Ordre de mission:

Allez sur la lune…? Quelle curieuse idée, l’astre lunaire n’était là que pour nous enchanter nous pauvres mortels et un fou s’imaginait pouvoir l’approcher. Décidément, l’adolescence atteignait plus les cerveaux masculins que je ne l’avais imaginé, d’autant que la cible de notre ordre de mission en oubliait l’essentiel : ce qu’il a de bien avec un rêve aussi c’est seulement de s’y perdre à l’imaginer… Certainement ne pas le mettre en pratique, qui plus est aussi ridiculement, c’était donc amusée que je faisais part d’une théorie fumeuse et de mauvais goût à mon coéquipier, qui n’était nul autre que Tenzö.

=| -Plus je lis l’ordre et plus j’ai envie de rire, tu crois qu’il veut décrocher la lune ! Tu connais l’expression ? Hein ? Hum ?!

Visiblement mes fantaisies ne l’intéressaient pas, en même temps depuis quelque temps, la visite forcée chez sa grand-mère exactement, le cousinet avait changé, souci, il était le seul de nous deux à l’avoir fait et mon « frère » d’armes était désormais des plus sérieux les trois quarts du temps. Il était presque loin maintenant le temps où il sortait toutes ses niaiseries aussi agaçantes que drôles, de toute façon à un moment ou un autre il cesserait de bouder.  Soit, d’un haussement d’épaules je ne m’y attardais pas plus que cela  nous étions en mission après tout et cette dernière nous menait au pays du thé, autrement dit, direction les quais pour prendre un bateau. Accessoirement j’espérais bien profiter de ma visite là-bas pour faire des emplettes de ce breuvage précieux qui avait donné son nom à cette région, depuis peu j’avais découvert ses différents aromes, ses nuances délicates entre le vert, le noir et le blanc, ainsi que la saveur avec lesquels, les fruits et autres fleurs savaient le parfumer.  

Me voilà avec un sourire niais, rêvassant avec mes sens en éveille, j’étais sur un petit nuage où ne nul n’aurait pu me faire descendre, depuis quand étais-je devenue addict à cette chose précieuse qu’est le thé ? Aucune idée, cela c’était fait tout seul pour dire vrai depuis le coffret découverte que m’avait offert mon petit frère à mon anniversaire. Tiens, d’ailleurs, ça me faisait penser justement.

=|-Au fait, on te voit pratiquement plus toi, tu fais genre le mec occupé ? Figure toi que j’ai été voir ta grand-mère hier, elle s’est plainte de ton absence justement et on a bu le thé aussi pour papoter toute l’après-midi.

Pas plus de détails,  ou comment l’agacer à moindres mots, rien que je rende visite à cette dernière suffisait, mais en plus pas savoir ce qu’on avait pu se raconté, c’était bien pire, même un an de plus ne m’avait pas franchement fait murir quand il s’agissait de l’emmerder il faut croire. C’était donc sur cette info dont il n’aurait pas plus de détail que je montais à bord de notre bateau accompagnée de Nectus et pour une fois, ça présence ne faisait pas de vagues, étrange, mais sans importance.  Enfin, il fallait dire que la vie en « civilisation » au quartier Kaguya l’avait rendu malheureusement docile comme un chien, mon pauvre loup, mais il semblait dans une quiétude, donc je me disais que c’était un mal pour un bien. Car oui, dans tous malheurs il y avait les bons côtés, si maintenant Shinichi m’avait à l’œil depuis quelque mois déjà concernant ma façon de vivre, je pouvais néanmoins profiter d’une vie assez libre loin de la maison familiale…

Enfin, les joies de la vie seule pourraient l’être si Tei’ n’avait pas entre autres élu domicile chez moi, ainsi qu’un autre et que si Rin en passait pas son temps à y déambuler à l’improviste, ne comptons pas non plus Shord dans le tas, ni mon mentor me surveillant farouche. Pour finir, moi la cadette de ce quartier, je me voyais materner par mes ainées sans cesse à mes basques. Oui bon, comme indépendance il y avait mieux et évidement que la vie dans les bois me manquait parfois, cependant, comme je m’en doutais déjà, le confort, on s’y habitue vite, trop vite malheureusement il était déjà loin le temps où je me serais ravie d’un bain glacé en rivière alors que j’en avais un fumant et parfumée à la maison.  La seule chose qui était plus ou moins rester de mon quotidien passé, restait la chasse hebdomadaire avec Nectus, bref, je m’étais ramollie et j’avais cédé au moule par une force d’usure et si l’occasion de voir la grand-mère de mon cousin se présentait si souvent, c’était bien à cause de tous ses changements justement. Faut dire qu’elle ne  s’en plaignait pas et était souvent très bavarde à mon plus grand plaisir, à noter, que je n’avais pas de grands-parents personnellement, du moins, je n’en connaissais pas, mais les vieux avaient un côté reposant contrairement à ce que l’on pourrait penser.  Bref, on s’égarait du sujet, car l’initial était ce môme flingué et son histoire de tour vers la lune…

=|-Je n’ai pas très compris d’ailleurs ce qu’on va faire là-bas ? Arrêter ce gosse, mais pourquoi au juste ?

Une mission pour des rêveurs semblait-il… La blague d’Aoji, comment dire, fit un bide total… Je la regardais sans émettre le moindre son ou le moindre geste facial… Bref, complètement livide. Je ne relevais même pas sur le moment pour préférer passer à autre chose. Cette mission ne m’emballait pas des masses. Mais entre nous. Laquelle m’emballait ? Jusque là une seule y était parvenu et sur la quantité nous devions avouer que c’était vraiment peu. Dans l’absolu je comprenais ce gosse. Tous les shinobis ont des rêves et le sien ne me paraissait pas moins stupide que celui qui crie haut et fort qu’il apportera la paix dans le monde… Aussi étrange que celui puisse paraître l’un comme l’autre me paraissait tout à fait stupide. Pourtant quand on parle de paix tout de suite c’est plus classe alors on évite de se moquer… C’est toujours comme ça. Tout est question de point de vue. Tout est question de vérité de l’instant. Car aucune vérité n’est vrai… Tout est condamné à mourir. Mais enfin nous n’allons pas nous étaler sur ce sujet.

Nous n’insisteront pas non plus sur le voyage jusqu’au bateau. Il n y’a véritablement rien d’intéressant qui méritait que nous nous y attardions. Le pays du thé était donc notre destination. Et ce qu’il y’a de bien pour sortir de Kiri, c’est qu’il n’y a pas d’autres moyens ou presque que de prendre le bateau. Toujours le bateau. Encore ces foutus bateaux… Je priais pour que le voyage ne soit pas long. Me tenant dans mon coin l’air pensif, détaché d’Aoji depuis quelque temps. Elle l’avait sentis d’ailleurs je crois et s’en offusquait, mais aujourd’hui et désormais je m’en foutais… C’Est-ce que l’on récolte lorsqu’on agit comme elle le fait. Se doser soi-même. Cela son prestigieux Sensei dont elle ne cessa de me rabâcher les oreilles, il ne le lui a jamais appris… Cela ne l’empêchait pas de venir me faire la conversation… Elle vint à moi pour faire comme le font la plus part des gens assez maladroitement. Comment par parler de rien pour finir par un sujet sur lequel ils sont certains de titiller… Je tournais un regard maussade sur elle. Enfin maussade, surtout je m’en foutiste en réalité mais bon.
Elle montait alors sur le pont sans me laisser le temps de répondre. Les même stratégies habituelles. On s’était suffisamment pratiqué pour se connaitre par cœur entre nous… C’est donc en prenant le chemin du bateau pas du tout troublé que je répondis sur le timbre détaché que je lui réservais…

-Tu fréquentes qui tu veux qu’Est-ce que j’en ai foutre. Elle peut se plaindre la vieille. Si j’étais mort à la guerre où elle m’a envoyé elle aurait attendu plus longtemps encore.

Elle me posait ensuite des questions alors que le navire prenait le large. Qu’Est-ce qu’il voulait ce gosse ? Comme tout ceux qui tentent de réaliser leur rêve sans doute pensais-je. Il veut se sentir vivant. Il veut accomplir quelque chose de grand. Il n y ‘avait rien d’exceptionnel dans tout cela. Je m’accoudais alors au bastingage. Encore une fois nous étions tous les deux sur le pont d’un navire. Mais cette fois pas de romantisme, pas d’idée saugrenue. Je la gardais à distance, comme une pestiféré pour qui je ne portais plus le moindre intérêt. Car depuis la mission avec Yuki, sans compter tous les petits aléas causé. Si il y’avait bien quelque chose que je ne voulais pas renouveler. C’était de lui donner le plaisir d’être importante aux yeux d’une personne pour s’en moquer ensuite. Quitte à aimer aujourd’hui, autant le vivre seul c’est moins dangereux…

-On est obligé de l’arrêter parce que sa tour de terre finira bien par s’effondrer un jour. Ce qui pourrait faire un peu désordre. Et parce qu’il pète les plombs avec son délire. Il maitrise le doton certes mais aucun shinobi si puissant soit-il ne peut bâtir une tour de terre allant jusqu’à la lune sans qu’elle ne risque de péter. Donc on va y aller, le raisonner ou le tabasser, détruire sa tour de merde. Et qui sait, peut-être l’envoyer sur la lune à notre façon… J’ai pas vraiment envie de négocier avec un idéaliste, ces gars là ont tendance à nous épuiser rapidement. Faut une journée pour l’atteindre ce pays à la con. Moi je vais me coucher je te laisse on verra le reste demain…

C’est ainsi qu’en lui tournant le dos et faisant de vagues gestes d’au revoir de la main je la quittais. Excuse tout à fait bidon, puisque, il faisait encore plein jour… Je voulais seulement ne pas être obligé de passer tout le temps de ma traversée avec elle.

La rancœur, voilà qui devait bien animer mon coéquipier aujourd’hui, ma foi, s’il voulait jouer le blazé de la vie ce n’était pas mon problème pas vrai ? Faux ! Pas de chance pour lui, ma présence signifiait me supporter et par la même occasion que je le supporte vous suivez ? Non, pas grave, je me faisais snober et je ne comptais pas lui laisser l’option de l’esquive, c’était là si mal me connaitre, au moins aujourd’hui je savais de quoi mon divertissement serait fait. Oui, pourrir la vie des autres en général c’était ce que je faisais donc pas un scoop je sais, cependant, en tant que reine des chieuses, je me devais de m’assurer ma place au trône justement.  Bref aux vues de ses propos vis-à-vis de la « vieille » comme il disait, mieux valait ne pas s’éterniser sur le sujet, d’autant que lui qui m’accusait d’handicapé affective avait un sacré niveau au-dessus de moi, même avec sa propre famille. Bonne joueuse en un sens, je laissais couler sur son côté grognon, bon il n’avait pas digéré notre dernière rencontre et je ne pouvais lui en vouloir.

Mise au point sur la mission et monsieur s’esquivait encore, un regard pour Nectus celui-ci bougeait une oreille d’un air désolé en comprenant à quel point j’allais devenir chiante, comme une enfant, je n’aimais pas me faire ignorer, ça va de soi. Cependant, je le laissais plus ou moins en paix le temps de la traverser qui fut l’occasion de flâner au bout du bateau et papoter entre autres avec les marins histoire d’être bien chiante, je l’avais dit, j’étais dans mon jour de chieuse extrême !

Enfin, au port devinez qui refaisait surface et c’était simplement un sourire en coin et d’un regard espiègle que je l’accueillais avant d’ouvrir la marche, tous ceux qui me connaissaient savaient à quoi s’attendre après un tel bonjour… La garce attitude allait frapper, pour preuve, face au lieu du crime où nous nous étions rendu dans le silence le plus religieux, je te fais la gueule powa, mon regard se fixait sur la cible, un pauvre môme de mon âge ou presque. Bon, je m’en allais donner une leçon à ce doux rêveur et mon idée, je l’avais ruminé depuis le bateau, autant dire que je n’allais pas laisser Tenzö prendre les choses en main.

=|-Ohayo l’ami ~ J’ai ouï dire que tu miroiter la lune, vois-tu, moi qui la vénère presque, je ne peux qu’admirer ton entreprise et je viens même t’y assister en vraie magicienne.

Flatté l’ego du rat en le laissant dans son élément pour qu’il se laisse approcher, je posais ma main sur son épaule armée d’un sourire qui paraissait joyeux, se demandant quelle ahurie il avait là, notre cible ne réagissait pas tout de suite. Pour cause, il était encore tôt le matin et ses travaux de toute la nuit lui avait creusé des cernes, la folie te guette petit gars ! Mais une bien plus intense qu’il ne le croyait, car à son plus grand damne, j’avais déjà commencé à jouer en l’entrainant dans une illusion grave au genjutsu. Le voilà qui imaginait sa tour montant, montant sans fin sous ses  pieds traversant les nuages pour qu’enfin, il  ne soit plus qu’à la porter de l’immense caillou lunaire.   Dans notre monde bien réel il affichait un regard lumineux et un visage joyeux, le même que dans son illusion d’ailleurs, sauf que… C’était là me croire bien trop gentille et tandis qu’il se perdait à son songe prisonnier le pauvre diable par ma trame toute faite, moi j’attirais mon attention sur Tenzo en l’entourant depuis son dos de mes bras de façon assez curieusement –louche même- tendre.  Un marque d’affection apparenté à un câlin [voilà maintenant tu mens, eh eh], totalement hors contexte et tomber quand on s’y attendait le moins. Une façon de renouer des liens… ?

=|-Non, mais regarde, j’ai le don pour faire rêver les gens, t’as vu ça.

La réponse à la question était que c’était bien mal me connaitre, je voulais plutôt lancer les hostilités et pas qu'avec monsieur le rêveur, car tandis que l’autre avait une douce étreinte, l’autre manquait d’oxygène dans son fantasme et bientôt chaque partie de son corps se gelait avant qu’impuissant et prit au piège il ne commence à paniquer.  Pour résulte de cette scène, seul son visage atrophié dans la réalité alors pouvait en témoigner et lâchant la prise sur les deux, je libérais le pauvre môme qui tombait genoux à terre pour reprendre son souffle.  « Genjutsu », avais-je seulement murmuré en dégageant un menton posé sur sa colonne alors.

=|- Tu vois, le souci des rêves c’est que ça vire facilement en cauchemar, la lune est bien plus belle vu d’en bas, va falloir arrêter le délire maintenant, c’était l’aperçu sinon de ton triste avenir.

Et comme il fallait se défendre avant que mon coéquipier ne commence à grogner, c’était vers lui que je me tournais maintenant.

=|-Tu vois, je t’ai écouté, je l’ai envoyé sur la lune à notre façon, mais ça n’a pas l’air très efficace ! Hum ? Tu as halluciné aussi en passant hein !

Boutade, deux pour le prix d’un, ma bonne humeur était à son beau fixe et mes jeux devenaient plus terribles de jour en jour, je le savais que trop bien, mais c’était avec un plaisir sadique que je tournais vers cette voix de mon esprit à chaque fois. Bon, allez, au tour de la tour de se faire briser maintenant, cependant avant que je en lui porte un coup, une nuée de shurikens avaient voulu m’attraper, ah le petit voulait encore jouer, à la bonne heure !

Peut importe la stupidité de ce jeune homme. La vue de cette homme laissait un bref instant surpris. Même de l’horizon elle paraissait déjà trop haute pour en voir le sommet. Ce qui me fit dire que cet imbécile aurait peut-être bien put aller au bout au final. Par contre, je me demandais comment n’avait-elle pas encore put s’effondrer. Je ne suis pas ingénieur dans le bâtiment, mais tout de même, il y avait de quoi se poser des questions. Cela me rappelait d’ailleurs la remarque d’un génie de la construction que j’avais rencontré. L’ouvrier battit des choses qui durent, mais ne saurait dire pourquoi elles durent. L’ingénieur battit des choses qui s’effondrent, mais sait pourquoi elles s’effondrent… Si vous n’avez pas compris l’importance d’une phrase si simple et si poussé, posez-vous des questions et prenez un livre. Bref… Pour cette fois, c’était Aoji qui prenait les choses en main. J’étais en avant et je dépassais à la fois l’enfant et elle pour me rapprocher plus près de la tour. Levant la tête j’en appréciais toute sa puissance.

Je savais que nous devions la détruire. Mais il fallait déjà calmer le môme. Aoji, semblait pour cette partie des plus inspiré. Soit me direz-vous, pourquoi se forcer à faire ce que peuvent faire les autres n’est-ce pas ? Aussi entamait-elle une conversation avec lui sans que je n’y prête vraiment grande attention. Puis alors que mes pensées se perdaient dans quelques réflexions des plus inutile, je fus tétanisé. Aoji qui fait un calin… Seul un genjutsu pouvait me faire croire ça… Pourtant je la sentais bien, elle était là. Tout mon corps se raidit. Pour cette fois, je n’allais rien dire. Pas tout de suite, non pour mieux apprécier, pas parce que j’aimais ça, ni que je voulais faire durer. Mais parce que je ne savais simplement pas quoi dire… Mon visage ne pouvait le cache. Cette surprise, a tel point que je savais quelle réaction adapté à la situation… Si c’était une blague je ne l’appréciais pas. Plus les choses avançaient, plus nous nous côtoyons, plus nos rapports étaient violents, plus nous nous rapprochions aussi paradoxalement… Foutu gonzesse…

Me relâchant je restais immobile, inerte, elle était parvenue à calmer le jeune homme grâce à un genjutsu d’après ce que j’entendais… Mais cela m’était égale. Je ne disais rien. J’étais comme pétrifié… Si elle n’avait pas utilisé de genjutsu sur moi c’était tout comme. C’est étrange n’est-ce pas, il n’y a pas si longtemps c’était tout ce que je voulais. Et maintenant qu’elle me le donnais je n’étais pas foutu de lui rétorquer ou apporter le moindre retour… Minable.. Oui… Minable… Il restait la tour. Cette foutu que Aoji rappelait de défaire. Quelque soit la méthode, la chute serait terrible cette fois. En tombant j’entends. Ce qu’il fallait c’était agir comme si nous coupions un arbre. Et donc trancher de façon à décider dans quel sens la tour tomberait…

Je me retournais alors enfinvers Aoji. Lui offrant un visage grave. Mes arcades se froncèrent. Mais aucun ne sortit. Je n’imaginais pas un seul instant qu’il s’agissait d’une preuve d’affection. Pas venant d’elle. Plutôt d’un jeu odieux qu’elle venait de s’inspirer pour me faire encore plus tourner en bourrique. Je secouais légèrement la tête en préservant la gravité de mon faciès… Puis sans un mot, je me rapprochais de nouveau de la tour. La contournant sur la gauche. Car c’était là que j’allais frapper avec force. Un seul choc puissant et elle tomberait aisément c’était évident…

Je sortis tous les os dont je pouvais disposer de mon corps. Puis, tourbillonnant sur moi-même telle une toupie humaine par une impulsion de chakra, j’arrachais au sens propre une partie de son flanc. Me dégageant immédiatement il ne suffisait maintenant que d’apprécier le spectacle. Ce fut lent, mais en touchant le sol, un nuage de fumée embrassa toute la vallée. La terre elle-même trembla sous nos pieds… C’était plus qu’une tour qui chutait ici. C’était la puissance d’un rêve immense… Un fossé s’était creusé sous cette tour. C’était comme si la vallée était maintenant traversé par un immense et long petit muret… Puis, quand la poussière se dissipait. Que nous pouvions maintenant nous regarder de nouveau. Je me décidais enfin à lui dire quelque chose, d’une voix basse, sans passion, sans intérêt…

-Quand les espoirs tombent ils font plus de dégâts que les guerres… Ne me touche plus jamais. Jouer avec les sentiments c’est trop bas. Même pour toi…

Une simple nuée de shurikens en guise de dernier espoir pour sauver sa tour, malheureusement pour lui, ce n’était pas vers moi, mais bien vers celui qui c’était fait oublier qu’il aurait dû les lancer, sans ménagement Tenzö brisait sa tour, son rêve.  Une secousse, un nuage de fumée et j’étais aux premières loges pour voir le môme brisé sa main tendue vers elle, c’était triste, les rêves sont si fragiles et moi qui l’avais emprisonné sur place dans une barricades de quatre os croisés sortant du sol, je ne pouvais que lui offrir un regard compatissant. Étrange contraste avec mon attitude d’avant n’est-ce pas ?

=|-Tu sais, dans la vie il faut savoir faire la différence entre les rêves et la folie. Concrètement, qu’est-ce que cela t’aurait apporté de monter si haut ?

Bref, j’avais beau dire, il refusait de se calmer et bientôt ma prison sautait face à l’assaut de son dôme de terre et avant qu’il ne ressorte de là-dedans, c’était mon coéquipier de mission qui prenait la parole, visiblement il avait saisi la notion du jeu et quoi qu’il en dise, je ne perdais pas ce sourire en coin. Le voilà qui parlait à nouveau un poil pour se plaindre, mais avec un ton que déjà je lui reconnaissais bien mieux, néanmoins, cela ne changeait rien au fait que nous avions un fuyard…

=|-Je t’ai dit que c’était un genjutsu tu m’écoutes ? Ça t’apprendra à m’ignorer ou m’esquiver, tu croyais que j’allais laisser faire ?... C’est bien naïf !  Quoi qu’il en soit, notre artiste lunaire a pris la poudre d’escampette, non seulement il va falloir le retrouver, mais à coup sûr ta destruction éclair va nous retomber dessus ! Pas question que je déblayais tout ça et je doute aussi qu’il nous attaque entre nous il a l’air plus ahuri que dangereux…

Mais bon, les apparences sont trompeuses je ne le savais que trop bien, un ultime sourire de carnassier et j’ouvrais à nouveau la marche peut-être même trop sereinement, nous connaissions son identité et je doutais qu’il abandonne son idée, les hommes sont des créatures têtus et tenaces n’est-ce pas ?  De la même façon, je m’imaginais bien qu’il soit entré dans une rage folle après notre intervention, moi personnellement j’aurais tout cassé, mais certains eux avaient besoin de se caler dans un coin pour ruminer, réfléchir et enfin venir déverser sa colère.  Amusée face à ce cheminement pas forcément vrai, je me tournais vers Tenzö, après tout, tous n’étaient pas lui, enfin, à voir.

=|-Tu crois qu’il va bouder aussi dans son coin pour calmer ses idées ? Ou bien directement allait raser son village pour nous avoir engagés ?

Si je prenais tout cela à la légère ? Surement, mais à quoi bon s’en faire vraiment ? Et comme pour signer mon forfait, je poussais mon homologue d’un bout de doigt pour lui montrer le campement de notre artiste, bien sûr ce dernier n’était pas là, mais tout autour des croquis en veux-tu en voilà. Tout de même quel gâchis, il avait du talent cet idiot et pourquoi le gâchait-il au juste ? Aller, faites un effort et vous l’aurez dans le mille. Bon il était temps de l’attraper et de lui faire un cour sur cette chienne de vie et sa triste réalité.

Elle y croyait dur comme fer hein… Qu’elle pouvait jouer avec moi encore et encore impunément et ce malgré ma mise en garde. Elle croyait que je ne comprenais pas tous ses sous-entendus puérils ? Quoi que non, elle savait que je n’étais pas idiot et que je comprenais parfaitement où elle voulait en venir. Est-ce que cela me faisait monter en pression ? Complètement. Pour moi, je vais vous donner mon point de vue, elle était amoureuse de moi autant que je l’étais d’elle. Seulement ne sachant comment s’y prendre et comment on traduit l’amour avec un homme, elle la jouait ultra-chieuse tandis que cela ne faisait que de m’éloigner d’elle. Est-ce pour autant que je la pardonnais ? Certainement pas. Et vous allez vite comprendre qu’elle approchait un point de non-retour. Peu importe les sentiments qui m’animaient, je ne supportais plus d’être considéré comme un jouet et donc sans respect. C’est bien au moment elle me poussa du doigt pour faire un rapport entre ma façon d’agir et celle du garçon qu’on venait de mettre à mal. La tour honnêtement je m’en battais les roustons à un point que je ne saurais exprimer. Comme si on allait nous faire déblayer ça… Y’avait pas eu victimes hein. Les gens penseraient sans doute que c’est un genre de sculpture d’avant-garde ou je ne sais quoi.

Quant à sa dernière remarque, quand elle me pointait le village, c’est à cet instant précis, oui, celui-ci, qu’elle allait me faire commettre l’irréparable. Mon visage se crispait de plus en plus, contenant toute la fureur qui m’animait comme je le pouvais. Marchant devant elle, je tentais de rester silencieux, calmant au possible mes soupirs toujours plus intense. Mais à un moment, tout consciemment, et sachant que ce n’était pas bien, j’agis quand même. Me retournant d’un seul coup pour lui coller une gifle du dos de la main. Je n’avais pas mis de boost de force ou voulu lui arracher la mâchoire non plus. C’était pour lui faire comprendre que cette fois il fallait arrêter. Au moins pour le temps de la mission. Mon regard se fixa dans le sien avec autant de témérité que de sévérité tandis que mon timbre se fit plus grave.

-Il arrive un moment où il faut savoir fermer sa gueule. Ce moment est venu. On a une mission à accomplir maintenant.

Ma rétine se rétrécissait un instant sur elle, montrant de part cette occasion qu’il ne valait mieux pas en rajouter. Je sais ce que vous pensez. Que j’aurais pu lui faire part calmement de ce que je pensais. De lui dire que ses défauts de communications nuisaient à notre relation. Qu’elle devait réfléchir à ses sentiments et chercher pourquoi elle agissait de la sorte au lieu de voir qu’elle me faisait souffrir et qu’elle en souffrirait aussi à force. Mais les histoires d’amour vous savez… Surtout quand on parle d’Aoji la furie. Encore plus asociale et handicapé émotionnel que moi. Elle fouillait dans mon passé. Réveillait des blessures, s’approchaient de points de ma personnalité que je voulais demeurer caché. Il fallait vraiment mettre un stop à tout ça. Et c’est ce que je fis sans le moindre état d’âme. Ce que je ne pouvais lui reprocher, c’est qu’elle faisait de moi l’homme que j’étais avant de sombrer de l’oisiveté Kirijin. Un guerrier, personnel, égocentrique, et tourné vers lui-même avant tout. Certes mon côté bon ressortait aussi en sa présence plus que de raison. Certes j’éprouvais encore le besoin de la protéger et de prendre soin d’elle. Mais nous ne pouvions décidément pas nous dire les choses tel quelle.
Je regardais enfin le village pour lui répondre plus concrètement. Elle m’avait mis hors de moi d’une certaine façon et bien que je fusse tout à fait calme et désinvolte en apparence, mon intonation transpirait le mauvais sans que je ne m’en cache.

-Il va vouloir se venger c’est évident. Et comme je n’ai pas que ça à foutre. Sa tête va tomber.

Violente, celle-là je l’avais plus sentie que vu passait en fait, plus encore que je l’attendais oui, mais pas vraiment à ce moment-là, décidément il avait cédé encore bien vite, pour le coup si j’avais prévu l’action , je m’étais trompée dans le timing. Bref ce n’était pas en soi la première baffe que je prenais, une tête à gifle comme moi y était abonnée et très franchement il aurait pu y mettre bien plus de punch, bien qu’il y avait été franco tout de même. Je me retenais d’afficher ce sourire satisfait voulant prendre ses droits, à la place j’arquais un sourcil, moi me taire ? Soit, je savais faire pour le coup en avais-je envie ? Certainement que non et j’allais m’énerver, riposter ou bouder ? Même pas, c’était tellement prévisible ma foi que le jeu aurait pu en devenir lassant sans la belle récompense que l’acte rapportait. Il fallait savoir perdre les batailles pour gagner les guerres, oui bon ce n’était pas vraiment ça, mais tout comme, je sentais bien qu’il avait mal digéré nos dernières conversations. Très clairement nous n’étions pas sur la même longueur d’ondes et c’était triste, deux gamins capricieux qui voulaient tout selon leur envie ou rien finalement.  Seul témoin de la scène Nectus et ce dernier n’avait pas réagi, enfin si dirigeait ses oreilles en ma direction lors de ma prise de parole ne comptait pas, c’était presque comme s’il était surprit que je le fasse.

=|-C’est bon tu te sens mieux maintenant ?

Marquant un blanc et malgré le regard associé à son ton assassin qu’il m’avait lancé, ce ne fut d’un sourire plutôt doux qui avait pour ma part accompagné mes mots, ce qui pouvait entre nous passer pour une ultime provocation, mais même pas. C’était simple en général après une bonne colère les choses se réglaient d’elle-même et non je ne comptais pas être mise sur un banc de touche faute d’avoir  refusé une place sur le terrain qui ne me convenait pas. C’était le moment de faire la paix surement… Oui peut-être pas trop non plus, d’autant que encore une fois nous ne partions pas dans le même sens…

=|-Pour la mission on se calme, je vais parler au môme avant.

Bref, il avait beau dire encore une fois le travail en équipe n’allait pas être au beau fixe, car très certainement chacun allait n’en faire qu’à sa tête, loin de moi l’envie de botter les fesses de ce môme répondant au nom de Okri. D’autant que j’avais je pense suffisamment jouer avec, on ne se refait pas n’est-ce pas ? J’étais je l’avoue très intriguée par la raison le poussant à monter cette tour, pourquoi voulait-il tant aller sur cette lune avec tant de détermination. Ça me paraissait dément de s’accrocher à des choses aussi folle et sans demander mon reste je prenais les devants pour mettre la main dessus. Première constatation au village, le calme régnait, donc il n’avait pas encore fait de frasque et face à un habitant assez âgé, je demandais des renseignements sur ce dernier. L’opération répétée six fois de suite m’amenait à une conclusion, cet orphelin n’était pas très apprécié et celui depuis sa tendre enfance, ça l’excusait ? Surement pas. Mais j‘avouais sans mal comprendre son envie d’évasion et ce qui était à la base un rêve fou entre gamins était aujourd’hui le but de sa vie faute d’avoir d’autres espoirs pour la vivre. De là j’apprenais ses habitudes auprès de quelques jeunes gens notamment sa passion pour les hauteurs, guettant le point le plus haut de ce village je m’y rendais sans trop m’occuper de Tenzö, non pas qu’il était temps de la fermer, juste que ça allait m’éviter de débattre.

C’était ainsi donc au-dessus du toit du temple que je retrouvais ce dernier le corps parsemé de parchemins explosifs, première réaction de sa part, menacer de se faire sauter, oui bon, ça pourrait m’arranger, mais devions-nous en arriver là ? Certainement pas, le temple était occupé et entre nous je ne préférais pas.  Pour ne pas me faire contrariante, je m’accroupissais depuis ma place, bon comment lui expliquer ça…  « Tu arrêtes tes conneries ou je pense que vu comme mon collègue est vénère ta tête va finir sur un os ? », ouais non, il valait mieux éviter même si ce n’était plus totalement faux vu que le mome avait toute son attention portée sur moi, il pouvait aisément lui tomber dessus, ni vu, ni connu…

=|-Mais pourquoi vous faites ça ! Foutez moi la paix ! Je voulais juste réaliser mon rêve, tu sais ce que c'est ! …

Le reste de son marmonnement dans ses paroles coupaient par ses larmes de crocodiles je ne les comprenais pas. Si je savais ce que c'était? Bien sûr que non, est ce je m'étais perdue à rêvasser de quelque chose? Jamais, je m'en foutais et je laissais les choses défilées telle qu'elle. Et pour son Pourquoi ? Parce qu’on était payé pour, très franchement  si ça ne tenait qu’à moi je l’aurais laissé à son délire, n’empêche que…

=|-Y a des rêves qui ne sont pas fait pour être réaliser, je te l’ai déjà dit.

Encore un qui me disait de la fermer, décidément ça devenait une habitude et pour le coup je ne me sentais pas étrangère à son état mis à bout, bordel j’étais vraiment douée pour ça il faut croire à reculons  je quittais le toit en silence.  Bref, les négociations ce n’était pas mon fort et face à Tenzö je ne pouvais qu’en avoir que la certitude tandis que l’autre hurlait du haut de son toit attirant ainsi toutes les commères à ses pieds. Sans aucun commentaire pour une fois, je fixais alors mon compère pour la suite, définitivement les prises de têtes ce n'était pas pour moi et c'était avec un petit sentiment amer que je supportais la présence parasite de cette foule.

J’ignorais ce qui m’agaçait le plus. Aoji semblait avoir compris, elle mettait notre querelle et son stupide petit jeu de côté pour le moment. Mais le coup de la menace du suicide quand nous l’avons trouvé… Heureusement que c’est elle qui a commencé à lui parler. Parce que moi, j’aurais juste répondu « bah va y bute toi qu’est-ce que j’en ai à foutre ». Mais il y avait cette foule qui m’agaçait encore plus. Et quand Aoji me fit découvrir que comme d’habitude, la fameuse méthode douce ne fonctionnait aucunement, je décidais de prendre les choses en main et d’utiliser la mienne. Première chose à faire, se débarrasser des civils, connerie sans limite quoi… Le mec risque de tout faire péter et eux ils s’agglutinent autour du temple comme des indiens un jour de distribution de pain… Du coup je ne montais pas directement sur le temple. J’allais d’abord m’occuper d’eux.

Ainsi, dans cette optique, j’avançais au milieu de cette petite foule. En beuglant comme un damné des jurons que je vais vous illustrer. Puis, afin de définitivement faire fuir les récalcitrant je déployais une seconde tous les os possible de mon corps. Cela eu pour effet de les faire s’écarter à une distance de sécurité raisonnable. Ce qui ne m’empêcha surement pas de continuer de les insulter de tous les noms après les avoir mit sous la garde de Aoji.

-Bande de trou de balle. Vous vous faites tellement chier dans la vie que de venir voir un mec qui va tout faire exploser vous compris ça vous excite ? Barrez-vous vite fait, ou je risque de faire des dommages collatéraux. Je n’en ai rien à secouer de vos vies moi. Aoji, garde-les à distance s’il te plait.

Je me dirigeais alors sur le toit en marchant simplement sur le mur. Le môme ne tardait pas dès qu’il me vit à me menacer de tout faire sauter si je m’approchais trop. Cependant, il n’y avait plus de risque que les civils meurent avec nous. Je n’allais pas le pousser non plus à bout mais je m’arrangeais quand même pour qu’il me laisse m’assoir à côté de lui.

-Fou le camp ou je fais tout sauter !
-C’’est bon là je me suis déjà taper la moitié du chemin. Je vais juste m’assoir et causer un peu arrête de chialer.
-Je vais tout faire sauter je te dis !!!
-Oui bah d’abord tu vas m’écouter ok ? Qu’est-ce que tu as perdre à le faire franchement…
Haaaa, la vue est pas mal j’avoue… Mais bon, l’ambiance par contre ce n’est pas top… Bon. Parlons plus sérieux. Y’a que toi et moi là. Honnêtement, si tu voulais vraiment te buter. Tu l’aurais déjà fait… Alors soit tu mets ta menace à exécution soit tu m’écoutes.
-C’est votre faute tout ça. Moi je faisais de mal à personne.
-C’est pas ce qu’on m’a raconté mais bon… Si tu veux mon point de vue. Tu es bidon. Aller sur la lune quoi… C’est irréaliste Tu ferais quoi une fois dessus ? Tu n’arriverais même pas à respirer tebé…
-Vous croyez qu’en m’insultant je vais me calmer ?
-Très franchement, j’ai les moyens de te buter avant même que tu ne saches que je vais agir. Je fais déjà l’effort de te parler parce que ma coéquipière veut pas qu’’on te décapite. Moi je te propose un truc. Tu aimes les hauteurs il parait… Sert toi de tes dons pour les gens . Battis les plus beaux édifices pour eux. Tu verras que ça passera mieux dans la tête de tout le monde…
-C’est pas ça le problème !
-Ouais ouais. Les rêves blabla. Je vais t’expliquer un truc. Tu la vois la meuf là-bas. C’est Aoji. Un de mes rêves c’est qu’elle tombe amoureuse de moi. Et c’est juste impossible. Tu sais pourquoi je continue d’espérer ? Parce que si ça marche un jour. Ce sera déjà plus pareil. Après quoi je vais courir ? Je vais surement me faire chier même…
-Non mais n’importe quoi. Tu compares ce laidron à la lune ?
-Déjà tu ne traites pas ma meuf de laidron. Ce n’est pas le truc à faire avec moi. Ensuite tu me tutoies ça y est ? Enfin, qu’elle soit amoureuse de moi, ça équivaut à décrocher la lune… Pour moi en tout cas. Je ne te dis pas d’abandonner ton rêve. Je te dis de le voir sous un autre angle. Parce que au final là sérieusement. Soit on pète tous les deux, soit je t’aurais tué avant… Dans les deux cas tu es perdant. Tu crois vraiment que ça vaut le coup ? Et change de patelin. Ici tu es grillé. Au pays la terre là-bas ils aimeront bien un gars comme toi.

Le jeune resta silencieux durant un long moment. Puis, il se défaisait enfin de ses parchemins en guise d’approbation. Nous avions évité la catastrophe…Honnêtement, je n’avais pas cru une seule seconde qu’il se suiciderait. Celui qui veut faire ça, il ne le dit pas, il ne l’annonce et il ne se rate pas… Juste avant de commettre l’irréparable, il a l’air heureux, paisible, comme si un poids énorme lui était retiré des épaules. Les vrais suicidaires on ne les entend ni ne voit pas… Comment je le savais ? Allez vous faire mettre ça me regarde…  Je le laissais donc. Je savais qu’il allait quitter ce pays et refaire sa vie ailleurs. Je lui rappelais tout de même en passant de ne pas nous refaire le coup de la tour vers la lune… Descendant rapidement je me dirigeais vers Aoji sans perdre mon air gens-foutiste.

-Toute façon il aurait jamais tout fais péter je le savais. Y’avait aucun risque. Mission accomplit on se casse.

Hum, que dire des méthodes de Tenzö… Bah rien, je ne valais pas mieux avec mes délires de cornes entre autre pour effrayer le commun des mortels, c’était bien que la situation ne s’y prêtait pas, légèrement morte de rire que je l’observais faire fuir les curieux, soit, pour ceux qui ne savaient pas que les Kaguya étaient de sortie, c’était chose faite… Blague à part, tandis que monsieur prenait de la hauteur pour discuter entre « homme/môme », je démontrais que quand il n’y a plus un tas d’os, il y en a un autre ! Pas besoin de faire le hérisson osseux pour ma part, un simple os sorti expliquait de lui-même que j’étais au moins ou presque aussi compétente que lui. Si si !

Le silence se faisait presque religieux alors, tous espérait entendre un bout de conversation en vain, tu penses, pur eux, pas pour moi eh non ! Commère Aoienne en action, une clone prenait de la hauteur pour faire l’espionne, paf quand elle disparaitrait, à moi toutes ses infos, c’était tout bénef eh oui, c’est cool d’être un ninja ! Bref, au final tout ça pourquoi… ? Il l’avait laissé partir, après une aussi longue attente je n’en attendais pas moins en fait, je l’avais pressentie, c’était prévisible, pourquoi ? Je ne saurais pas l’expliquer, juste que je savais déjà que ça finirait ainsi, on s’était déplacé pour rien au final et on rentrerait sans rien, si ne ce n’était un rapport à falsifier –encore- peut-être.  

=|-Ca je le savais aussi je te remercie ! Mission accomplie pas trop, on devait l’arrêter je te rappelle.

Bref, j’allais faire ma chieuse et en étant la reine de ces dernières, il ne fallait pas s’étonner que ma clone la soit également, fallait-il qu’elle disparaisse au mauvais moment cette sale naine là ! Un court temps d’assimilation me faisait marquer un blanc et un de mes sourcils s’arquait en le regardant, je savais bien qu’il n’avait pas lâché le morceau le bougre, la preuve. Soit, j’aurais pu en remettre une couche et lui refaire le coup du frère, ou encore l’imitation foireuse de Shinichi, mais là j’avais clairement compris que c’était ce qu’il appréciait, probablement pourquoi ce ne fut qu’un long soupir qui m’échappait tandis que j’emboitais les pas en direction de Kiri après un dernier coup d’œil vers l’horizon qui pointait le pays de la terre. Il valait mieux pour lui qu’il s’en tienne à ses conseils, pour cause, la prochaine intervention serait surement moins clémente que la nôtre, un sifflement pour Nectus et l’affaire était classée.

=|-Soit, on va faire genre qu’on la poursuivit et qu’il a eu un accident hein, comme ça on ne mentira pas trop cette fois dans notre rapport. Fais gaffe Tenzö, tu commences à prendre de mauvaises habitudes en plus de ne pas perdre tes anciennes…

Sur ce point, je n’allais pas l’encourager, bien que pour moi c’était monnaie courante, mais bon, on ne se refait pas n’est-ce pas ? Sur quoi je ne bataillais pas plus que ça, si le môme faisait le con, c'était Tenzö qui en prendrait plein la tronche, encore une fois, les avantages de n'être qu'une simple subordonnée ! Eh ouais, on fait ce que l'on veut à moindre conséquence ou presque !