parle un peu avec quelques gardes. Je la sens oppressée. Se pourrait-il qu’’elle sente quelque chose que je ne suis pas en mesure de sentir. Cela est étrange et bien contrariant de ne pas savoir ce qui m’attend. Je ne sais pas où je suis, je ne sais pas qui je vais rencontrer et je ne sais pas qui je vais combattre (si tant est que je combatte quelque ninjas chevronné ou le nukenin de Yuiki) Je suis en plein brouillard et je n’aime pas me déplacer en plein brouillard. Je suis pour la lumière, pour la foudre aveuglante et douloureuse, pour l’honnêteté et non pour les bassesses et les politiques de gros hommes barbus et congestionné dans leur graisse.

Moi et Yuki sommes à présent sur la terre ferme, nous nous mettons à marcher entre les gardes. Elle assure la tête de la marche car je ne sais pas vraiment où nous allons. Elle se montrera surement plus habile que moi à négocier avec le maitre de ces lieux. En plus, de ce que j’ai pu comprendre, elle lui ait apparenté. Voilà qui pourrait se montrer intéressant si jamais il devait se produire quelques incidents fâcheux. Nous ne sommes à présent plus qu’à quelques mètres de la porte du grand manitou et je me demande ce qu’à prévu Yuki. Je ne souhaite rien dire. Aucun des conseils que je pourrai lui donner ne s’avèrera utile vu qu’elle connait l’homme mieux que moi. Tout ce que je peux faire c’est souhaiter pour elle que tout ce passe pour le mieux.

Cependant, juste avant que ma petite amie ne tende la main pour ouvrir la porte, je lui dit rapidement et furtivement à l’oreille :

« Ne dis pas que je suis ton petit ami. Dis que je suis un ninja dont la mission est de veiller sur toi. Il nous embêterons moins ainsi »

Je laisse ensuite les choses se poursuivre…

Un séjour maritime prolongé pour arriver à destination. Étant parti en avance pour prendre ses fonctions, le vieux Lion des Neiges était resté tel de la glace sur le pont du navire qui le menait vers son gouvernorat. Une région aussi glacée que son cœur, éloignée de toute autre terre habitée. Les habitants de cette île étaient longtemps restés indépendants, protégés par quelque rare clan Ninja. Dans cet océan de neige et de glace, l’autarcie était complète ; personne n’eut souhaité vivre dans un lieu aussi reculé de tout. Kakeshuou Samui lui-même avait mis presque une semaine à arriver, en raison de la formation de glaces arctiques sur la mer, empêchant son moyen de transport d’avancer à une vitesse ordinaire. Ce premier jour commençait bien ; il avait dû lui-même mettre la main à la patte pour faire avancer les choses. Peu importe … .
Il se rappelait en revanche bien des lieux. Il y avait de cela plusieurs années, Kirigakure no Sato avait lancé une campagne contre cette île, alors convoitée par Kumo no Sato. De quoi livrer une belle bataille, qui avait tôt fait de changer la couleur de ce manteau blanc. Après plusieurs semaines, Kiri remportait la partie et se permettait d’avoir des prétentions sur cette île. Encore quelques semaines de plus, et voilà le Clan Suzurane dédié au Village Caché de la Brume, ne rendant nos positions que plus forte sur les océans du monde. Pourtant, tout cela ne s’était pas soldé sans quelques pertes ; en particulier certaines désertions qui avaient faits ombrage au Clan Samui. La désertion de Kaoru, que notre homme avait bien connu, était une perte très importante, aussi bien dans la force de frappe des Samui que dans leur honneur. Et malgré plusieurs entreprises de traque, aucun moyen de remettre la main sur lui : il avait disparu.

Kakeshuou Samui avait été en back-stage lors de cet affrontement. Sur les lignes arrières, il avait assuré des fonctions d’approvisionnement et de direction des soins pour les blessés : un poste en retrait, pas nécessairement dégradant. Mais il fallait croire qu’on ne peut pas participer à toutes les batailles de son temps. Tant pis : malgré sa détermination au combat, notre Chûnin n’était pas un fanatique de la Mort !
En tout cas, les évènements se faisaient un peu plus dans la direction qu’il avait choisie. Parvenant à calmer l’ambiance morose, voire venimeuse, qui s’était installé à Kiri entre son Clan et les hautes autorités du village militaire, il s’était dégagé comme un personnage clé de cette aventure désormais surnommée « la journée sans brume » par le commun, et avait même fait distinction pour obtenir un bon poste ! Un nouveau poste, pour être plus précis : gouverneur de la province de Yuki no Kuni ! Une nomation tombant à point nommé, à vrai dire … . Mais c’était une nouvelle avec ses bons et ses mauvais côtés. Après un coup d’éclat dans les terres natales, procéder ainsi de la part du Mizukage, n’était-ce pas procéder à l’éloignement d’un opposant politique jugé trop gênant ? Et les fonctions de représentant du Clan Samui qu’il devait assurer ? Un moyen amical de faire comprendre à un « ami » que sa présence était plus importante ailleurs, et même le plus loin possible … . Peu importe, notre homme n’était pas dupe. Il avait lui-même fait la demande de ce gouvernorat pour voir jusqu’où pourrait s’étendre son influence auprès des instances politiques. Accepter de quitter Mizu no Kuni, c’était avoir la possibilité d’échapper aux yeux inquisitoriaux de la hiérarchie. Sur cette île de Yuki no Kuni, il appliquerait une politique neuve, qui ferait sa renommée en tant que dirigeant subalterne, et renforcerait ses relations avec les Ninjas locaux, comme avec ceux qui accepteraient de le suivre sur place. Par ailleurs, il garderait une correspondance assidue avec son Clan et quelques amis sur place, histoire de toujours être informé de la situation en mère patrie. Pour finir, il ferait le voyage jusqu’à Kiri, si cela était nécessaire, pour participer au Conseil Clanique. Hors de question de céder cette place à qui que ce soit ; ou bien il ne résulterait d’une décision interne au Clan. Mais se trouver aussi loin et être séparé par un océan ne représenterait rien si cela permettrait à notre homme de faire partie des grandes décisions sur l’évolution du village.

Sur Yuki no Kuni, il aurait désormais toute autorité. Et, en plus de ce privilège qui lui était accordé, il avait fait la demande exprès d’être dépêché sur place avec plusieurs collèges et hommes de main, qui le soutiendraient dans ses actions. Si la demande générale avait été acceptée, certains points ne dépendaient pas uniquement de la volonté de Yondaïme Mizukage, alias Kaguya Tenzö. Pour Kakeshou Samui, partir dans une contrée lointaine était l’occasion de mener une nouvelle vie loin de tout contrôle ; vie dont il souhaitait partager les bénéfices avec certains de ses congénères. Raison pour laquelle il était retourné au quartier Samui, afin d’avoir l’approbation de la vieille Chifumi pour emmener avec lui sa petite-fille : Yuki Samui. Un nom qui conviendrait parfaitement pour la situation. Une longue discussion, avec de nombreuses menaces d’une part, des tentatives d’entente de l’autre. Tout cela pour finir avec un consensus. Kakeshuou partirait avec la jeune demoiselle ; en revanche, la vieille Chifumi serait en charge de veiller sur Tokiro, proche enfant de notre vieux briscard. Après tout, les nouvelles lois en vigueur voulaient qu’elle soit placée sous la tutelle de l’Académie. Soit. Notre homme partait en avance pour prendre ses fonctions, pendant que la gamine le rejoindrait plus tard.

Arrivé depuis deux ou trois jours seulement, le quinquagénaire avait eu beaucoup à faire. Rencontrant les différents chefs de famille locaux, consultant les premiers rapports, se tenant informé des derniers évènements auprès de ses prédécesseurs, notre homme s’emparait en 48heures à peine de l’économie locale, des forces militaires présentes et de la situation géopolitique qu’il devrait mener à l’avenir. Un travail éreintant, qui lui accaparait tout son temps. Mais c’était tout ce qu’il y avait de plus logique dans un premier temps. Après tout, une fois que toutes ces informations seraient assimilées, il pourrait passer à la suite des opérations. Et il y en aurait, des choses à faire !!
Ce matin, donc, dans son bureau au cœur du Palais du Gouverneur – un lieu bien présomptueux, et pas du tout en accord avec la pauvreté des lieux, il faut le dire – notre homme s’était plu à lire un rapport tout en observant la neige tombée. Quelques minutes plus tôt, il avait reçu de la visite. Un homme, un soldat de l’Ombre … .

* * *

~ Seigneur Samui, un nouvel arrivage de Kiri. Plusieurs Ninjas en sont descendus.
~ Et pour le matériel que j’ai demandé ? Concernant les armes que le village devait envoyer ?
~ Visiblement, il y en a moins que prévu. Mais vous connaissez les conditions du coin … obtenir du matériel ne sera pas toujours gagné … .
~ J’entends bien … . C’est bon, disposez.

* * *

Une demi-heure plus tard, on frappait à la porte. Posant son rapport – qui commençait sérieusement à le gonfler – et se dressant de son siège, un pas énergique et ferme permit à notre ancien de s’élancer vers la porte. Qu’il ouvrit sans grande formalité. Voire avec une certains violence.
Son regard se posa sur les deux moineaux qui se trouvaient là. Yuki ? Elle était déjà arrivée ? Il ne l’attendait pas aussi tôt ; peut-être sa grand-mère était-elle plus « nounours » que prévue. Étonnant de la part de cette vieille folle glacée jusqu’aux orteils !! Peu importe. Sa présence s’expliquait bien ; il avait insisté pour que la jeune enfant se rende sur place, et soit placée sous son enseignement. Il était temps qu’elle découvre la vie, la vraie. Après tout, il y avait des choses qu’il était temps de connaître à un certain âge. En revanche, le second : mystère ! Qu’est-ce qu’il foutait là ?! Tâchons de rester calme ; s’il était avec Yuki, il était certainement Ninja lui aussi.

Les limbes de de glace [feat. Samui Kakeshuou, Katano Yusuke & Oterashi Yanosa] 756963KakeshuouSamui01

Un regard rapide, sévère, sur l’ombre qui se tenait à côté de sa congénère. Pourquoi était-il là ? Étrange ?
Faisant volte-face, notre quinquagénaire continuait sur sa lancée, et retournait à son bureau, gardant la porte ouverte afin de ne pas couper contact avec le duo. Reprenant sa place, et se saisissant de l’insupportable dossier qu’il était en train de lire, il ne porta pas ses yeux sur le binôme mais conserva le contrôle de la discussion.

~ Qui est celui qui t’accompagne ?

Je rougis, car l'attitude de Kakeshuou resta inchangée comme je m'y attendais. La preuve, même étant le fait qu'il foudroie Yusuke du regard dés qu'il m'eut reconnus au travers de la porte.
Il aboya alors ses ordres comme à son habitude. Je reconnaissais bien là le même moule que celui de ma grand-mère. Il ne devait pas être bien joyeux de vivre à leur époque à ces deux-là. Mais je n'étais pas là pour cela et lorsqu'il commença à nous interroger et à nous donner des ordres alors qu'il s'en retournait dans son bureau, l'air sûr de moi, je le suivis et sans attendre son autorisation, je me positionnais devant son bureau, sans pour autant m'asseoir. J'avais quand même un minimum de connaissance de la bienséance.
Je gardais mes pupilles bleutés fixaient dans les siennes et sans me démonter une seule seconde, je pris la parole :

"Je vous remercie pour votre accueil Kakeshuou Sama ! Je vous présente Katano Yusuke, un chunin de Kiri que ma grand-mère a engagé pour assurer ma protection durant le voyage !"

Quoi ? C'était juste un tout petit mensonge et je ne le laissais rien paraître sur mon visage après avoir dit cela, surtout que j'avais encore beaucoup de choses à demander au vieillard avant de gagner les appartements qu'il avait bien voulus m'accorder. Je m'avançais un peu plus du bureau et je forçais Kakeshuou à me regarder dans les yeux, un regard qu'il n'aurait aucun mal à reconnaitre, car pour une fois, il était identique à celui de mon aïeul. Un regard qu'il connaissait bien en définitive :

"Comme vous le savez je ne devais arriver à Yuki que dans trois jours avec le reste des shinobis affectés à votre gouvernement ! Si je suis venu en avance, c'est pour affaire personnelle !"

Mon ton changea alors radicalement passant de celui de la kunoïchi que j'avais employé juste avant à celui de la petite fille timide qu'il avait rencontré le premier jour :

"J'ai besoin de votre aide mon oncle !"

Je regardais alors un peu inquiète en direction de mon amoureux sans pour autant laisser transparaître ce genre d'émotion et je sortis alors le morceau de bois calciné que je déposais sur le bureau du vieillard pour qu'il l'examine :

"Ce message m'a été remis par un nukenin que j'ai affronté peu après l'attaque de Sanbi ..."

Je lui laissais le temps d'examiner le bout de bois avant de poursuivre :

"Je n'ai pas souhaité en parler au autorité compétente à Kiri no Kuni pour avoir le droit de rencontrer à nouveau cet étrange shinobi ! Je ne sais pas quel son ses intentions, je préfère être honnête avec vous et je souhaite le rencontrer à nouveau pour en apprendre plus sur lui et s'il se montre hostile, je souhaite le capturer moi-même ..."

Mon regard était redevenu sûr cette dernière parole et je continuais donc sur une phrase beaucoup plus symbolique :

"Je sais que vos nouvelles fonctions vous occupent beaucoup, mais j'aurais aimé que vous m'accompagniez demain quand j'irais à sa rencontre ! Que vous veniez ou non ne changera pas mon avis sur la question, mais j'aurais aimé pouvoir compter sur vous ! Je vous laisse libre de votre décision dans tous les cas, je quitterais le palais à l'aube pour y aller !"

Puis sans rien dire d'avantage, je me retirais, laissant le vieil homme à sa réflexion alors que j'entrainais avec moi mon amoureux en gardant mes distances.
Une fois dans le couloir pourtant, ce ne fut plus le cas et je m'empressais de regagner ses bras tout en l'entrainant avec moi dans les l'ouest du palais.
À vrai dire, la chambre, je m'en foutais un peu, mais j'avais envie d'intimité à présent et surtout que mon petit ami allait me poser des questions quant aux paroles du Samui. Je ne lui avais pas encore dit que j'étais envoyé en mission longue durée à Yuki no Kuni et que du coup, notre relation allait devenir un peu plus compliquée sans l'ombre d'un doute.
Nous sommes donc allés prendre une douche (chacun à notre tour bande de pervers è_é) et je le rejoignis sur le lit en tenue de nuit, me blottissant dans ses bras pour y trouver un peu de chaleurs tout en demandant d'une voix implorante :

"Tu dors avec moi hein ?"

Il faisait tellement froid ici, et même si j'y étais habituée, je ne disais pas non à mon chauffage sexy, de plus il était absolument hors de questions que nous fassions chambres a part ou quoi que ce soit d'autres. L'air de rien, je me mis à jouer avec les fins muscles de son torse avant de réclamer un baiser.

HRP:

2. Incompréhension

Je n’avais jamais pris la peine de me demander ce que, au théâtre, les figurants pouvaient ressentir. Je ne savais pas ce que cela faisait d’être un simple spectateur qui regarde mais ne peut pas parler. D’un autre côté, je ne suis pas un grand bavard. Mais même si lorsque je le peux, je ne parle pas beaucoup, le fait que je soit dans l’interdiction de m’exprimer m’exaspère au plus haut point qu’elle que soit la situation. Je ne suis pas de ce genre d’homme qui se laisse marcher sur les pieds et qui avance lentement vers l’échafaud que d’autre ont soigneusement préparé à son égard. Bien au contraire, je suis de ceux qui sourient radieusement à leur bourreau avant de tenter une ultime tentative d’évasion. Non, ça je le sais mieux que quiconque, être un spectateur forcé est quelque chose que je déteste.

Voilà dans quel état d’esprit je me trouve en ce moment. Nous sommes entrés à deux dans ce bureau. Au début, j’étais un peu surpris par l’âge de celui qui nous ouvrit la porte. Il devait avoir la quarantaine, voir la cinquantaine. Bien entendu, je savais bien que pour diriger un pays, il fallait nécessairement avoir la maturité suffisante mais compte tenu de ce que je sais de la politique des villages ninjas, ce n’est pas toujours avec des vieux croulants que l’on fait les meilleurs dirigeants. Le gouverneur de ce pays fait vraiment figure d’autorité. Je ne le voyais certes pas comme un bisounours mais je ne m’attendais pas à autant de fermeté. De ce que j’en sais, il parente d’une façon ou d’une autre ma petite amie et cela n’est pas pour me ravir. Je n’éprouve aucune envie de faire un jour partie de la famille de ce type.

Le gouverneur, en nous ouvrant la porte, à l’air quelque peu surpris de ma présence. Il me regarde avec des yeux que je n’aime pas, mais alors pas du tout. Je peux y lire la méfiance et le dédain. Je ne sais pas pourquoi mais je brûle intérieurement de lui foutre une bonne raclée histoire de lui faire comprendre que je ne suis pas dénué de toute émotion et d’amour propre. Je l’écoute néanmoins sans rien laisser transparaître. Cependant ce n’est pas à moi que notre général s’adresse mais à ma petite amie. Je suis surpris par le ton qu’il emploi mais ce qui me scotch vraiment sur place est le fait qu’il parle de missions et du fait qu’il n’attendait pas Yuki de si tôt.

Je ne comprends pas très bien ce qui se trame sous ces paroles. En réunissant les informations, je peux aisément saisir le fait que moi et Yuki sommes là pour rencontrer un déserteur que Yuki avait rencontré juste après la bataille contre Sanbi. Mais à aucun moment je n’ai eu vent du fait qu’elle était attendue à Yuki no kuni pour quelques missions que ce soit. Apparemment, je ne possède qu’une partie de la vérité et cela ne me plaît pas beaucoup. Je reste néanmoins de marbre à l’écoute de cette information. Je n’ai pas envie d’embarrasser Yuki avec des paroles incohérentes devant un membre de son clan.

Yuki se rapproche du bureau sur lequel le gouverneur vient de prendre place. Pour ma part, je m’adosse debout contre le mur, scrutant chacune des réactions du vieux loup des neiges. Je ne suis pas encore en mesure de cerner véritablement la personnalité de cet individu mais cela ne saurait tarder d’après moi. Je suis pour le moment sûr d’une chose. Cet homme est à la limite du xénophobe. Je pense qu’il n’aime pas fréquenter les gens qui ne sont pas de son clan et cela ne me plait pas beaucoup. Un politicien aussi refermé sur lui-même ne peut qu’apporter des problèmes à son pays et provoquer des coups d’états. Ce n’est pas avec de la rancœur qu’on façonne le monde. Curieux, je m’étonne moi-même à avoir des idées politique tout à coup. Je ne suis pourtant pas vraiment rattaché à toutes ces histoires de seigneurs à qui ont à sali la culotte mais il semblerait que j’attache un intérêt particulier à la condition de ce pays des neiges.

Yuki se rapproche un peu plus du bureau et me présente comme son garde du corps engagé par sa grand-mère. Je vais avoir des problèmes si le gouverneur me pose des questions à ce sujet mais je ne crois pas qu’il le fera. En fait je suis plutôt content que Yuki est pris en compte ma proposition. Me retrouver dans un tel pays sans réel motif ne pourrait m’apporter que des ennuis et je ne suis pas ici pour faire parler de moi. Me mouvoir comme une ombre sera mon crédo dans les jours qui suivront. La suite des dires de Yuki me fait à nouveau l’effet d’une bombe. Apparemment Yuki serait affecté au gouvernement de ce caillou des neiges. Elle ne m’en avait même pas parlé. Je suis des plus décontenancé et il me faut une force colossale pour ne rien laisser paraître sur ma frimousse et me retenir d’intervenir verbalement. Mais je sais où est ma place et pour le moment, sagesse oblige, je resterais adossé à ce cher mur qui est d’ailleurs, des plus inconfortable.

La suite de la conversation entre ma petite amie et le gouverneur est prévisible : elle lui narre les raisons de sa présence en avance, lui demande son aide et lui dit que même s’il ne vient pas, elle irait quand même. Pour ma part, je ne tiens pas vraiment à devoir frayer avec ce vieux croulant mais je dois avouer que me faire un allié d’une personnalité influente dans cette région ne me déplairait pas. En fait, c’est même tout le contraire. Je commence à grandir et me créer un réseau de relation devrait être l’une de mes priorité numéro un.

Yuki, une fois sa tirade terminée, sans même attendre la réponse du vieillard tourne les talons et sort directement du bureau. Je la suis à bonne distance et referme la porte derrière moi. A peine l’ai-je rattrapé qu’elle se jette dans mes bras. Il faut dire qu’être obligé de jouer la comédie devant des membres de son clan, ce ne doit pas être facile pour elle. Moi, je n’ai pas de clan, je ne peux pas comprendre ce que ça fait. Au fond, je suis mieux comme ça. Dépendre d’une famille peut s’avérer utile mais également une faiblesse. Je préfère nettement me mettre à la recherche d’individus remarquable plutôt que de me contraindre à me battre aux côtés de ceux que le destin m’a imposés. De ce point de vue là, je crois qu’on peut dire que je suis un peu marginal sur les bords.

Yuki et moi prenons une douche rapide, l’un après l’autre. Elle commence et je suis. Une fois sorti de la baignoire j’enfile un kimono noire que j’avais emporté pour l’occasion et va retrouver ma douce sur le lit. Nous nous enlaçons, nous caressons et passons un bon moment. Néanmoins je ne peux pas savourer ces moments au maximum vu que j’ai l’esprit torturé par une idée bien triste. Je l’ai compris sous la douche, Yuki va rester longtemps à Yuki no kuni et je serais contraint de rentrer seul à Kiri. Je n’aime pas cette idée mais, politique oblige, je dois m’y résoudre. Yuki est blottie contre mon torse lorsque je décide enfin d’aborder le sujet :

« Yuki, pourquoi ne m’as-tu pas dis que tu allais rester à Yuki no kuni. Et d’ailleurs, combien de temps comptes-tu passer ici ? »

Bien que j’essaye de contenir mon appréhension, je sais que Yuki sent parfaitement la douleur que j’éprouve à l’idée de la voir s’exiler sur un pareil caillou. Sans elle, les journées à Kiri se ressembleront toutes et je ne pourrais plus me flatter du fait que de temps en temps, lorsque je passe une journée en sa compagnie, je quitte pour quelques heures les horreurs que ce monde offre à ses habitants. Non, je ne veux pas qu’elle parte. Mais comme toujours, l’échafaud est là et on dirait bien que je suis menotté des pieds à la tête sans possibilité de fuite.

Le contact des mains du jeune homme sur mon corps me fit complètement perdre la raison et alors que je me laisser aller dans ses bras, savourant les douces caresses qu'il faisait sur mon dos et bras, je l'embrassais jusqu'à ne plus pouvoir respirer. Je profitais au maximum de ce moment qui nous était accordé avant notre séparation. Je me sentais même d'une humeur d'aventurière aujourd'hui, car ma main outrageusement passée a travers la veste de son kimono essayait tant bien que mal d'en écarter la ceinture afin que je puisse m'amuser tout mon soul sur son torse d'Apollon.
Finalement, je choisis de rester sage et alors que je me laissais doucement retomber dans ses bras, l'embrassant désormais doucement par petits baisers papillons, je finis par le regarder amoureusement alors que lui me semblait préoccuper.
Cela m'interpella immédiatement et je m'écartais de ses bras pour l'observer curieusement. Mais alors que je m'apprêtais à lui demander ce qui n'allait pas, il me le demanda de lui-même et mon visage s'assombrit légèrement alors que je me recouchais à ses côtés sans oser le regarder cette fois-ci. Pire, je détournais carrément la tête de l'autre côté, retenant légèrement les larmes qui me venaient en pensant à cela :

"Grand-mère pense que je ne suis pas assez forte ... Du coup, elle veut que je reste à Yuki no Kuni quelque temps ... Avec Kakeshuou pour m'endurcir selon ses propres mots ..."

Je me tus, me tournant cette fois-ci complètement dos à lui. Ma voix se fondit alors légèrement en sanglot :

"Je ne l'ai appris qu'avant hier ... C'est pour ça que je ne t'ai rien dit dans un premier temps ! J'espérais faire changer mes parents d'avis, mais ils sont catégoriques sur le sujet ..."

Je me retournais alors le visage emprunt d'une tristesse visible :

"Je ne sais pas combien de temps je vais devoir rester ici ... Je suis tellement dégoutée de devoir m'éloigner de toi ... Mais ... Nous sommes des shinobis ... Même si c'est dur, même si mon cœur se déchirera le soir où tu partiras, je devrais me redresser pour avancer ... Je ne veux pas que tu me vois comme quelqu'un de faible !"

J'enfouis alors mon visage au creux de son cou pour lui cacher mes traits tristes. Je n'ai pas envie de parler de choses tristes de toutes façons ce soir, j'ai juste envie de profiter de lui.
Ma jambe gauche remonte alors doucement le long de celle du jeune homme et je l'encercle avec cette dernière, le faisant alors prisonnier de mon étreinte alors que d'une façon timide, je lui grimpe à califourchon dessus et j'essaye de cacher ma mine déconfite par autre chose. Je sais très bien comment lui faire penser à autres choses, et même si je m'exécute maladroitement, mes mains glissent jusqu'à la ceinture de son kimono que je défais petit à petit tout en le contemplant d'une mine que je veux réjouie.

"Ne parlons pas de ça s'il te plait ! J'ai envie de profiter de mon amoureux ce soir !"

Je me penche alors vers lui et tout en m'allongeant doucement sur lui, je pose mes lèvres sur les siennes avant de descendre doucement embrasser son torse.

3.Attraction

Il y a certains moments de la vie d’un homme où celui-ci fait preuve d’une grande sagesse. Vous savez, ces moments où tout devient d’une clarté absolue et où là où on pensait voir une eau boueuse de lac des campagnes on s’aperçoit soudain qu’il s’agit d’une eau limpide provenant des rivières issue du cœur de la montagne. Eh bien moi, je n’ai pas de moment comme ça. La jeune Yuki, suite à ma question, détourne la tête et me réponds fébrilement. Apparemment ce n’est pas elle qui a souhaité partir mais bien ses parents qui l’y ont contraint. Elle n’est pas assez forte ? Foutaise je suis sûr qu’elle me mettrait une raclée si elle daignait se battre sérieusement contre moi. Rien que ses oursons sont une arme efficace contre moi alors je ne crois pas qu’elle ait besoin de s’exiler à l’autre bout du monde pour pouvoir devenir plus forte. Dans ma tête des idées se bousculent, des hypothèses des algorithmes psychologiques et tout un tas d’autres faits réels et moyen logique qui pourrait m’aider à mieux cerner cette situation et m’expliquer comme je devrais réagir. Je ne suis pas quelqu’un de très impulsif d’ordinaire mais lorsqu’il s’agit de Yuki allez savoir pourquoi je deviens une tout autre personne et le Yusuke que tout le monde connait, froid et lugubre devient un Yusuke attentionné et profond. Je ne suis pas dupe, je sais très bien qu’elle image je renvoie et cela me ferait du mal de devoir seulement jouer le rôle du méchant si Yuki ne devait pas rentrer avec moi.

En y repensant plus, je me met à me demander ce qui me retient vraiment à Kiri. Certes il y a mon père mais ce vieux croulant sait se débrouiller tout seul. Il y a Shord avec qui je pratique mes techniques de temps en temps mais lui aussi peu aisément se passer de mes service pour un temps. D’un autre côté, il y a le village qui va exiger que je lui transmette quelques rapports sur ma position. Soudain je constate quelque chose d’horrifiant. J’ai récemment appris que nous étions pratiquement passés près de la guerre civile à cause du clan Samui et d’un autre clan. Et si les membres du clan Samui me prenaient pour un espion du village ? Ce n’est pas que l’idée me soit venu par envie mais si j’étais un tant soit peu malin j’y penserais tout de suite à leur place. Mais bon l’heure n’est pas aux spéculations hasardeuses surtout que ma petite amie est à présent sur moi à califourchon et me parle de ses craintes. Elle s’est vraiment endurcie ces derniers mois et c’est tout à son honneur vraiment. Maintenant, elle souhaiterait presque que je parte pour me montrer qu’elle est forte. Mais le fait est que je n’ai pas besoin de partir pour m’en rendre compte. Je le sais depuis le moment même où je l’ai rencontré dans ce parc. Elle avait dans ses yeux la flamme timide qui ne demande qu’à être vivifié d’un vent puissant pour devenir brasier.

« Yuki, tu n’aura pas à te déchirer le cœur quand je vais partir pour la simple raison que je ne vais pas partir. Je demanderais à ce vieillard qu’on a vu aujourd’hui de me laisser rester ici et de me mettre à son service. Je ne t’abandonnerais pas et je préfère me faire pointer du doigt comme un étranger plutôt que de te savoir loin de moi à la merci du monde. Je t’aime, et s’il ne me laisse pas rester eh bien je resterais quand même, sans qu’ils ne le voient. »

Mais Yuki a raison, il ne serre à rien de parler de cela maintenant. Je veux profiter d’elle aussi longtemps que je le pourrais et pour ça il n’y a rien de plus approprié que la science des corps humains. Yuki a ouvert mon kimono et se met à embrasser mon torse. Quant à moi, je plonge mes mains dans sa chemise de nuit et lui caresse les épaules. Bien entendu je sens les bretelles de son soutien gorge mais je n’y touche pas. J’ai bientôt 16 ans mais je ne suis pas ce genre de garçon. Aller au rythme de Yuki me convient parfaitement et ce genre de petites caresses me fait déjà chavirer alors… . De toute évidence, moi et Yuki sommes fait pour être ensemble tant nous sommes synchronisé dans nos papouilles respectives. Pendant ces brèves caresses, je ne peux m’empêcher de lui murmurer à l’oreille : « jamais je ne te quitterais. »

Il est parfois dit que l’enfer est sur terre. Eh bien moi je pense qu’avec Yuki, je trouve en enfer mon petit coin de paradis…

Le contact de ses mains sur ma peau me fait frémir et lorsqu'il m'annonce qu'il fera son possible pour rester à mes côtés au pays de la neige, je ne peux qu'éprouver une joie véritable, un désir plus fort encore pour lui. J'embrasse son torse avec passion avant de retourner me perdre contre ses lippes brulantes dans un baiser emprunt de tout le désir charnel que je peux éprouver malgré mon jeune âge. Je continue à le cajoler avec amour et passion avant de me caller avantageusement dans ses bras musclés, trouvant une position des plus confortables, je finis par m'endormir dans la chaleur réconfortante de ses bras après avoir tiré les couvertures sur nous.
Je me réveille la première et le jour n'est pas encore levé. Toujours dans les bras de mon amant, j'ai légèrement bougé sur le côté durant la nuit et Yusuke en a profité pour poser sa main sur mon ventre. Je soupire d'aisance et m'étire longuement avant de me retourner mon embrassé mon chéri et le réveiller tendrement :

"Réveille-toi mon cœur !"

Puis alors qu'il sort doucement du sommeil, je m'extirpe des draps et profite qu'il sort doucement des bras de Morphée pour retirer ma chemise de nuit, me retrouvant ainsi en sous-vêtements et m'habiller en vitesse. Cela ne me dérange pas qu'il me voit, après tout, c'est comme ci, j'étais en maillot de bain, il n'y a pas vraiment de différences et mes sous-vêtements sont tout à fait ordinaires. Rien de très sexy en soit quoi.
Je m'habille chaudement et je vais me laver les dents en attendant que mon amoureux soit prêt. Puis nous sortons de la chambre et traversons en silence les vastes couloirs pour gagner l'extérieur.
Je profite que nous passions devant les cuisines en nous rendant aux écuries pour aller y chiper deux brioches encore chaudes et j'en fourre une dans la bouche de mon amoureux avant de m'en retourner vers les écuries.
Panach est chaudement enveloppé dans une couverture en laine et je la retire pour seller la jument avant de la remettre par-dessus pour lui couvrir les reins.
Le soleil commence à pointer le bout de son nez et pourtant Kakeshuou ne se montre pas. Je regarde Yusuke tout en grignotant ma brioche et je lui lance un regard interrogateur :

"À mon avis, il ne viendra pas ? Allons-y !"

Je grimpe alors souplement sur le dos de ma jument et je tends le bras à Yusuke pour l'aider à son tour à monter sur le cheval juste derrière moi. Il est temps pour nous de partir. Nous progressons alors doucement au travers de la forêt avant de gravir une vallée en son centre en prenant garde à ne pas provoquer d'avalanche.
Ce n'est que deux heures plus tard que finalement, nous arrivons à destination.
Un cap glacé, c'est l'endroit où je pense que le nukenin m'a donné rendez-vous.
Nous descendons alors de cheval et tenant l'animal par les rênes, je m'avance avec beaucoup de prudences vers le bord de la falaise verglacée pour observer en contrebas l'océan se heurter violemment contre les rochers.
Un frisson me parcourt alors et bien qu'il ne neige pas, le vent et glacial. Je reviens immédiatement vers Yusuke me blottir dans ses bras pour me protéger du froid.

"On va voir s'il va venir maintenant !"

Le froid lui mordit encore davantage les couches superficielles de l'épiderme tandis qu'il observait de loin sa pupille prometteuse accompagnée de son compagnon entrer dans l'enceinte du palais du gouverneur. Tous ces efforts, cette veillée, cette traque, tout ça pour se voir laissé à la porte de la vaste demeure où Yuki allait probablement passer la nuit ? Cela lui ferait mal... Yanosa se mit alors à jauger les risques, observant plus attentivement l'attitude des gardes qu'il apercevait à l'entrée et estimant ses chances de passer inaperçu dans ce méandre politico familial. Le palais, comme son nom le suggérait, était en effet assez grand pour que l'on puisse s'y perdre et tenais plus du château que de la simple bâtisse agrémentée de quelques chambres d'amis. Décidé à ne pas perdre son temps et à s'occuper, utilement ou non, le Nukenin adopta alors un Henge tout particulier, arborant ostensiblement le bandeau frontal du village de Kiri posé sur le front d'une frimousse inspirant à la fois confiance et respect. Se donnant une constance adéquate et plongeant pour ainsi dire dans son personnage, le jashiniste fit alors route vers le palais à allure modérée, à pied. Son plan ? Se faire passer pour l'arrière garde.

Et lorsqu'il arriva face à l'entrée une petite heure après , c'est exactement à ce plan qu'il se tint. Baratinant sans excès les deux surveillants en armure en leur vendant bien son personnage, Yanosa réussit sans mal à les convaincre qu'il dépendait lui aussi du village de la Brume et que sa seule priorité avait été de veiller, selon ses dires, sur « les deux zigotos amourachés provenant du Village de Kiri ». La pilule était passée, et le voilà à présent qui déambulait librement dans la cour du palais, humectant l'air à la recherche du chakra qu'il avait appris à flairer et pister. Rapidement, au détours des premiers couloirs qu'il emprunta pour tenter de se faire une idée de la composition des lieux, Yanosa remarqua que nulle autre que lui ne portait de bandeau. Le séjour ici de la jeune fille de Kiri devait être un événement exceptionnel et voir un autre shinobi de ce même village pouvait susciter le doute chez certains résidents, sans parler de la principale intéressée. Le jashiniste enleva donc son bandeau, présentant désormais l'allure simple d'un dignitaire un peu aventureux de passage dans cette circonscription, et se mit à pister le chakra glacial qu'il connaissait bien.

Ses recherches l'amenèrent rapidement à se rapprocher du centre du château, un point focal qu'il pouvait être dangereux d'approcher. Aussi ralentit-il son allure, assumant son rôle de quasi-touriste en s'arrêtant au détour d'une tapisserie qu'il feignait d'admirer ou encore en touchant du doigt les matériaux pas si nobles que ça qui formaient le mobilier du palais. Et ce fut finalement là, au détours d'un couloir, qu'il la vit, elle, et son compagnon. Les deux tourtereaux, qui trahissaient leur relation par leur main jointe et leur allure certes peu enjouée mais complice, couraient presque dans le palais, la jeune fille traînant le jeune homme par le bras. Les deux jeunes gens passèrent devant Yanosa sans faire attention à lui, ce dernier gravant en revanche le visage du jeune homme dans son esprit : ce dernier était en effet un shinobi de Kiri, comme l'indiquait le bandeau qu'il portait comme le portait quelques instants plus tôt le guerrier rouge. Une intrigue amoureuse que Yanosa se ferait un plaisir d'éclaircir un peu plus tard... Mais pour l'heure, ce bref aperçu furtif qui lui avait été offert était suffisant.

Le Nukenin s'exfiltra alors sobrement du palais, laissant les bras de Morphée attraper ses occupants, et voyagea comme d'habitude de nuit jusqu'au pic au nord-est, là où, il l'espérait, la jeune fille le rejoindrait le lendemain. Nulle doute qu'elle serait alors accompagnée du jeune homme qu'il avait pu dévisager au détours de ce couloir, que ce dernier reste caché ou non. Aussi, une fois arrivé à destination au cœur de la nuit après une longue et énergique traversée, Yanosa prit le temps de préparer le terrain pendant une longue heure et demie avant de trouver refuge non loin du point de rendez-vous, fatigué. Deux petites heures le séparaient des premières lueurs de l'aube, et il aurait bien besoin de ce sommeil pour remplir son rôle le lendemain. Ouvrant les yeux sur ce jour nouveau, par malice, le Nukenin adopta à nouveau le Henge qu'il avait adopté lors de son escapade dans le palais et se dirigea nonchalamment vers la crête de glace, où la jeune fille et son compagnon attendaient déjà, blottis l'un contre l'autre.

« Bonjour à tous les deux... Vous m'attendiez ? »

4.Confrontation

Je suis dans au milieu de nulle part. Autour de moi la neige s’étend à perte de vue. J’ai l’impression d’avoir atterri dans un enfer blanc. Je peux sentir le froid me geler l’épiderme. Je ne parviens à respirer qu’à travers de brèves inspirations rythmées qui me demandent des efforts titanesques. Bientôt, je le sens, je vais suffoquer. J’ignore comment je suis arrivé ici, ni pourquoi je suis là. Tout ce que je sais c’est que je suis là, prisonnier de cet univers duquel je ne connais absolument rien. Mon dieu quel cauchemar, il faut que je me réveille…

Une grosse goutte de sueur coule le long de mon front tendis que Yuki retire ses lèvres des miennes. Apparemment je ne suis pas entré dans le cliché du type qui sort de son cauchemar en réveillant toute la famille dans la maison. Il faut dire aussi que je suis assez habitué au cauchemar même si depuis que je connais Yuki, je n’avais plus eu le plaisir d’être si sauvagement extirpé de mon sommeil. Curieux rêve tout de même. Moi, prisonnier des neiges… . Qu’essayait donc de me dire mon subconscient ? Je me sens soudain comme un aveugle à qui on aurait retiré le bâton. Je suis totalement dans le brouillard. La neige, cela représente certainement ce pays. Mais alors pourquoi suis-je seul dans mon rêve, où peut bien se trouver Yuki ? Oh et puis peut être que je m’en fais trop. Parfois, il ne faut pas chercher trop loin car les choses qui paraissent les plus complexes sont certainement les plus simples.

Je sors discrètement du lit tandis que Yuki enfile ses sous-vêtements. Je n’y prête pas vraiment attention (ce genre de futilités ne m’intéresse pas vraiment) et me dirige vers la commode. Hier soir, je m’en souviens, j’ai rangé l’intégralité de mon attirail dans ce meuble pour être bien sûr de ne rien oublier aujourd’hui. J’ouvre la commode et sort de celle-ci un T-shirt noir, un pantalon noir et ma tunique noire. J’enfile rapidement le tout et sort ensuite mon double fourreau. Je range à l’intérieur Aurore et Crépuscule car je sens que je vais en avoir besoin aujourd’hui. J’enroule mes lourdes chaines à mes bras et me saisis d’une petite sacoche de projectile que j’accroche à ma ceinture. Je suis fin prêt pour un combat digne de ce nom, si combat il doit y avoir. Je ne sais absolument pas ce qui nous attend à ce rendez-vous et de ce que j’en sais, nous partons à la recherche d’un nukenin. Cela signifie donc que nous sommes légalement dans l’obligation de l’appréhender et de le capturer. Je ne sais pas si Yuki est vraiment consciente de cette réalité vu qu’elle est plutôt excitée par cette rencontre. Je la regarde se préparer et attend qu’elle ait terminé pour ouvrir la porte de la chambre. Nous nous engouffrons dans le couloir et dévalons certains escaliers pour enfin arriver dans les écuries.

Une fois dans la demeure des chevaux, je revois la monture que nous avons utilisée pour l’aller de notre voyage. Apparemment Yuki doit être attachée à cette bête car elle la scelle avec soin et douceur, sans geste brusque ni violence. Une fois l’animal apprêté, Yuki se tourne vers moi et me dis que le gouverneur ne va sans doute pas se rendre avec nous au lieu du rendez-vous. Cela ne m’étonne pas beaucoup vu comment ce dernier nous a accueillis la veille. Je ne vois pas ce genre d’individu e mouiller dans des affaires d’ordre personnel. Malheureusement il faut des hommes comme lui pour gouverner sinon le pays ne serait qu’un modèle d’anarchie parmi tant d’autre et tout le monde ferait ce qu’il souhaite. Nous ne serions alors pas différents des déserteurs que nous traquons pour leur crimes. Yuki, après sa constatation monte sur le cheval et m’invite à en faire autant. Nous galopons pendant deux bonnes heures à travers les forêts et la neige. Je ne suis pas un grand fan des chevaux ce qui explique pourquoi pendant la majorité du trajet j’ai gardé les yeux clos et laissé mon esprit vagabonder.

Yuki descend de la jument et je ne tarde pas à en faire autant. Je regarde vaguement autour de moi et ne vois que de la neige. Celle-ci ne tombe pas du ciel mais nous ressentons distinctement le froid et le vent se jeter contre nos manteaux. Je ne sais pas pourquoi mais je ressens la présence d’un autre individu quelque part sur ce cap gelé. J’entends distinctement l’océan frapper la falaise à grand coup de vague mais je ne parviens pas à entendre ni à voir celui que nous sommes venus chercher. Yuki qui était partie voir d’un peu plus prêt la fin de la falaise revient vers moi et me dit que le nukenin ne devrait plus tarder à présent. Je dois avouer que j’ai hâte. De toute ma vie je n’ai encore jamais vu un nukenin. Bien entendu, je ne tenterais pas de le capturer dès le moment où nous commencerons à parler mais j’aimerais cependant bien conclure un marché avec cet homme.

Soudain une voix retentit dans mon dos et je me tourne presque par instinct. En face de moi un homme à l’allure quelque peu banale. Une tête faisant figure d’innocence mais également d’autorité. Il n’a pas l’air particulièrement menaçant mais connaissant de réputation les nukenins, je préfère rester sur mes gardes et ne pas trop me précipiter. Pour le moment, je ne dis rien, je reste en retrait et fait un pas en arrière. Je laisse Yuki en avant afin de lui faire comprendre qu’elle peut parler au déserteur et que je ne suis là que pour la protéger si jamais nous devions nous mettre à combattre.

«Sois prudente Yuki. Je crois avoir déjà vu cet homme quelque part mais je ne parviens pas à me souvenir du lieu exacte. Il se pourrait bien qu’il se soit renseigné sur nous d’une façon ou d’une autre. Ne laisse pas la conversation durer trop longtemps. »

Lorsque la voix retentit, je me détache à peine de mon homme pour observer le nouvel arrivant qui n'a pas du tout l'allure du Nukenin que je connais et que je vois encore dans mes rêves. Je frémis et murmure à l'intention de mon amant :

"Sors tes épées ..."

Je ne suis pas des plus rassurée bien qu'en l'instant présent, je sois entièrement sûre de mes compétences. Je m'éloigne alors un peu de Yusuke, passant devant lui pour faire face à mon interlocuteur. L'apparence qu'il a prise, je la connais ... Je pense l'avoir aperçus la veille dans le palais de mon oncle. Comment a-t-il pu y rentrer aussi facilement. Il a dû nous observer, mais il n'a pas dû apprendre grand chose sur nous à part notre affinité particulière à moi et Yusuke. Le vent continue à souffler fort et je dois presque crier pour qu'il m'entende :

"Enlever votre technique de camouflage ... Je suis venue à votre rencontre sans le moindre subterfuge donc faites en de même ..."

J'attends qu'il s'exécute et je le regarde alors ce coup-ci au grand jour, car lors de notre dernière rencontre, seul les astres éclairés nos visages. Je peux voir enfin l'homme qu'il ait réellement. Son regard glacial et calculateur. De la colère se profile dans mes yeux quand je repense à la bêtise que j'ai faite quand je l'ai laissé s'échapper. La présence de Yusuke me rassure, car cette fois-ci, je ne le laisserai pas fuir et si c'est le cas, mon amoureux le rattrapera. Mes prunelles le fixent alors longuement et une nouvelle fois, je prends la parole :

"Pourquoi vouliez-vous que l'on se revoie ? Je vous préviens de suite, je vous ai laissé filer une fois ... Mais pas deux ... Mais avant d'attaquer les hostilités, je tiens absolument à savoir ... Pourquoi ..."

Il n'y avait pas d'autre formulation à avoir sur la question. Pourquoi ? Oui pourquoi moi ? Pourquoi ici ? Dans quel but ? Quelle était cette mascarade ? Pourquoi ce nukenin revenait de cette façon se jeter dans la gueule du loup, il savait très bien que je ne raterais pas une deuxième fois la chance qui m'était offerte. Mais, il parait étrangement sûr de lui et un regard aux alentours sur la zone ou nous nous trouvons me permet de chercher des choses inhabituelles dans le décor. A t'il piégé la zone avant notre arrivée ?

La réaction des deux jeunes gens ne se fit pas attendre, l'un posant immédiatement ses mains sur le fourreau de ses épées tandis que l'autre invectivait le jashiniste en le priant se montrer sous son vrai jour. Son camouflage n'était en effet qu'une piètre mascarade visant à faire éventuellement comprendre aux deux tourtereaux, si ils avaient été attentifs, que le Nukenin avait gardé, d'une façon ou d'une autre, un petit œil sur eux. Une sorte de préambule au fait que, quoi qu'il arrive, tout ce qui se passait était en son contrôle, invité surprise ou pas, et ce malgré toutes les apparences possibles. Ne s'offusquant donc en rien de la perspicacité de la jeune kirienne, Yanosa réapparu sous son vrai jour d'un simple mudra de la main droite, dévoilant son habit assez peu adapté au climat actuel, uniquement composé d'un mince gilet marron laissé ouvert et d'un pantalon large, ainsi que ses cicatrices, dont certaines étaient manifestement très récentes comme à l'épaule gauche ou au flanc droit. Un mince sourire vint égayer son visage fatigué par les efforts enchaînés ces dernières semaines, alors que ses cheveux rouges sang voletaient derrière lui sous l'effet des vents glacés qui soufflaient sur cette avancée de neige à nue.

La kirienne ne perdait en effet pas de temps et entrait directement dans le vif du sujet, ne se perdant pas en préambule ni même en présentation, une étape que pour une fois le Nukenin aurait aimé ne pas sauter. Toutefois, il fallait l'admettre, les interrogations et la méfiance de la jeune fille, qui en peu de temps semblait avoir mûri et consolidé la force de ses convictions, étaient tout à fait justifiées. Mais sans le savoir, en acceptant ce rendez-vous et ce faisant venant s'inscrire dans le plan que Yanosa avait tissé pour elle, elle acceptait tacitement de jouer à un jeu dont les règles lui échappaient encore. Et si elle était bel et bien venue avec des « renforts », une marque de prudence élémentaire, il s'avérait que le soutient en question entretenait une relation particulière avec elle... Un désaveu sur ses objectifs à elle, peut-être... ? Pour le jashiniste, il était encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives, mais quelle que serait l'issue de ce qui allait suivre, il le savait, il en sortirait gagnant, d'une façon ou d'une autre.

« Vous m'excuserez cette petite farce... Mais ils sont des choses qui sont mieux dites ainsi que par des mots. Comme votre relation, à tous les deux... Aaahh... La chaleur de deux mains qui s'entrelacent sans aucune retenue... dit-il d'abord, en terminant sa phrase en levant brièvement les yeux au ciel.

Mais ce n'est pas ce qui nous intéresse, n'est-ce pas ? Ou plutôt... Ce qui t'intéresse toi, flocon de neige... Après tout, je ne vois toujours pas où était ton intérêt ou celui de ton village... Lorsque tu m'as sauvé la vie. »

Si elle l'avait bel et bien aidé à s'en sortir dans la Forêt de la Brume l'hiver dernier, sa vie n'avait jamais été entre ses mains. Un pieu mensonge de la part du Nukenin, qui jaugea alors d'un oeil la réaction du compagnon de la jeune fille, resté en retrait.

« Mais si je t'ai fais venir ici aujourd'hui, je te rassure, ce n'est pas pour te remercier. Quoique... d'une certaine façon, ce que je vais te proposer pourrait ressembler à une sorte de compensation pour l'aide que tu m'as apportée, selon le point de vue, dit-il en marquant une petite pause et en faisant quelques pas sur la gauche.

J'irais donc droit au but. Il est des projets qui ne peuvent être menés à bien seuls. En l'occurrence, faire tomber le Village de Kumo en fait partie. »

Ce qui semblait donc être une bombe était lâchée et avec elle, tacitement, une nouvelle invitation, beaucoup plus engageante que la précédente, était lancée. Une invitation à joindre ses forces aux siennes pour frapper Kumo en plein cœur, une initiative folle et ambitieuse dont seul un fou ferait confession. Mais loin, très loin de la folie, c'était une forme de génie que Jashin instillait en son protégé pour le mener sur la bonne voie. Voulait-il cibler Kumo par pure vendetta personnelles ? Son combat contre Seki Zennosuke l'avait-il à ce point marqué voire vexé qu'il désirait à présent rayer sa patrie de la carte ? Les intentions du Nukenin, les vraies, restaient pour l'instant inconnues au reste du monde. Et c'était tant mieux...

5.Représentation

S’il y a bien quelque chose que j’aime dans la vie, c’est le mouvement. Non, je ne supporte pas la lenteur. J’ai toujours de besoin de vitesse et cette vitesse, je la trouve dans la réaction de mes semblables face à certains évènements qui se produisent. Je suis d’ailleurs toujours surpris par les coups de théâtre que l’on peut avoir dans la vraie vie. C’est comme si nos vie n’étaient en fait que des pièces se jouant sur le théâtre du monde. Nous ne sommes donc que des acteurs jouant notre rôle jusqu’à ce que le temps de notre tirade soit écoulé. Dans ce genre de pièce, il n’y a pas de fermeture de rideau. Il n’y a que des acteurs qui se suivent, s’en vont et vont ressortir par l’entrée des artistes. Dans ce cruel monde, personne ne part avec les honneurs. Nous partons tous de la même façon et nous sommes tous égaux dans la mort. Personne n’est supérieur à quiconque.

Ainsi nous sommes là tous les trois. Je jette quelques regards brefs en direction de Yuki. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais je m’attends à la voir trembler et pourtant, elle semble sûr d’elle. Beaucoup plus sûr d’elle que la dernière fois qu’elle a du faire face à un danger (lors de l’attaque de Sanbi). On dirait bien que ma petite Yuki commence à devenir un vrai petit ninja au cœur dur et au courage ardu. Je suis impressionné et en même temps fier d’être le petit amie d’une fille qui se réinvente chaque jour. Et bien que la situation ne me le permette pas trop, je me permets quelques retours dans le passé de quelques microsecondes où je revoie mais douce trembler dans mes bras et verser quelques larmes. Je suis sûr que si nous devions revivre ces moments à présent, les choses se passeraient différemment et elle ne trouverait plus refuge dans mes bras. Quelque part, ce changement me chagrine un peu car j’aimais bien la cajoler avec tendresse. Mais le temps offre des changements que je suis bien obligé de suivre si je ne veux pas finir fossile d’une époque que je n’ai pas su abandonné.

Yuki pose une question à notre invité. Elle est déterminée dans ses mots ; sûr d’elle-même. Je ne peux pas voir ses yeux mais je suis sûr qu’ils brillent d’une étincelle de conviction que même le plus puissant des blizzards ne saurait éteindre. Je concentre surtout mon regard sur le nukenin. D’après les dires de Yuki, il aurait utilisé une technique de métamorphose. Cela expliquerait pourquoi je crois l’avoir déjà vu. Je reste aux aguets alors que l’ennemi annule son sort. Je le vois enfin sous sa véritable apparence : beaucoup plus charismatique. Sa chevelure rouge fait un contraste flamboyant sur la neige qui nous entoure. Je ne peux m’empêcher de penser que s’il continue à se foutre de nous, je vais repeindre la neige de la même couleur que ses cheveux. Je sais qu’il peut voir le mépris que j’éprouve pour lui à travers mon regard. Je le vois qui me fixe.

Le nukenin se met à parler et je manque de trébucher lorsque j’entends de sa voix qu’il a été sauvé par Yuki. Je suis surpris d’apprendre une telle nouvelle surtout que Yuki m’a elle-même affirmer qu’ils s’étaient affrontés lors de leur dernière rencontre. Ou du moins c’est ce que j’ai cru comprendre d’après ses dires. Les éléments dans ma tête commencent à se mélanger et je ne distingue plus clairement les différents éléments de ce roman qui devient de plus en plus grotesque. Je ne vois pas Yuki sauver un déserteur et cela même si elle a un grand cœur. L’un des deux doit certainement mentir et je pense que c’est notre cher invité. Je suis sûr qu’il essaye de me baratiner pour que je perde le contrôle de moi-même et que, au lieu d’être un atout pour Yuki, je devienne un fardeau. Cependant, je ne suis pas aussi simple à baratiner que n’importe qui. Je comprends aisément l’esprit des criminel et cela se comprend : je suis moi-même un peu criminel au fond de moi. A de nombreuses reprises j’ai pensé au meurtre, au vol et à la tromperie. Je ne suis pas un saint mais jusque là, je suis plutôt un bon comédien. Mais on dirait que je ne suis pas le seul vu le grand artiste que j’ai devant moi.

Je continue d’écouter tout en gardant mes paumes autour de mes fourreaux. Je sais que je devrais peut-être intervenir mais pour le moment, c’est Yuki qui mène la danse et tant que ce sera le cas, je ne dirais rien. Encore une fois, tant qu’il s’agit d’une affaire entre eux je n’ai pas le droit de m’en mêler. Les paroles du nukenin se suivent et je tombe à nouveau des nues lorsque j’apprends que son objectif est de faire tomber Kumo. Est-ce encore un mensonge ? Non, je pense qu’il est sérieux. Là, je comprends qu’il est on ne peut plus clair que ce type n’est pas net. Mais pourquoi Yuki, pourquoi Kiri ? Certaines choses m’échappent dans la politique du village de la brume mais pas à ce point. A partir de ce moment, je conclu que ce n’est plus une affaire qu’entre Yuki et le nukenin mais vu que je suis présent, cela devient une affaire d’état et je suis aussi mouillé. Je fais un pas en avant et je déclare d’un ton fort autoritaire :

«Tu parle beaucoup criminel ! Comment veux-tu que nous te croyions. Tu parle d’attaquer un village. As-tu seulement la force nécessaire pour réaliser ce souhait. Je ne t’aime pas. Je n’aime pas te face. Mais ton culot me plait. Tu dis vouloir faire tomber le village des nuages. Je n’aime pas Kumo mais avant de lancer une vendetta sur le village il faut un plan. Pour ma part, j’ai presque envie de te rejoindre dans ton projet. Il m’a l’air bien intéressent et plutôt excitant mais ce que tu nous demande, c’est de trahir en quelque sorte notre village. »

Il est vrai que la proposition de m’attaquer à un village est vraiment excitante. J’ai vraiment envie de tenter le coup mais encore une fois, y aller nous trois sans aucun renfort serait du suicide. Je pense plutôt différemment lorsqu’il s’agit de stratégie militaire et j’ai tendance à laisser parler mon esprit tactique. Je n’aime pas les batailles trop aléatoires bien que c’est en prenant des risques que l’on fait de soi un grand général. J’examine intérieurement la proposition du nukenin ce qui équivaut à environ deux secondes de silence puis je reprends mon explication.

« J’ai une idée. Apporte-nous la confirmation que tu n’es pas le seul à te lancer dans ce projet. Rallie d’autres déserteurs à ta cause et nous, de notre côté, nous tâcherons de convaincre les différents partis politique de Kiri de se lancer dans cette aventure. Nous avons besoin de grandeur dans ce village et je suis prêt à parier que le mizukage m’écoutera si je lui parle de bataille aux côtés de vous autres nukenins. Cependant je préfère te prévenir, je ne te garanti aucun résultat et il est même possible que je te traque pour ce genre de proposition. Après cela reste mon avis… »

Je parle plus bas à présent, à l’intention de mon compagnon qui jusque là, n’a pas eu l’occasion de s’exprimer :

« Quand pense-t-u Yuki ? Je ne sais pas si on peut faire confiance à ce type mai il faut dire que sa proposition est alléchante. Mais peut-être l’idée d’un conflit ne te plait-elle pas. Auquel cas, si tu désire le capturer, tu n’as qu’un mot à dire et je fonce charger sur lui. »

A présent, l’acteur doit attendre la réplique de son partenaire pour pouvoir continuer la pièce. Un tournant décisif se fait dans la scène. Cette histoire tournera-t-elle à la tragédie ?

Contre toutes les attentes du Nukenin, aucun mots ne sortirent de la bouche de la jeune kirijin. En lieu et place d'une réponse de sa part, ce fut une longue tirade pleine d'excitation et d'ambitions frileuses qui lui parvint de la part de son compagnon, jusque là resté en retrait et qui s'était avancé pour l'occasion. La conversation prit alors un tournant inattendu mais pas pour autant inintéressante pour Yanosa, qui écouta avec attention les dires du shinobi kirijin. A mesure qu'il l'écoutait, le jashiniste en vint à se demander à quel jeu il jouait, ou bien même s'il espérait apprendre à un singe à faire la grimace. Etait-il sérieux lorsqu'il envisageait de donner suite à sa demande, malgré les conditions qu'il énumérait ? Le village de Kiri était-il aussi désespérément en quête de pouvoir et de domination qu'il n'hésiterait pas à lancer une vaste conquête sur le simple prétexte qu'un « vulgaire » Nukenin leur en avait soufflé l'idée ? Que le jeune homme fut sérieux ou non, son monologue arracha un sourire franc à Yanosa, qui voyait là soit la manifestation d'opportunités plus vastes qu'il ne l'espérait ou la preuve que ses invités avaient pris connaissance des règles du jeu avant de venir à sa rencontre. Un jeu à la dangerosité très élevé, toutefois...

Le guerrier rouge avait donc encore la main alors que l'entrevue venait de débuter et malgré les regards pleins de sens que s'échangèrent alors les deux tourtereaux, il ne comptait pas les laisser s'embourber dans de vaines explications et argumentations. Un détail le fit malgré tout tiquer, un fait anodin qu'il avait jusque là ignoré mais qui venait d'être porté à son attention, l'air de rien. Yuki... Elle s'appelait donc Yuki, tout comme ce pays qui était aujourd'hui le théâtre de leur entrevue. Un hasard cocasse qu'il ne jugea pas digne de relever. Mais avant de reprendre la parole, le jashiniste se demanda malgré tout si le jeune homme ne venait pas de commettre un impair. Une gaffe qui, le moment venu, pourrait avoir des conséquences plus lourdes qu'il n'aurait pu l'imaginer.

« Ha... Je viens donc quérir l'aide d'une manipulatrice du Hyouton et c'est le support de tout une nation que tu m'offres ? Me crois-tu assez stupide pour traiter directement avec un Village Caché ? Je vais peut-être t'apprendre quelque chose, petit, mais sache que ceux que tu appelles Nukenins n'ont pas pour habitude de faire partie lié avec les institutions officielles.

Par la même occasion, je te rappelle que par définition les déserteurs ne forment pas de conglomérats en s'alliant comme des rats pestiférés. Tu ignores sans doute cela, toi dont l'allégeance va aveuglément à ton Kage, jetant du même coup un voile sur tous les aspects du monde que tu ne peux pas ou ne veux pas comprendre... dit-il en envoyant vaguement sa main vers le jeune homme avant de ramener son bras le long du corps.

Mais ne te méprend pas: si Kiri désire s'engager dans un conflit ouvert avec Kumo, qu'il le fasse ! Dans la confusion des combats et le chaos généré par les innombrables pertes qu'un tel conflit entraînerait, je serais là, faisant mon oeuvre dans ce sens... Mais ce n'est pas ce que je demande ici, rajouta-t-il en envoyant son regard se figer sur Yuki.

Yuki... Joins tes forces aux miennes, et nous pourrons mettre la main sur celui qui est derrière l'attaque du démon à queues, Sanbi. »

Bien entendu, Yanosa n'avait aucune idée de qui était derrière cette attaque et si seulement quelqu'un avait pu manipuler la bête à queues. Pour autant qu'il sache, il pouvait tout aussi bien être dans le vrai, mais c'était une hypothèse impossible à vérifier en l'état... De même qu'il était impossible pour ses interlocuteurs de prouver qu'il mentait. En son for intérieur, Yanosa prenait un malin plaisir à orienter la conversation, usant de ressorts émotionnels et d'ambitions enfouies pour parvenir à ses fins et semant les graines du trouble dans l'esprit de Yuki et de son compagnon kirijin. L'issue de ce rendez-vous restait toutefois totalement incertaine, mais le Nukenin se réjouissait intérieurement de la manière dont elle avait commencé...

J'assiste sans prononcer le moindre mot à l'échange qui se déroule sous mes yeux entre mon amoureux et le nukenin de mon passé. Bien que je ne le souhaite pas, mes yeux voltigent tantôt vers l'un, tantôt vers l'autre sans que je ne trouve réellement sur lequel des deux, je vais arrêter mon regard.
Les paroles de Yanosah me touchent lorsqu'il me parle de ma relation avec Yusuke. "Ainsi, il sait" pensais-je. Même si l'évidence n'était pas des plus difficile à deviner. La suite des hostilité était donc ouverte et j'écoutais les joutes verbales sans vraiment poser mon avis dessus. La demande du nukenin me surprit pourtant, au point de me déstabiliser et je ne pus finalement m'empêcher de dire :

"Je ne vois pas en quoi une enfant comme moi peut vous aidez à renverser Kumo ... Je ne suis rien ... De plus ... Qu'aurais-je à y gagner ? Je n'ai pas de haine contre Kumo. Quel serait pour moi la récompense dans une telle entreprise ? La gloire n'est pas quelques choses qui m'attire non plus ..."

Là était la vraie question. Pourquoi moi ? Je levais la main à la dernière parole de Yusuke :

"Non, si cela doit se produire, je m'en chargerai ! Mais avant !"

Je tournais mon regard de cristal vers l'homme aux cheveux rouges, car j'avais des questions. Il ne m'en laissa cependant pas le temps, laissant un flot de paroles insensées s'échapper de sa bouche rapidement et sans me laisser le moindre temps de réponse.
Pourtant, sa dernière élocution me fit l'effet d'une bombe et mon regard changea comme il le faisait si souvent quand quelques choses me touchaient au plus profond de mon âme. Sans pouvoir me retenir, je me mis à trembler de tous mes membres prisent d'une fureur sans précédent. J'avais perdu tellement de monde ce jour-là, tellement de mes amis !
Je ne pouvais pas me retenir. Je sautais d'un grand bond sur l'homme aux cheveux de sang, le faisant tomber à terre dans la neige froide. Là, je saisissais son gilet par le col et le rapprocher avec force de mon visage :

"Parle étranger ! Qui est-ce ! Nous avons tué un homme ! Tu dis que ce n'est pas lui !"

La fureur c'était emparé de moi par cette simple parole. Qu'il avoue maintenant où je le tuerai de mes propres mains.

"Et en quoi mon pouvoir t'intéresse-t-il vraiment ! Tu ne sais rien des Samui! Comment peux, tu nous juger apte à renverser une nation ! Si nous avions pu réellement le faire ! Nous aurions conquis le monde à l'heure qu'il est !"

Il l'avait espéré, il n'était pas déçu. Face à ses affirmations et propositions toutes aussi calculées les unes que les autres, la réaction de Yuki ne se fit en effet pas attendre, la jeune fille se lançant sans vergogne vers le jashiniste après lui avoir fait part de ses interrogations, toutes pertinentes d'ailleurs. Le Nukenin ne chercha pas à esquiver ni même à se dégager de l'emprise fébrile de la kirijin, se laissant plaquer dans la neige molle qui amortit sans peine le poids des deux individus. Sans pour autant crier victoire, Yanosa jubilait intérieurement à la vue de cette réaction presque disproportionnée, son bluff et son bagout faisant effet comme il l'avait espéré. L'issue de cette entrevue restait toutefois quasi inévitable, il le savait. Que la jeune fille pleine de fougue décide ou non de faire intervenir son compagnon, le guerrier rouge devrait sans doute croiser le fer avec eux tôt ou tard, sauf évidemment si d'autres idées saugrenues venait en tête au petit couple entre temps. Un léger sourire sur le visage alors que Yuki le secouait comme un prunier, Yanosa attendit patiemment que la kirijin finisse de le bombarder de questions et d'interrogations, apprenant au passage quelques informations qui lui faisait, cruellement ou non, défaut jusque là. Ainsi, il apprit le nom du clan qui avait vu naître la jeune shinobi qu'il voyait à nouveau de très près... Les Samuis, les maîtres du Hyouton.

Suite à la nouvelle manifestation de la volonté d'expansion qui habitait apparemment tous les shinobis de Kiri, mêlée à une fierté clanique qui pourrait éventuellement servir au Nukenin dans le futur, ce dernier reprit la parole... Depuis une petite dizaine de mètres, en face d'une Yuki qui tenait désormais entre ses mains une vulgaire branche arrachée à un arbre plus tôt dans la matinée. Cette vulgaire mise en scène, qui était plus là pour la forme que pour avoir une réelle utilité, permit à Yanosa de répondre à ses interlocuteurs droit dans les yeux, bien campé sur ses appuis tandis qu'il se rapprochait à nouveau du duo.

« Tu te trompes sur beaucoup de choses, Yuki. Chaque être humain qui foule cette terre est quelqu'un, d'une façon ou d'une autre... Beaucoup ne sont que des cloportes insignifiants, mais même eux à leur échelle remplissent une fonction, ont un but... Et je doute que le tiens soit de croupir dans un village à couler des jours heureux en compagnie de ton bellâtre, si tant est que votre relation résiste aux affres du temps.

Tu te sous-estimes, Yuki... Tu crois que tu ne peux rien faire pour améliorer les choses, tu crois que le combat contre la corruption et la décadence sont un lutte vaine et sans espoir... Je me trompe ? Quoi qu'on ait pu te dire, Kumo est derrière l'attaque de Sanbi, et seul un petit groupe bien préparé pourrait se glisser chez vos ennemis de toujours et découvrir la vérité. Et si l'un des clans les plus puissant de Kiri est incapable de s'occuper d'une telle tâche... Alors qui le pourrait ?

Je te le confirme, il n'y a pas de gloire à faire ce qui est juste... Mais à ceux qui détiennent le vrai pouvoir en ce monde, il leur incombe de faire leur devoir. C'est en tout cas ce que je pense... finit-il par dire, pour une fois totalement sincère en baissant les yeux vers la pureté de la neige qui s'étendait à ses pieds. Si tu penses que ton devoir est de me capturer, Yuki, alors viens, capture moi. Montre-moi que tu es digne de porter la tâche qui t'incombe ! » dit-il enfin en écartant les bras sur les côtés, paumes ouvertes.

La tension était maintenant à son comble alors que le Nukenin crevait l'abcès en explicitant les intentions qui étaient celles des kirijins face à lui. La discussion allait certainement couper court, à moins que la jeune fille ne réalise dans l'instant à quel point sa vie n'avait été qu'une succession de conditionnements abjectes et qu'elle se rebiffe contre sa propre éducation. Les chances que cela arrive étaient faibles, et Yanosa se prépara donc aux réactions les plus violentes de la part de ses deux interlocuteurs... Particulièrement de la part de Yuki, à vrai dire.

Spoiler:

6.Pulsion

Les choses prennent parfois des tournures pour le moins étranges. Vous est-il déjà arriver de faire quelque chose que vous n’aviez pas prévu. Je veux dire par là : avez-vous déjà laissé libre court à une pulsion. Bien que vous saviez que cela aurait de graves répercussions. Vous savez surement de quoi je parle. Ces moment incroyable où on se laisse pousser des ailes et on se dit que finalement, c’est la vie et si on ne peut pas faire ce que l’on veut c’est qu’être vivant n’a strictement aucun avantage et il vaudrait mieux sauter par la fenêtre tout de suite. Eh oui, jusque là, laisser libre court à ses pulsions est le meilleur moyen pour se sentir vivant. Mais que feriez-vous si le fait de laisser s’exprimer celles-ci devait mettre en danger une personne qui vous est cher. La réponse est simple : vous le feriez quand même.

Les choses prennent une tournure que je n’aime pas trop. Le nukenin est clairement en train de se foutre de ma gueule ce qui déjà me met quel que peu en rogne même si je n’ai toujours pas l’intention d’intervenir sans l’accord de Yuki. Pour le moment, je joue le désagréable rôle du spectateur qui est obligé d’assister à une pièce représentée en allemand avec des acteurs hongrois. L’immobilité n’a jamais été mon fort et c’est surement la raison pour laquelle j’ai le sang qui commence à bouillir à l’intérieur de mes veines. Je ne peux néanmoins me résoudre à attaquer. Cet homme à peut-être des choses importantes à nous apprendre. Pourtant, j’ai le sentiment persistant que cet enfoiré est en train de nous mener dans la mauvaise direction. Certes il à l’air fort mais pas suffisamment pour connaitre tous ce qu’il sait. Je suis sûr que quelque part, il nous ment. Je ne sais pas d’où vient ce sentiment, probablement du fait que cet air arrogant et énigmatique ne s’efface pas de son visage…

Je regarde Yuki et l’écoute. Elle répond au coup par coup à toutes les attaques verbales du nukenin. Je ne sais pas encore comment tout cela va finir mais il est certains que cet homme ne partira pas d’ici sans que j’ai dégainé mon épée. Il gouttera à cette lame, j’en fais le serment. Soudain, voilà que Yuki se jette telle une furie enragée sur l’homme à la chevelure écarlate jusqu’à le faire tomber dans la neige. Elle s’acharne sur lui, on croirait voir un démon ! Elle crie comme un animal qu’on écorche, exige des réponses. Là, je comprends que je n’aurais pas à intervenir si Yuki garde cette fougue en elle. Il ne lui faudrait que quelque seconde pour capturer cet étranger qui pourtant à l’air cruellement fort. Quand nous sommes en colère, nos forces sont décuplées. Voilà pourquoi on privilégie toujours les combats avec des partenaires.

Le nukenin réussis à sortir de l’étreinte de la petite princesse des glaces par ce que je crois identifier comme une substitution. Je reconnais bien là la prudence des criminels. Il ne peut pas trop s’approcher sous peine de se faire avoir à son propre jeu et je comprends parfaitement cela. Néanmoins, les choses prennent une tournure de plus en plus risquée et je crois que je devrais bientôt intervenir, avec ou sans l’accord de ma petite amie. Après tout, avant d’être son copain, je suis avant tout un shinobi de Kiri. Etant donné que je suis un soldat, mon devoir est de remettre Yuki dans le droit chemin même si elle s’égare en court de route et est tentée par le discoure d’une de ces fripouille.

Le discoure du déserteur à une certaine dimension poétique à laquelle je ne suis pas indifférent. Je peux aisément comprendre son point de vue même si je ne le partage pas entièrement. Je suis sûr que si cet homme avait décidé de rester dans un village au lieu de déserter, il aurait contribué à le rendre bien meilleur qu’il ne l’est maintenant. C’est ce genre d’homme qui fait que les choses changent. Bien sûr, c’est aussi ce genre d’homme qui finit par foutre en l’air le système. Je n’aime pas les anarchistes même si quelque part, j’en suis un moi-même. Je n’aime pas l’idée de mettre un bazar si on n’a pas une petite idée sur comment on va tout remodeler ensuite. Si on n’a pas de plan, on ne se lance pas. C’est la base de la stratégie politique. Cet homme pourtant semble l’ignorer. Il commence peu à peu à provoquer Yuki. Il fait allusion au Samui, à leur présumée force. Là, je ne peux m’empêcher de sourire. Cet individu n’a rien compris s’il croit que les clans font la force d’un village. Un clan est par définition un groupe de personne d’une même famille, donc qui n’a pas choisis de se lier. Ils sont instinctivement conduits à se quereller sans cesse. Enfin, lorsque l’homme aux cheveux de sang se met à parler de devoir, un sentiment étrange nait en moi et je ressens comme un besoin, une pulsion primal de devoir parler et bouger. Je ne peux plus rester immobile !

«Fripouille ; barbare ; anarchiste ; gibier de potence ; criminel ; coupe-jarret ; bandit ; malandrin… Que de mots pour définir les gens de ton espèce ! Je crois que ta véritable place, comme tu l’as si bien dit, est dans l’une de nos belles prisons. En plus ici, je crois qu’ils ont l’option air conditionné. Tu vas adorer, je le sens. »

Je profite du fait que Yuki n’est pas entre moi et mon adversaire pour me décider à attaquer. Je tiens ma on poignet droit dans ma main gauche et pointe mon index droit vers la tête de mon adversaire. Je sais que cette technique ne lui fera pas grand-chose mais ça aura néanmoins le mérite de lancer les hostilités. J’espère que Yuki ne se laissera pas embobiner et qu’elle se battra à mes côtés. Si elle ne fait rien, je n’aurais aucun problème pour battre ce nukenin mais si elle décidait de se battre à ses côtés… Je ne sais pas.

Mon rayon astral s’en va directement, visant la tête de mon adversaire. Maintenant, le coup de feu est lancé. Je sais que je n’ai plus le choix, il va falloir se battre ! Mais une chose est sûr, si cet enfoiré veut se battre, il aura droit à l’un de ses plus beau combat. S’il s’enfuit, je le retrouverait.

HRP:

Je sens mon sang qui bout dans mes veines et lorsque ce n'est qu'une vulgaire branche qui se retrouve entre mes mains, je frémis de fureur. Une fureur malsaine que je n'aurais jamais pensé ressentir. Je suis prête à bondir à nouveau et à le faire parler même si pour cela, je dois user de la force. Même si pour cela, je dois faire couler son sang sur la neige si pure, si blanche.
Je me redresse lentement en lui lançant un regard qui en dit long sur le fonds de ma pensée, sur ce que je ressens, sur les paroles qu'il a eu en mettant en doute ma relation avec Yusuke, mon avenir, ma façon de pensée.
Je suis quelqu'un de fier et droite, j'ai été élevé dans des règles strictes et pures. Je n'ai rien à envier à un être dépourvu d'humanité tel que lui. Un démon, un monstre ! La soif de mort et de destruction qui est sienne le rang aveugle, tellement aveugle. Je ne suis plus féline, mais je suis devenu serpent, et c'est presque en me dressant devant lui à la façon du cobra que je lui parle à présent :

"Démon de sang et de feu, si c'est par la glace que tu dois périr alors que serait celle qui apposera le jugement dernier sur ta tombe ! Tu retourneras prier ton dieu dans la plus profonde et la plus sordide des cellules de mon pays !"

Soudain, les paroles de mon amoureux me ramènent à la raison et me font redescendre sur un pied de l'échelle beaucoup moins haut que celui où je m'étais hissée. Ma colère s'apaise petit à petit alors que je l'entends se défendre à son tour avec des mots certes beaucoup moins fort que les miens, mais nous nous entendons finalement sur la finalité. Notre décision est prise et alors que je recule d'un bond souple pour me retrouver à la même hauteur que mon amant, je reconnais sans problème la technique qu'il est en train de préparer. Je choisis de le laisser agir pour l'instant et je ne lui apporte que mon soutien lorsque mes mains se croisent et se défont en formant une multitude de symboles pour invoquer la puissance qui m'anime. Je tends alors les mains devant moi alors même que Yusuke lance son laser Raiton :

"Hyouton ! Yomi no yuki !"

Une plaque de neige moins solide se forme alors sous le nukenin et se dernier s'enfonce petit à petit dans cette neige mouvante.

HRP:

Impassible. Tel était le jashiniste devant ses deux interlocuteurs. Deux graines que le vent avait semé et que le sang avait fait germer à Kiri. Alors qu'il venait de lancer une invitation plus qu'explicite, voilà que les deux jeunes gens amourachés l'un de l'autre se mirent à vomir insultes et quolibets à son encontre, jurant sa perte et maudissant ce qu'ils pensaient être un démon, un être maléfique qui ne vouait son existence qu'au mal et au meurtre. Il fallait l'avouer, Yanosa aux yeux du monde était bel et bien un meurtrier : il avait ôté la vie d'innombrables « innocents », pratiqué des expériences sur les peuples de ce pays et fait couler le sang au sein de toutes les nations existantes. Pour autant, sa cause était juste. Pour autant, ses intentions étaient pures et louables, pour peu qu'on se donne la peine de comprendre ses desseins et ceux que Jashin avait pour eux. Mais nul ne semblait pouvoir ou vouloir comprendre... Embourbé dans leurs certitudes, les hommes et les femmes à qui il avait déjà essayé de faire entendre raison s'étaient tous, à un moment ou à un autre, braqués contre lui. L'idée même que le monde dans lequel ils évoluaient tous ne pouvait être qu'une étape nécessaire, tout sauf une finalité, ne semblait pas pouvoir se frayer un chemin dans leur caboche étriquée.

Aussi, habitué qu'il était de ce genre de réaction et surtout, ayant jusqu'ici tout fait pour la susciter, ce fut sans surprise que le Nukenin accueillit les premiers signes manifestes d'hostilités à son égard. Ce fut le jeune homme qui ouvrit le bal, tendant son doigt vers Yanosa en y concentrant son chakra. C'était parti... De petites étincelles jaillirent d'abord, puis vint le rayon qui coupa irrémédiablement cours aux « négociations », s'il y en avait jamais eu. Immobile, le guerrier rouge était à présent résolu à affronter le couple kirijin : brandissant sa main gauche devant lui, il tendit son bras, paume ouverte vers l'avant, pour intercepter le rayon qui vint finir sa course au creux de sa main, laissant une trace de brûlée fumante sur sa peau. C'était douloureux, il s'y attendait, mais il n'y avait rien de tel que la douleur pour vous inciter à vous surpasser et à réveiller l'ensemble de votre organisme. A peine le jashiniste décrocha-t-il alors un rictus, tandis que la grande mascarade pouvait enfin commencer en bonne et due forme. Yuki fit un bond en arrière, adepte du combat à distance qu'elle était, et commença elle aussi à enchaîner les mudras. La bougresse était ici dans son élément... Yanosa le savait, et avait même compté dessus lorsqu'il avait pensé à cette entrevue. Au fond de lui, il espérait que la jeune fille ne le décevrait pas, en ces terres enneigées où elle pouvait démontrer toute sa puissance et son potentiel.

Le sol sous ses pieds se mit alors à ramollir plus que d'ordinaire, malgré la neige malléable qui entourait déjà ses pieds. Yanosa baissa lentement les yeux, constatant la modification très rapide du terrain qui s'emparait pour ainsi dire de ses jambes et se laissa embourber presque jusqu'à la taille, où la technique sembla arrêter de vouloir l'engloutir. Intéressant... Mais elle pouvait bien mieux faire. Ne l'avait-il pas assez énervé ? Y avait-il des ressorts émotionnels encore plus forts auxquels il pourrait faire appel? Ou bien... Yuki faisait-elle juste preuve de retenue, ce qui en présence de son âme sœur était tout à fait cohérent.

« Et bien, me voilà piégé, je crois... Yuki, ma petite... Tu ne peux rien faire de mieux, tu es sûre ? Et ton amant, ne peut-il pas faire plus que noircir ma chair ? »

Sur ces mots, Yanosa appliqua deux doigts sur le sceau à son avant-bras droit, faisant apparaître dans sa main gauche son tranchoir géant. Comme il en avait l'habitude, il allait jauger la puissance réelle de ses adversaires avec quelques échanges de coups. Le fait que le jeune homme face à lui fut un épéiste ne gâchait rien, en l'occurrence. Mais avant de pouvoir s'atteler à la tâche, encore devait-il se libérer. Le Nukenin planta donc son arme de toute sa longueur dans la neige qui l'entourait, y injectant du chakra en gardant sa main sur la poignée en faisant mine de se servir de son épée comme d'un appui pour se dégager en vain. Le flux d'énergie était à peine perceptible, même pour un initié, mais les effets de l'échange thermique qui s'en suivrait eux seraient bientôt bien visibles.

« Enfin... Il faudra bien m'assommer si vous espérer me transporter dans vos geôles... Alors ? Vous choisissez quoi ? L'un de vous aura-t-il l'audace de venir essayer de me neutraliser pour de bon ou allez-vous vous contenter de me tirer dessus à distance comme sur un vulgaire punching-ball ? »

La proposition était tout sauf biaisée : en son for intérieur, Yanosa savait que dès à présent, les deux jeunes gens pouvaient tout aussi bien miser sur la sécurité et rester loin de lui, le bombardant de jutsus à distance sans prendre le moindre risque. Il se défendrait, bien sûr, comme il le pourrait, et était préparé à cette éventualité... Ce faisant, il leur laissait leur libre arbitre et pourrait sonder leur âme plus profondément encore qu'auparavant. Et, après tout, ce n'était pas comme si il ne disposait pas d'une échappatoire...

Spoiler:

7. Réflexion

L’amour du combat est une chose mais se jeter corps et âme dans la lutte, quelle qu’elle soit, ça c’est ce qu’on appelle l’amour du risque. Se battre n’a aucun intérêt si on est sûr de gagner et cela retire toute la saveur de l’affrontement de même que retirer le sucre d’un gâteau donne à celui-ci un goût de pierre océane. Je ne suis pas un fervent passionné du risque mais j’aime à croire que je sais en prendre lorsque la situation l’exige. Cependant, il m’arrive aussi de faire preuve de zèle et de faire ce que je veux. Après tout, que serait la vie sans une bonne poussée d’adrénaline lors d’un combat. La fougue de la jeunesse coule en moi et je serais idiot de ne pas en profiter au maximum.

J’ai lancé mon attaque. Malheureusement, je vois mon adversaire interposer sa main entre mon rayon et son joli crâne. Il reçoit donc mon rayon en pleine paume mais cela n’a pas l’air de le déranger plus que ça. Je n’aime pas vraiment utiliser du chakra pour rien. Je sais qu’il a mal pourtant. Mais ne pas pouvoir observer de réaction sur son visage me retire toute la satisfaction de l’avoir atteint. Je commence à réfléchir à ma prochaine technique tout en me disant que si nous le laissons comme cela, au milieu de la neige à plusieurs mètres de nous, il pourrait bien s’échapper. Cela, bien sûr, je n’en ai pas la moindre envie. Alors que je continue à échafauder des plans à l’intérieur de ma tête, Yuki se lance elle aussi à l’attaque. Elle revient jusqu’à mon niveau et effectue quelques mudras. Elle crie le nom d’une technique que je ne connais pas mais je peux en voir directement les effets. Apparemment le sol devient moins meuble sous les pieds du nukenin et il commence à s’engouffrer peu à peu dans la neige. De la neige mouvante ? Je suis impressionné par ma petite amie chez qui je ne soupçonnais pas une telle force. Je dois avouer que si j’étais coincé dans ce genre de technique, je ne saurais pas comment m’en sortir. Toujours est-il que j’observe attentivement la situation. Yuki fait preuve d’une combativité intéressante qui ne peut que m’être bénéfique.

Notre adversaire est piégé comme un rat. Il se met à déblatérer des choses sans intérêts. On dirait bien qu’il va se mettre à répliquer finalement. Il fait quelque chose, je ne sais pas trop quoi et une épée imposante lui tombe dans les mains. Il l’enfonce ensuite dans la neige et ensuite, rien ne se passe. Je ne comprends pas très bien ce qui se passe. Quel était le but de cette action. Je suis pourtant sûr que le nukenin à quelque chose en tête. Qui sait, peut-être essaye-t-il de s’appuyer sur l’épée pour sortir. Non… c’est autre chose. Soudain, je remarque le petit manège. La neige mouvante fond à vue d’œil. En quelque seconde, le nukenin est totalement sorti de sa prison de glace. Je ne peux que rager de voir que même cette technique a été veine contre lui. Mais il tient toujours aussi fermement son tranchoir géant. Alors, je n’ai plus qu’une envie, me mesure à lui. Sabreur contre simple manieur de gros couteau. Nous verrons bien qui de nous deux est le plus fort. Je tourne la tête vers Yuki et lui lance une phrase bien senti pour lui dire ce que j’attends d’elle.

« Je vais foncer sur lui. Je suis bien meilleur au corps à corps. Tu n’as qu’à l’attaquer à distance. Ne t’inquiète pas pour moi. Tu ne peux pas me faire de mal. Attaque comme s’il était seul devant toi. »

Sur ces mots, je sors Aurore et Crépuscule de leur fourreau et me met à foncer vers le nukenin. En un instant, je suis en face de lui. J’ai hâte de savoir ce qu’il vaut avec une épée. Je commence par ma charge du poulet. Mon attaque le déstabilise, et je continu avec ma perforation chirurgicale. Je ne tiens pas à me fatiguer avec des techniques de grande envergure pour le moment, je test sa capacité au sabre. Après ma perforation, je fais un bond en arrière tout en continuant à faire face à mon adversaire. Je termine mon enchainement avec ma danse de danse de la lune grâce à ma chaine. Mes attaques sont vives bien que peu puissante. Je cherche encore de quelle façon je vais frapper.

Mon enchainement terminé, mes sabres de nouveaux dans mes mains, je fixe mon adversaire avec insistance. Je le regarde dans les yeux. J’ai envie de le provoquer. J’aimerais que ce soit lui qui vienne me montrer de quoi il est capable. Alors je pourrais enfin lui dévoiler toute l’étendue de ma puissance. Je pointe Aurore vers lui en tendant le bras.

« Écoute-moi bien charlotte au fraise. Si tu tiens vraiment à finir dans les prisons de Kiri, je n’ai aucune objection. Cependant, tu as intérêt à me donner un vrai combat ou je te tue sur le champ. Les attaques que j’utilise pour le moment sont tellement faibles qu’un gamin pourrait y survivre. J’aimerais que tu y mettes un peu du tiens. Alors, tu vas te décider à me donner ce que je veux. »

Je termine ma phrase et reprends ma garde en position défensive. Récemment, j’ai découvert en moi un goût prononcé pour le risque et le danger. Je veux voir ce que ça fait de se battre pour de vrai !

D’un autre côté, j’ai une petite pensée pour Yuki qui est toujours en arrière. Comment compte-t-elle contribuer au combat ? Personnellement je préférerais être seul sur ce coup mais filiation oblige, je dois combattre à deux contre un. Je n’aime pas quand un combat se présente ainsi…

HRP:

Ainsi donc les hostilités avaient démarré. Dans mon élément, je ne pouvais vraiment pas me permettre de perdre. Je regardais l'ennemi s'enfonçait lentement dans mon piège, puis invoquer cette arme à laquelle j'avais déjà était confrontés et la plongeait dans le bassin que je lui avais créé. La vapeur d'eau qui s'en échappait dorénavant ne pouvait que laisser présager ce qu'il était en train de faire et je savais que son affinité Katon était la pire des choses qui pouvaient m'arriver à cet instant présent.
Je frémis et alors que Yusuke me demandait de l'attaquer à distance pendant que lui irait au corps-à-corps, je faillis protester avec beaucoup de véhémences. Mes attaques à distances étaient rarement ciblées, c'était des attaques de zones, des attaques qui remplissaient toutes une surface de leur puissance sans se soucier d'ami ou ennemi ! Si j'attaquais le nukenin dans ces conditions, je savais qu'il serait forcément touché. Il fallait que je trouve un moyen de le soutenir dans ses actions sans l'entraver pour le moment.
Je gardais mes yeux bleus fixés sur sa personne, sur sa jolie tête blonde alors que je le voyais chargé notre ennemi. Comment l'aider dans ces conditions ? La réponse me vint d'instinct avant même que je n'ai le temps d'y penser.
Tendant les mains en avant, j'en appelais à la puissance du vent qui résonnait dans mon corps. Je formais une nouvelle série de Mûdra et sans vraiment attendre plus longtemps alors que je sentais les vents se rassembler et se concentrer au niveau de ma main, je les dirigeais vers les deux combattants.

"Futon, Taju Kaze !"

L'un soufflant dans le dos de Yusuke pour lui donner plus de vitesses, plus d'impulsions.
Les autres entourant Yanosah dans toutes les directions pour le perturber sans discontinuité. Dans le même instant, alors que le combat au corps-à-corps allait débuter, je retirais l'un de mes gants et entaillais profondément ma chair pour que le sang coule. Le sang qui me permettrait d'en appeler à mon alter Ego.
Je plaquais ma main d'un geste vif sur le sol et je l'appelais dans un halètement prononcé. Le vent avait recommencé à souffler sur la falaise ou se livrait un combat pour la liberté.

"Invocation !"

Sunilda apparut bientôt à mes côtés. Son pelage brun jurant avec le décor blanc autour de nous, je ne comptais pas l'utiliser pour se dissimuler dans le paysage, car Falco aurait été beaucoup plus approprié pour ça. Non, j'avais une autre idée en tête.
J'avais analysé la typographie du terrain autour de nous et tendant la main derrière les deux combattants, je montrais à Sunilda quelques choses. Elle me regarda, puis compris et disparut dans le blizzard.

Juste une porte de sortie ... Ou cas ou ...

hrp:

Sans doute perplexes face à tant de flegme, Yuki et son compagnon ne réagirent pas tout de suite. Surprenant, lorsque l'on avait une petite idée de l'état d'agacement dans lequel ils étaient peu à peu entrés durant la conversation qui avait eu lieu. Lentement mais sûrement, la chaleur extrême dégagée par la large épée de Yanosa eut donc le temps de faire son œuvre, dissipant les masses de neige qui s'étaient agglutinées autours de lui pour l'immobiliser et les rendant à l'état de pure vapeur. Décidément, se demandait le Nukenin, ces deux là avaient du mal à entrer dans le vif du sujet. Il était quelque peu déçu que, malgré le procédé apparent qui prenait place sous leurs yeux, les deux kirijins n'eussent pas tenté quoi que ce soit... Ou peut-être était-ce là leur choix ? Ne pas se conformer aux options qu'il leur avait donné pour le laisser tranquillement se dégager ? Peut-être bien...Mais sitôt ses jambes dégagées, le jashiniste eut confirmation que tout esprit combatif n'avait pas quitté les tourtereaux, loin de là.

Ce fut d'abord la « charge » du jeune homme qui attira son regard, ses yeux comme attirés par le bien triste spectacle d'un épéiste contraint d'en venir à d'aussi bas subterfuges pour déstabiliser son adversaire. Yanosa, lui, brandit son épée dans une position de garde qui lui était propre, tendant la pointe presque aplatie de son arme vers l'avant, la masse d'acier fumant encore et crépitant sous l'action du chakra brûlant qui y circulait. Le Nukenin était décontenancé par l'allure pittoresque qu'adoptait le shinobi de Kiri mais ne laissa pas pour autant son attention retomber. Si le jeune homme voulait se mesurer à lui en combat rapproché, ainsi soit-il : il lui montrerait de quelle étoffe étaient faits les vrais guerriers, ceux qui n'avaient pas peur de prendre des coups non pas pour s'élancer au secours d'une demoiselle en détresse ni même pour protéger un faible, mais pour triompher purement et simplement de leurs adversaire. Car il ne se faisait pas d'illusion, il ne pourrait pas éviter toutes les attaques des deux sabres de l'épéiste face à lui. Yuki n'était en effet pas restée inactive, loin de là, et avait relâché sur le terrain les forces du vent, accélérant les mouvements du jeune kirijin qui le chargeait et perturbant ses mouvements à lui, pour l'instant fermement campé sur ses appuis pour garder toute sa contenance.

Yanosa réagit alors très vite, tenant fermement son épée dans la main gauche et se préparant à accueillir la morsure de l'épée qui filait droit vers son épaule. De sa main libre, alors même que les premières gouttes de sang jaillissaient de sa chair, le guerrier rouge agrippa le poignet gauche du jeune sot, ce bras qui avait servi à feinter le jashiniste, puis envoya le plat brûlant de son épée se poser lourdement sur l'articulation du coude, carbonisant les couches superficielles de l'épiderme et traumatisant les tendons responsables du bon fonctionnement du bras tout entier. Mais lancé qu'il était dans son enchaînement, le jeune kirijin ne s'arrêta pas pour si peu et ignora la douleur et le handicap causés par ce contre, faisant se rejoindre ses deux sabres et les envoyant exécuter un balayage latéral tout en se propulsant en arrière pour les ramener à lui. Le bougre avait de la ressource, Yanosa pouvait enfin le constater, et ce n'était pas pour lui déplaire loin de là. Emporté par son mouvement précédent, Yanosa interposa donc sa grande épée pour parer celles du jeune homme tant bien que mal, malmené par le vent qu'il était, un crissement de métal retentissant alors sur l'étendue de neige à pic tandis que les armes des deux adversaires créaient des étincelles.

De retour à un calme modéré, tandis que l'épéiste osait demander au Nukenin de donner tout ce qu'il avait, ce dernier remarqua la main de Yuki, apposée au sol. Seules les invocations ou les sceaux très puissants requéraient une telle posture pour être lancés... Le jashiniste remarqua alors les traces de pas, ou plutôt de pattes, tracées dans la neige par ce qui semblait être un gros animal. Yuki, se rappela-t-il, avait pactisé avec les ours : il devrait donc redoubler de vigilance pour ne pas se faire avoir en traître pas une bête, à plus forte raison quand celle-ci était maîtrisée par son invocateur.

« Belle passe, petit ! Mais attention ! Quand tu demandes quelque chose, parfois.... Tu peux l'obtenir ! »

Yanosa était à présent pleinement conquis. C'était désormais une évidence, ce combat allait être à la hauteur de ses espérances. Ne lui restait plus qu'à donner suffisamment de répondant eux deux kirijins pour les pousser à se dévoiler et à se lâcher complètement. Enivré par l'atmosphère électrise qui régnait maintenant sur ce pic abrupte et enneigé, le Nukenin fit éclater son aura rougeoyante, faisant immédiatement fumer son environnement direct tandis que son chakra de feu coulait à présent en lui avec une rare intensité. Le premier verrou psychique venait de sauter et avec lui, Yanosa s'élançait vers ses adversaires d'un seul bond, son épée chargée dans son dos prête à s'abattre sur le jeune homme, retourné en position de garde.

Spoiler:

8.Explosion

Il y a des choses en ce bas monde qui font automatiquement bouillir mon jeune sang de guerrier. D’abord, voir une femme se faire malmener sou mes yeux. Ensuite, avoir un adversaire compétent en face de moi. Lorsque l’une de ces deux conditions est réunis, je deviens une véritable machine à tuer et là, qu’importe les difficultés, qu’importe les obstacles que l’on pose sur ma route, plus rien ne peut malheur de rater, vous suit jusqu’à la mort pour se venger. Dans ces moments là, je suis un animal, régit par la seule loi de vaincre et d’écraser. J’aime le carnage lorsque mon sang bouille, c’est une facette de ma personnalité.

Mon adversaire se débrouille mieux que je ne l’aurais cru. Lors de ma première charge, il parvient à me brûler superficiellement le bras gauche, du coude jusqu’à la main. La douleur est telle que je manque de rater mon enchainement. Heureusement, l’adrénaline faisant bien son travail, je ne m’arrête pas et poursuis mon combo. Une fois à bonne distance, je comprends bien que j’aurais le plus grand mal à utiliser de façon optimale Crépuscule pendant le reste du combat. Je le range dans son fourreau et continue d’observer mon adversaire qui semble réunir son énergie pour lancer une attaque. De mon côté, je réunis aussi mes forces. Je décide de ranger également Aurore dans son fourreau, je vais continuer mes assauts d’une façon différente. J’attends patiemment que mon adversaire fasse quelque chose et, lorsque je ressens une explosion d’énergie, je comprends qu’il s’est passé quelque chose. Soudain, le nukenin fonce vers nous à très grande vitesse. Je n’en suis pas certains mais je pense que sa vitesse a augmentée drastiquement. Je ne sais pas si je serais en mesure de contrer une attaque de sa part si je reste immobile. Il va me falloir prendre une décision, et vite ! Je décide finalement d’opter pour la confrontation. J’exécute très rapidement mes mudras et me met à foncer à mon tour sur mon adversaire qui a dégainer son épée. Je compte lui faire croire que je me jette dans la gueule du loup.

"Raiton Armure de foudre"

Arrivé à son niveau, j’enclenche mon sort et d’un coup, je me sens plus puissant. Mon armure de foudre est totalement opérationnelle et son épée vient taper contre celle-ci sans résultat. Profitant de la parade, je me jette sur le nukenin et le fait tombé à terre de tout le poids de mon armure. Je le martèle ensuite de coups de poings violents sur le visage tendis que mon cops, alourdi par l’armure est posé sur son torse. Je continue de le marteler de toutes mes forces, espérant lui faire subir de gros dégâts. Ensuite, toujours sur son torse, je pointe mon doigt sur le sommet de son crâne et lui balance un nouveau rayon astrale sniper mais cette fois à bout portant. Je pense que l’attaque fait son effet, je fait un bond en arrière, reculant de quelques mètres et regarde ma cible, toujours au sol.

«Alors le déserteur ? Tu n’as pas l’air dans ton assiette. Yuki, envoie-lui quelque chose pendant que je reprends mon souffle. »

En fait, je n’ai pas du tout besoin de reprendre mon souffle mais je m’attelle à une tâche qui me demande du temps et de l’énergie. Je cesse directement l’agissement de ma technique qui me vole une bonne partie de mon chakra. Bien sûr, il aurait été plus judicieux de l’utiliser pour contrer une attaque de haut rang mais elle est également très utile pour frapper son adversaire et lui infliger de gros dégâts. Je sais néanmoins que le combat ne fait que commencer, aussi il me faut économiser mes forces. Habituellement, je peux maintenir cette techniques plusieurs minutes durant mais là, je m’en suis tenu à une seule minute. Mes réserves doivent rester conséquentes pour soutenir Yuki pendant le reste du combat.

Je fais quelques sauts en arrière pendant que Yuki s’occupe du cas du déserteur et je continu à me concentrer. Je tente de retirer de la neige chacune des particules d’H2O que je peux trouver. Sachant bien sûr que la neige que notre cher ami a fait fondre me sera d’une grande utilité. Je continue de me concentrer…

HRP:

Un cri de terreur faillit m'échapper lorsque je vis l'épée du nukenin s'effondrait sur le coude de mon amour. Je ne sais pas comment j'ai pu le contenir, n'y même comment j'ai pu rester sur place sans bouger, alors que celui que j'aimais été en train de subir pleinement les assauts de l'homme aux cheveux rouges.
Lorsque je le vis rengainer crépuscule, je compris qu'il était plus durement touché qu'il ne voulait le laisser paraitre. La preuve étant qu'il utilisait dorénavant des attaques à distance et une armure.
La haine me transcenda une nouvelle fois et alors que je voyais Yusuke revenir petit à petit vers moi et me laisser prendre les devant pour l'attaque.
Mon regard se fit plus doux à son encontre comme si j'essayais de le réconforter, voir de le soigner à distance. Mais je ne pouvais pas faire cela. Tout ce que je pouvais faire à présent, c'était le venger en pourrissant l'ordure qui se trouvait devant moi. Mon regard changea en même temps que la direction que je donnais à ce dernier. Je plantais mes deux pupilles cristallines dans les yeux rouges du nukenin et je m'avançais vers lui la mine certaine, résolus.

"Repose-toi mon amour ... Je me charge de tout ..." Murmurais-je en avançant distinctement vers mon destin.

Au loin, je voyais la silhouette de Sunilda avancer doucement vers l'objectif que je lui avais fixé, mais il me fallait encore gagner un peu de temps.
Je me saisis de cinq shurikens dans ma sacoche de shinobis et me concentrant avec ardeur, je les faisais croitre un à un dans mes mains avant de les envoyer vers mon adversaire. La rapidité et la vitesse de rotation de ces derniers accrus par ma technique rendaient l'enchainement pour les éviter assez complexe, mais je ne comptais pas en rester là, car ma main tendue en avant montrer déjà que ma deuxième technique arrivait une seconde même pas après la précédente. J'avais déjà composé les mudras sans que mon adversaire ne s'en rende compte et dix sembons de glace se formèrent face à la paume de ma main avant de se précipiter vers mon adversaire.
Une minute de répit ? Même pas en rêve ! C'est à présent moi qui allais au corps-à-corps, suivant mes attaques à distance de prêt, je rassemblais ma main droite sur mon poignet gauche et je me saisis sans attendre des deux tonfas qui venaient d'apparaître dans deux nuages de fumée juste devant moi.
Les faisant tourner entre mes doigts pour leur faire prendre une position convenable, je me jetais sur mon adversaire, lames tendues en avant, prête à déchirer la chair qu'il avait osée abimer sur le corps de mon partenaire.
Une danse du corps, une danse de la haine allait à présent commencer entre nous et ce coup-ci, j'allais lui montrer que le petit flocon que j'étais, n'était pas uniquement doué pour les attaques à distance.

HRP:

Dernière édition par Samui Yuki le Ven 8 Nov 2013 - 21:29, édité 1 fois

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