Jour de repos va souvent de pair avec journée chiante et ennuyeuse, heureusement, Hana avait la parade à ce sombre avenir, elle savait maintenant où trouver agitation et distraction, il fallait dire qu’elle avait vraiment mis le nez dans tous les coins de Suna, enfin presque, probablement qu’elle ne devait pas en être bien loin de ça. C’était donc comme toujours avant de passer aux « courses » pour lesquels en passant elle ne déboursait jamais un sou, que la Ketsueki se préparait avec soin, oui, forcément, on n’attrapait pas les mouches avec du vinaigre ! Et oui, certains codes vestimentaires avaient fait leur preuve, ni trop court, ni trop ample, ni trop sérieux, ni vulgaire, un mélange savant issu d’années d’expériences, d’un tissus léger et immaculé, la Ketsueki revêtait sa robe aux allures greco-romaines…

Ah, mais que ne fallait-il pas faire alors pour un semblant d’économie, non pas qu’elle soit radine, juste qu’une vie difficile lui avait appris à être prévenante et qui se priverait de gains gratuits hum… ? Pour en revenir à nos moutons, comme souvent le jour du marché, la demoiselle jouait le jeu des sourires et mots doux avec les commerçants histoires de récolter des « dons » offerts de bon cœur à la belle. C’était presque trop facile et non jamais elle n’avait de remords à agir ainsi, si Dame Nature avait décidée de lui faire cadeau d’une apparence utilisable à souhait, pourquoi s'en privé ? Ainsi en moins d’une heure, elle avait rempli son panier d’étoffes, babioles et accessoires divers, ainsi que de fruits et légumes frais, d’ailleurs, en parlant de ça, de dos, elle apercevait un chenapan chipé une pomme sans mal à un de ses commerçants favoris. Non, ce dernier ne voyait rien et le brun à la veste sombre pouvait continuer sa route sans peine, est-ce qu’elle jugeait l’acte ou aller le dénoncer ? Vous plaisantez ? Chacun ses histoires après tout, ainsi le sourire en coin elle continuait sa parade auprès de l’homme fourbé pour récupérer ses aliments, avant de reprendre sa route l’air de rien.

D’ailleurs devinez qui elle voyait la fixer au loin, le fameux voleur de pomme, très vite Hana sentait son regard insistant, non ce n’était pas comme si elle n’avait pas l’habitude, loin de là, son passé peu reluisant lui avait donné un aperçu des hommes sur toutes leurs coutures… Ainsi ne fut-elle pas plus surprise que cela devant les talents de mauvais dragueur de l’inconnu. Tout d’abord il lui coupait la route de son bras, à ça la brune se contentait alors de regarder le membre gênant avant de lancer un regard perçant au brun. En revanche, la suite, enfin ces dires lui faisaient décrocher un sourire, non, mais franchement, ça avait déjà marché son truc un jour ?

-Moi c’est Hana, pas « beauté »…

Lui avait-elle dit d’un sourire narquois, quant à sa proposition, un vieux tic aurait voulu lui faire répondre, « je suis trop chère pour toi chéri désolée », néanmoins, par courtoisie, elle se contentait seulement de fouetter ce qui lui gênait le passage avec un filet de sang. Voilà de quoi rapidement le faire déguerpir, rares étaient ceux à apprécier son art glauque…  Le coup de fouet ensanglanté s’étant porté sur le nez du jeune homme d'un coup vif, mais non violent, la Ketsueki ne pouvait pas s’empêcher de rire face à sa réaction, finalement, elle cherchait une distraction,  cet oiseau gonflé et mauvais dragueur l’amusait.  Un sourire tendre et amusée à la fois, elle lui susurrait alors à trop centimètres de son nez…

-Ma foi, on le prend où ce verre… chez toi ou chez moi ? Hum ? …

Laissant passer un moment formant un blanc pour sa part, Hana tentait de garder son sérieux le plus longtemps possible, ah ce n’était pas bien de jouer ainsi, mais tellement drôle et il n'y avait pas plus joueuse au monde que cette sale mome. Son rire ne pouvait alors plus se contenir, elle en laissait un léger s’échapper avant de déclarer sans malaise accompagné d'un clin d'oeil…

-Je plaisante hein ! ... Ou pas !

Méchanceté quand tu nous tiens ! Ce n’était pas bien de se moquer, mais c’était plus fort qu’elle, s’activant à contourner le brun, elle entamait l’idée  de partir, quand soudainement, une envie la prenait, non Hana était ainsi, tout chez elle ne s’expliquait pas…

-Et toi c’est quoi ton nom au fait avant que je pars, M.Larcin des pommes… ? Moi C'est Ketsueki, Hana, comme je t'ai déjà dis et appeler "beauté" une femme pour l'aborder c'est juste...

Ah le "Ketsueki" allait faire des surpris! Mais pour l'heure Hana était d'humeur à la rigolade au dépends de sa victime...

Bon assez jouer, il était temps de retourner à ses occupations pour la belle, seulement voilà, tous ne l’entendait pas par la même oreille et très vite un bras qu’elle savait d’ambler à qui il appartenait la retenait. Bon ok, l’aborder était une chose, mais la toucher une autre, très vite une envie de meurtre lui venait à l’esprit, mais fort heureusement pour l’inconnu qui n’en était un plus très longtemps, il avait un joker parfait en dévoilant à la belle qu’ils étaient apparentés.  Son minois surpris oubliait toute colère pour afficher des yeux ronds face au dénommée Taka. Après un moment pour réaliser, des mots sortaient de sa bouche...

-Cousinette… ? Oui, ma foi si tu veux, pour être franche, tu es le premier Ketsueki que je croise depuis très longtemps, la mort de ma famille en fait, je commençais à croire que j’étais venue ici pour rien, car nous n’existions plus… Tu sais un mythe ou un truc du genre Cousinet… Tu permets que je t’appelle ainsi ?... ….  Sinon,  il faut être un pervers pour en reconnaître un autre tu sais…

La surprise passait vite pour laisser ressortir son côté taquin, d’ailleurs, elle découvrait que cet humour malsain était surement de famille, vu la façon dont son Cousinet avait prouvé son appartenance au clan. Non parce que oui, il pouvait donner une leçon à ce pauvre vieux, mais la brune avait envie de lui faire remarquer que lui il ne s’en gênait pas non plus et comme le tout ne l’avait jamais gêné, elle soupirait simplement en ne cherchant pas plus loin et secouant simplement la tête un sourire en coin. Quant aux compliments difficiles de dire comment elle devait les prendre, la brune avait la curieuse sensation que son cousin ne perdait jamais le nord, oui ça aussi c’était de famille, quand la Ketsueki voulait quelque chose, elle l’avait toujours… Finalement, amusée, elle découvrait beaucoup de points communs avec  ses origines qu’elle n’avait pensé, Ketsueki rimait donc belle gueule, belles courbes, franc parler, humour tordu, esprit joueur et surtout, fin manipulateur et pas que de leur sang… Famille d'êtres parfaits dans leurs critères quoi !

-Quoi qu’il en soit, je suis ravie de te rencontrer, car je doute que nous nous connaissions déjà, mais si tu le dis, excuse-moi de t’avoir oublié, je me ferais pardonner Cousinet. Pour le coup, on va vraiment le boire ce verre, même la bouteille pour fêter ça qui sait !

Oui bon, le traîner vers le bar n’était pas difficile, il avait déjà englouti sous son bras et avec une certaine bonne humeur, la brune accueillait la chose tout en commandant à boire, avant de se tourner son nez vers le brun pour l’examiner de plus près.  Premières constations des balafres de partout, un bagarreur, ah bah elle qui était une fine négociatrice, limite pacifique, oui le côté féminin et masculin dans le clan devait après tout bien se différencier, probablement ce qui lui faisait afficher un sourire niais tandis qu’elle posait ses questions, pour changer… Tentant d’ôter le bandeau par curiosité, elle demandait donc…

-Dis-moi, qu’est-il arrivé à ton œil ?  … ... Pour répondre à tes interrogations de tout à l’heure, j’ai suivi Rei ici pour retrouver des membres de ma famille, car je me sentais un peu seule vois-tu. Mais finalement, j’ai l’impression qu’ils sont plutôt rares, enfin plus maintenant. Dis tu ne comptes pas n’abandonner aussi Cousinet hein ? C’est tout bonnement refusé, tu n’avais qu’à pas te montrer ! Tu vas être bien emmerdé à me supporter maintenant, c'est pas de chance pour toi...

Certes elle souriait, mais c’était amère, car il y avait une vérité dans ses dires, souvent les personnes proches d’elle avaient une fâcheuse tendance  à disparaitre et cela pour diverses raisons, la malchance peut-être ou c’était elle qui les faisait fuir. Quoi qu’il en soit, elle préférait se concentrer sur l’aspect festif, attrapant leurs verres pour servir Cousinet, elle annonçait...

-A notre santé !