Ordre de mission:

~ La pluie coulait depuis quelques heures déjà, une averse qui lave le monde de ses péchés, qui efface le sang sur le champ de bataille, qui cache nos larmes lorsque nous pleurons. Plongé dans mes pensées, j'interrogeais mon passé. Tant de mort, tant de blessé. La guerre laisse des blessures bien plus graves que de simples stigmates, des traumatismes. Ce traumatisme qui laisse un sévices qui ne cicatrise jamais complétement. Une douleur qui nous rend malheureux. Le regard plongé sur ce ciel triste, je pensais à ce que disait mon père, « Apprends à écrire tes blessures dans le sable et à graver tes joies dans la pierre. ». Même si je ne comprenais pas lorsque j'étais enfant. Aujourd'hui, j'ai compris le sens de ses mots, et sur ses mêmes mots, il est l'heure pour moi d'aller me coucher. Je dois me lever aux aurores demain et il faut que je sois en forme. Alors que le soleil, certes caché, mais qui n'était pas encore couché, mes yeux se fermèrent, pour seul souvenir ce plafond obscur. Imaginer, rêver, espérer, c'est avoir réuni toutes les conditions de la désillusion. Mais n'est-ce pas à la fois merveilleux ?

~ Mais il fallait néanmoins me réveiller, quelques heures plus tard. La promesse d'un message m'obligeait à me lever. Hier lorsque je faisais le compte-rendu de ma mission, le Hokage lui-même m'avait accueilli, m'écoutant jusqu'à la fin, il me promit une surprise pour récompenser mon dévouement. C'était la première fois que je le voyais seul, que je le voyais tout court, du moins, depuis sa dernière déclaration. Malgré le peu de temps qu'il ait passé en tant que Kage, il était grandement respecté, en charge d'un village, il le dirigeait à la perfection. Sa gentillesse n'avait d'égale que son esprit. C'est pourquoi il tenait beaucoup au bien-être de ses subalternes. Mais pour recevoir se présent, il fallait me lever, à la lueur du ciel rosâtre. À peine le temps d'enfiler mes vêtements, mes lunettes ainsi que ma grande écharpe rouge que j'entendis un bruit à l'extérieur. Regardant par la grande fenêtre de ma cuisine, je pouvais voir un pigeon-voyageur sur ma boite à lettres. Comme d'habitude, une missive lui était accrochée dans le dos, avec le sceau du Kage. L'ouvrant soigneusement, je me mis à la lire.

◊ Je vois.

~ Ce bout de papier indiquait un rendez-vous à l'entrée du village, mais avec qui ? Pour qu'elle raison ? La retournant d'un sens, puis dans l'autre, je compris qu'il n'y avait pas d'autre information, juste un petit mot ajouté à la fin qui m'indiquait de prendre mes armes et accessoires. Une fois prêt, je partis à la conquête de la porte du village. Marchant dans les rues, j'entendais les oiseaux qui chantaient un air de Jestin Biber. Ces enfoirés de piafs voulaient ma mort. Mon écharpe sur les oreilles, j'arpentais les croisements les uns après les autres, pour seul objectif, la sortie de Konoha. Mes pieds se dépassaient lentement, l'un, l'autre, lorsque j'arrivais enfin à proximité de l'entrée. Mes pupilles étaient rivés sur une silhouette familière. J'approchais peu à peu, plus la distance se réduisait plus ma vision se clarifiait. Il ne s'agissait que d'un villageois. Appuyé sur un mur non loin, les bras croisés, j'attendais la suite des événements.

~ J'étais à l'affut d'un simple signe, d'une réponse à ce message que j'avais reçu si tôt ce matin. Ce ne pouvait être une blague, la marque de notre chef y était posé. Récapitulons ce que je sais, une promesse d'Hayashi Daiki pour une surprise, une étrange lettre me donnant un rendez-vous avec son sceau. Allais-je avoir un entrainement ou bien même une mission avec l'un des membres les plus important de mon clan ? Comment saurait-il que je n'attendais que ça, l'admirant pour sa force et son savoir, je voulais lui poser tant de question et l'écrouler de mes remerciements pour cela. Je me fais trop de film, que ferait l'Hokage avec un Genin après tout, c'est un homme prestigieux et très occupé, il n'a pas que ça à faire. Perdu dans mes pensées comme à mon habitude, les yeux rivés sur ce ciel encore endormis, j'aiguisais ma lame.

◊ Qu'est-ce que ça peut bien être.

Perdu dans mes pensées, j'en fis tomber mon sabre, pour la première fois de ma vie. Sans doute signe de ma nervosité.

Depuis quelques temps, Daiki se chargeait des affaires du village et s’investissait énormément mais c’était au détriment d’un élément inhérent de sa personne : son clan. La famille Hayashi l’avait vue grandir et il n’avait fait que revoir rapidement son père depuis son retour. Mais aucun vrai contact avec la famille Hayashi depuis si ce n’est la rencontre avec le jeune Raito après son discours d’investiture. Il avait donc gardé dans un coin de sa tête le projet de prochainement faire bouger les choses pour le clan et d’agir également pour eux. Il avait beau être Hokage, il n’en restait pas moins Hayashi.

Du coup, lorsqu’on lui annonça un compte rendu de mission à faire par un certain Mao de son clan, il l’avait fait venir directement dans son bureau pour entendre ce rapport. L’entretien s’était bien déroulé, ils avaient parlés de la mission et Daiki était resté à son naturel : calme, serein et avenant. Aux termes de cet entretien, le Godaime avait promis au jeune homme une surprise. Pouvait-on la qualifier ainsi ? Pour le garçon oui. Pour Daiki cela lui servait plutôt. Le lendemain, il se lancerait dans une mission de rang B avec le garçon pour voir de quoi il était capable. Il tenait à voir où en était les recrues du clan Hayashi si potentiellement l’une d’elles pourrait recevoir son apprentissage. Raito avait déjà un senseï tout comme l’Hayashi ayant participé à la mission pour récupérer le sabre des Tôhatsu. Peut-être tenait-il une opportunité avec celui-là.

Il se prépara donc pour la mission une fois le lendemain arrivé. Il avait pris ses dispositions pour que le garçon le rejoigne aux portes en l’attendant. Une fois prêt, Daiki sortit du Palais et prit la direction de son point de rendez-vous. Arrivé sur place, il repéra le jeune homme en train de ramasser son sabre. Il s’approcha donc de lui jusqu’à ce que le garçon remarque sa présence. Quand ce fut le cas, Daiki sourit et lui dit :

Alors, prêt pour une mission en coop entre Hayashi ? Te laisse pas aller néanmoins ça s’annonce risqué. Des gars qui manient les explosifs ça risque d’être compliqué. Je te propose qu’on passe déjà par le pont détruit pour voir ça qu’est-ce que t’en dis ?

Il entamait la conversation naturellement alors qu’il commençait à marcher pour prendre la route, attendant que le jeune garçon suive le rythme. Quand il serait prêt, ils pourraient tous deux se lancer dans une véritable course pour arriver au plus vite et régler cette affaire au plus vite également. Tout en surveillant les capacités du garçon évidemment.

~ Le moment tant attendu arriva, il était là, devant mes yeux. Mon Hokage, ainsi que l'un des membres les plus important de mon clan. Quelle personne de prestige. Pourtant, durant quelques jours, il serait surtout mon partenaire, restant mon supérieur, il m'aiderait à retrouver ces renégats qui manient les explosifs. J'étais si heureux, mais ce bonheur n'était rien face à mon excitation. Tout mon corps tremblait, j'allais sans nul doute me battre à ses côtés, je pourrais donc évaluer sa puissance, mais surtout lui montrer la mienne. Venant de faire tomber mon arme, tel un débutant, je devais lui avoir montré une bien mauvaise impression. Mais il n'en était rien, aucun commentaire, aucun plissement de sourcils. Il ne me jugea pas d'un simple regard. Cela ne signifiait pas pour autant que je pouvais faire n'importe quoi, au contraire, il me tenait à cœur de lui prouver ma force et ma dextérité, non pas pour l'impressionner, mais pour lui prouver que derrière lui, son clan se battait à ses côtés. Il pouvait compter sur sa famille, lorsqu'il aura besoin de nous, ou tout simplement pour l'aider à alléger son fardeau, nous serions là. Il était enfin à quelques mètres de moi, me souriant. Je ne pouvais que l'imiter en plissant mes lèvres vers le haut. Laissant les bras le long du corps, je baissais la tête pour le saluer. C'est alors qu'il me parla, comme son égale, je ne descellais aucun orgueil, aucune supériorité. Il me parlait comme lorsqu'on parle à un ami, ou tout simplement à un camarade. Me demandant si j'étais prêt, me motivant, il m'expliqua son plan. Nous devions tout d'abord nous rendre au pont, à la recherche d'un indice, ou peut-être, pour trouver directement les coupables.

◊ Bonne idée Hokage-Sama. Puis-je me permettre d'ouvrir la marche ?

~ Je le regardais, me grattant le sommet du crâne, gêné. Nous commencions alors notre marche. Je lui rendais son sourire. Il était important pour moi d'être devant, pour le protéger d'un quelconque mal, après tout, ce n'est pas tous les jours qu'un Kage sort de son village, et encore moins sans escorte. Nous n'étions que lui et moi, si nous tombions dans un guet-apens, je serais le seul rempart pour le protéger. Mais je n'avais pas peur, après tout, il devait être surpuissant et je pense plutôt que ça serait lui qui me protégerait, si un malheur devait arriver. Mais en cas de besoin, j'étais prêt à me sacrifier pour garantir sa sécurité. Enfin bon, ne parlons pas de chose si pessimiste. J'allais accomplir une mission avec un autre Hayashi après tout et pas n'importe lequel. Mes yeux quittèrent les siens, regardant à présent le chemin hors du village, traversant la forêt. Nous allions enfin commencer la mission. Débutant la discussion, je le suivis d'un pas sur et déterminé, jusqu'au moment ou nous commencions à courir, sautant d'arbre en arbre. Nous n'étions que deux, nous étions donc côte à côte.

◊ Puis-je vous poser une question Hokage-Sama ? Comment êtes-vous devenu le Kage du village ? C'est une question qui me tient à cœur. Depuis tout ce temps, je me demandais votre intérêt envers nous autres, votre famille. Et je me demandais surtout, pourquoi les Hayashi sont si dispersés en ce moment. Nous sommes en grand nombre, tant les combattants, que les marchands et pourtant, cela fait si longtemps que nous n'avions rien organisé pour tous se revoir ou même se rencontrer.

~ Ma famille me tenait à cœur, malgré mon sang de bâtard, ils finirent par m'accepter. Ma mère ne faisait pas partie de leur clan, du moins, ne l'ayant jamais connu, c'est ce qu'on m'avait dit. Mon père étant un ninja important du clan, on ne me renia pas, et même, lors de la mort de mon seul parent, ils étaient là, pour m'éviter une course dans les ténèbres, pour me guider vers la lumière. Pourtant, cela faisait longtemps que je ne les avais pas vus, je n'étais pas le seul d'ailleurs. Mon visage esquissa un air sérieux, mon sourire disparaissait, laissant place à une bouche monotone. Je ne lui avais pas encore posé ma véritable question, pourtant, j'attendais qu'il eût fini de me répondre pour lui adressait mon interrogation. Nous sautions de plus en plus rapidement, les arbres se succédaient avec une vitesse accrue. Après la formation d'un masque énigmatique sur mon visage, je repris alors, d'une voix plate et déprimée.

◊ Vous êtes Hokage. Vous êtes même un membre important de notre clan. Vous devez donc savoir que mon père vous a déshonoré, en faisant un enfant avec la femme d'un clan ennemi. Vous devez donc savoir que cet enfant, c'est moi. Je voulais vous le demander depuis bien longtemps, mais je n'en avais pas le courage. Avez-vous connu ma mère ? Savez-vous qui elle était ? Je comprendrais si vous n'avez pas le droit de me répondre, après tout, ça serait bien le genre de mon père de faire promettre son incognito. Mais je veux juste savoir, est-elle en vie ?

~ Ralentissant peu à peu, nous nous arrêtions. Je sentais les battements de mon cœur dans chacun de mes muscles. Mes yeux vaguement cachés par mes lunettes jaunes, tremblaient, se haletant. Allait-il mettre un terme à toutes mes questions, à toutes ces interrogations qui m'empêche de dormir. Le souffle coupé, comme pour l'entendre d'avantage, j'attendais, planté là, juste devant lui, empoignant secrètement mon écharpe, de toutes mes forces. Après tout, je ne sais pas ce que j’espérais, mon père ne devait pas avoir divulgué son identité, pour la protéger. Mais après tout, il y avait une petite chance qu'il connaisse la vérité, qu'il éclaire mon ignorance, et je ne voulais pas la rater.

Le jeune Hayashi approuva le plan du Godaime et se permit d’ouvrir la marche. Daiki n’y opposa aucune interjection et le laissa faire. Ils commencèrent donc leur route paisiblement jusqu’à ce que le jeune homme entame la conversation avec une question. Assez pertinent en plus. il lui demanda la raison de sa nomination au poste d’Hokage et s’étonna également de la situation actuelle du clan qui, malgré son expansion, restait assez diffus et peu présent. Des remarques que s’étaient déjà faites l’Hayashi. Il avait d’ailleurs comme projet de prochainement convoquer tous les Hayashi se sentant concernés afin de tenir un Conseil. Mais cela restait encore une idée qui méritait réflexion. Il ne pouvait faire ça sans un minimum d’idées sans cela il se ferait lyncher de toute part. Mais le jeune homme l’intéressa immédiatement pour avoir de telles pensées. Il lui répondit donc :

Je dois essentiellement ma place de Kage à un coup du Destin. Je me suis contenté de revenir à Konoha après un an de voyage et lorsque je suis arrivé, le Yondaime avait laissé derrière lui des ordres et une place qui me revenait selon ses dires. Rien de très phénoménal donc. Quant au clan, il a beaucoup souffert de la dissolution du Conseil. Même si je suis partisan de cette dislocation de cette institution, elle a nui à notre famille et je compte faire de mon mieux pour y remédier et nettoyer les stéréotypes qui y sont rattachés. Mais tu en sauras certainement plus d’ici peu de temps.

Il ne tenait pas à éventer cette idée de Conseil immédiatement. Pour le moment, le projet restait…eh bien un projet. Le jeune homme en tout cas avait affiché un air plus sérieux que lors du début de leur discussion. La réponse de l’Hokage le laissait-il perplexe à ce point ? Pourtant Daiki ne comprenait pas trop où il avait pu dire quelque chose pouvant mener à être contrarié. Il n’eut pas le temps d’y réfléchir ou de poser la question que le dénommé Mao le devança. Et cette dernière laissa l’Hayashi dans une perplexité des plus profondes. Il lui raconta une partie de son histoire et de son enfance en lui demandant s’il en avait entendu parler et surtout s’il avait des précisions à lui apporter. Et le Godaime se sentit mal à l’aise immédiatement. Tellement qu’ils ralentirent le rythme pour finalement s’arrêter. Le jeune garçon fixait Daiki qui se retrouvait face à une cruelle vérité.

Depuis tout petit, Daiki n’avait cessé de se perfectionner et d’apprendre à être plus fort. Un véritable petit génie. Mais tout cela au détriment de sa famille. Seuls sa père et son mère avait compté et aujourd’hui il en payait le prix fort en étant totalement ignorant de l’histoire de son propre clan et des troubles de chacun au sein de ce dernier. Un cruel manque de crédibilité pour celui qui avait été désigné plus tôt comme un membre important du clan. Ce qu’il était après tout. Mais en cette qualité, il aurait dû pouvoir répondre à cette question. Ou du moins y connaître la réponse. Mais résidait là tout le problème. Il ne savait pas. Il l’ignorait totalement. Il appuya donc le regard de Mao avant de répondre d’une voix posée :

J’ignore tout de ton histoire et de tes parents. Mon égoïsme et ma soif de force m’a amené certes à ce rang privilégié mais au grand damne de l’ignorance des troubles au sein de notre famille. J’aimerais sincèrement t’aider jeune Mao, mais je ne le peux actuellement.

Il devait décevoir profondément le jeune homme mais le pire, c’est qu’il en arrivait à être déçu de lui-même. Il avait répondu sans faux fuyant mais il ne fallait pas perdre de vue l’objectif. Il se retourna donc et repris la route en sautant à une branche. Il perçut un bruit lui indiquant que Mao suivait malgré tout. Mais il n’osait plus le regarder. Il avait l’occasion de se présenter comme une figure paternelle et rassurante mais il était incapable de le faire à cause d’erreurs passées. Il se dégoûtait lui-même et s’en voulait. Mais il ne dit rien. Il continua sa route, l’esprit totalement ailleurs. Et c’est ainsi qu’ils arrivèrent à l’emplacement du pont détruit. De là, Daiki reprit la parole d’un air absent et demanda à son compagnon de mission :

Bon, séparons-nous et cherchons des indices sur ce qui s’est passé ici.

Et il débuta son travail d’inspection dans le silence le plus total. Le regard vissé au sol pour repérer un quelconque élément mais surtout pour cacher sa honte.

- Il était donc devenu Hokage après un long voyage, désigné par le Yondaime en personne. -

~ Après cette petite histoire, il m'expliqua la situation du clan ainsi que son point de vue, terminant par quelques mots réconfortants. Il n'avait donc pas oublié d'où il venait et le clan tenait encore beaucoup à ses yeux. J'en étais ravi, beaucoup de rumeur circulée, disant soit qu'il nous avait oublié, soit qu'il n'en avait rien à faire. Il était juste occupé par son grade, tout en laissant sa famille et son bien-être dans un coin de sa tête, n'attendant que le moment où il pourrait faire quelque chose. Petit à petit, mon visage changea, jusqu'à poser les quelques questions qui guidaient pour le moment, ma vie.

~ J'étais bien insolent de penser qu'il pourrait m'aider, aiguillant ma quête du savoir. Ma simple curiosité l'avait embarrassé. Il est vrai que c'était ma faute, mes sentiments avaient pris le dessus et il l'avait vu. Rien que pour ça, je devais avoir honte, un ninja ne doit jamais montrer cette facette de sa personnalité. À quoi bon porter ces lunettes si elle ne me permettait même pas de me cacher. Mais après tout, ce n'était pas n'importe qui, il pouvait lire dans mes gestes comme dans mon comportement. Je ne pense pas qu'il ait vu ma larme au coin de l'œil lorsque j'ai parlé de mon histoire, mais je pense qu'il a compris l'importance de ces questions pour moi. Il avait un grand cœur, ne pouvant pas me répondre, il s'en excusa, allant même jusqu'à s'accuser d'un délit. Je voulais lui répondre que ce n'était pas grave, que je ne lui en voulais pas ou tout simplement que ce n'était pas sa faute s'il ne me connaissait pas. Je voulais simplement lui remercier de m'avoir répondu, mais aucun mot ne parvenaient à sortir. J'étais encore sous le choc, j'espérais tellement qu'il me donne une réponse, s'était la seule personne actuellement qui pouvait savoir. L'ancien chef de clan, Ayame, était morte trop tôt, je n'avais pas eu le temps de lui poser la question et mon Hokage n'en savait rien. Je murerais sans doute dans l'ignorance.

~ Par ma faute, la suite de notre voyage se passa sans le moindre bruit, mise à part le bruit des branches et des feuillages lors de notre course. Heureusement, nous courions tellement vite que nous arrivâmes rapidement. Enfin, nous pouvions commencer notre mission. Mais pour débuter notre inspection, je tenais énormément à m'excuser, seulement ces paroles m'en empêchèrent. Il voulait que nous nous séparions pour trouver des indices, ce qui est une bonne idée en soit, mais aller ça repoussait aussi mes explications. J'acquiesçais donc d'un signe de tête, sans dire un mot et commençai mes investigations. Je me dirigeai vers le centre du pont, où l'explosion avait créé une anfractuosité. Laissant les alentours à mon supérieur. Le pont était immense, il me fallut bien une dizaine de minutes pour en atteindre le centre. De l'autre côté du trou, le pont continuait, de cette même longueur.

~ Une fois arrivé, je m'apercevais que le mot immense dans le rapport prenait tout son sens, je ne voyais même plus Daiki à l'entrée du pont, devenu trop petit. Je n'avais pourtant pas le temps d'admirer la vue, je commençais enfin mes recherches. Mise à part quelques traces de poudre, je ne remarquais pas de reste d'explosifs. Je ne m'y connaissais pas tellement, mais il n'y a pas que des avantages à utiliser des bombes. Ça restait une arme de mi-portée, qui peut donc rapidement devenir dangereuse pour soi-même ainsi que tous ses alliés. Mal utilisé, c'est la mort assurée. De plus, pour installer des explosifs sur un pont, il faut un certain nombre d'équipements et je ne vois une trace de mèche le long du pont. Vu l'ampleur de l'explosion, ils ont dû utiliser un grand nombre de charges et ils devaient être bien à l'écart pour ne pas être prit dans la détonation. Ils auraient donc utilisé une technique pour embraser la poudre. Dans le rapport, il a été dit qu'ils ont subi plusieurs attaques, pourtant sans compter l'énorme fossé au centre, il ne semblait pas y avoir eu trop de dommage de notre côté, il faudrait donc vérifier l'autre partie du pont. À première vue, les attaques venaient donc du pays de la pluie et ils cherchaient donc à empêcher l'accès entre les deux pays. Il était temps pour moi de faire demi-tour et de faire un compte-rendu à mon Hokage. Une fois arrivé à lui, je pris la parole, aillant peur qu'il me devance une nouvelle fois. Il ne s'était même pas encore retourné vers moi, que je lui expliquai la situation tout en me grattant le haut du crâne.

◊ Le pont a été détruit quasiment au centre, de notre côté, il n'y que quelques rares dommages. De l'autre côté, ça semble une autre histoire, mais je n'ai pas pu vérifier. La partie du pont détruit est gigantesque, j'en déduis qu'ils se sont acharné sur une seule partie du pont ou alors qu'ils avaient une force explosive gigantesque. Il n'y avait pas de trace de mèche et peu de poudre, les explosifs ont donc été posés tous au même endroit et en grand nombre puis activé par une technique ou autre jutsu Katon ou Raiton. Je peux donc en déduire, que les attaques venaient du pays de la pluie, que les attaques visaient à détruire qu'une partie du pont et qu'ils voulaient donc en empêcher l'accès. - Je ne lui laissais pas le temps d'intervenir que je posai ma question. - Et vous Daiki-Sama, avez-vous trouvé quelque chose ?

Mao était parti enquêter de son côté et Daiki le laissa faire sans broncher. Il partit également à la rechercher d’indices pouvant l’éclairer sur les raisons de la destruction de ce pont si important aux yeux de sa nation. Ce pont présentait un véritable intérêt économique puisqu’il faisait la jonction entre les deux nations et était la veine d’un important réseau de distribution. L’activité économique s’en retrouvait affaiblie et les répercussions sur les nations n’en étaient que plus grandes. Une simple mission de rang B qu’il aurait été plus avisé de placer en rang A vu son importance mais Daiki ne se chargeait pas de cette partie des missions. Lui il les réglait le plus rapidement généralement. Mais c’est un autre problème. Pour l’heure, il tenterait de faire de même avec cette mission qu’il jugeait plus importante que ce que l’ordre de mission laissait présager.

Il débuta son inspection de l’endroit. Le pont avait été détruit au beau milieu. Pas de doute donc sur la nature attentatoire de cette destruction. Mao et Daiki étant arrivé à une extrémité, et le jeune Hayashi s’affairant déjà de ce côté, l’Hokage concentra du chakra Fûton dans la plante de ses pieds pour planer et se rendre de l’autre côté. Ceci fait, il débuta son travail d’enquête et observa plus précisément la limite du pont qui n’était pas encore détruite. Face à l’étendue de ses dégâts, il ne put que se rendre compte des incroyables moyens à disposition des terroristes à l’origine de ça. Et un travail impeccable. Pas une seule trace de poudre ou autre. Ça par contre c’était plutôt étrange. Ou pour le moins évocateur. Les ennemis étaient des shinobis. Dire qu’ils étaient membres du clan Bakushô dont était héritier le Sandaime Raïkage, il était encore trop tôt pour le dire.

Daiki observa également le vide et plus particulièrement les débris qui jonchaient la rivière en contrebas. Une nouvelle fois, il usa de sa technique Fûton pour s’y rendre et observer ceci avec plus d’attentions. Joncher sur les restes du pont, il parcourut du regard ce paysage pour mieux observer et repérer un éventuel élément un peu remarquable. Mais rien de très notable si ce n’est des morceaux de granit étalés dans l’eau et calcinés par endroits à cause de l’explosion. D’ailleurs certains l’étaient et d’autres pas. Daiki observa leur placement dans l’eau et releva la tête pour mieux voir de quelle position exacte ils avaient pu tomber. Quand il eut établi ses suppositions, il remonta pour aller se concerter avec son compagnon de mission qu’il retrouva et qui lui fit part d’à peu près les mêmes réflexions que celle que le médecin avait eu. Ce qui était assez étrange et plutôt déconcertant. A moins que ce soit fait exprès. Un sourire se dessina sur les lèvres du Renard alors qu’il regardait les arbres alentours comme si un adversaire s’y trouvait et observait sa réaction lorsqu’ils se rendaient compte de la supercherie. Face à la question du jeune garçon, Daiki répondit donc :

J’en suis venu exactement aux mêmes conclusions que les tiennes. Ce qui m’amène à une autre réflexion très simple : c’est que l’on voulait nous faire penser ça. Il y a donc autre chose caché derrière tout ça selon moi. Même si je pense que l’élément sur l’activation par un jutsu y est pour grand-chose…

Avant même qu’il ne termine, une explosion et une violente secousse l’interrompit. Une colonne de fumée s’élevait dans les airs un peu plus loin. Sans perdre un instant, Daiki et son compagnon de mission se lancèrent à toute vitesse vers l’endroit. Et ils y découvrirent un spectacle de désolation. Un village entier anéanti et quelques survivants encore sous le choc. Une vision qui révolta l’âme du Kage qui s’indignait de devoir assister à une telle souffrance. Cette violence gratuite il la ferait payer aux responsables aux côtés de son homologue de clan qu’il espérait autant investi que lui. Peinant à camoufler au mieux sa rage et son énervement, il se contenta d’un simple :

Aide ces personnes du mieux que tu le pourras. Je vais m’absenter un instant pour régler une affaire. Je repasserais te chercher.

Il mentait mais ce n’était pas important. Il fit volte-face et retourna de là où il venait. A tous les coups, les malfaiteurs étaient revenus sur les lieux et il comptait bien les piéger. Le fait qu’ils s’en prennent à un village alentour le prouvait. Et il tenait à régler cette affaire par ces propres moyens quitte à éloigner Mao de cette voie.