♣ Il y avait de cela déjà quelques années, notre jeune héros, qui soit dit en passant était encore plus jeune qu’il ne l’est aujourd’hui, se rendait sur des terres qui s’appelleraient plus tard Kawa no Kuni. Notre histoire se déroulait il y avait trois 5 ans de cela, à quelques mois près. Nous étions donc en plein dans les débuts de la carrière de mercenaire du Natsumi qui à cette époque n’avait encore que 13 ans, tout juste l’âge requit pour pouvoir affronter les horreurs de la guerre. Cela faisait déjà pourtant un an si ce n’était plus, qu’il errait dans le monde shinobi et remplissait toutes les quêtes qu’il pouvait afin de gagner un peu de sous dans le but de se nourrir, après tout, la nourriture était sacrée, peu importait la situation ! Après tout il fallait impérativement manger pour vivre et donc être en forme afin de correctement remplir sa mission. Mais le mot « mission » n’était pas au gout du jour. Ce chanceux de Natsumi était pour ainsi dire en vacances, même si cela ressemblait plus à du chômage qu’autre chose. En effet, là d’où il venait ne restait plus aucunes missions à accomplir, soit plus aucune façon de se faire de l’argent plus ou moins légalement, ce fut la raison pour laquelle il partit et le pays voisin le plus proche était Kawa no Kuni, qui abritait déjà à ce moment l’une des plus grandes villes du monde. Rien à voir en comparaison avec la ville d’aujourd’hui, mais pour l’époque, c’était déjà énorme. Tant mieux pour lui d’ailleurs car plus la ville était grande, plus il y aurait d’habitants, et par conséquent, plus de travail il y aurait ! C’était tout bénef. Ainsi Haru se mit rapidement en route, et lorsqu’il arriva, la première chose qu’il fit, fut d’aller à l’auberge du coin, car c’était bien souvent là-bas que l’on trouvait ce dont on était à la recherche.

♣ Malheureusement pour lui, il n’en fut rien. Il n’avait absolument rien trouvé d’utile ou satisfaisant à l’auberge, et dut donc s’en retirer, simplement parce qu’il préférait garder le peu d’argent qu’il lui restait pour s’acheter à manger, après tout, c’était tout de même le plus important encore une fois ! Une fois sorti, il se mit à errer dans les rues de la ville, sans véritable but, espérant simplement un clin d’œil du destin qui lui permettrait de retrouver confiance, mais rien, semblait-il… Si ce n’était, un fait assez particulier. Oui il y avait au coin de la rue comme un rassemblement de personne, que pouvait-il bien se passer ? Il fallait se rapprocher pour le savoir, ce que fit notre héros sans attendre une seconde de plus. Il fut de surpris de voir que toutes ses personnes s’étaient attroupées en ce lieu uniquement dans le but d’écouter un autre type parler. Que pouvait-il avoir de si intéressant à partager pour qu’autant de résidents se soient arrêter pour l’écouter ? Ou bien existait-il autant de personnes qui n’auraient rien à faire de leurs journées pour perdre leur temps dans ce genre d’activité ? Quelque soit la réponse, le Natsumi avait décidé de rapprocher, après tout, peut être qu’au milieu de cette foule il trouverait quelqu’un qui aurait besoin d’aide et qui serait prêt à payer généreusement son « sauveur ». Évidemment ce serait là, le scénario idéal, mais après tout, rien n’empêchait notre héros de penser cela, c’était même actuellement sa seule échappatoire. Il se mit donc à marcher au sein de cette foule passive et à l’écoute en demandant à chaque personne si elle n’avait pas besoin d’aide, il eut à peine le temps de questionner trois personnes qu’un évènement inattendu vint empêcher la matérialisation concrète de son idée de recherche de quête parmi les stationnés. La pluie, simplement la pluie. En effet il se mit à pleuvoir et cela fit disparaître la foule de personne surement aussi vite qu’elle était apparue, c’était désolant. Alors que le type lui, restait planté là, seul.

♣ L’homme qui occupait la scène était absolument désolant, il faisait vraiment peine à voir le pauvre. Il ramassait ses affaires comme à la manière d’un homme qui viendrait de se faire jeter de chez lui et qui fuguait vers d’autres horizons. La représentation rappela fortement à Haru son départ de chez ses parents et il ne put de ce fait s’empêcher de ressentir rien qu’une once de compatie envers le garçon. Les deux hommes étaient à présent les seuls présents dans la rue, et une discussion ne pouvait que débuter entre eux, ils n’allaient surement pas se mirer dans le blanc des yeux toute la journée et pas non plus partir comme ça sans demander leur rendu. Haru se décida donc à ouvrir la marche, ou plutôt la bouche pour dire quelques paroles véridiques et sur un ton sournois dont lui seul avait le secret.

« Ton histoire ne devait pas être très intéressante pour qu’ils aient déguerpi à cette vitesse. Peut être devrais-tu te reconvertir ? Tu es ? »

♣ Ce type avait vraiment tous les attributs d’un paumé. Ce regard dans le vague qui lui donnait tout l’air d’un parfait abruti appuyait fortement la thèse de notre héros comme quoi le type qu’il avait en face de lui était très sérieusement atteint. Oui là plupart du temps dire de quelqu’un qu’il était illuminé, c’était une paraphrase pour insinuer qu’il n’avait pas les idées claires, qui était lui-même un euphémisme pour dire que la personne en question était totalement dérangée. À moins que cet homme ne fasse que semblant d’être fou pour attirer l’attention, mais dans quel but ? À quoi cela pourrait-il bien lui servir si ce n’était de se rendre ridicule ? Déblatérer toutes sortes d’âneries sur une place publique pouvait bien attirer pour quelques instants l’attention d’une personne, d’un groupe de personne, d’une rue entière même, mais que cela s’était passé il n’y avait pas plus de deux minutes, il suffirait d’un contre temps des plus ridicules pour que tous fassent demi-tour, preuve de leur non intérêt, ou en tout cas de leur intérêt non passionné envers les paroles qui leurs étaient théâtralement dites. En même temps, il fallait les comprendre, il n’y avait pas de quoi s’extasier devant un autre de ses conteur à la sauvette, un de ces fameux troubadours qui gagnaient leur vie à conter tout genre de contes et d’histoire. Habituellement les histoires de ces types étaient plus ou moins intéressantes, mais surtout pleines de suspens tandis que là, les paroles de l’homme au regard cyan semblaient totalement dénuées de sens, ça commençait bien, notre héros avait ainsi peu de chance de s’ennuyer puisque dans le meilleur des cas il devrait passer son temps à essayer de déchiffrer les paroles de son locuteur, et ce, sous la pluie, qu’elle belle journée cela annonçait donc, riche en émotion et pleine de passion à coup sûr !

♣ Le troubadour se décida finalement à répondre au jeune Natsumi. Tout en rangeant ses affaires « l’interprète » prit un ton des plus solennel pour au final ne rien dire de véritablement intéressant à notre errant préféré. Ce type n’en avait pas seulement l’air, c’était un véritable dérangé, selon lui, tous ceux qui étaient partis lorsque la pluie s’était mise à tomber, ne vivaient pas sur le même plan et nianiania, que de débilités. Il finit par se rapprocher d’Haru, pour le plus grand malheur de celui-ci qui ne put s’empêcher de très légèrement se pencher en arrière, comme prêt à faire un saut périlleux arrière avant de prendre la fuite, il fallait le comprendre, à son âge, il fallait se méfier de tout le monde, et encore plus des grands hommes qui trainaient dans les rues en déblatérant toutes sortes de discours plus vides d’intérêt les uns que les autres. En attendant, notre héros au regard de braise savait maintenant quelque chose de fortement plus intéressant, oui il connaissait le nom de celui avec qui il discutait, Natsukeru Nai, messager des dieux selon ses dires, qu’est ce qu’il ne fallait pas entendre sincèrement. D’ailleurs en y réfléchissant trois secondes, Nai, ça ressemblait beaucoup à « niais », coïncidence ? Cela étonnerait beaucoup le jeune Natsumi au vu du genre de discours que tenait le Natsukeru. Il était évidemment que c’était sa niaiserie qui lui faisait conter de pareilles histoires, mais c’était aussi quelque chose qui devrait pouvoir se soigner, Haru se redressa donc l’air déterminé et répondit une première fois à son interlocuteur avec une voie légèrement plus aiguë que celle qu’on connaissait.

« Natsumi Haru. C’est ainsi que j’ai été appelé à ma naissance. »


♣ Ainsi le tout jeune garçon répondait à Nai sans pour autant en dire trop, en effet n’évoqua pas un seul son statut de ninja et encore moins de quel coté il se situait son tous les conflits qui régissaient à ce même moment le monde shinobi. Ce ne fut qu’après avoir dit son propre nom que le garçon se rendit compte que leur deux noms de familles commençaient de la même façon : « Natsu ». Ils ne pouvaient techniquement que s’entendre, mais en répondant précisément aux questions de son locuteur, Haru gagnait aussi des chances en plus de devoir croiser le fer, si ce type était à la solde de la mauvaise famille. Il se contenta donc de légèrement baisser son regard vers le sol, lui donnant un air songeur par la même occasion et reprit donc la parole.

« Je ne vis que de mon travail, uniquement pour ma santé et j’en ai décidé ainsi sans l’aide de personne. »