Ceci est le début de la malédiction. Les désirs d'Akujin, métamorphosés en revendications, le poussèrent enfin à plonger dans une époque aussi chaotique que incertaine, se reposant sur un semblant de paix auxquels se raccrochent les haut gradés idéalistes, qui poussés par leur vision utopique du monde, se faisaient mutuellement la guerre afin d'imposer à l'autre sa volonté. L'arrêt de la Grande Guerre ne signifiait aucunement l'arrêt d'incessant conflits desquels découlaient l'avenir du monde, car oui, la destiné de tout un peuple se retrouve bien souvent entre les mains maculés de sang d'une poignée de personne et indéniablement, l'on ne pouvait déraciné ce fléau sans y semer un tout autre. L'humanité n'avait nullement besoin d'un individu tel qu'Akujin, mais il était celui qu'il lui fallait.

Tandis que le Samui se prélasser près du feu, le Gekei, ayant prit de la hauteur, s'était retrouvé au dessus d'une large branche d'un arbre conséquemment développé, il s'agissait d'ailleurs de l'unique arbuste aux alentours, ses congères, regroupés beaucoup plus au loin, baignaient dans une brume opaque tandis que lui se voyait entourés par d'innombrables fleurs. S'agissant du seul point de vue de la zone, il était normal que l'un d'entre eux s'y positionne. Alors que le Samui jouissait des caresses chaleureuses des flammes, Akujin ne pouvait que se contenter des frissons qui longeaient son corps et hérissaient ses poils. Samui.. Samui et Gekei. Il fut un temps où il était impensable que les représentants des deux familles puissent collaborer et oeuvrer dans un but commun. Le monde avait tant changé depuis qu'Aku avait daigné émerger de l'obscurité de sa tanière. Toutefois, ils n'entretenaient pour l'instant qu'un rapport strictement professionnel. Visiblement, faire la causette n'était sûrement pas une de leurs activités journalière. Beaucoup plus âgé que lui, Akujin pensait qu'il valait mieux se conformer aux directives prises par Kakeshuou, lui qui devait certainement être beaucoup plus expérimenté, après tout ne dit on pas que le diable sait beaucoup parce qu'il est vieux ? Malgré le consentement du jeune Aku, il n'était guère enchanté à l'idée de se précipité aussi directement dans la gueule du loup, le même ressenti qu'il avait éprouvé beaucoup plutôt en prenant connaissance du descriptif de mission, comme si on l'envoyait à l'abattoir. Etant loin d'avoir eu le vécu de son partenaire, le borgne manqua de professionnalisme au lieu d'assumer une fonction qu'il s'était lui même attribué, Akujin faisait s'envoler ses pressentiments en immortalisant la vue prenante, dont il en était l'unique spectateur, là haut, de son siège glacial.

Alors qu'il couchait sur papier sa nouvelle trouvaille, une branche se craquelait non loin. Alerté, Kakeshuou le bon réflexe, se préparant à brandir ses atouts, alors que plus haut, Akujin, écarquillait les yeux de surprise, s'étant enfermer dans une quiétude séance d'art. Les bellicistes, naturellement attiré par la fumée de feu, ricanaient et jubilaient et renvoyaient aux deux shinobis l'image d'un lion qui vient tout juste de trouver de quoi se mettre sous la dent. Jusqu'ici, Akujin n'avait réellement pas servi à grand chose, il avait beaucoup plus l'air d'être venu dans le quoi pour du tourisme en forêt. Bondissant aux côtés du Samui, le Gekei lui fit une petite tape sur l'épaule comme pour lui dire " Reste là, je men occupe " ce qui je dois dire, était plus que déplacé au vu du peu de rapport qu'ils entretenaient. S'avançant vers les brigands, le jeune ninja qui jusqu'à présent était muni d'une démarche prononcé et fière, changea radicalement d'attitude. Baissant légèrement la tête, montant les épaules et adoptant un pas nonchalant et irrégulier, il troqua son charme par l'image d'un être chétif et innocent.

« Ecoutez, mon grand père est très malade, nous nous rendons au village dans l'espoir d'y trouver de compétents docteurs qui je l'espère, pourront lui permettre de profiter de ses dernières années, je vous en prie, voilà tout ce que j'ai sur moi, mais laissez nous passer, il tellement affaibli que nous avons dû nous marquer l'arrêt dans ces bois malfamés, grand père est très fragile..

La véritable réalité est toujours irréaliste.  D'où pouvait lui venir une telle idée saugrenue, ne me le demandez pas. Bien que les deux Shinobis n'avait aucune ressemblance notable, les quelques traits communs qu'ils partageaient - à savoir, d'épais vêtement, une longue chevelure blanchâtre - étaient plus que suffisants à affirmer les dires d'Akujin. Bien que je les avais comparés au majestueu lion un peu plus haut, ils n'avaient de commun que leurs instinct mais ne partageaient point la prestance du noble roi des animaux. Approchant de plus en plus les bandits, le regard d'Akujin ne pouvait s'empêcher de décrypter la pestilence qui se dégageaient de leurs dents jaunâtre et pourrissante, privé de soin dentaire et de leurs guenilles délabrés. La vingtaine d'individu s'étant regroupé autour de Akujin, laissant le Samui entre lui et lui même. Pourquoi une telle comédie me diriez vous ? Probablement l'envie de découvrir comment un être aussi noble que Kakeshuou allait réagir face aux provocations du Gekei. Pour ce dernier, les choses étaient simples, ils n'avaient besoin que d'un où deux d'entre eux pour leur servir de carte vivante, les autres n'étaient d'aucune utilité, ils ne faisaient que souillé le monde de par leur simple existence. S'approchant de celui qui était semble t-il le chef de leur unité belliqueuse, Akujin attendit d'être complètement face à face pour effectuer l'échange qu'avait accepté la future première victime. Alors que l'on pensait tous qu'il confiait une bourse pleine de Ryo à son opposant - après tout, les manches de son kimono recouvrant ses mains ne leur permettaient point de discerner ladite bourse - Akujin dévoila au grand jour un Kunai qu'il planta aussitôt au cou de son opposant, lui saignant la jugulaire. Aussitôt, ils répliquèrent. Alors que la vie abandonnait le chef, le reste de la bande s'anima d'une rage monstre, resserrant l'étreinte du cercle qu'ils formaient pour réclamer vengeance.. Oh.. Le Gekei en aurait un, voire deux, peut être trois où quatre aisément, mais ce qui est certain, c'est qu'il allait avoir besoin d'un coup de main.

Et tandis que Akujin devenait le centre d'une épidémie fulgurante de rage, Kakeshuou entama sa danse macabre. S'imprégnant de l'allure d'un croquemitaine, le Samui écima sa toute première proie d'un coup par derrière, avant d'entreprendre un festival de fauchage en tout genre contre des sacs de viande. Sa vitesse d'exécution était bien supérieur au Gekei qui prenait plus de temps pour se défaire de ses opposants, tous visiblement impuissant face au duo de choc. Quelques instants plus tard, la majeur partie des belligérants jonchaient le sol, certains se raccrochant encore à la vie, d'autres agonisaient. Observant un poil plus loin, son compagnon d'arme avait pris les devant en commençant un interrogatoire qui s'annonçait musclé. Akujin s'approcha aussitôt de la scène, traînant par le pied, un des rares antagoniste survivant qui implorait la pitié de son bourreau.

» Hey, Papy glaçon, beau boulot, j'aime bien ton style.. Mais de peur de rajouté une ride sur un front déjà bien ridé, je suis plutôt d'humeur à faire mu muse. S'adressant de suite à l'otage.. Ecoute, l'ami, t'as de la chance aujourd'hui, quelque soit le scénario qui va suivre, dans tous les cas, tu sera libre de repartir en vie, mais ce qu'il reste à savoir, c'est dans quel état.. Oh et avant que tu ne réponde, pour être bien sûr que tu comprennes la situation, laisse moi te donner un aperçu de ce qui pourrait bien t'arriver.

S'asseyant aussitôt sur les jambes de l'homme qu'il avait ramené, Akujin se mit à fredonner une douce mélodie tout en sortant de ses poches un senbon qu'il prit soin de délicatement lécher, avec une langue anormalement longue. Il attrapa fermement la main du futur martyr et avec son autre main, enfonça délicatement l'aiguille au majeur du plaignant, dans la chair situé sous l'ongle. Le fer froid qui à chaque seconde qui passait, progressait en profondeur, procurait à la victime une effroyable douleur qu'il manifesta par des cris d'une intensité folle tandis que Akujin l'observait ironiquement muni d'un regard plein de compassion. Manifestement, ce traitement couplé aux blessures qu'il venait de s'être fait, lui avait été fatal. Le Gekei tenta tout de même de le réveiller en tapotant son visage mais il n'avait visiblement plus rien à faire. Il disposa la main du plaignant au dessus de son torse comme s'il faisait un gros f*uck. " Transmet mes amitiés à tes compères " déclama le Gekei à la dépouille avant de se tourner vers le principal otage pour la suite des opérations.

» Pas de bol, tu n'as auras eu droit qu'à un seul exemple, c'est dommage. Tu sais, vu ton état, je pense que je pourrais faire ça toute la journée.. Alors, c'est décidé, t'es le suivant !

Le Gekei se précipita alors aux pieds du futur deuxième martyr pour lui débarrasser de ses chaussures. Le plaignant, se tortillant dans tous les sens sous la couche de glace était totalement impuissant, la peur le pétrifiait complètement qu'il en avait perdu la parole, les sueurs froides qui découlaient de son organisme qui l'échauffait, se refroidissaient instantanément au contact du froid glacial ne faisaient que le gêner plus qu'autre chose. Dans un ultime effort, rassemblant ses dernières forces, celui qui se proclamait lui même bandit accepta de coopérer. Tenir le monde par la peur.. Le Gekei n'avait fait que reproduire à plus petite échelle ce qu'il comptait faire au monde ninja. Toujours en position, le jeune ninja lança un chaleureux regard à Papy Glaçon, tout en sortant du fil de fer qu'il comptait utiliser sur le prisonnier pour s'assurer de sa pleine coopération.

» Eh bien, voilà une affaire rondement menée.. On a perdu du temps à récolter des informations mais maintenant que nous avons un guide, cela va nous faciliter la tâche, surtout que le plus dure reste à faire.. Mais ne prenons pas de risque.

Le groupe ne cessait de progresser à travers la forêt brumeuse, à la tête de celui ci, un otage profondément marqué, aussi bien sur le plan physique que moral. Aucune parole et aucun signe ne fut échangé entre les deux kirijin. Ils devaient faire preuve d'une grande prudence, car même s'ils disposaient à présent d'un guide, se fier aveuglément à son avancée pourrait s'avérer dangereux, la concentration était donc de mise. Malgré son traumatisme apparent, peut être pouvait il encore faire preuve de témérité et les mener à une embuscade où leur tendre un piège, on pouvait s'attendre à tout. De son unique oeil, Akujin scrutait chaque coin et recoin avec soin, il ne pouvait plus se permettre la moindre négligence à cette étape de la mission. Son inquiétude face à un hypothétique danger rendait son examen pour le moins étrange, comme plongé dans un état bestial qui était loin d'être semblable à un comportement humain. Subitement, une rafale de mot soudaine parvint aux oreilles du Gekei, presque étonné de voir Kakeshuou faire un brin de causette..

» Rien de tout cela.. Disons que j'ai déjà eu le loisir d'étudier l'anatomie du corps humain sous des angles pour le moins intéressant mais certainement pas à l'académie.

Il lui répondit sans s'attarder et ne prêtant pas vraiment attention à son interlocuteur qui visiblement manifestait des signes d'intérêt à l'égard du Gekei. Surenchérissant la conversation, il l'interrogea de nouveau. Akujin tourna presque la tête pour pouvoir l'observer du coin de l'oeil. Ses mots il les entendit, il les savouraient tel un plat des plus appétissant. Akujin avait beau être insensible à la majorité des êtres humains, le Samui par contre, c'était une tout autre chronique, un tout autre récit. Alors que le prisonnier pressait le pas, sous les ordres de Kakeshuou le temps sembla s'arrêter pour Akujin. Un flot de pensée l'envahit devant de telles interrogations. * Qu'espère t-il pouvoir entreprendre ? Il m'ouvre la voie pour que je le teste.. Il ne peut pas savoir si je dis la vérité et de toute façon, je pourrais toujours démentir si ça ne se déroule pas comme je le prévois, je ne sais pratiquement rien de lui. Ce n'est qu'un simple genin au même titre que moi mais son expérience de vie peut se révéler indispensable. De plus, il fait partie du prestigieux clan des Samui.. Il s'est défait des malfaiteurs de tout à l'heure sans avoir eu recours à des techniques secrètes, soi parce qu'il était loin d'en avoir besoin, soi parce qu'il ne les dévoile pas à n'importe qui, tant elles sont redoutable.. C'est l'allié parfait, je ne pouvais pas mieux tomber.. Reste à savoir comment je vais la jouer.. A moi d'abattre les bonnes carte, je dois faire attention aux mots que je vais prononcer*

» Comme tu l'a si bien dit, nous ne sommes que des pions et nous obéissons au roi. Cependant, à la fin, le pion et le roi vont dans la même boîte. Donc, au fond, hormis le gouffre qui nous séparent d'eux, nous ne sommes pas bien différents des rois. Nous foulons et arpentons tous la même terre, nous partageons tous le même soleil, que l'on vient de telle contrée où de tel clan, nous sommes tous les mêmes, nous avons connu les même guerres. Tu vois où je veux en venir ? J'aspire à renverser le roi, pour instaurer de nouvelles règle au jeu et ce, peu importe les moyens nécessaire. Régner ne m'intéresse pas vraiment, mais un tel trône ne peut se gouverner de lui même, n'est ce pas ? Plus concrètement et comme tu l'auras sans doute deviné, ce sont les dirigeants de Kirigakure qui sont les pièces maîtresse de mon projet.. Pourrais tu, toi, envisager de servir une telle cause, ne serait ce que pour changer les choses qui t'offusque le plus au village, comme son nom de Brume Sanglante ?

Les dés étaient jetés. La première étape du plan était lancé : recruter. Ce n'est pas quelque chose qu'il pouvait se permettre de déclamer compendieusement à n'importe qui et n'importe où, comme dans l'enceinte du village, où l'on ne sait jamais qui peut espionner où écouter. Le prisonnier ne pu s'empêcher de lâcher un petit rire devant la déclamation du Gekei, ce dernier répliquant d'un simple jet de galet sur le moqueur. Il était resté assez vague quant à ses motivations, il estimait que personne ne pouvait le comprendre et que quand bien même, cela restait personnel.

Après avoir un temps soi peu conversé et échangé leur point de vue, les Kirijins arrivèrent finalement au pied d'une montagne. Le givré affirmait que seul cet endroit de la forêt demeurait inaccessible, la grotte tant convoitée se situait en hauteur, creusé dans la pierre. Pensif, Akujin se tourna vers le prisonnier, s'interrogeant de son sort. Le saigner à mort afin de réduire sa mobilité pour qu'il n'ai d'autre choix que d'attendre leur retour où le ligoter tout simplement ? Il était hors de question pour le Gekei de le laisser partir, ne voulant assurément pas prendre 107 ans pour le retour. Akujin se montra clément et pria son équipier de le glacer quelque part tandis qu'il continuait la route.

Rassemblant son énergie chakratique au niveau de la plante des pieds, Akujin s'élança à l'assaut du mont rocheux. Enjambant la paroi, il parcourait une rapide montée avant de se rendre tardivement compte au bout d'une vingtaine de mètre que ses appuis adhéraient très mal à la paroi. Effectivement, la montagne baignant sans interruption dans la brume, était sujet à un climat pour le moins humide qui fit glisser le Kirijin. Se rattrapant maladroitement à la paroi, il déclencha quelques éboulement qui risquait de gêner le Samui. Ils allaient devoir escalader à l'ancienne jusqu'à cette maudite grotte.