Le soleil commençait à peine à se lever lorsque j’ouvrai les yeux, me réveillant d’un sommeil calme et sans rêve. Je me levai et me dirigeai aussitôt vers la fenêtre de ma chambre à coucher, admirant le lever du soleil sur la cime des arbres. J’avais souvent l’habitude de me levé à l’aube et faire un jogging matinal. Je m’habillai donc en conséquence et sortit de la maisonnée en catimini pour commencer ma course dans les quartiers résidentiels. À cette heure aussi matinale, il régnait un clame qui m’apaisais. Je me promenai entre les maisonnée pour enfin arrivé au centre-ville. Étonnement, je le trouvai déjà actifs, avec des gens qui marchaient paisiblement et tandis que les marchand préparaient leur stand ou alors ils avaient déjà commencé les affaires. Mais je ne portai pas attention à ceux-ci, puisque je n’avais ni le temps ni l’argent pour m’arrêter. J’avais laissé ma bourse à la maison, n’ayant pas besoin de mes ryos pour ma course matinale. Je continuai ma course en passant devant le Palais du Hokage, une immense bâtisse blanche à plusieurs étages avec des toits verts. Vraiment un bel immeuble, qui inspirait le respect pour tous les Konohajins, et je ne faisais pas exception. En tant que Hyûga, nous nous sommes beaucoup impliqué dans le village, et ce depuis sa création. Puis la dissolution du Conseil vint ébranler notre clan.

Je ne m’en rendis même pas compte mais j’avais repris ma course et je me retrouvai devant le Colisée, la merveille de Konoha. C’était une immense construction de marbre qui accueillit les divers tournois organisé par le Village de la Feuille. Je n’avais jamais eu la chance de participer à l’un d’eux, mais j’y avais assisté comme la plupart des villageois. Juste voir le Colisée me donnait envie de m’entraîner. Je m’imaginai alors sur le sol sableux du Colisée, la foule m’acclamant alors que je faisant mordre la poussière à mes adversaires. Ce temps arrivait à grand pas, je le sentais. Je prenais de plus en plus confiance et j’améliorais l’exécution de mes jutsus à chaque jour. Mais je n’étais pas encore à mon sommet. Il y avait toujours place à l’amélioration, je continuai donc mon jogging en prenant la direction des terrains d’entraînement, destination finale de mon parcours matinal. Ce qui était génial, c’était que je n’avais pas besoin de m’échauffer une fois rendu aux terrains. La course que je faisais chaque matin, en plus d’améliorer mon endurance, me servait aussi d’échauffement. Une fois arrivé devant le grillage, je m’arrêtai entrai dans l’espace réservé aux ninjas du village. Je me dirigeai vers un mannequin de bois et commençai alors à la marteler de coups. Je continuai mes exercices jusqu’à ce que le Soleil ait presque atteint son zénith. Je m’arrêtai alors dans mes exercices, me permettant une petite pause.

- « Je n’avais vraiment pas vu le temps passé … »

Je me rendis donc vers la rivière, où je m’aspergeai le visage d’eau. Je bus ensuite quelques gorgée d’eau puis m’adossai à un arbre et fermai les yeux. Je me concentrai quelques secondes puis relâcher mon Byakugan, qui me permis d’analyser mon environnement. Rien à signaler, je pus alors refermer els yeux et me reposer quelques instants. Je n’avais toutefois pas prévu de m’endormir là. Lorsque je me réveillai, je me demandai aussitôt ce qui m’était arrivé. Je me relevai en panique pour reconnaître la forêt. Je lâcher un soupir de soulagement, ne pouvant m’empêcher de me sentir un peu idiot. Me remettant de mes émotions, je décidai de me remettre à mon entraînement. Je quittai donc le calme de la forêt et retournai aux mannequins. Je replaçai devant le même mannequin puis repris mes exercices.

Je me réveillai ce matin-là pensant encore une fois que j’étais de retour à la maison. Mais à peine étais-je réveillé que mon odorat me ramenait à la réalité. C’est vrai, je n’étais plus à la maison, j’étais à Konoha. J’avais quitté le nid familial pour me faire mon propre nom au village ninja du pays du Feu et il était rendu trop tard pour retrousser chemin pour retourner à la maison, là de moi l’idée d’abandonner. Mon instinct me disait que je devais rester, que j’aurais mon rôle à jouer. Je ne voulais pas être défaitiste, mais dans le monde ninja la paix ne reste jamais très longtemps. C’est pourquoi je devais rester prêt à tout. Maintenant que j’étais enfin au village de la Feuille, rien ne m’empêcherait de briller lors du prochain conflit. Comme s’il était au courant de mes sombres pensées pour le destin du village, Akamori laissa sortir une légère plainte. Je me frottai les yeux et me dépêchai de sortir de mon lit afin d’y laisser ces pensées qu’on peut seulement avoir dans son lit, et pas celles que vous pensez.

J’avais été réveillé par les rayons du Soleil qui passèrent à travers mon store. Ce foutu store qui ne fermait pas au complet et qui me réveillait donc à chaque fois que j’essayais de faire la grasse matinée. Regardant l’horloge en entrant dans la cuisine, je grimaçai devant le dix heure et demi qui y était affiché. C’est donc en sachant que j’avais tout mon temps que je commençai mon petit-déjeuner. Je n’avais rien de prévu pour aujourd’hui, chose rare ces derniers temps. Depuis mon arrivée à Konohagakure no Satô, j’avais dû m’occuper de plein de choses, notamment me trouver un logement. Heureusement, quelques parents Inuzuka avait déjà aménagé au village, je n’eus donc aucun mal à me trouver un toit. De temps en temps, je glissais une bouchée sous la table pour Akamori, qui avait pris goût à la nourriture humaine. La viande restait son met préféré, mais on ne peut pas toujours avoir ce que l’on veut alors il s’était fait à ma diète.

-Bon, quoi faire maintenant?, soupirai-je.

C’était vrai que j’aimais ne rien faire, mais il y avait des fois où on se devait de bouger, et juste après avoir mangé en était une. Je ne pouvais pas manger sans bouger un peu après. Qui plus est, je venais tout juste de me lever alors je devais faire quelques exercices pour me réveiller. J’entendis alors quelque chose gratter à la porte, suivit d’un aboiement excité. Il fallait croire que mon compagnon voulait faire une petite marche. J’allai me changer pour enfiler mon juban et mon yukata puis je quittai mon domicile, sans oublier de m’amener quelques dangos une fois notre marche terminée. Ben oui, il fallait reprendre un peu d’énergie! Ma main reposant sur la nuque d’Akamori, nous partîmes vers les rues du village sans avoir de but précis. L’essentiel était de se familiariser avec le village et d’être capable de me promener rapidement à travers le village.

J’arrivai finalement dans un cul de sac, enfin presque. La route se terminait bien là, mais la clôture qui l’indiquait laissait place à quelque chose de nouveau. C’était la première fois que mes marches m’amenaient à cet endroit, mais le panneau qui était affiché sur ladite clôture m’éclaira rapidement. Un terrain d’entraînement? Mais c’était génial! Je n’aurai plus besoin de quitter le village pour aller m’entraîner dans la forêt, quoi que j’aimais bien le coin que je m’étais trouvé. Bref, c’était beaucoup plus rapide de se rendre là, je décidai donc d’aller immédiatement y jeter un coup d’œil.

Le lieu était désert, ce qui m’étonna légèrement. Je me serais attendu à voir plusieurs personnes s’entraîner, mais il fallait croire que je n’étais pas le seul à vouloir faire la grasse matinée. Je vis une rivière au loin et je décidai que c’était le lieu idéal pour terminer notre marche et prendre un peu de repos. Un terrain d’entraînement camouflé sous l’ombre des arbres avec une rivière non loin, je sentais que j’allais bien aimer cet endroit. Akamori se tendit à côté de moi, réalisant aussitôt que nous n’étions pas seuls : un autre ninja semblait profiter de l’ombre des arbres pour prendre un petit somme.

* En voilà un qui me comprend bien…*

Tout en pensant cela, j’imitai mon partenaire de sieste et je m’accotai à mon tour sur le tronc d’un arbre au bord de la rivière. Akamori vint se coucher à côté de moi et je sentis sa respiration sur mon flanc. Je fermai les yeux et respirai un bon coup. J’eu un pincement au cœur en reconnaissant le même air que chez moi, mon ancien chez moi c’est-à-dire, mais en même temps cela me rassurait. Au moins, je savais que nous respirions tous le même air…

Un bruissement à mes côtés me fit aussitôt rouvrir les yeux et je jetai immédiatement un coup d’œil autour de moi. C’était l’autre jeune homme qui s’était réveillé et s’était levé. Le suivant des yeux, je le vis retourner vers les mannequins en bois et commencer une série de coups à une rapidité phénoménale. Même moi, qui avait été témoin de la vitesse des shinobis Inuzuka en compagnie de leur ninken, n’avait vu quelque chose de semblable. Sortant alors un dango de mon sac, je l’observai tout en commençant ma collation. Après quelques séries, par contre, je ne pus rester silencieux et ne pus m’empêcher de commenter les prouesses du ninja.

-Ça alors, tu es d’une rapidité à couper le souffle! Comment fais-tu pour frapper aussi vite?, lui criai-je d’où j’étais, sous l’ombre de mon arbre en compagnie de mon ninken.

Lorsque je me réveillai, je réalisai aussitôt que je m’étais endormi, ce qui n’était pas dans mes habitudes. Puis comme par reflexe, j’étais déjà sur mes jambes et j’examinais mon environnement, le cœur battant à la chamade. Je relâchai sans tout aussi instinctivement mon Byakugan et je vis le jeune homme qui s’était installé à mes côtés. De taille moyenne, il avait quand même l’air bien baraqué. Il avait des cheveux courts en bataille, et avait avec lui un…. chien? Il ressemblait étrangement à un loup et il en avait pratiquement la taille. En les examinant quelques instants de plus, je remarquai que le jeune homme s’était assoupi avec sa bête. J’ignorais depuis combien de temps ils étaient là, mais ça devait faire un bon bout de temps.

- « Pourquoi ici de tous les endroits? Il y a sûrement une meilleure place que le terrain d’entraînement pour ça… »

Il avait l’air bien, avec son dangos à moitié mangé. La bête sous lui semblait tout aussi bien, je décidai de les laisser ainsi et de me remettre à mon entraînement. Je me dirigeais donc vers les mannequins de bois et repris mes exercices. Ce matin, je m’étais concentré sur la puissance de mes coups. Alors cette après-midi je travaillerai sur ma rapidité. Je relâchai donc tout ce que j’avais sur le mannequin et lui assener une vraie pluie de coup. Le désavantage à s’entraîner seul, avec ces mannequins, était l’absence de chakra dans ceux-ci. Sans chakra dans mon adversaire, le Poing Souple ne servait pas à grand-chose. Mais bon, on ne pouvait pas tout avoir dans la vie. Je fus alors interpellé par la voie du jeune homme, qui me complimenta sur ma rapidité. La voie me fit perdre ma concentration, me prenant par surprise, et me fis donné un coup de travers. Ce fut mes doigts qui prirent le choque, qui me retira un cri de surprise et de douleur. Je remuer la main, tentant en vain de dissiper la douleur. Je posai les yeux sur le jeune homme, toujours assis à l’aise dans l’ombre de son arbre.

- Tout est dans la... concentration, répondis-je en mettant l'emphase sur le "concentration".

J’allais me remettre à mes exercices mais je me rappelai mes doigts meurtris, qui ramena aussi une petite vague de douleur, comme si j’avais déjà oublier. Je ne pouvais m'empêcher de lui en vouloir un peu, quoique ce ne soit pas directement sa faute. Sa voie m'avais surprise, mais c'étais moi qui avait perdu le focus. Je me rendis alors à l'évidence que je devrais arrêter les exercices pour aujourd'hui. Aussi déterminé que je puisse être, je ne suis pas sot. Poursuivre avec des doigts tordus ne pourrait qu’empirer les choses. De toute façon, je ne pouvais pas m’entraîner si je ne donnais pas tout ce que j’avais. C’est donc d’un pas nonchalant que je retournai sous le couvert des arbres. Je pus alors avoir un meilleur aperçu du jeune homme en question. Il était effectivement de taille moyenne, mais quand même plus grand que moi. Il avait des cheveux rouge foncé, qui allait drôlement bien avec le pelage rouge clair de son compagnon, à l’exception près de la crinière noir de celui-ci. Je m’assis en position de méditations à une bonne distance, mais pas trop loin non plus.

- C’est toute une bête que tu as là, commençai-je. T’es un… Inuzaka, c’est bien ça?, demandai-je à moitié intéressé.

Je décidai d’entamer la conversation, alors que je fermais les yeux et je commençais à rythmé ma respiration avec des grandes inspirations et des expirations qu’on aurait pu méprendre pour un soupir. Je posai alors les revers de mes mains sur mes genoux en formant un symbole propre à chaque famille de Hyûga. Malgré mon état de relaxation, je n’en restais pas moins attentif à mon interlocuteur. J'avais posé la question simplement par courtoisie, par politesse, mais je réalisai que je n'avais pas grand chose d'autre à faire en fin de compte. Je ne faisais pratiquement que ça de mes journées: m'entraîner et méditer.

Je le vis tressauter lorsque je le hélai de l’autre bout du terrain, lui demandant comment il faisait pour frapper aussi vite. C’était vrai que c’était assez impressionnant quand on voit ça pour la première fois. J’imagine qui lui y est habitué… Je le vis aussitôt agiter la main et fixer son regard sur moi. Lorsque nos yeux se croisâmes, j’eu un frisson passager. J’avais eu l’impression d’être mis à nu sous son regard, comme s’il avait vu à travers moi. C’était vraiment étrange, mais je ne savais pas comment expliquer cette sensation. Finalement, contre toute mes attentes, il finit par répondre à ma question. Il y avait quelque chose dans son regard qui me disait qu’il n’était pas spécialement de bonne humeur. Le ton qu’il utilisa me le confirma, mettant l’accent sur le mot concentration. Il ne m’en fallait pas plus pour comprendre que je l’avais dérangé pendant son entraînement. Le rouge me monta aux joues, mais faisant sans doute encore plus ressembler à Akamori.

Alors qu’il se retournait vers le mannequin pour poursuivre son entraînement, je ne pus m’empêcher de tout de même penser que c’était assez incroyable ce que a concentration était capable de faire. Même si je me concentrais le plus que je pouvais, je ne pourrais certainement pas refaire quelque chose comme ça. Cela me fit cruellement penser que je serais peut-être dû pour une séance d’entraînement. Cependant, à peine s’était-il retourné vers le mannequin qu’il pivotait de nouveau et se dirigeait vers l’arbre sous lequel il s’était endormi. C’est en le voyant se masser la main alors qu’il se rendait sous l’arbre que je réalisai l’immensité de ma bévue. De par ma curiosité, j’avais fait sursauter le jeune homme et l’avait blessé. J’espérai que ce ne fut pas sérieux comme blessure, je m’en voudrais tellement. En s’approchant, je compris aussi l’étrange sensation que j’avais eue : ses iris étaient complètement blancs. Je le vis alors s’asseoir et fermer les yeux, je ne pus donc observer ses yeux plus longtemps. Il ne pouvait pas déjà avoir oublié mon existence, ou peut-être m’ignorait-il parce qu’il m’en voulait? Je le comprendrais si c’était le cas, remarquez. Mais tout cela fut balayer lorsque finalement sa voix retentit de nouveau, me parlant d’Akamori et de mon clan, sauf qu'il fit une faute dans mon nom. Bon je ne lui en voulait pas vraiment, c'était vrai que nous étions plutôt discret.

-En fait, c'est InuzUka, mais ce n'est pas grave. Par contre, Akamori est plus qu’une simple bête; c’est mon compagnon, mon frère.

Je dis cela avec un peu plus de dureté que je ne l’aurais souhaité. Après tout, je venais tout juste de le blesser, ce n’était pas moi qui devait être en colère. Je ne pouvais cependant m’empêcher de m’échauffer par la façon qu’il avait dit qu’il était une bête, même s’il ne devait sûrement pas être au courant de notre lien. Il prenait de grandes respirations, ne manifestant aucun signe d’hostilité. Peut-être n’avait-il pas décelé la colère dans ma voix. Tout ça pour dire qu’il ne disait toujours rien, me laissant dans un silence que je trouvais vraiment inconfortable. Ne tenant plus en place, j’ouvris de nouveau le bouche.

-Écoutes, je suis désolé… pour tout, commençai-je. Désolé pour ta main, je n’ai pu m’empêcher de te voir la masser, mais aussi pour mes paroles. C’est juste que parler d’Akamori est un sujet sensible et que, contrairement à ce que les gens pensent, il n’est pas là simplement pour m’aider à me battre.

Comme pour approuver mes paroles, Akamori lâcha un jappement énergique. Je jetai un regard à Akamori , et je vis la lueur complice et impulsive qui m’avait fait choisir Akamori. Puis, je reposai mon regard vers le jeune homme qui lui était en train de faire… j’avais en fait aucune idée de ce qu’il faisait, mais il devait méditer ou un truc du genre. Si jamais il m’en voulait pour l’avoir blessé, je voulais au moins faire amendes honorables, histoire de commencer sur des bonnes bases. C’était la première personne à qui je parlais réellement à Konoha et j’étais déjà en train de foutre la merde.

Il répondit étonnement vite, puis je me souvint que j’étais le seul ici qui étais en train de méditer. Habituellement, quand je médite avec mon père nous parlons très peu. Mais il m’arrive parfois de le questionner sur ce à quoi je pense. Après tout je n’ai que quinze ans, j’ai encore beaucoup à apprendre et encore plus de choses à voir. Celui-ci prend souvent son temps pour répondre, que la réponse soit longue ou courte. Il est tellement concentré sur ce à quoi il pense, il en oublie ma présence et répond que lorsqu’il réalise que je lui avais posé une question. Ces pensées me mirent un sourire au visage, mais il se dissipa lorsque je réalisai que je venais de faire exactement la même chose à l’adolescent à mes côtés. Je me concentrai un sur ses paroles juste à temps pour entendre ce qui suivi. Il semblait vexé par mes paroles, ajoutant qu’il ne s’agissait pas d’une « bête », mais plutôt d’un compagnon, un frère. Je fus alors assailli de flash de Hibari, mes souvenirs de lui, les moments passé ensemble et finalement cette soirée-là. Je revoyais les ninjas s’acharner sur lui, puis je me voyais devant la porte de la résidence des Hyûgas, la dépouille de mon frère.

Je me réveillai, ouvrant les yeux bien grand, le cœur battant à la chamade. Ma respiration s’était accéléré sans même que je m’en rende compte et j’avais même le front en sueur. Je passai alors ma main sur mont front, et senti la croix de la branche secondaire sur mon front. Le jeune Inuzuka reprit la parole, s’excusant pour ma blessure autant que pour son ton un peu un peu réprobateur de tout à l’heure. Il m’expliqua qu’il s’agissait bien plus que d’un simple animal de combat, ce que je comprenais tout à fait. Akamori jappa comme pour confirmer les paroles de son maître, ou plutôt de son frère. Ils étaient liés l’un à l’autre, pour toujours. Ils vivaient ensembles, mangeaient ensemble, s’entraînaient ensemble et même combattaient ensemble. J’étais comme lui avant, avant que la Guerre ne nous sépare à jamais. Je posai les yeux sur le jeune homme et vu qu’il était sincère. Pas que je pouvais le confirmer, mais je pouvais le sentir. J’avais l’œil pour ce genre de chose et je me trompais rarement. Je pris une nouvelle inspiration puis pris finalement la parole, constatant qu’il attendait impatiemment une réponse.

- Je ne t’en veux pas, ne t’inquiète pas. C’est moi qui s’excuse. Surtout à toi, Akamori , rajoutai-je en me courbant avec respect. Je ne voulais pas insinuer que tu n’étais qu’une simple bête, j’ignorais seulement ce que tu étais, pour être honnête. Je me retournai mon regard sur le jeune ninja. Il doit s’agir d’un chien, si tu es vraiment un Inuzuka. Mais je n’ai jamais vu de chien de cette taille…, ajoutai-je avec admiration

Je jetai à nouveau un coup d’œil au ninja et son compagnon, et ne put m’empêcher de remarquer la ressemblance entre eux deux. Ils dégageaient tous les deux cette même aura, que je ne saurais qualifier en un seul mot. J’aurais dit bestiale, voire même sauvage, mais ce n’était pas vraiment ça. C’était comme une bête sauvage, mais qui aurait appris à se conditionner pour vivre en société. Il avait un côté maniéré, voire docile, mais il ne perdait pas son côté animal. Je ne pus m’empêcher de les envier, puisque j’ai souvent rêvé de ramener Hibari à la vie. Le duo me semblait tout d’un coup moins…. importunant. Certes, il venait de me privé d’une journée d’entraînement, mais je venais de faire une étonnante rencontre. Quand je les voyais ensemble, je ne pouvais m’empêcher de me remémorer le temps avec Hibari, comment nous étions heureux. Les voir ensemble me donnait le sourire, même si ça faisait un peu mal.

[J’espère que ça va ^^’ Si tu veux un peu plus de contenu, tu me le dis hein ]

Heureusement, ce dernier ne semblait pas m’en vouloir. Alors que je m’excusais pour les débuts plus ou moins houleux, il prit une grande respiration. Puis, il me dit de ne pas m’en faire et qu’il ne le prenait pas mal. Même que, à mon grand étonnement, ce fut à son tour de nous offrir ses excuses, en particulier à Akamori, tout en effectuant une petite courbette. Je ne savais pas ce qui c'était passé, mais il y avait quelque chose de changer chez lui. Son ton était un peu plus serein, comme empreint d'un respect nouveau. J'ignorais ce qui avait causé ce changement chez lui, mais il fallait croire qu’il avait compris ce que je lui avais dit. Rares étaient ceux qui comprenait la symbiose qu’il pouvait y avoir entre l’homme et la bête. En fait, il expliquait ses paroles de par son ignorance de sa nature. C’est vrai que pour quelqu’un qui le voyait pour la première fois, c’était un peu difficile de se faire une idée de lui. J’aimai particulièrement la façon dont il s’adressa à lui. Il n’avait pas pris ce ton un peu niais que les gens prennent lorsqu’ils parlent aux animaux. Non, c’était un ton respectueux, comme s’il reconnaissait Akamori pour ce qu’il était : un chien ninja.

Reportant son attention sur moi, il me demanda s’il s’agissait bel et bien d’un chien. Il supposait, et à raison, qu’étant du clan Inuzuka c’était un chien, bien que peu de chiens avaient la taille d’Akamori, je le reconnais. Je ne lui en voulus de pas le voir au premier coup d’œil, parce que ce n’était pas si évident que ça, mais son raisonnement tenait la route. En signe de confirmation, j’hochai lentement la tête.

-En effet, il s’agit bien d’un chien, commençai-je, fier de pouvoir parler d’Akamori à quelqu’un. Ce qui le différencie des chiens ordinaires est qu’Akamori est un chien ninja, c’est ce qui explique entre autres sa taille beaucoup plus grosse que la normale. Si jamais tu rencontres d’autres Inuzuka, ne soit pas surpris si leur ninken sont aussi gros qu’Akamori, sinon plus! En fait, je dirais qu’ils retiennent presque plus du loup que du chien, mais étant tous des canidés on n’en fera pas tout un plat.

Lui expliquant les origines d’Akamori, un sujet que je trouvais toujours passionnant de partager avec les autres, je le voyais alterner son regard en mon chien et moi avec un petit sourire flotter sur ses lèvres. Peut-être était-il en train de nous observer et de se dire que nous nous ressemblons beaucoup. Remarquez, il ne serait pas le premier. Depuis les premiers jours que j’ai été avec Akamori, la ressemblance frappante entre nous deux a toujours été le sujet de petites blagues dans la famille. Shita, ma petite sœur, disait qu’en fait nous avions été séparés à la naissance, chose qui renforçait mes doutes d’avoir fait le bon choix.

Je m’éloignais dans mes propres souvenirs, oubliant le jeune homme devant. Je réalisai alors qu’il savait le nom de nom chien, mais pas le mien et moi le sien! Je m’empressai aussitôt de tendre ma main devant moi, me levant à moitié à cause de la distance qui nous séparait. Si on était pour faire les présentations, autant les faire comme il le fallait.

-Je t’ai présenté mon chien, Akamori, mais dans mon emballement j’ai oublié de me présenter! Inuzuka Takeo, ravi de faire ta connaissance.

Toujours la main tendue devant, j’attendis qu’il la serre. Malgré ses airs un peu distants, il le ferait. Il devait avoir à peu près le même âge que moi, cet âge où on essaie tranquillement de devenir des adultes. Et il n’y avait rien de plus adulte qu’une bonne poignée de main. J’espérais qu’il comprendrait le message subtil et qu’il se présenterait à son tour.

ll sembla réfléchir quelques instants avant de finalement hocher la tête. Il confirma ensuite ma théorie. Mais ce qui m’avait trompé, était la nature du chien. En effet, il ne s’agissait pas d’un simple chien, mais bien d’un chien ninja. Il m’expliqua comment les chien ninja était différent des chiens ordinaire par leur taille, la plupart du temps. Il admit toutefois qu’il avait un peu de loup en lui, mais qu’il ne s’en souciait peu, étant tous des canidés. Pour lui, ça revenait pratiquement au même, mais pour moi, un loup et un chien sont deux choses complètement différentes, du moins jusqu’à aujourd’hui. Il continuait de parler, alors que son compagnon, lui, restait couché, la mâchoire reposant sur une de ses pattes. Akamori ouvrit les yeux et nos regards se croisèrent, pendant quelques instants. Je senti alors qu’il m’analysait, mais battit des yeux lentement. Il ne m’en fallut pas plus pour me convaincre que je m’en faisais pour rien. Il referma ses paupières tout aussi lentement, puis je reportai mon attention sur… Inuzuka. Puis, comme s’il lisait dans mes pensées, il me fit remarquer que nous ne nous étions pas présentés. Il me présenta sa main, pour une poignée de main comme en bonne et due forme. Je regardai la main pendant quelques instants puis je tendis la main à mon tour.

- Hyûga, Tenshi Hyûga. Enchanté.

S’il ne s’en doutait pas déjà, maintenant il devait probablement avoir compris que la conversation n’était pas vraiment mon genre, du moins ce ne l’était plus. Depuis la mort injuste d’Hibari, je passais la majorité de mon temps, ici, à m’entraîner, ou bien chez moi, à m’entraîner aussi. Je ne voyais pas grand monde à part ma propre famille et cela n’incluais que mes parents, pas la famille Hyûga au complet. Mon père était très impliqué dans le village et par le fait même par les divers Clans qui peuplent le village. Mais ce n’était pas ce à quoi j’aspirais. Pour moi, la vie de shinobi était tout ce que j’avais et probablement tout ce que j’aurai. Mais quelle vie ce sera! Couvert de gloire, accumulant les victoires l’une après l’autre. Je deviendrais la renommée de Konoha. Je me sortis de mes rêveries, préférant ne pas trop me faire d’idée. Je devais rester sur la tâche présente, sur mes objectifs du moment. Je devais faire les choses une à la fois. Tout aurais tellement été plus simple avec Hibari. Je jetai alors un nouveau coup d’œil à Takeo et son compagnon Akamori. Il avait l’air si bien ensemble, on aurait vraiment pu croire qu’ils étaient vraiment frères.

- Vous vous connaissez depuis combien de temps?, demandai-je à Takeo.

Ça pouvait paraître étrange comme question, mais pas pour moi. Je comprenais parfaitement ce que vivait le jeune Inuzuka, pour y avoir goûté moi aussi pendant mon enfance. C’était peut-être ce qui avait piqué ma curiosité, parce que les scénario se ressemblait en tout point. Pour la première fois depuis un bon bout de temps, je semblais m’être intéressé à quelque chose d’autre que mon entraînement : Takeo et Akamori.

C’est quand j’entendis son nom que je réalisai pourquoi ses yeux m’avaient autant frappés : il devait s’agir du fameux Byakugan. C’était la particularité du clan Hyûga, l’un des clans les plus influents du village. Ne devrais-je donc pas être un peu plus poli avec un membre aussi reconnu du village? M’attirerais-je du trouble si je le contrariais? Il était trop tard pour penser à ce genre de chose, alors qu’il me serrait la main. C’était une poigne ferme, sans aucune hésitation. Curieusement, je pensai que cette poignée en avait dit plus qu’elle n’aurait pu. J’hochai la tête, retournant le compliment.

-Je parle pour nous deux lorsque je dis que nous sommes tout aussi enchantés, Hyûga-kun.

Akamori eu une autre façon de montrer son enchantement, allant jusqu’à émettre un petit cri aigu. J’avais rarement entendu Akamori faire ce genre de son, seulement lorsqu’il était extrêmement excité. Tenshi devait avoir faire une grande impression sur mon ninken, mais malgré notre lien il m’était impossible de le savoir avec certitude. Après Akamori, personne ne dit grand-chose pendant un bon moment. J’avais déduis que mon nouveau compagnon n’était pas du genre moulin à parole comme moi, mais étrangement cela ne me dérangeait pas. J’aimais bien le silence de la place, tout était si serein. Le jeune Hyûga eut sûrement l’impression qu’il devait remplir le silence puisqu’il me posa d’autres questions à propos d’Akamori. Il était très intéressé par mon chien, j’aimais bien cela. J’avais trouvé quelqu’un avec qui je pouvais parler d’un truc que je connaissais bien.

-Cela à remonte à il y a une dizaine d’année… J’avais environ quatre ans lorsque je fus amené par mon clan à une famille de chien ninja parmi lesquels je devais choisir mon compagnon de vie, qui m’accompagnerait jusqu'à la fin de mes jours. Mais bon, Akamori étant celui qu’il est, c’est plutôt lui qui m’a choisi, commençai-je avant d’éclater de rire. À peine étais-je arrivé qu’il m’a sauté dessus et ne pas lâcher d’une semelle. C’est entêtement était un peu frustrant au début parce qu’il m’empêchait de regarder ses autres frères et sœurs, mais au final je me suis rendu compte qu’il avait fait le bon choix depuis le début… Et puis nous voilà, onze ans plus tard. Quand j’y repense, ce doit être le Destin qui nous a mis sur le chemin de l’autre.

Après avoir relaté le premier épisode de notre vie commune, je jetai un regard vers Akamori, qui me gratifia d’un coup de langue sur la bouche, un équivalent d’un baiser. Je m’essuyai la bouche avec ma manche et lui ébouriffai la tête. Ce n’était pas vraiment ce qu’il y avait de plus agréables comme sensation. Il aurait pu au moins le faire sur ma joue! Je reportai mon regard sur mon nouvel ami et je vis qu’il comprenait. C’était quelque chose dans son regard d’ivoire qui m’était familière. Mais en même temps ce n’était pas le même regard que je reconnaissais. Il était empli de… tristesse. Peut-être était-ce mes instincts un peu bestiaux, mais je pouvais voir qu’il comprenait d’une autre façon que la mienne. On m’a souvent dit de tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler, et ce fut une des fois où je me dis que j’aurais dû le faire. C’était un inconnu dont je ne savais que le nom et pourtant je lui demandai tout de même.

- Est-ce que je me trompe ou tu comprends? Et pourtant, tu t’entraînais seul sur ce mannequin...

Pourquoi n’avais-je pas tourné ma langue sept fois? Si jamais mes déductions étaient justes, je venais de toucher une corde très sensible de ce jeune homme. Et je ne connaissais que son nom, Hyûga, l’un des clans les plus influents du village. Je ne parvenais plus à déchiffrer aucune émotion sur le visage de Tenshi et j’entendis même Akamori émettre un petit cri plaintif. Ouais, j’avais vraiment merdé. Qui j’étais pour lui poser des questions sur ce genre de truc? Cela ne m’étonnerait même pas qu’il décide de me frapper.

Ce duo sauvage avait piqué ma curiosité sans même que je m’en rende compte. Je voulais en savoir plus sur eux, sur comment ils s’étaient rencontré et quand. Je sorti donc de mes façon et engageait la conversation, lui demandant justement depuis combien de temps ils se connaissaient. Une petite étincelle s’alluma dans ses yeux, comme s’il avait enfin trouver quelqu’un à qui en parler. Il s’élança alors dans une description de la journée où ils s’étaient rencontrés pour la première fois. Il avait quatre ans lorsqu’il avait été introduit à Akamori, un peu comme moi à Hibari. Par contre, c’était Akamaori qui avait choisi Takeo à en croire ses paroles, même si c’était d’un commun accord je n’en doute pas une seconde. Takeo aimait tout autant Akamaori que celui-ci aimait Takeo. Dans mon cas, nous n’avions pas eu le choix, nous avions été lié depuis l’âge de trois ans, et une amitié était né de ce lien. Une fois l’histoire terminée, Akamori gratifia son ami d’un généreux coup de langue sur la bouche, ce qui signifiait qu’il approuvait toujours son choix. Je ne me souvenais pas aussi bien que lui le jour de ma rencontre par exemple. J’avais à peine trois ans lorsque j’avais été introduit à Hibari. Même qu’aussi loin que je puisse me souvenir, Hibari a toujours été là avec moi, exactement comme un frère. Ce fut alors Takeo qui me sortit de mes souvenirs, qui s’éclaira la gorge avant de parler. L’entendre toussoter me ramena juste à temps pour l’entendre poser sa question. Il y avait définitivement plus qu’il ne me laissait croire. Comment il avait fait pour le deviner, je l’ignorais, mais il devait avoir une espèce d’instinct animal qui ressent ce genre de chose. Mon manque de réaction sembla le mettre mal à l’aise, puisque même Akamori poussa une légère plainte, mettant la patte sur ses yeux. Mais il n’avait pas à l’être, je vivais avec la perte de mon ami à chaque jour, on pourrait même presque dire que je m’y suis fait. Mais ça ne voulait pas dire que je l’oubliais, loin de là. Je pris alors quelques inspirations, me demandant par où je pouvais bien commencer.

- Oui, en effet, je comprends en quelque sorte le lien que tu as avec Akamori, commençai-je. Je repis un grande inspiration, toujours à la recherche de mes mots. Et oui, effectivement, je me trouvais seul. Merci pour l’info… lâchai-je sèchement. Je soupirai d’exaspération puis portai ma main intacte à mon front. Je redressai la tête puis repris la parole. Excusez-moi, je deviens un peu sensible quand j’aborde ce sujet en particulier. Je m’éclaircis la gorge moi aussi puis m’élancer à mon tour. À l’âge de trois ans, j’ai été lié avec une autre jeune Hyûga, Hibari, dis-je en levant ma frange de cheveux pour montrer le symbole sur mon front. Ce jour-là, on me confia la responsabilité de le protéger et de veiller sur lui, même si nous avions le même âge. Nous avons donc grandi ensemble comme des frères. Enfin, jusqu’à une certaine soirée, où il m’a été enlever. Je fixai le sol devant moi, revoyant à nouveaux les flashs d’image dans mon esprit.Je pris une grande inspiration puis repris encore la parole. Depuis ce jour, je ne vie que pour mon entraînement, espérant devenir assez fort pour ne plus jamais avoir à perdre ce qui m’est chère.

C’était mon nindô : devenir un ninja qui en vaudrait deux. Ce deuxième ninja, c’était Hibari, qui vivait en moi. Je m’étais laisser un peu emporté et j’étais même allé jusqu’à dire que je voulais protéger ce qui m’était chère, mais en y repensant qu’est-ce que je tenais chère? J’avais dédié les six dernières années de ma vie à mes entraînements, mais j’étais tellement concentré à m’entraîner que j’avais perdu mon objectif de vue. Je voulais devenir fort, fort comme deux shinobi, mais à quel fin?

Le voir prendre de grandes respirations n’aidèrent pas notre cas, Akamori se cacha même sous sa patte. J’attendais d’un instant à l’autre la tempête qui allait nous tomber dessus, mais elle ne vint jamais. En lieu, Tenshi commença simplement par dire qu’il comprenait notre lien ce qui confirmait mon impression. Alors il savait bien de quoi je parlais! La question restait comment il faisait pour comprendre? Il était du clan Hyûga, pas Inuzuka. Je ne comprenais toujours pas comment il pouvait comprendre qu’il continuait son explication, sur un ton beaucoup plus sec que plus tôt. Et voilà, la tempête qui arrive. Je savais qu’elle arriverait, que m’avait-il passé par la tête de lui poser ce genre de question?

Mais contrairement à ce que je pensais à cet instant-là, la tempête ne vint jamais. Au lieu, ce dernier s’excusa pour s’être emporté, scène qui me sembla étrangement familière. Ah oui, c’était moi qui lui avais fait cette scène plus tôt. Il se mit alors à déballer son sac, racontant qu’il avait lui aussi connu ce lien avec un autre Hyûga qui se nommait Hibari. Je le laissai continuer son histoire, mais je savais déjà ce qui c’était passé. Pas besoin de voir loin pour comprendre et je retins d’aspirer de surprise. C’était tellement terrible comme histoire, il doit se sentir tellement seul. Je n’arrivais même pas à penser à ma vie sans Akamori et Tenshi vivait cela depuis… je ne sais combien de temps. Si j’avais l’impression plus tôt que c’était lui qui comprenait notre histoire, j’étais dans mon cas incapable de comprendre ce que Tenshi vivait et j’en étais désolé. Pour lui remonter le moral, je lui lançai alors la première chose qui me passai par la tête, me disant que cela le réconforterait.

-En tout cas de ce que j’ai vu c’est bien parti!

Quand j’y repense c’est un peu absurde comme remarque, mais je m’étais dit que ce qui me remontait le moral remonterait sûrement le sien aussi. Ça montrait que son entraînement portait ses fruits, non? C’était mieux qu’une parole de condoléance quelconque, qui aurait été selon plus déplacée qu’autre chose. C’est vrai, quoi, cela à l’air de faire longtemps que ce Hibari était parti, si je devais en juger par les capacités de Tenshi. Seulement plusieurs années de pratique lui aurait permis d’atteindre ce niveau. Mais bon, mon point de vue n’était pas vraiment objectif, étant encore loin d’être le shinobi le plus fort. Même si j’avais vu le coin de ses lèvres bouger imperceptiblement lorsque je l’avais félicité sur son entraînement, ses yeux étaient restés inexpressif, ou plutôt avait gardé cette tristesse permanente. C’était la même tristesse que j’avais vu dans son regard plus tôt. Je ne pus alors m’empêcher de lui demander comment, malgré toute sa tristesse, il faisait pour vivre. Il devait bien avoir quelque chose qui l’empêchait d’y penser.

-Comment fais-tu? Je veux dire, je suis avec Akamori depuis si longtemps, je n’arrive même pas à m’imaginer sans lui. C’est seulement après avoir parlé que je vis le regard qu’il me donnait, me faisant aussitôt regretter mes paroles. Attends, ce n’est pas sorti de la bonne façon. Ce que je voulais dire c’est que ça doit en demander beaucoup pour passer par-dessus une telle chose; je serais le premier à comprendre. Ma question est plus comment as-tu fait?

Je ne pouvais m’empêcher d’être impressionné par le courage et la force intérieur de Tenshi. Avec ce qu’il avait perdu, il arrivait toujours à avancer et redoubler d’effort. Cela demanda un grand courage pour passer par-dessus une perte aussi importante, surtout depuis le temps. Il ne devait pas être très vieux s’il a environ mon âge, enfin c’était mon estimation. Une sorte de curiosité morbide me poussait à connaître la façon dont il avait fait son deuil. Peut-être cherchais-je une façon pour me préparer en cas où cela arrivait…

Au fur et à mserue que je lui racontai mon histoire, je voyais son expression changer. Il devait sans aucun doute voir la mienne aussi, plus je parlais. Je pensais que je m’y étais fait, mais c’était faux. J’avais seulement essayé de l’oublier, l’oublier en me surmenant avec mes entraînement. Takeo me félicita que j’étais sur la bonne voie et que je ne devais pas lâcher. Je pouvais voir qu’il était sincère, ce qui m’arracha contre toute attente un petit sourire en coin. Il essayait vraiment de me remonter le moral, sûrement pace qu’il pouvait imaginer sa vie sans Akamori. Je me remis alors à brouiller du noir jusqu’à ce que Takeo me ramène une nouvelle fois au présent. Il me demanda comment je faisais. Face à mon manque de réaction, il expliqua qu’il ne pouvait même pas imaginer une journée sans son compagnon. Il s’excusa puis reformula sa question. Il me demanda plutôt comment j’avais fait pour passer par-dessus. Mais avec ce que je venais tout juste de réaliser, je réalisai que je n’avais même pas encore passé par-dessus. Mais est-ce que je pouvais parler ainsi à un étranger. Au départ, j’étais tout simplement curieux et maintenant me voilà en pleine remise en question. Certes je ne le connaissait pas intimement, mais c’était sûrement la personne la mieux placé pour me comprendre.

- Pour être honnête, je ne pense pas être complètement passé par-dessus…. Je me suis rendu compte que je n’avais fait qu’éviter le problème, me dédiant corps et âme à mon entraînement et à rien d’autre.

Je pris une pause, répétant ce que je venais de dire intérieurement, réalisant petit à petit ce que cela voulait dire. C’était la première fois que je sentais cela, mais pour une raison inconnue je savais que c’était vrai. En y repensant, je ne voyais rien de mal dans mes méthodes. Mais je ne pouvais pas chasser ce sentiment que ce que j’avais dit était vrai. N’avais-je fais que fuir le problème? Ça m’avais pourtant parut à l’époque. Mai comment pouvais-je faire pour surmonter une telle montagne? Mes premières pensées se dirigèrent aussitôt vers Takeo, qui lui avait Akamori. Il n’aurait jamais ce problème, lui, puisqu’il avait Akamori avec lui… Mais oui, bien sûr. Il avait toujours Akamori avec lui, alors il n’aurait jamais à faire face à ce genre de situation. Mais que ferait-il, lui, si jamais il n’avait justement pas son compagnon. Je levai alors les yeux vers Takeo pris aussitt la parole.

- Toi, Takeo, qu’est-ce que tu ferais si tu étais à ma place? Qu’est-ce que tu ferais pour passer par-dessus une telle perte?

Ça avait l’air un peu désespéré comme question, mais c’était un peu ce que j’étais, désespéré. Après tout, ça faisait six ans que je ne faisais que tourner autour du pot, sans réaliser que je ne faisais que retarder l’inévitable. Toute aide extérieur était alors plus que bienvenue. Il était hors de question d’abandonner les entraînements, j’y avais quand même dédié toute ma vie. Mais il me fallait quelque chose de plus. Pour passer par-dessus, je devais passer à autre chose, et laisser au passé ce qui est au passé et se concentrer sur le présent.

J’attendais peut-être une quelconque parole de sagesse ou un truc pour se préparer, mais je m’attendais à tout sauf à cela. Tenshi aurait pu sortir n’importe quoi, mais il n’aurait pas pu plus me surprendre avec la réponse qu’il me donna. Elle m’étonna de par sa sincérité, jamais je me serais attendu à ce que Tenshi s’ouvre à moi d’une telle façon. Il s’était caché la tête dans le sable tout ce temps, prétendant s’entraîner. Oh il s’entraînait, il n’y avait pas de doute, mais il utilisait cette excuse pour repousser le problème qu’il gardait avec lui depuis si longtemps. Ça devait être tellement lourd comme fardeau à porter, mon admiration pour mon nouveau compagnon n’en fut qu’accrue. Il n’avait pas besoin de me le dire pour que je lise dans ses yeux qu’il s’en voulait pour la mort de son ami Hibari. Ça aurait été mon genre de lancer une quelconque parole réconfortante, mais j’avais l’impression que Tenshi était venu à cette conclusion en même temps de me la dire. Il avait l’air aussi ébranlé que moi par ses propres paroles, comme si le fait de les dire l’avait illuminé. C’est pourquoi je restai pour une fois silencieux, respectant le moment de silence que le jeune Hyûga avait besoin.

Il resta silencieux un moment, puis il sembla prêt à parler de nouveau lorsqu’il leva la tête vers moi et me posa LA question, la question à laquelle j’étais incapable de répondre. Depuis les nombreuses années en compagnie d’Aka, il m’était souvent arrivé de penser à ce que ma vie serait sans lui, ou bien ce qui m’arriverait si jamais Akamori disparaissait de ma vie. Mais à chaque fois je n’étais pas capable de m’y faire. C’est pourquoi entendre le jeune homme me poser cette questions me fit soupirer. Je réfléchi quelques secondes, mais mes réflexions furent encore une fois infructueuse et je secouai la tête.

-Si seulement je le savais… Combien de fois me suis-je demandé ce que je ferais si jamais venais à perdre Akamori, dis-je, en jetant un regard affectionné sur le principal concerné.

Avec cette réponse qui n’en était pas une, j’espérais satisfaire la curiosité de mon compagnon. Encore une fois, j’avais été incapable de trouver une réponse à la grande question. Je ne le laissais pas paraître, mais ma plus grande peur était de perdre Akamori. J’avais passé presque le trois quarts de mon existence avec lui, son absence créerait un vrai trou dans ma vie. Mais la question de Tenshi me fut réfléchir. Il y avait quelque chose dans sa question qui me titillait l’esprit, sans savoir ce qu’il voulait me dire. C’était comme quand on a une la réponse sur le bout de la langue, mais qu’on n’arrive pas à la donner. Je repassai ses mots dans ma tête jusqu’à ce que finalement je comprenne : il m’avait demandé si j’avais été à sa place! C’était ça dont il avait besoin, il fallait qu’il sache qu’Hibari aurait fait. Maintenant que j’y pensais, c’était simple. Je dus vraiment avoir l’air bizarre lorsque je lui demandai soudainement.

-Tenshi-kun, qu’aurait fait Hibari-kun à ta place? Je ne l’ai jamais connu, mais je suis certain qu’il ne voudrait pas que tu t’isoles dans ton entraînement. Regardes-moi : je m’entraîne souvent, mais rien ne m’empêche de prendre des pauses de temps en temps!

Tout en lui disant de profiter de la vie pour souffler un peu, j’avalai un dango et tendis le bâtonnet vers lui, l’invitant indirectement à se servir. J’arborais un sourire satisfait, le sourire de celui qui avait enfin trouvé sa réponse. De ma main libre, je serrai la tête de mon ninken sur mon flanc et je lui secouai le dessus de la tête. C’était pessimiste de penser ainsi, mais je savais maintenant quoi faire s’il venait à disparaître, ce qui m’apportait une certaine paix d’esprit.

Il fallait l’avouer, j’étais fier de mon coup. J’avais eu ce qu’on pourrait appeler une illumination et je ne pus m’empêcher de la partager avec Tenshi. Depuis si longtemps cette question me hantait et voilà que j’y trouvais soudainement une réponse. Comment avais-je fait pour ne pas y penser plus tôt? C’était un peu grâce à ce que Tenshi avait dit que j’avais eu cette idée, je me sentais mal de pas lui en parler. J’étais loin de me douter que j’aurais mieux fait de garder cette illumination pour Akamori et moi. Pourtant, au début il semblait avoir compris, j’avais vu cette petite lumière. C’était en partie ce qui m’avait poussé à étendre le sujet, je voyais qu’il comprenait. Allais-je vraiment réussir à aider Tenshi? Je réalisai trop tard que je n’avais fait que creuser ma tombe lorsque je vis la tempête dans son regard. Que se passait-il? Qu’avais-je dit pour le contrarier? Je ne comprenais pas pourquoi Tenshi qui semblait si près de comprendre semblait maintenant refermé comme une huître, refusant même le dango que je lui offrais. Quand il me dit que ce n’était pas aussi simple que je le disais et que tout était trop douloureux, c’est seulement là que tout prit son sens : c’était trop demander pour lui. Il fallait avant tout s’occuper de ses blessures intérieures, mais je n’avais aucune idée de comment m’y prendre. Le silence qui s’était installé me mettait vraiment mal à l’aise, je sentais Akamori aussi peu à son aise.
 
-Je comprends…, commençai-je pour montrer ma compassion, avant de rapidement me rappeler qu’au contraire je ne comprenais rien à rien. En fait, non je ne comprends pas…
 
Je ne terminai pas ma phrase, par faute de savoir comment la finir. Je voulais rajouter quelque chose, une autre idée, mais je rien ne franchissais ma bouche. Et avec ce qui c’était passé avec ma dernier suggestion, c’était peut-être même mieux que je ne dise rien. Je serrai doucement Akamori à côté de moi. Je ne pouvais m’empêcher de me compter chanceux d’avoir Akamori après avoir entendu l’histoire de l’Hyûga. Mon regard fixé sur un point au loin, perdu dans mes pensées, je ne remarquai pas son regard vers sa main. Mon attention revint sur lui cependant lorsque je le vis se lever. Me montrant sa main, qui avait anormalement enflée. Je serrai les dents et fis une grimace. Décidemment, ce n’était pas la journée idéale pour se rencontrer. Non seulement j’étais à l’origine de ce qui devait sûrement être une fracture avec la chance que j’avais, mais je n’avais en aucun cas aidé, j’avais peut-être même fait qu’empirer, son deuil de son meilleur ami. Hourra pour moi. Il me salua et souhaita qu’on se revoit un de ces jours, sûrement par politesse. Avec les troubles que je lui avais causés, je n’étais pas certain qu’il avait vraiment l’intention de me revoir.
 
-Salut, Tenshi-kun. Et encore désolé, pour la main.
 
Au dernier moment j’avais flanché et j’avais parlé de la main. Et pourtant, mes excuses étaient pour bien plus. Si ça se trouve, je n’avais que fait tourné le fer dans la plaie. Mes yeux s’agrandirent par la surprise, c’était justement ça le problème : sa blessure était encore une plaie. Si je voulais vraiment l’aider, je devrais l’aider à cicatriser sa blessure avant de le faire confronter le monde extérieur. Même après tout le mal que je lui avais fait, je ne pouvais m’empêcher de penser à des façons de l’aider. Était-ce par culpabilité, parce que je voulais réparer le mal que j’avais fait? Ou était-ce parce que je tenais sa situation à cœur, parce que je pouvais avoir une petite idée de ce qu’il pouvait vivre? Peut-être un peu des deux, je ne suis pas encore tout à faire certain. Cela devait faire plusieurs minutes qu’il était parti et que je restais là à penser. Ce n’était vraiment pas mon genre tout ça. Mais je baissai le regard vers mon ninken, cherchant une confirmation quelconque que ce que je faisais était la bonne chose à faire.
 
-T’en penses quoi, Akamori? Est-ce que je devrais l’aider ou bien simplement le laisser tranquille?
 
Un aboiement énergique et enjoué répondit à ma question, suivi d’un coup de langue sur la joue cette fois-ci. J’enlaçai Aka par le coup en riant et nous tournâmes sur nous même un petit moment. Je dus cependant m’arrêter tellement je riais, j’en manquais de souffle. Je m’allongeai sur le dos le temps de reprendre ma respiration puis je me relevai, invitant Akamori de la main. C’était maintenant à mon tour d’avoir une petite séance d’entraînement, raffermi dans ma détermination.

[Voilà, le RP est terminé! Je ne sais pas trop si je dois l’indiquer quelque part ou juste le laisser ainsi…]