Avec réflexe Ogun rattrapa les trois kunais qui retombaient lourdement, deux de la main gauche et le dernier de la droite, jongler était un exercice plus coriace et intéressant qu’il pouvait sembler au premier regard.
Ne pas se blesser avec des kunaïs chargé de chakra en les faisant voleter de plus en plus vite demandait concentration et agilité… surtout quand on s’exerçait allonger.
De la concentration Ogun n’en avait pas toujours, dans sa tête c’était toujours « Bisy bisy bisy » comme aurait dit son oncle quand ce dernier avait un paquet de boulot.
Ogun n’avait jamais compris ce mot répété trois fois, son sens oui, mais le mot en lui-même ? Un dialecte peut être ? Les vestiges d’un vieux patois ? Il sonnait bien à ses oreilles en tout cas et c’était l’essentiel pour un mot : sa musicalité.
Un sourire éclatant apparut sur son visage serein protégé du soleil à l’horizon.

La vie est douce à l’ombre des palmeraies… Un fait indiscutable, surtout quand on revient d’une mission au cœur de la fournaise ardente du pays du vent.
J’avais l’habitude des missions loin de mon foyer et je commençais à apprécier celle en solo, elles étaient plus difficiles dans un sens,  ne recevoir aucun soutient qu’il soit militaire ou moral était handicapant et assez dangereux en territoire étranger, d’un autre coté je pouvais prendre mon temps, compter les grains de sable le soir venu, ou discuter avec les nuages. Entreprendre une mélodie ou m’inviter chez le premier paysan venu sans me soucier du temps perdu.

Ça faisait maintenant quelques jours que ma mission avait été mené à bien et mon contact à Ame no Kuni devait déjà passer ses journées non loin du Marcassin Agité à guetter mon arrivé, il pouvait encore attendre quelques temps, un mec froid et sans aucun rythme dans la peau, il était vraiment temps que j’inonde le monde de mes mélodies pour apporter la puissance funky a l’humanité !
Quand ma carrière de Shinobi sera derrière moi je pourrais enfin me dédier corps et âme à ma musique !

En attendant ce jour béni j’avais encore le temps pour des missions comme celle-ci, d’ailleurs la récompense se chiffrait en dizaine de milliers de Ryôs, l’avantage de ne pas dépendre d’un village, bosser a son compte c’est ultra-rentable !  Mon oncle ne l’entendait pas tellement de cette oreille, voilà des mois qu’il refaisait allusion a Kumo, du moins qu’il sous entendait que JE devais y retourner, réintégré le village et ne faire qu’un avec lui comme notre clan jadis.
Peut-être ? Peut-être pas… le temps m’aidera dans ma démarche.

Un cri d’enfant à mon égard retentit et brisa ma réflexion,  me tournant vers la l’enfant qui avait fini de faire trempette et de remplir ses gourdes je lui lançais le signe de la victoire avec ma main et un simple :

- Yooo, à la prochaine petit homme ♪ !

Avec un grand sourire le gosse courut vers son père et la petite famille reparti vers l’ouest, j’étais seul à l’ombre des énormes palmiers qui protégeait l’oasis des rayons du soleil, ça faisait bien deux heures qu’allongé sur le sable je profitais de l’instant, fredonnant quelques notes ou jonglant avec mes kunaïs.
Bientôt il faudrait repartir mais pour l’instant j’avais encore à penser, seul au monde quelque part dans le désert de Kaze no kuni, adossé contre les sables et entouré de ces grands arbres agréables… Sérieux, la vie est douce à l’ombre  des palmeraies.