Au Sud du continent se trouve le Pays du Thé, frontalier à Hi no Kuni et dont les îles annexées sont proches de Mizu. On ne connaît que très peu de choses sur ces terres, si ce n'est qu'elles sont le repère de beaucoup de déserteurs et de Nukenins très dangereux et recherchés. Plusieurs Nukenins de rangs SSS se seraient alliés, en formant un groupuscule du nom de "Nadare" ("Avalanche"). Cependant, nos espions ne sont pas de taille à lutter contre eux. Si tant est qu'ils soient réellement une menace. Kiri n'a pas les ressources actuelles pour mener une guerre contre autant de dangereux criminels. Avant de s'engager contre un combat peut-être vain, nous voudrions connaître les projets exacts du Nadare, leurs objectifs, leur effectif, leur armement : bref, toute information est bonne à prendre pour qu'on puisse savoir ce qu'est réellement cette organisation. Si elle n'est pas dangeureuse pour Mizu, quittez simplement le pays du Thé. Sinon, tentez de l'endiguer du mieux que vous le pouvez, en attendant de nouveaux ordres.
Bordel de merde. J'étais rentré il y avait à peine une semaine de Tetsu no Kuni. J'avais accompli, avec l'aide de l'ex-Mizukage Shinichi, une mission de niveau S. Une mission donc bien longue, mais intéressante. Je pensais me reposer pendant quelques temps avant de repartir à l'aventure, tout en m'entraînant de temps à autre, et bien non. Voila qu'un messager frappe à ma porte pour me délivrer un ordre de mission. Même s'il y était pour rien, j'avais envie de lui présenter Tic & Tac, mes deux poings. Vraiment, si j'aurais su je n'aurais pas accepté la promotion au rang de Jônin. On enchaînait mission sur mission. Et pas de la merde hein. Des rangs A et des rangs S s'il vous plait, on déconnait pas à Kiri. Mais que voulez-vous, le fait que je sois tellement demandé prouvait bien une chose : le village ne pouvait se passer de moi. Et ouais, Samui Kyoji, illustre utilisateur du Hyôton. Meilleur Samui depuis Mahan. Je ne m'étais même pas rendu compte que je disais tout ceci à voix haute, mais je fus très vite ramener sur Terre. Et très violemment même : la femme que j'avais rencontré hier soir me mit une légère gifle pour me faire descendre de mon nuage. Je l'avais oublié elle d'ailleurs. Un p'tit coup d'un soir, mais apparemment elle n'était pas de cet avis. Elle avait passé la nuit chez moi, et voila qu'elle commençait déjà à ranger ma maison. Ah, les femmes...
Au moins, elle servait à quelque chose. Je pris ma douche avec elle avant d'aller prendre mon petit déjeuner. Je n'avais pas encore lu l'ordre de mission, mais j'allais le faire lors du chemin puisque je devais rejoindre mon coéquipier aux portes du village. Shinichi Kitase, encore une fois. Décidément, le village avait décidé de former un duo. Je ne comptais plus le nombre de missions que j'avais fait avec lui, ou encore le nombre de techniques qu'il m'avait appris. Après Hojo, il était en quelques sortes mon sensei.
« Bon chérie, j'ai une mission à faire. Je sais pas quand je rentre, si j'dois me rendre aux portes c'est que je risque de partir. Donc si tu veux, tu peux rester. Mais fout pas trop le bordel hein ! »
J'espérais qu'elle serait parti à mon retour. Je n'avais pas tellement envie de la revoir quand je rentrerais de cette mission. De un car je serais fatigué, et de deux car je n'avais pas envie de m'attacher à elle. Qui sait, je devrais peut-être envoyer quelqu'un pour la virer de ma maison, histoire qu'elle ne se fasse pas trop d'illusions. Tout beau tout propre, je sortais donc de ma maison. Sans attendre, je me mis à courir vers les portes. J'attrapais l'ordre de mission que j'avais mis dans mon sac pour le lire tout en courant. Une mission au pays du Thé ? Et ça déconnait pas en plus : association de ninja de rang SSS. Leur nom me fit sourire : Avalanche. Héhé, l'Iceberg n'allait pas tarder à leur passer le bonjour. Par contre, ça risquait d'être dur. Et aussi dangereux. Car des nukenins de ce niveau là, ça vous met une raclée en l'espace de quelques secondes. Shinichi était de leur niveau, mais moi je n'étais même pas de rang S. Autant vous dire que j'allais risquer ma peau cette fois. J'arrivais quelques minutes plus tard aux portes, l’épéiste était déjà là.
« Yo Shini', à croire qu'on forme un des meilleurs duo du village pour qu'on nous envois tout le temps ensemble. On perd pas de temps, le pays du Thé c'est loin. »
On pourrait parler d'un plan une fois sur le bateau. Car oui il fallait encore traverser cette foutue mer pour se rendre sur le lieu de notre mission. J'ouvrais donc la marche. Plus vite ça serait réglé, mieux ça serait. Mais ce n'était pas pour autant que cela devait être un boulot bâclé.
Les jours passent et ne se ressemblent pas. Quoiqu'on en dise, le travail de shinobi est fait d'imprévus et d'épreuves toutes plus difficiles à surmonter les unes que les autres. Entre les entraînements, la paperasse à signer et les missions que je dois effectuer, je ne sais plus où donner de la tête moi. Procédons de la manière la plus logique qui soit et faisons ce qui doit être fait en urgence, je veux bien sûr parler de la tâche que le village m'a confiée. Pour accomplir mon devoir, je serai accompagné d'un jonin de la brume que je connais plutôt bien puisque je l'ai déjà rencontré et, mieux, j'ai déjà opéré à ses côtés, il s'agit de Samui Kyoji. À nous deux, nous devrons infiltrer une organisation secrète du nom de Nadare. Cela afin de comprendre quels sont ses objectifs et dans le but d'en savoir globalement plus sur l'Avalanche. « Toute information est bonne à prendre ». Voilà ce qui était explicitement dit dans la missive que j'ai reçu. Je pense que c'est clair et précis, Kyoji et moi partons à la chasse aux informations. Vraisemblablement, nous ne devrons pas nous battre. En effet, les circonstances et la mission en elle-même ne prêtent pas trop à l'affrontement. C'est d'ailleurs mieux ainsi. Je ne sais pas ce qu'il en est vous concernant mais pour ma part, je n'ai pas plus envie que ça d'aller taper des déserteurs de mon niveau. De plus, n'oublions pas que nous ne sommes que deux : Kyoji et moi. Eux, doivent être une bonne dizaine, que dis-je, une bonne centaine.
Comme à mon habitude, je me prépare à partir et lègue avant de m'en aller mes clés à Katsuo. Il s'occupera de la baraque en mon absence, comme toujours j'ai envie de dire. Cela devient presque un rituel maintenant. Je lui laisse la maison, les clés, la paperasse à signer, le bordel à ranger et j'en passe : Pauvre Katsuo. Une fois sorti, je me dirige vers le point de rendez-vous habituel. Là-bas, je retrouve le Samui, il m'a l'air en pleine forme. Tant mieux j'ai envie de dire. Car au vue de ce qui nous attend, il aura bien besoin d'énergie ! Après avoir salué mon partenaire de mission, ce dernier lâche une réflexion quant au fait que nous formons un bon duo, ce qui me fait esquisser un sourire en coin. En un sens, il n'a pas tort le bougre. Il est vrai que nous avons travaillé ensemble à de nombreuses reprises. De plus, d'après mes souvenirs nous n'avons encore jamais échoué ensemble. Kyoji ajoute une réflexion sur le fait que nous n'avons pas de temps à perdre. N'étant pas quelqu'un qui aime perdre son temps, je ne peux qu'acquiescer à la proposition du garçon à la chevelure céruléenne. Grouillons-nous.
« Soit. Partons vers d'autres contrées très cher. »
Shinichi, ou l'art de dire « Allons-y » de cent une manières. En tout cas, c'est sur ces mots que notre tandem monte dans le navire en partance pour le pays du thé. Sur le pont, nous nous prélassons et parlons un peu de la mission. On se met d'accord sur les choses à faire et à ne pas faire. Bon, déjà, il est hors de question que nous nous séparions. Du moins dans un premier temps. Il faudra rester groupé si nous voulons agir, ceci histoire de pouvoir fuir en cas de problème majeur. En outre, on va éviter les bars et autres lieux malfamés de ce genre pour chercher des informations. C'est un peu trop évident et je suis prêt à parier que ce sont des membres du Nadare qui tiennent ces établissements – pour information, je me suis déjà fait avoir comme ça dans une autre mission, de rang A et je ne tomberai pas deux fois dans le même piège. Ces quelques interdits posés, on peut espérer pouvoir faire quelque chose d'intéressant une fois sur place. Dans un premier temps : il nous faudra établir le contact, trouver le fil. Vous savez, ce genre de mission, c'est un peu comme lorsque vous avez un rouleau de scotch entre les mains. Le plus difficile, c'est de trouver la marque du ruban et – avec vos ongles – de le décoller. Ensuite, il suffit simplement de tirer et ça le reste suit.
Les salutations étaient plutôt courtes. En même temps, un long travail nous attendait. Plus on serait rapide, mieux ça sera. Ce n'était pas pour autant qu'il fallait faire un boulot bâclé. Loin de là. Surtout dans cette situation. Une organisation comportant des ninjas de rang SSS, soit le niveau de Shinichi. Autant vous dire qu'en un contre un, je me ferais atomiser. Quoique. Certains de ces gens ne faisaient que se venter d'être les meilleurs, et se surestimer trop. Si jamais nous étions amené à combattre, nous pourrions sortir vainqueur. Comme je l'avais dis, ce n'était pas la première fois que l'on travaillait ensemble. Aucun échec jusqu'à présent. Peut-être que cette mission allait être le premier. Mais il ne fallait pas partir pessimiste. Croire en ses capacités, et ne jamais abandonner. Voila ce que m'avait dit Pô lors de notre première rencontre. Ces mots étaient encore encrés dans mon esprit, et je me les remémorais à chaque départ pour une mission importante ou une bataille. Le bateau qui allait nous mener au Pays du Thé nous attendait au port de Kiri. Nous nous y rendions sans perdre de temps. La paperasse avait déjà était remplie par des commanditaires, du coup dès que nous arrivions là-bas nous pûmes embarquer sur le navire qui démarra. C'était là que nous commencions à parler de la mission. Ce que nous devions faire, et éviter de faire. Une certitude : il fallait rester groupé. Si un de nous deux tombait sur un de ces Nukenins, il ne s'en sortirait surement pas. Enfin, Shinichi certainement que oui. Mais moi, c'était une autre histoire. Sur ce coup là, j'allais devoir assurer pour ne pas être son fardeau.
« Oui, il faut rester ensemble. Comme tu l'as dis, les bars sont une mauvaise idée. C'est à la première chose que l'on pense, et les Nukenins s'en douteront. Pourquoi pas des boutiques ? Ou même, traîner dans les rues les plus fréquentées pourrait être utile. Du porte à porte pourrait paraître suspect. On doit obtenir des informations sur eux, sur leurs intentions. Les repérer ne sera pas difficile. Je suis senseur, et eux des ninjas de ton niveau. Autant dire que je vais directement les repérer. A moins qu'ils aient des senseurs eux aussi. »
Et oui. Dès que je poserais le pied là-bas, je sentirais leurs sources de chakra. Elles devraient être aussi importante que celle de Shinichi. Cela ne sera pas difficile à repérer. Mais comme je l'avais dis, s'il y avait des senseurs ils pouvaient dissimuler leurs chakras. J'en étais moi-même capable, alors des ninjas de leurs rangs. Mais rien ne nous disaient qu'ils étaient les ennemis de Kiri. C'était juste une organisation de Nukenin. Qui sait, ils prônaient la paix ? Encore mieux, ils voulaient soutenir les villages ? C'était bien beau de rêver...Mais quand on serait en face je déchanterais vite. Le meilleur moyen d'en apprendre plus, ça serait de les infiltrer. Shinichi a le niveau requis, et sans trop me venter j'étais plutôt fort. On pouvait se faire passer pour des déserteurs. Ouais, ce n'était pas bête. Mais d'abord, il fallait mener notre propre enquête. Comme nous le faisions si bien. Le voyage était finis. Nous avions eu le temps de mettre les choses au clair. Et à présent, il était temps de passer à l'action. Dès lors que je posais le pied à terre, je laissais mon bandeau de Kiri sur le bateau. Si nous ne voulions pas nous faire repérer, il fallait faire dans la discrétion. Sans pour autant trop en faire, vous savez s'habiller en noir et marcher en rasant les murs. Sans plus attendre, j'activais ma technique de sensorialité. Pour le moment, pas de puissantes réserves dans les parages. Mais il y avait un attroupement vers le nord. Surement un village.
« Il y a un petit village là-bas, allons nous renseigner là-bas. Disons qu'on est déserteur, ok ? Faudrait essayer de trouver leur recruteur, pour qu'il nous enrôle dans leur organisation. Enfin, comme ça que je vois la chose. »
C'était parti. Nous arrivions en peu de temps dans le village. Il y avait pas mal de monde. Plusieurs boutiques, je voulais aller questionner les commerçants. Cela pourrait paraître louche, mais il devait bien y avoir une de ses personnes qui fournissaient l'organisation. Par exemple, un fabriquant d'armes. Après tout ils devaient bien s'armer quelque part. Mais les gens n'étaient pas bavard. Comme s'ils avaient peur. Ils ne disaient rien. On aurait dit que si jamais ils nous parlaient, le courroux divin allait s'abattre sur eux. Mais quelle genre d'organisation était-ce pour inspirer une telle crainte ?
Qu'est-ce qu'on s'amuse dans ce petit patelin paumé. Personne ne veut nous répondre, aucun shinobi n'est en vu. Autant vous dire que c'est le grande marrade ici. On a beau interroger plusieurs commerçants, personne ne semble au courant des objectifs de cette organisation appelée Nadare. Personne ne semble même savoir qu'elle existe. Pourtant, il n'y a jamais de fumée sans feu. Si ce nom d'Avalanche est venu jusqu'à nous, c'est que ce groupuscule existe. De fait, nous pouvons émettre deux conjectures ; Ou bien le Nadare n'est pas encore assez grand et ne s'est pas implanté ici ou bien les gens nous cachent quelque chose. À choisir, je pense que la deuxième solution est la plus probable. Dans tous les cas, nous devons chercher un moyen d'en savoir plus sur eux. Si nous pouvions avoir une adresse ou un contact, tout irait beaucoup plus vite. Malheureusement ce n'est pas le cas. Ne sachant guère ou aller, je réfléchis et regarde mon compagnon de galère. Lui aussi à l'air paumé. Bah. Il est beau notre super duo de ninjas hein. À peine la mission a-t-elle commencé qu'on galère déjà comme des porcs à trouver des pistes. Continuer d'insister auprès des commerçants est risqué et cela peut nous attirer des ennuis alors évitons de poursuivre cette piste. Je me demande encore comment faire, quand une idée me vient en tête. Et si nous allions à l'auberge ? Pas pour nous coucher, non. Mais pour demander aux voyageurs égarés ce qu'ils ont pu apprendre, entendre ou même ce qu'ils savent plus simplement. Au moins nous sommes sûrs qu'ils ne nous balanceront pas, eux, vu qu'ils ne sont pas du coin. Par ailleurs, il me semble peu probable qu'ils soient affectés par la peur vu qu'ils sont de passage et ne comptent peut-être pas rester des heures entières dans ce pays. Oh Shinichi ! Tu es un génie. Voilà où il faut chercher : l'auberge. Notre duo attend que la nuit tombe puis dès lors, part vers l'établissement marqué INN – c'est le sigle des auberges. Nous prenons deux chambres séparées pour la nuit et allons vers la salle commune où quelques musiciens jouent du piano et du violon. Toujours sous henge, je m'approche d'un petit groupe de voyageurs et demande à ces derniers si je peux me joindre à eux. Étant sympathiques, ils acceptent bien entendu.
Dans un premier temps, cela parle de femme, d'amour, d'alcool et de toutes ces futilités là puis, au fil des verres, les langues se délient. Chacun parle plus de sa personne et nous nous écoutons mutuellement. En fait on dirait une sorte de réunions pour alcooliques anonymes. On cause de nous, de nos envies, de nos histoires et surtout de la raison pour laquelle nous sommes là. X s'est fait viré de chez lui par sa femme. Y a quitté sa forge pour partir à l'aventure et Z, après avoir fait un petit séjour par la case prison, veut tenter sa chance ailleurs et avoir une nouvelle vie. C'est à mon tour de parler quand je dis :
« Pour ma part, je cherche à en savoir plus sur un groupuscule de ninja. Le Nadare. Je suis du genre loup solitaire mais j'ai bien envie de tenter ma chance chez eux. Je leur louerai bien mes services en échanges d'une bonne paie. »
C'est fait. Je viens de jeter une bouteille à la mer. Quelqu'un récupérera-t-il le message inscrit à intérieur ? Seul l'avenir me le dira. La réponse à ma question ne tarde pas. En allant à l'étage pour regagner ma chambre et me coucher, je vois un garçon qui m'attend : Le fameux Y. Il m'explique avoir reçu de la part de l'organisation une invitation. Invitation qu'il compte bien accepter. Je le regarde droit dans les yeux et me demande pourquoi ce gonz a-t-il pu être convié à rejoindre le projet. C'est qu'un vieux forgeron moisi. Bon quoiqu'il en soit, je le mets KO et informe Kyoji – qui n'est pas loin – de la situation.
« Faut qu'on prenne son invitation. Par contre elle est où ? »
… Avant de lui mettre une mandale, j'aurais peut-être dû lui demander où est-elle cette fichue lettre. Du moins si c'est une lettre qu'on recherche … Sur lui, il n'y a rien. Ni bout de papier, ni quoi que ce soit qui fait penser au Nadare. Va falloir fouiller sa chambre. Je prends ses clés et laisse passer le Samui en premier : les femmes d'abord.
« Bon. Elle est où cette fichue invitation ? »
Pas de lettre dans l'armoire, ni sur la table de nuit, ni dans sa valise. Mais bon sang, où il a bien pu la cacher ?
Ce village était véritablement le trou du cul du monde ninja. Déjà, c'était un endroit paumé. Et il y avait des gens vraiment pas nets du tout. J'en avais la chair de poule. En plus, on aurait dit qu'ils avaient tous perdus leurs langues. Dès qu'on les questionnait, ils faisaient ceux qui parler pas notre langue, qui ne comprenaient pas. On aurait peut-être du utiliser un langage plus universel : celui des poings & du chakra. Mais pour le coup, on ne serait pas tellement discret. Il fallait qu'on apprenne des choses sur Nadare tout en gardant notre couverture, sinon c'était inutile. Pourtant j'avais une terrible envie de frapper les commerçants. On voyait très bien dans leurs regards qu'ils savaient, mais qu'ils se taisaient. Encore quelques uns, et j'allais réellement péter un cable. Shinichi était dans le même cas que moi. Il en avait marre. Duo le plus efficace hein ? Suffisait que je dises ça pour qu'on merde le début de notre mission. A croire que le destin écoutait ce qu'on disait. Alors que je commençais à en avoir plus que marre, et à perdre mon légendaire sang-froid, l'ex-Mizukage a un véritable éclair de génie. Pourquoi je n'y avais pas pensé moi-même ? Dans une auberge, il y a que des voyageurs. Personne du coin, ou du moins de ce village. Du coup si Nadare avait une quelconque emprise pour ne pas faire parler les gens de ce bled, peut-être que les nomades auront la langue plus pendue. Il était préférable d'y aller de nuit, au moins on aurait une raison de se rendre là-bas. Ainsi, nous patientons tranquillement jusqu'à ce que les étoiles recouvrent le ciel et que la seule lumière soit celle émanant de la Lune. Il était temps de partir à la chasse aux informations.
Pour se fondre dans la masse, nous demandons deux chambres séparés à notre arrivée. Bien sûr, nous n'étions pas entré en même temps. Histoire de ne pas nous faire repérer. Ainsi, j'étais le dernier à pénétrer dans la bâtisse. La salle principale était remplie de troubadours. Shinichi avait déjà commencé le travail d'investigation : il était au milieu d'un groupe de voyageurs. Je me calais au bar, ainsi je pouvais entendre des brides de leurs conversations. C'était parfait. Certes, les quelques mots que je captais étaient plutôt bizarres : "cul", "seins", "saké". C'était bien Shinichi ça. Au final, il en apprendra plus que moi. J'étais plutôt inutile là, bien que je tentais d'écouter les autres conversations comme celle de deux ivrognes sur une table juste à côté de moi. Rien de bien intéressant, je ne préférais même pas vous dire de quoi ils parlaient. Moi-même j'aurais préféré ne jamais entendre ça. Le temps d'enlever ces idées perverses de mes pensées, je vis Shinichi monter. Il n'était pas seul, un des hommes assis avec lui le suivit. Il était inoffensif vu son niveau de chakra. Je laissais le Lutin Noble se débrouiller, encore une fois. Quelques minutes plus tard, il me fit signe de monter. Pour continuer de jouer le jeu, je finis cul-sec le verre que j'avais juste devant moi. Ainsi, je jouais l'homme bourré en rejoignant escaliers. Sans pour autant trop en faire. Shinichi avait mit K.O l'homme, et il avait apparemment une piste. Ce forgeron avait reçu une invitation de Nadare. Bien, il ne restait plus qu'à la trouver. Car ce boulet de Lutin n'avait pas pensé à demander à l'homme à quoi elle ressemblait, ou même où elle se trouvait. Non, il lui avait juste tapé sur la gueule dès qu'il lui avait parlé de son invitation. On force sa chambre pour commencer les fouilles.
« La fouille corporelle n'a rien donné ? T'as vraiment vérifié par tout sur lui ? J'vois pas de lettres dans sa chambre non plus. Il l'a peut-être mise en lieu sûr...On aurait du le cuisiner avant de le taper. Tu penses qu'il va se réveiller ? »
Cette mission commençait vraiment mal. La seule piste qu'on avait pour le moment allait peut-être rien donné à cause de Shinichi. Même si c'était grâce à lui qu'on l'avait. Vraiment pas cool. Étant donné qu'on avait travaillé toute la journée, je pris une chaise qui traînait dans la chambre pour poser mes fesses de Samui dessus. En plus, elle était roulante. Du coup, je m'amusais un peu. Il fallait bien faire passer le temps. Je tournais, je faisais des allés-retours tout en réfléchissant. Où cette invitation pouvait être ? Alors que je fis glisser la chaise, les roulettes se prennent une chaussure qui traînait par terre. Je valse contre l'étagère. Un chapeau me tombe sur la tête. Il avait du style, je l'aimais bien. D'ailleurs, on aurait dit qu'il était fait pour moi. Il y avait un flocon dessus, ça représentait parfaitement les Samuis. Bizarre qu'il soit en possession d'un chapeau pareil. Je n'en avais encore jamais vu des comme ça.
« Hey Shini', t'as vu ce chapeau ? Il me va trop bien, en plus y a un flocon dessus ! Genre, on dirait qu'il a été fait spécialement pour un Samui. »
Ce chapeau m'intriguait. J'aurais bien aimer savoir qui l'avait fait pour le rencontrer. Il pourrait bien me faire d'autres habits dans le genre. Comme ça, je serais habillé tout en Samui. J'aurais le style. Je retournais donc le chapeau dans tout les sens, avant de l'approcher de la lumière pour essayer de trouver un nom. Et c'est là que je me rendis compte de ma connerie. Y a des inscriptions sur le flocon, j'essayais de les lires. Dès que je vis le mot "Nadare", je balançais le haut-de-forme sur Shinichi. On l'avait, notre invitation !
Opération « Il faut trouver cette fichue invitation », enclenchée. On continue de fouiller la chambre jusqu'à que Kyoji me demande si je pense que notre homme va se réveiller. J'arrête le temps d'un instant toute action, réfléchis, regarde l'homme au sol, tourne de nouveau la tête vers mon camarade puis lui dis.
« J'crois pas non. »
Je ne l'ai pas tué qu'on se le dise. Mais vu le coup qu'il a pris et étant donné sa résistance physique plutôt faible dû à son âge, je mise pour un réveil d'ici quinze à vingt heures minimum. N'empêche que le Samui n'a pas tout à fait tort. J'aurais dû l'interroger avant de l'assommer. Cela-dit, sur le coup, je dois avouer ne pas y avoir pensé. Pour moi l'invitation allait être facile à trouver. C'est vrai après tout, une lettre – même bien dissimulée – se voit lorsque l'on cherche avec la plus grande attention. Pourtant, cela fait bien quelques temps que nous cherchons et nous ne trouvons rien. Kyoji trouve un chapeau et fait le gamin avec tandis que moi je me bats avec toutes les fringues de notre homme. Si ça se trouve, il a caché le billet dans une poche d'un de ces pantalons. Alors que je poursuis mes efforts, le jonin de la brume me lance le couvre-chef qu'il a trouvé. Ce chapeau est dans un vieil état. On dirait ce que portait les cow-boys autrefois, mais à la place de l'étoile ou d'un quelconque insigne particulier, il y avait un petit flocon d'argent. Mon partenaire de mission m'explique l'astuce. Il y a des inscriptions gravées sur l'insigne, pour les lires, il suffit de mettre l'objet à la lumière. On pourrait philosopher des heures sur la signification que peut avoir cet objet mais le plus probable est de dire que chaque membre de l'avalanche est un flocon de neige – d'où la forme de l'insigne –, et que c'est tous ensemble qu'ils forment cette organisation qu'est le Nadare. Pour ce qui est du fait qu'il faille mettre le flocon à la lumière, je suppose que c'est sûrement une connerie du style : « C'est à la lumière du jour que le flocon fond ». Bref, on va pas épiloguer là-dessus des heures, l'important étant d'avoir cette invitation. Je me serais bien placé à la fenêtre mais malheureusement, il ne fait pas encore jour. Le message est court et concis mais explicite. Dans six jours aura lieu un rassemblement des principales têtes du Nadare afin de nous intégrer dans l'organisation.
« Six jours... Ça nous laisse pas mal de temps. »
Du temps pour faire quoi ? Pour nous préparer mentalement et physiquement déjà. Puis pour mettre au point un plan et enfin pour créer un flocon identique à celui-ci. Parce que oui, je ne sais pas si vous êtes au courant mais nous sommes deux dans l'équipe. C'est pourquoi je vais demander à un forgeron spécialisé d'imiter cette création. Je vais faire de même pour le chapeau. Je ne sais pas s'il fait parti de l'invitation – je ne pense pas, je pense que seul le flocon a de l'importance – mais sait-on jamais. Bon par contre, six jours, ça laisse largement le temps à l'autre gars de se réveiller. Il faut peut-être faire un truc pour lui, non ?
« Débarrasse toi de ce gêneur et va te coucher. De mon côté, je vais dormir. Je garde ça sur moi. »
Je lui montre le chapeau ainsi que l'insigne. Je n'y avais pas prêté attention dans un premier temps mais il est cool ce couvre-chef. Puis pour ce qui est du vieil homme, ça me fait mal au cœur mais il faut bien le mettre hors course. Il a dû lire les inscriptions et sait où se trouve le lieu de rendez-vous. On ne peut pas prendre le risque de le voir débarquer et nous balancer. Bref. La journée a été longue, je regagne donc ma chambre le temps que le Samui fasse le sale boulot à ma place. À noter que je ne lui ai donné aucune indication concernant la manière de procéder : je laisse libre cours à son imagination. Qu'il le brûle, l'étouffe, le poignarde et le balance du haut d'un pont si ça lui chante, je m'en fiche. Je souhaite juste être sûr que le vioque ne soit plus de ce monde.
Que cela reste entre nous, mais je pensais réellement que Shinichi avait merdé avec le forgeron. L’assommer avec autant de force...Le pauvre. Ok moi j'aimais aussi taper sur des gens, sauf qu'ils appartenaient à la classe des ninjas et qu'ils savaient se défendre. Généralement quand j'en mettais une, j'en prenais une en retour. Du moins quand l'adversaire avait un minimum de répondant. Mais après tout il n'y avait pas dix milles solutions. Il fallait bien en faire quelque chose de ce forgeron, si on voulait s'emparer de son invitation. Il n'allait pas nous la filer gentiment dès qu'on le lui aurait demandé. Quoique...En le menaçant de le jeter dans les geôles de Kiri ça aurait pu marcher. Mais l'ex-Mizukage avait surement du agir sous le coup de la précipitation. Je ne pouvais pas lui en vouloir, surtout que j'avais trouvé la dîtes invitation. Je laissais le Noble fouillait dans les pantalons. C'était marrant à voir, alors autant en profiter. En attendant, j'essayais de comprendre. Un message sur le flocon ? Comment ils avaient fait ça ? Vachement ingénieux, qui penserait à regarder un chapeau à part moi ? Bon, il fallait dire que j'étais tombé dessus par hasard...Mais j'étais quand même tombé dessus ! Chance ou pas, on était sur la bonne voie. Je décidais finalement de mettre fin à cette fouille qui allait obligatoirement finir en échec pour Shinichi. Bah oui, j'avais déjà trouvé l'invitation. Il ne la trouvera donc pas de son côté. Après lui avoir balancé le chapeau à la gueule, ce dernier finit de lire le message. Si j'avais regardé le flocon sous la lumière, il se serait douté que j'avais trouvé l'invitation. Et puis au moins il pourra se sentir intelligent. Ainsi, on prit connaissance du lieu de rendez-vous mais surtout de l'heure. Ou plutôt du jour. Six journées à rester cloîtrer dans une de ces chambres, avant de pouvoir agir réellement. Bordel...Et si on se faisait passer pour le forgeron en voulant avançant l'horaire ça paraître louche. En tout cas, il nous faudrait un second chapeau. On était deux après tout. Et vu que je l'avais trouvé, légitime que je possède l'original. On fera faire une copie pour Shinichi durant ces six jours, autant qu'ils servent à quelques choses. En attendant, il alla se coucher en me laissant le sale boulot. Il voulait que je me débarrasse du forgeron. Quoi ?! Mais...Ce n'était qu'un civil. Le tuer reviendrait à assassiner froidement un innocent. Il m'avait rien fait, je ne pouvais pas lui faire ça...
« Euh...Toujours moi qui doit me farcir le sale boulot, t'abuses...Et puis c'est pas tellement gêneur...Et aussi, le chapeau. Je l'ai trouvé, je le veux. Normal que j'ai l'original et toi la copie. »
Le regard qu'il me lança m'indiqua qu'il voulait réellement que je tue le forgeron. Et pour le chapeau...Bah c'était mort. Il n'allait pas me le lâcher comme ça. Vraiment parfois, il voulait tout contrôler sans pour autant faire les tâches lui-même. Feignasse. En plus il allait se coucher. Et moi, je devais passer la nuit avec ce civil. Trouver un moyen de le faire taire. Lui couper la langue ? Un peu sadique. Remarque, ça pourrait marcher...Mais encore une fois ça serait de la méchanceté gratuite. Je devais me débarrasser de lui sans lui faire de mal. J'eus l'idée du siècle. Je pris son corps avant de sortir discrètement par la fenêtre. Il faisait nuit, et il y avait peu de personne. Je courus donc dans la forêt qu'on avait traversé dans l'après-midi. J'avais vu une grotte, pourquoi pas s'en servir. Je retrouvais cette dernière après quelques heures de recherches. Ce fut long, mais voila. J'attachais le forgeron avec des cordes, en y rajoutant ma touche personnelle : je bloquais l'entrée avec une technique Hyôton. Pas totalement l'entrée, mais le passage un peu plus loin. Comme ça, on ne verra pas le mur de glace de l'extérieur. Ainsi, il restera ici jusqu'à qu'on finisse notre mission. Je viendrais le relâcher une fois tout réglé. Décidément, j'étais vraiment un génie. J'avais résolu le problème sans avoir recours à la violence !
Les jours passèrent. Ce fut d'un ennui...Enfin pas pour moi. Je devais le nourrir pour pas qu'il crève. Je profitais que Shinichi soit occupé à faire autre chose pour aller le voir. Il pourrait se douter de quelques choses, mais je ne pensais pas qu'il me soupçonnerait de l'avoir gardé en vie. Surtout qu'à chaque fois j'avais des excuses en béton. Tout se déroulait parfaitement. Le forgeron se débattait un peu, mais il n'avait pas le choix. Il était pris au piège. A l'aube du sixième jour, je lui apportais de la nourriture supplémentaire. Qui sait, on ne reviendrait peut-être pas vivant de la rencontre. Alors autant qu'il ait assez à manger, jusqu'à que la glace fonde. Shinichi et moi étions près. Nous nous étions entraînés ensemble durant ces quelques jours, à l'abri des regards. On était toujours sous couverture, et personne ne semblait nous avoir repéré. Quant au chapeau, la copie était parfaite. Il n'y avait plus qu'à espérer que le marchand qui l'avait fait n'appartenait pas au Nadare. Cela serait vraiment bête. C'est ainsi que nous partions au rendez-vous, fin près à mettre un terme à cette mission. Ou du moins la résoudre en partie si on ne pouvait pas l'achever.
« Allons leur tirer les vers du nez. Ces six jours ont été long, si on pouvait clore la mission au plus vite ça serait bien. »
Si c'est pas beau ça. Tout se passe comme sur des roulettes. On a buté un forgeron qui avait une invitation, on a trouvé l'invitation, on a six jours devant nous pour nous préparer. Très vite notre matériel est prêt : En somme, nous disposons d'une copie du chapeau ainsi que de l'insigne, nous pouvons donc nous en aller. L'endroit où nous devons nous rendre est plus à l'est encore, à l'abri des regards indiscret. C'est dans une petite caverne, non loin d'un pan de montagne que nous avons rendez-vous. Toujours sous henge, nous avançons. Je crois voir des personnes arriver. À priori elles n'ont pas de chapeau. Ce devait être un bien du forgeron, seul l'insigne compte. Je file le couvre-chef à Kyoji – vu qu'il semblait le vouloir – et me débarrasse du sien pendant qu'il en est encore temps. Ceci-fait, notre duo s'enfonce dans la caverne. Le tout est plutôt bien éclairé contrairement à ce que l'on pourrait penser. La faute à de nombreuses torches placées ci et là. À vue de nez, nous sommes bien une quarantaine de recrues et il y a en tout et pour tout deux recruteurs. Dans un premier temps, je me demande ce que cela peut bien signifier. Ils ne sont que deux pelés ? Hum. C'est ça le Nadare ? Deux mecs habillés façon Ku Klux Klan qui invitent une quarante de bonhommes dans une caverne ? Rassurez-moi c'est une blague ? Et bien non. Pas du tout.
Là où nous nous trouvons, il y a plusieurs ateliers. Je pense qu'il doit y avoir au moins autant de zone de travail qu'il y a de recrues potentielles. Après avoir vérifié nos insignes, un des recruteurs nous explique ce que le Nadare attend de nous. Il n'a même pas besoin d'ouvrir la bouche que j'ai déjà compris ce qu'il va nous dire. En gros, c'est un piège. Tous les hommes ici présent sont forgerons et ils devront travailler jour et nuit pour forger des épées, des lances et des haches, cela dans le but d'armer les hommes de cet organisation ainsi que leurs sous-fifres. Les personnes venues ici pensaient devenir de grands hommes et bien les voilà pris au piège, condamné à travailler. Mon visage se durcit. S'ils créent des armes en grande quantité ici, cela veut dire deux choses : D'une, qu'ils sont nombreux. De deux, que s'ils ont un quartier général, il ne doit pas être trop loin d'ici. Pourquoi dis-je ça ? Je ne sais pas … Ça me paraît évident. À Kiri, l'endroit où nous entreposons les armes est juste à côté des casernes et des éventuels lieux où peuvent se trouver des shinobis. C'est juste une histoire de logistique vous voyez. Faut pas être Kirijin pour faire preuve de logique.
Alors que je fais mine d'être désespéré au même titre que tout mes autres collègues forgeron, un homme se pointe et cri qu'il y a des imposteurs parmi nous. Comme toute la foule, je me tourne vers le vioque qui a gueulé ça et aperçois celui à qui nous avons volé l'insigne. Pendant un court instant, je fixe Kyoji et lui adresse un regard noir d'une froideur infinie. Je ne peux pas lui parler et lui dire clairement ce que je pense mais cela se résume à : « Espèce d'enfoiré, t'as pas fait ce que je t'ai dit ». Si ça ne tenait qu'à moi, je buterai ce débile de Samui en ce moment même. Notre couverture est grillée, ils savent qu'il y a parmi nous des ninjas et ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils ne nous trouvent. Sérieusement, ça m'énerve. Ce mec est un incompétent notoire. Je lui dis de buter un gêneur et que fait-il ? Il l'épargne. Du coup, voilà que le forgeron nous balance. S'il savait que c'était un piège, je pensais qu'il ne ferait pas le malin et nous remercierait. Car qu'on se le dise, en lui prenant sa place, nous lui rendons un fier service. Bref. Je dois rester calme. Ils ne savent pas encore que c'est nous les imposteurs alors il faut trouver un moyen de nous enfuir. Vite. Vite. Une idée. Une idée …. Quelque chose … Je ne sais pas moi. Eurêka ! Les lumières ! Il y a des torches. Si les deux recruteurs ne nous ont pas remarqués, cela veut dire qu'ils ne sont pas senseurs. Si nous éteignons les lumières, nous aurons peut-être des chances de nous en sortir. Kyoji pourra nous guider jusqu'à la sortie puisqu'il est senseur. Caché entre plusieurs personne, je dissipe le henge, dégaine mon arme et fait jaillir de l'eau un peu partout dans la zone. Nous sommes plongés dans le noir.
« Kyoji, guide moi. »
Je plaque ma main contre son épaule pour ne pas le perdre et le suit, toujours aveugle. Ce rat a intérêt à me sortir de là, sinon je me débrouille pour qu'il croupisse en prison jusqu'à la fin de ses jours. C'est du sabotage de mission ce qu'il a fait ! D'autant que pour ne pas avoir écouté un supérieur, je peux lui foutre un procès !
Promenons nous dans les bois, tant que le loup n'y est pas...Nous marchions à travers la forêt, en direction du point de rendez-vous. C'était si calme. Mais dans quelques minutes, tout pourrait changer. Si on se faisait repérer, cela pourrait rapidement tourner au massacre. Et pour le moment, on était sur la bonne voie. Je ne sentais aucun chakra aux alentours, pas d'embuscade, rien. Tant mieux. On était sous henge, impossible de savoir que nous étions des ninjas. A part s'ils avaient des senseurs dans leur rang. Après tout j'en étais moi-même un, et ces derniers temps pas mal de ninjas se spécialisaient dans cet art qui pouvait faire changer le cours du combat. Anticiper une attaque, savoir où est un ennemi sans le voir, c'était un énorme avantage. Surtout quand on l'a de notre côté. En revanche, cela peut devenir totalement immonde si un ninja en face peut ressentir votre chakra. Prions pour que ces nukenins prennent à la légère de pauvres forgerons, et ne font pas intervenir des senseurs pour le rendez-vous. Le dit lieu était en fait une caverne. Aux premiers abords, je ne préférais pas rentrer la dedans. Cela sentait le piège à des kilomètres. Je savais bien qu'ils voulaient faire dans la discrétion, mais une cabane au milieu des bois aurait suffit. Là, une putain de caverne. Sombre, étroite, on se serait cru dans un mauvais film d'horreur. Mais il fallait bien y entrer pour en apprendre plus sur le Nadare. Et puis il y avait quelques torches, on n'était donc pas dans le noir total. Au bout d'un moment, on arriva dans un grand espace. Deux gugusses étaient au centre, les autres étaient groupés et mal habillés. Pas très compliqué de savoir qui appartiennent au Nadare, et qui sont les forgerons. On était quarante pelés. Et la pièce était remplie d'ateliers. Apparemment, les forgerons allaient travailler ici. Manquait plus qu'à savoir s'ils allaient nous enfermer, ou nous faire travailler dans de bonnes conditions. Pourquoi nous ? Parce que nous devions jouer le jeu jusqu'au bout. En revanche, on avait pas signé pour être des forgerons. Comment on allait faire ? S'approcher et leur dire qu'on était des ninjas et qu'on voulait rejoindre leur rang ? Dans ce cas comment nous aurions eu l'invitation qui semblait n'être destinée qu'aux forgerons ? Bordel, mais dans quoi on s'était encore fourré...
Et là, c'est le drame...Alors que la situation n'allait déjà pas en notre faveur étant donné qu'on allait être enfermé ici pour travailler sans répit, et donc sans avoir des informations, un inconnue débarqua. Enfin, "un inconnu". Pour les autres forgerons, et surement les deux ninjas du Nadare. Mais pas pour moi et Shinichi. Ce gars là, on le connaissait. On l'avait brièvement rencontré dans une auberge, et il avait fait connaissance avec les jumeaux ravageurs de l'ex-Mizukage avant de faire une p'tite sieste. Le même forgeron qui nous avait permis de nous introduire ici. Du coup, il savait qu'il y avait des imposteurs. Il ne se fit pas prier pour le gueuler dans toute la salle. J'avais bien envie de le planter, mais on aurait été repéré. Surtout qu'il était censé être mort. Shinichi m'en avait donné l'ordre, mais je n'avais pas pu me résoudre à abattre froidement un innocent. D'ailleurs, mon coéquipier me lance l'attaque Regard Noir. J'avais peur pour ma peau, très peur. Cela nous voulait dire qu'une chose : "Prie pour ne jamais rentrer en vie de cette mission sinon ta vie va devenir un cauchemar". J'avais désobéis à son ordre après tout. Mais avant que le forgeron nous reconnaisse parmi la foule, on avait le temps de se faire la malle. Certes il n'y avait qu'une seule sortie, le stratagème de Shinichi nous offra une opportunité. Il fallait dire qu'il était très réactif, et n'avait pas perdu une seule seconde pour nous offrir une ouverture puisqu'on était grillé. Il éteint toutes les torches via un jutsu Suiton. Impossible de savoir la position de chacun...à moins d'être senseur ! Et oui, encore une fois on allait s'en sortir grâce à moi. Je lui devais bien ça, après tout c'était ma faute si on était dans cette situation. Du coup, il m'agrippe l'épaule pour que je le guide. Je sentais à sa poigne qu'il en avait après moi, mais faisons comme si de rien était.
« Désolé Shinichi-sama, j'aurais du au moins m'assurer qu'il ne puisse plus bouger pour quelques jours. Je nous ai mis la dedans, je nous en sors. »
Mais avant, je devais prendre des précautions. On ne savait pas où était le quartier général de Nadare. Du coup, je pris l'énorme risque de me rapprocher d'un des deux membres pour discrètement lâcher un insecte de glace au sol. Ce dernier monta sur la jambe du ninja avant de se ranger dans la poche où il gardait ses shurikens. Parfait, avec ça je pourrais le tracer sur quelques mètres une fois que nous serions sorti. Après tout ils n'allaient pas rester bloquer là à attendre le déluge. Et dès qu'ils sortiront je pourrais les pister sans dépenser trop de chakra. Rien de plus facile. Enfin la lumière du jour. On avait réussir à sortir de ce trou à rats. Mais à quel prix ? Notre fabuleux duo était en piteux état. J'avais merdé, Shinichi me gueulait dessus. Comme si j'avais déjà pas assez de remords d'avoir fait foirer notre infiltration. Maintenant cela allait être encore plus difficile, mais l'ex-Mizukage continuait son discours. Blabla blablabla...Il me gavait. J'avais peut-être fait une erreur mais personne n'était parfait. A vrai dire, cela me prit tellement la tête que j'allais continuer ça tout seul. J'avais placé l'insecte sur un des deux membres du Nadare, je n'aurais plus qu'à les suivre. Shinichi n'avait rien, sans moi il n'allait pouvoir rien faire. Il allait voir, s'il voulait continuer de faire équipe avec le grand Kyoji Samui, il allait devoir faire des excuses. Parce que pour le moment, j'étais entrain de me barrer à l'auberge pour récupérer mes affaires.
« Tchao dresseur de Pokémon, essaye de trouver leur QG sans moi. »
« Il nous met dans la merde, donc il nous en sort » ; J'ai envie de dire : « Encore heureux mon gars ». Il est hors de question que je clamse à cause d'une erreur pareille. Je me demande bien ce qu'il avait dans la tête n'empêche. S'il avait tout bien fait comme je lui avais dis nous n'en serions pas là aujourd'hui. Quoiqu'il en soit, nous réussissons tant bien que mal à nous en sortir dans l'obscurité via les dons de senseurs de Kyoji, faut bien qu'il serve à quelque chose dans sa vie celui-là. La suite de l'histoire vous la connaissez, en sortant, j'ai remonté – pour la énième fois – les brettelles du Samui ce que ce dernier n'a pas digéré. Le voilà donc qui se barre de là, me laissant seul pour finir cette mission.
« Soit. »
Ce n'est pas plus mal qu'il ne soit plus là. Au moins il ne me mettra plus de bâtons dans les roues. En ce qui concerne le QG, je ne me fais pas trop de souci, je vais le trouver. Comme je vous l'ai expliqué précédemment, je sais à peu près où il doit se trouver. Selon toute logique, le lieu doit être non loin de la grotte où sont créées les armes. Où ça précisément ? Aucune idée malheureusement. Je dois avouer que la présence de ce petit impertinent de Kyoji aurait pu me faire gagner du temps. Ses dons de senseurs et ses aptitudes naturelles à traquer les gens auraient été d'un grand secours mais qu'on se le dise, je peux faire sans lui. Ça va me prendre du temps de ratisser toute la zone comme un abruti sans me faire repérer ni paraître suspect mais je vais le faire. Puis bon ; un QG … Ça doit théoriquement être un bâtiment assez gros pour être vu, non ? Peut-être pas quand on y pense bien. Il doit être dissimulé d'une bien belle façon. Une fois à l'auberge je me gratte la tête et réfléchis. Que faire ? Quémander de l'aide au Samui ? Hors de question. Bien que je l'ai engueulé comme jamais, je l'apprécie mais là, il a dépassé les bornes. D'autant que c'est lui et lui seul qui a décidé de quitter le navire – même si, avouons-le, je l'y ai un peu forcé. En un sens, je suis un peu triste que nous nous soyons fâches pour des broutilles pareilles. J'y suis peut-être allé un peu fort. Et de son côté, un peu comme tous les shinobis de ce monde, il a sa fierté. De fait, il n'a pu digéré ses remontrances à tout va. À son âge, j'aurais peut-être réagi de la même façon.
Après avoir songé à toutes les possibilités, je décide de me rendre à l'endroit où se trouvait la grotte, dissimulé via le henge. Bien sûr, je reste assez loin du fameux repère où les forgerons sont séquestres histoire de ne pas attirer l'attention et de là, je trace un périmètre. Si le QG est ici, il doit se trouver à quelques kilomètres tout au plus de la forge clandestine, du coup bah … Je cherche. Un peu dans le vide je l'avoue mais je cherche. Je fais appel à des salamandres afin qu'elle fasse de même et suivent les hypothétiques shinobis qui pourraient sortir de la grotte. En ce qui me concerne, je ne mets pas les pieds à moins de cent mètres de là-bas car c'est trop risqué. Au final, il me faut des heures entières avant de trouver un endroit me paraissant suspect. Une zone presque entièrement vierge. C'est là qu'auraient disparu des hauts gradés venant apporter des armes selon une de mes salamandres. Sans trop insister, je cherche une entrée et finit par la trouver. YOUHOU : Une trappe, un bâtiment sous terrain ! Que c'est original comme cachette. Quoi ? Comment ça à Kiri on a fait la même chose sous l'eau ? Ah mince alors, c'est vrai … Bref, blagues mises à part, je me mets à rechercher des informations sur ce groupe. Nous savons … Non. Je sais qu'ils ont des armes mais combien sont-ils ? Que souhaitent-ils faire avec leur artillerie et leurs hommes, cela nous n'en savons encore rien. C'est ce que je vais tenter de savoir en infiltrant leur base. Je me demande bien ce que peut faire Kyoji quant-à lui. Il est sûrement rentré à Kiri, ou alors il a décidé de faire cavalier seul, auquel cas, je dois peut-être m'attendre au pire. S'il est ici, nous risquons de nous gêner mutuellement. Ou du moins, il risque de me gêner.
